Code pénal: Maurice Kamto appelle à une nouvelle concertation sur quelques points

Par Pr. Maurice Kamto, Président National du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC)

L’Assemblée Nationale a adopté, le 22 juin 2016, la loi portant Code pénal ; le Sénat l’a adoptée à son tour le 28 juin. En principe, ce Code n’attend plus que sa promulgation par le président de la République pour s’imposer à tous.

Depuis que le projet de Loi N°989/PJL/AN portant Code pénal a été annoncé au Parlement pour la 2ème Session Ordinaire de juin de cette année, le pays tout entier est traversé par une déferlante de débats portant aussi bien sur la démarche suivie pour l’élaboration du projet de Code que sur sa signification politique, ainsi que sur certains de ses aspects techniques.

Ayant été au Gouvernement entre décembre 2004 et novembre 2011 comme Ministre Délégué auprès du Ministre de la Justice, Garde de Sceaux, et donc un des principaux acteurs de l’élaboration de la mouture du Code arrêtée en 2011, j’ai pensé qu’il était fidèle à l’esprit républicain et conforme aux principes déontologiques qui gouvernent les responsabilités que j’ai eues à assumer au sein de l’Etat, en particulier l’obligation de discrétion, de ne pas m’exprimer sur le projet de Code Pénal tant que le Parlement, instance où siègent les représentants de la Nation toute entière, n’avait pas encore adopté un texte final.

Je rappelle que la mise à jour du Code Pénal avait été confiée au Cabinet Conseil Brain Trust Consulting, dirigé par le Professeur Grégoire Jiogue, au terme d’un appel d’offre public lancé par le Ministère de la Justice, auquel avaient répondu plusieurs cabinets de conseil juridique et d’Avocats. Le Cabinet Brain Trust, dont nul n’ignore que j’avais été un des fondateurs en 1994, avait été sélectionné par la Commission de passation des marchés, dont je n’étais pas membre et alors du reste que j’étais absent du Cameroun.

Maintenant que le Président de la République est appelé à exercer son pouvoir régalien de promulgation, ou non, du texte adopté par les Députés et Sénateurs, et dont certaines de ses dispositions font couler beaucoup d’encre et de salive, il m’a paru légitime, au nom du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), de prendre la parole sur ce Code.

D’emblée, le MRC lance un appel au Chef de l’Etat afin que, usant de ses prérogatives constitutionnelles, il demande au Parlement une seconde lecture du Code Pénal, ouvrant ainsi la voie à un dialogue avec les différentes parties prenantes sur les dispositions litigieuses.

Sur la mouture du Code arrêtée en 2011, il faut rappeler que sous ma supervision, celle-ci était le résultat d’un travail collectif acharné, impliquant la Cour Suprême, les Cours d’Appel, en particulier celle du Centre, l’Administration pénitentiaire, les Avocats par l’intermédiaire du Barreau, les Notaires, les Huissiers de Justice, par le truchement de leurs Bureaux respectifs, avait fait l’objet d’une large concertation avec diverses autres administrations et les acteurs de la société civile. C’est au terme d’un séminaire de validation tenu à l’Hôtel Mont Fébé, à laquelle je n’avais pas pris part car je venais de démissionner du Gouvernement, que cette mouture avait été adoptée. Dans ladite mouture, l’enrichissement illicite et la non-déclaration des biens et avoirs, prévue par l’article 66 de la Constitution, étaient criminalisés.

S’agissant de la filouterie de loyer, cette infraction fut introduite sur proposition, face aux difficultés quasi insurmontables auxquelles était confrontée notamment la Société Immobilière du Cameroun (SIC) pour recouvrer des loyers impayés parfois depuis plus d’une décennie, alors qu’elle doit réinvestir dans la construction pour contribuer à la résorption de l’immense déficit de logement dans le pays.

L’objectif ultime était donc de susciter et d’encourager l’investissement dans l’habitat locatif afin de densifier l’offre de logements, et donc de faire baisser les coûts des loyers parfois prohibitifs.

Toutefois, s’il paraît judicieux de protéger les propriétaires et autres promoteurs immobiliers à cette fin, il est important d’être à l’écoute des Camerounais sur la question, comme sur toutes autres. En particulier, la recherche d’un équilibre entre la nécessité pour les propriétaires de rembourser les emprunts faits pour réaliser les logements et de jouir du fruit de leurs efforts, d’une part, et la recherche d’un approche humaine de l’insolvabilité des locataires, d’autre part, doit être au c ur de la disposition sur la filouterie de loyer.

S’agissant d’éventuelles disparités linguistiques entre les versions anglaise et française, de hauts magistrats anglophones et francophones, ainsi que le Bâtonnier de l’époque, Me Eta Bessong, anglophone, ont participé à tout le processus d’élaboration de projet de Code Pénal, pendant tout le temps dont j’avais la charge. Je suis convaincu, qu’au cas où de telles disparités seraient réelles, un comité linguistique de juristes spécialisés pourrait aisément harmoniser les deux versions, afin d’éviter des difficultés d’application.

Yaoundé, le 29 juin 2016.

Pr. Maurice Kamto, présiden national du MRC
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Cameroun : un meeting du MRC interdit à Bertoua

Cette rencontre prévue le samedi 30 avril dernier à Bertoua dans la région de l’Est, a été interdite par les forces de l’ordre

Le meeting du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), parti de l’opposition, ne tiendra pas son meeting dans la ville de Bertoua ce samedi 30 avril comme initialement prévu.

Des gendarmes, militaires et policiers en armes, ont en effet interdit aux cadres et militants dudit parti de tenir la rencontre. Les forces de l’ordre ont débarqué à la place des fêtes de la capitale de la région du soleil levant (lieu où devait se dérouler le meeting, ndlr) pour demander aux militants venus de Yaoundé et d’autres villes du Cameroun de « prendre immédiatement le chemin du retour ».

Ces même forces de l’ordre avaient déjà bloqué certains cadres du parti, dont le président Maurice Kamto à l’entrée de la ville de Bertoua.

« Maurice Kamto, le président national du Mrc, et sa délégation composée de maitre Simh 3e vice-président, Alain Fogue, trésorier national, Kamdem Christophe responsable régional du parti pour l’est, sont bloqués à 5 km de Bertoua », avait annoncé vendredi Joseph Thierry Okala Ebodé, Secrétaire national adjoint du MRC, chargé de la formation et de l’organisation.

La ville de Bertoua, totalement militarisée précise-t-il, est « interdite d’accès aux militants du MRC », qui se sont réduits, à rejoindre leur siège à pied.

D’après nos sources, Maurice Kamto qui a finalement pu rallier la ville, s’est tout de même adressé à ses militants à Bertoua au siège du Mrc sous la haute surveillance du dispositif sécuritaire.

Aucune interpellation à signaler et aucune violence physique n’a été enregistrée jusqu’à présent.

Pour l’instant, on ne connait pas pourquoi le meeting a été interdit par les forces de l’ordre. Mais selon certaines informations, le Gouverneur de la région de l’Est devait clôturer sa tournée dans le Lom-et-Djerem par la Place des fêtes. C’est la raison pour laquelle « le meeting de Mrc ne pouvait se tenir à ce lieu ».


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Fête du travail 2016: message du MRC aux travailleurs camerounais

Par Maurice Kamto, président National du MRC.

Chers travailleuses et travailleurs du Cameroun, mes chers Compatriotes,

Vous allez célébrer, dans quelques heures, la 130ème édition de la journée internationale du Travail. Elle est placée cette année sous le thème «Responsabilité Sociale des entreprises et des syndicats pour le travail décent». Le terme «travail décent» était déjà présent dans le thème de l’année dernière. Mais au cours de l’année écoulée aucun signal positif n’a été donné pour l’amélioration des politiques du travail décent.

Le Cameroun étant signataire de la convention internationale pour la protection des droits de l’homme, le droit de travailler pour tout camerounais fait partie des droits de l’homme. Malheureusement, trouver et garder un emploi aujourd’hui au Cameroun, relève pour certains, de l’extraordinaire, pour d’autres de la chance, et pour bien d’autres encore, d’un coup de pouce donné par une connaissance, la corruption ayant gangréné les différents processus de recrutements.

Il est de la responsabilité première du gouvernement de notre pays de mener des politiques imaginatives, cohérentes et engagées pour lutter contre le chômage chronique des forces vives de la nation, en particulier celui des jeunes, mais aussi d’amener les entreprises et toutes les parties prenantes, dont les syndicats, à prendre conscience de leur propre responsabilité en matière d’offres d’emplois durables et de défense des intérêts des travailleurs.

Le développement durable et la responsabilité sociétale des entreprises sont aujourd’hui au c ur des préoccupations à l’échelle mondiale. Le développement durable est un développement qui permet aux entreprises de satisfaire leurs besoins présents, sans toutefois compromettre la satisfaction des besoins des générations futures, car nous sommes responsables aujourd’hui de ce qu’il leur arrivera demain. La responsabilité sociétale des entreprises est quant à elle, la prise en compte par chaque entreprise de l’impact de ses activités sur son environnement interne et externe.

Le Cameroun ne peut rester en marge de ces préoccupations. Concrètement, le développement durable exige, dans le domaine des forêts par exemple, que pour chaque arbre coupé par une entreprise, nationale ou étrangère, celle-ci ou l’organisme public en charge de la gestion du secteur forestier replante au moins un autre arbre. Sur le plan social, les entreprises doivent garantir à leurs employés des meilleures conditions de travail, impliquant des salaires acceptables et l’équité salariale, le respect de la dignité des travailleurs, le développement d’un climat de travail propice à la créativité, la promotion de l’égalité hommes-femmes dans l’emploi, la santé et la sécurité au travail.

Le MRC est conscient que dans le contexte d’une économie globalisée, où les entreprises camerounaises, jeunes et de petites tailles, doivent faire face à une rude concurrence avec de faibles ressources, leurs marges de man uvre sont limitées. Mais tous les efforts doivent être faits afin que les employés, se sentant à l’aise dans leur entreprise, contribuent de façon optimale au développement de celle-ci. Faut-il rappeler que sans les travailleurs, il n’y a pas d’entreprise viable. C’est pourquoi une attention particulière à leurs préoccupations est nécessaire.

Par ailleurs, toute entreprise citoyenne doit, de nos jours, être préoccupée par le souci de respecter et de protéger l’environnement, en particulier contre différentes formes de pollution. La bonne gouvernance exige, entre autres, l’implication des membres des conseils d’administration et des représentants des employés dans la marche de l’entreprise. Sur ces deux sujets, nos emprises ont certainement des efforts à faire. Mais il y a va de leurs intérêts, car si la pollution découlant par exemple du non traitement des déchets industriels peuvent rapporter quelque profit aux entreprises polluantes à court terme, à moyen et à long terme elle constitue un fardeau pour lesdites entreprises autant que pour la collectivité nationale, notamment pour les problèmes de santé publique qu’elle génère. Pareillement, une mal gouvernance de l’entreprise caractérisée par l’opacité et une gestion familiale ne permet pas à toutes les parties prenantes d’apprécier et d’accepter les justes efforts qu’elles doivent fournir pour le progrès de l’entreprise, ou pour la sauver en cas de difficulté.

L’intégration de la responsabilité sociétale et sociale au sein de nos entreprises permettra à celles-ci de prendre en compte leurs différentes parties prenantes (dirigeants, employés, syndicats, fournisseurs, clients, administration, communautés culturelles, concurrents..etc.), et de mieux cerner les intérêts de chacune d’elles, afin de rechercher un équilibre entre ces différents intérêts, mais aussi de faire des entreprises des acteurs importants d’un développement durable. Il ne s’agit pas d’une affaire des entreprises des pays développés. C’est l’affaire de toute entreprise qui est non seulement un lieu de production de richesse, mais aussi un lieu de vie.

Les syndicats doivent jouer à cet égard leur rôle de vigile des valeurs d’entreprise et des valeurs sociales et collectives dans l’intérêt primordial des travailleurs qu’ils représentent. Ils ne sont pas des partis politiques. Ils ne sont pas au service du parti au pouvoir. Rien ne peut justifier qu’un syndicat adresse une motion de soutien à un chef de parti politique, fût-t-il Président de la République.

Au moment où nos entreprises font face à de nombreux défis, et que les travailleurs camerounais ont de multiples problèmes non réglés, tels que le renouvellement des conventions collectives, la caisse de retraite, les avancements, la sécurité d’emploi, et j’en passe, il est mal venu de voir les syndicats se disperser sur des questions qui ne concernent pas la défense des intérêts de leurs adhérents. Un syndicat qui se respecte constitue un bouclier pour les travailleurs de son secteur professionnel.

Chers travailleurs, mes chers compatriotes,

Depuis son lancement en 2012 dans la douleur, le MRC a à c ur l’intérêt des travailleurs, et n’a cessé de se faire l’avocat de la création et de la sauvegarde des emplois durables. La politique économique prônée par le MRC favorise l’innovation et la créativité, la formation sur mesure en fonction du marché du travail, des perspectives de l’économie nationale et internationale et des aptitudes des apprenants. Pour présenter cet ambitieux programme économique aux populations camerounaises, le MRC a lancé la «Caravane de la Renaissance» qui a démarré en novembre 2015 à Bafoussam, malgré les intimidations du régime en place, et qui se poursuivra inexorablement dans toutes les régions du pays en dépit de l’acharnement visant à nous empêcher d’aller au contact de nos compatriotes et de nous adresser à eux.

Les comportements irresponsables de certaines autorités de l’Etat mettent le Cameroun sur une mauvaise pente qui fait peser une menace sérieuse sur la paix et la stabilité de notre cher pays.

En dépit du harcèlement, des brimades, des tracasseries et des actes de violences inacceptables contre nos militants, nous ne donneront pas à ceux qui, tapis dans l’ombre conduisent ces actes honteux qui ruinent l’image de notre pays, l’occasion d’atteindre leurs objectifs que nous connaissons fort bien. Le MRC continue de plaider pour une révision consensuelle de notre code électoral, qui seule peut garantir une période postélectorale sans contestations. Il continuera d’ uvrer pour une alternance pacifique, par les urnes dans notre pays.

Nous n’avons jamais eu le moindre doute qu’avec l’engagement du peuple camerounais, nous y parviendrons. C’est pourquoi, comme à chaque occasion, je vous exhorte à aller massivement vous inscrire sur les listes électorales. Les travailleurs soucieux d’avoir des emplois stables et décents, un avenir pour leurs enfants et un pays prospère où règne une concorde bâtie sur la confiance, doivent le faire savoir le moment venu dans les urnes.

Bonne fête du travail!
Vive les Travailleurs camerounais!
Vive le Cameroun!


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Un agrégé de droit accuse Maurice Kamto et Kah Walla de vouloir provoquer une « insurrection populaire »

Pour le Pr Jean Gatsi, le président du MRC et la présidente du CPP seraient « incapables de gagner des élections par les urnes »

La polémique enfle sur les réseaux sociaux, s’agissant notamment de Facebook, depuis la publication, le 10 avril dernier d’un coup de gueule sur la page du Pr Jean Gatsi, agrégé des facultés de droit et enseignant à l’université de Douala.

L’universitaire accuse en effet le Pr Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC); et Edith Kah Walla, leader du Cameroon People’s Party (CPP) – deux partis politiques d’opposition – de vouloir créer « une guerre civile » au Cameroun, non sans les qualifier aussi de « traîtres ».

« Edith Kah Wallah, Présidente du CPP a été chassée du SDF (Social Democratic Front, ndlr) pour insubordination. Maurice Kamto a été ministre délégué à la justice pendant 7 ans (2004 – 2011, ndlr). C’est à ce titre qu’il a juridiquement conçu ELECAM (organisme en charge de l’organisation des élections au Cameroun, ndlr) qu’il critique aujourd’hui. Les deux loubards de l’extrémisme doivent donc leur existence politique, respectivement à John Fru Ndi (leader du premier parti politique d’opposition, ndlr) et Paul Biya (président national du RDPC, parti au pouvoir, et président de la République du Cameroun, ndlr). Ils ne sont pas reconnaissants et cherchent la mort à ceux qui les ont créés. Ce sont donc des traîtres. Incapables de gagner des élections par les urnes, ils veulent instaurer un climat de terreur propice à une insurrection populaire. Pour ce faire, ils refusent de se soumettre aux lois de la République. N’acceptons pas qu’ils instaurent la guerre civile dans notre beau pays », écrit le Pr Jean Gatsi. Sa publication, au 28 avril 2016, a déjà suscité près de 100 commentaires dont ceux de militants du MRC.

« Cher Monsieur, ostentatoirement Professeur Agrégé International Titulaire Jean Gatsi, vous faites des allégations mensongères, et comme vous ne pouvez en produire des éléments de preuves, votre soliloque infâme est « je dis la vérité ». Shameful. On sait déjà ce qui anime, ce qui vous excite. Rassurez-vous, le Prince Malko Linge vous observe, quoique vous fassiez, où que vous soyez. Avant que vous ne soyez incapable de produire la vérité du fait diffamatoire, et avant que le coq n’ait chanté dans vos parages, vous aurez changé de veste trois fois! », réagit Sosthène Médard Lipot, l’un des responsables du MRC.

La page Facebook du Pr Jean Gatsi, intitulée « Professeur Agrégé International Titulaire Jean GATSI », lui a valu bien des railleries après sa publication. « Gatsi le seul au monde qui affiche le titre d agrégé international sur son profil. Cela traduit une grande envie de reconnaissance. Comme si ça ne suffisait pas, au lieu que notre agrégé nous fasse une lecture transversale du projet de société de deux hommes politiques, le voilà dans des incantations qui n’apportent rien au débat politique. Il prône la reconnaissance aux père qui aurait fabriqué les deux personnes », réagit un internaute.

L’universitaire n’hésite pas à répondre, affirmant: « Dites ce que vous voulez mais les faits sont têtus (…) tous ont été avec le RDPC. Mais dans ce cas particulier, je m’insurge contre l’ingratitude caractérisée d’un homme. Et d’ajouter: « Les traîtres savent tous le sort qui leur est réservé ».

Le MRC, créé en août 2012, a obtenu un député (sur 180) lors des dernières élections législatives organisées au Cameroun en 2013. Le parti avait dénoncé de nombreuses irrégularités à ces élections. Depuis lors, le parti d’opposition plaide pour une modification du Code électoral. Dans le cadre du dit plaidoyer, le MRC voudrait entre autres: l’instauration du bulletin unique, une élection présidentielle à deux tours, la réforme d’Elecam, dans sa composition, en y incluant les représentants des partis politiques.

Maurice Kamto, président du MRC
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Démissionnaire du SDF en 2010, Edith Kah Walla a été élue présidente du CPP en avril 2011 avant de se présenter la même année à l’élection présidentielle, récoltant 0,7161% de voix lors de ce scrutin. Deux ans plus tard, son parti ne sera pas plus chanceux lors des élections législatives, s’en sortant sans député.

Le CPP, le MRC et deux autres partis politiques d’opposition ont été interdits de tenir une conférence de presse le 29 mars 2016 à Yaoundé – sous le prétexte que cette dernière n’avait pas été déclarée auprès de l’autorité administrative.

Les quatre partis politiques, dans le cadre d’une coalition baptisée «Stand up for Cameroon» ont décidé de lancer les « vendredis en noir », invitant par là les populations à se vêtir de noir chaque vendredi pour revendiquer l’accès à des services sociaux de base (eau, électricité, santé) et dénoncer toute tentative de modification de la Constitution en vue d’une présidentielle anticipée avant 2018. Démarche qui vexerait le Pr Jean Gatsi.

Kah Walla, présidente du CPP
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Communiqué du MRC sur l’horreur insoutenable survenue à l’Hôpital Laquintinie de Douala

Par le Pr. Maurice Kamto, Président National du MRC

Communiqué du MRC sur l’horreur insoutenable survenue à l’Hôpital Laquintinie de Douala, le 12 mars 2016

Depuis le samedi 12 mars 2016, la conscience humaine est profondément choquée par les images insoutenables d’une dame qui, selon certaines sources médiatiques, se dénommerait madame Koumate Monique, entrain d’être «opérée» à même le sol dans l’enceinte de l’hôpital Laquintinie par une autre dame qui serait une de ses relations. Il s’agirait d’un geste de désespoir visant, semble-t-il, à sauver les jumeaux que portait la malheureuse madame KOUMATE abandonnée à elle-même.

Sous réserve des enquêtes administratives et judiciaires qui s’imposent et que nous souhaitons diligentes, le MRC observe que ce drame illustre une nouvelle fois le mépris que ceux qui nous gouvernent ont pour la vie des Camerounais en général, et pour celle des femmes et des mères en particulier. L’évènement s’est déroulé au sein d’un hôpital, c’est-à- dire là où l’on doit sauver les vies ! Ce drame, qui n’est malheureusement pas isolé survient au lendemain de la Journée mondiale de la femme, Journée au cours de laquelle le régime a détourné les femmes de leurs vrais problèmes, parmi lesquels le droit de donner la vie en toute sécurité dans les hôpitaux, pour leur imposer un grossier appel à la candidature de M. BIYA. Ce cas, sans précédent dans la manière dont il s’est passé, impose que les responsabilités soient établies le plus rapidement possible et que les coupables soient punis de façon exemplaire.

Au-delà de ces sanctions attendues pas le Camerounais, le MRC appelle le Gouvernement à organiser une concertation nationale avec les professionnels de la santé pour diagnostiquer et proposer des solutions adéquates aux problèmes multiformes qui font de nos hôpitaux des mouroirs, des lieux où la souffrance du malade et la douleur des parents et de proches n’émeuvent plus, où l’empathie a disparu. Tout ne peut se ramener à l’argent. Nous devons nous ressaisir et rétablir dans notre société les valeurs essentielles telles que la fraternité et la compassion.

Les dirigeants du pays doivent faire l’effort de se rapprocher de la réalité de la vie quotidienne de leurs compatriotes: les Camerounais vivent dans la hantise d’être contraints par la maladie à se rendre à l’hôpital, parce qu’ils ont plus de chance d’y trouver la mort que des soins adéquats. L’insécurité sanitaire du pays alourdit le contexte général d’insécurité qui s’est aggravé récemment par la psychose provoquée par certaines informations distillées dans l’opinion. Les discours lénifiants des pouvoirs publics sur les performances de nos formations sanitaires et les explications malheureuses sur chaque insuffisance révélée sont mis en échec par les réalités des tragédies hospitalières qui remplissent les rubriques des faits divers dans les médias.

Il est temps d’agir concrètement, à travers une réforme en profondeur de notre système national de santé. Le MRC a proposé à plusieurs reprises, notamment l’instauration dans notre pays d’une assurance santé au taux modulé en fonction du niveau des revenus qui permettrait la prise en charge par le système public des soins de santé de base, la gratuité du traitement de certaines affections ainsi que de la césarienne. Mais nos dirigeants n’ont rien à faire des propositions, quand de surcroît elles viennent des « opposants », considérés au mieux comme des traîtres, au pire comme des ennemis.]

A la famille de madame KOUMATE Monique, confrontée aux affres de cette scène insoutenable, j’adresse les sincères condoléances du MRC, auxquelles j’associe les miennes propres.

b Yaoundé, le 13 mars 2016.

Pr. Maurice Kamto, présiden national du MRC
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Kamto: « Reste au pouvoir celui que le peuple camerounais veut »

Par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC)

«À tous ceux qui se sont rendus coupables du crime odieux qui a conduit à la tragédie inqualifiable qui a ensanglanté notre pays, je vous demande de leur pardonner et de leur donner l’arbre de la paix; parce que nous travaillons à l’avènement d’un Cameroun uni, rassemblé.

Non, ne reste pas au pouvoir qui veut. Non, ne reste pas au pouvoir qui peut. Reste au pouvoir celui que le peuple camerounais décide… Décide de soutenir, de porter son combat contre toutes les forces extérieures ou internes, contraires à son émancipation. Et je vous fais confiance pour que la date venue, vous choisissiez librement quel leader vous voulez pour diriger ce pays.

Nous vivons sous une dictature inqualifiable. Non, ce n’est pas la dictature du lion, qui rugit et fait peur. Parce que le lion est immense et s’il fait peur vous pouvez alerter le village pour vous aider à le chasser. Non la dictature que nous vivons au Cameroun, si je voulais utiliser un grand mot, je dirais c’est une dictature reptilienne. C’est-à-dire plus simplement la dictature de serpent, qui vous mord au talon pendant que vous causez à votre voisin, et votre voisin réalise seulement que vous êtes tombé raide mort. Il ne s’en aperçoit pas. Il y a une dictature rampante au Cameroun, que personne ne voit.

Qui peut empêcher un parti politique de se réunir non seulement sur la place publique, mais dans les salles. Ça c’est la dictature. Mais elle est ingénieuse. Nos frères, qui ont la charge de conduire le pays, au lieu de mettre leur intelligence et leur talent à combattre le chômage des jeunes, le Cancer qui mine la jeunesse Camerounaise, mettent leur ingéniosité à inventer les pièges pour empêcher les autres de s’adresser à vous ».

Maurice Kamto, président du MRC.
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Maurice Kamto annonce le lancement d’une campagne en vue de la présidentielle 2018

Ladite campagne, dans le même esprit que «Tournons la page», qui a conduit à l’interpellation du président de Dynamique citoyenne, sera axée sur la révision du Code électoral

Le Cameroun court-il le danger de connaître une crise post-électorale au lendemain de la présidentielle de 2018? Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), un parti politique de l’opposition, estime que c’est possible, du moins en l’absence d’un certain nombre de conditions, notamment la révision du Code électoral. Raison évoquée par le président du MRC, le Pr. Maurice Kamto, dans une tribune publiée ce mercredi dans le quotidien privé Le Jour, pour annoncer le lancement de la campagne: «Sauvons la paix au Cameroun en exigeant dès maintenant la réforme du Code électoral, pour des élections libres, transparentes et démocratiques!». Cette campagne, souligne-t-il, respectera «les procédures administratives en vigueur en matière de réunions et de manifestations publiques».

«Cette campagne débutera bientôt à travers le pays, par une sensibilisation du grand public sur l’urgence de la réforme du code électoral actuel dont on sait qu’il est conçu simplement pour garantir au régime RDPC de s’éterniser au pouvoir, malgré son large rejet par le peuple écrasé par la pauvreté et le désespoir», explique le président du MRC.

«Le système électoral camerounais est mauvais, Elecam dont une écrasante majorité des membres est du RDPC ou lui doit tout, se soumet servilement au pouvoir. Ceux de ses membres issus de la société civile ont depuis oublié leur combat démocratique en raison des douceurs dont le pouvoir sait si bien les gratifier. Les quelques dispositions du code électoral qui pourraient limiter les fraudes lors des consultations ne sont pas respectées alors que plusieurs articles dudit code rendent tout simplement impossibles des élections justes, transparentes et équitables. Ce Code fait courir à notre pays un grand danger lors des prochaines consultations», critique Maurice Kamto.

La sortie médiatique de M. Kamto fait suite à l’interpellation, le 15 septembre 2015 à Yaoundé, de certains membres du réseau Dynamique citoyenne dont son président, Jean-Marc Bikoko, président de la Centrale syndicale du secteur public.

Ces derniers s’étaient réunis en atelier au Palais des sports de Yaoundé à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la Démocratie. Dynamique citoyenne se réunissait également pour annoncer le lancement de la campagne «Tournons la page!», pour une «alternance démocratique». Le Cameroun est gouverné depuis le 06 novembre 1982 par Paul Biya, régulièrement élu cependant depuis 1992.

Les organisateurs de l’événement tenu le 15 septembre 2015 au Palais des sports ont été interpellés pour n’avoir pas, selon le discours officiel, reçu une autorisation administrative. Certains d’entre eux sont actuellement en détention dans une cellule du Groupement mobile d’intervention (GMI), une unité spéciale de la police.

«Par expérience, le MRC sait que dans notre pays, pour toute organisation qui ne travaille pas pour la perpétuation du régime au pouvoir, il ne suffit pas de déposer dans les formes et dans les délais légaux une déclaration de réunion publique ou une demande d’autorisation d’une manifestation publique pour être assuré de la dite manifestation en toute quiétude», confie l’ex-ministre délégué auprès du vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Garde des Sceaux (2004-2011).

L’agrégé de droit indique que son parti ne se laissera pas «impressionner» «par le message que le pouvoir a tenté de passer à travers l’embastillement de Jean Marc Bikoko et de ses camarades».

«Nous sommes tous des Jean-Marc Bikoko, François Fogno Fotso et les autres!», affirme Maurice Kamto.

Pr. Maurice Kamto.
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Cameroun: message d’alerte à Maurice Kamto, candidat déclaré à la présidentielle de 2018

Par Jean Claude Ndjamen, journaliste/écrivain

Mon cher compatriote par ailleurs professeur émérite,
je souhaite vous dire dans la foulée de votre tournée annoncée en Europe en vue de rencontrer la diaspora camerounaise que vous devez intégrer à jamais une formule que j’emprunte volontiers à mon frère et confrère Abdelaziz Moundé avec qui je discutais cet après-midi à savoir que « DIEU EST AU CIEL, ETOUDI SUR TERRE ». Cette formule est désormais et le sera davantage pour tous les autres candidats à la magistrature suprême au Cameroun la clé du choix des Camerounais qui aspirent désormais à une démocratie à bien des égards loin d’une parodie. (J’emprunte cette expression magistrature suprême à bons escient à mon cher confrère aîné Charles Ndongo qui mieux que quiconque a su pendant tant d’années attacher cette station présidentielle à un seul homme: celui du 6 novembre 1982, Paul Biya).

La chance du Cameroun c’est qu’il n’aura eu en dehors de Dieu, pardonnez du blasphème que deux « dieux » Amadou Ahidjo et Paul Biya qui l’un pendant 22 ans et l’autre depuis 32 ans et toujours en activité ont été considérés comme la lucarne, la boussole du pays. Leurs limites sont connues qui n’en font plus des saints or Dieu est saint et tout-puissant. L’un a connu l’exil, mis à l’écart par son propre successeur, l’autre règne et régnera encore mais pas éternellement parce que simplement humain, le poids de l’âge ne trompe pas. La cacophonie gouvernementale qu’une certaine presse camerounaise étale de plus en plus démontre à souhait que le patron a perdu un peu de vigilance. Ceci me rappelle un voisin qui dans un quartier de Deido où je passais des vacances chez ma s ur aînée (paix à son âme) était craint par tous les enfants.

Tous les parents faisaient appel à ce dernier pour mettre de l’ordre chez eux, sanctionner les enfants entêtés et paresseux jusqu’au jour où ses plus jeunes enfants et ses petits-enfants commencèrent à jouer aux cartes ( communément appelé « Djambo » au Cameroun) Dans sa propre maison où entraient par ailleurs désormais filles et garçons à souhait jusque dans les chambres sous ses yeux, il s’écria un jour me dit un ami qui fréquentait le lieu: « Le lion est mort » Il était encore pourtant vivant et vécu encore très longtemps. Il rugissait de temps en temps mais ne mordait pas et ne faisait peur à personne. Mais ses grands enfants en tiraient parti etc. Ça nous rappelle d’ailleurs un certain discours de fin d’année sans effet depuis lors.

Professeur, y voyez-vous un lien avec mon message d’alerte? Non ça n’est pas évident et je vous le concède. Mais c’est juste pour vous dire que si vous comptez rencontrez la diaspora comme Paul Biya rencontre la diaspora tirée sur le volet par ses services, l’exemple des 23 camerounais de France par lui reçus il y a juste deux années si mes souvenirs tiennent parmi lesquels mon cher confrère Abdelaziz Moundé, ne vous méprenez pas sur les résultats d’un tel voyage. Aucun succès n’en sortirait.

Le Cameroun a désormais besoin d’un président proche du peuple. Au pays comme à l’étranger, rencontrer les Camerounais c’est rencontrer les Camerounais de toutes les couches sociales, de toutes les horizons, de façon populaire, c’est construire avec eux en le sachant d’eux un projet qu’ils auront inspiré etc. Ni John Fru Ndi, Adamou Ndam Njoya ont bien rencontré la diaspora mais quelle diaspora?

La politique ne peut plus se faire en Afrique et notamment au Cameroun comme avant avec un homme providentiel, le sauveur, un « dieu », père de la nation, chef suprême de tout, guide éclairé, don de Dieu. Cette pratique a vécu.

Vous êtes parmi les meilleurs camerounais de votre génération et de votre spécialité, si vous vous battez pour un Cameroun meilleur, pour la démocratie et le développement de ce pays, l’une des alternatives qui devra inspirer l’alternance sera sans aucun doute la capacité du président à n’être plus qu’un « dieu ». Il devra être simplement être le premier citoyen disposant de droits mais surtout de devoirs. Cela suppose humilité, écoute, pas d’arrogance et surtout une équipe qui sache de quoi on parle. Les instructions doivent venir de vous sur la manière dont vous souhaitez rencontrer les Camerounais et vos collaborateurs jugés sur les résultats. On a assez entendu que le président est bon et l’entourage mauvais sauf quand il choisit Roger MILLA et que les résultats sont flatteurs.

Vous en souhaitant bonne réception, j’ai l’honneur monsieur le président du MRC de vous suggérer comme à tous les leaders politiques cette voie. Personne ne gagnera les élections au Cameroun sans alliance face à un système installé; je parle d’alliances politiques autour des valeurs simples loin de celles qu’on a subies. Nous nous battons contre le structurel actuel et non contre des hommes quels qu’ils soient. Le combat restera intact s’il n’y a pas de changement structurel dans notre pays. Les Camerounais seront respectés, ils devront l’être par l’homme qu’ils choisiront pour les servir et non pour qu’ils le servent.

Très respectueusement.


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Les raisons du triomphe de Maurice Kamto à Bruxelles

Par Jean-Marie Moukam

La diaspora Camerounaise de l’Occident a souvent été considérée par le pouvoir de Yaoundé comme un conglomérat d’opposants malfamés, incultes, incapables de s’intégrer au Cameroun et qui dorment dans les caniveaux en Europe.

C’est, cette population très souvent abandonnée à elle-même et marginalisée à dessein par le régime de Yaoundé que le professeur Maurice Kamto s’est donné du temps pour rencontrer, écouter, conseiller, renseigner.

La première étape de ce périple fut Bruxelles du 05 au 07 juin2015. Avant la grande conférence prévue pour le samedi 06 juin 2015, l’enseignant de Droit et président du MRC est allé à la rencontre des Camerounais de la Rue Heyvaert le vendredi 05 juin 2015.

Pour la petite histoire, c’est la fameuse rue où Kontchou Kouomegni fut hué par les Camerounais lors de son dernier passage à Bruxelles le 13 septembre 2013.

Quoi qu’il en soit, la présence de Maurice Kamto à la rue Heyvaert s’est vite répandue comme une trainée de poudre. S’ensuivit donc un déferlement de Camerounais sortis de toute part qui a envahi la célèbre artère de la capitale Belge. Si pour certains ce fut une occasion pour lui serrer la main, d’autres par contre sollicitaient des photos et en profitèrent pour l’entretenir sur divers sujets.

Fidèle à l’humilité qu’on lui connait, le professeur Maurice Kamto s’est donné la peine de consacrer à chacun de ses compatriotes le temps qu’il fallait.

Entre les encouragements et les messages de réconfort , l’émotion était à son paroxysme et c’est un peu la mort dans l’âme , au bout de trois heures d’étreinte avec une diaspora jadis abandonnée à elle-même et visiblement réconfortée que l’illustre enseignant dû prendre congé non sans lui avoir expliqué la place prépondérante qui est la sienne dans le devenir du Cameroun.

Là où Paul Biya s’est déplacé en avril 2014 dans le cadre du 4ème sommet Union Européenne-Afrique avec des centaines de policiers, des services de renseignements et que sais-je encore pour tenir les Camerounais du CODE et du CCD à bonne distance, Maurice Kamto y évoluait en terrain conquis avec un bain de popularité jamais témoigné avant à un autre homme politique.

Le point d’orgue de cette rencontre fut l’auditoire H 2215 (d’une capacité de 300 places) de l’Université Libre de Bruxelles où les Camerounais se sont massivement rendus pour un échange interactif des aspects importants de son positionnement politique.

Ils sont médecins, pharmaciens, étudiants, échevins, conseillers communaux, commerçants, chefs d’entreprises, banquiers .ces Camerounais de Belgique qui ont répondu présent à l’appel du professeur Maurice Kamto.

S’exprimant alternativement dans un anglais impeccable puis en français, le public présent fut émerveillé par son aisance et sa parfaite maîtrise des sujets économiques, sociaux, politiques et culturels qui minent le Cameroun.

L’homme de Droit de s’est pas contenté d’agrainer le chapelet des maux qui minent le Cameroun. Il a également proposé des solutions pour mettre définitivement le Cameroun sur les rails de la modernité.
Que dire des applaudissements nourris qui ponctuaient chacune de ses interventions? Le maître des cérémonies (le très volubile Elie Kadji) fut très vite débordé par une foule en liesse qui visiblement conquis par la pertinence des explications du professeur a spontanément entonnée l’hymne national.

Le Cameroun renaissait de nouveau. La récurrence des applaudissements était si fréquente qu’elle attira de nombreux étudiants étrangers présents sur le campus qui virent découvrir cet homme qui était porté en triomphe par une foule en extase.

Si Mouangue Kobila avait été là, il se serait certainement étouffé dans son venin en voyant l’étendue de la considération et la popularité dont jouit le professeur Maurice Kamto au sein de la diaspora Camerounaise de Belgique.

Si Paul Biya détient pour l’instant le pouvoir, le professeur Maurice Kamto a l’opinion avec lui et rien ni personne ne pourra arrêter sa marche vers Etoudi en 2018.

L’histoire est en marche et elle est irréversible. Des officines du mal et du chaos tapies dans l’ombre à Yaoundé peuvent toujours mandater certains pseudo-intellectuels malfamés (suivez mon regard) pour essayer de ternir l’image de Maurice Kamto. De toutes les façons, c’est peine perdue. Le moment venu, le troupeau saura reconnaître son berger.


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Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun en ordre de bataille au Canada

Par MRC-Canada

Samedi 23 mai 2015, la salle Brébeuf dans le nord de Montréal (Canada) a abrité une rencontre de près d’une quarantaine de personnes. Pour la plupart des hommes, ils répondaient présents à l’invitation lancée par le comité d’implantation du Mouvement pour le Renaissance du Cameroun (MRC) au Canada.

Il s’agissait pour les organisateurs de «redynamiser cette branche du MRC au Canada» selon Jean-Marie Floriant Ndzana, principal initiateur de cette rencontre.

Créée officieusement il y a un peu moins de deux ans, le MRC Canada n’a pas brillé par sa visibilité, encore moins par ses actions en Amérique du nord, un territoire qui revêt pourtant une importance capitale dans la stratégie du parti dirigé par le Pr. Maurice Kamto, pour la conquête de la diaspora camerounaise. Sans toutefois stigmatiser celles et ceux qui avaient pour tâche de mener cette action, Jean-Marie Floriant Ndzana et le comité d’organisation (principalement Jean-Marie Floriant Ndzana, Vincent Chatue, Emmanuel Poupka et Jean Epape) se sont donc rapprochés des «anciens» pour «ensemble relancer le mouvement et se mettre en mode actif».

Le propos introductif a porté essentiellement à «donner de l’information». Jean-Marie F. Ndzana a dit «comprendre les hésitations des uns et des autres à s’impliquer en politique du fait de leurs expériences passées», mais a tenu à les assurer et rassurer sur la pertinence du projet de société prôné par la MRC.

Après qu’un autre membre, Vincent Chatue soit revenu sur la «naissance douloureuse» du MRC à Yaoundé au cours de la Convention de septembre 2012 (un exposé plein d’anecdotes qui ont provoqué plusieurs éclats de rire au sein des participants), ce fut au tour de Emmanuel Poupka de présenter l’organigramme du parti, qui démontre son ambition nationale (qui se transforme de plus en plus en réalité); mais aussi à l’échelon international, comme on le voit en Afrique, en Europe, et même dans certains recoins en Asie. La dernière communication a été faite par le journaliste Cyrille Ekwalla sur «le rôle et la place de la diaspora dans le projet MRC pour le Cameroun». Pour lui, le MRC a compris qu’il fallait au-delà de la «simple demande de la double nationalité, même s’il s’agit d’un préalable; mais de mettre l’accent sur la prise en compte de cette dernière dans les politiques publiques».

Sans rien enlever à ce qui a précédé, le moment le plus «sérieux» reste toutefois l’exposé fait par Bernard Nkengfac. À partir d’une présentation Power point, ce «scientifique» comme il dit lui-même, s’est arrêté sur certaines idées-force du MRC pour en démontrer l’acuité. En partant des challenges auxquels le Cameroun devait faire face, il démontrait au public en quoi et pourquoi l’idée-solution proposée par le MRC était idoine.

L’échange entre les panélistes et les participants a permis de constater à quel point la demande politique est forte au sein de la diaspora camerounaise. Une diaspora critique, parfois sévère envers les acteurs.

Jean-Marie Floriant Ndzana, en présentant la vision et la mission du MRC Canada, a promis à l’assistance, au nom de ses acolytes, de changer cette perception et que cela passait par une forte adhésion à ce «nouveau parti» et à ses actions sur le terrain. Il a conclu en promettant une assemblée générale, probablement au mois de juillet prochain à Montréal.


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James Mouangue Kobila: Les sept péchés capitaux de Maurice Kamto

Par James Mouangue Kobila, Agrégé de droit public

Dans ses deux dernières sorties en ce mois de mai 2015, à quelques jours de la célébration de la fête nationale, une fête militaire par excellence, dans un contexte de guerre contre le terrorisme, Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), dont le parti politique a remporté un seul siège sur les 180 en compétition, soit un taux de réussite de 0,55% et zéro mairie sur 360 pendant les dernières consultations électorales, s’est auto-présenté en chef militaire et en guide de la nation. Mais la teneur de ses propos le discrédite irrémédiablement pour ces deux fonctions. Son discours est en effet plombé par sept péchés capitaux originels: la déconnexion des faits, le déni des évidences les plus aveuglantes, le déni du mérite spécifique des forces spéciales, la facilité à tomber dans l’hérésie, la préconisation de la gestion des ressources destinées au armées sur la place publique, la tentative de saboter le moral des troupes au front et la volonté d’imposer aux Camerounais la conception française de la République.

1.-La déconnexion avec les faits.
Dans sa déclaration sur la gestion de la guerre, Maurice Kamto, qui a subi le désaveu cinglant des faits au lendemain de sa tentative de démonétiser la loi camerounaise anti-terroriste, après l’attaque contre Charlie Hebdo la déclaration de guerre de Boko Haram contre le Cameroun et l’allégeance de cette secte obscurantiste à l’Organisation de l’Etat Islamique, prétend aujourd’hui que l’armée tchadienne est «entrée en libérateur sur le territoire camerounais». Alors même que notre vaillante armée, dans ses multiples composantes, affiche, sous le commandement de son Chef Suprême, le bilan élogieux de zéro centimètre du territoire national contrôlé par la Secte Boko Haram; une secte qui ambitionne d’établir un Califat en Afrique centrale en s’emparant d’une partie du territoire du Cameroun. Ce faisant, il dépossède l’armée-à qui tous les Camerounais doivent porter un témoignage d’éloquence admirative-de son principal mérite dans la lutte contre le terrorisme de Boko Haram: la préservation de l’intégrité du territoire national et de la paix. C’est à cette même armée qu’il a consacré quatre fois moins de lignes qu’à la diaspora dans sa déclaration largement diffusée la veille. d’une fête militaire.

2.-Le déni des évidences les plus aveuglantes.
Alors même que les valeureux soldats camerounais, tombés au front de la lutte contre Boko Haram, ont été panthéonisés au cours de deux cérémonies solennelles d’hommages dans la cour d’honneur du Quartier général des armées le 28 août 2014 et le 6 mars 2015, occasion d’un admirable déploiement de louanges, de métaphores, d’hyperboles pyrotechniques pour ces soldats tombés sur le champ d’honneur; alors que leurs glorieux faits d’armes sont légitimement exaltés par le président Paul Biya qui leur rend un superbe hommage dans chacun de ses discours autant que dans ses décisions quotidiennes; le candidat malheureux à l’élection des juges à la Cour internationale de Justice de novembre 2008 a affirmé, avec son aplomb habituel, que les hommes en question ont été «enterrés dans l’indifférence de la République».

3.-Le déni du mérite spécifique des forces spéciales.
Alors même que, par leur mode de sélection plus sévère et par leur entrainement hors normes, les forces spéciales sont l’élite des forces de défense de tous les pays du monde, l’ancien ministre délégué auprès du Vice-premier ministre, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, exige qu’il ne leur soit accordé aucun avantage qui ne soit également alloué à toutes les autres catégories de forces de défense. Effarant, de la part de celui qui se veut le héraut de la rationalité méritocratique et du respect des différents corps de métier.

4.-La facilité à tomber dans l’hérésie.
Le président du MRC, qui voit des discriminations partout, sombre dans l’hérésie, lorsqu’il milite pour une armée dont «le niveau d’entraînement» de toutes les composantes doit correspondre à celui «des forces qui font aujourd’hui figure de forces d’élite». En d’autres termes, selon cet affabulateur multi-récidiviste, une bonne armée ne devrait comprendre que des forces spéciales. Ce qui revient à prôner la suppression de toutes les autres composantes de l’armée, au profit des seules forces spéciales. Une logique qui devrait l’amener à proposer parallèlement, à terme, une université dans laquelle tous les enseignants seraient agrégés ou un hôpital sans infirmière, sans sage-femme, sans généraliste, parce que tous les soignants devraient devenir des agrégés de médecine à terme. Dans quel pays a-t-on expérimenté une telle aberration?

5.-La préconisation de la gestion des ressources destinée aux armées sur la place publique.
Le président du MRC, qui est cité en justice dans une sombre affaire de plagiat, d’escroquerie et d’abus de confiance, prône la transparence dans la gestion de l’effort de guerre mis à disposition par la population au profit des forces armées engagées dans la lutte contre le terrorisme et au profit des victimes de ce fléau. Il va jusqu’à exiger qu’ «un point public soit fait chaque mois sur la distribution des fonds [.] aux forces de défense concernées». Ainsi, pour le leader du MRC, le terme «secret défense» n’a assurément aucune signification, dès lors que, du point de vue de ce général improvisé, l’approvisionnement de l’armée nationale en armes et munitions, en carburant et vivres, pourrait tout aussi bien se faire dans la rue, sous les caméras de télévision, au vu et au su de tous!

6.-La tentative de sabotage du moral des troupes au front.
Le donneur de leçons sur «la gestion psychologique des forces de défense en période de guerre» est le même qui qualifie publiquement les équipements militaires des forces de défenses engagées au front de la lutte contre la filiale de l’Etat Islamique en Afrique centrale de «désuets, acquis à prix d’or et repeints à la hâte». Ici, il commet deux fautes du même coup. Non content de tenter de saboter le moral des troupes nationales au beau milieu de la guerre contre les égorgeurs de Boko Haram, il étale au grand jour sa méconnaissance de la qualité des équipements récents utilisés par nos forces de défense, fruits de la coopération avec les partenaires traditionnels du Cameroun (France, Allemagne, Etats-Unis, Royaume-Uni, etc.) et avec ses nouveaux partenaires (Chine, Russie, Turquie, etc.).

7.-La volonté d’imposer aux Camerounais la conception française de la République.
Celui qui a été incapable de présenter des listes de candidats dans plus de 17 circonscriptions sur 360 lors des dernières élections municipales avec le parti politique créé en 2008 qu’il a récupéré et rebaptisé, soit 4,72% de présence et dans plus de 7 circonscriptions sur 85 pour les législatives, soit une présence dans 8,23% des circonscriptions, avant d’être humilié par la Cour suprême statuant comme Conseil constitutionnel où les trois recours qu’il a signé de sa propre main ont été repoussés comme irrecevables à l’audience du 11 octobre 2013, a lancé un appel solennel à la révolte, en reprochant aux camerounais d’accepter ce qu’il considère comme l’«inacceptable». Tout en essayant assez grossièrement de mettre les Nordistes Anglophones et autres Bamouns au service de son ambition politique; et après avoir décrété «la confiance» entre les composantes socioculturelles du pays, il propose rien moins que la suppression des ethnies. Ce qui revient à faire disparaître de nos langues maternelles et notre diversité religieuse, en vue d’instaurer au Cameroun la République telle que conçue, suivant l’expression saisissante du célèbre historien Joseph Ki-Zerbo, par ses «maîtres à penser, à chanter et à danser».

Pr. James Mouangue Kobila
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Le syndrome Patrice Nganang ou le combat perdu des pseudo-intellectuels

Par Ndjama Benjamin

Comment se faire remarquer comme intellectuel quand vous êtes un individu d’envergure médiocre ou moyenne? Nous vous suggérons une stratégie bien connue. Les hommes de faible acabit s’en servent abondamment parce qu’elle ne coûte rien. Elle consiste à dénigrer les hommes de grand talent, les ténors de l’intelligentsia, à les inviter à l’affrontement, à se livrer à une critique radicale et systématique de leur travail. C’est ce que fait exactement Mouangue Kobila lorsqu’il s’en prend à Kamto Maurice. C’est ce que fait en France Alain Soral lorsqu’il explique d’une vidéo à une autre, d’une conférence à une autre que travail sociologique de Pierre Bourdieu ne vaut pas grand-chose. C’est à ce jeu que se livre aujourd’hui Patrice Nganang, un littéraire de bas niveau parvenu à la notoriété en multipliant provocations, coups de gueule, médisances contre certaines figures émérites de l’avant-garde.

Tout a commencé par une altercation avec Mathias Nguini Owona, après il s’en est pris à Milla Assouté. On apprend dans une récente actualité qu’il a diffamé Jean Achille Mbembe un ténor de la pensée africaine largement respecté partout à travers le monde, dans les milieux universitaires et même en dehors de l’université dans les milieux de la gauche mondiale et la contre-culture. Le récit de cet incident de plus prête vraiment à sourire.

Qui est patrice Nganang? L’homme ne vaut vraiment pas grand-chose. Ni par ses combats comme citoyen, ni comme universitaire. On apprend en lisant sa biographie sur Wikipédia qu’il enseigne la théorie littéraire à l’université d’Etat de New-York, qu’il est écrivain, qu’il a obtenu plusieurs prix littéraires. Tout cela pourrait donner un peu de relief au personnage. Et pourtant ça ne nous impressionne pas. Nous savons qu’un prix littéraire ne veut rien dire sur le plan de la littérature, parce qu’il correspond davantage aux stratégies et jeux d’influence qu’on rencontre dans le monde éditorial. Un prix littéraire c’est comme l’académie française. Ce sont des coquilles vides. La preuve c’est que Finkielkraut est devenue académicien.
Le pseudo-littéraire fut interpelé par la police lors d’un récent séjour au Cameroun. La presse a fait trop de bruit sur cette affaire.

En réalité, il ne risquait pas grand-chose. Il voyage en Afrique avec le passeport de l’empire judéo-maçonnique et sodomite. Revenons sur ses agressions contre Achille Mbembe. A qui s’attaque-t-il? A une sommité. Nganang sait très bien qu’un intellectuel du niveau d’Achille n’ira pas répondre à un individu qui est tout simplement incapable de se mettre au niveau de sa cheville. Ce qui sidère profondément dans ses multiples attaques contre l’historien, c’est le contenu du débat et son niveau. On est pleine spéléologie. Nganang s’en prend à l’historien sur des problèmes de vie privée et prend le public camerounais à témoin. Nous n’aurons pas l’indécence de rapporter ici ce qui est écrit dans sa page facebook. Ça vole trop bas. La poubelle qu’il nous propose en lieu et place d’un véritable débat est révélatrice d’un problème que nous observons depuis quelques années: Le niveau des élites cognitives ne cesse de baisser.

Plusieurs ténors de la culture et des sciences sont passés de vie à trépas, d’autres sont devenus très discrets préférant observer de loin les problèmes du Cameroun devenu à leurs yeux un pays inintéressant. Le vide qu’ils ont laissé a été remplacé par un vacarme assourdissant produit par une pseudo-intelligentsia dont Patrice Nganang est la figure emblématique. Personnage aux limites visibles, parti de la médiocrité, il s’est arrêté à la suffisance.
Comment expliquer l’importance prise par un tel personnage? Est-ce un signe de la fin des temps?

Certaines personnes verront derrière l’attitude du littéraire sans destin l’expression d’une jalousie morbide. Ce n’est pas faux, mais la réalité est plus complexe. Ce à quoi nous avons affaire correspond plutôt à certains vieux mythes de l’humanité comme la rivalité mimétique dont parlait Réné Girard: On déteste quelqu’un parce qu’on souhaite l’imiter.

Nous étions habitués jusqu’à une période récente à voir au-devant de la scène une élite intellectuelle qui faisait honneur au pays. Elle était composée d’esprits brillants. Certains ont été de véritables éducateurs du peuple. Nous leur devons l’éveil à la conscience politique. Pour comprendre comment nous sommes allés de cette élite à l’arrivée sur la scène d’individus sans consistance, un bref historique de l’intelligentsia peut être utile.

Le Cameroun moderne a connu deux grandes générations d’intellectuels qui ont su incarné l’excellence scientifique et parfois l’exemplarité citoyenne. On peut les regrouper en deux grandes familles: la tradition dissidente et les intellectuels d’Etat.

La première génération a rayonné entre les années 50 et les années 70. Elle était composée dans sa franche dissidente des grandes figures de l’UPC. On peut citer entre autre Ruben Um Nyobe (autodidacte et homme de grande culture), ossende Afana, brillant économiste, Felix Moumié médecin, Ateba Eyene. Ils ont incarné la figure de l’homme d’action cultivé. Il ont eu des cadets: ces derniers ont pris le flambeau dans les années 70. Il s’agissait de Monga Béti écrivain de grand talent, d’Abel Eyenga, politologue engagé très à contre-courant de la politologie frelatée de l’université camerounaise. On ajoutera à cette liste des grands érudits comme Meirad Hebga, le penseur Eboussi Boulaga devenu célèbre avec un texte remaquable la Crise du Muntu. Jean Marc Ela sociologue de grand talent, Thomas Melone homme de lettres, Hogbe Nlend mathématicien.

A cette génération a succédé une autre beaucoup plus jeune et tout aussi brillante prolongeant la tradition dissidente. Ils ont émergé vers la fin des années 80 et sont devenus aujourd’hui des noms célèbres. Il s’agit d’Achille Mbembe, Monga celestin , Ombe Ndzana, Etounga manguele, Kamto Maurice ,Jean marc Tedga, Kouma Ndoumbe III ,Jean Godefroy Bidima .Ils incarnent l’excellence scientifique. Ils ont enseigné dans plusieurs universités dans le monde occidental, ont publié dans des revues prestigieuses, ont rédigé pour des médias prestigieux comme le monde diplomatique, ont participé à d’innombrables projets scientifiques internationaux, ont conseillé des gouvernements, des grands groupes industriels.

La tradition dissidente a dû affronter depuis les indépendances un courant antagonique qu’on peut nommer les intellectuels d’Etat, animateurs de la tradition conservatrice. Il y avait dans cette famille André Marie Mbida, Ahmadou Babatoura Ahidjo, autodicdate et homme de grande culture, Samuel Eboua, Christian Tobie Kouh, ils ont été succédé par une génération plus diplômée venant souvent des facultés de droit et de sciences économiques. On y trouve des noms célèbres: Ngango, Joseph Owona, Kontchou..On dit de cette génération qu’elle n’a pas écrite. Ce n’est pas vrai, elle a écrit. Mais par contre elle n’a pas rédigé des grands livres. La thèse de doctorat de kontchou kouomegni augustin a cessé d’être éditée, son éditeur estimant qu’elle n’avait aucun intérêt éditorial. Une maison d’édition réimprime un livre parce qu’il existe un public qui souhaite l’acheter. Un livre comme Nations Nègres et cultures continuera à être réimprimé même après mille ans c’est comme la Bible.

Comme nous le relevions dans les lignes qui précèdent la première génération des agrégés de droit et de sciences politiques n’a pas publié de grands livres comme leurs maîtres occidentaux Maurice Duverger, schwartzenberg, Thomas Guénolé, Pascal Delwit, politologue belge de très haut vol, Zbigniew BrzeziÅ »ski,éminent politologue américain, qui eux par contre ont publié de très grands livres. Par contre nos politologues ont été de très brillants enseignants. On rencontre encore jusqu’à cette génération des esprits très talentueux. Comment sommes-nous allés de cette génération qui incarne encore l’excellence, à la médiocrité abyssale des Patrice Nganang et tous les autres?

Deux évènements seront déterminants. Premièrement le privilège accordé à toute personne ayant la peau noire, descendant d’esclave ou non de bénéficier de l’affirmative action dans les sociétés de tradition multi-culturaliste. L’affirmative action procède du besoin de corriger les injustices liées à l’histoire de l’esclavage. Comme cette histoire fut préjudiciable à l’intégration des noirs, «l’establishment white» a pensé en qu’offrant aux personnes à la peau foncée des modalités de recrutement plus favorables que celles accordées aux blancs, on dédommagerait les noirs en quelque sorte. Ce système a permis à beaucoup d’africains très talentueux confrontés aux racisme viscéral du continent européen de trouver des débouchés aux Etats-unis.la liste est longue: Cheik Modiba Diarra, Souleymane Bachir diagne, Bidima, Achille Mbembe, Monga celestin.et Beaucoup d’autres. Arrivés aux USA, ces individus de grand talent ont fait la démonstration de leur savoir-faire. L’affirmative a eu aussi des travers. Il a permis à une cohorte d’individus très brouillons comme Patrice Nganang et Mabanckou de trouver des postes d’enseignants aux États-Unis. Ce qui leur permet aujourd’hui d’insulter nos maîtres. Ils ont tort de croire qu’ils le feront impunément.

Un autre élément semble avoir été déterminant dans le nivellement des strates élevées. C’est l’indigénisation du jury de l’agrégation qui permet certaines personnes de valeur très moyenne d’accéder au statut très envié d’agrégé d’université.

On en vient à une situation étrange où aucune hiérarchie n’est plus respectée. A partir du moment où n’importe qui peut entrer n’importe où et accéder aux grades les plus prestigieux ça donne à n’importe qui, le droit d’insulter les hommes de génie.

Les pseudos-intellectuels veulent détrôner les hommes de talent et prendre leurs places. C’est un combat perdu. Ils n’ont pas les capacités.


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Le MRC lance une campagne de don de sang pour les blessés de guerre

Le président national de ce parti politique, Maurice Kamto, a fait cette annonce mardi au cours d’une conférence de presse tenue à Yaoundé. La campagne est ouverte du 15 au 17 avril

Au moment où on observe comme une sorte de concurrence dans la nature du «soutien à l’armée» camerounaise engagée sur le front contre Boko Haram, à travers des dons en espèces, vivres, marches, déclarations entre autres, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dit pour sa part être disposée à faire un don de sang pour les blessés de guerre.

L’annonce de ce type d’«effort de guerre», que compte apporter ce parti politique d’opposition, a été faite mardi à Yaoundé, au cours d’une conférence de presse animée par son président, le Pr. Maurice Kamto, rapporte le quotidien Mutations ce 15 avril. «Devant nos morts, nous nous inclinons humblement et chérissons leur mémoire. Aux blessés, nous avons le devoir impérieux de donner une chance de survivre à leurs blessures», a-t-il déclaré. D’où la nécessité, pour Maurice Kamto, cité dans Mutations, de donner du sang, «précieux liquide dont le manque dans l’organisme cause la mort».

La campagne «humanitaire et patriotique» de don de sang lancée par le MRC, et soutenue par les ministères de la Défense et de la Santé publique, débute ce jour jusqu’au 17 avril prochain. La collecte de poches de sang s’effectuera dans quatre formations hospitalières implantées dans trois des 10 régions du Cameroun: Hôpital régional de Maroua (Extrême-Nord) ; Hôpital Laquintinie de Douala (Littoral); Hôpital central et hôpital militaire de Yaoundé en ce qui concerne la région du Centre.

«Les Camerounais sont invités à donner de leur sang, ainsi que les étrangers et tout autre citoyen du monde épris de Justice et de Paix sociale», écrit le MRC sur son site web.


tunisky.com)/n

Tournée européenne du MRC conduite par Maurice Kamto

Par Henri Djoko, Conseiller du Président du MRC, en charge de la Diaspora Europe

[b Tournée européenne du MRC conduite paLe Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) Europe organise une tournée européenne du 04 juin au 05 juillet 2015.

La délégation du Directoire du MRC conduite par son président Maurice KAMTO, sera tour à tour en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en France et en Grande Bretagne.

Le MRC invite les camerounais et les amis du Cameroun à venir nombreux à une série de rencontres avec le Professeur Maurice KAMTO et son équipe.

Un programme détaillé sera rendu public dans les prochains jours.

Pour le MRC, Le Conseiller du Président en charge de la Diaspora Europe, Henri DJOKO.
Paris, le 10 avril 2015

Maurice Kamto, Président national du MRC
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Message de Maurice Kamto à la jeunesse, à l’occasion de la fête du 11 février 2015

Par Maurice Kamto

Chers jeunes compatriotes,
Je m’adresse à vous cette année dans un contexte qui n’est pas nouveau, mais qui a changé de façon considérable: celui de la lutte contre la secte islamiste BOKO HARAM, qui est devenue une véritable guerre aux dimensions régionales. La confrontation armée avec cet ennemi aux contours indéfinis m’impose d’en appeler d’emblée à notre devoir citoyen de soutien sans faille à notre vaillante armée nationale. Elle se bat héroïquement pour nous épargner les affres de l’obscurantisme d’illuminés qui professent une doctrine à laquelle ils ne comprennent rien, et dont le seul ressort est de semer la terreur, la désolation et la mort.

De nombreux jeunes soldats combattent sur tous les fronts dans les rangs de nos forces de sécurité et de défense. Ils offrent en sacrifice suprême leurs vies, souvent avant d’avoir fondé un foyer ou entamé la réalisation de leurs rêves et des espoirs de leurs familles. Pour eux en particulier, je voudrais, ensemble avec vous, avoir une pensée émue, et exprimer à l’ensemble de nos forces de défense, au nom du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), la reconnaissance infinie du peuple camerounais.


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Communiqué du MRC à la suite de l’attaque terroriste sur les villages Maki et Maba par Mokolo

Par Maurice Kamto, Président national du MRC

Communiqué du Président National du MRC à la suite de l’attaque terroriste sur les villages Maki et Maba par Mokolo (Département du Mayo-Tsanaga)

C’est avec émoi que nous avons appris que dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 janvier 2015, les paisibles populations des villages Maki et Maba ont été sauvagement attaquées par une bande de terroristes armés.

Le bilan de cette attaque serait de 03 personnes tuées, 80 enfants des deux sexes, âgés de 10 à 12 ans, enlevés, 80 maisons incendiées et 150 b ufs emportés par les terroristes.

Face ce terrible bilan, une fois de plus, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) voudrait réaffirmer sa profonde solidarité avec nos compatriotes du septentrion et plus particulièrement de ceux de la Région de l’Extrême-Nord, qui vivent un calvaire depuis les premières attaques terroristes de la nébuleuse Boko Haram…

Maurice Kamto, Président national du MRC
DR)/n

Message de fin d’année 2014 de Maurice Kamto aux Camerounais

Par Maurice Kamto, Président national du MRC

Mes chers compatriotes de l’intérieur et de la diaspora,

Comme l’année dernière, c’est avec le même sentiment de respect profond que je m’adresse à vous au moment où l’année s’achève; un moment où chacun de nous aspire légitimement à partager en famille ou entre amis quelques instants de joie, au terme d’une année riche en évènements et en émotions. C’est sans doute le moment propice de faire un bilan de ce que notre pays a connu au cours de l’année qui s’en va.

L’année 2014 a été une année difficile dans tous les secteurs de la vie nationale :
la hausse du prix des carburants a aggravé la pauvreté des couches les plus défavorisées de nos populations en accentuant l’inflation sur les prix des denrées alimentaires sur nos marchés ; si le Gouvernement ne s’en est pas rendu compte, nos mamans, elles, le ressentent bien et en souffrent en silence dans nos villages et les quartiers de nos villes ; je relève par ailleurs que le prix du pétrole a baissé de plus de 40% sur le marché international, mais qu’il n’y a à ce jour aucune répercussion sur le prix du carburant à la pompe dans notre pays.

les tensions sur la trésorerie de l’Etat ont entraîné de nombreux impayés, ou des retards considérables de paiement des dettes de l’Etat vis-à-vis des entreprises et des particuliers;

la confusion persistante dans les instances dirigeantes de notre football et les performances déshonorantes de nos Lions Indomptables à la dernière Coupe du monde ont accentué la déception et la morosité d’un peuple si attaché à son équipe nationale et à ce sport-roi ;

les libertés publiques ont été mises en péril par diverses atteintes, notamment des enlèvements extrajudiciaires, la poursuite de trois journalistes devant un Tribunal militaire et l’édiction d’une loi qui, sous couvert de répression du terrorisme dans notre pays, ouvre la voie à l’idée de crime politique et à la répression tout court.

S’agissant précisément de la lutte contre le terrorisme et la défense de l’intégrité du territoire national, depuis le mois de mai 2014, notre pays est en guerre contre la secte islamiste Boko Haram sur la frontière avec le Nigeria ; et à la frontière avec la RCA, il combat des groupes armés qui procèdent régulièrement à des enlèvements et à l’assassinat de nos compatriotes. Même si le bilan des actions de cette secte terroriste et de ces bandes armées en déshérence a déjà endeuillé de nombreuses familles camerounaises et déstabilisé par endroit le mode de vie de nos populations, il faut se féliciter de ce que nos forces de sécurité et de défense ont jusqu’ici, par leur vaillance, leur bravoure et leur sens du sacrifice, épargné à notre pays de sombrer dans le chaos dans lequel cherchent à le faire plonger ces groupes extrémistes et fanatiques. C’est ici l’occasion, une fois de plus, d’affirmer le soutien total du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun à ceux de nos filles et fils qui, pour la patrie, exposent et parfois offrent leurs vies.

Pour ceux d’entre eux qui sont morts au front pour que nous vivions libres, le MRC exprime humblement sa reconnaissance infinie, et à leurs orphelins, veuves et veufs ainsi qu’à leurs parents, l’expression émue de sa sympathie.

Le MRC propose que le Gouvernement prenne spécialement en charge les frais de scolarisation et des soins hospitaliers complets des orphelins mineurs jusqu’à leur majorité, afin qu’ils ressentent le moins possible l’absence de leurs parents morts pour la patrie. Une telle mesure contribuerait sans doute de manière concrète et significative à soulager la douleur des familles endeuillées.

Mes chers compatriotes,
S’il y a lieu de se réjouir des prouesses et des sacrifices de nos forces de défense sur tous les fronts et de la libération des otages dont l’enlèvement cette année, à la suite d’attaques sauvages, sanglantes et meurtrières, avait ému l’ensemble des Camerounais, force est de constater que notre pays est loin d’être venu à bout de l’ennemi.

Le MRC reste persuadé que par respect pour le peuple camerounais et pour donner un sens à la démocratie, le Président de la République, chef des Armées, devrait s’adresser personnellement à la nation au sujet des attaques et des prises d’otages dont est victime notre pays. Ceci permettrait à la nation toute entière d’apporter un soutien éclairé, cohérent et rationnel à son action dans la gestion de cette crise majeure.

La menace terroriste est devenue un des défis majeurs du monde actuel, et plus particulièrement de la bande sahélo-saharienne qui couvre une partie de notre pays. Le Gouvernement a fait voter par le Parlement une loi sur la répression du terrorisme, afin de faire face à ce fléau. En dépit des vives protestations politiques et citoyennes, cette loi a été promulguée le 23 décembre. Le MRC est convaincu qu’il faut une loi spécifique pour protéger notre pays et combattre efficacement ce grave péril. Il est cependant fermement opposé à l’instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme à des fins politiques.

La loi qui vient d’être votée et promulguée transforme en terroriste tout citoyen tenté de s’opposer à la violation de ses droits politiques et civiques par l’Etat et, par conséquent, l’expose à la peine de mort. Cette loi veut combattre l’extrémisme en instaurant paradoxalement une forme de terreur d’Etat sur les populations, les partis politiques de l’opposition et les organisations de la société civile qui ne seraient pas dans les bonnes grâces du pouvoir. Cette loi n’était pas bonne avant son adoption par le Parlement. Elle n’était pas bonne après son adoption par le Parlement. Elle n’est pas devenue bonne du fait de sa promulgation par le président de la République. Il s’agit d’une mauvaise loi pour les libertés publiques et politiques dans notre pays.

Tout donne à croire qu’elle a été inspirée par le souci de conjurer des évènements tels que ceux survenus dans un pays africain à la fin du mois d’Octobre dernier. Si le Gouvernement veut éviter à notre pays les protestations, les manifestations publiques voire les soulèvements populaires, il doit simplement créer, sans tricher, les conditions de sérénité et de confiance sociale et politique.

Le MRC a proposé un amendement tendant à améliorer la rédaction de l’article 2 de cette loi antiterrorisme. Cet amendement a été écarté avec mépris, sans même avoir été examiné comme l’exige les textes pertinents du Parlement.

La lutte courageuse et légitime contre le terrorisme et les attaques armées à nos frontières ne doit pas faire perdre de vue l’insécurité grandissante à l’intérieur du pays. Dans nos villes et nos villages, la côte d’alerte est dépassée en matière d’atteinte à l’intégrité physique des personnes et aux biens. Les agressions de jour comme de nuit sont désormais chose courante, malgré la multiplication des barrages de police et de gendarmerie. Trop de fonctionnaires de police et de gendarmes sont affectés à la protection des personnalités, de certains particuliers et même des structures et domiciles privés, au détriment de la sécurité collective des populations. Le Gouvernement ne peut plus se contenter de discours là où les populations demandent des actions concrètes.

Mes chers compatriotes,
Les mauvaises élections constituent une grave menace pour la stabilité de notre pays, presque autant que les actes d’insécurité multiformes. Le Code électoral de 2012 n’a été, à vrai dire, que la transcription de la volonté unilatérale du Gouvernement en loi. Malgré de nombreuses protestations et critiques fondées, ce Code a été mis en application avec une arrogance contraire à tout esprit républicain. Le double scrutin du 30 septembre 2013 a offert à tout observateur sérieux et soucieux du devenir de notre pays de constater qu’ELECAM a fait preuve d’un manque d’autorité, mais aussi d’une partialité préjudiciables. Il nous faut tourner ensemble définitivement la page de cette expérience peu glorieuse de notre démocratie balbutiante.

Autant le MRC n’acceptera plus jamais des élections entachées de fraudes massives et sauvages, autant, en parti républicain, il travaille pour éviter à notre pays les affres des conflits postélectoraux dont les coûts humains, sociaux et économiques sont incommensurables. C’est dans cet esprit que s’inscrit sa proposition de loi portant modification du Code électoral, introduite à l’Assemblé nationale par son député, au cours de la session de novembre 2014.

Cette proposition de loi est le résultat d’une analyse attentive du déroulement des élections du 30 septembre 2013 qui constituaient le véritable premier test du nouveau Code électoral mais aussi pour ELECAM. Ils ont montré, l’un et l’autre, les lacunes, insuffisances et dysfonctionnements qui ont conduit aux nombreux cas de fraudes et autres irrégularités ayant entaché notre processus électoral, et qui décrédibilisent notre expérience démocratique. Notre proposition de loi vise à obtenir un toilettage consensuel du Code électoral afin de le débarrasser de ces sources de conflit.

Tous les observateurs nationaux et étrangers s’accordent à reconnaître qu’en raison de l’exceptionnelle longévité du pouvoir actuel, de sa forte inclination répressive, mais également de la volonté irrésistible d’alternance politique qui se manifeste désormais dans toutes les sphères de la société, y compris à l’intérieur même du système en place, les prochaines consultations électorales seront un moment critique au Cameroun. Des garanties d’élections libres, équitables et effectivement transparentes doivent être mises en place dès à présent pour rassurer les acteurs politiques et le peuple camerounais, afin d’éviter qu’elles ne se transforment en un moment de turbulence.

Tout au long de cette année, et si nécessaire jusqu’aux prochaines élections nationales, le MRC organisera une campagne nationale et internationale de sensibilisation sur l’importance de l’adoption d’un Code électoral consensuel, dans le souci fondamental de la préservation de la paix interne au Cameroun au lendemain des scrutins à venir.

L’objectif de cette campagne est l’adoption par le Parlement de la proposition de la loi sur la modification du code électoral de 2012, ou l’ouverture d’un véritable dialogue national consensuel sur la réforme du système électoral, et la mobilisation générale en faveur du pari de la paix par l’organisation d’élections transparentes, libres, sincères, justes et véritablement démocratiques.

Il s’agit de lancer, dès l’année 2015, et de porter avec les Camerounais, les organisations politiques et les acteurs de la société civile sincères avec notre peuple, l’initiative « Sauvons la Paix au Cameroun en exigeant dès maintenant la Réforme du Code électoral pour des Elections Libres, Transparentes et Démocratiques ! ». C’est un enjeu républicain qui interpelle tous les Camerounais, sans distinction.

Le calendrier et les modalités des actions pacifiques et démocratiques de cette opération seront bientôt arrêtés, après une concertation avec les forces vives de notre pays et toutes les personnes de bonne volonté, y compris celles proches du parti au pouvoir.

Aucune mesure d’intimidation, même pas la menace de la peine capitale contenue dans la loi portant la répression du terrorisme au Cameroun, ne nous arrêtera dans cette lutte pour obtenir que lors des prochains scrutins, la volonté librement exprimée des Camerounais soient enfin respectée.

A l’occasion de chaque sortie de sensibilisation, toutes les informations utiles seront communiquées aux autorités, afin de leur permettre de sécuriser et d’encadrer les manifestations publiques. Compte tenu du caractère politique, civique et essentiellement pacifique de notre démarche, et de notre bonne disposition à collaborer pleinement avec les autorités pour l’encadrement des manifestations publiques dans le cadre de cette campagne, le Gouvernement assumera seul la responsabilité des provocations policières ou autres, en cas de dérapages.

Il est temps que les Camerounais et les pays amis du Cameroun réalisent que si rien n’est fait dès à présent, certains cercles du pouvoir vont utiliser l’occasion des prochains scrutins pour déstabiliser notre pays. Or, ce qui peut être fait aisément aujourd’hui, sans aucun coût en vies humaines, c’est d’amener le pouvoir à ouvrir le jeu politique en acceptant une réforme consensuelle du système électoral national.

Aucun de nos compatriotes, aucun pays ami du Cameroun, aucune organisation ne pourra dire que l’alerte n’avait pas été donnée à temps. Les efforts tardifs pour rétablir le calme seront par avance condamnés moralement et ne pourront être appréciés autrement que comme du cynisme.

Est-il nécessaire d’attendre, comme ailleurs parfois non loin de notre pays, que les forces extrémistes créent le chaos pour que la communauté internationale se mobilise à coût de moyens humains, financiers et matériels ? Si la communauté internationale veut aider le peuple camerounais, elle doit uvrer dès à présent aux côtés des porteurs d’une politique de paix afin que le Code électoral soit réformé pour rendre au peuple camerounais sa souveraineté à travers des élections crédibles, à l’issue desquelles le vaincu félicite le vainqueur, comme cela se fait ailleurs.

Il est encore temps d’anticiper sur les conséquences imprévisibles d’un basculement du Cameroun dans le désordre post électoral.

Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes,
L’économie de notre pays souffre de graves faiblesses structurelles face auxquelles le Gouvernement est manifestement désarmé.

Le déficit de la balance commerciale est abyssal : son solde négatif est passé de -1055.8 milliards de FCFA en 2012 à -1205,4 milliards en 2013. Le plus affligeant est que la grande majorité de nos importations est constituée des produits alimentaires. Cette situation s’explique par la faible performance de notre système productif, malgré les potentialités exceptionnelles tant en ressources naturelles qu’en ressources humaines dont dispose notre pays.

En ce qui concerne la croissance économique et son impact sur la réduction de la pauvreté, il est clair que le Cameroun n’atteindra pas l’objectif de la réduction de la pauvreté de moitié en 2015, fixé par les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) pour lesquels il s’est engagé aux Nations Unies en l’an 2000 ; ceci, au contraire de certains pays africains comme le Ghana, l’Ouganda, le Kenya, le Sénégal et le Rwanda qui ont atteint les huit OMD.

La raison en est fort simple : le taux de croissance économique reste faible pour entraîner le développement avec un impact sensible sur la réduction de la pauvreté et permettre l’élimination de la faim dans notre pays. Ce taux croissance n’a pas dépassé 5% au cours des quatre dernières années, c’est-à-dire depuis l’adoption par le Gouvernement de son Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) qui prévoit un taux de croissance de 7% par an.

Les bailleurs de fonds s’accordent pour dire qu’il faudra un taux de croissance à deux chiffres à partir de l’année prochaine pour rattraper le retard ainsi pris. Mais, au regard de l’état actuel de notre économie, il s’agit d’un v u pieux auquel le Gouvernement lui-même ne croit pas. Les craintes que nous avons exprimées dès 2012 se confirment donc. Comme à son habitude, le Gouvernement avait balayé notre alerte avec mépris.

Comme en 2013, l’affectation de 30% du budget de l’Etat à l’investissement public en 2014 n’a pas été bénéfique aux populations. A la fin du troisième trimestre 2014, seulement 36% du Budget d’investissement public (BIP) a été exécuté. Le Gouvernement s’embourbe dans des explications qui changent d’une année à l’autre. En 2014, il essaye de masquer cette triste réalité en évoquant un taux de 89,30% d’exécution en termes d’engagements. Pour la même période en 2013, son indicateur était le nombre de marchés passés et non plus l’exécution physique du budget. Les obstacles à la sous-consommation du budget d’investissement publics sont connus, mais le Gouvernement est manifestement incapable d’en venir à bout.

Sur un plan plus concret, et à titre d’exemple du mauvais état de notre économie, depuis plusieurs mois déjà, les dysfonctionnements du port autonome de Douala ont réduit à néant les efforts de nombreuses entreprises nationales dont l’activité dépend essentiellement des importations et des exportations.

Le MRC se tient aux côtés de ces femmes et hommes qui, fort de leur engagement patriotique bravent les difficultés de toutes sortes pour investir au Cameroun et créer des emplois et les richesses dont le pays a tant besoin. Le Gouvernement serait bien inspiré de résoudre ce problème en tenant compte des préjudices subis par les entreprises concernées, s’il a le moindre souci de combattre vraiment le chômage et de protéger les populations les plus vulnérables contre une inflation insupportable.

Mais, face à cette situation économique préoccupante, le Gouvernement se mure dans l’arrogance de ses certitudes et le mépris des voies dissonantes. Il n’a à la bouche que les insultes et la dénonciation des complots imaginaires en guise de réponse à chaque interpellation dont il est l’objet. Hors du système en place, aucun Camerounais n’a ni l’intelligence, ni la légitimité pour apporter la moindre contribution à la construction du pays. Mais, ce ne sont pas la suffisance et les injures qui règleront les problèmes quotidiens des Camerounais ou permettront de relever les défis pressants auxquels la nation est confrontée.

Le pays souffre du manque de confiance et la multiplication des plans d’urgence n’y changera rien tant que l’horizon restera incertain, que la corruption se portera chaque jour un peu mieux, que la déification des dirigeants gangrènera nos esprits et nous empêchera de voir nos insuffisances et de corriger nos erreurs.

Le MRC constate que son appel à l’impérieuse nécessité de réduire le train de vie de l’Etat a inspiré le Président de la République qui, lors du dernier Conseil des ministres, y a trouvé une source de financement du Plan d’urgence annoncé depuis décembre 2013. Cette interpellation du MRC, contenue dans sa réaction suite à l’augmentation des prix du carburant avait pourtant provoqué, en son temps, l’ire de quelques fonctionnaires de la communication. Si le MRC peut éprouver quelque satisfaction de constater que la pertinence de ses analyses est partagée par le Gouvernement, il regrette la mauvaise démarche méthodologique adoptée à cet égard.
En effet, il est incohérent de tenir un Conseil des ministres sur le thème de la réduction du train de vie de l’Etat quelques jours seulement après l’adoption de la loi de finances qui, à l’examen, réserve la majeure partie des recettes aux dépenses de fonctionnement. Comme on le voit, il est difficile de mettre en application les idées des autres.

A propos de plan d’urgence, lequel doit-il mobiliser l’effort national aujourd’hui ? Celui annoncé le 31 décembre 2013 ? Le plan d’urgence pour Bakassi? Le plan d’urgence pour le septentrion ? Le Gouvernement ne sait plus où donner de la tête. Devant l’échec de son tâtonnement économique et social, il croit pouvoir trouver le salut dans les plans d’urgence, dans un pays qui ne sort pourtant pas de guerre ou d’une crise quelconque. A quoi sert le budget de l’Etat voté par le Parlement au cours de sa dernière session pour 2014 s’il doit être exécuté parallèlement à un autre budget consacré au plan d’urgence ? La nation doit savoir en tout état de cause que le financement de ce plan d’urgence n’étant pas passé par le Parlement, est contraire à la Constitution, qui fait du vote du budget et du contrôle de son exécution une matière relevant du domaine exclusif de la loi. Même dans un régime non démocratique, le pouvoir exécutif ne peut pas engager des dépenses de près de 1000 milliards sans l’autorisation du Parlement.

A la vérité, ce n’est pas le souci de bâtir une économie nationale solide, capable de porter le pays au premier rang des économies africaines qui guide les choix actuels du Gouvernement, mais plutôt la hantise de la préparation de l’échéance capitale de 2018. C’est pourquoi tout est calé sur les trois ans à venir ou autour de cette période : la CAN féminine de 2016 en guise de préparation ; le Plan d’urgence triennal dont on espère les résultats en 2017 afin d’alimenter le bilan à présenter en 2018 pour justifier la sollicitation d’un mandat qui devrait permettre d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations de 2019. C’est de bonne guerre, me dira-t-on; sauf que les intérêts du pays à long terme ne doivent pas être sacrifiés à l’autel des calculs politiques à court terme.

Mes chers compatriotes,

La détresse et la désespérance ne cessent de grandir au sein de notre jeunesse. Celle-ci ne se limite pas à quelques jeunes diplômés de la capitale et des grandes villes qui ont la chance de bénéficier d’un recrutement dans la Fonction publique ou dans quelques entreprises publiques, parapubliques ou privées. Je parle des millions de jeunes scolarisés, sous-scolarisés ou non scolarisés, qui ont pour seul horizon la conduite des mototaxis, ou qui errent le long des rues avec pour seule marchandise deux chemises de friperie ou une paire de chaussures à la main. Il n’y aucune exagération, ni je ne sais quelle volonté de déstabilisation du pouvoir à dire qu’il y a là un vecteur potentiel de crise sociale majeure dans notre pays.

Ceux qui s’élèvent avec véhémence contre l’attention portée à cette situation savent-ils combien de jeunes à la recherche d’un avenir sont morts cette année seulement en traversant le désert du Sahara ? Combien se sont-ils noyés dans les eaux de la mer Méditerranée ? Combien ont-ils perdu la vie sur les barbelés de la frontière espagnole ? Combien se sont-ils suicidés de désespoir et de la honte de l’échec social après avoir souffert parfois plus d’une dizaine d’années, un diplôme universitaire en poche, sans décrocher un premier emploi ?

Non, le Gouvernement ne peut pas vous le dire, parce que précisément, le sort des jeunes camerounais n’est pas vraiment au centre de ses préoccupations.

Un Gouvernement qui offre comme principale source de création d’emplois aux jeunes, des recrutements périodiques et somme toute dérisoires dans une Fonction Publique pléthorique conduit le pays à la ruine de ses finances publiques. Il fait la démonstration implacable de son incapacité à dynamiser le secteur privé, à le mettre en confiance pour investir et créer en nombre des emplois durables, bien rémunérés et agissant comme un levier de la croissance et du développement national.

Chers compatriotes,
Le peuple camerounais a grand soif d’apaisement politique, de réconciliation, de reconstruction de la confiance entre ses enfants, entre ses acteurs politiques, entre l’Etat et les citoyens. De même, il appelle à la reconnaissance de la nation pour ceux qui ont uvré à son avènement, à son édification en tant que nation, à son affirmation comme acteur de la société internationale. A cet égard, le premier président de notre pays, Ahmadou AHIDJO, ne saurait être relégué à la poubelle de l’histoire. Il fait bel et bien partie de la conscience collective et de l’héritage politique national, comme le sont également le roi DOUALA MANGA BELL et NGOSSO DIN, Martin Paul SAMBA, Ernest OUANDIE, OSSENDE AFANA, Ruben UM NYOBE, Roland MOUMIE, John NGU FONCHA, Salomon TANDENG MUNA, Sultan NJI MOLUH SEYDOU, Augustine NGOM JUA, Bernard FONLON, Emmanuel TABI EGBE, Daniel KEMAJOU, André Marie MBIDA et bien d’autres encore; et comme le sera un jour le président Paul BIYA.
Pour le MRC, la République du Cameroun doit faire preuve de dignité en rapatriant officiellement la dépouille de celui à qui le destin donna le privilège de proclamer l’indépendance de notre pays. Il est temps d’engager un programme national de réconciliation du pays avec son passé et tous ses héros, indépendamment de leur trajectoire idéologique.

A cette même époque il y a un an, nous vous avions annoncé que le MRC entamerait une campagne d’implantation sur l’ensemble du territoire national au cours de l’année qui s’achève. Cette opération a été lancée et se poursuit avec succès dans différentes régions du pays et dans la diaspora. Mais, des pressions insoutenables et des menaces ouvertes continuent d’être exercées sur les populations, et certains de nos camarades et sympathisants à travers le pays, créant ainsi un détestable climat de peur.

C’est le lieu de sensibiliser nos vaillantes populations de la Région du Sud en particulier, afin qu’elles bravent ces man uvres d’intimidation et le discours mesquin de haine ethnique, pour s’exprimer comme des citoyens libres d’une nation bâtie sur le socle de la fraternité républicaine. Leur sort ne se confond pas, et ne saurait se confondre, à celui d’un régime ou d’une élite!

A ces populations et celles qui ailleurs hésiteraient encore, je dis : «Rejoignez le MRC, afin qu’ensemble nous construisions la Renaissance nationale !»

Mes chers compatriotes,
Avant de vous quitter, permettez-moi de former pour chacun de vous où qu’il se trouve : le petit peuple des villes et des campagnes et la communauté d’affaires, créateurs de richesses, dont le dur labeur a permis au Cameroun de traverser tant de crises, nos forces de sécurité et de défense qui font la fierté de notre pays, les malades et tous ceux qui sont injustement détenus dans les prisons, les fonctionnaires qui maintiennent l’Etat debout, la jeunesse promesse d’avenir, mes v ux ardents pour une Bonne et Heureuse année nouvelle. Que l’année 2015 vous apporte une meilleure santé et de la prospérité, afin qu’ensemble nous travaillions à le Renaissance de notre très cher et beau pays.

Vive le Cameroun !

Maurice KAMTO,Président National du MRC,
Yaoundé, le 28 décembre 2014.

Maurice Kamto
mrcparty.org)/n

Boko Haram, Guérandi Mbara, Me Harissou: Le point de vue du MRC

Par Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun

Conférence du Président National du MRC sur quelques questions majeures d’actualité affectant la vie de la Nation Camerounaise.
La présente conférence de presse a pour but de donner la position du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) sur quelques questions d’actualité qui affectent ou sont de nature à affecter gravement la vie de la Nation : d’abord, du point de vue de sa sécurité et de sa stabilité, ensuite du point de vue de son unité et de sa cohésion, enfin du point de vue de son image et de sa respectabilité internationales. Ces sujets sont au nombre de quatre : la déclaration de guerre au groupe armé extrémiste Boko Haram ; les arrestations extrajudiciaires de Me Abdoulaye HARISSOU et de M. Aboubakar SIDIKI; les allégations de l’enlèvement et de l’exécution extrajudiciaires de M. Guérandi MBARA; l’affaire Célestin YANDAL et les menaces qui pèsent sur les libertés civiles et politiques au Cameroun.

I – Sur la déclaration de guerre à Boko Haram faite à l’étranger et la cacophonie de certains hauts responsables du pays dans sa gestion politique
Depuis quelques mois, le Cameroun est l’objet d’attaques barbares dans les Régions de l’Extrême-Nord et de l’Est de son territoire. Ces attaques attribuées notamment à la secte islamiste Boko Haram ont déjà endeuillé plusieurs familles camerounaises et plongé dans la torpeur de nombreuses autres. Aux familles ainsi endeuillées, notamment à celles de nos courageux soldats morts au front, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) présente une fois de plus ses très sincères condoléances. A nos vaillants soldats engagés sur les différents fronts, le MRC exprime son soutien total et indéfectible et les exhorte à combattre sans faiblesse les illuminés qui sèment la désolation, la tristesse et la mort parmi nos paisibles populations. Que les blessées, les déplacés et les nombreux enfants encore hors des salles de classe en ce mois de rentrée scolaire, reçoivent ma compassion ainsi que celle des militantes et militants de notre parti.

C’est dans ce contexte de violence aveugle que, lors du sommet de Paris du 17 mai 2014 pour la sécurité au Nigeria, réunissant autour du Président français les Présidents du Benin, du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad, les représentants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Union Européenne, le Président de la République, M. Paul BIYA, a déclaré à la presse qu’il engageait le pays dans la guerre contre Boko Haram. S’il est incontestable que notre Constitution réserve au Chef de l’Etat ce privilège suprême, le lieu de la déclaration de cette guerre tout comme sa gestion politique interpelle.

A part sa déclaration de soutien à nos forces de défense et l’expression ses condoléances et de sa compassion aux familles éprouvées, le MRC s’est jusqu’ici abstenu de tout commentaire, propos, ou action susceptible de gêner l’action du Gouvernement dans cette guerre contre Boko Haram et le gestion d’autres périls à nos frontières.

En s’accordant le recul nécessaire pour apprécier la situation, le MRC a cependant cherché en vain quel était l’intérêt stratégique, tactique, politique ou diplomatique de cette déclaration de guerre faite depuis l’étranger, très loin des Camerounais de qui le Président de la République a reçu le mandat d’agir en leurs noms.

Après avoir engagé le pays dans la guerre depuis la France, la Nation attendait que le Président de la République, Chef de l’Etat et Chef des Armées, prenne la parole pour lui donner des informations, notamment sur les ennemis de la patrie et leurs buts de guerre, et sur les contours de la mobilisation attendue des citoyennes et des citoyens camerounais. Force est de constater que quatre mois plus tard, le Chef de l’Etat n’a toujours pas jugé utile de s’adresser à la Nation, même pas à travers la représentation nationale ou par un simple communiqué de presse.

Ce silence du Chef d’Etat, au moment où nos compatriotes meurent aux combats et où les populations sont désemparées, créé une situation politique trouble et incertaine. Vu de l’étranger, une telle situation laisse perplexe et interroge sur l’adhésion des dirigeants de notre pays à l’obligation de rendre compte qui, avec la responsabilité, fondent l’autorité dans les sociétés politiques modernes.

Ce mutisme a favorisé l’éclatement au grand jour des luttes de succession au coeur de l’appareil d’Etat, créant au sein des institutions de la République une vraie cacophonie qui n’est pas de nature à maintenir la sérénité parmi les populations. En effet, entre les motions de soutien et les serments inutiles qui polluent l’atmosphère politique au moment où la Nation a besoin d’être rassemblée, et les déclarations maladroites de certaines personnalités de premier plan qui divisent notre peuple, les Camerounais sont désormais en droit de demander au Président de la République, contre qui leurs soldats se battent vraiment.

Il y a désormais une obligation de prise de parole publique et solennelle du Chef de l’Etat, Chef des Armées. Le Président de la République ne peut pas, alors que les membres de son Gouvernement et des personnalités importantes de son système politique se déchirent en public sur l’identité réelle ou supposée des ennemis de la patrie et sur leurs complices, continuer à garder le silence sans assumer la responsabilité d’une grave faute politique. Même le moral de nos soldats engagés aux combats dépend désormais de cette clarification attendue du Président de la République, lui qui est la personnalité la plus et, sans doute, la mieux renseignée du pays. Il est important pour le peuple qui se sent pris en otage et surtout, qui a le sentiment que ceux qui gouvernent lui cachent des éléments de compréhension de ce qui se joue en particulier dans la Région de l’Extrême-Nord, de savoir la vérité.

II – Sur les arrestations extrajudiciaires de Me Abdoulaye HARISSOU et de M. Aboubakar SIDIKI
Comme pour jeter plus de trouble sur la situation dans laquelle est plongé le Cameroun, le 27 août 2014, les médias ont annoncé l’arrestation, dans les bureaux du Gouverneur de l’Extrême-Nord, par des éléments de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE), de Maître Abdoulaye HARISSOU, Notaire installé à Maroua, président honoraire de la Chambre des Notaires du Cameroun, président de la Commission du Groupe de Travail à l’Union Internationale du Notariat, et Secrétaire général de l’Association du Notariat Francophone (ANF).

A ce jour, aucun Procureur de la République ni un responsable gouvernemental n’a pris la parole pour dire à la Nation de quoi est accusée cette personnalité bien connue de notre pays. Pourtant, ni sa personnalité, ni le contexte de son arrestation, ni le service qui l’a arrêté, ni le lieu où il a été arrêté, ni les rumeurs sur les mobiles de cette arrestation – en l’occurrence, selon certains journaux, la « tentative de déstabilisation du Cameroun à partir des pays voisins », – n’autorisent le Gouvernement à garder le silence.

Le 9 août 2014, M. Aboubakar Sidiki, Président du Mouvement Patriote du Salut Camerounais (MPSC), avait déjà été arrêté à Douala par des éléments de la même DGRE.

Le silence des autorités judiciaires et des responsables gouvernementaux sur le sort de Me Harrisou et sur celui de M. Aboubakar SIDIKI, leader politique connu, et l’absence de toute procédure judiciaire officielle contre eux transforment ces arrestations en enlèvements extrajudiciaires. De plus, l’implication dans ces opérations des services de renseignement, alors même que la police judiciaire pouvait, sous les ordres du parquet, se saisir de ces cas, donne à ces enlèvements extrajudiciaires un caractère politique que le silence du Gouvernement ne fait que renforcer. Dans le contexte sécuritaire et politique actuel du pays, où des responsables importants du régime ont publiquement insinué et assumé la thèse du complot, le règne de la suspicion et la chasse à l’ennemi intérieur gagnent du terrain alors que le pays est en guerre. Dans l’intérêt supérieur de la Nation, les autorités judiciaires doivent prendre leurs responsabilités face à l’histoire.

Ces enlèvement extrajudiciaires alourdissent le climat politique, ternissent l’image de notre pays au plan international et sont de nature à discréditer les services de l’Etat. Quels que soient les faits pour lesquels ces compatriotes sont interpelés, les lois de la République, qui règlent les conditions d’arrestation et de détention et protègent les droits de tous les citoyens, doivent être observées.

III- Sur les allégations de l’enlèvement et de l’exécution extrajudiciaires de M. Guerandi MBARA
L’opinion nationale et internationale a appris, par un journal étranger dont l’article a été abondamment repris et commenté dans notre pays, le récit de l’enlèvement et de la mise à mort allégués de M. Guerandi MBARA par des éléments de la DGRE avec la complicité active d’un certain M. Georges STARCKMANN, marchand d’armes vivant en France, et d’un certain M. Alberto FERNANDES ABRANTES, un colonel portugais à la retraite. Ce récit, qui fournit à la justice camerounaise toutes les informations susceptibles de permettre l’ouverture d’une enquête, n’a pas encore été démenti par le Gouvernement plus d’une semaine après sa publication.
Le peuple camerounais et les observateurs internationaux ont, une fois de plus, du mal à comprendre le silence du Chef de l’Etat dans une affaire aussi grave. Le silence embarrassé du Gouvernement inquiète plus qu’il ne rassure. Même si le journal étranger en question avait raconté une fable – ce dont on peut douter au regard de son sérieux-, il est urgent pour le Chef de l’Etat, dans ce cas comme dans les précédents, de tirer la situation au clair dans l’intérêt de notre pays.

Le MRC rappelle que ce qu’il est convenu d’appeler l’«affaire Guerandi MBARA», si elle était avérée, constituerait une violation manifeste par l’Etat du Cameroun de ses obligations en matière du respect des droits de la personne humaine, notamment:

-au titre des instruments internationaux: la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants de 1984, la Convention internationale contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction de mercenaires de 1989, la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées de 2006, la Charte africaine des Droits de l’Homme et des peuples de 1981 ;

-au titre de la législation nationale, en particulier : la Constitution, le Code pénal et le Code de procédure pénale.
En tout état de cause, cela constituerait une dérive dangereuse et inquiétante du régime en place.

Afin de mettre un terme aux rumeurs et autres spéculations qui enflent face au mutisme du Gouvernement dans cette affaire – qui pour le moment fait peser sur la DGRE et le pouvoir de lourdes allégations d’enlèvement et d’exécution extrajudiciaire – le MRC demande la mise en place rapide d’une Commission internationale d’enquête indépendante. Car, les faits allégués se seraient déroulés dans plusieurs pays, concerneraient des personnes de différentes nationalités, et mettent en cause le Gouvernement camerounais qui, dans ces conditions, ne pourrait pas conduire avec efficacité une enquête impartiale. La Commission proposée devrait avoir pour mission:

-d’infirmer ou de confirmer ces graves allégations d’enlèvement et d’exécution extrajudiciaire et le cas échéant, d’établir la chaîne de responsabilité ainsi que les responsabilités individuelles tant nationales qu’internationales ;

– ‘enquêter sur la véracité du décaissement de 350.000 Euros (229.600.000frs CFA) pour financer ce présumé assassinat.
Le MRC propose en outre la création d’une Commission d’enquête parlementaire (nationale) afin d’enquêter sur l’utilisation de la DGRE et d’autres services de renseignement de notre pays par le pouvoir à des fins politiques.

IV -Sur l’affaire Célestin YANDAL et les menaces qui pèsent sur les libertés civiles et politiques au Cameroun
M. Célestin YANDAL, jeune enseignant, président du Collectif des jeunes de Touboro et tête de liste UNDP lors des élections législatives et municipales de septembre 2013, a été arrêté le 30 novembre 2013 puis, après quelques péripéties, mis sous mandant de dépôt à la prison de Tcholliré, avant d’être transféré à la prison de Garoua où il est encore retenu sans jugement à ce jour.

Cette arrestation se situe dans le cadre des luttes politiques violentes qui ont opposé de façon dramatique, avant et après les élections couplées de septembre 2013, les militants de l’UNDP à ceux du RDPC, deux partis politiques pourtant alliés au sein du Gouvernement. Ces violences politiques ayant conduit à des morts d’homme, le MRC renouvelle ses condoléances aux familles des victimes et engagent les différents acteurs de la scène politique de notre pays à faire cause commune autour de la vision d’un jeu démocratique respectueux de l’adversaire et d’un changement dans la paix, tant au niveau national qu’au niveau local.

Faute d’information officielle, le MRC ne peut, à ce stade, relayer que des informations provenant des médias. Il serait reproché à ce jeune leader politique du département de Mayo Rey d’être le symbole de la dénonciation des exactions et des injustices dont seraient victimes, et ce depuis longtemps, une partie de la population de la part des responsables locaux du RDPC.

La gestion de cette affaire semble conforter le caractère politique de la détention de M. YANDAL. En effet, son principal crime serait d’avoir revendiqué le respect de l’Etat de droit face à un pouvoir traditionnel hissé au-dessus des lois de la République, et d’avoir osé s’opposer à l’immixtion de l’autorité administrative dans le fonctionnement de la Commune de Touboro dont son parti venait de prendre les rennes.

Le MRC en appelle au pouvoir afin qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour, d’une part, mettre fin au calvaire de Marcel YANDAL en ordonnant sa libération, et, d’autre part, réparer le préjudice sévère qu’il a subi et continue de subir, à la fois comme citoyen libre de participer à la vie politique de son pays et en tant que jeune enseignant ayant une carrière à construire.

Cette affaire YANDAL vient à la suite de plusieurs autres mettre en lumière la difficulté de mener une activité politique libre et indépendante du pouvoir dans notre pays, sans risquer divers types de vexations et d’exactions. Le Cameroun se met ainsi lentement et progressivement sur une pente préoccupante, où les dérives débouchant parfois sur des atrocités nous interpellent tous; car nul n’est à l’abri dans un contexte de dérapage autocratique, même pas ceux se sont convertis en serviteurs zélés et cyniques d’un tel système.

C’est pourquoi le MRC tient à rappeler notre devoir de vigilance collective et de solidarité avec les victimes, et à alerter le peuple camerounais et la communauté internationale sur les conséquences imprévisibles de l’accumulation de telles pratiques sur la paix, la stabilité politique et le progrès économique de notre pays.

Le Président National du MRC, Pr. Maurice KAMTO

Maurice Kamto, président national du MRC
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Maurice Kamto vulgarise son projet de société

Le parti politique d’opposition qu’il dirige, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, édite depuis peu un journal

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) se met à la page de la communication de masse et de la propagande. Le parti politique d’opposition que dirige le Pr. Maurice Kamto a mis sur pied, depuis le mois de mai 2014, un «organe d’information» pour vulgariser le programme du parti et de son président national en vue des prochaines consultations électorales. «L’organe d’information» en soi est un journal bilingue (français, anglais) de 16 pages au format tabloïd, vendu à 500 F CFA l’exemplaire.

Comme on pouvait s’y attendre, le numéro 1 du magazine s’ouvre sur «Le pacte républicain» du MRC, ses cinq propositions principales à mettre en uvre après une éventuelle élection à la tête de l’Etat. Et le jeune parti, créé tout juste il y’a deux ans, y croit. «Beaucoup étaient encore sceptiques. Ils attendaient. Ils observaient. Il fallait convaincre les indécis de nos convictions profondes, de notre engagement sans faille en faveur du combat pour un changement dans la paix et pour la promotion des valeurs qui fondent une République moderne à savoir notamment la démocratie, la prospérité et la paix», y indique Maurice Kamto, ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice, démissionnaire du gouvernement en novembre 2011.

Au fil de la lecture de ce premier numéro, on retrouve également les discours du président national du MRC dans le cadre de la célébration de certains événements ayant eu lieu cette année: Fête nationale de la Jeunesse (11 février) ; Journée internationale de la Femme (08 mars) ; Fête du travail (01er mai).

Pour les militants du MRC, une liste des responsables du parti politique à travers différentes localités du Cameroun est publiée dans le magazine «Renaissance» avec les contacts téléphoniques de ces cadres. On retrouve également une rubrique, un tantinet provocateur, consacrée au «peuple au quotidien». Pour le premier numéro, le MRC s’est focalisé sur «les emplois du Renouveau» (au compte du RDPC, parti au pouvoir) en les résumant principalement au «Ben skin au quotidien».

«Rennaissance», indique le MRC, peut être acquis en version papier au Cameroun mais aussi en Afrique, Europe et Etats-Unis. Une formule d’abonnement à la version électronique existe sur le site web de ce parti.

Comme toute initiative de ce genre, il est à espérer que la régularité ne fera pas défaut à ce magazine à la périodicité mensuelle. Sur ce point, on peut dire que le parti accuse déjà le coup. Le premier et dernier numéro à cette date est sorti en mai 2014.

Un tel temps mort peut être préjudiciable à un parti qui veut vulgariser son projet de société et ses activités en période pré-électorale. Ceci dans un contexte où des intellectuels sceptiques, à l’instar de Patrice Nganang, estiment que l’opposition camerounaise a pris ses congés depuis l’élection présidentielle de 2011.

La UNE de « Renaissance », n°001, mai 2014
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Lettre de condoléances de Maurice Kamto à M. Adam Djibrine, premier vice-président du MRC

Par Maurice Kamto, Président national du M.R.C.

Lettre de condoléances de Maurice Kamto à M. Adam Djibrine, suite à l’assassinat de son fils par des assaillants lors d’une attaque dans l’Extrême-Nord.

Yaoundé, le 21 août 2014

Cher camarade et frère,

J’ai appris au cours de notre entretien téléphonique d’hier soir, 20 août 2014, la tragédie qui vous a frappée récemment à travers le lâche assassinat de votre fils de 30 ans, lors d’une attaque barbare des groupes armés dans la région de l’Extrême-Nord, en date du 06 août 2014.

Je n’ai appris cette triste nouvelle qu’à l’occasion de notre entretien et, manifestement, aucun camarade du Directoire national du MRC n’était au courant de l’assassinat de votre fils.

Le MRC, par ma voix, vous adresse, à vous-même et l’ensemble de la famille Adam Djibrine, ses condoléances les plus attristées en même temps qu’il vous témoigne sa compassion émue.

Le choc de cet évènement et l’absurdité des actes des assassins qui tuent sans distinction aucune, vous ont sans doute décidé à démissionner de vos fonctions de Premier Vice Président du MRC. Le parti prend acte de cette décision et vous exprime sa reconnaissance pour le chemin parcouru ensemble, dans l’engagement et l’abnégation, depuis sa création. Il vous souhaite beaucoup de courage et bon vent.

Pr. Maurice KAMTO, Président National du MRC.

Pr. Maurice Kamto, président national du MRC
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Message de Maurice Kamto à l’occasion de la fête nationale de l’Unité

Par le Pr. Maurice Kamto, président national du MRC

Mes chers compatriotes,

Au moment où notre nation souffle sur la 42ème bougie de célébration de l’Etat unitaire, permettez-moi, au nom du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, de vous souhaiter tous mes v ux d’unité dans la paix et la prospérité.

L’heure n’est peut-être pas au bilan mais, il me semble qu’il serait tout de même judicieux de jeter un coup d’ il dans le rétroviseur de ce processus historique à la fois souhaité, voulu et controversé. Oui, les Pères fondateurs, face aux menaces et dangers de l’époque, dans un élan patriotique, mus par l’instinct légitime de préservation de l’intégrité du territoire national, avaient alors engagé un processus de consolidation de notre unité et de renforcement de notre désir de vivre ensemble, afin de construire une nation forte, prospère et fière dans le concert des nations. Ce processus est passé par deux étapes fondamentales : celle d’abord de notre indépendance proclamée le 1er janvier 1960, suivie immédiatement de l’amputation territoriale du 11 février 1961; celle ensuite de la Réunification du 1er octobre 1961, ressentie comme une nécessité vitale, suivie de l’unification de 1972 dictée par notre commune volonté d’approfondir notre unité et d’assurer plus de cohésion entre la partie anglophone et la partie francophone du pays afin de garantir l’indivisibilité de notre Nation.

Quarante deux ans plus tard, on peut, à défaut d’Etats généraux de l’Unité, légitimement interroger l’efficacité du cadre unitaire non seulement à assurer l’intégrité du territoire, mais également sa capacité à améliorer notre vivre ensemble. Je le ferai brièvement à travers les prismes politique, économique et sécuritaire.

Premièrement, au-delà d’indéniables acquis tels que le brassage culturel de nos peuples et la mise en commun des ressources du sol et de sous-sol, il persiste un certain nombre de points de tension susceptibles de remettre en question cette unité, si ce n’est tout simplement de la rompre. Les velléités sécessionnistes de certains groupuscules dans la zone anglophone du pays montrent clairement qu’il y a des choses à parfaire. Le cours de l’évolution de notre pays a créé au passage des frustrations, longtemps inhibées par le régime de l’époque. Ces frustrations refont surface et s’amplifient en tirant partie des fissures démocratiques qui se sont fait jour sur l’édifice autoritaire et de la révolution dans les moyens de communications modernes. Ainsi, le phénomène du tribalisme que l’on croyait désormais loin derrière nous ressurgit avec une rare violence, en cette période de transition politique annoncée et attendue. Le MRC dans sa Vision pour la société camerounaise aborde cette question dans le premier pilier de son action. Il s’agit du Pacte républicain, qui s’énonce da la manière suivante : Les communautés existent dans notre pays. Il faut les respecter. Mais notre mère à nous tous est la République. Il faut la protéger et la défendre dans ses valeurs fondamentales de liberté, d’égalité, de citoyenneté, de justice sociale et de solidarité. Un citoyen est un homme libre et non pas un être enchaîné à un groupe quel qu’il soit.

Dans les relations entre les citoyens, nous voulons travailler à bâtir la confiance à trois niveaux:
– confiance entre le citoyen et les institutions sur la base d’un contrat de citoyenneté républicaine;
– confiance entre l’élite dirigeante et les populations, tant il est crucial que celles-ci se reconnaissent dans les décisions et les actions des dirigeants;
– confiance enfin entre notre pays et les partenaires au développement à la faveur de l’instauration d’une gouvernance exemplaire.

Ce Pacte républicain doit créer entre les Camerounais une fraternité nouvelle fondée sur une communauté d’idées et de valeurs et non sur un lien de sang ou l’attachement aveugle à une ethnie. C’est cela la fraternité républicaine. Celle qui permet de réaliser un vivre ensemble apaisé, fondé sur le respect mutuel. Le Pacte républicain sera bâti sur le socle d’un pays réconcilié. C’est pourquoi nous n’épargnerons aucun effort pour trouver avec toutes les composantes de la nation, en particulier avec la communauté anglophone, les réponses appropriées à leurs attentes.

Ce pacte républicain est un pacte pour la paix si chère à notre peuple. Mais il ne peut s’agir d’une paix proclamée, imposée par la violence et dans l’injustice. Notre conception de la paix repose sur l’observation objective et notre conviction profonde que toute paix véritable et durable a son siège dans le c ur des hommes et des femmes et ne se réalise que par la justice.

Deuxièmement, le chemin parcouru dans la construction de l’unité de notre Nation repose également sur la situation économique du pays. Le Cameroun est confronté à une grave crise sans précédent du chômage des jeunes aggravée par la très forte dépendance extérieure de notre économie. Cette dépendance qui, selon les statistiques est supérieure à 80% se reflète sur notre balance commerciale; celle-ci affiche année après année un déficit chronique et explosif, passant de près de 70 milliards en 2007 à près de 1350 milliards en 2013. D’après les experts, une telle situation n’est pas de nature à attirer des investisseurs étrangers sérieux dans notre pays. Par ailleurs, le système productif, hérité des années 1970, a été démantelé dans les années 90 à travers d’imprudentes politiques de privatisations et de liquidations des entreprises publiques et parapubliques, sans une politique volontariste d’accompagnement du secteur privé afin que le vide créé par le désengagement de l’Etat du secteur productif soit efficacement comblé. Parallèlement, l’on a vu naître une bureaucratie corrompue, improductive et prédatrice, sans culture du résultat.

Cette bureaucratie n’assume pas l’échec de ses actions, lequel se répercute de façon dramatique sur les citoyens. Il en résulte d’une part, un modèle économique où tout est importé, jusqu’aux cure-dents, et qui favorise de la sorte une hémorragie des devises, et d’autre part, un environnement administratif, juridique et fiscal hostile qui paralyse toutes les tentatives de dynamisation des investissements dans notre pays. Faire face à la situation économique peu reluisante du Cameroun exige avant tout un diagnostic sérieux, suivi de politiques publiques ambitieuses, assises sur des réformes courageuses, difficiles mais salutaires.

Il faut être à la fois inconscient et dépourvu de tout sens d’humanité pour ne pas s’inquiéter du fossé qui se creuse entre les riches et les pauvres dans notre pays, et ses conséquences potentielles sur la paix, la stabilité et l’unité du Cameroun. Nous devons travailler à la restauration sans délai de la dignité de nos populations les plus vulnérables ainsi que de la justice sociale si indispensable à l’harmonie de notre société. Le Cameroun pour lequel je me suis engagé en politique, c’est celui dans lequel il est possible, en une décennie, de faire de la pauvreté une histoire du passé.

Le MRC entend relever ce défi par le Pacte productif qui constitue le troisième pilier de notre projet de société. Il repose d’une part, sur un Etat à la fois stratège et inventif qui libère les énergies créatrices de nos populations et d’autre part, sur notre détermination à remettre le Cameroun au travail en agissant notamment sur les leviers de création et de compétitivité des entreprises. Ce Cameroun-là va se bâtir également sur la solidarité et le partage. Mais il n’y a pas de partage s’il n’y a rien à partager. Le Cameroun doit produire plus et mieux dans tous les secteurs. Cela passe par une politique des filières clairement identifiées et organisées; par les incitations compétitives à l’investissement national et étranger; l’innovation et l’acquisition des technologies dont nos filières industrielles ont besoin. Il faut, pour ce faire, développer une stratégie d’alliance avec des partenaires stratégiques capables de nous ouvrir l’accès à la fois aux technologies et aux marchés mondiaux. Nous avons, à cet égard, devant nous, les expériences instructives de divers pays dits « émergents ». Mais pour y réussir, il faut faire confiance aux nationaux dans le cadre d’une véritable alliance stratégique entre l’Etat et le secteur privé. Il faut également articuler filières de production et filières de recherche et d’innovation. Tout programme de recherche devra être un maillon d’une chaîne devant déboucher dans un délai connu sur un résultat concret transformable en produit utilisable et/ou commercialisable. L’objectif ultime est de bâtir un pays moderne, espace d’attraction des investissements et de prospérité commune.

Troisièmement, notre pays traverse des moments très difficiles en matière de sécurité. La République s ur de Centrafrique, ravagée par une effroyable guerre civile qui a complètement démantelé les fondements de l’Etat dans ce pays, constitue un point névralgique qui met en péril la paix et la sécurité dans la Région de l’Est, avec bien sûr des répercutions sur la stabilité de l’ensemble du pays, tant sur le plan politique qu’économique. Des groupes armés ne cessent de faire des incursions dans notre territoire, se livrant à des actes d’une rare violence. A côté de cette menace plus conventionnelle, se profile une autre, moins précise, moins cernable sous l’appellation de «BOKO HARAM», désormais identifiée par la communauté internationale comme un mouvement terroriste. Caractérisée dans un premier temps par des enlèvements et des demandes de rançons, les actions menées par cette nébuleuse sont désormais d’une barbarie insoutenable et commencent à installer une véritable psychose au sein de la population. Face à cette situation, le MRC convoque le cinquième pilier de son action qui est le Pacte de solidarité. Solidarité entre les Régions en particulier en cas de crise, qu’elle soit alimentaire, sanitaire, le fait d’une catastrophe naturelle ou de l’insécurité. Dans le cas d’espèce, nous devons être solidaires avec nos frères des régions septentrionales du pays, taire nos querelles partisanes voire idéologiques pour nous mobiliser à travers une vigilance citoyenne de tous les instants, comme un peuple uni, une Nation au destin commun.

Tout en demandant au gouvernement de la République d’assumer sa mission régalienne de défense de l’intégrité de notre territoire et de la sécurité de nos peuples, nous devons rester soudés dans notre patriotisme inébranlable et étaler à la face du monde la puissance de notre fraternité républicaine.
Bonne fête du 20 mai, fête de la Nation unie dans sa riche diversité!

Vive le MRC.

Vive le Cameroun.

Pr. Maurice Kamto
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Fondation Genoo : Les candidats au prix littéraire ont jusqu’au 30 juin

Les écrivains camerounais en herbe désirant postuler à ce prix porté par le Pr. Maurice Kamto, doivent être âgés de 21 ans au plus

« Le prix littéraire de la Fondation Genoo Nouvelles », initié par le Pr. Maurice Kamto, est ouvert jusqu’au 30 juin 2014. Les jeunes camerounais désirant y postuler, doivent être âgés de 21 ans au plus l’année de lancement du concours (2014). Les cinq meilleures nouvelles qui seront retenus par le jury – composé de critiques littéraires, d’écrivains et d’éditeurs – seront publiées dans un ouvrage collectif coédité par Ifrikya et Buma Kor Bokks, ainsi que Les éditions du Schabel. Les résultats seront officiellement connus en septembre 2014.

Les écrivains en herbe ont donc le loisir de narrer une histoire courte de leur choix, fictionnelle ou non, dans un style qui saura flatter le jury. Le quotidien Le jour, dont le directeur de la publication est par ailleurs le directeur des éditions du Schabel, partenaire du prix, précise que les auteurs de nouvelles devront rédiger leurs textes, de 15 à 20 pages, sous format électronique dans une police au corps 14. Les nouvelles, enregistrées au format PDF, devront être envoyées par email au secrétariat du prix.

A travers ce concours, la Fondation Genoo-Nouvelles espère émuler les nombreux talents littéraires que compterait le Cameroun. Agrégé de droit public, Maurice Kamto est également homme politique, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).

Les nouvelles devront être envoyées sous format PDF par mail à l’adresse du secrétariat du prix
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Charles Ateba Eyene: « Eveilleur des consciences et veilleur des valeurs »

L’hommage du président national du M.R.C au disparu.

C’est avec douleur et consternation que nous avons appris le décès du Dr Charles ATEBA EYENE, survenu au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yaoundé dans l’après-midi du 21 Février 2014, des suites de maladie.

Charles ATEBA EYENE était un jeune homme aux talents multiples. Ecrivain prolifique et universitaire cultivé, il était un entrepreneur politique flamboyant dont l’engagement militant dépassait les clivages partisans. C’était un homme public courageux et infatigable, dont les prises de positions fermes sur les grandes questions politiques et de société ont contribué immensément à enrichir le débat dans notre pays et n’ont laissé personne indifférent. Sa pensée critique n’a épargné personne, y compris dans les rangs de son propre parti politique. M. ATEBA EYENE était un combattant infatigable pour la justice, plus de libertés démocratiques et l’égalité sociale au Cameroun. Il a inspiré de nombreux jeunes, notamment à travers son association Le Club éthique.

Avec plus d’une vingtaine d’ouvrages produits en si peu de temps et concernant presque tous les domaines de la vie nationale, il est sans conteste l’écrivain le plus productif de sa génération. Cette riche production intellectuelle qu’il lègue à la postérité est une trace indélébile de sa contribution à l’édification de notre société sur un socle de valeurs fait d’exigence éthique, de don de soi pour les causes justes, d’aspiration à une certaine ascèse. Pour cela, quand bien même il est mort, il reste vivant à jamais dans nos c urs, dans nos esprits et dans les bibliothèques.

Malmené dans l’Administration pour ses idées courageuses, pour son audace à transgresser les clivages politiques et à lever les tabous, éveilleur des consciences et veilleur des valeurs, il était une étoile dans sa génération et un repère pour la jeunesse camerounaise d’aujourd’hui. Il est resté digne jusqu’au bout.

Sa mort nous laisse inconsolable. Elle interpelle notre société sur ce qu’elle veut faire de sa jeunesse et sur l’urgence de stopper le désastre de la destruction de jeunes camerounais talentueux et patriotes, dont le seul crime est de refuser l’asservissement, d’aspirer à la liberté et à la participation à la gestion des affaires de leur pays.

En cette douloureuse circonstance, nous joignons notre voix à celles de millions de nos compatriotes pour adresser à la famille du disparu, nos condoléances les plus sincères et profondément attristées.


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