Championnat africain de football scolaire de la CAF : les vainqueurs sont connus

Le CS Ben Sekou Sylla de Guinée et Fountain Gate School de Tanzanie ont été couronnés respectivement champions chez les garçons et chez les filles.

Les lampions se sont éteintes samedi dernier sur la première édition du Championnat africain de football scolaire de la CAF qui s’est disputée à Durban, Afrique du Sud. Le CS Ben Sekou Sylla a battu Clapham High School. Les locaux étaient pourtant considérés comme les favoris de la compétition. C’est aux tirs au but que le titre s’est joué. Au bout du temps réglementaire, le score était de 1-1. Ce match a été intense du début à la fin et s’est joué devant une foule enthousiaste composée de plus de 6 000 personnes.

C’est le stade Sugar Ray Xulu qui accueillait l’événement.  Fountain Gate n’a pas rencontré de difficulté pour battre les Marocaines de l’Ecole Omar IBN Khatab. Le match s’est soldé sur un 3-0 en faveur des Tanzaniennes.

Selon CAFOnline, les vainqueurs reçoivent chacun 300 000 USD. Une somme offerte par la Fondation Motsepe qui a fait un don total de 10 millions USD pour l’édition inaugurale de ce concours scolaire panafricain. Ces deux finales ont été le point culminant de quatre jours de compétitions exceptionnels au cours desquels les futures stars du continent africain ont pu montrer leur qualité tout cela à travers le beau jeu.

Le président de la CAF, le Dr Patrice Motsepe, le ministre sud-africain des sports, des arts et de la culture, M. Zizi Kodwa, tous les vice-présidents de la CAF, le président de la SAFA, le Dr Danny Jordaan et le président de la COSAFA, Artur de Almeida e Silva, ainsi que des dirigeants du football venant de tout le continent africain étaient présents à Durban.

« Nous sommes si fiers de ce qu’ont montré les jeunes garçons et filles qui ont concouru ici.  Vous êtes l’avenir », a déclaré le Dr Motsepe. « Les nations de football les plus performantes au monde investissent dans la jeunesse.

« Cela fait partie de notre engagement de développer le football dans chaque pays d’Afrique. Nous sommes si fiers de vous. Nous savons que l’investissement que nous faisons dans le football scolaire permettra au football africain de rivaliser avec les meilleurs dans le monde et d’être autonome. L’argent que les écoles ont gagné sera utilisé pour construire des infrastructures de football pour les garçons et les filles afin qu’ils puissent se développer davantage. Nous tenons à remercier la COSAFA de nous avoir accueillis ainsi que tous ceux qui ont rendu l’organisation de ce tournoi possible. »

  1. Kodwa estime que le Championnat Africain de Football Scolaire de la CAF a déjà rehaussé le niveau du sport scolaire sur le continent. « Ce fut une excellente occasion pour l’Afrique du Sud d’accueillir ce tournoi. Il a énormément amélioré le sport scolaire », a-t-il déclaré. « Nous croyons fermement que toutes les écoles doivent faire du sport un élément clé de leur programme scolaire. Toutes les équipes qui étaient à Durban ont déjà gagné. Félicitations à elles. »

Le CS Ben Sekou Sylla a remporté une finale masculine âprement disputée. Cette école est passée devant grâce à une inspiration d’Amara Keita. Mais la formation sud-africaine a riposté et égalisé par l’entremise de Kagiso Maloka, ce qui a forcé les deux formations à avoir recours aux tirs au but. Dans cet exercice, c’est l’équipe guinéenne qui a gardé son sang-froid pour prendre le meilleur sur son adversaire pour soulever le trophée (5-4).

« L’Afrique du Sud n’a pas été un adversaire facile à battre », a déclaré l’entraîneur des Guinéens, Aly Badara Cissé. « Ils méritent d’être champions comme nous mais je suis heureux que le titre nous soit revenu. Le niveau de la compétition était vraiment élevé et cela montre que le football a le vent en poupe en Afrique. » 

Le CS Ben Sekou Sylla remporte le premier prix tandis que Clapham High School est récompensé par 200 000 USD pour sa médaille d’argent. L’école secondaire Salima du Malawi a décroché le bronze et un chèque de 150 000 USD.

Les Malawites ont battu le CEG Sainte Rita du Bénin 3-1 au terme de la petite finale. Avec Clapham High School, la zone COSAFA peut donc se targuer de compter deux de ses représentants parmi les meilleurs en Afrique.

L’école Fountain Gate n’ont pas volé leur place en finale de la compétition féminine ni la médaille d’or d’ailleurs. Elles ont battu l’école Omar IBN Khatab du Maroc 3-0 en finale pour s’emparer du chèque de 300 000 USD.

Leur attaquante vedette, Winifrida Gerald, a claqué un doublé pour porter son total à 11 dans le tournoi. Elle a logiquement reçu le soulier d’Or.  Irene Chitanda a marqué le troisième pour les représentantes de l’Afrique de l’Est. Elles ont confirmé leur statut de première équipe féminine de la compétition en déployant un jeu offensif percutant, ce qui a fait les affaires de Gerald.

L’Ecole Omar IBN Khatab s’est offerte un lot de consolation avec sa médaille d’argent et 200 000 USD en poche. « Je suis très heureuse d’avoir remporté ce titre pour mon pays », a déclaré l’entraîneur de Fountain Gate, Veronica Kiondo. « Nous avons fait de notre mieux au cours de notre préparation et cela s’est reflété dans les résultats. Merci à la CAF d’avoir investi dans le football scolaire et le football féminin ».

Scan Aid de Gambie termine sur la troisième marche du podium après sa victoire devant le CSG De Mfilou du Congo. Le score est de 4-3 après la séance des tirs au but. Au bout du temps réglementaire le score était de 0-0.

RESULTATS CHEZ LES GARÇONS

Demi-finale

CS Ben Sekou Sylla 2 (Kemoko Mara, Amara Keita) Salima Secondary School 0

Clapham High School 1 (Siyabonga Mabona) CEG Sainte Rita 0

Troisième place

Salima Secondary School 3 (Blessings Sakala, Ishumael Bwanali, Latumbikika Kayira) CEG Sainte Rita 1(Adriano Ahouissanou)

Finale

CS Ben Sekou Sylla 1 (Amara Keita) Clapham High School 1 (Kagiso Maloka) – Victoire du CS Ben Sekou Sylla aux tirs au but 5-4

RESULTATS CHEZ LES FILLES

Demi-finale

Fountain Gate School 4 (Winifrida Gerald 3, Mary Siyame) CSG De Mfilou 0 #

Ecole Omar IBN Khatab 1 (Sara Dofry) Scan Aid 0

Troisième place

CSG De Mfilou 0 Scan Aid 0 – Victoire de Scan Aid aux tirs au but 4-3

Finale

Fountain Gate School 3 (Winifrida Gerald 2, Irene Chitanda) Ecole Omar IBN Khatab 0

LES STATS

COMPETITION MASCULINE

Matches joués: 13

Nombre de buts inscrits: 40

Plus large victoire: Ecole Belawech Boumerde 0 CS Ben Sekou Sylla 12 (Groupe A, 7 avril)

Plus grand nombre de buts inscrit dans un match: 12 – Ecole Belawech Boumerde 0 CS Ben Sekou Sylla 12 (Groupe A, 7 avril)

Les récompenses

Meilleur joueur : Kagiso Maloka (Clapham High School)

Gant d’or: Ibrahima Camara (CS Ben Sekou Sylla)

Soulier d’or: Mohamed Sacko (CS Ben Sekou Sylla)

Fair Play: Ecole Belawech Boumerde (Algeria)

LE CLASSEMENT DES BUTEURS

6 buts– Mohamed Sacko (CS Ben Sekou Sylla) 5 – Amara Keita (CS Ben Sekou Sylla)

4 – Kemoko Mara (CS Ben Sekou Sylla)

3 – Blessings Sakala (Salima Secondary)

2 – Ansoumane Camara (CS Ben Sekou Sylla), Gedeon Djossou (CEG Sainte Rita), Katleho Kutumela (Clapham High School), Kabelo Sibanda (Clapham High School)

1 – Anis Agraniou (Ecole Belawech Boumerde), Adriano Ahouissanou (CEG Sainte Rita), Nazirou Arouna (CEG Sainte Rita), Innocent Banda (Salima Secondary), Ishumael Bwanali (Salima Secondary), Almany Kake (CS Ben Sekou Sylla), Latumbikika Kayira (Salima Secondary), Nkululeko Mabasa (Clapham High School), Siyabonga Mabona (Clapham High School), Ntokozo Madondo (Clapham High School), Mosa Maloisane (Clapham High School), Kagiso Maloka (Clapham High School), Kgaogelo Monanyane (Clapham High School), Achirafou Sabam (CEG Sainte Rita), Ibrahima Sacko (CS Ben Sekou Sylla), Sekou Sylla (CS Ben Sekou Sylla), Soumayirou Tchaouna (CEG Sainte Rita)

COMPETITION FEMININE

Matches joués: 12

Nombre de buts inscrits: 32

Plus large victoire: Edendale Technical 1 Fountain Gate 7 (Groupe A, 5 avril); Ecole Omar ibn Khatab 6 Anse Boileau 0 (Groupe B, 5 avril)

Plus grand nombre de buts inscrit dans un match: 8 – Edendale Technical 1 Fountain Gate 7 (Group A, 5 avril)

LES RECOMPENSES

Meilleure joueuse: Wilifrida Gerald (Fountain Gate)

Gant d’or: Allic Neckema (Fountain Gate)

Soulier d’or: Wilifrida Gerald (Fountain Gate)

Fair Play: Anse Boileau (Seychelles)

CLASSEMENT DES BUTEUSES

11 buts– Winifrida Gerald (Fountain Gate)

5 – Malak Hajjam El Idrissi (Ecole Omar ibn Khatab)

3 – Mary Siyame (Fountain Gate) 2 – Sara Dofry (Ecole Omar ibn Khatab), Dornella Nzeli (CEG de Mfilou)

1 – Aya Ayoub (Ecole Omar ibn Khatab), Kaddy Camara (Scan Aid), Irene Chitanda (Fountain Gate School), Anele Douglas (Edendale Technical), Nada El Aslani (Ecole Omar ibn Khatab), Samkelo Gwananda (Edendale Technical), Zainabu Karuka (Fountain Gate School), Bassopa Yokossi (CEG Cobly), Hiba Youssoufi (Ecole Omar ibn Khatab)

 

Confédération africaine de football : former les leaders de demain à travers l’école

La phase finale du Championnat africain de football scolaire de la CAF, une initiative du président Patrice Motsepe, se dispute du 5 au 8 avril 2023 à Durban.

Mini révolution dans la formation des footballeurs africains dès la base. Après un premier tour éliminatoire par zone, 14 de meilleures écoles (filles et garçons compris) vont à l’assaut du titre de champion d’Afrique de football scolaire. A en croire, Sarah Mukuna, cette nouvelle compétition aura un énorme impact sur l’avenir du football africain. Le tournoi vise surtout à favoriser l’émergence des futurs footballeurs de demain.

S’adressant à CAFOnline.com, Sarah Mukuna, directrice des Associations Membres, revient sur l’objectif de ce programme et explique comment il a été créé sur le continent.

Pourquoi le football scolaire est-il si important pour la CAF ?

L’un des meilleurs investissements que nous puissions entreprendre pour l’avenir du football sur le continent africain est de consolider notre réservoir de talents à partir de la base. Pour beaucoup d’enfants, cela prend forme dans leurs écoles. Plusieurs stars originaires de notre continent et qui ont atteint le plus haut niveau dans le football, ont débuté leur parcours footballistique à l’école. Ce fut leur premier contact avec le jeu.

C’est à partir de là qu’ils ont développé leur passion. Nous pensons qu’il existe de nombreux joyaux, garçons et filles, et nous voulons donner le plus de chance possible au plus grand nombre afin qu’ils tombent amoureux du football et qu’ils montrent leur talent.

Cela ne fait aucun doute que le niveau sera considérablement rehaussé au niveau des clubs et de l’équipe nationale à l’avenir…

Oui, plus vous avez de personnes qui jouent et apprécient le jeu, plus vous avez de chances de détecter les meilleurs talents. Nous voulons que le football au niveau des écoles soit inclusif et offre une plateforme aux jeunes garçons et filles pour montrer leurs compétences sur le continent. Ils peuvent façonner leur avenir à partir du football. Les gens ne peuvent pas briller si les opportunités sont inexistantes. C’est pour cela que nous avons donc créé le Championnat Africain de football scolaire de la CAF. Ce sera très intéressant de voir les nombreux talents qui émergeront dans le futur.

Combien de jeunes ont participé à l’événement inaugural en 2022/2023 ?

Quelque 400 000 garçons et filles et plus de 20 000 écoles ont participé à la présente saison. Ce chiffre est déjà très élevé mais nous voulons accroître le nombre dans les années à venir. Il s’agit de participants venant de 41 pays à travers le continent. Cela représente une grande réussite pour la première année. Nous voulons étendre nos activités et faire encore mieux que la première année.

Sarah Mukuna, directrice des Associations Membres

Cette campagne va au-delà du football…

Nous avons développé un certain nombre d’ateliers et de programmes autour du Championnat Africain de Football Scolaire de la CAF afin d’approfondir les connaissances des jeunes joueurs en dehors du terrain. Cela fait partie de African Schools Programme™ qui utilise le football comme point central afin d’avoir un impact positif sur les communautés au sein et autour des écoles participantes. Il y a eu un programme pour les jeunes arbitres et un programme pour les jeunes reporters qui familiarise les jeunes avec les médias.

Pendant la première finale continentale à Durban, nous aurons d’autres ateliers pour les arbitres, les entraîneurs et les jeunes intéressés par le secteur des médias. Les écoles sont également un vecteur important de la transmission des valeurs fondamentales de la vie et le football englobe tout cela – le respect, la discipline, le travail en équipe et le fair-play. Ces qualités sont importantes sur et en dehors du terrain et sont de précieux outils que ces étudiants peuvent utiliser tout au long de leur vie.

La Fondation Motsepe a fait un don de 10 millions de dollars pour cet événement…

Oui, et cela montre l’engagement que le Dr Patrice Motsepe et le Dr Precious Moloi-Motsepe ont envers les jeunes de notre continent. Par le biais de la Fondation Motsepe, ils promeuvent l’excellence académique et sportive en Afrique du Sud depuis de nombreuses années. Le concept a été repris et répandu sur tout le continent.

Des prix d’un montant total de 2,7 millions de dollars ont été distribués aux écoles lors de la phase zonale du Championnat Africain de football scolaire de la CAF et 1,3 million de dollars supplémentaires seront offerts lors des finales continentales. L’idée est que cet argent soit utilisé par les écoles afin qu’elles améliorent leurs infrastructures et leurs programmes. En faisant cela, elles offriront encore plus d’opportunités aux jeunes joueurs à l’avenir.

Racontez-nous un peu comment se déroulent les matchs…

Il y a huit joueurs de chaque côté et les matchs se jouent sur une moitié de terrain. Les cages sont également un peu plus petites que la norme. Les matchs durent 40 minutes, 20 minutes par mi-temps, avec une pause de 10 minutes entre les deux. Les équipes peuvent utiliser un nombre illimité de remplaçants.

Les compétitions chez les garçons et chez les filles verront sept équipes en compétition. Elles seront réparties en deux groupes lors de la phase d’ouverture. Le groupe A comptera trois équipes et le groupe B en contiendra quatre. Ils s’affronteront dans un format simple et les deux meilleures équipes de chaque groupe se qualifieront pour les demi-finales. La meilleure équipe du groupe A jouera contre le second du groupe B, et vice-versa. Outre la finale, il y aura également un match pour la médaille de bronze.

 

Caf : les Camerounais Geremi Njitap et Joseph Antoine Bell promus

Le président de la Caf, Patrice Motsepe, a procédé à de nouvelles nominations à la Commission technique de développement du football africain.

La Commission technique pour le développement du football africain enregistre donc quelques nouvelles arrivées. Si Geremi Njitap y figurait déjà, Bell Joseph Antoine fait son entrée dans cette Commission. L’ancien gardien de but des Lions indomptables intègre cette commission en tant que représentant de la zone Afrique centrale alors que l’ex-latéral droit du Real Madrid y est grâce à son étiquette de vice-président de la Fifpro, organisation internationale de footballeurs dont il dirige la section Afrique.

Avec leur vaste expérience, Joseph Antoine Bell et Geremi Njitap seront d’une grande utilité pour la Confédération africaine de football. Pour rappel, les deux ex-gloires des Lions indomptables travaillent de concert avec d’autres légendes du football africain dont le togolais Emmanuel Adebayor, le congolais Ilunga Hérita, le sud-africain Carlos Radebe et l’ancien sélectionneur des Aigles du Mali, Mohamed Magassouba.

La Commission technique pour le développement du football africain traite des programmes de déploiement de la Caf. Elle élabore et propose des stratégies appropriées, vérifie régulièrement ces stratégies et analyse l’aide appropriée aux associations membres. Présidée par le Zambien Kalusha Bwalya, cette commission qui compte 17 membres, siègera pour une durée 2 ans.

Classement Fifa-octobre 2019: le Cameroun ne rassure pas

Le pays occupe la 8ème place du continent au nouveau classement des meilleures nations du football, rendu public hier, 24 octobre.

La sélection camerounaise ne connait pas une grosse progression dans le classement Fifa des meilleures équipes nationales des mois de septembre-octobre 2019. Le pays de Roger Miller trône à la 8ème place sur le plan africain. Au niveau mondial, les Lions indomptables ont tronqué leur 53ème place contre la 52ème.

Ce classement rendu public hier, 24 octobre tient compte entre autres des derniers matchs amicaux disputés par les sélections.

Le Sénégal demeure premier au classement africain. La Tunisie (2e), le Nigeria (3e), l’Algérie (4e) et le Maroc (5e) gardent également leur position de leader. La République démocratique du Congo (Rdc) connait une progression, tant au plan mondial qu’africain. Les «Léopards» occupent la neuvième place du continent et la 54ème mondiale.

La Belgique et la France occupe respectivement le premier et le second rang du classement mondial.

Le prochain classement mondial Fifa/Coca-Cola sera publié le 28 novembre 2019.

 

Top 10 africain:

 

  1. Sénégal

 

  1. Tunisie

 

  1. Nigeria

 

  1. Algérie

 

  1. Maroc

 

  1. Égypte

 

  1. Ghana

 

  1. Cameroun

 

  1. RDC

 

  1. Côte d’Ivoire

 

Top 10 mondial:

  1. Belgique
  2. France
  3. Brésil
  4. Angleterre
  5. Uruguay
  6. Portugal
  7. Croatie
  8. Espagne
  9. Argentine
  10. Colombie

Hommage à Zacharie Noah, l’Africain

Par Guy Samuel Nyoumsi, Vice-président du Conseil représentatif des associations noires (CRAN)

La nouvelle du décès de Zacharie NOAH survenu le Dimanche 08 Janvier 2017 à quatre heures du matin, a semé l’émoi, la désolation et la consternation auprès de ceux qui, de près ou de loin, l’ont connu.

Sportif de la première heure pour avoir été, à l’orée des «indépendances Africaine», joueur de haut niveau de l’équipe de Football de Sédan et vainqueur en 1961 de la coupe de France, le défunt que j’ai eu l’agréable faveur de fréquenter, s’est laissé découvrir sous «les feux de la rampe» par le biais de son fils Yannick NOAH, célèbre vainqueur de Roland Garros, il y a trente-quatre ans. Yannick NOAH sera à son tour, le père de Joachim NOAH, basketteur de renom au sein de la NBA (Championnat professionnel de basket-ball américain), légitimant s’il en était besoin, le dicton : « bon sang n’a jamais su mentir.»

Au-delà de sa descendance faite de sportifs célèbres, le souvenir que je garde des échanges avec «Tonton Zach» est celle d’un homme profondément attaché aux traditions africaines, à «la famille Etoudi» telle qu’il se plaisait de la désigner ; celle d’un «amoureux du terroir» soucieux de la dignité de «l’homme noir», attentif à l’évolution de l’image d’une Afrique fière et victorieuse, admirateur de Nelson Mandela, président Sud-Africain de la période Postapartheid dont ‘il conservait jalousement l’album-photos de la rencontre, en compagnie de son fils Yannick Noah.

Michel Eyquem de Montaigne à la suite de Lucrèce, poète Latin de l’Antiquité, écrivait fort à propos :

«La vie est une course de relai où les hommes se passent le témoin.»

Bon vivant, affable, hospitalier et doté d’une vivacité d’esprit autant que d’une subtile intelligence qui confinait à la sagesse, Zacharie Noah a traversé les générations de ses fils, petits-fils et arrières-petits-fils avec ce franc parler, cette «flexibilité empathique», cette générosité d’écoute, cette humeur festive dont seuls sont capables ceux qui savent célébrer «l’instant».

Bien qu’il affectionnait une moue d’indifférence lorsqu’on lui servait le titre de Patriarche Etoudi, la lueur qui illuminait son visage pendant qu’il répliquait : «Patriarche de quoi même ?», montre à suffisance que, sous les dehors «a-quoi-bontistes», Zacharie NOAH était fondamentalement ancré dans les « valeurs du terroir » qu’il célébrait en même temps qu’il ne cessait de m’asséner : «on est jamais aussi bien que chez soi.»

Il laisse à sa postérité, une manière de philosophie typiquement Africaine «du vivre ensemble dans le souvenir de là d’où l’ on vient» ; et à la postérité camerounaise, le combat permanent et courageux qui veut qu’ «on ne peut pas empêcher les oiseaux du malheur de tournoyer au-dessus de nos têtes, mais il est impératif de ne pas permettre qu’ils fassent leurs nids dans nos cheveux.»

Ce combat, autant qu’il m’est permis de remonter dans le souvenir des entretiens avec «Tonton Zach», est celui qui l’a animé jusqu’à sa soixante-dix-neuvième année d’existence.

C’est aussi l’héritage qu’il laisse au moment où il quitte l’existence, entouré des siens, un peu comme pour leur «passer le témoin.»

Zacharie Noah (gauche) en compagnie de Guy Samuel Nyoumsi
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Mon cri profond d’Africain au peuple gabonais

Par Léon Tuam

En ces heures où le ciel politique gabonais est densément couvert des heurts verbaux et physiques qui électrisent, secouent les c urs et déchaînent des passions folles, il faut des voix objectives extérieures pour aider les Gabonais à éviter chez eux la répétition du schéma libyen, ivoirien, centrafricain, etc.

Les opposants gabonais dans leurs méthodes et leur fonctionnement actuels ne constituent pas une force dynamique et pragmatique capable d’unir les Gabonais pour des sacrifices communs dans le dur et long combat pour la souveraineté du Gabon, la justice et la prospérité pour tous.

Est-ce à dire qu’Ali Bongo est le leader idéal dont le Gabon a besoin ? Il ne l’est pas. Toutefois, nonobstant tous ses défauts, il fait des progrès, il se démarque de son père, il refuse d’obéir aveuglément au Maître et ça choque ce dernier.

L’avenir du Gabon est dans les mains d’une jeunesse patriotique progressiste de rupture qui se constituera en s’éloignant du PDG et des opposants actuels qui se sont acoquinés avec le PDG, ont joui des richesses, des faveurs et privilèges multiples et ont de nos jours le félon toupet de se renier.

Les opposants gabonais actuels sont des pantins dans les mains de la puissance coloniale. Ils sont utilisés pour semer le chaos ou pour faire du chantage au président Ali Bongo afin de mieux phagocyter et ponctionner les richesses du pays, laissant sempiternellement le peuple dans l’indigence.

Les patriotes gabonais doivent rester vigilants et embrasser la voie de la raison qui est actuellement Ali Bongo, et non la voie de la passion et de la supercherie incarnée par Jean Ping, Casimir Oyé Mba, Pierre Claver Maganga Moussavou, Guy Nzouba Ndama, etc. qui voudraient retourner le pays à l’ère Bongo père.

Face à cette pléthore d’opposants politiques gabonais en course pour le fauteuil présidentiel, tout esprit objectif et soucieux du sort du Gabon jettera son dévolu sur le président Ali Bongo qui, sans être le leader idéal pour le Gabon a l’instant, représente le meilleur risque ou le moindre mal. Gabonais, faites gaffe !


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«Grâce à Obama, des millions d’entre nous ont osé rêver»

Par Imbolo Mbue, auteure du roman «voici venir les rêveurs»

Je ne passais pas un bon été, l’année où un sénateur jusqu’ici largement inconnu, nommé Barack Obama, monta sur scène pour prononcer le discours d’ouverture de la convention nationale démocrate. J’avais quitté l’université depuis quelques années et ne savais pas encore bien quoi faire de ma vie ; mes recherches d’emploi n’aboutissaient pas, et je vivais dans une chambre tellement étriquée que je parvenais à toucher ses deux murs opposés rien qu’en tendant les bras. Ce fut dans cette chambre, en cette soirée de juillet 2004, que j’ai regardé ce jeune homme noir s’avancer vers le podium, cet homme qui frappait dans ses mains et saluait la foule, en musique, sous les hourras de milliers de gens au-dessus desquels flottait le nom «Obama».

Un Africain : telle fut ma première pensée à la lecture de ce nom. Ma fierté fut immédiate – l’un des nôtres allait s’adresser à la nation. Etait-il, comme moi-même, un immigré de première génération ou un enfant d’immigrés ? De quel pays d’Afrique ? Peut-être du Cameroun – Obama aurait très bien pu passer pour un nom camerounais. Evidemment, nous n’étions pas arrivés à la moitié de son discours que j’avais déjà appris qu’il n’était pas un immigré, comme moi, et encore moins un Camerounais, mais cela n’y changeait rien – car à ce moment-là, je m’étais déjà reconnue en lui. Je fus bien sûr loin d’être la seule à voir ce que j’avais envie de voir en découvrant cet homme politique charismatique et fascinant. Barack Obama lui-même était conscient de produire cet effet, et se comparaît au test de Rorschach, le «test des taches d’encre» – plutôt que de voir celui qu’il était, les gens se forgeaient une image à partir de leurs histoires personnelles et de leurs propres points de vue.

Une fusée lancée
Ainsi, Barack Obama est-il devenu notre test de Rorschach national ; telle une fusée lancée vers l’infini, sa cote de popularité grimpa en flèche à mesure que des Américains issus des milieux les plus divers projetaient sur lui ce qu’ils voulaient voir. Il gagna le soutien de millions de jeunes, car ces derniers, en le regardant, voyaient en lui un homme jeune. Des Noirs ralliaient son camp, car ils voyaient en lui un homme noir. Pareil pour les intellectuels, qui voyaient en lui un homme instruit. Pour les croyants, qui voyaient en lui un homme de foi. Pour les hommes et les femmes attachés aux valeurs de la famille, qui voyaient en lui un bon père et un bon mari. Autant dire que ceux qui rentraient dans plus d’une de ces catégories avaient comme atteint le paradis politique. J’avais moi-même l’impression d’avoir trouvé le paradis – j’étais jeune, noire, instruite, croyante, et la famille constituait à mes yeux le socle d’une société prospère. Barack Obama ressemblait tellement à des millions d’entre nous que cela paraissait presque trop beau pour y croire, et pourtant, nous y croyions. Barack Obama parlait d’espoirs, de rêves, et tous ensemble, nous espérions et rêvions.

Nous rêvions de le voir remporter l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2008, et il la remporta. Nous rêvions de le voir gagner ces élections, et il les gagna. Nous espérions qu’une fois devenu notre président, Barack Obama porte notre cause à la Maison Blanche, exauce les v ux de chacun. Peut-être aurions-nous dû voir que certains d’entre nous allaient au-devant de déceptions.

Peut-être aurions-nous dû savoir qu’un seul homme ne peut pas tout incarner à la fois. Peut-être n’aurions-nous pas dû nous projeter en lui de la sorte, mais beaucoup ne voyaient pas les choses ainsi – voilà où réside la beauté de l’espoir, qui vous permet de surmonter l’impossible. En tant qu’immigrée, l’un de mes nombreux espoirs était que notre nouveau président fasse tout son possible pour que reste vivante la représentation de l’Amérique que se faisaient les immigrants. Arrivés de pays lointains, nous croyions qu’il y avait quelque chose pour nous en Amérique – quelque chose qui nous permettrait de vivre une vie que nous ne pouvions connaître dans notre pays d’origine. Pourtant, lors des années qui ont suivi l’élection, j’eus l’occasion de discuter avec différents immigrants qui se demandaient si l’ «american dream» deviendrait un jour réalité pour eux.

Pour beaucoup, en particulier ceux qui avaient élu domicile à New York, le prix des loyers était trop cher, les emplois intéressants hors de portée, les études impossibles à financer, sans parler des bonnes assurances maladie – sous bien des aspects, vivre en Amérique se révélait plus difficile que de vivre dans son propre pays. Mais nous étions tous d’accord sur un point : l’Amérique avait à nous offrir une chose qu’aucun autre pays au monde ou presque ne pouvait nous offrir – des opportunités. Parmi les immigrants que je connaissais, ceux qui étaient en situation irrégulière espéraient que Barack Obama leur ouvre la voie qui leur permettrait d’obtenir des papiers, lui qui mesurait le rôle que les immigrants avaient joué pour bâtir la superpuissance qu’était devenue l’Amérique d’aujourd’hui. Si un homme pouvait obtenir un consensus en vue de trouver une solution à un problème concernant 11 millions d’immigrés sans papiers, cet homme était Barack Obama. Si un homme pouvait faire bouger un pays tout entier et l’amener à atteindre tout son potentiel, cet homme-là était ce brillant, cet audacieux rêveur qui inspirait adoration au monde entier. Alors nous nous disions, regardons-le faire.

[ib Le «Maître du compromis»]
Et Barack Obama l’a fait. Barack Obama a fait ce qu’il pouvait. A-t-il échoué sur certains points ? Oui, mais en faisant du mieux qu’il le pouvait, je crois. Ses détracteurs, bien entendu, ne seront pas d’accord avec moi. Ses détracteurs invoqueront sans doute l’attaque de Benghazi, Daech ou le réchauffement climatique comme preuves de ses flagrants échecs. Et peut-être auront-ils raison, mais ce que j’ai vu en Barack Obama était un président qui s’est ouvert au compromis en comprenant qu’un petit changement valait mieux que le statu quo.

Je ne peux imaginer que réaliser tant de compromis aura été facile pour lui ; même ses plus fervents supporteurs, dont je fais partie, se sont retrouvés découragés, au fil du temps, de le voir multiplier les compromis – de le voir constamment chercher le milieu plutôt que de défendre précisément les causes pour lesquelles nous pensions qu’il devait se battre. Mais il ne s’arrêtait pas. Barack Obama s’asseyait à la table de ceux qui semblaient déterminés à s’opposer à lui ; Barack Obama semblait devenu le «maître du compromis».

Ne pouvant mettre en place une assurance santé publique obligatoire et universelle, il créa un système grâce auquel des millions de citoyens et d’immigrants, moi y compris, purent trouver une assurance santé à un tarif abordable. En pleine crise économique, il conclut un compromis avec les républicains afin d’étendre les indemnités de chômage à ceux qui, comme moi, avaient perdu leur travail pendant la récession, et qu’il leur soit possible de subvenir à leurs besoins pendant qu’ils cherchaient ces nouveaux emplois tant convoités. Quand un compromis ne fonctionnait pas, il signait des décrets présidentiels, à l’instar de celui qui permit aux jeunes sans papiers, arrivés enfants dans le pays, de bénéficier d’un statut particulier. Convaincu qu’il fallait prendre en main cette politique d’immigration défaillante, Barack Obama tenta de collaborer avec le Congrès pour restructurer ce système, puis se battit pour porter son plan devant la Cour suprême afin de protéger de l’expulsion ces honnêtes travailleurs sans papiers. Ces deux missions se soldèrent par un échec, mais nous savons que Barack Obama s’est battu.

Barack Obama a été un grand président, et j’espère que l’histoire le jugera comme tel. J’espère qu’il restera de lui l’image d’un homme charitable, digne, qui éleva la voix et se battit pour tous les Américains. Il ne put combler les espoirs de tous ceux qui croyaient en lui, mais grâce à lui, des millions d’entre nous ont osé rêver. Barack Obama nous a montré comment devenir des rêveurs audacieux.

l’ex président américain, Barack Obama
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Éditorial: Hissène Habré en prison ou la fin de l’impunité des dictateurs

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

Le procès d’Hissène Habré a enfin eu lieu. Nous devons cette victoire à la justice, à la démocratie et aux droits de l’homme. Face aux hésitations de son prédécesseur Abdoulaye Wade, Macky Sall vient d’entrer dans l’histoire de l’Afrique contemporaine. Il a permis que le procès de l’ex dictateur tchadien se tienne au Sénégal. La condamnation à perpétuité du génocidaire de N’Djamena met fin à 25 années de cabale et à l’impunité des dictateurs en Afrique

Ce verdict a été salué par des femmes et des hommes, rares survivants des geôliers de N’Djamena. C’est aussi une preuve que l’Afrique peut juger ses enfants sur son sol, loin des humiliations des tribunaux arbitraires de La Haye.

Un Tribunal spécial africain
Hissène Habré ne manquait pas de complicités parmi ses pairs africains et ses mentors occidentaux. Nous avons attendu 25 ans pour que justice soit faite. Nous nous en réjouissons car la détermination des victimes n’a pas été ébranlée. Le rôle des organisations humanitaires a aussi permis de lever le voile sur les méthodes barbares et inhumaines de l’ancien homme fort du Tchad.

Mais ce que nous devons retenir de ce procès retentissant, c’est la volonté affichée de l’Union Africaine de créer une première juridiction des Chambres africaines extraordinaires (CAE), en vertu d’un accord avec le Sénégal.

Les Chambres africaines extraordinaires ont été mises en place pour juger Hissène Habré. Elles doivent être permanentes sous l’égide de l’Union africaine et rappeler aux dictateurs que l’impunité est révolue.

Et c’est une première, le Tribunal n’a pas seulement retenu les crimes contre l’humanité commis sous le règne d’Hissène Habré. Ce dernier a été aussi reconnu coupable de viols. C’est une victoire pour toutes les femmes qui ont subi en silence les atrocités de leurs geôliers.

Quelles leçons tirer de ce procès ?
Nous ne devons pas seulement à Macky Sall, le président en exercice du Sénégal, la tenue de ce procès. L’Union africaine a aussi joué un rôle majeur dans sa composition. Cependant, la gestion des CAE reste un point sombre pour l’Afrique qui a toujours recours aux financements internationaux. Cette dépendance la fragilise et la met à nue. Les CAE ont été financées par le Tchad, l’Union africaine, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique, la France et l’Union européenne.

L’Afrique doit se prendre en charge et sortir du cercle de la mendicité si elle veut se faire respecter. Il est donc impératif qu’elle s’émancipe des financements extérieurs qui influencent sa liberté.

Le rôle trouble des occidentaux sous le règne d’Hissène Habré
La condamnation d’Hissène Habré fait l’unanimité en Afrique et dans le monde. Mais il a fallu 25 ans pour réunir toutes les conditions d’un jugement respectable. Les complicités avérées parmi ses pairs et en Occident ont perdu une bataille contre les droits de l’homme. C’est ce qui rend plus crédible la condamnation de l’ancien bourreau de N’Djamena.

Les Chambres africaines extraordinaires sont une tribune de l’indépendance de la justice. Elles doivent mettre fin au rôle de la Cour Pénale Internationale (CPI) qualifiée de Tribunal des africains et rappeler que la justice internationale imposée jusqu’ici à l’Afrique est insultante, humiliante et méprisante. Une justice qui n’a jamais inquiété des génocidaires réputés tels que Pot Pol, Pinochet ou Videla.

L’Afrique peut se réjouir de cette victoire qui affirme sa souveraineté. Cette victoire est aussi une défaite des grandes puissances qui ont formé, équipé et conseillé l’armée d’Hissène Habré et des dictateurs en exercice.

Les grandes puissances tireront-elles une leçon de cette condamnation ? A l’approche des échéances électorales en Afrique, les pouvoirs en place fourbissent leurs armes. Les arrestations arbitraires sont en cours et les procès politiques maquillés pour museler les oppositions ternissent l’image d’une Afrique en quête de justice, de respect et de liberté.

Michel Lobé Etamé, journaliste
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Sénatoriales 2013 au Cameroun: Kamto force Biya à rejouer son jeu préféré

Par Maurice Nguepe, Secrétaire Général de l’Organisation Jeunesse Africain

Depuis sa démission du gouvernement et son élection à la tête du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), l’auteur de «L’Urgence de la pensée», Maurice Kamto, a, en moins d’un an, contribué à changer le paysage politique camerounais. Après être entré dans l’histoire comme l’artisan de la rétrocession de l’île de Bakassi au Cameroun, le président du MRC dont le passage au gouvernement a raffermi l’expérience dans la gestion des dossiers et des procédures politico-administratives de l’État, et dont la maîtrise des dossiers internationaux en fait l’un des hommes politiques qui pourront restituer au Cameroun sa respectabilité internationale, est désormais au centre de toutes les attentions au moment où, dans le triangle national, on l’appelle déjà le Barack Obama du Cameroun.

Le parti politique qu’il dirige, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a initié une formation politique à ses jeunes membres qui occupent d’ailleurs des postes de responsabilité à tous les niveaux. Sans tambour ni trompette, le MRC, qui a fait le pari de réaliser le changement dans la paix, suscite l’adhésion progressive des personnalités traditionnelles, des intellectuels, des jeunes de tous bords et des opérateurs économiques qui pensent à raison que le système en place n’a jamais su les protéger. À l’origine de cet engouement, son projet de société reposant sur cinq piliers qui vont de la défense des valeurs fondamentales de la république (liberté, égalité et justice) à l’instauration d’un système de pension retraite pour tous et d’une couverture sanitaire universelle, en passant par la production des richesses, la solidarité nationale entre les régions, la réorganisation du système scolaire et le pacte stratégique avec la diaspora.

La nouvelle dynamique inspirée par Maurice KAMTO et le MRC a donc de quoi redonner espoir à un peuple dépassé et désorienté par plus trente ans de gabegie et de perte de valeurs. L’appel à la prise de conscience politique des masses, doublé de la formation de celles-ci, a fait tache d’huile et mis le gouvernement et le régime à mal. L’origine de l’organisation des sénatoriales avant les municipales et les législatives est à chercher dans ce contexte. En effet, en faisant élire, en avril 2013, les Sénateurs par un collège de conseillers municipaux au mandat expiré depuis juin 2012, le régime mettait en place la phase 1 de la stratégie de torpillage du MRC. La nomination de Marcel Niat Njifenji à la tête du Sénat représente la phase 2.

Comment comprendre ce jeu? On sait que depuis 1990, le régime de Yaoundé a toujours considéré les régions d’origine des leaders politiques comme leurs bases électorales. Cette vision régionaliste et tribale de la politique lui a longtemps permis de créer la division et le découragement des masses à travers la promotion spectaculaire d’autres ressortissants de la région d’origine des leaders politiques influents. C’est le jeu politique le plus permanent du système Biya. Pour montrer en quoi il consiste, on peut en retracer quelques moments forts et en dégager les règles:

1. 1991, l’UNDP de Samuel Eboua bénéficie d’une vaste adhésion des populations dans la région du grand Ouest (Littoral, Sud-ouest, Nord-ouest et Ouest). Le pouvoir, inquiété, encourage Bello Bouba Maigari qui débarque Samuel Eboua de la tête du parti à l’issue du Congrès des 4 et 5 janvier 1992 à Garoua. Samuel Eboua, insatisfait, crée le MDP qui disparaît à sa mort. La mobilisation populaire dans le grand Ouest faiblit et le grand Nord (Adamaoua, Nord, Extrême-nord) se rallie massivement à l’UNDP. Fidèle au principe de diviser pour mieux régner, le régime copta Hamadou Moustapha et Issa Tchiroma au gouvernement. Bello Bouba ne résista pas lui aussi à la tentation d’y entrer et perdit de ce fait sa posture d’opposant. Depuis lors, le grand Nord est suffisamment émietté et ne saurait plus servir de base à une force politique soudée pouvant mobiliser les masses populaires.

2. La prise de l’UNDP par Bello Bouba ressemblait, en 1992, à un hold up, encouragé par le pouvoir pour contrer la mobilisation populaire dans le grand Ouest (Littoral, Sud-Ouest, Nord-ouest et Ouest), ce qui irrita les populations de cette région. Le SDF de John Fru Ndi, originaire Bamenda, devint alors l’alternative, et c’est la dynamique du changement inspirée par ce parti qui suscita désormais l’adhésion massive des populations. Le régime rejoua le jeu et nomma un autre ressortissant de Bamenda, Simon Achidi Achu, Premier ministre, le 9 avril 1992 afin de freiner l’adhésion en masse au SDF. Lorsque la mobilisation populaire en faveur du SDF baissa, le jeu se termina et le Premier ministre perdit son poste le 19 septembre 1996. Le même Achidi Achu n’a-t-il pas été réutilisé dans le jeu pour contrer John Fru Ndi aux sénatoriales du 14 avril 2013 et consacrer ce que plusieurs analystes ont considéré comme étant la mort politique de ce dernier?

3. 2012-2013, avec la nouvelle dynamique portée par Maurice Kamto et le MRC, le régime a repris le jeu dont les règles n’ont ni changé ni évolué. Conscient de la force montante du jeune parti, ce n’est pas pour faire honneur à la région de l’Ouest ou pour rééquilibrer les forces politiques nationales que Paul Biya a nommé Marcel Niat Njifenji président du Sénat. L’objectif est, au contraire, de disperser les adhésions au MRC, créer la confusion et calmer les rancoeurs pour un temps, le temps des élections municipales et législatives. Nul doute que Marcel Niat Njifenji pourra être éjecté le moment venu, si jamais il est établi que le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) faiblit dans sa capacité à mobiliser les masses.

Comme on le voit, on peut changer les joueurs et les pions, mais le jeu est toujours le même, à savoir un ensemble de stratégies de division des forces politiques dans la perspective de la conservation du pouvoir. Jamais la modernisation des institutions républicaines n’en est le but ultime. L’actuel président du Sénat fait donc partie du jeu et se prête volontiers comme un pion aux mains du joueur Biya, de la même manière que l’ont fait Simon Achidi Achu, Bello Bouba, Issa Tchiroma, et la liste, construite en plus de trente ans, est longue. Maurice Kamto et le MRC sont donc au c ur de la reconfiguration de la carte politique du Cameroun. Le défi de ce parti est dès lors de trouver le moyen de contrer ce jeu, de le rendre caduque, ce que ni l’UNDP ni le SDF n’ont pu faire en leur temps.

Pour le contrer, son approche pédagogique et socio-communicative sera certainement d’une grande utilité. Il importe aussi que les populations camerounaises y participent en prenant conscience de ce que l’opposition politique, en laquelle elles ont bien souvent placé leurs rêves et leurs espoirs, ne s’est jamais divisée d’elle-même. Le pouvoir l’a divisée en nommant à des postes pompeux des concurrents aux leaders politiques à l’effet de semer le doute. La responsabilité populaire dans l’échec de la révolution camerounaise est à voir dans le découragement qui a fait suite à ce doute. Plus que l’opposition politique, ce sont donc les populations camerounaises qui devront surtout reconsidérer leur vision en s’armant d’un esprit téméraire pour ne plus se laisser abuser de façon répétitive par des promesses sans lendemain et des nominations à grand renfort médiatique. Elle doivent dès lors cesser de tomber dans le piège du pessimisme et s’inscrire massivement sur les listes électorales afin de faire valoir leurs voix, sachant que la biométrie offre des chances que celles-ci soient comptabilisées et reconnues.

C’est maintenant qu’il faut préparer le grand tournant de l’histoire du Cameroun.

Maurice Nguepe, Secrétaire Général de l’Organisation Jeunesse Africain
M. N.)/n

Festival « Ecrans noirs »: La 17 ème édition s’ouvre le 29 juin à Yaoundé

12 films Camerounais sont compétition durant ce festival du cinéma africain qui se referme le 06 juillet prochain

La grande innovation cette année, c’est la délocalisation des manifestations, car outre le palais des Congrès de Yaoundé qui abritera la montée des marches et la cérémonie de clôture, trois autres sites ont été retenus dans la capitale, sans oublier la ville de Douala qui sera de la partie. En plus des projections cinématographiques, le festival de cette année mettra un accent sur les conférences-débats, la formation pratique aux métiers de l’audiovisuel et des expositions pour agrémenter l’événement. A quelques jours du début de cet événement, le comité d’organisation coordonné par le réalisateur camerounais Bassek ba Kobhio a donné toutes les garanties quant à la réussite de cette édition. Elle intervient d’ailleurs dans un contexte tout particulier, marqué par la fermeture de toutes les salles de cinéma, à cause de la désertion du public.

Plus qu’un rituel, le festival Ecrans Noirs est devenu un rendez vous incontournable dans l’agenda culturel du Cameroun et de l’Afrique toute entière. Créé en 1997 à l’initiative de Monsieur Bassek Ba Kobhio, le Festival Ecrans Noirs, a pour but de promouvoir et diffuser le cinéma africain en Afrique Centrale. il promeut et diffuse des courts métrages et des longs métrages de fiction, d’animation ou documentaires qui reflètent ou traitent de l’Afrique. La manifestation qui fait la promotion du cinéma africain en particulier mais aussi celui de pays francophones non africains, accueillent des réalisateurs, des comédiens, des techniciens, des financiers, des administrateurs et autres professionnels du 7ème Art, afin de donner à voir au public de Yaoundé et de Douala un cinéma longtemps méconnu ici mais qui depuis le lancement d’Ecrans Noirs en 1997, rentre dans le paysage. Sembene Ousmane, Idrissa Ouedraogo, Cheick Doukouré, Gaston Kaboré, Henri Duparc, Cheick Omar Sissoko, mais aussi Audrey Tautou, Patrick Grandperret et bien d’autres professionnels du cinéma sont venus au Cameroun grâce à Ecrans Noirs.

La 17 ème édition des Ecrans Noirs s’ouvre le 29 juin à Yaoundé
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66ème Festival de Cannes: «GRIGRIS», le seul film africain en lice Par

Le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun présente l’Afrique au Festival de Cannes 2013 à travers son film grigris

Après le prix du jury obtenu en 2010 pour son film un homme qui crie, le réalisateur Franco-Tchadien présente ce 22 mai à Cannes pour son tout premier film numérique et surtout financé en grande partie par son pays d’origine, le Tchad. Grigris, est l’histoire d’un jeune handicapé et d’une jeune prostituée tournée au Tchad loin des préoccupations politiques actuelles. Le choix de l’espace largement en déphasage avec la portée de l’intrigue eu égard des enjeux politiques hautement sensibles de son pays. Mais Mahamat-Saleh Haroun reste lucide et traite avec lucidité d’un sujet peu commun au Tchad.

Malgré son handicap, Grigris le personnage central du film devient également, grâce à son métier de danseur, le centre du monde. Le film s’ouvre sur une image de show en boite de nuit de Ndjamena. C’est là où le jeune danseur handicapé gagne sa vie avec ses chorégraphies hors du commun. Une personne généralement en marge de la société qui devient l’angle focal de l’intrigue mais aussi du monde. A côté de ce jeune danseur, il y a aussi un autre personnage au destin hors du commun : Mimi, une jeune prostituée qui rêve de devenir mannequin. Toute chose quasi-impossible vu le contexte sociopolitique de son pays. Mais elle décide de sculpter elle-même son horizon. Son destin se croise avec Grigris lorsqu’elle se rend à l’atelier d’un photographe pour ses photos de candidature. Le tailleur-photographe s’avère être le beau-père de Grigris. Tout s’entremêle ! Amour et violence.

Pour payer les frais d’hospitalisation de son beau-père, Grigris se trouve obligé d’abandonner la danse et entrer dans un nouvel univers. Il embarque dans le trafic d’essence aux risques de sa vie afin d’obtenir les 700.000 FCFA réclamés à l’hôpital. Face à une situation irrésolue, les deux amoureux Grigris et Mimi se trouvent obligés de fuir la ville pour se réfugier dans un village de son enfance où Mimi remonte les origines françaises de son père. Elle jette ainsi le masque africain et devient «une femme comme les autres». Grigris retrouve aussi ses deux jambes. Mahamat-Saleh Haroun présente un nouveau Tchad, un quotidien loin des revendications et des discours politiques. Une vue rare de son pays d’origine où la réalité sociale n’est pas toujours ce l’on imagine.

Mahamat-Saleh Haroun, cinéaste tchadien
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François Thiellet: «Aujourd’hui il y a jusque 19 chaînes de TV dont 17 sont produites en Afrique»

Le CEO de Thema, la société qui propose le Bouquet Africain en France évoque l’historique de ce projet, les évolutions et les difficultés rencontrées, notamment les contraintes juridiques

M. François Thiellet, vous êtes le président de THEMA, société spécialisée dans la distribution de chaines de télévision. Avant de parler de l’offre Bouquet Africain, présentez-nous l’entreprise Thema
Les activités de THEMA en Europe sont principalement axées sur les offres de télévision ethniques. En France, nous proposons entre autre, des bouquets russe, turque, allemand, indien, arabe, Etc. Nous sommes présent dans d’autres pays comme la Russie, Singapour ou encore l’Amérique du Nord et cette année, nous allons nous déployer au Royaume Uni. La spécificité de notre démarche est son approche scientifique si j’ose dire. Nous étudions la présence de diasporas, leurs tailles, leurs spécificités. Nous faisons des analyses « socio-ethnologiques », nous essayons de comprendre la relation qu’ils ont avec leur pays d’origine, s’il existe une barrière de la langue, combien de générations sont présentes. Il faut comprendre s’il y a une frustration, un manque des TV de leur pays d’origine, puis définir une offre, la tester et définir les prix, trouver la façon de les distribuer et faire le marketing derrière. Nous le faisons avec une méthodologie éprouvée.

Comment est né le bouquet africain ?
J’ai travaillé et monté des structures dans le milieu de l’audiovisuel depuis des années. En 1989, j’ai pris la direction de la chaîne musicale MCM, puis en 1996 j’ai fondé MCM Africa, qui est devenue par la suite TRACE TV. En 2001 j’ai dirigé Fashion TV puis en 2005 j’ai eu envie ensuite de créer une société qui allait accompagner les chaines dans leur développement. Profitant des évolutions technologiques nous avons commencé à travailler sur le développement d’offres « ethniques », en particulier « le Bouquet Africain ». Deux faits ont appuyés cette décision : J’avais travaillé sur le développement des chaines françaises en Afrique et j’avais envie de faire le contraire. Ensuite, le développement de l’ADSL a ouvert les possibilités et a limité les contraintes technologiques.

Quelle est l’historique de l’entrée des chaines camerounaises dans le Bouquet Africain ?
On a commencé par les chaines publiques qui, en Afrique, sont davantage des chaines nationales. Il y avait donc, au lancement, en octobre 2008 six chaines publiques dont la CRTV du Cameroun et une chaine, privée, 2Stv du Sénégal. Peu à peu, nous avons ajouté d’autres chaines. En avril 2009, nous avons ajouté donc Canal 2 International, STV2 et quelques mois après Equinoxe TV. Aujourd’hui il y a jusque 19 chaines dont 17 sont produites en Afrique (chaines hertziennes). TRACE Africa, qui propose des clips africains, et NOLLYWOOD TV sont les deux chaines complémentaires, réalisées depuis la France. Cette dernière est la première chaîne dédiée à la fiction africaine en particulier, celle produite par l’industrie du Nollywood, cinéma du Nigéria. Disponible depuis octobre 2012 sur FREE et depuis décembre sur SFR, elle propose des films entièrement doublés en français et des clips de musique gospel entre les programmes.

François Thiellet, président de Thema Tv qui propose le Bouquet Africain en France
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Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
Au début, les chaînes de télévisions en Afrique étaient méfiantes envers mon discours car en gros je leur disais je vais récupérer votre signal, m’occuper des problèmes techniques, des problèmes de droits, ça ne va rien vous coûter et je vais vous donner de l’argent. Heureusement que certains me connaissaient, ce qui a facilité les choses. C’était assez difficile et puis techniquement c’était très compliqué. Il y avait les problèmes d’occultation car les chaines africaines n’ont pas de version internationale. Leur chaîne est conçue pour le territoire national. C’est pour le territoire national qu’ils achètent ou qu’on leur donne les droits. Quand on sort du territoire, on ne peut pas toujours exploiter ces droits. Et à ce moment il faut changer les programmes ou les retirer. On est obligé de bloquer comme on l’a fait pour les matches de la Coupe d’Afrique des Nations.

Et ça arrive très souvent ?
Ça n’arrive pas très souvent, mais par exemple c’est le cas en période de CAN et ça c’est une souffrance parce que les abonnés ne sont pas contents et nous non plus parce nous n’aimons pas créer la frustration. Mais nous n’avons pas le choix parce qu’en France les droits de la CAN ont été achetés. Nous avons essayé de trouver des solutions. Nous avons un partenariat avec Africa N°1, et pendant les périodes d’occultations c’est le signal d’Africa N°1 que les abonnés peuvent entendre. Donc ils peuvent suivre les commentaires avec les points de vue des spécialistes. Et après ils ont toutes les émissions d’analyses, de commentaires sur les chaines du Bouquet Africain. Nous sommes aussi partenaires de sites comme afrik-foot pour avoir des commentaires en direct des journalistes qui étaient en Afrique du sud et qui suivaient les matches. On s’est associé à un programme pour donner les résultats des matches et des scores en temps réel.

Avez-vous des informations sur votre public ?
Il a beaucoup évolué depuis le lancement de l’offre.

Quels sont les services supplémentaires que vous proposez sur votre site internet ?
Le site Internet est davantage un produit d’accompagnement des chaines de télévision. On essaie d’avoir le maximum d’informations sur les programmes et les temps forts. C’est surtout un relais de l’information complémentaire au site des opérateurs. Quelles sont les chaines disponibles ? Comment s’abonner ? Comment y avoir accès ? Nous sommes aussi partenaire de nombreux évènements, nous les mettons en avant sur le site pour les présenter à nos abonnés et informer la communauté de ces temps forts.


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Slow food : «Les africains doivent consommer africain»

La Fondation Slow Food basée à Bra en Italie appelle les africains à consommer leurs produits locaux afin de retrouver et conserver leur véritable identité et conquérir leur souveraineté perdue

Le constat fait par la fondation slow food dont le siège est en Italie avec des représentations dans une trentaine de pays africains est clair. « Les africains délaissent leur propre gastronomie pourtant très riche au profit de la gastronomie européenne ou étrangère ». Or à en croire Carlo Petrini, président international et fondateur de Slow Food, « la colonisation aujourd’hui passe par la gastronomie et il est temps d’y mettre fin en sensibilisant les africains à consommer africains », soutient-il au cours d’un échange avec des journalistes africains au siège de la fondation en Italie. Pour le président de cette organisation qui a engagé un projet visant à créer 1000 jardins maraichers dans de nombreux pays africains, dont plus de la moitié sont opérationnels, la souveraineté d’un peuple ou d’un pays passe par la souveraineté alimentaire. « Les africains ne connaîtront pas de souveraineté alimentaire tant qu’ils ne consommeront pas les mets africains et ne respecteront pas les producteurs locaux », pense Carlo Petrini.

Exode rural et OGM

La fondation Slow food regrette la percée de l’exode rural qui fait fuir de nombreux jeunes des campagnes pour les villes. Or en ville, il n’y’a pas de terres à cultiver. « On ne consomme pas l’ordinateur, mais la nourriture. Nous devons aider les jeunes africains à s’intéresser à l’agriculture et leur en donner les moyens », invite Carlo Petrini. Il regrette par ailleurs que les organismes génétiquement modifiés soient introduits subrepticement en Afrique. Ceux-ci comportent des conséquences fâcheuses qui ne sont pas maîtrisées par les africains. « Nous sommes contre les Ogm parce qu’ils consomment beaucoup d’eau et leurs effets sur la santé de l’homme n’ont pas encore été prouvés. Bien plus, ils sont produits par des multinationales à qui il faudra toujours payer des royalties », dénonce le président de Slow food. Cette fondation qui ne manque pas l’occasion d’appeler les africains à dénoncer les Ogm soutient par ailleurs que les européens manque de respect à l’Afrique en tentant d’y introduire des cultures pourtant interdites en Europe. Carlo Petrini fait remarquer que l’introduction des Ogm en Afrique va contribuer à la perte de la biodiversité chère à l’Afrique du fait de ce type d’agriculture qui est généralement intensive.


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«Nous devons amener les jeunes africains à le savoir et les journalistes doivent s’approprier ce combat, en plus du combat de la décolonisation de la gastronomie africaine », interpelle Slow.food. Cette fondation a financé la production des guides et des livres de cuisine pour mets africains en fonction des pays et accompagne des africains dans la création de restaurants spécialisés en mets africains.
Slow Food est une organisation mondiale fondé en 1989 avec plus de 100 000 adhérents dans plus de 150 pays à travers le monde. Les différents membres sont mus par la volonté d’établir un lien entre le plaisir de la bonne nourriture avec un engagement envers leur communauté et l’environnement. Organisation à but non lucratif, Slow food a l’ambition de contrer la montée de la restauration rapide connu sous le nom de Fast food qui contribue à la disparition des traditions gastronomiques. Elle milite pour la prise en compte des choix alimentaires des différentes communautés et la manière dont ceux-ci affectent le reste du monde.

Journée de l’enfant africain: La coopération allemande s’investit

La représentation camerounaise de cette organisation a organisé le jeudi 16 juin, des activités autour des enfants en relation avec les ses employés locaux et ses partenaires.

Encourager le dialogue Parents-enfants
«Nous avons le droit de savoir», c’est le slogan retenu par la coopération allemande (GIZ) au Cameroun, à l’occasion de la célébration le 16 juin 2011, de la journée de l’enfant africain. Objectifs de la manifestation: Sensibiliser l’ensemble du personnel, les collaborateurs, les consultants et les enfants sur leurs droits relatifs à la prévention du VIH Sida. Un appel qui a connu une réponse optimale. Une centaine d’enfants ainsi que leurs accompagnateurs étaient présents pour l’événement à la fondation Friedrich Ebert à Yaoundé. Au cours des différentes activités, l’encadrement de circonstance a dans les échanges voulu amener les enfants à reconnaître leurs droits et surtout leurs devoirs.

Un exercice très lucratif, de nombreux jeunes présents ont fait part de leur vision de la réalité qui est la leur. Avec les parents, il était question de sensibiliser sur la promotion du respect par eux des droits de l’enfant à travers notamment l’établissement d’un dialogue franc entre les deux parties. Un des moments forts de cette phase a été la discussion ouverte sur le sujet du VIH. Le partage d’expérience aura permis d’établir que du côté des parents comme des enfants, parfois on a du mal à se comprendre à cause du manque d’échange sur le sujet, les parents considérant la question comme tabou, et les enfants, un élément de leur secret de jeunes. Pour y parvenir, le programme Main streaming VIH de la GIZ qui organisait la manifestation, a tout d’abord préparé les jeunes présents à prendre la parole face aux parents. Il leur a aussi été expliqué le sens et la portée du thème retenu cette année par les États africains. Ensuite dans une opération de question réponse les encadreurs se sont assuré que le message est bien passé et les meilleurs par atelier ont été récompensés.

Faire de l’initiative un exemple
Satisfaction de tous les participants: Ce qui m’a marqué c’est la possibilité qu’il y avait à discuter de la question du Sida avec des personnes plus grandes et surtout mon tonton qui était juste à côté je ne l’avais jamais fait. J’ai personnellement beaucoup appris et sur beaucoup de chose je pense qu’il ne faudra plus qu’on me tire les oreilles, a fait savoir Sandrine une jeune participante de 15 ans. Certains parents présent ont admis avoir éprouvé de la gène. Cela n’arrive pas tous les jours de discuter avec les enfants, et quand il faut parler de sida et de VIH, ou encore du droit des enfants, c’est parfois difficile pour nous les africains. Mais je retiens que ce sont des pistes de thérapie sociale à améliorer, cela réduirait de beaucoup l’incompréhension qu’il y a entre les parents et leurs enfant, commente pour sa part Thierry, un participant.

Une date désormais historique
La Journée de l’enfant africain il faut le rappeler, commémore la marche de 1976 à Soweto, en Afrique du Sud, lorsque des milliers d’élèves africains sont descendus dans la rue pour protester contre la mauvaise qualité de leur éducation et exiger que soit respecté leur droit à recevoir un enseignement dans leur propre langue. Des centaines de jeunes garçons et filles avait été abattus et pendant les quinze jours de manifestation qui ont suivis, plus d’une centaine de personnes ont été tuées et plus d’un millier blessé. Aujourd’hui l’enfant africain continue de subir des violations de ses droits. Le choix du thème du sida par la GIZ cadre avec l’une de ses missions au Cameroun qui concerne le secteur de l’assistance à la santé. En commémorant cette journée à leur manière, le message qu’elle semble avoir voulu passer au-delà même de l’événement, est que chacun dans son secteur d’activité, devrait prendre des initiatives en faveur des droits de l’enfant. Dans les rues camerounaises, le phénomène des enfants de la rue prend toujours de l’ampleur. La plupart des enfants des rues connaissent la drogue, et sont exposés au VIH / Sida. Il a aussi été rapporté que dans certains cas, les personnes chargées de protéger les enfants sont celles qui commettent des crimes contre eux, commente un responsable d’association de protection des jeunes. Plusieurs d’entre eux sont obligés de se livrer à des activités commerciales dans les grands carrefours, vendant parfois les produits de grandes firmes implantées au Cameroun. L’irresponsabilité des parents camerounais les pousse encore aujourd’hui à accoucher des enfants, sans véritable moyens d’assurer leur encadrement. Le plus grave c’est que ces enfants ignorent parfois que c’est en violation de leurs droits qu’ils vivent ces situations, d’où toute l’importance du concept «Nous avons le droit de savoir», s’agissant des enfants.

La coopération allemande à travers l’ONG GIZ, s’investit pour la journée de l’enfant africain
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Le Mal Africain: Un médecin nommé Garga Haman Adji

L’homme politique a présenté son dernier livre au public, un testament pour les Etats-Unis d’Afrique

Des causes exogènes et endogènes
Son livre ne possède ni préface, ni prologue. Comme une ordonnance, il présente la situation du Mal Africain et dans une deuxième partie un paquet de solutions pour venir à bout de ce mal. « Ce livre concrétise notre modeste contribution à la réflexion commune tendant à sortir l’Afrique de ses innombrables problèmes qui ne cessent de fermenter le bourbier dans lequel elle semble se complaire de patauger », a-t-il fait savoir justifiant sa démarche. L’auteur qui se reconnait « engagé », montre comment l’Afrique reste un continent de l’anormalité. Un continent où les dirigeants se jouent avec désinvolture des espoirs et de la patience des populations. Plaçant sa production dans le contexte actuel, l’auteur interpelle les africains à la vigilance face à un Occident qui n’a aucun intérêt que celui de maintenir l’Afrique dans l’asservissement. Il revient sur le nouveau conflit « économique entre l’Afrique et l’Europe » pour dénoncer son caractère inéquitable et hypocrite. Cependant il ne manque pas de critiquer l’attitude des dirigeants des pays africains qui, selon lui, ont leur part de responsabilité. « L’irresponsabilité, le déficit du sens de l’Etat, le mépris de l’intérêt général, le manque de foi et de volonté politique affirmée des dirigeants d’une part ; l’inconscience, le manque de maîtrise organisationnelle et d’initiatives dignes d’intérêt, l’absence d’objectifs et de projets programmés, la gabegie, le népotisme des autorités d’autre part caractérisent la gestion des affaires publiques de la majorité des Etats africains » écrit-il. Les africains, dit-il, doivent se réapproprier leur indépendances. Comme solution Garga Haman Adji demande aux dirigeants du continent de s’approprier les nouveaux concepts, et se mettre résolument dans le cadre des Etats unis d’Afrique.

Se réapproprier son indépendance en s’unissant
Le livre bien que paru il y a deux ans a seulement été dédicacé il y a quelque peu. L’auteur affirme pourtant que même s’il devait l’écrire aujourd’hui, il garderait la même forme et les mêmes thématiques. « Voyez ce qui se passe autour de nous, on se refuse à l’admettre mais les conflits qui naissent partout en Afrique sont loin d’être des conflits politiques, ce sont des conflits économiques » a fait savoir l’auteur. Le livre comporte 322 pages. Il a été édité aux éditions l’harmattan Cameroun et est disponible dans toutes les librairies du Cameroun au prix de 10 000 francs. Il est aussi disponible sur internet. L’ouvrage comporte deux parties. La première, « voyage au bout du mal africain », s’adosse sur deux chapitres qui présentent pour le premier, « le mal africain », le 2ème bâti sur le « désir d’assistance ou volonté de domination ». Ici, l’auteur constate la faillite en béton d’un continent qui s’est laissé prendre au piège en se faisant « bercer » par : des procédés et techniques néocolonialistes, l’aide au développement ou stratégies de diversion, les institutions de Bretton Woods. Dans la 2ème partie consacrée aux remèdes et maux de l’Afrique, l’auteur « clique » dans le chapitre premier sur la nécessité de déjouer les causes des échecs politiques, car il s’agit de « rompre avec l’étroitesse de vue et le manque de perspective ». Dans les deux derniers chapitres, l’auteur suggère de « décoloniser, repenser et renflouer les économies africaines ». L’ouvrage de Garga Haman Adji appelle ainsi à l’idée d’une ambition continentale, comme défi pour les dirigeants africains. « Finalement, force sera de constater qu’il ne revient qu’à nous même Africains de prendre conscience de notre inconcevable retard et de provoquer conséquemment un sursaut continental à la dimension de ce retard pour forcer nos partenaires historiques ou à venir à nous prendre désormais au sérieux » a conclu Garga Haman. Un véritable testament, même si peu de personnes étaient présents à la cérémonie.

« Le mal africain » de Garga Haman Adji
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Rencontre des ministres de l’économie et des finances des pays africains

Ils se concerteront à Yaoundé sur la validation des textes qui devraient mener à l’institution d’un fonds monétaire africain

Un pas décisif pour le Fonds monétaire africain
Les ministres africains de l’économie et des finances se réunissent dès ce jeudi 16 décembre à Yaoundé la capitale camerounaise. Cette rencontre fait suite aux travaux des experts présents au Cameroun depuis lundi dernier, et dont la tâche consistait d’une part, à apprécier le rapport de l’étude relative à l’exploration des « sources alternatives de financement de l’Union africaine (UA) », et d’autre part, à examiner le projet de statuts et de protocole portant création du Fonds Monétaire Africain ( FMA) à eux soumis par le comité de pilotage. A l’issue des travaux des experts ce mercredi, l’essentiel des mesures proposées a été approuvé par les participants et ont été soumises aux ministres des finances des pays africains pour validation. L’enjeu est de taille et c’est la première fois depuis qu’a été évoqué l’idée d’un fonds monétaire africain, qu’on semble proche d’un consensus à un haut niveau de décision au sein des Etats. Les travaux risquent pourtant d’être difficiles. De nombreuses discordances pourraient surgir de ces voix autorisées, notamment sur les contributions des Etats membres et les conditions d’octroi des emprunts. Autre points de discussion, la nécessaire convergence des systèmes économiques à défaut d’une véritable intégration à l’échelle africaine. Sont concernés, l’absence d’unité de zone économique, avec pour certains pays l’appartenance à plusieurs zones économiques en même temps. Aussi concerné, la question de la monnaie. Il faudra enfin s’accorder sur les contraintes de gouvernance budgétaire, que les pays de l’Union Européenne n’ont pas réussi à respecter.

Des discussions difficiles en prévision
A l’issue des travaux des experts, on a appris que le budget initial retenu pour le fonds sera d’un peu plus de 42 milliards de Dollars américain. Si les ministres valident entièrement les travaux, les contributions des Etats au capital du Fonds seront fixées en fonction du volume des réserves internationales, du Produit intérieur brut (PIB) et de la taille de la population. Ces contributions donneront lieu à des droits de vote spécifiques. Sur cette base, les pays du Maghreb se retrouveraient avec plus d’apport et les pays de la zone franc CFA parmi les derniers. Le FMA a pour mission de garantir à l’Afrique une croissance macroéconomique, en particulier son développement commercial. Au plan pratique, il uvrera à promouvoir les échanges commerciaux dans le continent, caractérisé par un faible niveau de commerce entre les pays : 10 à 12% au cours des décennies écoulées. Les statistiques de la commission des Nations Unies pour l’Afrique indiquent que la contribution africaine au commerce mondial a baissé passant de 6%, il y a 25 ans, à près de 2% actuellement. Face à cette situation, le FMA devra jouer le rôle de chambre de compensation et s’occuper de problèmes macroéconomiques au sein du continent. Certains experts consultés sur le sujet affirment cependant que cette institution qui pourrait être transitoire à la création d’une banque centrale Africaine, pourrait ne pas pleinement jouer son rôle, en raison de cette nature éphémère.

Cette concertation va mener, on l’espère, à la création d’un fonds monétaire aricain
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Premiers jeux africains de la jeunesse à Rabat, le Cameroun sera de la fête!

Le Cameroun sera représenté à ces JOJ dans quatre disciplines: nation, athlétisme, judo et canoë-kayack

Le Cameroun sera représenté par 12 athlètes dans 7 disciplines aux premiers Jeux africains de la jeunesse (JAJ) qui se dérouleront du 13 au 18 juillet à Rabat au Maroc, a annoncé samedi Blaise Mayam, chef de mission au Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC). Sur les 12 athlètes, deux ont été choisis en athlétisme, deux en judo, deux en haltérophilie, deux en lutte, deux en tennis, un en natation et un également en boxe.

Réunissant les jeunes Africains de 14 à 18 ans dans toutes les disciplines sportives, ces jeux sont une occasion de détection des talents et de préparation des athlètes camerounais pour les premiers Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) prévus du 14 au 26 août à Singapour en Asie, selon Blaise Mayam. Le Cameroun sera représenté à ces JOJ par quatre athlètes dans quatre disciplines (natation, athlétisme, judo et canoë-kayack), selon le CNOSC. En stage depuis un mois, l’équipe camerounaise quitte le Cameroun dimanche pour Rabat. « Toutes les dispositions ont été prises pour une participation honorable du Cameroun à ces Jeux », a indiqué M. Mayam.

Les JAJ ont été institués en 2009 par l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA) sous l’égide de l’Union africaine, en rapport avec la création des JOJ en 2007 à Guatemala City par le Comité international olympique (CIO) lors de sa 119e session. Ces jeux visent à promouvoir la jeunesse africaine en utilisant le sport, l’éducation et la culture pour rapprocher les jeunes de l’idéal olympique qui proclame que le sport est un droit appartenant à tous les individus, sans distinction.

Selon Blaise Mayam, ils sont aussi une occasion pour le continent africain de marquer en 2010 la célébration de l’année internationale de la jeunesse adoptée sur proposition de la Tunisie par l’Assemblée générale des Nations Unies lors de sa 64e session tenue le 30 septembre 2009 aux Etats-Unis. Au total 1.250 jeunes représentant 53 pays africains vont concourir dans plus 13 disciplines sportives olympiques : athlétisme, football, aviron, basketball à trois, boxe, cyclisme, escrime, judo, gymnastique artistique, lutte, natation, tennis de table, tennis et taekwondo.

Judoka en compétition
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Paul Biya en route pour le sommet de Copenhague

Il fera une halte à Paris où il est invité à un déjeûner de travail à l’Elysée mercredi 16 décembre

Paul Biya se jette dans la bataille climatique
La seule incertitude sur la présence du chef de l’Etat camerounais à la conférence des nations unies sur les changements climatiques était le jour effectif de son départ. Le report de la conférence des chefs d’Etat de la sous-région Afrique centrale était un bon indicateur, autant que la conférence de presse donnée par Pierre Hélé, le ministre Camerounais en charge des questions d’environnement. C’est finalement ce mardi 15 décembre 2009 en début d’après-midi, que Paul Biya a quitté le Cameroun pour Copenhague au Danemark, où il retrouvera les autres chefs d’Etat et de gouvernement. Le président camerounais arrivera dans la capitale danoise, à un moment les chances d’adoption d’un accord proche de la volonté des Etats africains sont très mince.

Le Cameroun s’aligne sur la position africaine
Au cours de sa conférence de presse qu’il a donnée vendredi 11 décembre dernier, le ministre Hele Pierre a précisé la position du gouvernement camerounais. La position du Cameroun s’alignent sur celle de l’Afrique et put se résumer en deux points : participer activement à la réduction des gaz à effet de serre, si en contrepartie les pays développés consentent à apporter une aide financière substantielle, réduire leur taux d’émission aux normes fixées par le protocole de Kyoto, et opérer le transfert de technologie nécessaire pour permettre une facile reconversion aux énergie dites propres. Pays dont le territoire héberge une grande partie de la forêt du Bassin du Congo, le Cameroun s’engage à la Réduction des gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation), dans l’optique d’une gestion durable des forêts, avec pour objectif, le développement des puits de carbone et la prise en compte des efforts des pays concernés, dans un mécanisme de financement tourné vers un marché de carbone.

Les problèmes spécifiques du Cameroun
La situation du Cameroun en Afrique est particulière. D’un bout à l’autre de son territoire les problèmes liés aux changements climatiques ne sont pas les mêmes. Au nord, le pays aura besoin du soutien de la communauté internationale pour éviter une catastrophe humanitaire, lié à un assèchement complet du Lac Tchad. Ce sont près de 20 millions de personnes qui se retrouveraient du jour au lendemain dans la nécessité d’une aide substantielle. Au sud du territoire l’effort à fournir est inverse. L’objectif majeur est de capitaliser l’importance de la forêt qui constitue un véritable poumon après l’Amazonie. Les experts pensent qu’une onde diplomatie climatique du Cameroun lui permettrait de jouer un rôle important dans les négociations finales à Copenhague.

Faire mieux que s’aligner
Pourtant le pays a choisi d’aligner sa position intégralement sur celle de l’Afrique, une position qui au fond tient plus de la volonté de voir des financements consentis par les pays riches que de véritablement contenir les effets néfastes des changements climatiques. Il y’a trente ans que les scientifiques ont soulevé la nécessité de surveiller l’exploitation industrielle et la destruction des forets. Durant cette période aussi, la forêt camerounaise a été surexploitée sans véritable politique de compensation. Au nord les autorités des pays situés au bord du lac Tchad dont le Cameroun, l’ont vu mourir sans rien faire. Cette inactivité de départ a placé le pays dans une situation complexe. A moins d’une surprise de dernière minute, la présence du président Biya ne sera malheureusement d’un secours plus grand pour la zone du bassin du Congo, la zone du bassin du lac Tchad, pour le Cameron tout court. C’est pourquoi certaines organisations invitent les politiques camerounaises à multiplier les actions locales de protection de l’environnement.

Paul Biya
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Sommet de Copenhague : La colère des africains

Les pays africains ont pendant quelques heures suspendu leur participation aux travaux

Suspension des négociations
Hier lundi 14 décembre 2009, les pays africains, soutenus par les pays en développement du G77 (Chine, Inde Afrique du sud et Brésil en tête), ont manifesté leur colère en suspendant pendant quelques heures leur participation aux groupes de travail. Ces derniers estiment que la conférence de Copenhague néglige l’importance du renouvellement des engagements, au-delà de 2012, des pays industrialisés dans le cadre du protocole de Kyoto qui est, à ce jour, le seul instrument légal contraignant contre le réchauffement climatique. La séance plénière a repris peu après 14h00 GMT après que les délégués africains ont reçu l’assurance de la présidente danoise de la conférence, Connie Hedegaard, qu’une partie des travaux serait consacrée exclusivement au Protocole de Kyoto.

Persistance des blocages
La présidente danoise de la conférence Connie Hedegaard a dédramatisé la colère des Africains, prédisant que d’autres « mini-crises » viendraient encore d’ici vendredi. « Ça paraît dramatique mais cela ne l’est pas tant que ça », a-t-elle déclaré sur la chaîne de télévision danoise TV2 News. Le protocole de Kyoto, adopté en 1997, contraint tous les pays industrialisés, à l’exception des Etats-Unis qui ne l’ont pas ratifié, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5,2% par rapport à 1990 d’ici 2012, année où prend fin sa première phase. Les experts comprennent la colère des africains, dont les intérêts sont négligés au milieu de cette bataille entre gros pollueurs. Les blocages persistent entre pays en développement et pays industrialisés, en particulier les Etats-Unis, sur le partage des responsabilités.

L’Afrique accusée de légèreté
Selon d’autres analyses par contre ce qui gêne dans la position africaine c’est qu’elle n’est pas fondée totalement sur la trop grosse crainte des effets du changement climatique. Certains pays du continent auraient obtenu la promesse des gros acteurs des mécanismes de souplesse autorisé par le protocole de Kyoto, d’augmenter considérablement la part du continent. Des solutions comme le Mécanisme pour le Développement Propre (MDP) ont généré un marché de plusieurs milliards de dollars. Une solution de financement contre le réchauffement climatique qui elle, au moins existe. Seulement la solution de Kyoto semble ne pas être la meilleure, dans la mesure où le protocole n’a pas été ratifié par les Etats-unis et la Chine, les deux plus gros pollueur de la planète avec 40% de taux d’émission de Gaz carbonique. D’un autre côté, le MDP et les solutions de financement contre les changements climatiques qu’il a généré ne s’exécute qu’à hauteur de 4% sur le continent africain, dont de nombreux pays ne parviennent pas à réunir les conditions d’éligibilité.

Bataille entre gros pollueurs
Les Etats-Unis considèrent, sans le rejeter, que le premier projet d’accord mis vendredi sur la table par les responsables des négociations avantage les pays en développement – et surtout la Chine. Ils insistent en particulier sur l’adoption de mécanismes internationaux de vérification des engagements, qui s’appliqueraient indifféremment aux riches et aux autres. D’avance, la Chine a exclu toute responsabilité dans un éventuel échec. « Je sais que certains diront que c’est la faute de la Chine s’il n’y pas d’accord. C’est une ruse des pays développés », a lancé le vice-ministre des Affaires étrangères He Yafei, dans une interview au Financial Times. De leur côté, le Japon et l’Australie ont averti qu’ils refusaient de discuter d’une deuxième période d’engagement de Kyoto tant que les discussions ne progressent pas sur les engagements des Etats-Unis et des grands pays émergents. Plus de 110 chefs d’Etat sont attendus à Copenhague d’ici à vendredi pour la dernière journée du sommet et les ministres des différentes délégations vont poursuivre les négociations toute la semaine.
Déjà, les experts pensent de plus en plus que chacun voulant tirer la couverture de son côté, les chances d’un accord à l’issue du sommet de Copenhague sont très mince. Ban Ki Moon le secrétaire général des Nations Unies a appelé les différents délégués à redoubler d’efforts, car c’est l’avenir de la planète qui se joue dans quatre jours.

Attention, ça coule!
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Religion: Fin du Synode des évêques d’Afrique

Le Pape Benoît XVI a plaidé pour une mondialisation au profit de tous et une prise en main par les africains de leur destin

Trois semaines d’intenses travaux
Durant trois semaines, les participants du synode pour l’Afrique se sont longuement penchés sur les causes des guerres, des maladies, de l’analphabétisme et de la pauvreté qui frappent le continent africain. A la fin des travaux, Benoît XVI, revenant sur le thème du synode, a estimé que réconciliation, justice et paix impliquent certainement une forte dimension politique. « Loin d’être toujours liées à des questions ethniques, c’est dans les couloirs économiques et autour des puits miniers qu’il faut en trouver les raisons », a-t-on affirmé par exemple au sujet des guerres que connaît le continent. Les évêques ont unanimement lancé l’appel pour des législations internationales qui obligeraient les multinationales, à respecter la terre africaine et à promouvoir le développement des populations.

Un appel lancé aux africains
La part d’engagement des africains eux-mêmes, a été mise en évidence. Le synode a invité les hommes d’église du continent à prendre le courage de remplir leur mission.

L’action d’évangélisation urgente, dont on a beaucoup parlé ces jours-ci, comporte également un appel pressant à la réconciliation, condition indispensable pour instaurer en Afrique des rapports de justice entre les hommes et pour construire une paix équitable et durable dans le respect de chaque individu et de tous les peuples; une paix qui a besoin et s’ouvre à l’apport de toutes les personnes de bonne volonté au-delà des appartenances religieuses, ethniques, linguistiques, culturelles et sociales respectives. Dans cette mission de grande importance, toi, Église pèlerine dans l’Afrique du troisième millénaire, tu n’es pas seule.
Homélie du Pape à la messe de clôture du Synode

L’église prête à venir en aide
L’Eglise s’est aussi engagé aider Les dirigeants africains à servir la paix, en veillant à la bonne gouvernance, à des élections transparentes et au respect des valeurs africaines. Elle se dit prête à leur offrir les instruments adéquats. Le Synode a plaide enfin pour l’abolition de la peine de mort en Afrique, le respect de la dignité de la femme, des enfants et des malades du sida. Dans ce sens, un appel spécial a été lancé en direction des zones de grand conflit comme la Somalie, la région des Grands Lacs, le nord de l’Ouganda, le Darfour ou encore la Guinée Conakry. Et peut être pour servir de signe d’encouragement, le ministère Papal de la Justice et de la Paix a été confié à un religieux africain, le cardinal Peter Turkson, archevêque de Cape Coast, au Ghana.

Confiance! Lève-toi, continent africain, terre qui a accueilli le Sauveur du monde quand, enfant, il dut se réfugier avec Joseph et Marie en Égypte pour avoir la vie sauve de la persécution du roi Hérode. Accueille avec un enthousiasme nouveau l’annonce de l’Évangile afin que le visage du Christ puisse éclairer par sa splendeur la multiplicité des cultures et des langages de tes populations. Alors qu’elle offre le pain de la Parole et de l’Eucharistie, l’Église s’engage aussi à agir, par tous les moyens dont elle dispose, afin que ne manque à aucun africain son pain quotidien.
Homélie du Pape à la messe de clôture du Synode

Un message d’espoir
Au total, ce sont 294 célébrants (33 Cardinaux, 75 Archevêques, 120 Évêques et 8 Prêtres 8 Pères synodaux, 5 membres de la Secrétairerie générale, 4 Auditeurs, 15 Experts, 2 Attachés de presse, 25 Assistants et 3 Traducteurs), dont 197 évêques africains qui se sont réunis avec le Pape du 4 octobre 2009 au 25 octobre 2009 dernier, sur le thème synodal: L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. Lors de la messe concluant le synode, l’Afrique multiculturelle a été de nouveau mise à l’honneur et Benoît XVI, dans son homélie, a tracé un premier bilan des travaux et a lancé un dernier message d’espoir pour que, sur ce continent, l’Église soit « le sel de la terre et lumière du monde ».
Le Synode pour l’Afrique conclu, le Pape a annoncé que lors de son voyage à Chypre l’année prochaine, il remettra l’Instrumentum Laboris pour l’assemblée spéciale du Synode des évêques pour le Moyen-Orient. Une autre paire de manche pour le Vatican.

Pape Benoît XVI
la croix)/n