L’alerte est donnée par le ministre des Relations extérieures (Mirex) dans une correspondance adressée à son collègue de l’Administration territoriale (Minat).
Attention, l’acte du sous-préfet de Mouanko pris à l’encontre des pécheurs ressortissants du Nigeria viole le droit du travail. Il est susceptible de raviver le trouble dans les relations entre le Cameroun et le Nigeria perturbées par le passé. L’acte peut aboutir à un incident diplomatique. C’est le signal que le ministre des Relations extérieures Lejeune Mbella Mbella a envoyé au ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji.
Le premier demande au second de rappeler à l’ordre son collaborateur, le sous-préfet de Mouanko, arrondissement situé dans le département de la Sanaga Maritime, région du Littoral. Roland Ngah Koa a pris une décision portant suspension des ressortissants nigérians de toutes activités de pêche dans son unité de commandement. Le motif invoqué dans l’acte de l’autorité administrative est le boycott « des commodités relatives à la préparation de la fête nationale du 20 mai et la tenue des Cca Cco des 26 et 27 mai 2023 à Mouanko »
Pour le ministre des Relations extérieures, outre le fait que la décision viole le droit du travail et peut entrainer un incident diplomatique, elle est prise au mauvais moment : « à l’aube de la célébration du 15è anniversaire de la rétrocession de la péninsule de Bakassi » au Cameroun par le Nigeria. En effet, le 14 août prochain à l’hôtel Hilton de Yaoundé, auront lieu les Awards de l’Avenir couplés à la célébration du 15è anniversaire de la rétrocession de la péninsule de Bakassi au Cameroun.
L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo (1999-2007) est invité à y prendre part comme invité d’honneur du président Paul Biya. Ainsi, pour le Minrex, « l’écho d’une telle décision ne manquerait pas de susciter les spéculations quant au traitement réservé à la communauté nigériane vivant au Cameroun ». Aussi Lejeune Mbella Mbella demande-t-il au Minat de prendre des dispositions pour « préserver la cohésion sociale l’harmonie eu sein de cette unité administrative ».
Elle est décédée ce mercredi 01 mars 2023 à Yaoundé des suites de maladie.
La chambre haute du parlement vient de perdre un de ses membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) Rebecca Ankie Affiong.
La défunte était représentante du parti de la flamme dans la région du Sud-Ouest. Et était candidate à sa réélection sur la liste des candidats du RDPC à l’élection sénatoriale du 12 mars prochain.
La sénatrice Rebecca faisait partie des membres pionnières de la Bakassi Women for Peace Task Force (BAWOPETAF).
Elle vient s’ajouter à la longue liste d’élus camerounais et membres du gouvernement décédés ces derniers mois.
L’information est des autorités sécuritaires qui prennent des dispositions pour contrecarrer les projets d’assauts de l’armée nigériane sur la péninsule de Bakassi.
La température monte à la frontière Cameroun-Nigeria. Le crépitement des armes s’annonce. Dans un message radio porte des autorités policières dont la copie circule sur les médias sociaux, les forces armées du pays voisin s’apprêtent à attaquer le Cameroun dans la péninsule de Bakassi. A en croire ce message du directeur de la surveillance du territoire, des affrontements armés ont eu lieu la première semaine du mois de janvier 2023 entre les forces de défense camerounaises et nigérianes.
Ce message indique des préparatifs côté Nigeria en vue de la reconquête de la péninsule de Bakassi ; des attaques sérieuses par des militaires nigérians sur le territoire national du Cameroun en février 2023, soit deux semaines avant l’élection présidentielle nigériane prévue le 25 février 2023. Les localités ciblées sont Kombo Abedimo, Kombo Etindi, Idiabato. Les Nigerians ont l’intention de rétablir les anciennes appellations de certaines localités en langues nigérianes.
Face à cette annonce, les autorités sécuritaires et administratives prennent des dispositions pour contrecarrer les manœuvres déstabilisatrices du Nigeria.
Les premiers signaux de cette crise qui s’annonce ont été donnés en début janvier, lorsque les autorités nigérianes ont saisi la Cour internationale de justice (CIJ). Elles contestent une partie du tracé de la frontière tel que décidée par la juridiction en 2002. Le Nigeria soutient que les coordonnées de la borne 8 au niveau des Monts Rhumsiki dans la région de l’Extrême-Nord ne sont pas exactes.
Cette nouvelle saisine de CIJ pour certains analystes annonçait déjà la partie visible de la persistance de la crise malgré la décision de la cour en 2002 et son exécution progressive. Cette hypothèse semble donc se confirmer avec les affrontements qui ont eu lieu et les attaques projetées.
En octobre 2002 en effet, la décision marquant la fin du conflit qui a éclaté en 1992 et qui a fait des morts entre 1994 et 1996, n’arrange pas tous les Nigerians. Certains continuent de penser que la presqu’île de Bakassi, riche en pétrole et en gaz devait appartenir au Nigeria. Or, après la décision de la CIJ, la majorité des bornes a été placée en dépit de quelques points de désaccord qui restaient à régler.
Les autorités nigérianes viennent de saisir la Cour internationale de justice. Elles contestent une partie du tracé de la frontière qui sépare leur territoire à celui du Cameroun.
Le Nigeria ne remet pas en cause la décision rendue à la Haye en 2002. L’application de cette décision à propos de la délimitation de la frontière Cameroun-Nigéria enregistre tout de même une contestation de la part du Nigeria. Les autorités d’Abuja ne sont pas d’accord sur une partie du tracé de la frontière. En effet, selon la partie nigériane qui a saisi la cour de la Haye qui siège aux Pays Bas, le problème se situe au niveau de la localité des monts Rhumsiki dans la région de l’Extrême-Nord.
Cette contestation a pour objet la borne 8 qui, comme les autres, marque la délimitation de la frontière. Abuja soutient que les coordonnées de cette borne sont erronées. «Nous avons toujours soutenu qu’il avait une erreur dans les coordonnées de ce point. Et nous avons demandé à nos homologues, nos frères camerounais, de nous aider à comprendre comme dans de précédents cas où il y avait des erreurs dans les coordonnées données par la CIJ », a expliqué le directeur général de la Commission nationale des frontières du Nigeria aux médias locaux, Adamu Adaji.
Si a priori le Nigeria sollicite des éclairages et des corrections sur ce point de désaccord, du côté du Cameroun, il y a une certaine crainte que les débats aillent plus loin. En octobre 2002, la décision marquant la fin du conflit qui a éclaté en 1992 et qui a fait des morts entre 1994 et 1996, n’arrange pas tous les Nigerians. Certains continuent de penser que la presqu’île de Bakassi, riche en pétrole et en gaz devait appartenir au Nigeria. Or, après la décision de la CIJ, la majorité des bornes a été placée en dépit de quelques points de désaccord à régler.
En 40 ans, le Cameroun s’est démarqué par son rayonnement à l’international, nonobstant l’absence de son président Paul Biya, lors de certains grands sommets.
Depuis son accession au pouvoir le 6 novembre 1982, le Cameroun dresse une longue liste de ses succès diplomatiques. Entre l’organisation des sommets dans son territoire et les résolutions pacifiques des conflits frontaliers, Paul Biya a parfois brillé par son talent de diplomate. Le plus emblématique reste la récupération de la péninsule de Bakassi, le 14 août 2008. Où avec tact et discrétion le « Nom Gui » a joué sa partition à fond. Le règlement pacifique de ce différend frontalier entre le Cameroun et le Nigeria, a d’ailleurs été observé sur le plan mondial, comme un modèle de résolution.
A cette victoire s’ajoute, l’organisation à Yaoundé en juin 2013, du tout premier sommet des chefs d’Etats et de gouvernement de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), de la Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et de la commission du Golfe de Guinée sur la sureté et la sécurité maritime dans le golfe de guinée (GGG).
De même, la tenue en janvier 2001, du 21ème sommet Afrique-France. En mai 2010, de la conférence internationale de Yaoundé « Africa 21 ». Le pays a également organisé sous la houlette du président Paul Biya, en février 2015 à Yaoundé, la session extraordinaire de la conférence des chefs de l’Etat du conseil de la paix et de la sécurité de l’Afrique centrale (Copax), consacrée à la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. Il faut rappeler dans le même ordre d’idée, les trois visites pontificales en terre camerounaise, des papes Jean Paul II en 1985 et 1995, et Benoit XVI, en 2009.
Le Cameroun partage sur le plan bilatéral, des relations confiantes et fructueuses avec de nombreux pays en Afrique et à l’occident. Le chef de l’Etat a reçu de nombreuses visites de ses homologues. La plus récente est celle du président Français Emmanuel Macron en juillet 2022, à Yaoundé. Concernant ses relations multilatérales, le Cameroun entretient de bonnes relations de coopération, avec plusieurs Institutions. A savoir, l’Union européenne, l’Organisation des nations unies et toutes ses annexes : l’Organisation mondiale de la santé, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et biens d’autres.
Absences dans les sommet
Cependant, au cours de ces dernières années, l’homme du renouveau, s’est fait remarquer par une absence notoire, dans les sommets organisés en Afrique, comme à l’international. Il se faisait remplacer par, le Premier ministre, le Secrétaire général à la présidence et le ministre des relations extérieures. C’est le cas lors des sommets de l’Union Africaine en 2014, 2015, 2020 etc. On note également son absence au sommet de la Cemac en 2016, sommet de la Commission du Bassin du lac Tchad, à Abuja au Nigeria en 2021….
Le chef de l’Etat s’est absenté de nombreuses fois lors des grands événements mondiaux, à savoir : les obsèques de la Reine Elisabeth II en 2022, le 6ème sommet Union européenne-Union africaine, le sommet Russie-Afrique en 2020 et le sommet Inde-Afrique en 2015. Pendant la pandémie du Covid-19, Paul Biya a réussi le pari de se faire représenter lors des sommets de la Cemac en visio-conférence. Une diplomatie d’absence de son chef d’Etat qui affaiblit la notoriété du Cameroun à l’international.
Dans une déclaration du chef du Biafra Nations League (BNL), Princewill Chimezie Richard et du chef de cabinet, Linus Asuquo Essien, ils s’irritent contre la nouvelle arrestation du chef du peuple Biafra qui réjouit les autorités nigérianes, mais aussi camerounaises.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a reçu en audience le 13 juillet 2021 à Abuja, un émissaire du président Paul Biya, en la personne du ministre délégué en charge de la Coopération avec le Commonwealth, Félix Mbayu. Les deux hommes ont surtout parlé de sécurité. La frontière commune de plus de 1500 kilomètres faisant face aux attaques des groupes séparatistes. Au Cameroun les Ambaboys dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, et au Nigeria le Biafra Nations League (BNL).
Le président Buhari et son hôte camerounais se sont au passage réjouit de la nouvelle arrestation de Nnamdi Kanu, le chef du peuple autochtone du Biafra, IPOB. Ce qui irrite les membres de la BNL qui viennent de commettre une déclaration. Le groupe séparatiste de la péninsule de Bakassi promet de commencer des opérations militantes dans la région riche en pétrole. Il est question selon nos confrères du Daily Post, de saboter la sécurité maritime du Cameroun et du Nigeria à Bakassi, ce qui affectera les économies et la sécurité des deux pays.
« [Nos] milices à Bakassi commenceront à intercepter les navires et à appréhender tous les membres d’équipage à bord comme nous l’avons fait en 2016/2017 (…) Nous allons priver le Cameroun de sa pleine souveraineté sur la péninsule de Bakassi, [nous sommes] prêts à ramener Bakassi en pleine insurrection », déclare le groupe.
La BNL affirme que Buhari et Biya ont élaboré des plans pour attaquer les groupes séparatistes opérant aux frontières et dans le golfe de Guinée, conformément à l’Accord de Maroua signés entre les anciens président des deux pays Yakubu Gowon et Ahmadou Ahidjo.
Les séparatistes nigérians vont jusqu’à conseiller à l’actuel président camerounais de ne « commettre la même erreur » que l’ancien dirigeant Ahmadou Ahidjo qui avait signé l’Accord de Maroua. Un accord par lequel le Nigeria reconnaissait la souveraineté camerounaise sur Bakassi en 1975, mais par la suite le gouvernement nigérian a dénoncé cet accord, au point d’occuper militairement la péninsule à certaines périodes.
La menace de ce groupe armé témoigne du climat d’insécurité qui continue de régner sur cette localité du Sud-Ouest Cameroun.
Deux victimes ont déjà été enregistrées depuis le début de cette épidémie débutée le 13 novembre dans le district de santé de Idabato, dans la région du Sud-Ouest.
Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie appelle les populations du Sud-Ouest à conduire toute personne en proie aux vomissements ou à une diarrhée dans les formations sanitaires.
C’est que depuis le 13 novembre 2019, le District de santé d’Idabato à Bakassi a notifié 10 cas suspects de choléra et deux décès. Dans un communiqué daté du 20 novembre, le Minsanté indique que des mesures sont prises afin de contenir, la maladie et d’éradiquer l’épidémie.
D’autres régions telles que l’Extrême Nord et le Nord sont touchées par cette maladie qui prospère du fait des conditions de vie précaires des populations.
L’annonce a été faite par le Minader dans le Sud-ouest, les 24 et 31 mai dernier.
Dix ans après avoir retrouvé sa souveraineté sur la presqu’ile de Bakassi, le gouvernement du Cameroun vient de lancer un nouveau programme visant à réinstaller les citoyens de nationalité camerounais dans cette partie du territoire, avec pour but de susciter un boom économique par la pêche, l’agriculture et d’autres activités de la vie quotidienne.
L’opération de repeuplement de Bakassi s’effectuera sur près de 3 000 hectares de terres sécurisées à Isangele et Kombo Abedimo, à travers le recrutement de 500 jeunes. Le gouvernement, par l’intermédiaire du Ministère de l’agriculture et du développement rural (Minader), vient justement de créer un mini-programme spécial, permettant aux jeunes hommes et femmes de s’installer ou de se réinstaller dans cette zone.
Présente dans la capitale de la région du Sud-Ouest le 24 mai dernier, une équipe d’experts du Minader, envoyée à Buea par le ministre Eyebe Ayissi a livré les détails de ce programme. Le public a ainsi pu apprendre que ce recrutement spécial est ouvert à tous les jeunes gens âgés de moins de 40 ans, et que l’un des principaux critères requis pour participer est d’être issus de l’une des écoles techniques d’agriculture du pays ou d’envisager l’agriculture comme principale source de revenus.
Le recrutement des 500 jeunes devant occuper les terres de Bakassi a été lancé le mois dernier. Les formulaires sont disponibles dans les différents postes agricoles du pays, les délégations départementales et régionales du ministère de l’Agriculture et du Développement rural ainsi que dans les services centraux du Minader. La première vague de cet enrôlement s’achèvera à la fin de ce mois de juin. Au Minader, on cible 50 pêcheurs locaux, 200 autres du reste du pays et 250 originaires de Bakassi et de ses environs.
Le gouvernement aurait construit plus de 25 bâtiments pour accueillir ces jeunes volontaires afin qu’ils soient logés dans de bonnes conditions. L’Etat fournira également du nécessaire tels qu’une enveloppe financière de départ minimum, de l’électricité, de l’eau et du matériel.
Selon les experts agricoles, le sol de Bakassi serait propice pour diverses cultures, notamment les palmiers à huile, le cacao et le caoutchouc pour les cultures de rente; le melon, l’egusi, et le manioc pour les cultures vivrières.
Les concernés sont accusés d’être à l’origine de la rumeur selon laquelle des militaires camerounais aurait tué plus de 90 Nigérians dans cette localité.
Le chef Nasei Ekon du village de Njabame I et le chef Nyong Etim de Njabame II ont été démis de leurs fonctions cette semaine. Ils sont accusés d’avoir colporté des rumeurs selon lesquelles des militaires camerounais auraient tué près de 97 Nigérians sur la presqu’île de Bakassi. La décision de leur suspension est de l’officier divisionnaire principal de Ndian, Etta Mbokaya Ashu.
La nouvelle s’est répandue il y a quelques jours, mettant en cause des actes d’agression commis par des soldats camerounais sur des civils nigérians pour non-paiement des taxes. Diffusés par des médias nigérians, l’information a été démentie par le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, et par le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama. Le premier a fait savoir qu’aucun décès ni aucune expulsion de Nigérians n’a eu lieu dans la localité d’Idabato à Bakassi. Le deuxième a, pour sa part, indiqué que le chiffre 97 correspond au nombre de nigérians morts à Bakassi depuis 2008. En d’autres termes, les allégations sur l’assassinat de près de 100 ressortissants nigérians ne sont pas fondés.
Geoffrey Onyeama, le ministre nigérian des Affaires étrangères, l’a déclaré mercredi devant une commission de la chambre des représentants, puis en conférence de presse.
En début de semaine dernière, des médias nigérians ont annoncé que les autorités de leur pays sommaient celles camerounaises de s’expliquer sur des violences perpétrées sur des ressortissants nigérians d’Idabato (région du Sud-ouest), localité située sur la presqu’île de Bakassi. Certains de ces médias ont même annoncé que près de 100 Nigérians avaient été tués par des gendarmes camerounais qui exigeaient d’eux, le paiement d’une taxe.
L’information a été largement relayée et commentée sur les réseaux sociaux, ce qui a motivé une sortie du ministre des Affaires étrangères nigérianes. Geoffrey Onyeama a fait une mise au point face à la presse mercredi. Il a noté que le chiffre 97 correspond au nombre de nigérians morts à Bakassi depuis 2008. En d’autres termes, les allégations sur l’assassinat de près de 100 ressortissants nigérians sont fausses.
Avant cette déclaration aux médias, Geoffrey Onyeama est passé devant la commission de la Chambre des représentants chargée des questions étrangères. Il y a expliqué que tout a commencé avec l’arrivée d’un nouveau sous-préfet qui a décidé de mettre en application l’imposition de taxes aux ressortissants nigérians vivant dans la localité. Les hommes menant des activités de commerce et de pêche devant payer 55.000 nairas (soit 99.665 francs CFA), les femmes 30.000 nairas (54.361 francs CFA) et les églises 50.000 nairas (90.578 francs CFA). C’est de là que sont nées les tensions.
Celles-ci ont été accentuées par les sanctions prévues pour ceux ne s’y acquittant pas. Geoffrey Onyeama a fait savoir à la Chambre des représentants, que le non-paiement des taxes impliquait la saisie des marchandises (pour les pêcheurs et les commerçants) et une amende de 200% de l’impôt initial.
Quid des accords de Green tree?
De son côté, le gouvernement camerounais a publié sa version des faits mercredi, à travers un communiqué signé du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. « Dans la nuit du 3 juillet, les autorités municipales d’Idabato ont lancé une opération de recouvrement des taxes et impôts dus dans la localité concernée. Cette opération s’est heurtée à l’hostilité manifeste de certains ressortissants nigérians, au motif qu’ils se trouvent en territoire nigérian. Les concernés ont par ailleurs brutalisé les membres de la commission de recouvrement fiscal déployés sur le terrain et menacé de détruire divers édifices privés et publics en guise de protestations. Dans le même temps, certains d’entre eux, avec le soutien des médias nigérians, ont engagé une campagne visant à accuser le gouvernement camerounais d’atrocités à leur encontre», affirme le communiqué du ministre de la Communication camerounais.
L’on apprend, dans le communiqué d’Issa Tchiroma que « les ressortissants étrangers vivant au Cameroun sont assujettis au strict respect des dispositions légales pertinentes régissant leur séjour ou l’exercice de leurs activités économiques sur le territoire national ». En effet, les ressortissants nigérians ne bénéficient plus du régime d’exemption fiscale mis en place avec les accords de Green Tree depuis le 14 août 2013. Une mention omise par le ministre nigérian des Affaires étrangères.
L’information est contenue dans un communiqué du ministre de la communication Issa Tchiroma Bakary, diffusé ce jour par la radio nationale.
Aucun décès ni expulsion de nigérians ne se sont produits dans la localité d’Idabato à Bakassi. Le ministre Issa Tchiroma Bakary en charge de la communication l’a fait savoir à travers un communiqué lu sur les ondes de la radio d’État ce jeudi 19 juillet 2013. Le communiqué du ministre restitue les faits qui se sont produits cette nuit du 3 juillet en soulignant que ce sont plutôt les camerounais qui ont été attaqués.
« Dans la nuit du 3 juillet, les autorités municipales d’Idabato ont lancé une opération de recouvrement des taxes et impôts dus dans la localité concernée. Cette opération s’est heurtée à l’hostilité manifeste de certains ressortissants nigérians, au motif qu’ils se trouvent en territoire nigérian. Les concernés ont par ailleurs brutalisé les membres de la commission de recouvrement fiscal déployés sur le terrain et menacé de détruire divers édifices privés et public en guise de protestations. Dans le même temps certains d’entre eux avec le soutien des médias nigérians ont engagés une campagne visant à accuser le gouvernement camerounais d’atrocité à leur encontre. »
Un constat différent des accusations proférées par les médias nigérians la semaine dernière et qui amène « le gouvernement camerounais à réfuter de telles allégations inexactes et dénuées de tout fondement. » Le communiqué ajoute qu’ « Aucune mesure de coercition n’a été exercée sur les populations nigérianes d’Idabato en dépit de leur réaction violente et leur refus d’obtempérer aux agents public ». Il décrit les informations des médias nigérians comme une « manœuvre de diversion visant à travestir la réalité des faits, et plus généralement des tentatives intentionnellement malveillantes de désinformation. »
Issa Tchiroma rappelle également que « les ressortissants étrangers vivants au Cameroun sont assujettis au stricte respect des dispositions légales pertinentes régissant leur séjour ou l’exercice de leurs activités économique sur le territoire national ». L’on apprend alors que les ressortissants nigérians ne bénéficient plus du régime d’exemption fiscal mis en place avec les accords de Green Tree depuis le 14 aout 2013. Une échéance que le gouvernement camerounais avait choisi de proroger de deux années supplémentaires dans un élan de fraternité, mais qui est bel et bien arrivé à échéance.
C’est ce qui a été décidé lors de la réunion de crise tenue dimanche à Yaoundé.
Un bateau logistique du Bataillon d’intervention rapide (Bir) baptisé « le Mundemba » a chaviré le dimanche 16 juillet aux larges de Debunsha. Le bateau de ravitaillement, qui transportait du matériel et des militaires, se dirigeait vers la presqu’île de Bakassi.
Le ministère de la Défense a publié un communiqué à l’issue d’une réunion de crise tenue dimanche. Ledit document n’évoque pas des morts. En revanche, il précise que « 03 soldats ont pu être secourus mais le bateau semble avoir coulé au fond des eaux ». En outre, relève le communiqué, « cette zone est quadrillée et fait l’objet de recherches minutieuses et intenses pour secourir d’éventuels survivants. 34 personnels sont jusqu’à présent portés disparus ».
Pour l’heure, il est difficile de dire clairement ce qui s’est passé. Mais, d’après le communiqué, « les premières informations font état d’une mer agitée ». Une commission d’enquête a été mise sur pied à l’issue de la réunion de dimanche présidée par le ministre de la Défense. Ladite commission devra faire la lumière sur cet accident.
Les faits sont survenus le dimanche 16 juillet vers 6h du matin. Les recherches se poursuivent.
Un bateau du Bataillon d’intervention rapide (Bir) a chaviré ce 16 juillet 2017, peu avant 6h du matin. Sortant de Douala, le navire se rendait à Bakassi (région du Sud-Ouest) et transportait des militaires, ainsi que du matériel.
37 militaires, dont le lieutenant-colonel Moussa (qui venait d’être nommé commandant en second du BIR delta à Bakassi, se sont retrouvés dans l’eau. Selon le communiqué du ministère de la Défense, trois d’entre eux ont été sauvés. Les autres sont portés disparus pour le moment. Les causes du drame restent à élucider. Pour l’heure, les recherches se poursuivent depuis ce matin pour retrouver les autres militaires qui se trouvaient à bord du navire ayant chaviré.
Pour ce qui est du matériel, il est difficile d’établir un bilan des pertes. Mais, Journalducameroun.com a appris que 05 camions ont été perdus dans le naufrage.
Bakassi est l’extension de la péninsule de Calabar dans le golfe de Guinée. Ce territoire de 1 000 km² situé à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun a fait l’objet d’un sérieux contentieux entre les deux pays. Le 14 août 2017, cela fera quatre ans que le Cameroun a pris la pleine possession de la péninsule, proche du delta du Niger. Celle-ci est restée sous administration transitoire dès l’accord du 14 août 2008, par lequel le Nigeria avait formellement remis le territoire aux autorités camerounaises, après quinze ans de conflits frontaliers.
Le haut-commissaire du Cameroun au Nigeria, S.E Abbas Salahedine, a été sommé de donner des explications suite aux allégations de maltraitance et de meurtre de ressortissants nigérians dans la péninsule de Bakassi.
C’est dans un communiqué publié ce 8 juillet 2017 que le porte-parole du ministère nigérian des affaires étrangères, Mrs Jane Adams, a exprimé les inquiétudes de son pays suites aux allégations de maltraitance et de meurtre des ressortissants nigérians dans la péninsule de Bakassi.
« Nous avons instruit nos représentants à Yaoundé et à Buéa d’enquêter sur ces allégations, afin de confirmer leur véracité, et de nous faire un rapport immédiatement. Pendant ce temps, le ministre des Affaires étrangères a demandé des explications au haut-commissaire du Cameroun au Nigéria, Abbas Ibrahima Salaheddine, sur ce qui ce serait passé.», pouvait-on lire dans ledit communiqué relayé par le site d’informations nigérian Vanguardngr.com. Le document ajoute que le gouvernement du Nigéria « appelle les autorités camerounaises à exercer leur devoir de protéger des populations de Bakassi, y compris l’ensemble des populations nigérianes qui se trouvent dans cette région ».
En effet, des informations venant de cette zone vendredi dernier annoncent que près de 100 personnes de nationalité nigériane se seraient fait tuer par des gendarmes camerounais, et de nombreuses autres auraient été molestées puis expulsées de la péninsule de Bakassi. Selon le guardian.ng, autre site d’informations nigérian, le motif avancé pour justifier cette action, serait le non paiement de certaines taxes de transport qui s’élevaient à environ 100.000 Nairas soit environ 182.000 F. CFA.
Les Nigérians considèrent qu’une pareille attaque est une violation des accords de Green Tree signés en 2005 entre le Cameroun et le Nigeria, et qui garantissent paix et sécurité aux nigérians ayant choisi de rester sur le territoire camerounais.
Bouba Pété a profité des conflits frontaliers séculaires qui ont envenimé la relation entre Yaoundé et Abuja pour organiser une contrebande grâce à laquelle il a prospérer. Il raconte sa vie
De Maroua, au Cameroun, à Kano, au Nigeria, nombreux sont ceux qui ne l’ont jamais vu mais connaissent son nom : Bouba Pété. Ce monsieur discret porte beau dans son ample gandoura couleur crème, visage patricien coiffé d’une toque traditionnelle. Avec ses lunettes à mouture épaisse sur le nez, on le prendrait pour un intellectuel.
C’est plutôt un ancien contrebandier. Fils d’un marabout, Hamadou Bouba, de son vrai nom, fait partie de la caste des riches hommes d’affaires du Sahel qui traversent les frontières, connaissent les pistes de trafic et leurs bandits, les villages et leurs chefs, parlent une dizaine de langues et dirigent de petits empires informels.
Bouba Pété, aujourd’hui admirateur déclaré du président Paul Biya, a été de ces contrebandiers entre le Cameroun et le Nigeria qui ont prospéré et ont parfois contribué à détruire des industries entières. Il a fini par s’en rendre compte. C’est peut-être pour cette raison qu’il en parle avec un certain recul. Fortune faite, devenu commerçant plutôt que trafiquant, il a été élu maire de sa ville de Pété, au nord du Cameroun. Cette petite commune de 37 000 âmes est située à la lisière d’une ancienne réserve naturelle, le parc national de Waza où, dit-on, se cachent toujours quelques djihadistes de Boko Haram.
A 58 ans, père de quatorze enfants, marié à trois femmes, Bouba Pété raconte sa vie à la terrasse d’un café de Maroua, entre deux prières.
«J’ai fait un business que beaucoup trouvent dangereux mais jamais je n’ai eu peur. Les Boko Haram ne sont pas loin de ma commune. Il y a trois mois, les militaires camerounais en ont trouvé dans le parc national de Waza (réserve naturelle de 1 700 km2, autrefois touristique). Ces fous sont presque finis. Le problème, c’est que les pays du lac Tchad qui les combattent (Cameroun, Tchad, Nigeria) se reposent après leurs victoires. Et les Boko Haram en profitent pour se reconstituer. On aurait dû en finir en deux ans.»
A quoi ressemblait votre vie de contrebandier ?
[i «Une vie simple sur les routes, avec énormément d’argent à la clé. Du cash seulement, pas de comptes, pas de banque. Rarement, j’étais chez moi. Toujours en mouvement. Nous, les hommes du nord, on a des connexions partout dans le Sahel. Si tu veux, là, j’appelle un milliardaire à N’Djamena ou à Kano. Mais si tu le vois, c’est comme moi. On vit simplement et on ne montre pas notre argent comme les gens des côtes.
Tu sais, on égorgeait des moutons et des poulets pour avoir le bon sort et ne pas être affaiblis par la peur. Nos routes sont dangereuses. Hier comme aujourd’hui, des bandits armés de fusils d’assaut rackettent les convois et peuvent tuer. Alors je faisais des offrandes aux marabouts.
Je viens moi-même d’une famille de marabouts, des gens qui connaissent le Coran et ont des pouvoirs spirituels dont j’ai hérité. Mon père faisait peur même aux serpents.
Il m’a interdit de sortir jusqu’à l’âge de cinq ans. Un jour, il m’a donné dix francs. J’avais six ans et je suis parti au marché. J’ai acheté un paquet de lames de rasoir à quinze francs, j’en ai vendu une à dix francs, et deux autres à cinq francs. J’avais donc vingt francs, un bénéfice de cinq francs et encore six lames de rasoir. J’ai payé le vendeur qui m’a proposé deux autres paquets à vingt-cinq francs. A la fin de la journée, j’avais cent cinquante francs. J’ai continué à acheter et revendre des produits du marché.
Un soir, je suis rentré à la maison avec un gros sac de légumes sur la tête. Mon père a compris. Il m’a laissé faire du commerce. C’est comme ça que j’ai commencé. A huit ans, j’ai acheté un vélo. A douze ans, j’avais une moto et à dix-huit ans, je conduisais une Toyota. Je n’ai jamais passé une journée dans une salle de classe.»]
Bouba Pété a profité des conflits frontaliers séculaires qui ont envenimé la relation entre Yaoundé et Abuja. Depuis les indépendances en 1960, le tracé de la frontière hérité de la période coloniale a été contesté, a donné lieu à des guerres et à un dessein de sécession comme le Biafra (mai 1967 – janvier 1970). Si bien qu’aujourd’hui encore, très peu de routes lient les deux pays.
Ces tensions se déplaceront ensuite au sud sur les eaux marécageuses de la péninsule de Bakassi et au nord sur une île du lac Tchad, Darak. A la suite de longues négociations, et de procédures judiciaires, le Nigeria se retire de Darak en 2002 et rétrocédera six ans plus tard Bakassi au Cameroun.
«Pour nous, il n’y avait pas de frontière entre le Nigeria et le Cameroun. J’étais là-bas la première fois à treize ans. J’achetais des piles, des sacs de riz, des biscuits et plein de trucs comme du carburant, du charbon, du textile. J’allais à Banki ville nigériane frontalière avec le Cameroun, aujourd’hui détruite par Boko Haram.
Après, les Nigérians me livraient les marchandises à Pété. Chaque jour, je réceptionnais six véhicules surchargés. Les gens de Maroua venaient faire leurs achats chez moi. Les Nigérians me faisaient confiance. Puis, je suis retourné au Nigeria. A Banki, à Maiduguri capitale de l’Etat de Borno, et à Kano la grande ville commerçante du nord du Nigeria. J’y achetais tout ce que je trouvais et je l’écoulais chez moi, à Pété ou à Maroua.
Je connais le terrain et la moindre piste qui franchit la frontière en contournant les postes de douane. Je maîtrise la chose. J’en ai même créé, en faisant débroussailler des chemins par des villageois que j’employais pour que passent mes pick-up et mes camions. Puis j’ai ouvert une société de transport. Je devais avoir vingt-deux ans.
J’ai acheté des bus, des semi-remorques et des dizaines de camions. J’avais même des camions-citernes pour le carburant. Mes véhicules partaient au Nigeria tous les jours par dizaines. Je ne pouvais même pas compter mes employés.
Jamais mes véhicules n’étaient arrêtés par les gendarmes ni les policiers. Bouba Pété, là, il pouvait disparaître et continuer à gérer des centaines de camions entre le Nigeria et le Cameroun. Les coupeurs de route le savaient bien. Ils m’ont cherché pendant quinze ans ! Ils voulaient me prendre mon argent et mes véhicules ou me tuer. Ils ne m’ont jamais trouvé. Je ne me cachais pas, je disparaissais. J’ai hérité des pouvoirs de mes ancêtres marabouts, je te dis.
Droits réservés)/n
On ne craignait rien ni personne. J’étais jeune et riche. Je ne comptais pas. J’aime pas les comptables. J’avais tout dans la tête. Mais bon, j’oubliais. Je n’ai jamais voulu me fatiguer la tête avec des chiffres. Pour ça je vieillis bien et je ne suis jamais tombé malade. Bon, disons que par camion, je faisais un bénéfice de cinq à quinze millions de francs CFA selon ce qu’on ramenait. L’argent n’était pas mon problème. On en avait tellement. Au Nigeria même, les types chargeaient des cartons. On ne savait pas combien ils en mettaient ni ce qu’il y avait dedans. On surchargeait nos véhicules. T’aurais vu ça, ils débordaient ! On se payait par valises de cash. Je transportais des mallettes de trente millions de francs CFA sans me cacher.»]
Le maire de Pété se lève, fait quelques pas, se tourne vers la Mecque et prie. Le soleil se couche sur Maroua, cité commerçante en bordure du Sahel où se côtoient chrétiens et musulmans. Certains membres de Boko Haram y ont eu leurs habitudes. Et ont recruté des combattants au sein des six cents écoles coraniques de la ville, souvent à la merci des courants islamistes radicaux influencés et parfois financés par les Etats du Golfe. Confronté aux opérations militaires camerounaises et tchadiennes, Boko Haram a fini par se replier vers la frontière avec le Nigeria et sur le lac Tchad et par envoyer ses kamikazes. Le 22 juillet 2015, un double attentat suicide a tué vingt personnes dans la ville.
Un an plus tard, la situation s’est apaisée et le couvre-feu de 20 heures s’est assoupli. A la nuit tombée, les motos-taxis circulent à nouveau sur les routes sablonneuses où ils côtoient des voitures brinquebalantes et les 4×4 de la bourgeoisie locale. Les jeunes sont réapparus, souvent en couple. Les vieux ont ressorti les tables et les chaises en plastique pour siroter du thé, de la bière ou du whisky.
«Je ne suis pas riche, car j’ai beaucoup donné. Depuis des années, je fais vivre des familles, des villes, des villages, une région. Dans ma ville de Pété, je ne peux pas compter ce que j’ai distribué. Même ici à Maroua, je payais les soins médicaux et l’hôpital pour les pauvres, je les nourrissais. Ca peut te sembler étrange : un contrebandier ici, c’était un acteur du développement.
Mais à un moment, des commerçants sont allés voir le gouverneur pour leur dire que je faisais du mal à l’économie de Maroua avec mes importations. Un douanier a été muté à Pété où il m’a recherché pendant trois mois. Il ne me trouvait pas. Un jour, j’ai décidé d’aller le voir. Il m’a demandé pourquoi je faisais passer mes véhicules en brousse alors que l’Etat avait besoin de recettes douanières. Il a menacé de m’arrêter. J’ai rigolé. Puis des membres du gouvernement sont venus me parler. J’ai accepté de légaliser mon activité, petit à petit. Et j’ai même convaincu d’autres contrebandiers de faire comme moi. On devait aider notre pays. Puis je suis devenu maire, à la fin des années 1990, et j’ai rendu de grands services à l’Etat grâce à mon expérience de contrebandier.»
Le régime camerounais de Paul Biya, 83 ans, n’a cessé de punir ceux qu’il a avantagés. Il n’en est pas autrement dans le nord du pays d’où est originaire son prédécesseur, le premier président Ahmadou Ahidjo. Aujourd’hui, la grande majorité des autorités locales et des chefs traditionnels roulent pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, parti au pouvoir). Un notable du nord s’est attiré néanmoins les foudres de Paul Biya : Marafa Hamidou Yaya, 64 ans. Longtemps allié du pouvoir dont il a été ministre d’Etat, il purge depuis 2012 une peine de vingt-cinq ans de prison, accusé de détournement de deniers publics dans une affaire de l’achat avorté d’un avion présidentiel en 2001.
«Tu trouves que je reste mystérieux ? Et toi tu es curieux. Bon, tu sais depuis les années 1990, le phénomène des coupeurs de la route armés de kalachnikov venues du Tchad a pris de l’ampleur. Les routes ici, c’était coupe-gorge. Je t’ai dit, moi ils m’ont cherché pendant quinze ans. Marafa Hamidou Yaya est venu me voir. On se connaissait bien. Il est du coin, il est peul comme moi. Il a demandé l’aide des maires et des chefs traditionnels du nord contre les coupeurs de route. Je lui ai dit qu’en impliquant les autorités locales, ces coupeurs de route étaient finis.
Et je me suis mis à travailler. Je suis parti à Banki et à Wazaré où étaient basés certains de ces bandits. J’ai distribué des liasses de 300 000 francs CFA et des nairas (la devise nigériane) à des habitants pour qu’ils me fassent remonter des renseignements. Dès qu’un coupeur de route entrait au Cameroun, j’étais informé et je transmettais aux autorités militaires. Beaucoup de coupeurs de route ont été arrêtés grâce à moi.
J’ai fait de la contrebande pendant 27 ans. J’ai jamais pris de vacances de ma vie. Moi, je travaille tout le temps. Maintenant, je suis maire et je gère mes affaires dans le BTP avec ma société Le Ngaraem. J’ai eu des bureaux à Maroua et à Yaoundé. J’en ai plus. Pas besoin. Dans tout le pays, j’ai construit des routes, des écoles, des bâtiments pour l’armée. A Yaoundé, tu as emprunté des boulevards que j’ai construits. J’ai fait travailler des centaines de personnes sur des chantiers. Tout ce que je fais, tout ce que j’ai eu, je le dois à Dieu. Tu sais, le business et la contrebande, c’est pas très différent.»
Suite à désaccord avec le gouvernement au sujet des activés à mener sur ledit bloc, l’exploitant pétrolier a annoncé qu’il préfère se concentrer sur ses investissements en Egypte
Au Cameroun, la société SDX Energy a annoncé son retrait de la concession qui est opérée par l’écossais Dana Petroleum. La quelle est relative à l’exploration du puit Manatee-1X du bloc Bakassi Ouest situé dans le bassin du Rio Del Rey.
Ce retrait fait suite à une demande de la SDX, détenteur de 35% de travail (38,89% d’intérêt payant), d’une prolongation d’un an pour terminer l’analyse des résultats du puits Manatee-1X. Une demande à laquelle les autorités ont opposé un refus catégorique, exigeant de la société d’entrer dans la deuxième phase d’exploration qui nécessitera un engagement de forage d’un puits supplémentaire, ce qu’a refusé de faire SDX qui a, par conséquent, annoncé son retrait de la concession.
Pour la société, les conditions de forage ne permettent pas l’acquisition d’une suite complète d’outils d’exploitation dans les sections les plus profondes du trou, or l’analyse des intervalles inférieurs du puits est peu concluante. «La concession de Bakassi Ouest n’est pas un atout essentiel pour notre entreprise et nous ne pensons pas que cela aurait été prudent de continuer à y investir. Notre retrait permettra à la société de concentrer tous ses efforts sur la croissance de nos activités de production à fort potentiel en Egypte», a déclaré Paul Welch le PDG de SDX Energy.
SDX Energy est une société issue de la fusion, en août 2015 de deux pétro-gaziers canadiens Sea Dragon Energy Inc et Madison PetroGas Ltd.
Entrée timide en guerre du Cameroun contre Boko Haram; jeu trouble du Nigéria à Bakassi; Paul Biya et Muhammadu Buhari ont tenu à « rassurer » sur ces questions mercredi à Abuja
Le deuxième et dernier jour de la visite d’Etat de Paul Biya au Nigéria, mercredi 04 mai, a été marqué par la lecture d’un communiqué conjoint et une conférence de presse accordée par le chef d’Etat du Cameroun et son homologue du Nigéria.
Premier à être interpellé, Paul Biya, par un journaliste nigérian de la chaîne Channels Television, sur la polémique qui a précédé l’entrée en guerre du Cameroun, en mai 2014, contre Boko Haram. Le Cameroun avait été qualifié avant cette date de « base arrière » du groupe terroriste, situation qui aurait été notamment la source des relations conflictuelles qu’on a prêtées au chef d’Etat camerounais et à l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, prédécesseur de Muhammadu Buhari
« A aucun moment le Cameroun n’a été indifférent vis–à-vis de Boko Haram. C’est vrai, j’ai entendu pour la première fois cette idée, cette critique, dans une conférence européenne que le Cameroun servait de base arrière aux Boko Haram. Franchement, j’en étais surpris, je tombais des nues. Qu’est-ce qui peut nous rapprocher du Boko Haram? l’idéologie? l’intérêt financier? la religion? Je ne vois pas. L’Islam chez nous est orthodoxe. C’était une mauvaise information, nous avons toujours combattu le terrorisme et nous n’avons fait qu’amplifier cette action. Je crois que tout le monde voit aujourd’hui que le Cameroun est pleinement engagé aux côtés du Nigéria, du Tchad et du Niger dans ce combat qui est capital pour notre région. L’information était fausse, je tiens à la démentir aujourd’hui », a répondu Paul Biya.
Bakassi
La deuxième et dernière question posée lors de la conférence de presse donnée ce mercredi dans l’une des salles du Transcorp Hilton Hotel d’Abuja, l’a été par un journaliste du quotidien gouvernemental camerounais Cameroon Tribune. Objet de la question: le commentaire de Muhammadu Buhari sur les rumeurs et autres « informations » faisant état de l’exploitation, en cours, des ressources pétrolifères et halieutiques de la péninsule de Bakassi par le Nigéria.
Pour rappel, le Cameroun et le Nigéria se sont disputés la péninsule de Bakassi, située dans le Sud-Ouest Cameroun, pendant 15 ans. L’armée nigériane l’avait occupée en premier, en 1993. Saisie à l’initiative du Cameroun, la Cour internationale de justice (CIJ), basée à la Haye aux Pays-Bas, avait rendu un arrêt en 2002 accordant la souveraineté du Cameroun sur ce territoire. Six ans plus tard, Bakassi avait été officiellement rétrocédé au Cameroun, en vertu de l’application de l’arrêt rendu par la CIJ. Les troupes nigérianes avaient accepté leur retrait de la péninsule en 2008, sur une période transition de cinq ans, période à l’issue de laquelle le Cameroun devait exercer la pleine souveraineté sur la péninsule. Souveraineté qui serait remise en cause par des actes hostiles venus du Nigéria.
En guise de réponse, Muhammadu Buhari a tenu à « rassurer » l’opinion publique et les autorités camerounaises expliquant que des « experts » avaient été commis pour mener une enquête y relative. « ils vont travailler et ils vont soumettre leurs recommandations; et si le président, mon homologue du Cameroun, et moi, sommes là au moment où ils auront terminé leur travail, on va regarder et on va décider ce qui sera bon pour nous mutuellement », a déclaré le président de la première puissance économique du continent.
« Le contentieux a été jugé par la Cour internationale de justice », « le Nigéria est un pays qui respecte la loi », a-t-il assuré.
La Dana peutroleum Cameroon limited va commencer dès le mois d’Avril 2016 à creuser deux puits d’exploration sur la zone nommée Bassin du rio del rey
L’exploitation des premiers puits de pétrole dans la presqu’île de Bakassi (Sud-ouest), rétrocédée au Cameroun par le Nigeria il y a une décennie suite à une décision de la Cour internationale de justice de la Haye, pourrait débuter au cours du premier trimestre de l’année a-t-on appris mercredi auprès de la Société nationale des hydrocarbures (SNH).
Les premiers contrats ont été attribués à une société écossaise appartenant au consortium Dana peutroleum Cameroon limited/Cameroon oil and gas limited/Softrock oil and gas limited.
Il s’agit en réalité, de la concrétisation d’un contrat signé en 2012 entre la SNH et ledit consortium, dont les termes contractuels disposent que cette entreprise creusera deux puits d’exploration sur la zone nommée Bassin du rio del rey qui a une superficie de 387,5 Km2.
Ce bassin fera l’objet des travaux dès le mois d’avril prochain, soit un décalage de quatre depuis la signature du contrat d’exploration qui s’explique par le fait que l’opérateur écossais pétro-gazier souhaitait mener des études complémentaires afin de bien définir les contours du projet avant de se lancer dans les travaux.
Selon des sources proches du dossier, l’un des deux puits pourrait être momentanément fermé pendant que l’autre fera l’objet d’une exploitation.
Différentes études présentent Bakassi, une presqu’île frontalière de l’Etat du delta du Niger (Nigeria) comme une zone riche en hydrocarbures.
L’information a été donnée par le Mindef, Joseph Beti Assomo, qui a effectué le weekend une visite dans cette zone du Sud-ouest frontalière du Nigeria. Objectif, lutter contre la piraterie maritime
Le Cameroun construira dès l’année prochaine une garnison militaire dans la péninsule de Bakassi (Sud-ouest) frontalière du Nigeria, pour mieux lutter contre la piraterie maritime dans cette zone en butte aux trafics de toutes sortes.
Il s’agit de la matérialisation de l’engagement pris par le gouvernement camerounais qui intègre le volet global du renforcement de la sécurité dans le golfe de Guinée en proie à la prise d’otages, à la piraterie maritime et aux trafics de toutes sortes.
Une révélation faite par le ministre la Défense, Joseph Beti Assomo, qui a effectué le week-end dernier une visite dans cette zone où le Cameroun et le Nigeria ont eu des démêlés avant la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye (Pays-Bas) de 2005 confirmant l’appartenance de ce territoire riche en hydrocarbures au Cameroun.
La construction de ce campement militaire vise le renforcement des mesures de sécurité aussi bien sur les eaux territoriales camerounaises que sur la partie continentale, ce qui devrait réduire des actes de piraterie maritime.
Du fait de la proximité de cette zone avec le Delta du Niger au Nigeria où écument de nombreux gangs de pirates, le Cameroun a souvent fait l’objet des attaques de piraterie, à quoi l’on peut ajouter la contrebande, la pêche illégale, le trafic des stupéfiants, les prises d’otages..
Le gouverneur de la région du Sud-Ouest parle de la vie au quotidien dans la presqu’île, un an après l’entrée en vigueur de la souveraineté sur ce territoire
Depuis le 14 août 2013, le Cameroun exerce pleinement la souveraineté sur Bakassi dans la région du Sud-Ouest, une péninsule longtemps disputée avec le Nigéria du fait de ses ressources halieutiques et pétrolifères. L’accord de Greentree du 12 juin 2006 avait fixé une période transitoire de cinq ans. Le 14 août 2014 marque donc le premier anniversaire de la pleine souveraineté du Cameroun sur ce territoire. Le transfert d’autorité sur la presqu’île est survenu le 14 août 2008 au cours d’une cérémonie qui avait eu lieu à Calabar, capitale de l’Etat de Cross River au Nigeria. Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, parle de la vie à Bakassi.
Monsieur le Gouverneur, comment se porte Bakassi ?
La souveraineté est totale dans la presqu’île, l’ordre et la sécurité règnent.
On pourrait vous rétorquer que c’est un discours officiel mais que sur le terrain néanmoins, les populations observent quand même quelques difficultés.
Je vous parle de ce que moi gouverneur, je suis descendu à Bakassi plusieurs fois, je constate et les rapports quotidiens qui me parviennent des unités administratives. Maintenant, Bakassi, c’est une unité frontalière. Les échanges avec le Nigéria continuent, il n’y a pas de problème spécifique à Bakassi. Les problèmes qu’il y a à Bakassi sont les problèmes je dirais d’Idenau, les communautés qui constituent la presqu’île cohabitent pacifiquement. Il faut aller à Bakassi découvrir.
Mais précisément Monsieur le Gouverneur, c’est parce qu’on y est allé qu’on s’est rendu compte par exemple qu’il est difficile de se faire établir une carte d’identité sur place. C’est un exemple, ce n’est pas pour conforter les populations dans leur camerounité, vous ne pensez pas ?
Non, les postes d’identification fonctionnent dans toutes les sous-préfectures, dans tous les commissariats et les quatre unités administratives qui constituent la zone de Bakassi. Il y a des moments où les responsables organisent des séances dans les villes qui constituent la plupart de ces unités administratives mais, cette action d’itinérance ne peut pas être quotidienne. Les populations là-bas savent que, au moins une fois tous les six mois, le poste d’identification passe de localité en localité. En fait, nous amenons ces populations à se comporter comme les populations des autres unités administratives. La période transitoire, c’est terminé. Aujourd’hui, Bakassi fonctionne comme le reste des unités administratives de l’ensemble de la République.
Il reste quand même qu’enseignants, percepteurs d’impôts, etc. sont affectés là-bas et ces personnes répugnent à y aller. Vous faites comment pour gérer une telle unité administrative ?
Quand vous êtes par exemple originaire de la région du Centre ou du Sud et qu’on vous affecte à l’Extrême-Nord ou à l’Est, vous allez en trainant des pieds parce que vous vous dites que c’est disciplinaire. C’est la même chose avec les unités administratives qui constituent la presqu’île de Bakassi. Ce sont des unités administratives insulaires, il y a l’eau partout. La plupart des populations ont peur de l’eau. Mais, nous encourageons ces fonctionnaires, nous leur faisons savoir que c’est le service de l’Etat. Les dispositions sont prises. Tous les services constitutifs d’un arrondissement ou d’une commune sont en place, avec des infrastructures appropriées. Et pour ce qui concerne les mouvements sur le plan d’eau, il y a le BIR qui assure le transport des personnels, ceux qui n’ont pas d’embarcation propre. Mais sinon tous les services là-bas sont équipés d’embarcations. On organise aussi des marchés périodiques là-bas avec le ministère du Commerce pour que ces populations soient ravitaillées. Aujourd’hui, sur hautes instructions du président de la République, il y a un effort particulier qui a été fait pour l’entretien de la route Kumba – Ekondo-Titi – Mundemba, cette route passe. Le génie militaire est en charge de la route Kumba-Isangele-Akwa, c’est-à-dire à la limite avec les eaux. La CRTV vient d’installer ses antennes là-bas, pour que le signal de la télévision et de la radio puisse couvrir ces zones qui n’étaient pas couvertes par le passé.
D’où nous parlez-vous en ce moment ? Revenez-vous de Bakassi, ou non, alors que le jour s’y prête ?
Je n’ai pas besoin d’être à Bakassi en ce moment mais je vous dis que le préfet du Ndian qui est l’autorité de base de cette unité est en place, pourquoi je devrais aller à Bakassi alors qu’il n’y a pas un événement ? Les événements c’est terminé. Il y a un an j’étais là-bas, pour parler aux populations, les rassurer, leur dire que la période transitoire est terminée. Aujourd’hui, je suis à Buea, le préfet du Ndian est à Mundemba, il descend à Bakassi quand il veut, je vais à Bakassi quand j’ai un programme pour aller à Bakassi.
Bernard Okalia Bilaï, gouverneur de la région du Sud-Ouesticameroon.com)/n
Le Sénat nigérian a donné mandat le 1er juillet à une commission pour enquêter sur une cession supposée d’une partie de l’Etat du Cross River
Selon les informations de l’agence Pana, le président du Sénat nigérian, David Mark, et ses pairs ont donné mandat mardi au Comité sur les affaires d’Etat et de gouvernement local d’enquêter sur des tentatives de cession au Cameroun d’une partie du territoire de l’Etat du Cross River (au sud-est du Nigéria). Le Sénat du Nigéria veut ainsi vérifier les allégations du sénateur Ndoma-Egba, représentant le district sénatorial du Cross River-Central, faisant état d’irrégularités dans la démarcation en cours de la frontière Cameroun-Nigéria. La Chambre haute du Nigéria a ainsi exigé une «enquête complète »et un rapport détaillé dans un délai de trois semaines «pour des actions législatives appropriées».
C’est à Calabar, capitale de l’Etat du Cross River dont dépendait Bakassi avant sa rétrocession au Cameroun, qu’avait été signé le 14 août 2008, l’accord de rétrocession de la péninsule entre le Nigéria et le Cameroun. Cette zone marécageuse dans le golfe de Guinée, riche en poissons et en pétrole, a longtemps été disputée par les deux pays avant l’arrêt rendu le 10 octobre 2002 par la Cour internationale de Justice de la Haye qui reconnaissait la souveraineté du Cameroun sur la péninsule. Le 22 novembre 2007, le Sénat nigérian avait déclaré cette session illégale, avis que n’avaient pas considéré les autorités en décidant de la rétrocession de Bakassi au Cameroun le 14 août 2008.
Depuis l’arrêt rendu par la CIJ en 2002, des opérations de démarcation de la frontière Cameroun-Nigéria sont en cours. 2100 Km en tout, à démarquer du nord au sud à travers la pose de bornes en béton. Le projet est «le plus long tracé de frontière jamais arbitré par les Nations Unies, plus long que les frontières Éthiopie-Érythrée, Indonésie-Timor-Oriental et Irak-Koweït réunies», a expliqué un membre de l’équipe de soutien des Nations Unies à la Commission mixte Cameroun-Nigeria (CMCN). Cet officiel s’est exprimé sur le site du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies. Ce serait donc cette opération de démarcation des frontières du côté de Bakassi qui pose des inquiétudes au Sénat nigérian, lequel s’était déjà révélé par le passé opposé à la rétrocession de cette péninsule au Cameroun.
L’Etat du Cross river dont Calabar est la capitale, se trouve au sud-est du Nigéria, près de la région du Sud-Ouest du Camerounfr.weather-forecast.com)/n
Ils ont fait cette proposition au cours de l’assemblée générale de l’Association africaine de droit international tenue le 16 avril à Yaoundé
C’était l’un des principaux points à l’ordre du jour de la tenue de l’assemblée générale de l’Association africaine de droit international hier à Yaoundé : Créer une section camerounaise de ladite association. Narcisse Mouelle Kombi, président de la sous-région Afrique Centrale de l’Association africaine de droit international a expliqué que cette institution a pour objectif de « favoriser et diffuser les perspectives des pratiques africaines du droit international ».
A l’actif du droit international au Cameroun : la restitution de la péninsule de Bakassi au Cameroun par un arrêté de la Cour internationale de justice de la Haye en 2002 et le fameux accord de Greentree, signé aux Etats-Unis en juin 2006 entre le président Paul Biya et l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. Accord accordant la pleine souveraineté au Cameroun sur cette péninsule. Un exemple qu’a évoqué fièrement le Pr. Mouelle Kombi, ancien directeur de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), aujourd’hui Conseiller spécial à la présidence de la République du Cameroun. « La cause du Cameroun a triomphé sur la base d’une stratégie judiciaire en amont d’une stratégie diplomatique qui avait été impulsée par le président Biya », a expliqué Narcisse Mouelle Kombi, par ailleurs agrégé de Droit public et Science politique.
La création de la section camerounaise de droit international répond à une recommandation de la dernière assemblée générale de l’Association africaine de droit international, tenue le 5 octobre 2012 à Maputo au Mozambique, et qui prescrivait de mettre en place des sections nationales. Avec pour objectif d’encourager les jeunes juristes du continent, plus tournés vers le droit constitutionnel, à s’intéresser au droit international. La proposition avait été faite par un autre Camerounais, le Pr. Marcelin Nguele Abada, dont le poste de vice -président est aujourd’hui occupé par le Pr. Mouelle Kombi. L’Association africaine de droit international a été créée à Lusaka en Zambie en mars 1986.
De nombreux juristes africains se tournent vers le droit constitutionnel, avait déplorée la dernière assemblée générale de l’Association africaine de droit internationalbooston.fr)/n
La communauté internationale salue notamment le calme avec lequel les deux pays ont surmonté le dernier risque de déclenchement de conflit sur la décision de la CIJ
La communauté internationale salue aujourd’hui la décision du Nigeria de ne pas faire appel de révision de la décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ), qui en 2002, a accordé au Cameroun la souveraineté sur la presqu’île de Bakassi. « La décision du Nigeria de ne pas faire appel du jugement de la Cour Internationale de Justice (CIJ) sur la souveraineté sur la presqu’île de Bakassi facilitera la bonne mise en uvre du jugement de la CIJ », a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères lors d’un point de presse. « La France appelle les deux parties à travailler ensemble à la bonne mise en uvre de la décision de la Cour », a-t-il ajouté. L’ONU pour sa part a encouragé les deux pays et félicité leurs engagements dans la mise en uvre pratique de la décision. Le Secrétaire Général Ban ki Moon, « a félicité l’engagement des gouvernements des deux pays à honorer leurs obligations » et « a également félicité la Commission mixte Cameroun-Nigeria pour ses efforts louables dans la mise en uvre de cette décision », a indiqué le porte-parole Martin Nesirky lors d’une conférence de presse mercredi 11 octobre. « En réglant leur différend frontalier de façon pacifique, le Cameroun et le Nigeria ont donné un exemple positif à tous les pays confrontés à des défis similaires à travers le monde » a-t-il ajouté. L’ONU encourage aussi les deux pays à s’entendre sur les 200 kilomètres de territoires frontaliers restants, afin de mettre fin au processus de délimitation.
Cette année le Cameroun célèbre le 10ème anniversaire de cette victoire judiciaire mais aussi la communauté internationale qui pour la première fois a mené à bien un processus judiciaire de résolution de conflits frontaliers. Précédemment administrée par le Nigeria, la péninsule de Bakassi a fait l’objet pendant des décennies d’un contentieux territorial entre ce pays et son voisin, le Cameroun. Un arrêt de la CIJ en date du 10 octobre 2002 en a attribué la souveraineté au Cameroun, décision que le Nigeria a accepté dans les accords de GreenTree en 2008. De nombreux experts du droit public international sont d’avis qu’en réglant leur différend frontalier de façon pacifique, le Cameroun et le Nigeria ont donné un exemple positif et surtout créé un précédent judiciaire pour tous les pays confrontés à des défis similaires à travers le monde. Il y a pourtant quelques jours, sur la pression de son Senat, le président Nigérian a accepté le principe de mettre en place un comité censé examiner les possibilités qui devaient conduire à introduire une demande de révision de la décision de la CIJ. Le gouvernement fédéral nigérian est finalement parvenu à la conclusion qu’un nouveau recours judiciaire serait négatif pour la diplomatie nigériane et surtout que les nouvelles preuves évoquées pour soutenir l’initiative, n’était pas significatives. A Bakassi pourtant, et loin des bureaux, une contestation est née et se nourrit progressivement par les attentes non résolues, des 300 000 personnes vivant sur la presqu’île, et se sentant nigérians dans l’âme. Conscient de cela, l’ONU invite les deux pays à examiner les besoins socioéconomiques, humanitaires et sécuritaires des populations affectées par le processus de démarcation, y compris dans le secteur de Bakassi, et de mettre en uvre des mesures de confiance et de favoriser la coopération transfrontalière. En face, le Nigéria ne fera peut-être pas appel, mais ses dirigeants ont clairement indiqué qu’ils useraient de toutes les « voies diplomatiques », pour soutenir leurs anciens administrés.
Le Cameroun et le Nigéria encouragés pour la résolution du conflit de Bakassi
Le gouvernement nigérian s’est finalement refusé à soumettre un dossier de sa révision
Le ministre nigérian de la justice a fait savoir mardi 09 octobre dans la soirée, que son pays ne demanderait pas une révision de la décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ), qui le 10 octobre 2002 avait reconnu la souveraineté du Cameroun sur la presqu’ile de Bakassi, située entre les deux pays, mais dans des eaux territoriales camerounaises. Cette décision du Nigéria intervient alors que le délai pour formuler cet ultime recours dans le cadre de l’affaire Bakassi expire ce mercredi 10 octobre 2012. Après cela, la presqu’île appartient définitivement au Cameroun et plus aucun recours n’est admis. Mouhamad Adoke explique la position de son pays par le fait qu’une initiative de cette nature, mal menée, peut conduire à un fiasco diplomatique. « Le gouvernement n’avait que deux jours pour boucler le dossier et n’était pas en mesure de réunir tous les éléments qu’il fallait pour introduire un recours crédible auprès de la Cour », a-t-il fait savoir selon des propos rapportés par des médias nigérians. Le président Goodluck Jonathan avait mis sur pied un panel pour discuter de la proposition de révision de cette décision, sur la pression des sénateurs de l’Etat du Cross River. Bakassi aujourd’hui est peuplé de près de 300 000 personnes qui ont gardé à l’esprit qu’ils sont des nigérians et ne veulent pas se trouver sous l’autorité de l’administration camerounaise.
Côté camerounais, aucune position officielle n’a été donnée par les autorités. Officieusement, on apprend que le gouvernement a suivi l’évolution de ce nouvel épisode de revendications avec beaucoup d’attention. « Notre position n’a pas changé même si nous n’occupions pas Bakassi, l’île nous appartient. Le fait qu’on ait laissé des nigérians venir y faire la pêche ne signifie pas que désormais cette partie du territoire appartient au Nigéria, notre gouvernement le reconnaît, le gouvernement voisin aussi », s’est exprimé sur le sujet, une source proche de l’administration territoriale, dans un entretien privé. Le Cameroun semble aussi avoir reçu un soutien de poids à travers les Etats-unis, la France et la Grande Bretagne. Les ambassadeurs de ces pays ont fait savoir au ministre Camerounais des relations extérieures, que leurs administrations restaient attachées aux accords de Green Tree de 2008, cédant définitivement la péninsule au Cameroun. Ces différentes décisions politiques n’enlèvent pourtant rien à la réalité sur le terrain. De nombreux désaccords subsistent entre les populations et l’administration camerounaise. La pression est si forte que le gouvernement nigérian a promis à ses populations, qu’il discuterait avec le Cameroun, pour que les cas de violation des droits de l’Homme signalés par certaines organisations soient examinés et le cas échéant solutionnés. Le gouvernement fédéral annonce qu’il ne ménagera aucun effort, pour que ses populations installées à Bakassi, puissent bénéficier d’un meilleur traitement. Cela inclut des négociations pour racheter l’île, et des discussions avec les hautes autorités du Cameroun. En attendant, il exhorte les populations à rester calmes.
Le gouvernement nigérian s’est finalement refusé à soumettre un dossier pour la révision de la décision de la Cour Internationale de Justice à propos de Bakassi. Photo: Goodluck Jonathan, Président du Nigéria Africansuccess.org)/n
Le comité mis en place par le président Goodluck Jonathan est partagé entre ceux qui souhaitent une révision de la décision de la cour de justice internationale et ceux qui ne le souhaitent pas
A 24 heures de l’impossibilité définitive pour le Nigéria de faire appel de la décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ) de 2002 par laquelle le Cameroun remportait la souveraineté sur la presqu’île de Bakassi, le comité de discussion mis en place par le président Goodluck Johnathan reste divisé sur l’opportunité d’une telle action. La réticence est menée par Mohammad Adoke, le ministre fédéral nigérian en charge de la justice. Selon une source proche du comité mis en place par le président Johnathan et dont les propos sont rapportés par les médias nigérians, Monsieur Adoke aurait réinterprété la consigne présidentielle. « La décision du président intervenue mercredi soir (03 octobre 2012 ndlr) était claire nous devions aller à la CIJ et déposer notre recours en révision. Le ministre de la justice est venu et a retourné la chose en disant qu’il était question de discuter sur la pertinence des nouvelles preuves à l’origine de notre démarche » fait savoir la source citée par le journal This Day. La source ajoute que non seulement ces discussions ont fait perdre un temps crucial au comité, mais encore le ministre de la justice à l’origine de la discussion et placé à la tête du comité ne s’est pas présenté à certaines réunions. « Nous sommes sous l’emprise d’un seul homme. Nous nous amusons avec le sort de nos frère de Bakassi et c’est vraiment triste », ajoute la source. De manière plus globale, une majorité des membres du panel de discussion sur cette question de la révision, ne semble pas d’accord avec la démarche. Des raisons financières seraient à l’origine des résistances. Pour certains membres de ce panel, aller de nouveau en justice serait une perte d’argent pour le contribuable. « Lorsque nous avons suivi l’affaire entre 2002 et 2008, cela nous a couté 300 millions de dollars et après il a fallu dépenser 2 milliards de Nairas pour recaser les populations de l’Etat du Cross River » explique une autre source rapportée par des médias nigérians.
Au final, ceux qui font pression pour une demande de révision sont accusés d’avoir des motivations financières. Rien que pour payer des consultants qui pourraient examiner le cas, ils ont présenté une facture de 17,8 millions de Dollars, ce que le gouvernement fédéral nigérian dit ne pouvoir se permettre de payer en l’état actuel de la situation économique. On apprend aussi que les défenseurs de la révision ont consulté des cabinets juridiques britanniques, qui ont décliné l’offre. A l’origine de la volonté de revoir le jugement, l’argumentaire selon lequel le traité Germano-britannique de 1913 sur lequel s’est appuyé la CIJ pour remettre Bakassi au Nigéria n’aurait jamais été signé et donc ne serait pas valide. D’un autre côté, il est reproché au Cameroun de ne pas respecter les accords de Green Tree de 2008 qui fixaient le cadre légal de la prise de possession effective de Bakassi. Le fond du problème semble finalement être parti d’un prétexte que reconnaissent même les autorités camerounaises, 5 ans après la prise de possession de Bakassi, les populations attendent toujours les promesses du transfert de souveraineté. A cela il faut ajouter les nombreuses tracasseries propres aux administrations camerounaises, et dont tout le monde se plaint tous les jours. Après avoir passé pour certains près de 50 ans sous un régime anglo saxon plus souple, ces populations ont du mal à s’adapter à la nouvelle donne, créant ainsi des failles de sécurité. Il semble donc évident que même si l’appel contre la décision de la CIJ n’est pas effectué, il y a dans cette nouvelle affaire un message que le gouvernement camerounais ne doit pas ignorer. Près de 300 000 personnes ne sont pas contentes de la manière dont elles sont administrées et vivent sur une île riche en pétrole et éloignée du territoire continental. Tous les ingrédients d’une instabilité future.
Le président Goodluck Jonathan aurait accepté le principe de mettre en place un comité en vue d’examiner une possibilité de faire appel de la décision de la Cour Internationale de Justice
Selon de nombreux médias paraissant au Nigéria, le président Goodluck Jonathan à la tête du pays, aurait finalement accepté le principe d’une révision de la décision de la cour internationale de justice (CIJ) de 2002, à travers laquelle, la souveraineté sur la péninsule riche en pétrole de Bakassi, revenait au Cameroun. Selon le journal nigérian This Day qui rapporte l’information, l’exécutif de ce pays aurait été convaincu par de nouvelles preuves, qui n’avaient pas été versées au dossier lors de la bataille judiciaire qui à son époque couvrait un affrontement militaire. Une décision qui selon la même source, intervient après que pendant des semaines, le Sénat Nigérian ait mis la pression sur le président Jonathan afin qu’il accepte que soit formulé un appel de la décision. Juridiquement, la démarche du Nigéria serait irréprochable. L’article 61 des statuts de la CIJ donne effectivement la possibilité aux parties dans les affaires qu’elle tranche, de pouvoir introduire un recours de la décision qui leur est défavorable, si une nouvelle preuve qui pouvait être déterminant pour l’issue des débats et n’avait pas été versé lors du procès réapparaissait et était soumise dans les six mois de sa découverte, et dans les dix ans du prononcé de la décision de la Cour. C’est la première menace sérieuse qui pourrait peser sur la décision d’attribution de la souveraineté du Cameroun sur Bakassi, si le Nigéria faisait appel de la décision de la CIJ. Les médias nigérians rapportent aussi que la preuve dont il est question, s’appuie sur un des fondements de droit international qui a donné l’avantage au Cameroun lors du procès, le principe de l’ »Uti possidetis », la possession utile.
La classe politique nigériane divisée
Ce n’est pas la première fois que des revendications officielles nigérianes sont mises au grand jour, relativement à la presqu’île. Plusieurs fois des groupes politiques ont mis en avant l’argument de mauvais traitement que la gouvernance camerounaise ferait vivre aux quelques 300 000 personnes vivant sur cette île et qui se sentent nigérianes dans l’âme. Jusque-là l’argument évoqué était la non ratification par le parlement du Nigéria, de la décision de la CIJ et des accords de Greentree. Un argument battu en brèche par les statuts de la CIJ qui imposent aux Etats membres, les décisions prises par elle. Pour donner raison au Cameroun la CIJ s’était appuyée sur plusieurs points dont deux plus importants. Le premier était que les frontières héritées de la colonisation devenaient de fait les frontières des pays issus des indépendances. Le deuxième point, Bakassi qui était un territoire non occupé, revenait au Cameroun en raison des accords Germano-britanniques de 1913. Par ces accords, l’Allemagne cédait Bakassi aux britanniques, qui eux même avaient colonisé le Cameroun anglophone. Aux indépendances, les britanniques héritaient de Bakassi qui lui-même devenait la propriété du Cameroun unie. Aujourd’hui pourtant, l’argument nigérian est que l’accord Germano Britannique qui donnait raison au Cameroun n’a jamais été signé et donc que Bakassi restait un territoire inoccupé. Les politiques de ce pays exigent après l’annulation de la décision de la CIJ, que soit organisé un référendum pour savoir si les populations voulaient rester ou non sous la gouvernance camerounaise. La classe politique nigériane est pourtant divisée dans cette affaire. Ils sont nombreux à penser que la preuve évoquée dans ce contexte n’est pas suffisamment pertinente et que la CIJ va la rejeter. Sur le terrain, la délimitation des frontières réalisée par la commission mixte des deux pays se poursuit et devrait s’achever d’ici la fin de l’année. Sur un tout autre plan, Goodluck Johnathan aura du mal à se situer, surtout que le président Biya du Cameroun, lui a proposé une exploitation commune du pétrole de Bakassi, et que le Nigéria se refuse à tout conflit avec son voisin qui est aussi son premier client et une ouverture certaine sur le marché d’Afrique centrale de près de 40 millions d’habitants . L’affaire est à suivre, le délai pour faire appel de la décision est fixé au 10 octobre prochain.
Vers un nouveau désaccord sur Bakassi entre le Nigéria et le Cameroun?
Les populations nigérianes reprochent au gouvernement de n’avoir pas respecté les accords de Green Tree, qui préconisait la garantie à moyen terme de certains acquis
Des populations vivant dans la péninsule de Bakassi aux larges des côtés camerounaises, et récupérées à l’issue d’une longue bataille judiciaire qui a opposé Cameroun et Nigéria, accusent aujourd’hui les autorités de Yaoundé de ne pas respecter les termes des accords de Green Tree, du lieu où a été paraphé la décision finale de la cour internationale de justice qui aura servi à départager les deux pays. Selon une information rapportée le 22 août dernier par un journal nigérian, ces populations d’origine nigériane se plaindraient par exemple de ce que le Cameroun a entrepris de rebaptiser des communautés sous d’autres appellations, lorsque ce ne sont pas des harcèlements dont ces nigérians restés à Bakassi font l’objet. Le journal Leadership dénonce notamment des bastonnades, des filets de pêches arrachés et aussi la collecte d’impôts exorbitants. « la localité d’Usaghaedeh town se nomme maintenant Isangele; Abana est aujourd’hui Jabana; Archibong s’appelle désormais Akwa 1 et Nwanyo, Akwa », explique un membre de la communauté nigériane vivant à Bakassi, selon des propos rapportés par le journal. Alors que dans les accords de Green Tree, le gouvernement du Cameroun s’était engagé à ne pas rebaptiser le nom des communautés nigérianes résidant dans la presqu’île, et aussi à garantir leur sécurité environnementale.
Derrière ces protestations sur leurs conditions, se cache en réalité une revendication d’autonomisation. « Je dois préciser que les accords de Green Tree n’ont pas été validés par notre parlement, et je pense pour ma part que compte tenu des souffrances que nous endurons depuis la décision de la cour internationale de justice, il serait intéressant qu’on nous demande de choisir si oui ou non nous voulons que nos communautés restent sous le joug du Cameroun. Il existe un comité en charge de suivre le développement de cette zone et selon des experts proches du dossier, les choses traîneraient encore parce que la mission de délimitation des frontières issues des accords de Green Tree n’est pas encore achevée, et donc il est difficile de l’évaluer. Pour les communautés nigérianes qui se plaignent aujourd’hui, les choses sont désormais claires. « Nous ne devons pas manquer de rappeler au monde de revoir cette décision qui porte un gros préjudice aujourd’hui à de nombreuses personnes, de même que nous ne devons pas désespérer de voir le Nigéria protéger nos droits dans cette affaire » a fait savoir le sénateur Otu, présenté comme le chef de file de cette nouvelle manifestation d’humeur à Bakassi. Côté officiel, aucun commentaire n’a filtré.
Les populations nigérianes reprochent au gouvernement de n’avoir pas respecté les accords de Green Tree, qui préconisait la garantie à moyen terme de certains acquis
L’annonce a été faite selon des médias nigérians par le président Goodluck Jonathan alors qu’il recevait Amadou Ali, envoyé de Paul Biya
Après le conflit frontalier qui a opposé dans la région de Bakassi le Cameroun au Nigéria, une nouvelle ère semble s’ouvrir sur la réalisation des objectifs communs. Selon des médias nigérians, le président Goodluck Jonathan a fait savoir lundi 14 mai dernier, qu’il « ferait le pas nécessaire pour exploiter avec le Cameroun les ressources pétrolières existantes dans la frontière commune » à leurs deux pays. Il donnait publiquement une réponse à Amadou Ali, le ministre d’Etat Camerounais chargé des relations avec les assemblées, et envoyé spécial dans le cadre de la poursuite des travaux entre le Cameroun et le Nigéria, pour la démarcation des frontières conformément aux termes de la résolution du conflit qui les a opposés durant près de 10 ans. « Nous devons prendre en considération la proposition que vous avez apportée et organiser une rencontre qui devrait permettre de discuter de manière pertinente sur la possibilité de pouvoir exploiter ensemble les ressources pétrolières à nos frontières communes », a fait savoir le président nigérian, selon des médias locaux. Selon des analystes nigérians, une telle éventualité serait de nature à faire affluer un maximum de capitaux étrangers dans la zone de Bakassi. Le président Goodluck Jonathan s’est aussi félicité du soutien du Cameroun face à la « menace terroriste » qui la touche dans sa partie nord, sans faire expressément référence au mouvement Boko Haram.
La partie camerounaise n’a pas fait de commentaire particulier sur cette éventuelle proposition du Cameroun, de joindre ses efforts avec le Nigéria pour l’exploitation du pétrole situé au niveau de leur frontière commune. Le ministre d’Etat Amadou Ali s’est contenté de dire à la presse nigériane que « le processus de démarcation devrait arriver bientôt à son terme, que le président camerounais témoignait toute sa sympathie aux civils nigérians, victimes d’actes de terrorisme survenus récemment dans leur pays ». Clairement on ignore le contenu exact de la proposition camerounaise et sa portée. Mais cette information intervient alors que le processus de démarcation de la frontière entre les deux pays, touche à sa fin. Selon des propos du docteur Mohammed Ahmed, le patron de la commission mixte frontalière côté nigérian, les travaux avancent à un rythme « appréciable ». « Une équipe sur le terrain et composée des représentants du Cameroun, du Nigéria et des Nations Unies, travaillent à finaliser le marquage de nos frontières. Elle a déjà travaillé sur 1900 kilomètres et d’ici la fin de l’année nous devrions avoir fini avec ce dossier », a expliqué le responsable nigérian. La proposition camerounaise participerait davantage de la stratégie. Bien que Bakassi soit aujourd’hui sous l’autorité camerounaise, les autorités doivent encore faire face à la menace des pirates qui sévissent dans la région. Une menace à laquelle le Cameroun tout comme le Nigéria, ne peuvent faire face tous seuls. Mettre ensemble les logistiques d’exploitation permettra à terme d’unir les forces face à la piraterie, mais aussi permettre de parvenir à de meilleures négociations de quote-part, face à de grands groupes pétroliers occidentaux et chinois.
Goodluck Jonathan, Président du Nigéria Africansuccess.org)/n
Le Secrétaire Général de l’ONU rencontrera ce mardi les deux délégations pour discuter des progrès du processus de démarcation frontalière
La réunion aura lieu au quartier général de l’ONU et sera principalement destinée à faire le bilan du travail de la Commission mixte Cameroun-Nigeria (CNMC). « Cette commission, établie par l’ONU, a pour but de parvenir à une démarcation de la frontière entre les deux pays voisins », a expliqué le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky dans un bulletin de presse quotidien. Amadou Ali, chef de la délégation camerounaise de la CNMC, et son homologue nigérian, Mohammed Bello Adoke, rencontreront Ban Ki-moon et son représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, Said Djinnit, qui préside la CNMC.
Lundi, un communiqué de presse de l’ONU a précisé que M. Ban allait encourager les deux parties à parachever leur accord, suite à leur promesse de finaliser la démarcation de leur frontière commune avant la fin de l’année 2012. Les efforts parrainés par l’ONU durant les dix dernières années pour résoudre pacifiquement le litige frontalier entre le Nigéria et le Cameroun représentent un travail exemplaire en matière de prévention des conflits, a ajouté le communiqué. Le Cameroun et le Nigeria sont jusqu’à présent parvenus à un accord en ce qui concerne plus de 1,700 km de frontière, sur les 1,950 km que compte leur frontière commune.
La CNMC a été établie en 2002 par l’ONU, à la demande du Cameroun et du Nigeria, afin de mettre en application la décision de la Cour internationale de la justice quant à la démarcation de la frontière. La Commission joue également un rôle de conseil dans les domaines humanitaire et socio-économique, ainsi qu’en matière de sécurité des populations le long de la frontière. La CNMC a récemment accéléré son travail, afin de parvenir à un accord de démarcation pour la célébration de son 10e anniversaire l’an prochain.
Ban Ki-Moon veut faire le point sur la démarcation frontalière entre le Nigéria et le Camerounwww.unspecial.org)/n
Le ministre de la communication a évoqué ces décès sans toutefois revenir sur les conditions exactes de la libération des otages
Ils auraient succombé à leurs blessures
Au cours d’un point de presse donné hier, jeudi 17 février à Yaoundé, le ministre Issa Tchiroma de la communication est revenu sur la libération des otages de Bakassi. Les otages ont été libérés par les forces de défense et de sécurité camerounaise. Le ministre n’indique cependant pas l’intervention était armée ou pas. Et n’évoque pas le versement éventuel d’une rançon. Il s’est attardé sur l’état de santé des victimes. 11 otages seulement ont été libérés sur les 13, 2 autres sont décédés. Pour les survivants, leur état n’est pas préoccupant. En attendant les visites médicales d’usage, toutes les personnes suscitées se portent relativement bien, à l’exception du gendarme Ngo’o Mebe, grièvement blessé, et de Madame Tubah Prescillia, infirmière victime d’une fracture et de troubles psychiques, mais dont les jours ne sont pas en danger, a expliqué le ministre de la Communication. Il a aussi ajouté : Le gouvernement de la République a en revanche la douleur d’annoncer le décès de l’adjudant chef major Mengue Jean Paul, commandant de la brigade maritime d’Akwa et du maréchal-des-logis Nguidjoé Emmanuel, en service au sein de ladite unité. Il s’agit, selon lui, de décès survenus au cours de la riposte menée au moment de la prise d’otages par les éléments de nos forces de défense et de sécurité accompagnant le sous-préfet. Cela porte à 4 le nombre de personnes décédées dans les attaques de Bakassi. Dans une déclaration précédente, le 9 février, le gouvernement avait annoncé la mort de deux personnes lors de l’attaque d’une gendarmerie, le commandant de brigade et un gendarme dans une autre attaque pirate dans la nuit du 06 au 07 février 2011 vers deux (02) heures du matin.
Des circonstances de libération non clairement présentées
Le ministre n’a pas confirmé l’information selon laquelle le gouvernement aurait plié aux exigences des assaillants. Le rapt de Bakassi avait été revendiqué par l’Africa Marine Commando. Dans une interview au magazine jeune Afrique, un des leaders déclarait que si leurs exigences n’étaient pas prises en compte, les exactions continueraient. Une déclaration suivie par l’annonce d’une nouvelle attaque. Des sources médiatiques parlent aujourd’hui du versement d’une rançon de près d’un milliard de francs CFA. Selon d’autres sources, le président Biya aurai aussi cédé à l’exigence de libération de certains prisonniers de l’organisation. Ces deux informations n’ont été confirmées par aucune source officielle. La péninsule de Balassi a été le théâtre de plusieurs attaques en moins d’une semaine. En plus des enlèvements du 6 février, un groupe armé avait pris pour cible une brigade de la gendarmerie à Mbonjo, tuant deux gendarmes, selon le gouvernement. Dans la nuit du 10 au 11 février, un militaire camerounais et un assaillant avaient été tués à Isangele (une localité de Bakassi), alors qu’une femme avait été blessée par une balle perdue, avait affirmé la source proche des services de sécurité sans que l’information soit confirmée officiellement. De même source, des négociations pour la libération des otages avaient été entamées après le retour le 8 février en urgence de Suisse du président camerounais Paul Biya.
Bakassi, au large du Cameroun et du Nigériajournal du Cameroun)/n