Gabon : Sylvia Bongo placée sous-mandat de dépôt à la prison de Libreville

L’ex première dame, épouse du président déchu, est incarcérée cette nuit après une confrontation avec Brice Laccruche ancien directeur de Cabinet de l’ancien président Ali Bongo, au palais de justice de Libreville.

Accusée de malversations financières par la junte au pouvoir, depuis le coup d’Etat du 30 août 2023, l’ex première dame du Gabon a été entendue jeudi 12 octobre 2023, au palais de justice de Libreville.

En effet, Sylvia Bongo Ondimba s’est présentée devant un juge d’instruction où une confrontation a eu lieu entre elle et Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de Cabinet du président déchu, Ali Bongo Ondimba. C’est après cette confrontation qu’elle a été placée sous mandat de dépôt et envoyée à la prison de Libreville.

Rappelons qu’elle avait été inculpée le 29 septembre 2023, par le procureur de la République pour détournements de fonds publics, recel, faux et usage de faux. Et a été assignée à résidence depuis le coup d’Etat du 30 août 2023.

Brice Oligui Nguema : « Ali Bongo est mis à la retraite »

Acclamé par des centaines de militaires à Libreville, la capitale, le chef de la garde républicaine, le général Brice Oligui Nguema pourrait devenir le nouvel homme fort du pays. Le quotidien Le Monde a pu le joindre.

Quelques heures après que des militaires ont annoncé avoir renversé le président gabonais Ali Bongo, mercredi 30 août, et annulé le résultat des élections générales qui le donnait vainqueur, des manifestations de soutien aux putschistes ont eu lieu à travers le pays.

Est-ce que vous vous considérez comme le nouveau chef de l’Etat gabonais ?

Je ne me déclare pas encore, je n’envisage rien pour l’instant. C’est un débat que nous allons avoir avec l’ensemble des généraux. Nous allons nous retrouver à 14 heures (15 heures, heure de Paris). Il s’agira de dégager un consensus. Chacun va émettre des idées et les meilleures seront choisies, ainsi que le nom de celui qui va conduire la transition.

Est-ce que ce coup de force était préparé de longue date ou est-ce la proclamation des résultats du scrutin du 26 août, donnant Ali Bongo vainqueur, qui vous a poussé à agir ?

Vous savez qu’au Gabon il y a une grogne et, au-delà de cette grogne, il y a la maladie du chef de l’Etat [Ali Bongo a été victime d’un AVC en octobre 2018 qui l’a laissé affaibli]. Tout le monde en parle, mais personne ne prend ses responsabilités. Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités.

Quel sort sera réservé à Ali Bongo ?

C’est un chef d’Etat gabonais. Il est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits. C’est un Gabonais normal, comme tout le monde.

Confirmez-vous qu’il est en résidence surveillée chez lui, à Libreville ?

Je ne peux rien vous dire, vous allez découvrir les choses au fur et à mesure.

Coup d’Etat au Gabon : Ali Bongo appelle à « faire du bruit »

Le président gabonais Ali Bongo, actuellement assigné à résidence, appelle la population à « faire du bruit » après le putsch qui l’a renversé.

Les suites directes des événements de ce mercredi matin. Quelques heures après le coup d’État survenu après l’annonce des résultats du scrutin présidentiel au Gabon  et la réélection d’Ali Bongo, celui-ci a été placé en résidence surveillée, ont annoncé les militaires putschistes à la télévision d’État. En parallèle, ceux-ci ont également annoncé l’arrestation de l’un des fils du président pour « haute trahison. »

Dans un message vidéo en anglais, M. Bongo dit être « à la résidence », alors que son épouse et son fils se trouvent dans des lieux séparés. C’est sa première manifestation publique après le coup d’Etat. En effet, un putsch a eu lieu au Gabon dans la nuit de mardi à mercredi 30 août. Juste après l’annonce de la réélection du président Ali Bongo, des putschistes militaires ont annoncé l’annulation du scrutin et la dissolution des institutions.

Pour la première fois depuis le coup d’État, le président élu, Ali Bongo, a donc donné de ses nouvelles. Le président de 64 ans s’est exprimé depuis sa « résidence surveillée »: il a appelé « tous les amis » du « monde entier » à « faire du bruit, encore et encore ». Ali Bongo explique que les militaires l’ont arrêté ainsi que sa famille. « Mon fils est quelque part, ma femme est ailleurs et je suis à la résidence en ce moment. »

 

Elections au Gabon : Ali réélu, Bongo renversé

Déclaré vainqueur de la présidentielle du 26 août dernier, Ali Bongo Ondimba, 14 ans au pouvoir, n’aura pas le temps de savourer la victoire. Celle-ci vient d’être annulée par un groupe de militaires. 

Ce matin, un groupe de militaires annonce l’annulation des résultats et la dissolution des institutions. « Coup d’Etat en cours au Gabon » ! « Libreville entre les mains des militaires ». Voilà qui se lit et qui se raconte depuis les premières heures de cette matinée du 30 août 2023. Une dizaine de militaires a fait irruption très tôt à la télévision Gabon 24, logée au sein de la présidence de la République, avant de délivrer un message au peuple gabonais et à la communauté internationale.

Dans ce discours, les hommes en tenue annoncent l’annulation des résultats du scrutin du week-end dernier, donnant Ali Bongo Ondimba vainqueur avec 64,27% des suffrages valablement exprimés. Soit 293.919 voix, pour un taux de participation de 56,65%. Son suivant immédiat, Albert Ondo Ossa n’a obtenu que 30,77% des suffrages, selon les données publiées par le président du Centre gabonais des élections, Michel Stéphane Bonda.

Quelques heures après la publication de ces résultats, les militaires s’emparent du pouvoir en dissolvant l’ordre constitutionnel, non sans donner leurs motivations. Voici l’intégralité de la déclaration faite par l’un des militaires :

« Notre beau pays, le Gabon, a toujours été un havre de paix.

Aujourd’hui, ce pays traverse une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale.

Aussi, force est d’admettre que l’organisation des échéances électorales, dites élections générales du 26 août 2023, n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les Gabonais.

A cela s’ajoute une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au chaos.

Ce jour, 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et garant de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place.

A cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés.

Les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre.

Toutes les institutions de la République sont dissoutes, notamment le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil économique, social et environnemental, le Centre gabonais des élections.

Nous appelons les populations, les communautés des pays frères installées au Gabon ainsi que les Gabonais de la diaspora au calme et à la sérénité.

Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale et internationale.

Peuple gabonais, c’est enfin notre essor vers la félicité.

Que dieu et les mânes de nos ancêtres bénissent le Gabon.

Honneur et fidélité à la patrie.

Je vous remercie. »

Elections au Gabon : la campagne pour la présidentielle lancée

Les 19 candidats en lice sont attendus dans les neuf provinces de la République pour convaincre les électeurs. « C’est un moment d’échange et de confrontation des idées entre les candidats », a déclaré le président du Centre gabonais des élections, Michel Stéphane Bonda.

Dans 15 jours, le 26 août 2023 de façon précise, les Gabonais iront choisir le nouveau président de la République, les nouveaux membres du Parlement, et leurs représentants locaux. Pour la première fois de son histoire, le pays qui célèbre son 63è anniversaire d’accession à l’indépendance le 17 août prochain, va organiser en même temps l’élection présidentielle, les élections législatives et les élections municipales et départementales.

Pour le compte de l’élection présidentielle, 19 candidats sont à la quête de suffrages pour les 5 prochaines années, dont Ali Bongo Ondimba en course pour le troisième mandat. A compter de ce vendredi, tous entament une opération de charme auprès des électeurs inscrits sur les listes électorales, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger.

Aussi, le fichier électoral toiletté du 09 mai au 11 juin 2023 est disponible. Le président du Centre gabonais des élections Michel Stéphane Bonda l’a reçu des mains du ministre d’Etat, ministre de l’intérieur Lambert-Noël Matha le 30 juillet dernier. Selon les données portées dans le document toiletté, celui-ci contient 846 822 électeurs inscrits dont 830 729 inscrits à l’intérieur des frontières de l’Etat et 16 993 hors des frontières.

Pour leur permettre d’exercer leur droit de vote, 2 918 bureaux de votes seront ouverts. Les électeurs choisiront leurs candidats sur un bulletin unique aux élections législatives et à la présidentielle. La campagne qui s’ouvre aujourd’hui concerne l’élection présidentielle. En vue des électives législatives, municipales et départementales, la campagne électorale débutera le mardi 15 août 2023.

Cependant, sur place au Gabon, certains candidats de l’opposition disent être inquiets. Le 08 août dernier, cinq d’entre eux ont rendu visite au représentant du secrétaire général de l’ONU en Afrique centrale et dont les bureaux se trouvent à Libreville au Gabon. Les candidats à la présidentielle Paulette Missambo, Alexandre Barro Chambrier, Terrance Gnembou, Raymond Ndong et Mike Joktane ont exprimé à Abdou Abarry leur contrariété à la suite de la modification répétée du code électorale à quelques semaines des élections. Ils ont appelé l’ONU à veiller à ce que le scrutin soit équitable.

Après le Nigéria qui vient d’organiser des élections générales et le Gabon qui est sur le point de relever le défi, le Cameroun s’apprête à passer à l’action. Le calendrier électoral prévoit l’élection présidentielle, les élections législatives, les élections municipales et régionales en 2025 au pays de Paul Biya.

Gabon : le gouvernement annonce l’arrestation des mutins

L’annonce vient d’être faite par le le ministre de la Communication Guy-Bertrand Mapangou.

La situation semble s’être apaisée au Gabon depuis l’appel à insurrection lancée très tôt ce matin par les militaires rebelles depuis la radio d’Etat.  Selon ministre de la Communication qui est par ailleurs porte parole du gouvernement,  les mutins ont été arrêtés par les unités du GIGN gabonais. La situation est sous contrôle et l’ordre sera complètement rétabli dans deux ou trois heures, affirme-t-il.

Un message important qui pourra permettre à ramener la sérénité au sein de la population encore sous le choc des événements de ce matin. Rappelons que le lieutenant Kelly Ondo Obiang accompagné de 2 autres militaires coiffés des bérets verts de la Garde Républicaine avaient pris d’assaut la radio d’Etat Gabonaise. Ils avaient notamment annoncé la prochaine mise en place d’un «Conseil national de restauration» en l’absence du président Ali Bongo, en convalescence au Maroc.

Insurrection au Gabon : le discours des militaires à la radio d’Etat

Très tôt ce matin, les militaires ont pris possession de la radio d’Etat pour appeler à l’insurrection. Ils ont annoncé la prochaine mise en place d’un «Conseil national de restauration» en l’absence du président Ali Bongo, en convalescence au Maroc.

Les bruits de bottes se sont fait entendre ce lundi 7 janvier 2019  dés 6h 30 min au Gabon. Le lieutenant Kelly Ondo Obiang accompagné de 2 autres militaires coiffés des bérets verts de la Garde Républicaine ont pris d’assaut la radio d’Etat Gabonaise.

«Si vous êtes en train de manger, arrêtez. Si vous êtes en train de prendre un verre, arrêtez. Si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins (…), levez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue » a déclaré le militaire se présentant comme commandant-adjoint de la Garde Républicaine (GR) et se disant président d’un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS).

Le mouvement «demande à tous les jeunes des forces de défense et de sécurité et à toute la jeunesse gabonaise de se joindre à nous», a déclaré le militaire en annonçant la mise en place d’un «Conseil national de restauration». «Nous ne pouvons abandonner la patrie», a-t-il affirmé en jugeant les institutions «illégitimes et illégales». Il a souligné que «le jour tant attendu est arrivé où l’armée a décidé de se mettre aux côtés de son peuple afin de sauver le Gabon du chaos».

« Par conséquent dans le cadre de l’opération baptisée “ Opération Dignité”, le mouvement demande à toutes les forces de sécurité et à la jeunesse gabonaise” de se joindre à nous en exécutant à la lettre et dès cet instant les mots d’ordre suivants : Primo, que tous les hommes de rangs et les sous-officiers actuellement dans les caserne se procurent par tous les moyens une rames et les munitions. Secondo, prenez le contrôle de tous les moyens de transports, les casernes, les postes de contrôles de sécurité, les armureries, les aéroports en fonction de vos positions respectives; Tertio, que les membres des forces de défense et de sécurité se trouvant hors des casernes » a déclaré le lieutenant Kelly Ondo Obiang.

Précisons que Le 31 décembre, le président Bongo a pris la parole pour la première fois depuis son hospitalisation. Une prise de parole peu fluide que le MPJFDS a qualifié de «honte» pour un «pays (qui) a perdu sa dignité». La vacance du pouvoir n’a pas été déclarée au Gabon en l’absence du chef de l’État. La Cour constitutionnelle a transféré en partie des pouvoirs du président au premier ministre et au vice-président.