Guinée: Dadis doit-il oui ou non vivre au Mali?

L’ex chef de la junte guinéenne devrait s’installer au Mali pour poursuivre sa convalescence à Sélingué, une ville proche de la frontière guinéenne

L’hebdomadaire jeune Afrique indiquait vendredi dernier dans ses colonnes, la venue prochaine de l’ancien homme fort Guinéen Moussa Dadis Camara. C’est la ville de Sélingué, située à environ 150 km de Bamako et une centaine de kilomètres de la Guinée voisine, qui accueillera Dadis. La date de son arrivée probable est prévue dans à peu près 6 mois.

Qu’en pensent les maliens?
Mahamadou Camara, journaliste malien: Je ne suis vraiment pas pour une éventuelle venue du capitaine Dadis Camara au Mali. Son séjour peut être facteur d’instabilité sociale dans notre pays, parce que cela risque d’encourager le narcotrafic. Sélingué court le risque d’être le lieu de transit de plusieurs produits stupéfiants qui ne n’augureront sur rien de bon.

Abdoulaye Coulibaly, directeur d’une entreprise privée: Je ne vois aucun inconvénient à ce que Dadis vienne au Mali. S’il a envie de venir ici, c’est simplement parce qu’il a des amis au Mali et ses compagnons d’arme de l’EMIA. En plus, la Guinée et le Mali sont deux pays voisins qui partagent les mêmes coutumes, cultures et traditions. Ce n’est pas du tout pareil qu’au Burkina Faso où il n’a aucun repère. Aucun homme sur terre n’est parfait, et tout le monde mérite une seconde chance. Dadis le mérite. Il a fait quelques erreurs c’est vrai, mais ça ne l’a pas empêché de combattre les trafiquants de drogue et d’armes et aussi, d’essayer de ramener le Guinéen sur le bon chemin. Il a beaucoup contribué à la lutte contre la corruption. Je ne pense pas qu’il constitue une menace pour le Mali. Alors là, pas du tout. Il est le bienvenu chez nous comme tous les Guinéens.

David Dougnon, fonctionnaire d’Etat [i Vous savez, le Mali est une terre d’accueil, d’hospitalité et de générosité. Tous ceux qui souhaitent venir dans notre pays, sont les bienvenus. Le capitaine Moussa Dadis Camara sera toujours le bienvenu ici. Il n’y aucune raison que sa présence chez nous, soit source de conflit ou de tension. Bien au contraire, le climat d’ici, lui permettra de ne pas se sentir dépaysé comme c’est le cas au Burkina. Que ceux qui restent septiques soient sûrs que nous ne courons aucun danger. Dadis ne sera le facteur d’aucune tension.»

Mme Sidibé Mame Camara, Professeur d’université: Très franchement, je ne suis pas pour une éventuelle venue du capitaine Dadis au Mali. Cela risque d’aiguiser beaucoup trop d’envies. Notre pays connait déjà des troubles au nord. S’il faut qu’en plus de cela, Mr Camara vienne s’installer à Sélingué qui n’est pas loin de la Guinée, il y aura des problèmes. D’abord, la zone sera sujette à des trafics de toutes sortes (drogue, armes, et même de personnes). Ensuite, certains partisans de Dadis voudront qu’il retourne au pays. Des conflits d’intérêts vont se poser et cela va créer des foyers de tension dans cette partie du pays, en plus de celui qu’on connait déjà au nord. Au regard donc de tous ces aspects, je juge inopportun, la présence de l’homme au Mali.

La prochaine venue du capitaine Dadis Camara est diversement appréciée par les maliens. Tout compte fait, si les élections guinéennes prévues pour le mois de juin prochain se déroulent comme prévues, Dadis arrivera au Mali plus de trois mois après le scrutin présidentiel.

Dadis Camara à son arrivée au Burkina
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La Guinée inquiète de la proximité de Dadis Camara

Le Président intérimaire se trouve à Ouagadougou et dans les casernes c’est l’agitation

Dans un communiqué rendu public sur la chaîne de télévision nationale guinéenne un collectif proche de la junte militaire exige le retour dans la capitale guinéenne Conakry de Dadis Camara. Lequel est en convalescence au Burkina Faso. Ils y ont dépêché le Président par intérim et ministre de la défense Sékouba Konaté qui est arrivé à Ouagadougou, mercredi dernier.

Alors que le communiqué rassure l’opinion nationale et internationale que le retour du président Dadis renforcera la cohésion nationale, la quiétude sociale et l’unité des forces armées », les rumeurs font état de ce que l’on aurait empêcher le Capitaine qui a échappé à un assassinat en décembre dernier, de revenir dans son pays. Il avait été blessé par balle à la tête et évacué au Maroc. A sa descente d’avion, en effet, le président déchu aurait manifesté son mécontentement d’être débarqué au Burkina Faso à 1200 Km de chez lui.

Déjà dans les rues de Conakry, l’on redoute cette proximité. Et les partis d’opposition pensent au scénario catastrophe. En effet, le règne de Dadis Camara est surtout marqué par les événements sanglants qui ont endeuillés la Guinée en septembre 2009. Une situation qui a interpellé la communauté internationale, laquelle a diligenté une enquête afin d’établir les responsabilités dans le massacre de civils guinéens. Depuis mercredi donc, des discussions de haut niveau se tiennent à Ouagadougou pour décider du maintien en exil ou du retour en Guinée du chef de la junte.

Dadis Camara aux portes de la Guinée
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Guinée Conakry : Le lieutenant Toumba Diakité est sorti de son silence ce jour

Le fugitif guinéen et ex aide de camp de Moussa Dadis Camara s’explique sur son geste

Toumba soupçonnait Dadis Camara de trahison
Les habitués des programmes africains de Radio France Internationale (RFI) ont eu la belle occasion après plusieurs jours d’interrogation, de suivre en exclusivité du Lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité alias «Toumba», qui le 3 décembre dernier a tenté d’assassiner le chef de la junte militaire en Guinée Conakry Moussa Dadis Camara. Ancien aide de camp aujourd’hui en fuite de Moussa Dadis Camara, il dit dans un entretien avoir tiré sur le chef de la junte guinéenne parce que ce dernier voulait lui faire porter seul la responsabilité des massacres du 28 septembre à Conakry. «Dadis voulait me trahir en me faisant porter le chapeau des carnages survenus le 28 septembre dernier», a déclaré Toumba Diakité. Il a aussi dégagé sa responsabilité sur les tueries du 28 septembre dernier au stade 28 septembre à Conakry, faisant savoir qu’il n’est en rien l’instigateur et l’organisateur de cette répression qui selon lui a été conduite par les Bérets rouges, l’armée, la police et la gendarmerie ainsi que des centaines de jeunes éléments infiltrés parmi les manifestants.

Le chef de la junte impliqué dans les massacres de septembre dernier
Moussa Dadis Camara le chef de la Junte, avait été blessé à la tête, le 3 décembre, par son aide de camp qui avait ouvert le feu sur lui, dans un camp militaire de Conakry. C’est actuellement important parce que les événements du 28 septembre ont été montés, affirme le militaire, qui rajoute que le massacre ce jour-là de plus de 150 personnes et le viol de dizaines de femmes, selon l’ONU, lors d’un rassemblement de l’opposition au stade de Conakry avait été planifié par le chef de la junte. Il jure notamment que Dadis Camara a fait venir au stade des « hommes infiltrés par le pouvoir », dont « 250 recrues » d’une école militaire « qui ont été habillées en tenue civile, armées en armes blanches et qui ont causé d’énormes massacres ». Sur les circonstances de l’incident avec son ancien chef, ses explications sont parues un peu plus confuses. Il (Dadis Camara) est venu me chercher à Koundara (un camp militaire) dans l’intention de m’arrêter, affirme Toumba, qui dit avoir tiré au moment où le chef des opérations de Camara se dirigeait vers lui avec une arme.

Confusion toujours présente en Guinée
Il affirme par ailleurs se cacher, pour permettre à la vérité d’être dite au grand jour. Après ce coup médiatique, la confusion n’a pas baissé d’un cran à Conakry. La presse guinéenne, et plus largement la presse de la sous-région Afrique de l’ouest, n’ont pris connaissance de cette interview que ce matin comme tout le monde. Donc pas de commentaires pour l’instant, mais toujours autant d’interrogations. Interrogé sur le point de savoir comment il avait pu s’enfuir dans des circonstances qu’il a présentées comme étant celles où il s’était retrouvé seul contre plusieurs personnes il répond: c’est eux qui ont fui. Moi, j’ai réagi, sans donner plus d’explications. Selon la version officielle qui n’expliquait pas non plus comment Toumba était parvenu à s’enfuir, un des gardes du corps du président s’était jeté sur ce dernier pour le sauver. Toumba l’aurait alors cru mort et n’aurait pas de nouveau fait feu.

En attendant, Toumba est aujourd’hui en fuite, et activement recherché par les partisans du président Moussa Dadis Camara. Quant à ce dernier, son Etat de santé fera certainement dans les prochains jours, l’objet d’un scoop, tant le secret est bien gardé. Le capitaine Moussa Dadis Camara, porté au pouvoir par un coup d’Etat fin 2008, est hospitalisé au Maroc où il aurait été opéré pour un « traumatisme crânien » et serait depuis conscient et capable de parler, selon certaines sources.


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Guinée Conakry: Le capitaine Dadis Camara dans un état stable

Le ministre de la défense et numéro 2 de la junte, le général Sékouba Konaté assure l’intérim

Des propos confus
On se rappelle que le 3 décembre dernier, l’aide de camp du capitaine Dadis, Toumba Diakité, lui avait tiré dessus à bout portant. Après cette altercation entre les désormais frères rivaux, le lieutenant Toumba a pris la fuite avec des dizaines de soldats ralliés à sa cause. Ainsi, lors des premières déclarations sur le pourquoi et le comment des évènements, le ministre de la communication n’a cessé de répéter que le chef de la junte va bien. Il avait même affirmé que la balle n’a fait qu’effleurer une partie du crane ; Engendrant une blessure superficielle. Cependant, une simple blessure peut-elle expliquer une évacuation d’urgence sur le Maroc ? Les médecins guinéens auraient été capables de le soigner s’il ne s’agissait que de cela.

En effet, le vendredi 4 décembre dans l’après midi, Dadis a été évacué à Rabat dans un avion mis à disposition par le médiateur burkinabé Blaise Compaoré. Quelques heures après les premiers soins, Blaise Compaoré déclarait que Dadis est dans un état difficile mais pas désespéré. Et qu’il avait reçu une balle dans la boite crânienne nécessitant une intervention chirurgicale. Signalons que ces propos sont à l’opposé des dires du porte-parole du gouvernement guinéen. De l’hospitalisation de Dadis vendredi, jusqu’à hier dimanche, il n’y a pas eu de déclaration précise sur l’état réel dans lequel il se trouve. Néanmoins, le ministre guinéen des Affaires étrangères, Alexandre Cécé Loua, qui se trouve à Rabat, expliquait ce matin sur les ondes de la RFI Le président Dadis a été opéré d’un traumatisme crânien et son état n’inspire pas d’inquiétude. J’ai vu le président Dadis. Il reconnait son entourage mais, n’est pas à mesure de dialoguer. Son état est stable donc, il est hors de danger.

Qui remplace Dadis ?
La Guinée est présentement dirigée par le général Sékouba Konaté, ministre de la défense et numéro 2 de la junte. Notons que le général Konaté était en déplacement à l’extérieur, lorsque la tentative d’assassinat contre Dadis a échoué. Cet homme selon de nombreux guinéens et certains chefs de l’opposition guinéenne, s’avère beaucoup plus crédible que Dadis ou n’importe quel autre membre du conseil national de la démocratie et du développement (CNDD). Premièrement il était absent du pays lors des évènements du 28 septembre dernier, ce qui amène certains à affirmer qu’il n’est pour rien dans les massacres et deuxièmement, il serait impartial donc, crédible et plus ouvert au dialogue avec les forces vives.

L’ancien premier ministre Cellou Dallein Diallo, souhaite d’ailleurs « S’il y a une nouvelle équipe en Guinée, il faut qu’elle puisse ouvrir un dialogue franc avec la classe politique pour conduire le pays vers des élections libres et transparentes. »Il estime que les officiers qui ont violé et massacré au Stade, ne sont pas représentatifs de l’armée guinéenne. Ainsi, l’absence de Dadis serait pour beaucoup d’officiers, l’occasion d’exprimer leur point de vue. Cellou Dalein Diallo ne souhaite visiblement pas le retour du chef de la junte au pays. De toutes les façons, il est évident que même si Dadis recouvre très vite la santé, il lui sera difficile de retourner à la tête du pays avant quelques mois. Il risque même de ressortir de l’hôpital avec des séquelles, le crâne étant une partie très sensible et commandant toutes les neurones du corps humain. Entre temps, les guinéens sont inquiets de l’avenir de leur pays avec à sa tête, une armée très divisée.

Forte prime pour qui capturera Toumba Diakité
Ce samedi, la junte militaire au pouvoir, annonçait qu’une prime d’une somme importante serait mise à la disposition de toute personne qui les aiderait à arrêter le lieutenant Toumba Diakité toujours en fuite. Signalons que le lieutenant a déclaré samedi par téléphone, être en lieu sûr en Guinée. Une manière pour lui de montrer l’incapacité de ses collègues et ex-compagnons de lutte à mener des recherches efficaces.

Le ministre de la défense, le général Sékouba Konaté assure l’intérim
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Guinée Conakry: Le Capitaine Dadis échappe à la mort.

Il a été été victime d’une tentative d’assassinat de la part de son aide de camp, l’officier Aboubacar Sidiki Diakité

Que s’est-il passé ?
Dans la soirée du jeudi 3 décembre 2009, le capitaine Moussa Dadis Camara a été victime d’une tentative d’assassinat de la part de son aide de camp, l’officier Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba. Selon nos sources, le chef de la junte guinéenne était en froid depuis quelques jours, avec son aide de camp Toumba Diakité. Ce dernier aurait très mal pris le fait que son chef lui ait attribué la responsabilité des massacres du 28 septembre dernier. Massacre ayant entrainé la mort de plus d’une centaine de personnes réunies au stade de Conakry. Cette même source explique que le capitaine Dadis aurait demandé à Toumba de se présenter devant la commission d’enquête déployée sur place par l’ONU. L’officier Toumba refusant d’exécuter les ordres, s’est fait convoquer par Dadis au camp Alpha Yaya de Conakry. Nouveau refus de Toumba. Dadis décide alors de le rejoindre dans un autre camp de la capitale où, il avait mobilisé au bon nombre d’officiers à se rebeller contre leur chef.

Toumba Diakité attendra que Dadis soi en face de lui, dans sa ligne de mire pour tirer à bout portant. Même s’il ne parvient pas à le tuer, l’aide de camp réussira tout de même à blesser Dadis. « Nous avons entendu des échanges de coup de feux et nous avons eu vraiment peur», explique un témoin. Les hommes de Dadis ne réussiront pas à arrêter Toumba qui court toujours, même si la plupart de ses hommes sont aux arrêts. Le porte parole du gouvernement affirme qu’ils sont désormais hors d’état de nuire, puisque sous les verrous.

Après les balles reçues, Dadis est très vite transporté hors du camp afin d’y recevoir des soins. Il retournera ensuite à son fief du camp Alpha Yaya. Le président sénégalais, Abdoulaye Wade après avoir appris ce qui se passait, a dépêché un avion médical censé transporter le capitaine Dadis à Dakar pour des soins. Mais, le chef de la junte décline la proposition. Refusant de quitter ne serait-ce qu’une minute, son bastion.

Les raisons des agissements de Toumba Diakité
On se rappelle qu’il y a quelques jours, des enquêteurs de l’ONU sont arrivés à Conakry pour tenter de trouver les responsables de la tuerie du 28 septembre dernier. Le capitaine Dadis avait affirmé être disponible et ouvert à toute collaboration afin que les responsables soient punis. Il se serait entretenu avec les enquêteurs dans la capitale guinéenne. Et selon des sources, il aurait décliné toute implication dans l’affaire et le seul responsable selon lui, c’est son aide de camp Toumba Diakité. L’officier ne voulant se laisser faire, aurait alors décidé de se rebeller contre son chef. C’est de là qu’est partie la faille entre les deux hommes et il s’en est suivi ce qui nous savons.

Le ministre de la communication, Idrissa Chérif, explique « la situation est sous contrôle et tous ceux qui ont voulu attenté à la vie du chef de l’Etat sont sur surveillance». Signalons que cet évènement n’est pas du tout surprenant au sein d’une junte qui a toujours montré les écarts de langages et de positions entre ses différentes factions. Souhaitons en tout cas que cette situation ne vienne pas entacher une sortie de crise et un climat de stabilité longtemps recherché par les guinéens.

Capitaine Moussa Dadis Camara, lors de sa prise de pouvoir
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La Guinée Conakry suspendue au sein de l’Union Africaine

L’annonce a été faite le 29 décembre 2008. Elle fait suite au coup d’Etat militaire!

La réaction de l’Union Africaine intervient une semaine après le coup d’Etat militaire du 23 décembre 2008, mené après le décès de Lansana Conté. C’est au cours de la 165e réunion du conseil de paix et de sécurité de l’Ua que les membres de cette organisation panafricaine ont décidé de suspendre la participation de la Guinée Conakry aux activités de l’organisation jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Dans la déclaration rendue publique après la réunion tenue à Addis Abeba, au siège de l’UA, cette sanction a été prise «en conformité avec les dispositions applicables à l’acte constitutif de l’UA et de la Déclaration de Lomé de juillet 2000 sur des changements anticonstitutionnels de gouvernement », précise t’elle. L’UA s’en tient ainsi à sa politique de ne pas reconnaître les régimes issus de coups d’Etat parmi ses 53 membres.


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Le coup d’Etat militaire de la Guinée Conakry s’est fait le 23 décembre sans effusion de sang. Le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte s’était alors autoproclamé Chef de l’Etat. Après le putsch, l’UA a tenu une réunion le 24 décembre sur la situation en Guinée. Rencontre au cours de laquelle les membres avaient annoncé des sanctions « fermes » si le coup d’Etat venait à être consommé. Coup d’Etat finalement réussi, car tous les membres du gouvernement dissout n’ont pas réagit. Ils ont tout simplement obéit à leur nouveau maître.

Même si le capitaine dit ne pas vouloir s’éterniser au pouvoir, et qu’il a l’intention d’organiser des élections libres et transparentes en 2010, les membres de l’Ua restent sur leur position. Pour l’instant, les guinéens espèrent que les différentes idées du président Daidis Camara vont se matérialiser.
Avec une population de 9,56 millions, la Guinée Conakry est un pays d’une superficie de 245.857 km2, dirigé pendant 24 ans par le président Lansana Conté. Ce pays est connu pour ses réserves riches en mines.

Moussa Dadis Camara, nouveau président de la Guinée
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Guinée Conakry: Moussa Dadis Camara, le nouveau président

Le nouveau président autoproclamé reste encore inconnu des populations.

Et voici donc le nouvel homme fort de la Guinée Conakry. Moussa Dadis Camara s’est autoproclamé président de la République de Guinée au nom du Comité national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte), mardi dernier. En remplacement de Lansana Conté, décédé après 24 ans de règne à la tête de la Guinée Conakry. Au cours de la toute première conférence de presse tenue en tant que président de la république, celui-ci s’est auto glorifié. Il n’a pas manqué de montrer le rôle joué dans les conflits qui ont touché son pays.

Dans un français jugé approximatif par les journalistes, le président de la junte vante ses mérites. « Je vous le dis, je ne suis pas parvenu au pouvoir par hasard, c’est par rapport à beaucoup de qualités, je suis un patriote (…) Il y a eu trois événements successifs qui se sont passés, et c’est bien moi, le capitaine Dadis, qui ai calmé ces événements ». Sans toutefois être très précis, il a évoqué « des moments de vacance du pouvoir », ainsi que « la première grève » des soldats. Le capitaine n’a pas manqué d4encenser ses propres qualités de « générosité », de désintéressement vis-à-vis « du matériel et de l’argent ».

Moussa Dadis Camara, autoproclamé président de la République de Guinée
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Le nouveau commandant des armées Guinéennes est connu comme le meneur de la révolte des soldats au printemps 2007, qui réclamaient le paiement d’arriérés de soldes et une augmentation de leur traitement. Les violences avaient fait au moins huit morts.
Il a également participé de manière active aux mutineries de mai. Des soldats mécontents réclamèrent, avec succès, le paiement de primes promises et la libération de militaires détenus. Des affrontements entre policiers et militaires avaient alors fait une dizaine de morts.
Réputé « très ambitieux » Moussa Dadis dit ne pas être un assoiffé du pouvoir. C’est un homme toujours entouré. Au camp Alfa Yaya Diallo, Quartier Général de la junte, il apparaît toujours avec des hommes de la troupe, vêtus comme lui d’une tenue de camouflage. C’est d’ailleurs sous cette tenue qu’il est apparu ces derniers temps sur les écrans des chaînes de télévisions nationales et étrangères, coiffé d’un béret rouge.

Né d’un père paysan, le nouveau chef d’Etat qui porte le prénom de ce dernier est originaire de Kouré, village situé dans la région de N’Zérékoré (1.000 km au sud-est de Conakry.
Dans son parcours scolaire, il n’est pas réputé être un brillant élève. C’est en 1990, qu’il fait son entrée dans les forces armées, six ans après le coup d’Etat ayant porté au pouvoir Lansana Conté.
Par la suite, il va faire carrière à l’intendance comme « chef de section carburant » d’abord, puis comme directeur général des hydrocarbures de l’armée, gérant alors des milliards de francs guinéens. A en croire le commandant Facinet Camara, qui dit avoir été son instructeur, il est issu depuis peu de « la dernière promotion du cours d’état-major » en Guinée et a « fait des stages à l’étranger, notamment en Allemagne ».

A l’heure actuelle, il reçoit déjà les éloges d’un président de la république. Jeudi, il a convoqué les membres de son gouvernement ainsi que le Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré au camp militaire. Et dès son arrivée, tous l’ont appelé « Monsieur le président ».


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