Dans son premier livre paru aux Editions du Panthéon, l’auteur camerounais relate en 173 pages, péripéties et souffrances d’une jeune aventurière clandestine à Bangos. Une histoire tirée de la réalité
Ces évènements se sont déroulés entre 2008 et 2010 en Guinée Equatoriale. Les personnages sont inventés, mais les faits réels, tirés de témoignages de plusieurs victimes du système. Une jeune fille, Marga, camerounaise de nationalité, résidente au quartier Newbell à Douala, aînée d’une nombreuse et misérable famille, quitte clandestinement son pays à la recherche du bien-être. Destination: Bangos.
«Je t’envoie en mission ma fille», lui avait soufflé une veuve, madame sa mère, avant son départ. Malgré les turbulences du voyage, Marga, 19 ans, atterrit à Newbili, terre d’accueil des plus démunis, refuge des clandestins, des trafiquants de drogue, prostituées de petites rues, féticheurs, marabouts, etc. «Marga venait d’entrer dans la jungle avec l’obligation d’en ressortir vivante», commente le narrateur à la page 52 de l’ouvrage.
En 173 pages, le Camerounais Alain Nyetem, auteur de «Vie cruelle», son premier roman paru aux Editions du Panthéon, rend hommage à toutes les filles qui ont été violées, maltraitées à Malabo par les agents de police et qui ne sont plus de ce monde. En le personnage de Marga, elles sont toutes incarnées.
«Les femmes souffrent beaucoup en aventure», a confié Alain Nyetem à Journalducameroun.com. «J’ai été dans plusieurs pays d’Afrique mais en Guinée Equatoriale particulièrement, c’est très dur. Les gens sont xénophobes, on se croirait hors de l’Afrique». D’où cette inspiration. «De toutes les aventures que j’ai eu, celle de la Guinée Equatoriale m’a le plus marqué négativement. Les Camerounais principalement y vivent dans une misère extrême que j’essaye de décrire dans le livre. Je dénonce également l’attitude des parents pauvres qui envoient leurs enfants à l’extérieur pour se sortir de la misère quelque soit le prix que ceux-ci auront à payer», nous explique l’auteur.
Dans ce roman, c’est le cas de madame Michèle, fidèle à ses intérêts pour la richesse alors même que sa fille meurt à «petit feu» à Bangos.

Alain Nyetem)/n
Pour Alain Nyetem, la quarantaine entamée, titulaire d’un BTS en comptabilité et gestion au Cameroun et diplômé en ingénierie civil de construction en Espagne, «aller en aventure impose de faire des choix». Et Marga a fait les siens. «Elle s’y était engagée juste pour donner un peu de bonheur à sa mère, apaiser sa souffrance et l’empêcher de finir ses jours dans la misère».
La mère de Marga, madame Michèle, avait souffert depuis la mort de son mari quand sa fille n’avait que dix ans. «A cause de la pauvreté, Marga, fille d’église, a dû renoncer à ses principes religieux pour parvenir à vivre à Bangos, l’enfer du paradis», déclare le narrateur à la page 94.
La jeune fille vivait désormais pour sa mère et ses douze frères cadets et cousins dont-elle avait la charge.
Qu’a-t-elle dû faire pour conduire les siens au bonheur tant recherché? Le sacrifice de Marga., une vie cruelle à découvrir dans un langage courant. .
Le livre disponible en ligne est vendu dans les pays francophones d’Europe et d’Afrique, à ne pas confondre à Ville cruelle de Mongo Beti.

Alain Nyetem)/n