Le doute est-il levé au Gabon?

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

Au Gabon, un constat déprimant a émergé après l’annonce de l’élection d’Ali Bongo à la présidence de la République. La Cour Constitutionnelle a validé son élection. Le recomptage des voix que nous avons appelé de tous nos v ux n’a pas alterné le premier résultat. Ali Bongo va poursuivre son parcours présidentiel. Nous devons respecter la souveraineté du Conseil constitutionnel de ce pays.

L’élection présidentielle au Gabon a été d’une violence inouïe, tant sur le plan psychologique que verbal. La presse étrangère s’en est mêlée dans une allégorie qui lui est coutumière en Afrique. Elle a apporté des « preuves » que Le fiston Ali n’est pas gabonais. Pire, elle s’est attelée à nous démontrer que le comptage des voix avait été faussé dans le Haut-Ogooué, fief d’Ali Bongo.

Un journaliste d’investigation, spécialisé dans les « Biens mal acquis » des présidents africains nous a gratifiés de preuves éminemment lacunaires : Ali Bongo n’est pas le fils naturel de son père. Les sources d’informations infaillibles de Pierre Péan ont été mises à mal la semaine dernière. Un démenti a remis en cause les thèses étayées par ce « spécialiste de l’Afrique ». Ali Bongo est bien le rejeton de son père, confirme un vieil instituteur avec des preuves à l’appui. Mais qu’importe ! Le mensonge avait déjà fait son chemin. Il a semé le doute et causé des dégâts.

Pierre Péan s’est illustré en publiant les biens mal acquis des présidents africains en France. Mais quel crédit pouvons-nous aujourd’hui accorder à cet « investigateur » éclectique qui n’a jamais dénoncé les hôtels particuliers et les châteaux des pétroliers du Golf dans l’hexagone et à travers le monde ? Il est vrai que dénoncer les présidents africains offre à cet obscur personnage une tribune inespérée.

Mettre fin aux ingérences étrangères en Afrique
La Cour Constitutionnelle du Gabon vient de confirmer les résultats de l’élection présidentielle au Gabon. Cette décision est souveraine et doit être respectée. Ali Bongo a été démocratiquement élu.

L’Afrique n’a plus besoin de relations paternalistes et condescendantes avec ses mentors d’hier. Les politiciens de tous bords ont saisi l’occasion des élections au Gabon pour dénoncer les bourrages des urnes. Il s’en est suivi une cacophonie ubuesque alimentée par les « amis de l’Afrique ».

Que dire des déclarations légères et sans fondement de Manuel Valls, invité d’une émission « people » ? Il a laissé entendre que le président gabonais Ali Bongo n’avait pas été légitimement élu. Cette intrusion n’est pas acceptable pour un premier ministre de la France. Manuel Valls devrait se rappeler que l’Afrique n’est la propriété de personne. Il aurait dû prendre du recul et attendre le deuxième dépouillement des voix effectué par la Communauté Internationale, l’Union Africaine et le Conseil Constitutionnel du Gabon.

Nous avons aussi appelé de tous nos v ux le recomptage des voix. Nous devons nous plier, en bons démocrates, aux conclusions de la Cours Constitutionnelle du Gabon.

Il faut donc s’interroger sur les déclarations du gouvernement français par la voix de son Ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault : « La France constate que l’examen des recours n’a pas permis de lever tous les doutes », a-t-il dit dans une déclaration écrite. Monsieur Hérault doute-t-il de la neutralité du Conseil Constitutionnel du Gabon ? Les déclarations des hommes politiques, gardiens traditionnels de la françafrique tout comme les médias versent honteusement dans la surenchère et la nuance sémantique pour disqualifier leur poulain d’hier.

Voilà une déclaration liminaire qui trahit une ingérence dans les affaires d’un pays souverain. La gauche aurait-elle perdu le sens de l’honneur ? Cette déclaration s’ajoute à celle de François Hollande : « Je ne sais pas si cette élection a été truquée, en tout cas elle n’était pas dans les critères de ce que l’on peut appeler des élections démocratiques ». Faut-il donc conclure que les élections en Afrique ne sont démocratiques que lorsque le candidat choisi par Paris est plébiscité et élu à 99.99% ?

L’élection d’Ali Bongo ne peut réjouir tous ceux qui aspirent à la souveraineté du Gabon et de l’Afrique. Mais il faut aussi dénoncer avec vigueur tous ceux qui complotent jour et nuit pour maintenir l’Afrique dans l’obscurantisme, la pauvreté et le mensonge permanent.

La liste des présidents africains qui devraient s’effacer de la scène politique est longue. Elle comprend : Mugabé, Biya, Kabila, Eyadéma, Nkurunziza, Déby, Sassou Nguesso, Isaias Afwerki, etc.
L’Afrique attend aux commandes une nouvelle génération de femmes et d’hommes libres qui ne soient plus les produits sous influence des anciens barons de la françafrique.

Le combat est rude mais il est engagé. Aucun changement n’est possible si les ordres continuent de venir de l’extérieur. Les africains doivent se prendre en charge et ne compter que sur eux-mêmes. La position de victimaire nous est fatale. Elle démontre une grande faiblesse de mentalité. C’est pourquoi l’école doit être prioritaire pour libérer les cerveaux des nouvelles générations qui n’ont pas été moulés par « nos ancêtres les gaulois ». Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que le temps où les présidents africains allaient chercher leur feuille de route à l’Élysée est révolu.

Pour cela, il faut réhabiliter notre propre histoire, nos valeurs et combattre le nihilisme qui caractérise notre culture. Les cerveaux falsifiés d’une prétendue élite issue de la colonisation ne sont plus adaptés à l’époque actuelle où le droit de chaque citoyen du monde peut inverser le cours de l’histoire. L’émancipation intellectuelle ouvre des voies nouvelles qui nous permettront de réfléchir et de décider par nous-même et pour notre Afrique.

Michel Lobé Etamé, journaliste.
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Gabon-Cameroun: Laurent Esso à l’investiture du président Ali Bongo

Le ministre d’Etat camerounais, ministre de la Justice, garde des Sceaux, a pris part mardi, 27 septembre 2016, à l’investiture du président gabonais au nom du chef de l’Etat Paul Biya

Le président gabonais, Ali Bongo, a été investi mardi, 27 septembre 2016, pour un second mandat de sept ans à la tête de son pays. La cérémonie a eu lieu sous haute sécurité au palais présidentiel du bord de mer, à Libreville.

Au total, quatre chefs d’État ont assisté à l’événement dont les présidents du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, du Togo, Faure Gnassingbé, du Niger, Mouhamadou Issoufou, et leur homologue de Sao Tomé et Principe, Evaristo Carvalho.

De leur côté, le Premier ministre du Congo, du Maroc, de la Centrafrique, du Tchad et du Sénégal, et le président de l’Assemblée Nationale de la Guinée Équatoriale étaient présents. Pour le compte du Cameroun, le chef de l’Etat Paul Biya s’est fait représenter par le ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso.

Par ailleurs, quatre des adversaires d’Ali Bongo Ondimba ont participé à la cérémonie d’investiture, tout comme le représentant de l’Union européenne au Gabon.

Scrutin toujours contesté
Aucun dirigeant européen n’a été convié à la cérémonie.

La communauté internationale a accueilli froidement la réélection d’Ali Bongo, critiquant dimanche les résultats de la Cour constitutionnelle vis-à-vis du scrutin du 27 août.

L’annonce de sa réélection avait été marquée par des violences.

Malgré la validation, vendredi dernier, de sa victoire, l’opposition conteste toujours son second mandat.

Son principal adversaire politique, Jean Ping, revendique toujours sa victoire.

Le président Ali Bongo a été investi mardi 27 septembre 2016 au palais présidentiel du bord de mer, à Libreville.
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Paul Biya félicite Ali Bongo pour sa réélection à la tête du Gabon

Dans un message publié lundi, le chef de l’Etat camerounais a présenté à son homologue ses compliments et ses voeux de succès dans l’accomplissement de son second mandat

Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a adressé «ses vives et chaleureuses félicitations» à son homologue réélu du Gabon, Alin Bongo Ondimba, dans un message lu lundi, 26 septembre 2016, en fin de journée sur la radio nationale.

Donnant à son correspondant du «cher frère», il a associé à ces compliments ses souhaits de succès dans l’accomplissement du nouveau mandat présidentiel, auxquels il a joint ses v ux de paix, de concorde et de bonheur pour la nation gabonaise.

«Je saisis cette circonstance pour vous réitérer ma disponibilité à consolider toujours davantage les excellentes relations d’amitié et de coopération qui unissent nos États et nos peuples ainsi qu’à uvrer pour l’émergence de l’Afrique centrale.»

Il convient de rappeler que Ali Bongo Ondimba, à peine porté à la magistrature pour la première fois le 30 août 2009, avait consacré sa première sortie hors de son pays au Cameroun à l’occasion d’une visite d’amitié intervenue le 11 septembre suivant.


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Regards croisés sur les vertus du dialogue et de la tolérance

Par Guy Samuel Nyoumsi, Vice-président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN)

Au moment où se tient la 71ème session de l’Assemblée Générale des Nations-Unies à New-York, la prise de parole des Chefs d’Etat à la Tribune du même nom, campe prioritairement les guerres avec leur cortège de souffrances ; la question des réfugiés d’essences diverses ayant atteint un niveau inégalé ces dernières années ; le défi climatique devenu un enjeu planétaire de premier ordre ; l’internationalisation du terrorisme, rendue au stade de la menace d’effondrement des piliers sur lesquels sont structurés et bâtis nos Etats et Nations du 21ème siècle.

Les thématiques sus énumérés ne revêtiraient leur pertinence et leur efficacité que si, l’Organisation des Nations-Unies (ONU) issue de la Société des Nations (SDN) dont le Général de Gaulle, en son temps, avait eu la lucidité ou l’incongruité de qualifier de « machin », « prenait le pli » Dieu seul sait, combien douloureux, de considérer les Nations grandes et petites comme unies dans une communauté de destin.

Passées les réclamations devenues incantatoires d’attribution d’un siège à l’Afrique au Conseil de Sécurité de l’ONU, une question lancinante s’incruste dans la conscience collective africaine : Pourquoi l’Afrique devrait-elle mériter d’être à l’unanimité des grandes puissances logée « au ban des Continents n’ayant pas qualité de décider dans le concert uni des Nations » ?

Nous n’évoquons cette réalité où l’inéquité se le dispute avec la marginalisation que pour nous interroger sur une problématique de l’heure dont le compte à rebours est en marche.

Si le Continent africain est relégué aux ornières des Nations Unies, pourquoi les peuples africains devraient-ils espérer que les Constitutions africaines consensuellement adoptées par les parties prenantes à l’intérieur des Etats, puissent survivre aux crises, alors que sur un « coup de tête » des anciennes puissances tutrices, leurs décisions ou arrêts pourraient être contestés.

Le Gabon attend ce jour que la Cour Constitutionnelle vide le contentieux qui oppose le Président sortant Ali Bongo Ondimba et le Leader de « la coalition de l’opposition » Jean Ping.

Notre v u, qui dans le cas d’espèce ne saurait être pieux, est qu’il soit dorénavant admis que quiconque ne respecte pas les lois, les règlements et la constitution de son pays n’a d’autre choix que de se déclarer inapte à conduire la destinée du pays pour lequel il aspire au magistère suprême.

Les Républiques Fédérale d’Allemagne, de Belgique, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de France, ont chacune en ce qui la concerne, leur constitution, leur code électoral, et l’expression des suffrages qui ne font jamais l’objet de récriminations ou d’interventions extérieures. Pourquoi faut-il, qu’en Afrique chaque pays étant en mesure selon ses lois de disposer de lui-même, il y ait des voix dans la « doxa » attitrée, pour avoir à redire, reconsidérer, voire « intervenir et punir » ?

La Communauté Internationale et l’ensemble des Nations réunies à la 71ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU ont été, fort à propos, interpellées par le Président Sénégalais Macky Sall sur l’urgence d’interroger les vocables « Nations », « Unies » et de reconsidérer le prisme « déformant » et nécessairement « contreproductif à l’aune duquel persiste le distinguo entre « grandes » et « petites » Nations.

Nous sommes parfaitement d’avis que les nations africaines ont besoin de « Leaders transformatifs » conscients de ce que : « ceux qui ne progressent pas régressent ». Le cap de l’industrialisation, les défis énergétique et climatique, l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030 doivent mettre d’accord les protagonistes politiques africains de tous bords afin que cessent les querelles intestines et stériles qui ternissent l’image du Continent dans le concert des Nations.

Un proverbe africain dit en substance : « Pour dialoguer, il faut être deux. ». Puissent les Gabonais de tous les horizons se souvenir des vertus du dialogue et de la tolérance afin que ce pays qui est cher à tous les Africains devienne ce qu’il est : un havre de paix et de prospérité pour tous.

Paris, le 23 Septembre 2016.


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Des Camerounais saluent la victoire d’Ali Bongo au Gabon

Dans la rue comme dans les medias, le débat est très animé avec la particularité que les faveurs de l’opinion vont globalement au président Ali Bongo

L’élection présidentielle gabonaise a été suivie avec intérêt et même souvent avec passion dans les pays voisins. Depuis plus d’un mois, la bataille entre Ali Bongo et Jean Ping est même devenue une affaire camerounaise. Dans la rue comme dans les medias, le débat est très animé avec la particularité que les faveurs de l’opinion vont globalement au président Ali Bongo.

Les débats du dimanche 25 septembre dans les radios et télévisions camerounaises ont encore largement été dominés par l’actualité gabonaise. Sur Vision 4, une télévision basée à Yaoundé, la plupart des panelistes se sont dit satisfaits de la confirmation de la victoire d’Ali Bongo par le Conseil constitutionnel.

Une constante en réalité, car depuis le début de ce processus électoral au Gabon, le candidat et président sortant a largement les faveurs de l’opinion publique à Yaoundé (capitale politique, Ndlr) comme à Douala (capitale économique, Ndlr).

Des mouvements souverainistes qui se définissent comme panafricains ont salué sa campagne électorale qui se serait distinguée par une certaine forme de résistance à la nébuleuse France-Afrique et à la communauté internationale.

A contrario, le candidat de l’opposition Jean Ping a été critiqué pour sa campagne jugée xénophobe, une attitude qualifiée de « conflictogène » après la promulgation des résultats.

Les soutiens tous azimuts, notamment de l’Occident, que reçoit l’ancien président de la commission de l’Union africaine sont aussi suspectés par une large part de l’opinion publique camerounaise.

Jean-Ping souffre, du coup, de l’image de candidat de l’étranger. Même sur les réseaux sociaux où le débat est très passionné depuis des semaines, Ali Bongo est largement plébiscité.

Ali Bongo, pour un second mandat au Gabon.
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Lettre ouverte: « Dr Mathias Eric Owona Nguini battez un tam-tam humaniste »

Vincent-Sosthène Fouda-Essomba, Socio-politologue

Dr Mathias Eric Owona Nguini, j’ai mal à mon sens de l’humanité lorsque je vois des images qui nous viennent du Gabon voisin, des femmes déshabillées, des jeunes à genoux sous la menace de la mitrailleuse, cette odeur de sang, de chair humaine qui brûle, ces cadavres ensanglantés !

Ce sont des crimes perpétrés contre des hommes, des femmes, des enfants les plus démunis d’entre nous par les plus forts, surarmés. Je voudrais d’abord exprimer ma compassion à toutes ces familles, à ce peuple en larme. Je suis là, n’en déplaise à ces intellectuels dans l’obscurité et le refus de la prise de position : l’inhumaine souffrance n’a pas de nationalité, de culture ou de religion ; elle n’a pas d’ethnie, de partie politique, de région ou de département : elle est universelle, et, parfois, je me sens, à entendre ces cris déchirants, couvert de honte.

Aussi, une interrogation, non moins lancinante, me vient-elle, en ces jours mortifères, à l’esprit : où êtes-vous donc aujourd’hui pour condamner ces meurtres, vous qui êtes toujours prompts à fustiger les crimes ceux, dites-vous perpétrés par la communauté internationale en Afrique, à juste titre certes, mais à la notoire et irrationnelle exception de ceux perpétrés par ceux que vous soutenez aveuglement sur le peuple qu’ils sont sensés servir ? Un injustifiable, par la plus incompréhensible des indignations sélectives, « deux poids, deux mesures » !

Ainsi aimerait-on vous entendre dénoncer publiquement, au nom même de ces principes universels que vous n’avez cesse de revendiquer, la suspension d’Internet, des réseaux sociaux par le gouvernement du président Ali Bongo Ondimba, l’incarcération des manifestants pour la démocratie, le gazage permanent des leaders de l’opposition réfugiés au quartier général de monsieur Jean Ping !

Répondre à la barbarie par la barbarie n’est guère une solution ; cet engrenage ne fait qu’attiser la haine et exacerber ce conflit ! Césaire disait que l’indépendance se paye en sang et en cadavre certes mais le peuple gabonais n’a-t-il pas déjà payé le prix de sa libération ?

Votre silence, en cette triste circonstance, est aussi assourdissant, paradoxalement, que celui, tout aussi coupable, des autres intellectuels dans la sous-région. Qu’attendez-vous donc ? Le réveil des bêtes sauvages comme Amadou Kourama attendant le vote des bêtes sauvages ? Ne soyons pas l’antimodèle dont parle Fabien Eboussi Boulaga dans Lignes de résistance, oui ne soyons pas celui qui usurpe son nom et son statut, ne soyons pas ceux qui « parlent comme des livres » et deviennent amnésiques et muets face à ce drame qui se joue à nos portes.

Fous-t-en Nguini de ton nom dépouillé de l’onction paternelle, laisses dire tes maîtres ; Quittes les bancs et retrousses tes manches.

La faiblesse de Nguini – dirais-je l’erreur ? – est d’avoir une vue a priori du problème.

Mais où est Nguini ? Quel est cet éblouissement, quelle est cette contemplation extatique devant ce que tu nommes « l’Oligarchie Néo-coloniale qui construit le Système institutionnel et Gouvernant PDG-Bongo au Gabon » !

Nguini c’est quoi ce discours quand des hommes, des femmes, des enfants tombent parce qu’ils revendiquent leurs droits les plus élémentaires ?

Un humaniste digne de ce nom se doit de dénoncer, tel un impératif catégorique, le crime d’où qu’il vienne, sans se laisser enfermer en un quelconque esprit partisan, ni manichéisme ou dogmatisme, ni école ni maitre.

Dr Mathias Eric Owona Nguini, mon invitation n’est point un nid de guêpes, ce n’est non plus un bouquet de roses d’où tu ne devrais que humer le doux parfum, non c’est une invite à faire preuve d’honnêteté intellectuelle, de courage moral, de noblesse d’âme et de lucidité : élevez-vous au-dessus des partis, des salles de cours, prenez de la hauteur et condamnez le crime, même lorsqu’il provient de votre famille ; surtout quand il est commis par vos amis, vous en sortirez grandis, et le monde vous en saura gré !

Oui en vous, je sens ces forces de surrections, d’insurrection et de créativité dont cette partie du continent aliéné a un besoin vital. Ne vous soumettez point, ne vous défilez point devant une pseudo-révolution pré-électorale ou encore moins devant un sombre héritage dont les deux protagonistes ne seraient que de dignes héritiers !

Parlez un langage que votre auditoire n’a point besoin de décoder, battez le tam-tam car jamais ce que vous dites comme l’affirme Paul Eluard, ne saurait être une erreur (de compréhension) les mots ne mentent pas. Commandez au peuple d’exister, faites-vous démiurge venez à ce pays vôtre à votre peuple, pour paraphraser Césaire, dites-lui : Embrassez-moi sans crainte. « Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que le parlerai ».

Renversez la pyramide épousez le nouveau paradigme faites de votre bouche la bouche « des malheurs qui n’ont point de bouche » de votre voix « la liberté de celle qui s’affaissent au cachot du désespoir ». Venez Mathias Eric Owona Nguini, venez en homme du peuple et dites à vous-même comme dans un soliloque « surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse. »


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Gabon 2016: la querelle des anciens et des modernes.

Par Guy Samuel Nyoumsi, Vice-président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN)

Entre le rétropédalage des « Anciens » et le devoir d’émergence des « Modernes ».

Le Gabon a vécu le 27 Août 2016, une élection présidentielle dont le déroulement, de l’avis de l’ensemble des électeurs gabonais comme des milliers d’observateurs présents, marquait une avancée démocratique singulière, même si «l’exemplarité » douteuse de la campagne pouvait laisser entrevoir « la pré construction d’une crise postélectorale ».

Singulière, l’élection présidentielle d’août 2016 l’a été, du fait d’une « participation enjouée » des populations gabonaises résolues et fières d’accomplir leur devoir citoyen dans plus de 2500 bureaux de vote pour 628 000 électeurs inscrits sur le fichier électoral et repartis sur l’ensemble du territoire. Singulière, elle le fut aussi par la leçon civique de paix et de dignité que les électeurs gabonais infligeaient aux candidats les plus en vue, qui auront mené une campagne électorale au cours de laquelle « l’invective » a, la plupart du temps, fait office de programme.

En lieu et place de programmes construisant une vision de la gouvernance future du Gabon, basée sur la reconquête du droit du peuple gabonais à s’autodéterminer, s’approprier son développement et retrouver « au sortir des urnes », la coexistence pacifique dont tout scrutin de cette envergure est le but, une partie de l’électorat gabonais n’a guère eu le choix que de s’engouffrer dans « la voie étroite » tracée entre Jean Ping « Leader autoproclamé de l’opposition », mieux, de « la coalition des Anciens barons du « système Bongo », soucieux de raviver les ranc urs tenaces, les haines ou détestations profondément ancrées dans « la conscience historique » des Gabonais, et le Président sortant, Ali Bongo Ondimba, attaché à rappeler à la même « conscience collective » qu’elle devait, dans le sillage d’un septennat marqué par des réalisations fulgurantes, le juger à « son bilan » au cours duquel il a ouvert à la Jeunesse, « des perspectives heureuses » qui mériteraient d’être autant soutenues que poursuivies.

Que l’économie gabonaise ait souffert pendant le septennat d’Ali Bongo, de la chute des cours du pétrole qui représentait 45% du PIB, et que grâce aux réformes conduites, à la politique de diversification de l’économie, le Gabon soit passé d’une économie de rentes à une économie de transformation tout aussi diversifiée, ayant ramené à 23% la part des hydrocarbures dans le PIB, ne semblent ni reconnus, ni intéresser l’opposition qui s’emploie à inscrire toutes ces réalisations au « registre » dans le meilleur des cas, « d’annonces propagandistes », au pire, de « faits divers » n’ayant en rien impacté ou amélioré le quotidien « malaisé » des Gabonais, la vacuité du « panier de la ménagère », la cherté du coût de l’éducation et de la santé.

La matérialisation de cette transformation de l’économie qui a pris corps à Moanda, au Sud du Gabon, avec la transformation du Manganèse ; dans la banlieue de Libreville, avec la création de plusieurs unités de transformation du bois au lieu-dit « Zone Economique Spéciale de Nkok » aurait permis au Gabon de passer d’une croissance moyenne de 1% entre 2005 et 2009 à un taux de croissance estimé à 5.5% entre 2009 et 2015. Un accent tout particulier a été accordé pendant le septennat d’Ali Bongo, à la construction de 1572 km de routes contre 900km de routes construites entre 1960 et 2009. 4000 milliards de FCFA y auraient été consacrés, ainsi que s’était réjoui le Président Ali Bongo Ondimba devant le Parlement réuni en Congrès.

A toutes ces réalisations du septennat auxquelles viennent s’ajouter la création au Gabon de la plus grande plantation de palmier à huile en Afrique au Sud du Sahara, ayant généré 8000 emplois et le projet « Graine » qui aurait créé 4000 emplois, le système d’harmonisation des salaires ayant conduit à une augmentation de 30% de salaires des fonctionnaires, les opposants au premier rang desquels le candidat PING n’ont eu de cesse de n’y déceler que « de la poudre aux yeux » et de se fendre en récriminations couronnées de propos blasphématoires destinés, non seulement à assombrir « le bilan » et « minimiser l’ampleur des investissements » du septennat, mais aussi, mais surtout aiguillonner les aigreurs et la lassitude du peuple gabonais face à la « sécularisation » au pouvoir de « la famille Bongo ».

Rendue à son expression la plus « paresseuse » la campagne électorale du « rassemblement des Anciens barons du système Bongo » devenus détracteurs politiques d’Ali Bongo ne sera guère allée plus loin que « l’instrumentalisation éhontée des ressentiments d’une frange relativement importante de gabonais, l’exacerbation des haines enfouies dans l’inconscient populaire, l’exhumation « des peurs séculaires » tapies dans le « terreau fécond » de la rumeur avec en prime, l’essaimage des « graines de la violence et de la colère. » vis-à-vis de l’identité usurpée d’Ali Bongo dont on sait depuis la parution de Midi Libre, enquêtant sur les origines du Président qu’il était bel et bien élève dans le Gard avant 1967, ce que Pierre Péan a cru devoir ne pas contester après son «brûlot» Nouvelles Affaires Africaines.

En cela, la campagne électorale de « la coalition de l’opposition » ayant à sa tête le candidat Jean PING fut des « plus médiocres ». Elle n’a invité ni à l’apaisement, ni à « la concorde » qui est « le chant de ralliement » du peuple gabonais, son « hymne national ». Bien au contraire, elle a cristallisé la « xénophobie », le « repli identitaire et/ou communautaire », le « rejet de l’autre » qui auront été autant d’étincelles ayant précédé « sous le boisseau d’une campagne haineuse », l’embrasement des rues de Libreville et de Port-Gentil, trente minutes seulement après la proclamation des résultats provisoires du scrutin tels que transmis par la CENAP au Ministère gabonais de l’Intérieur.

La coïncidence est malheureuse qui veut que « la coalition Ping » soutenue à « bouts de bras » sur les plateaux français de télévision par Robert Bourgi, avocat d’une françafrique plus encline sous le couvert du choix des peuples à disposer d’eux-mêmes, de s’octroyer le droit de parrainer et éperonner « le poulain de 74ans » jugé par les lobbies apte à restituer à la France, le Pactole distrait par le septennat d’Ali Bongo au bénéfice du Gabon, avec « le traitre » concours et la maîtrise d’ uvre de la Chine.

Faisant fi des violences postélectorales, de l’incendie de l’Assemblée Nationale, des saccages et pillages, le candidat Ping dont le programme de déstabilisation du Gabon était le maître-mot de la campagne électorale, au cas où il n’était pas déclaré vainqueur, non content d’outrepasser le devoir de réserve, s’est autoproclamé « Président du Gabon » alors que le décompte des voix était en cours.

Longtemps à l’avance préconçu par un maillage en interne des démissions en cascades de ses affidés avant pendant et après la proclamation des résultats provisoires, si ces derniers lui étaient prétendument défavorables, le scénario « catastrophe » voulu par le candidat Ping s’est poursuivi dans les violences et exactions postélectorales dont le but était d’en appeler à la Communauté Internationale, mobilisée en externe, pour resserrer l’étau autour de « la victoire contestée » du Président sortant Ali Bongo Ondimba, avec comme ressorts : le chantage mensonger sur « les escadrons de la mort » ; « l’annonce inquiète de la France sur une quinzaine de ressortissants gabono-français » au sujet desquels elle serait « sans nouvelle » ; la surenchère inacceptable du « leader de l’opposition, autoproclamé Président » qui, après son recours contentieux à la Cour Constitutionnelle, promet au Gabon « la déstabilisation » s’il n’était pas conforté dans « sa posture de vainqueur à l’issue du scrutin du 27 août 2016 ».

Robert Bourgi sur une chaîne de télévision déclarait que « les Chefs d’Etat africains des anciennes colonies françaises sont désignés par la France ».

L’ancien Président de la commission de l’Union Africaine le sait pour l’avoir expérimenté en tant qu’artisan du hold-up électoral de 2011 en Côte d’Ivoire.

Ministre des Affaires Etrangères sous le long règne d’Omar Bongo et gendre du Président, Jean Ping en août 2009 aspirait, au même titre que le Ministre de l’intérieur d’alors, feu M’ba Obame et le Ministre de la Défense Ali Bongo, à la Magistrature Suprême. En bon rentier de « la politique politicienne » Jean PING, savait que le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba « entendait changer le cours du destin de son pays, confisqué par le fait de son propre père et de la France ». Il n’avait par conséquent d’autres choix que de s’attaquer à certains tabous. « Les contrôles fiscaux opérés par le gouvernement gabonais sur les entreprises pétrolières françaises n’étaient pas du goût de Paris et mettaient à prix la tête d’Ali Bongo. ».

En se déclarant vainqueur au soir du scrutin, Jean Ping capitalisait « la rente de la lassitude de cinquante ans d’exercice du pouvoir de la famille Bongo » et surenchérissait « l’offre d’alternance » proposée à la France et macérée par « les intérêts de la mafia financière des multinationales » avec l’expertise « cybernétique d’un féru en manipulations informatiques venu de la Côte d’Ivoire » et embauché par le candidat Ping pour « incendier de mensonges, la toile avec des Procès-verbaux surfaits ».

La trilogie du système Foccart : « Surveiller, intervenir, punir » a survécu. L’ancien correspondant du Journal le Monde-Afrique, Pierre Biarnès retraçait caricaturalement les relations franco-africaines en ces termes : « consolider le pouvoir des dirigeants qui jouent loyalement le jeu de l’amitié franco-africaine et faire sentir le mors à ceux qui regardent un peu trop dans d’autres directions ; contrer en même temps les visées des puissances concurrentes dès qu’elles sont jugées menaçantes ».

Koné Katinan, ancien ministre du gouvernement ivoirien sous Laurent Gbagbo dans un article récent écrivait pertinemment : « Jouer le jeu de l’amitié franco-africaine, c’est ne pas titiller les multinationales qui sont les vraies détentrices du pouvoir politique en France dans leur exploitation du Continent. Sinon l’on devient Laurent Gbagbo qui employait les enfants dans les plantations de Cacao, Obiang Nguema dont la famille est sans c ur en Guinée Equatoriale, Ali Bongo devenu, le temps d’une élection, le pilleur intolérable de l’économie gabonaise. Hasard ou préméditation ? Tous les « dictateurs africains » n’apparaissent comme tels que lorsqu’ils s’attaquent à des multinationales » ; mieux, lorsqu’ils résistent à la tentation de livrer les richesses de leur pays à la merci des multinationales et entreprennent de les réorienter dans des projets structurants.

Dans une parution datée du 27 août 2016, intitulée « Gabon : les racines. le c ur. et les fleurs du mal. » nous conjecturions la pré construction de la crise postélectorale au Gabon, en prédisant que son issue serait mesurée à l’aune des garanties données à la France quant à ses intérêts, sauf si le peuple gabonais en prenait conscience et s’employait à liquider « la succession gaulliste »
Ali Bongo Ondimba a entrepris, pendant son septennat, d’opérer ladite liquidation bien qu’il en soit lui-même « l’héritier putatif ».
C’est donc au peuple gabonais que reviendra la responsabilité, en définitive, de rompre le cycle qui voudrait que leur Président soit nommé, imposé, installé au bout de secrètes négociations garantissant les intérêts français au Gabon.

Les Gabonais doivent savoir que c’est pour avoir rompu avec « la nomenclature » familiale et clanique « des prédateurs » du Gabon, soutenus en cela par les multinationales, qu’Ali BONGO essuie les revers d’une crise postélectorale dont le leitmotiv est : « Ali devrait perdre même s’il gagnait ».

Selon des sources bien introduites, une intervention militaire française partie de la Haute-Corse aurait rallié les troupes terrestres et maritimes basées au Gabon dans l’optique, cela va de soi, d’installer « le candidat de la France » à la Présidence du Gabon. Le CRAN tient à dénoncer ses man uvres qui n’honorent en rien la France.

Ainsi pourrait s’expliquer l’arrogance et le mépris affichés par Jean Ping lorsqu’il profère ouvertement des menaces à l’endroit de « la Cour Constitutionnelle » prétendue inféodée au pouvoir, et lui intime l’ordre de choisir entre la stabilité du Gabon, entendez la proclamation de « sa victoire » ou « la déstabilisation » du Gabon, au cas où la Cour Constitutionnelle avisait un verdict contraire à « l’autoproclamé Président Jean Ping ».

Soyons un tant soit peu sérieux. Le candidat Ping entend, avec le soutien de la France, procéder à un « rétropédalage » visant à ramener le Gabon dans « le giron » de la France, et hypothéquer toutes les avancées économiques accomplies par le Gabon ces sept dernières années.

La posture « ôtes-toi pour que je m’y mette. » est propre à tous ceux qui n’ont d’autre ambition que de « se servir » quitte à « asservir » le peuple. Cette posture devient « imposture » lorsqu’elle pousse l’outrecuidance au point d’alléguer que le développement du Gabon est de nul effet s’il est conduit par un gouvernement « d’étrangers ».

L’imposture devient « horreur » quand, dans le même temps, elle lui préfère un gouvernement de « nationaux » incapables d’impulser le développement. Lisez tout ceci entre les lignes puisqu’elles sont en substance, du leader autoproclamé de l’opposition, un an avant le scrutin du 27 août 2016.

Où est passé le Peuple souverain ?

Son mieux-être et ses aspirations au développement soutenu et durable, constituent-ils la préoccupation des « gérontes », « caciques » et autres « nostalgiques » des privilèges individuels, familiaux et claniques dispensés sans compter sous l’ère que dis-je, sous « l’âge d’or » d’Omar BONGO ? Non !

Dans l’une de ces interviews télévisées, l’ancien Président Jacques Chirac reconnaissait, au nom du « bon sens » et de « la justice », la nécessité de restituer une partie des richesses pillées par la France dans ses anciennes colonies d’Afrique. Cette recommandation était adossée à un argumentaire politique et stratégique qui se destinait à prévenir « les convulsions futures des pays africains », si « l’exploitation des richesses du continent » se poursuivait selon « le crédo séculaire » voulu par les impérialismes, la colonisation et le système néocolonial.

Au moment où le terrorisme s’internationalise, menaçant les fondements des Etats déjà « précarisés » par l’exploitation inique des richesses du sol et du sous-sol, les dirigeants des pays africains doivent avoir le courage de s’attaquer aux « tabous », de se prémunir de la clairvoyance de renégocier pour leur peuple et la postérité, un « nouvel ordre co-développemental » résolument tourné vers un partenariat soucieux d’échanges sincères et équitablement bénéfiques.

Gilbert Collard du Front National sur une chaîne de Télévision Française avisait, à propos du Gabon, que « le pillage et le vol hypocritement perpétrés dans ce pays immensément riche par les Gouvernements successifs de droite et de gauche avaient contribué à freiner l’émancipation du peuple gabonais, générer des frustrations, créer une précarité contrastant avec l’énorme potentiel d’un pays qui avait tout pour réussir son décollage économique ».

Le tribut à payer au peuple Gabonais consiste simplement à lever l’hypothèque qui pèse sur son développement humain, son passage de l’économie de rentes à une économie de transformation, son investissement dans les formations professionnalisantes en adéquation avec le défi d’industrialisation et de diversification de son économie.

Le Président Ali Bongo Ondimba l’a compris, car il sait ce que son défunt père et la France doivent au peuple Gabonais. Il a sans doute à c ur de réparer le tort causé au peuple par « La France et le défunt Président dont le v u consigné dans son testament politique, se résumait en ces termes : «plus d’action publique » et bannissement de « la politique politicienne. ».

En déclarant le 2 décembre 2007 : « il est grand temps que la classe dirigeante (.) cesse de ne s’investir que pour elle-même au détriment de l’action publique. », feu Omar Bongo Ondimba n’avait-il pas, malgré lui, inspiré « Le tracé du chemin de l’avenir du Gabon » ?
La paix qu’il a maintenu à sa manière, pendant quarante-deux ans, au prix de « l’enrichissement injustifié » des familles et clans qui lui faisaient allégeance, peinerait-elle à lui survivre ?

Au moment où courent les recours contentieux auprès de la Cour Constitutionnelle, déclinant une manière de « querelle des Anciens et des Modernes » à la gabonaise, notre humble et constant avis tient à la boutade : « Dis-moi qui sont tes amis, je te dirais qui tu es. ».

Le Président sortant Ali Bongo Ondimba, conspué, honni, vilipendé, calomnié a, contre vents et marées, choisi « l’amitié » du peuple gabonais en se préoccupant de la « réparation des préjudices causés à ce dernier par « la collusion entre la France et son défunt père ».
Jean Ping a opté pour le « retricotage » ou le « rafistolage » de « l’amitié avec le fiancé gaulliste » dont il est loin d’ignorer le tort causé au peuple gabonais par les « fiançailles de la France avec son « défunt beau-père » ».

L’héritage colonial, on le voit bien, affecte jusqu’à l’abjection, les « universaux mentaux » d’une catégorie sans foi, ni loi d’hommes politiques africains, prêts à toutes les « affabulations » et à toutes « les infamies » pour livrer « les cafards et les rats » entendez « les biafrais et autres », au sort qu’ils méritent, à savoir : l’éradication.

Il est pourtant du devoir impérieux de ceux qui militeraient comme Jean Ping, pour un retour au « Gabon Français », de se souvenir que l’humiliation des pays africains, le mépris de leurs dirigeants, l’insulte jetée à la figure des peuples africains ont atteint en 2011, en Côte d’Ivoire, le seuil de l’inacceptable.

En tant que Vice-président du CRAN chargé des Relations avec l’Afrique et des Affaires Internationales, j’estime que : « la frontière de l’intolérable serait franchie si les mêmes stéréotypes « infantilisants » venaient à se reproduire en 2016 au Gabon. Aucun africain digne de ce nom, ne peut, ne doit, ne devrait entériner « la prolifération » d’épithètes dépréciatifs et autres caractérisateurs infâmants à l’endroit des institutions que les pays africains ont consensuellement mis sur pied. Seules ces institutions sont en mesure de favoriser leur émancipation, fut-elle progressive, et renforcer leurs capacités à se déterminer dans le choix de leur destin ».
Barack Obama lors d’un séjour au Ghana ne disait-il pas fort à propos : « l’Afrique a besoin des institutions fortes et non des hommes forts ».

Les peuples africains dont l’histoire « millénaire » a été réduite à une instrumentalisation mensongère de l’histoire au gré des intérêts des grandes puissances, aidées en cela par des « négriers africains », ne s’accommodent plus du logiciel « surveiller, intervenir, punir » qui régit depuis plus de cent ans leur rapport à l’Occident.

En remettant au goût du jour, cinquante-six ans après les indépendances africaines, « le logiciel » éculé de la mise sous « coupe réglée » des anciennes colonies françaises, Jean Ping se trompe d’époque.

La quête prométhéenne des peuples africains et de leurs dirigeants se fera avec les anciennes puissances coloniales soucieuses du respect et de la dignité des Africains ou alors sera tributaire des puissances amies attachées au développement durable de l’Afrique.


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Gabon: la Cour constitutionnelle refuse la venue d’experts de l’UA

L’Union africaine, en contact avec Libreville pour envoyer ses spécialistes, n’aura finalement pas de droit de regard sur le processus qui statuera sur la validation ou non de l’élection d’Ali Bongo

Au Gabon, la Cour constitutionnelle rendra vendredi 23 septembre au plus tard son verdict sur la validation ou non de la réélection contestée du président Ali Bongo. L’opposition demande la mise en place d’une commission d’experts pour surveiller le recomptage des procès-verbaux du Haut-Ogooué, la province où Ali Bongo a obtenu 95 % des votes et arraché sa victoire. Le camp de Jean Ping espérait d’ailleurs la venue de juristes de l’Union africaine. L’UA, qui était en contact avec Libreville pour envoyer ses spécialistes, n’aura finalement pas de droit de regard sur le processus.

« Les juges de la Cour constitutionnelle rendent leur verdict au nom du peuple. Ils prêtent serment. Ce que ne font pas les juristes de l’Union africaine », assure un représentant de l’institution pour expliquer le refus d’un droit de regard de l’Union africaine sur le processus en cours. Il ajoute même qu’il n’y aura pas de recomptage des procès-verbaux, mais un contrôle de leur régularité. « Un travail pour lequel la venue d’experts de l’UA n’est pas nécessaire », précise-t-il.

L’Union africaine explique, de son côté, que des notes avaient été envoyées à Libreville pour expliquer le travail de ses juristes. Sans succès. « La Cour ne veut pas de notre équipe », confie un représentant du département Paix et sécurité.

L’opposition ne se formalise pas. Jean-Rémy Bantsantsa, un des avocats de Jean Ping, estime que l’important est qu’une commission d’experts représentant les deux parties puisse suivre le recomptage des voix du Haut-Ogooué. Mais l’avocat s’inquiète tout de même. La procédure n’en est qu’à l’échange de courriers entre chaque camp, avec arguments et contre-arguments.

Le pouvoir, lui, est d’accord pour le recomptage des voix, mais pas pour cette commission. Me Francis Nkéa, un des avocats d’Ali Bongo, se dit serein. Selon lui, la Cour est le médecin de l’élection. Elle doit désinfecter tout ce qui pollue et annuler les PV irréguliers. Des irrégularités dont l’opposition serait coupable un peu partout dans le pays, dit-il.

D’ici vendredi, le juge rapporteur doit présenter ses conclusions en audience publique, avant le verdict final.

Appel au dialogue
De son côté, Ali Bongo propose à Jean Ping d’ouvrir un dialogue. Proposition faite mardi soir à la télévision nationale par la voix du porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie By Nze. Mais le cadre de ce dialogue, si l’opposition l’accepte, reste à définir. Interrogé par RFI, Alain Claude Bilie By Nze estime que l’important est déjà d’apaiser les tensions.

La Cour constitutionnelle du Gabon ne veut pas de l’aide de l’Union africaine dans le processus.
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La vérité sur l’enfance du président gabonais Ali Bongo

Face à la polémique, Ses opposants, reprenant des révélations du journaliste Pierre Péan, affirment qu’il mentirait sur sa scolarité dans le Gard. Midi Libre apporte la preuve du contraire

Une polémique sur la filiation d’Ali Bongo a empoisonné la campagne de l’élection présidentielle du Gabon du 27 août. Ses opposants, reprenant des révélations du journaliste Pierre Péan, affirment notamment qu’il mentirait sur sa scolarité dans le Gard. Midi Libre apporte la preuve du contraire.

Ali Bongo, président du Gabon depuis 2009, est-il celui qu’il prétend être ? C’est-à-dire le fils d’Omar Bongo, figure de la françafrique et président du Gabon de 1967 jusqu’à son décès en 2009 ? Un fils envoyé faire sa scolarité en France et notamment à Alès, dans le Gard ? Ou bien est-il un enfant adopté à la fin des années 1960, lors de la guerre du Biafra ?

La polémique, lancinante, fait rage depuis plusieurs années dans ce petit pays d’Afrique centrale. Elle a encore empoisonné la campagne de la dernière élection présidentielle, le candidat Bongo étant mis en demeure de prouver ses origines. Il faut en effet être Gabonais de naissance pour se présenter.

Pour le journaliste Pierre Péan, c’est un petit Biafrais adopté
Dans son ouvrage Nouvelles affaires africaines, paru en 2014 chez Fayard, le journaliste Pierre Péan soutient la thèse de l’adoption d’un enfant, anglophone, au Biafra. Il taille aussi en pièce la défense d’Ali Bongo, qui affirme lui avoir été écolier dans le Gard, bien avant la guerre du Biafra (1967-1970). Les arguments de Pierre Péan ont largement été repris par l’opposition, à la tête de laquelle se trouve Jean Ping.

Ali Bongo, président du Gabon depuis 2009.
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Ses camarades de classe alésiens témoignent
Notre enquête prouve aujourd’hui qu’Ali Bongo a dit vrai. Dès 1965, celui qui s’appelait encore Alain Bongo (son prénom a changé en 1973 lors de la conversion de sa famille à l’islam) étudiait bien sur les bancs d’une école publique alésienne. Nous avons retrouvé ses camarades de classe et son instituteur. Ils témoignent, racontant de nombreuses anecdotes, dans l’enquête consacrée au sujet à paraître ce jeudi 15 septembre 2016 dans Midi Libre.

Nous avons également retrouvé la trace d’Odette Perret, l’ancienne missionnaire qui s’est occupée de lui, mais aussi des enfants de nombreux autres dignitaires gabonais, à Alès, entre 1946 et les années 1970. Un destin hors normes.

Le Gabon en pleine tourmente
Depuis Alès, l’histoire vient donc jeter une pierre dans le débat politique actuellement très tendu au Gabon. La légitimité d’Ali Bongo y est en effet plus que jamais attaquée, suite à des élections houleuses, dont les résultats, contestés, ont fait descendre dans la rue une partie de la population.

Ali Bongo, sur la 1ère rangée, le 2e en partant de la gauche.
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Elections au Gabon: l’AJA demande le maximum de transparence et d’objectivité pour le recomptage des voix

Par le secrétariat international de l’Association des journalistes africains (AJA)

Depuis l’annonce de la victoire d’Ali Bongo sur son concurrent Jean Ping, le Gabon vit des moments de crise politique considérables mettant toute la communauté gabonaise et internationale en alerte. Au regard de la situation, l’Association des Juristes Africains (AJA), soucieuse de la paix et de la stabilité des pays africains, lance un appel pressant aux acteurs de la vie politique gabonaise pour qu’ils fassent confiance aux institutions républicaines ainsi qu’aux dispositions constitutionnelles et réglementaires prévues pour organiser l’élection présidentielle et en administrer le contentieux.

Le Samedi 27 Août 2016, les résultats des élections présidentielles au Gabon ont proclamé la réélection du président sortant M. Ali BONGO. A la suite de cette proclamation, la société gabonaise (comme l’opinion internationale), est divisée sur la conduite à adopter pour résoudre la crise.

L’Opposition veut le recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote, mais en dehors du cadre juridique prévu. Le Pouvoir en place est d’accord pour le recomptage à condition qu’il soit, effectué par la Cour Constitutionnelle conformément aux dispositions réglementaires relatives au contentieux électoral. Mais, ceci pose problème à l’opposition, qui redoute un manque de transparence.

Dans le contexte conflictuel post-électoral du Gabon, la solution qui peut garantir, dans le temps, la stabilité sociale, ne doit pas découler de prises de positions personnelles fondées essentiellement sur des appréciations qui peuvent varier au gré des circonstances.

Seul le droit peut garantir la stabilité et la souveraineté des Etats africains.

A cet égard, dans un contexte international caractérisé par la régionalisation des solutions à apporter aux conflits dans le cadre des Etats, l’AJA tient à saluer la prise de position du président en exercice de l’Union africaine son excellence Monsieur Idriss Deby Itno sur la crise post-électorale au Gabon.

L’AJA lance ainsi un vibrant appel à la communauté gabonaise pour plus de calme et de sérénité et demande en attendant, au président en exercice de l’UA d’aider à prendre le plus rapidement possible des dispositions idoines pour que le recomptage des votes puisse se faire avec le maximum de transparence et d’objectivité.

Le Secrétariat International de l’AJA


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Ali Bongo: «être un bon démocrate, c’est respecter les lois de son pays»

Critiqué au sujet des résultats des récentes élections et des violences qui s’en sont suivies au Gabon, le président élu refuse le récomptage des voix qui serait une « violer les lois »

Au Gabon, pour la première fois depuis l’annonce des résultats de la présidentielle et les violences qui ont suivi sa victoire, le président Ali Bongo Ondimba s’exprime. Le chef de l’Etat campe sur ses positions. Alors que l’opposition demande un recomptage des voix devant la Commission électorale, Ali Bongo renvoie tout recours devant la Cour constitutionnelle. Quant aux violences, selon lui, elles ont été téléguidées par l’opposition. Une interview de Sébastien Németh avec Boris Vichith.

Une délégation de l’Union africaine s’apprête à arriver à Libreville. Qu’attendez-vous de cette visite ?
Ali Bongo : Selon la tradition de l’hospitalité gabonaise, nous allons l’accueillir.

Les violences postélectorales et le litige de la contestation électorale, notamment de l’opposition. Qu’allez-vous dire à cette délégation à ce propos ?
Il faut que l’on comprenne bien qu’à l’heure actuelle, il s’agit de respecter la loi. Certains noms ne peuvent pas prétendre méconnaitre la loi. Etre un bon démocrate, ça veut donc dire respecter les lois de son pays.

Pourtant l’Union européenne, l’ONU, la France, les Etats-Unis demandent à ce qu’il y ait un recomptage bureau de vote par bureau de vote. Vous n’êtes pas prêt à accéder à cette demande ?
Dois-je comprendre qu’on me demande de violer la loi ?

Est-ce que dans un souci de préservation de la paix du pays, ne faut-il pas essayer d’aller au-delà du texte ?
On est en train de me dire qu’il faut que je viole la loi, que l’on prononce les mots clairement. On me demande de violer la loi ? C’est quand même particulier parce que souvent, on fait le reproche aux Africains de ne pas suivre les lois de leur pays. Moi, je ne dicte pas les lois. Je les fais appliquer. Et c’est le rôle de tout gouvernant. C’est au niveau de la Cour constitutionnelle que l’on compte et que l’on fait le recomptage des bureaux de vote, c’est au niveau de la Cour constitutionnelle.

L’opposition dit qu’elle n’a pas confiance en cette institution, qu’elle la juge biaisée, et que les verdicts de la Cour constitutionnelle sont connus d’avance. Qu’est-ce que vous répondez à ça ?
Je réponds que lorsqu’un candidat de l’opposition gagne une élection qui est validée par la Cour constitutionnelle, curieusement cette Cour constitutionnelle ne pose pas de problème. Et pourquoi les résultats donc pourraient être biaisés ? Pourquoi ?

Vous avez emporté dans la province du Haut-Ogooué avec 95% des voix une participation proche des 100%. Beaucoup crient à la fraude. Qu’est-ce que vous répondez à ces accusations ?
C’est étonnant que l’on crie à la fraude les résultats dans le Haut-Ogooué et on n’entend pas crier à la fraude alors que nous venons de présenter un personnage dont la mission était ici d’organiser cette fraude. Je suis étonnée qu’on n’en parle pas.

Vous parlez du hacker ivoirien présumé ?
Pris la main dans le sac. Et c’est curieux qu’on n’en parle pas. En matière de résultats, c’est curieux aussi qu’on ne regarde pas les résultats dans d’autres endroits du territoire où monsieur Ping a fait les 100 %.

Là il ne s’agit que de localités, le Haut-Ogooué est une province très importante, très peuplée ?
Mais il y a plusieurs localités et provinces pour lesquelles il y a des choses à dire. En ce concerne le Haut-Ogooué, nous faisons ce résultat grâce à la compagne honteuse de Monsieur Ping, qui a stigmatisé les populations du Haut-Ogooué, qui nous a insultés et qui a fait en sorte qu’il y ait une réponse massive, une mobilisation sans précédent des populations du Haut-Ogooué. Maintenant, la loi est là. Si Monsieur Ping a un problème, il va à la Cour constitutionnelle.

Depuis longtemps, l’opposition accuse le pouvoir d’utiliser le Haut-Ogooué comme une variable d’ajustement dans les résultats. Est-ce que vous ne pensez pas qu’à l’avenir, les résultats du Haut-Ogooué devraient être publiés en premier, et non pas en dernier ?
C’est extrêmement fâcheux de stigmatiser une province. Ici, dans notre pays, la plupart des hommes politiques, ont un fief dans lequel il y a des résultats importants. Moi, je n’ai pas, en 2009, eu ce même genre de réaction alors qu’on sait très bien, par exemple, que certains de mes concurrents en 2009 ont fait des scores étonnants et aussi dans leur province. Je ne m’en suis pas plaint.

Votre adversaire Jean Ping se considère comme président élu. Est-ce que vous n’avez pas l’impression qu’on est dans une impasse là ?
Nous ne sommes pas dans une impasse lorsque monsieur Ping s’est proclamé président. Il ne l’a fait que sur la base de 30% des résultats. Ensuite, lorsque ce monsieur Yao (N’Cho Yao, expert informatique ivoirien, ndlr) a été arrêté, il n’avait pu étudier que 1 500 PV à peu près. Donc Monsieur Ping n’a jamais été en possession de la globalité des PV sur l’ensemble du territoire. Pourtant il s’est proclamé président.

Néanmoins, les PV sont sur papier. Comment peut-on les hacker, les falsifier par informatique alors qu’ils existent physiquement ?
Les résultats ont été transmis à Monsieur Yao, et à partir de là, il a organisé toutes ces manipulations. C’est même pire, c’est-à-dire que Monsieur Ping n’avait même pas les PV, et pourtant il s’est déclaré vainqueur.

Est-ce qu’un dialogue est possible avec Jean Ping, avec l’opposition ?
Pour l’instant, ce qui est important et ce qui est envisageable, c’est que nous respections tous la loi.

Mais même votre ministre de la Justice Séraphin Moudounga, ex-ministre de la justice qui a démissionné lundi 5 septembre, vous avait recommandé ce décomptage des voix ?
Moi, je ne lui ai pas parlé. Donc il m’a demandé ça quand ?

Ça ne vous gêne pas qu’il ait démissionné ?
Mais il a démissionné pour d’autres raisons qui ont trait à son passé. Et son passé, le rattrape.

Est-ce que vous n’avez pas des craintes qu’une nouvelle vague de violences survienne après le verdict de la Cour constitutionnelle ?
Je voudrais d’abord faire un commentaire. Ce qui est quand même surprenant, c’est que Monsieur Ping s’est déclaré vainqueur et ça n’a donné lieu à aucune scène de liesse et de célébration. Et par contre, quand il est déclaré battu, aussitôt nous voyons des scènes incroyables se produire dans la ville, avec la violence organisée non seulement à Libreville, mais dans d’autres villes du pays.

Vous entendez que c’est un mouvement piloté ?
Mais bien sûr. Je ne le sous-entends pas. C’est prouvé. C’est clair. Quelle est cette réaction spontanée de population qui serait mécontente et qui irait brûler l’Assemblée nationale ? Vouloir s’attaquer à la télévision, attaquer certains édifices. Les magasins, les commerces ont été pillés, cassés. Nous avons arrêté ceux qui l’ont fait. Et qu’on m’explique : quel est le lien entre perdre une élection, protester et aller attaquer une prison pour délivrer les prisonniers, et surtout les prisonniers non pas politiques – il n’y a pas de prisonniers politiques au Gabon -, mais les prisonniers de droit commun, donc les grands criminels que l’on veut relâcher et les mettre dans la nature. Expliquez-moi quel est le lien ?

Donc pour vous, ces séries de violences, de pillages, ce n’est pas un mécontentement politique face aux résultats ?
Pas du tout. Encore une fois, je viens de vous parler des prisons qui ont été attaquées. Presque en simultanée. Vous n’allez pas me dire que ce n’est pas une consigne. Nous sommes là devant des pillages qui ont eu lieu, où on est allé brûler, voler, vandaliser.

Est-ce que vous considérez qu’aujourd’hui le Gabon est toujours une démocratie ?
Mais le Gabon est une démocratie. Je rappelle encore une fois que notre code électoral est l’un des plus sévères, strictes et que notre processus a été connu jusqu’au bout, jusqu’au jour où même nous avons voté dans le calme. Vous l’avez vu. Quand un candidat perd, il a des voix de recours pour contester et il préfère envoyer des personnes aller brûler, mettre en danger, et tirer sur les forces de l’ordre.

Il y a eu également des tirs de la part de ces forces de l’ordre. Est-ce que vous ne trouvez pas que l’action des forces de l’ordre a été trop brutale ?
Je peux vous dire que si l’action des forces de l’ordre avait été brutale, nous n’en serions pas là et que les forces de l’ordre sont à recommander pour le service qu’elles ont accompli. Quand on vous tire dessus, vous vous défendez. Moi, j’ai visité l’hôpital militaire, j’ai vu beaucoup de gendarmes et de policiers blessés, touchés. J’ai vu des gens qui ont été blessés par balles. Alors qu’on ne vienne pas nous dire que c’était des manifestations pacifiques. Est-ce que la contestation politique doit mener à cela ?

Est-ce qu’il n’y a pas un message de votre part pour obtenir un apaisement ?
Mais nous ne faisons que ça. Moi, j’ai fait ces gestes. Ce ne sont pas mes militants qui sont allés dans la rue, ce ne sont pas mes sympathisants qui sont allés dans la rue pour piller et casser. On sait d’où ils viennent, on sait qui en a donné l’ordre. Et encore illustré par le dernier ordre qui demandait à ce que l’on bloque l’économie du pays. Est-ce que ça doit nous amener à tout cela ? C’est la question qu’on se pose.

Le président gabonais Ali Bongo
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L’élection présidentielle au Gabon ou le nouvel échec cuisant de la Françafrique

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

Nous avons tous dénoncé, sans retenue, les élections présidentielles étriquées en Afrique francophone. Les maquillages et tripatouillages de la Françafrique ne surprennent plus personne. Résignée, l’Afrique francophone ne s’en remet plus qu’à ses heures glorieuses où les combattants de l’indépendance osaient braver le pouvoir colonial.

Nous avons dénoncé avec vigueur ces héritiers qui succèdent à leurs pères. Nous avons eu droit au Togo à Eyadema fils, au Gabon à Ali Bongo fils et en République Démocratique à Kabila fils. Ces rejetons, avec la complicité de l’ancien pouvoir colonial, continuent à régner. Le monde Occidental, si attaché à la démocratie, a couvert de ses mains moites ces régimes décriés.

Nous ne pouvons donc cautionner la victoire d’Ali Bongo au Gabon. Cependant, cette victoire est un moindre mal quand on sait que les médias français et le pouvoir colonial ont soutenu son malheureux adversaire Jean Ping qui est un pur produit du clan Bongo et de la Françafrique.

La victoire d’Ali Bongo est un échec cuisant de plus pour la Françafrique. Après les échecs successifs au Bénin et en République du Congo, la Françafrique vient de subir un nouveau revers au Gabon. Le parti socialiste a pris fait et cause pour Jean Ping. Avec sa discrétion habituelle, le gouvernement français n’a pas résisté à la neutralité qui s’imposait. Son penchant pour « l’opposant » Jean Ping a heurté les sensibilités africaines qui y voyaient une ingérence insoutenable et éhontée.

Un jeu de dupes
Les gabonais ne se sont pas laissés abuser par ce nouveau jeu de dupes. Ils savent que le linge sale se lave en famille et que les deux compères en présence avaient des intérêts communs : préserver l’héritage de feu Omar Bongo. Une fois encore, c’est le peuple gabonais qui a bu la tasse. Une tasse salée depuis l’indépendance où le peuple n’a jamais imposé son choix.

La position de la France et de l’Union Européennes est surprenante. Elles demandent un nouveau décomptage des voix. Nous ne pouvons oublier qu’en Côte d’Ivoire, le président Laurent Gbagbo avait aussi demandé un nouveau décomptage des voix et que la France s’y était fermement opposée. Y-a-t-il ici deux poids, deux mesures ? L’Onu, garante de la souveraineté des états s’était aussi opposée au décomptage des voix proposé par Laurent Gbagbo.

La position de la France et de l’Union Européenne n’est pas neutre. Elle traduit un malaise face à un changement structurel, économique et social d’une Afrique qui veut se prendre en main. Dans quelques mois, le même scénario va se reproduire en République Démocratique du Congo où le rejeton Kabila n’est pas disposé à s’effacer de la scène politique. Nous aurons droit, comme d’habitude, à quelques échauffourées d’une population désespérée car les mêmes causes produisent les mêmes effets.

« Le courage politique d’Ali Bongo »
La chute du prix du pétrole a vu les économies africaines subir des soubresauts. Les pouvoirs en place n’ont pas su diversifier leurs économies. Aujourd’hui, le Nigeria connaît une récession qui provoque des drames sociaux dont les conséquences sont imprévisibles. Dans une moindre mesure, le Gabon, la République du Congo et le Cameroun ont du mal à relancer leurs économies.

C’est dans ce contexte qu’Ali Bongo a choisi de diversifier ses partenaires économiques pour lancer une nouvelle dynamique dans un pays habitué à consommer plutôt qu’à produire. Reconnaissons à Ali Bongo le courage de diversifier ses partenaires économiques. Un choix politique qui passe mal chez ses anciens mentors de la Françafrique. Mais, de nos jours, peut-on imaginer un pays souverain avec un seul partenaire ?

Toute la politique de la Françafrique, si destructrice à l’Afrique, doit être remise en cause. Les anciens colons ont toujours de nombreuses complicités sur place. Elles s’activent toujours lors des appels d’offres, des choix économiques et politiques.

Si l’Afrique veut entrer dans la modernité, elle doit pouvoir choisir librement ses partenaires économiques et nouer des relations avec le reste du monde. Ne nous apprend-t-on pas qu’il ne faut pas mettre tous les ufs dans un même panier ?


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Jean Ping: « la Communauté internationale doit nous aider! »

Officiellement déclaré deuxième au scrutin présidentiel gabonais, Jean Ping, qui ne reconnait pas ce verdict, demande à Ali Bongo de « respecter la volonté des urnes et la volonté du peuple gabonais »

Selon les chiffres officiels, le président sortant du Gabon, Ali Bongo, a remporté le scrutin avec 49,80% des suffrages juste devant l’ancien ministre, aujourd’hui opposant, Jean Ping qui a obtenu 48,23%. Des émeutes ont éclaté mercredi, 31 août, à Libreville et Port Gentil, peu après la proclamation des résultats. Le quartier général du chef de file de l’opposition gabonaise a été pris d’assaut par l’armée dans la soirée. Jean Ping, qui n’y était pas, relate: « Dans la nuit, vers une heure du matin, des hélicoptères ont bombardé notre Quartier général, suivi d’une attaque au sol. Ils ont pénétré dans les locaux de notre Quartier général, ont tout cassé et ont obligé certains de nos militants à venir casser les voitures dehors… La Garde présidentielle, la police et les mercenaires veulent justifier leur attaque en disant qu’on brûlait des voitures. Puis ils ont pénétré à l’intérieur du Quartier général. Ils ont tout cassé. »

Quel bilan avez-vous de cette attaque?
Deux morts et plusieurs blessés. Le problème c’est qu’ils n’autorisent pas la Croix-rouge à pénétrer. Nous avons donc deux morts entre les bras et nos blessés qui pourraient encoure mourir.

Vous n’étiez pas à votre QG cette nuit. Vous êtes dans un lieu sûr? C’est cela?
Oui, je ne suis pas à mon QG, je suis dans un lieu que je peux considérer comme sûr. Mais nous avons à l’intérieur du QG plusieurs hautes personnalités qui dorment là parce qu’ils pensaient qu’ils étaient en sécurité.

Que dites-vous à cette heure à Ali Bongo?
Ali Bongo doit comprendre qu’il ne peut pas éternellement se maintenir au pouvoir par les mêmes procédés : truquer, tuer, voler… Ils sont déjà au pouvoir depuis un demi-siècle ! ça fait cinquante ans que la famille règne. Et lui, il veut continuer comme ça. Ce n’est pas possible ! Il faut qu’il reconnaisse que nous sommes au 21ème siècle et que ça ne peut pas se passer, on ne peut pas entrer dans l’histoire à reculons. Il faut qu’il réalise qu’il doit respecter la volonté des urnes et la volonté du peuple gabonais.

Le Gabon va-t-il vivre des heures plus graves qu’en 2009?
Moi, je pense que c’est déjà plus grave qu’en 2009! Je pense que c’est déjà plus grave qu’en 2009.

Lancez-vous un appel au calme, Monsieur Ping, à tous?
Quel appel au calme vous pouvez lancer ? Pour une population qui est déjà encerclée, tuée ? Nous sommes déjà dans la situation où on nous tue!

Que peut faire la Communauté internationale aujourd’hui pour le Gabon?
Tout! La Communauté internationale doit nous aider! Parce que nous attirons l’attention de la Communauté internationale depuis deux ans!

Le Gabon est vraiment à un tournant de son histoire diriez-vous?
Je crois. Je crois. Parce que – je vous le rappelais tout à l’heure – le pays est dirigé depuis un demi-siècle par une famille. La même famille. Et qui a toujours pensé qu’elle pourrait continuer à diriger le pays pendant encore un demi-siècle. Ce n’est plus possible, Monsieur! Ce n’est plus possible! Nous sommes au 21ème siècle! Ce n’est plus possible…

Jean Ping
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Violentes manifestations au Gabon après la victoire d’Ali Bongo

Plusieurs foyers de tension se sont déclarés à Libreville. Dans la soirée, l’Assemblée nationale a été partiellement incendiée par des manifestants

Après quatre jours d’une longue attente, le ministre de l’intérieur gabonais a annoncé, mercredi 31 août, que le président sortant, Ali Bongo Ondimba, avait remporté l’élection présidentielle. Selon des résultats officiels provisoires, M. Bongo a obtenu 49,80 % des voix contre 48,23 % à son adversaire, Jean Ping, lors de l’unique tour du scrutin.

L’opposition a aussitôt rejeté les résultats et réclamé un nouveau décompte dans la province du Haut-Ogooué, où a été signalé un taux de participation frisant les 100 %, a expliqué l’entourage de Jean Ping. « Les Gabonais n’accepteront pas ces chiffres », a ajouté un porte-parole du candidat.

« Jean Ping réaffirme vigoureusement, en accord avec l’Union européenne et les Etats-Unis, que le recomptage bureau par bureau, devient le seul moyen de garantir désormais la loyauté du scrutin », ont indiqué son chargé de communication au Gabon, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, et son avocat à Paris, Me Eric Moutet.

Troubles à Libreville
Selon l’envoyé spécial du Monde à Libreville, plusieurs foyers de tension se sont déclarés en ville. « Des manifestations ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de jets d’eau, a constaté Christophe Châtelot. Il y a eu des blessés. Près du rond-point de la Démocratie, des groupes de jeunes ont aussi tenté de barrer les rues. Des hélicoptères patrouillent dans le ciel. » Les forces de l’ordre ont aussi repoussé des manifestants, criant « Ali doit partir », qui tentaient de s’approcher du siège de la commission électorale (Cénap).

Dans la soirée, l’Assemblée nationale a été partiellement incendiée par des manifestants, selon plusieurs témoins. Un panache de fumée rouge et noir se dégageait dans la nuit au-dessus du palais Léon-Mba, selon des journalistes de l’AFP.

La ville restait sous très haute tension : check-points, grands axes coupés sur le front de mer, véhicules blindés aux carrefours, commerces fermés depuis mardi midi, grande majorité des habitants cloîtrés chez eux. Des colonnes de fumée s’échappaient de plusieurs quartiers populaires. L’ambassade de France a appelé ses ressortissants à éviter tout déplacement jusqu’à nouvel ordre.

Au même moment, le président réélu s’est félicité de cette élection « exemplaire », estimant qu’elle s’était passée « dans la paix et la transparence ».

Opposant attaqué
Jean Ping a pour sa part affirmé que son quartier général à Libreville avait été pris d’assaut par les forces de sécurité dans la nuit. « Ils ont attaqué vers 1 heure. C’est la garde républicaine. Ils ont bombardé par hélicoptères puis ils ont attaqué au sol. Il y a 19 blessés dont certains très graves », a déclaré M. Ping par téléphone. Jeudi matin, il a déploré la mort de deux personnes, tandis que plusieurs ont été blessées a-t-il affirmé.

La Garde républicaine a chargé le batiment abritant le QG de campagne de M. Ping à la recherche de « criminels » responsable de l’incendie du siège de l’Assemblée nationale avait auparavant indiqué le porte-parole du gouvernement. M. Ping a démenti ces accusations affirmant qu’il n’y avait « aucune arme au QG » et demandé une aide internationale. Auparavant, M. Ping avait évoqué la mort de trois personnes dans les manifestations consécutives à la proclamation des résultats.

Paris demande la publication des résultats
Après cette annonce contestée, la France a demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote du Gabon. Selon le ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault :

Le chef de la diplomatie française a également appelé, jeudi matin, à l’arrêt « au plus vite » des affrontements, exprimant sa « plus vive préoccupation » quant aux tensions consécutives à l’annonce des résultats. « Dans le cadre d’un processus électoral, il n’y a aucune place pour la violence », a-t-il ajouté. « J’appelle en conséquence toutes les parties à la plus grande retenue, afin d’éviter de nouvelles victimes. »

Avant même la proclamation de ces résultats, la responsable de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Federica Mogherini, avait appelé, mercredi, la commission électorale à publier « des résultats par bureau de vote », et non au niveau des neuf provinces ou au niveau national. Une requête rejetée par le président de la Cénap, qui a invoqué la loi gabonaise. L’UE a également demandé aux protagonistes de maintenir le calme dans le pays.

Au lendemain de cette élection, les deux principaux candidats, Ali Bongo Ondimba, 57 ans, qui briguait un nouveau septennat, et Jean Ping, 73 ans, ancien président de la Commission de l’Union africaine et ancien ministre des affaires étrangères, avaient déclaré l’un et l’autre, dimanche 28 août, qu’ils avaient remporté haut la main le scrutin.

« Refléter la volonté du peuple »
Washington a également exprimé sa vive inquiétude. « Les élections doivent refléter de manière crédible la volonté du peuple », a souligné le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, appelant les forces de sécurité à respecter les droits des citoyens et les manifestants à garder le calme.

« Nous appelons le gouvernement gabonais à publier les résultats de chaque bureau de vote », a-t-il ajouté. « Cela aidera le peuple du Gabon, de même que la communauté internationale, à avoir confiance dans le fait que le décompte des votes annoncé est bien juste », a encore noté M. Kirby. Quiconque veut contester les résultats doit le faire de manière pacifique et en respectant le système légal gabonais. »


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Gabon: Ali Bongo remporte l’élection présidentielle, selon la Commission électorale

Le décompte du dépouillement des bulletins de vote donne le chef de l’Etat sortant vainqueur avec 49,85% des voix contre 48,16% pour son principal adversaire, Jean Ping

Le décompte du dépouillement des bulletins de vote de la présidentielle au Gabon, effectué par la Commission électorale, donne le chef de l’Etat sortant, Ali Bongo, vainqueur avec 49,85% des voix. Son principal adversaire, Jean Ping, en obtient 48,16%.

L’opposition gabonaise rejette les résultats de la Commission électorale et réclame un nouveau décompte dans une province, a dit mercredi, 31 août 2016, une porte-parole de Jean Ping.

De son côté, l’Union européenne demande à la Commission électorale gabonaise de rendre publics « les résultats détaillés » de chaque bureau de vote. Elle appelle aussi les protagonistes à maintenir le calme dans le pays.

Jean Ping, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA), a clamé victoire ces derniers jours et appelé Ali Bongo à reconnaître sa défaite.

Ali Bongo, pour un second mandat au Gabon.
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Présidentielle au Gabon: des soutiens de poids pour Jean Ping

M. Ping, ex-président de la commission de l’Union africaine, vient d’obtenir le soutien de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, et celui de l’ex-Premier ministre Casimir Oyé Mba

La campagne présidentielle a pris un tour nouveau mardi au Gabon avec l’annonce du retrait de deux des principaux candidats d’opposition en faveur d’un troisième poids lourd, Jean Ping, pour défier le président sortant Ali Bongo au scrutin à tour unique du 27 août.

M. Ping, 73 ans, ex-président de la commission de l’Union africaine, a obtenu le soutien de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, et celui de l’ex-Premier ministre Casimir Oyé Mba, mardi vers 03H00 (02H00 GMT) après une dernière séance de négociations.

« La sagesse des uns et des autres a finalement abouti à ma désignation pour représenter l’ensemble de l’opposition », s’est félicité M. Ping, 73 ans, lors d’un meeting dans le centre de Libreville mardi après-midi en compagnie de ses deux nouveaux alliés.

« L’intérêt supérieur du pays vous a conduit à me désigner comme votre étendard », a salué M. Ping, affirmant devant des milliers de personnes qu’il voulait « mettre fin au règne de l’imposteur, du dictateur ».

Cette accord de l’opposition a suscité une très vive réaction du porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui a dénoncé dans deux tweets un « marchandage d’épiciers » et une « alliance contre-nature » qui « présente un risque réel pour le #Gabon ».

Un nouveau Gabon sans Ali Bongo
« Aujourd’hui le Gabon vit un événement inédit », s’est au contraire réjoui devant la presse le président de l’Union nationale (UN, le parti de M. Oyé Mba), Zacharie Myboto. « C’est un nouveau Gabon qui se construit, sans Ali Bongo Ondimba ».

La Commission électorale (Cénap) a validé au total 14 dossiers pour le scrutin à un tour du 27 août, mais les autres candidats sont loin d’avoir le poids politique du président sortant ou de ses trois principaux opposants.

M. Ping comme MM. Nzouba Ndama et Oyé Mba sont d’anciens cadres du régime d’Omar Bongo – père et prédécesseur d’Ali Bongo – qui fut président pendant 41 ans jusqu’à sa mort en 2009.

Né d’un père chinois installé au Gabon dans les années 1920, Jean Ping a été plusieurs fois ministre d’Omar Bongo, avant d’être porté à la tête de l’Union africaine en 2008. Il a également été le compagnon de Pascaline, la soeur aînée d’Ali Bongo.

Depuis le lancement de sa campagne officielle samedi à Lambaréné (centre) en pays myènè, l’ethnie de sa mère, l’ancien délégué du Gabon auprès de l’Unesco promet à ses compatriotes un pays « à l’abri du besoin et de la peur ».

M. Nzouba Ndama, 70 ans, a pour sa part présidé l’Assemblée nationale pendant 19 ans jusqu’à sa démission en mars, et dispose de ce fait de solides réseaux au sein de toute la classe politique gabonaise.

Ping, ancien ministre d’Omar Bongo
Enfin, M. Oyé Mba, 74 ans, a été Premier ministre d’Omar Bongo dans les années 1990, puis gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

Il représente l’ethnie fang, la plus importante parmi les quelque 1,8 million d’habitants du Gabon, dont 628.000 électeurs invités à retirer leur carte.

Avant de s’unir, ces opposants ont demandé en vain l’invalidation de la candidature d’Ali Bongo, 57 ans, estimant que l’actuel chef de l’Etat est un enfant du Nigeria adopté par son père, et qu’il ne peut être président en vertu de la Constitution gabonaise.

« Je suis né à Brazzaville, le 9 février 1959 et ils le savent. Mon père s’appelait Omar Bongo Ondimba, ils le savent mais ils font semblant! », avait proclamé le chef de l’Etat lors de son meeting de lancement de campagne officiel samedi devant des dizaines de milliers de personnes dans un stade près de Libreville.

Sans le nommer, M. Bongo avait eu la dent particulièrement dure contre Jean Ping: « Parmi ces gens-là qui ont échoué dans le passé, il y en a un qui, comme vous le savez, a été à la tête de quatre ministères sous Omar Bongo, et il a toujours échoué ».

Le président avait accusé « ces gens-là » d’avoir [i »tué à petit feu »] son père Omar Bongo « en sabotant son action ».

Les candidats d’opposition « ont peur d’aller aux élections » car « ils n’ont aucune chance de gagner », avait déclaré le chef de l’Etat dans un entretien à l’AFP vendredi (12 août 2016, Ndlr).

Ali Bongo (à gauche), Jean Ping (à droite).
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Gabon: des milliers de plaintes pour rejeter la candidature d’Ali Bongo

Certains le soupçonnent de ne pas être né Gabonais, et donc de ne pas pouvoir exercer le pouvoir conformément à l’article 10 de la Constitution

Des milliers de Gabonais ont adressé des plaintes à la Commission électorale nationale et permanente (Cénap) pour exiger le rejet de la candidature du président sortant, Ali Bongo Ondimba. Certains le soupçonnent de ne pas être né Gabonais, et donc de ne pas pouvoir exercer le pouvoir conformément à l’article 10 de la Constitution.

Le siège de la Commission électorale nationale et permanente (Cénap) étant situé dans un site très sécurisé, ce sont les leaders des partis politiques qui ont apporté les plaintes de leurs militants. L’Union nationale a remis 1 500 plaintes et le Mouvement héritage et modernité en a déposé 1 100.

« Monsieur Ali Bongo Ondimba a estimé en 2009 qu’il avait produit un faux acte de naissance. A-t-il présenté ce même acte de naissance, ou a-t-il présenté un autre acte de naissance ? Nous ne pourrions cautionner une situation d’un personnage qui serait à la tête de l’Etat sans remplir les conditions », considère Alexandre Barro Chambrier, président du Mouvement héritage et modernité.

Des soupçons d’adoption
Dans leurs plaintes, les opposants et leurs militants ne reconnaissent pas Ali Bongo Ondimba comme un Gabonais d’origine. Ils le soupçonnent d’être un enfant adoptif d’Omar Bongo, son prédécesseur, né à l’étranger.

A ce titre, il ne serait pas éligible en vertu de l’article 10 de la Constitution, qui interdit aux Gabonais ayant acquis la nationalité de briguer le fauteuil présidentiel. « C’est une injure faite à mes parents. Je ne peux pas justifier ce qui est naturel », s’était défendu le président, actuellement en tournée dans les neuf provinces du pays.

Une première plainte en 2009
En 2009, l’opposant Luc Bengono Nsi avait déjà déposé une requête auprès de la Cour constitutionnelle. Mais selon lui, la procédure, qui avait échoué, a été bâclée par la Cour. Dans son dossier d’origine, l’opposant n’avait pas fourni une copie de l’acte de naissance du chef de l’Etat, mais il affirme l’avoir remise plus tard, à l’audience. De toute façon, dit-il, la Cour avait accès facilement au document puisqu’il était dans le dossier de candidature d’Ali Bongo à la présidentielle.

Dans sa requête, Luc Bengono Nsi avait produit notamment des témoignages et des extraits du livre du journaliste Pierre Péan contestant la nationalité gabonaise d’Ali Bongo. Le leader du Morena avait d’ailleurs été entendu par un magistrat, mais d’après lui, son audition a été tronquée, éludant une série de points importants de son argumentaire.

Partialité de la Cour constitutionnelle
« Nous avons une expression qui dit que la Cour constitutionnelle est la tour de Pise qui se penche toujours d’un côté. Jusque-là, la Cour n’a pas dit le droit pour défendre l’intérêt du peuple gabonais », déclare l’opposant.

Luc Bengono Nsi n’en est pas resté là. Vendredi dernier, il a déposé une nouvelle requête contestant la nationalité d’Ali Bongo, cette fois devant la Cour d’appel de Libreville. Objectif : empêcher notamment le chef de l’Etat de se représenter. D’autres procédures judiciaires de l’opposition sont à prévoir si le dossier de candidature du président gabonais est validé par la Commission électorale.


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Le gouvernement qualifie de «blague» l’appel à démission lancée contre Ali Bongo

Selon le porte-parole du gouvernement gabonais, cette requête est le signe que l’opposition n’aurait pas de projet concret pour la présidentielle.

l’Union sacrée pour la patrie, un regroupement des opposants et des leaders de la société civile gabonaise, a demandé à Ali Bongo de retirer sa candidature à la prochaine élection présidentielle dans un délai d’une semaine, à défaut de démissionner la semaine qui suivra, sinon, il sera destituer par l’Assemblée nationale ou par un soulèvement populaire. Le gouvernement n’a pas tardé à répondre, par le biais de son porte-parole. Celui-ci estime que l’opposition est «dans la blague» et n’a «aucun projet».

Alain-Claude Bilie By Nzé le porte-parole du gouvernement gabonais, estime que la demande de l’Union sacrée pour la patrie est le signe que l’opposition n’a aujourd’hui pas de projet concret pour la présidentielle à venir.

«Nous constatons, pour le regretter, que nous avons une opposition qui est plus dans la blague. Ils passent leur temps à singer ce qui se fait ailleurs, estime-t-il. Nous avons une élection présidentielle dans quatre mois, s’ils ne sont pas prêts à aller aux élections, qu’ils disent aux Gabonais qu’ils n’ont aucun projet. Le constat finalement c’est que cette opposition en déshérence n’a aucun projet alternatif à proposer. Le président Ali Bongo est président, il est candidat à sa succession, il a été investi par son parti. Nous ne voyons pas en quoi quelqu’un qui n’est pas membre de ce parti, peut décider qu’Ali Bongo ne pourra pas être candidat».

Les opposants basent notamment leur demande sur le fait que, selon eux, Ali Bongo n’est pas Gabonais de souche. L’article 10 de la Constitution interdit aux Gabonais ayant acquis la nationalité d’être candidat à une élection présidentielle. Alain-Claude Bilie By Nzé l’assure : le président Bongo ne démissionnera pas.

«La Constitution gabonaise indique que le mandat du président court jusqu’au 16 octobre prochain, puisque c’est le 16 octobre 2009 qu’il avait prêté serment, souligne-t-il. Jusqu’au terme de ce mandat, il est président de la République. Et ce n’est pas une opposition qui pourrait faire en sorte qu’Ali Bongo ne soit plus président. Donc nous attendons que l’opposition propose enfin un projet alternatif. Nous avons un projet à proposer aux Gabonais : c’est de continuer avec Ali Bongo dans la paix, dans la sérénité pour développer notre pays».


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Des déclarations de Manuel Valls sur Ali Bongo irritent le Gabon

L’ambassadeur du Gabon en France devrait rentrer dans les jours qui viennent à Libreville pour consultation, a indiqué le gouvernement gabonais lundi

L’ambassadeur du Gabon en France devrait rentrer dans les jours qui viennent à Libreville pour consultation, a indiqué le gouvernement gabonais lundi. Libreville marque ainsi son mécontentement après les propos tenus samedi sur la deuxième chaîne de télévision française par le Premier ministre français. Manuel Valls a en effet sous-entendu qu’en 2009, Ali Bongo n’avait pas été élu, du moins « pas comme on l’entend », selon son expression exacte. Mais hier lundi 18 janvier 2016, à Paris comme à Libreville on jouait plutôt l’apaisement.

Du côté du pouvoir gabonais, la petite phrase du Premier ministre français a fait mouche et l’on ne pouvait pas se contenter de traiter l’affaire par le mépris. A huit mois de la présidentielle, il fallait marquer le coup sans jeter non plus de l’huile sur le feu. D’où cette décision de faire rentrer l’ambassadeur.

A Paris, on joue la carte de l’apaisement. Le ministère des Affaires étrangères réaffirme que la France et le Gabon entretiennent des relations amicales et confiantes. « La France est très attachée à ses relations avec le Gabon sous la conduite du président Bongo, élu en 2009 », a déclaré Romain Nadal, le porte-parole du quai d’Orsay.

« Pour dissiper tout malentendu, notre ambassadeur à Libreville a été reçu par la secrétaire générale du ministère gabonais des Affaires étrangères. Nous souhaitons éviter toute mauvaise interprétation car il n’y avait pas d’intention de blesser », précise le diplomate français. L’ambassadeur du Gabon à Paris a lui été reçu à Matignon.

La tension a du mal à retomber
Mais la petite phrase du Premier ministre français continue d’agiter la classe politique gabonaise. D’un côté, les partisans du président Bongo ont du mal à décolérer : « Nous avons respecté les lois en vigueur de la République gabonaise et nous avons eu plus de 41% donc c’est choquant de voir un Premier ministre, chef du gouvernement de la France, avoir ce genre de propos sans avoir un minimum de retenue ».

De l’autre, l’opposition n’en finit pas de se réjouir de cette déclaration. Comme le candidat à la présidentielle, Jean Ping: « L’intervention du Premier ministre Valls réjouit les Gabonais. Il a fini par dire la vérité, ce que beaucoup de gens pensent tout bas : qu’Ali n’a pas gagné les élections de 2009. Qu’il aurait fini au mieux troisième ».

Manuel Valls est censé effectuer une visite dans la capitale gabonaise dans les prochains mois. Une visite à caractère économique. On ne sait pas si cette visite aura lieu.

Le président français François Hollande (g) et le président gabonais Ali Bongo, à Paris le 10 novembre 2015.
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Le Gabon veut s’impliquer dans la lutte contre Boko Haram

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a effectué samedi un déplacement au Tchad où il a eu un entretien de trois heures avec son homologue Idriss Déby Itno sur la lutte contre la secte terroriste

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a effectué samedi un déplacement au Tchad où il a eu un entretien de trois heures avec son homologue tchadien Idriss Déby Itno sur la lutte contre la secte islamiste nigériane Boko Haram.

Il a fait ce déplacement 20 jours après un double attentat suicide à N’Djamena qui a fait 38 morts, y compris trois kamikazes, ainsi qu’une centaine de blessés. Le 29 juin, encore 11 personnes ont trouvé la mort – 5 policiers et 6 kamikaes – lorsque ceux-ci se sont faits exploser pour faire face à un perquisition policière.

« Je suis venu témoigner de la solidarité qu’est celle du Gabon face aux dernières attaques meurtrières qui ont eu lieu ici à N’Djaména », a précisé le chef de l’Etat gabonais à l’issue de l’entretien avec Idriss Déby.

Il a déclaré avoir exploré avec son homologue tchadien la possibilité de soutenir les efforts que mènent le Tchad et le Cameroun dans la lutte contre Boko-Haram.

« En dehors de la partie militaire, nous avons aussi discuté du volet politique pour voir dans quelle mesure travailler dans un sens plus large, pour éradiquer ce phénomène de terrorisme dans les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) », a affirmé Ali Bongo, qui est également président en exercice de la CEEAC.

Les deux hommes ont aussi discuté des élections en République centrafricaine et de la situation qui prévaut actuellement au Burundi.
Le président gabonais a annoncé que l’envoyé spécial de la CEEAC pour le Burundi et la région des Grands Lacs, l’ancien président tchadien Goukouni Weedeye (1979-1982), se rendrait au Burundi pour prendre contact avec toutes les parties et essayer d’ engager le dialogue et décrisper le climat actuel.

Outre les questions sécuritaires, celles liées au développement et au changement climatique dans l’espace CEEAC ont été aussi évoquées.

« Nous ne voulons pas que l’Afrique soit encore le continent victime des changements climatiques. Nous nous concertons pour que notre voix soit entendue à la prochaine COP21 de Paris », a conclu le chef de l’Etat gabonais.

Ali Bongo et Idriss Deby Itno se sont entretenus samedi, 04 juillet, à N’Djamena
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Gabon: Décès de Rose Francine Rogombé

L’ancienne présidente du Sénat gabonais, qui avait dirigé le pays en tant que présidente de la République par intérim de juin à octobre 2009, est décédée à l’âge de 73 ans vendredi à Paris

Rose Francine Rogombé, ancienne présidente du Sénat gabonais qui avait dirigé le pays en tant que présidente de la République par intérim de juin à octobre 2009, est décédée à l’âge de 73 ans vendredi à Paris, a annoncé sa famille.

« Première femme Présidente du Sénat, elle a assuré avec brio la transition constitutionnelle que nous avons connue en 2009 suite au décès du Président de la République Omar Bongo Ondimba. C’est en femme de conviction, ayant un amour particulier pour son pays, qu’elle a assuré les hautes charges de Président de la République par intérim. J’ai grandement apprécié Mme Rose Francine Rogombe pour son exemplarité, son grand sens de l’État et son attachement indéfectible au Gabon. Elle incarnait à mes yeux la sagesse des grands commis de l’État. Le Gabon perd aujourd’hui une de ses plus grandes figures politiques », a déclaré l’actuel chef d’Etat gabonais, Ali Bongo, sur sa page Facebook.

Mme Rogombé, élue présidente du Sénat en février 2009, a dirigé le Gabon pendant une période de transition de 4 mois suite au décès du président Omar Bongo Ondimba.

Selon la Constitution gabonaise, en cas de vacances de pouvoir, le président du Sénat assure les fonctions de président de la République et organise l’élection présidentielle dans un délai de 30 à 45 jours. Il ne peut être candidat.

Elle a regagné le Sénat le 20 octobre 2009 après la prestation de serment du président élu, Ali Bongo Ondimba.

Mme Rogombé a été réélue sénateur au 1er siège de la ville de Lambaréné (centre du Gabon) en décembre dernier. Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), dont elle est membre, ne l’a pas à nouveau investi pour un second mandat à la présidence du Sénat.

Mme Lucie Milebou l’a succédé en mars dernier.

Rose Francine Rogombé a été la première femme à la tête du Sénat gabonais
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Le Gabon lance un programme agricole pour les jeunes

Le lancement du programme GRAINE (La Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés) a été effectué lundi par le président Ali Bongo Ondimba

Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Odimba a donné le coup d’envoi lundi à Libreville, d’un plan agricole pour inciter les jeunes à se tourner vers les métiers du secteur primaire dans un pays encore trop dépendant des importations des produits agricoles.

Le programme GRAINE (La Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés) vise à terme, la mise en exploitation de plus de 200.000 hectares sur les 5 prochaines années.

Dans le cadre de ce vaste projet étatique, quelque 30.000 familles volontaires seront regroupées au sein de coopératives réparties dans plusieurs centaines de villages intégrés aux infrastructures de base.

Les 1.600 villages qui pousseront de terre durant les prochaines années, seront notamment raccordés aux axes routiers nationaux grâce au tracé d’environ 3 000 kilomètres de pistes.

Cette initiative agricole voit le jour alors que le Gabon a vu sa production agricole fortement chuter durant ces dernières décennies malgré un contexte propice à l’agriculture. Le pays offre en effet de nombreux atouts. Ses vastes étendues de terres cultivables couplées à la forte pluviométrie de la région peuvent permettre au pays d’Ali Bongo Odimba de développer une agriculture industrielle à même de garantir une plus grande sécurité alimentaire pour la population gabonaise.

Le programme GRAINE envisage ainsi de redonner espoir à la jeunesse du pays qui souffre d’un chômage chronique et d’un manque de débouchés professionnels. Les autorités nationales prévoient dans ce sens de donner gratuitement quelques hectares pour chaque famille qui choisira d’intégrer le programme GRAINE. Le plan agricole national ambitionne également d’atténuer l’exode rural, en garantissant les conditions de vie nécessaires aux familles désirant se lancer dans cette aventure.

Cet ambitieux plan agricole s’inscrit dans une stratégie nationale qui prévoit de tripler la production du secteur primaire gabonais d’ici fin 2030.

Le Programme Graine ambitionne de doter le Gabon d’une agriculture industrielle
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Gabon: Inauguration d’un mausolée en mémoire d’Omar Bongo

L’homme qui a dirigé le Gabon durant 42 ans repose désormais dans un luxueux mausolée en marbre, inauguré à Franceville mardi

Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, les membres du gouvernement, des personnalités politiques, de la société civile, religieuses, et la famille du défunt président Omar Bongo Ondimba, ont répondu présents mardi à la cérémonie inaugurale du mausolée du chef d’Etat disparu le 8 juin 2009 en Espagne.

Cette uvre architecturale d’une dimension de 6500 m2 est ouverte au public dès aujourd’hui, 03 décembre. Décédé il y a cinq ans, l’homme qui a dirigé le Gabon durant 42, ans repose désormais dans un luxueux mausolée en marbre dessiné par un architecte marocain. Le complexe abrite un musée, une bibliothèque et une mosquée.

«Omar Bongo était avant tout un rassembleur. (.) Ce mausolée est le fruit du travail de plusieurs générations. Les jeunes compatriotes qui ont travaillé ici aux côtés des artisans les plus talentueux, conserveront le souvenir d’une parole, d’un geste, d’un savoir-faire. Un acquis pour des emplois futurs», a déclaré Ali Bongo Ondimba.

Pour l’occasion, les présidents de l’Assemblée Nationale, du Sénat, de la Cour Constitutionnelle, du Conseil National de la Communication, de la Cour des Comptes, de la Cour de Cassation, des Commissions Indépendantes, les représentants de Confessions Religieuses, les officiers généraux, des opérateurs économiques et membres du Patronat, ont été conviés à cette célébration. L’opposition a boycotté son invitation. Le principal absent était tout de même un autre fils d’Omar Bongo, Christian Bongo.

Des allocutions retraçant le parcours de l’illustre disparu ont par ailleurs été prononcés. Une occasion pour Pascaline Mferri Bongo Ondimba, ainée du clan Bongo, de revenir sur la vie de son père dont elle fut également pendant de nombreuses années, la collaboratrice.

«La vie de mon père, notre père se résumait à la famille et au Gabon. Rien n’était au dessus de ces deux entités qu’il cherchait toujours à satisfaire», a-t-elle affirmé. Avant de continuer sur un ton empli d’émotion «Tu n’es pas mort, tu resteras gravé dans nos coeurs papa».

«Omar Bongo Ondimba a fortement travaillé pour le développement du pays, tout en donnant l’occasion à bon nombre d’entre nous de bénéficier de l’ascension sociale. Mais, il est dommage de constater que ces compagnons de longues années, ses fils spirituels autoproclamés aient décliné l’invitation de l’ultime hommage de reconnaissance qu’ils pouvaient rendre au président défunt Omar Bongo Ondimba», a relevé, pour sa part, Daniel Ona Ondo, le Premier ministre gabonais.

La manifestation s’est achevée par une messe célébrée en mémoire du défunt.

Le mausolée Omar Bongo Ondimba a été inauguré mardi 2 décembre dans la ville de Franceville devant un parterre de personnalités
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Gabon: Le Front de l’opposition porte plainte contre Ali Bongo

Une partie de l’opposition réunie au sein du Front de l’opposition a décidé de porter plainte à Libreville contre le président gabonais pour avoir «truqué» son acte de naissance

Le gouvernement gabonais a décidé de porter plainte, à Paris, contre Pierre Péan, auteur d’un livre qui fait polémique au Gabon. Une partie de l’opposition réunie au sein du Front de l’opposition a décidé de son côté de porter plainte à Libreville contre le président gabonais, Ali Bongo, pour avoir «truqué» l’acte de naissance qui lui a permis d’être candidat en 2009, alors que le livre de Pierre Péan soutient qu’Ali Bongo est originaire du Biafra au Nigeria. La marche prévue jeudi 13 novembre dans l’après-midi a été interdite, a prévenu le gouvernement. L’opposition elle-même n’est pas unanime.

La journée de mercredi a été particulièrement agitée dans les états-majors des partis politiques gabonais. Le Front de l’opposition a multiplié les tracts et SMS appelant à une mobilisation générale en direction du tribunal.

Mais tard dans la soirée, le ministre de l’Intérieur Guy-Bertrand Mapangou a interdit la marche. « Le département de l’Intérieur n’ayant reçu aucune requête, la marche est illégale et donc interdite. Nous entendons faire respecter l’ordre, l’Etat de droit sous toutes ses formes», a-t-il déclaré.

«Nous marcherons, a insisté Paul-Marie Gondjout, du Front de l’opposition. Nous marcherons simplement, normalement, sans attenter à l’ordre public ou quoi que ce soit d’autre. Puis après nous partirons, chacun chez soi».

L’opposition a étalé sa division. Jules Aristide Bourdès-Ogouliguende, de l’Union des forces pour l’alternance (UFA), a sévèrement critiqué l’initiative. «Quelle capacité juridique a-t-il ce front ? Est-ce qu’il est reconnu par l’Etat comme un organisme moral ?», a-t-il demandé.

De son côté, l’Union des forces du changement (UFC), une autre aile de l’opposition, a annoncé – étant donné que le président de la République est protégé par son immunité – sa décision de porter plainte à Paris contre Pierre Péan, l’auteur des accusations qui menacent de déstabiliser le Gabon.

Ali Bongo Ondimba
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L’Etat gabonais porte plainte contre Pierre Péan

Dans son dernier ouvrage intitulé Nouvelles affaires africaines, le journaliste français accuse le président Ali Bongo Ondimba d’avoir falsifié ses diplômes et menti sur sa nationalité

L’Etat gabonais a porté plainte en France contre le journaliste français Pierre Péan pour des propos jugés «gravement diffamatoires» par Libreville. Dans son dernier ouvrage intitulé Nouvelles affaires africaines, récemment sorti en librairie, le journaliste français accuse le président Ali Bongo Ondimba d’avoir falsifié ses diplômes et commandité l’assassinat d’opposants.

D’après Pierre Péan, le dirigeant aurait surtout menti sur sa nationalité: il serait en réalité un enfant nigérian adopté pendant la guerre du Biafra à la fin des années 1960 par l’ancien président Omar Bongo. N’étant pas né sur le sol gabonais, il n’aurait pas dû être candidat à l’élection présidentielle selon la Constitution gabonaise. Une accusation balayée, sans surprise, par Libreville.

L’ambassade du Gabon à Paris, dans un communiqué, reproche au journaliste des propos «totalement faux» et une «profonde malveillance». «En raison de la gravité de ces actes, les autorités gabonaises ont saisi les juridictions françaises compétentes», ajoute le texte, sans préciser le motif de la plainte qui vise également Fayard, l’éditeur du livre.

Le livre qui fâche au Gabon
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Remaniement ministériel au Gabon, le Premier ministre maintenu

L’équipe gouvernementale dirigée par le Pr. Daniel Ona Ondo passe de 33 à 35 membres d’après un décret présidentiel signé par Ali Bongo Ondimba

Alors qu’une certaine presse annonçait un ras-de-marée dans l’équipe dirigée par le Pr Daniel Ona Ondo, un décret présidentiel a rendu public le 3 octobre au soir, le gouvernement Ona Ondo 2 remanié. En somme, pas de gros changement si ce n’est quelques jeux de chaises musicales et quelques nouveaux venus. L’équipe gouvernementale gabonaise passe ainsi de 33 à 35 membres.

Côté mouvements, on note le départ de Serge Maurice Mabiala (sortant) de la fonction publique, remplacé par Jean Marie Ogandaga (nouveau). Le ministère de la prévoyance sociale et de la solidarité nationale occupé par Brigitte Anguillet Mba(sortante), a été rattaché à celui de la Santé placé aux mains de Jean Pierre Oyiba (promu). Enfin, le ministre délégué aux transports Raphael Ngazouze a quant à lui été remercié.

L’ancienne équipe gouvernementale nommée le 28 janvier dernier était composée de 25 ministres et de 7 ministres délégués. Elle se compose désormais de 24 ministres et de 10 ministres délégués. Soit 32+1 pour la première équipe et 34+1 pour la nouvelle équipe.

L’équipe Ona Ondo 2 se compose comme suit:

-Premier Ministre, Chef du Gouvernement: Pr Daniel ONA ONDO

MINISTRES
Ministre des Affaires Etrangères, de la Francophonie et de l’Intégration Régionale: Monsieur Emmanuel ISSOZE NGONDET

Ministre de la Justice, Garde des Sceaux: Monsieur Séraphin MOUNDOUNGA

Ministre de la Communication, des Relations avec les Institutions Constitutionnelles, Porte-Parole du Gouvernement: Madame Dénise MEKAM’NE

Ministre de la Jeunesse et des Sports: Monsieur Blaise LOUEMBE

Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité Alimentaire: Monsieur Luc OYOUBI

Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, et de la Décentralisation: Monsieur Guy Bertrand MAPANGOU

Ministre des Mines, de l’Industrie et du Tourisme: Monsieur Christophe AKAGA MBA

Ministre du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Artisanat et du Développement des Services: Monsieur Gabriel TCHANGO

Ministre des Transports: Madame Paulette MENGUE M’OWONO

Ministre des Infrastructures, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire: Monsieur Magloire NGAMBIA

Ministre de la Forêt, de l’Environnement et de la Protection des Ressources Naturelles: Monsieur Noël Nelson MESSONE

Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique: Monsieur Pacôme MOUBELE

Ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique et Professionnel: Madame Ida RETENO ASSONOUET

Ministre de l’Economie Numérique et de la Poste: Monsieur NGOUA NEME Pastor

Ministre de la Défense Nationale: Monsieur Ernest MPOUHO

Ministre de l’Economie, de la Promotion des Investissements et de la Prospective: Monsieur Régis IMMONGAULT

Ministre du Pétrole et des Hydrocarbures: Monsieur Etienne NGOUBOU

Ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques: Monsieur Désiré GUEDON

Ministre du Budget et des Comptes Publics: Monsieur Christian MAGNAGNA

Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle: Monsieur Simon NTOUTOUME EMANE

Ministre de la Santé et de la Prévoyance Sociale: Monsieur Jean Pierre OYIBA

Ministre des Droits Humains, de l’Egalité des Chances et des Gabonais de l’Etranger: Monsieur Alexandre TAPOYO

Ministre de la Culture des Arts et de l’Education Civique: Monsieur Ruffin MOUSSAVOU

Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative : Monsieur Jean Marie OGANDAGA

MINISTRES DÉLÉGUÉS
Ministre Délégué chargé de l’Enseignement Technique et Professionnel: Monsieur Calixte NSIE

Ministre Délégué aux Affaires Etrangères, de la Francophonie et de l’intégration régionale: Monsieur Dieudonné NZENGUE

Ministre Délégué chargé de l’Habitat: Monsieur ENAME NSOLET Serge

Ministre Délégué chargé de la prévoyance sociale: Madame Marie Françoise DIKOUMBA

Ministre Délégué du Ministre du Budget et des Comptes Publics: Monsieur Marcellin AGAYA

Ministre Délégué du Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle: Monsieur Louis Philippe MVE NKOGHE

Ministre Délégué du Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation: Monsieur Guy Maixent MAMIAKA

Ministre Délégué du Ministre de l’Economie, de la Promotion des Investissements et de la Prospective: Madame Marie-Julie BILOGHE

Ministre Délégué chargé de la Santé: Monsieur Yussuf Sidibé NZENGUE AKASSA

Ministre Délégué chargé de l’Economie Forestière: Monsieur Basile MBOUMBA.

Pr Daniel Ona Ondo, Premier ministre, chef du gouvernement gabonais
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Gabon: la lutte contre la corruption fait déjà tomber des têtes

Jeannot Kalima, secrétaire général du ministère des Mines, de l’Industrie et du Tourisme, a été placé en fin de semaine sous mandat de dépôt pour « détournement de deniers publics »

Un haut fonctionnaire, membre du parti au pouvoir a été incarcéré au Gabon pour détournement de fonds dans le cadre de l’opération « mains propres » lancée par le gouvernement gabonais, suscitant l’inquiétude dans les rangs politiques de tous bords.

Jeannot Kalima, secrétaire général du ministère des Mines, de l’Industrie et du Tourisme, a été placé en fin de semaine dernière sous mandat de dépôt pour « détournement de deniers publics dans l’affaire dite des +fêtes tournantes+ », selon le procureur, Sidonie Flore Ouwé. Ce haut fonctionnaire est soupçonné d’avoir détourné une bonne partie de l’enveloppe de 595 millions de Francs CFA (907.000 euros), dont il avait la charge en tant que directeur de cabinet du ministre des Travaux publics de l’époque pour ces manifestations.

Lancées par le défunt président Omar Bongo pour développer l’arrière-pays au début des années 2000, les « fêtes tournantes » incarnent les dérives financières d’une administration et d’un gouvernement qui ont pillé les caisses de l’Etat pendant des années. Tous les ans, la fête de l’indépendance, le 17 août, était célébrée dans une région différente avec à la clé un programme d’investissements de 50 milliards de FCFA (76,2 millions d’euros) pour financer de nouvelles infrastructures. Mais la plupart des routes, écoles, hôpitaux et réseaux d’adduction d’eau et d’électricité qui avaient été promis n’ont jamais vu le jour.

L’équipe du président Ali Bongo, qui a supprimé les « fêtes tournantes » lorsqu’il a succédé à son père en 2009, a lancé au début de l’année un audit approfondi des finances publiques destiné à faire le ménage et « rompre avec les pratiques du passé ». Le constat est accablant: sur les 500 milliards (762 millions d’euros) consacrés aux « fêtes tournantes » pendant 10 ans: Plus de 400 milliards se sont envolés. Plus grave encore, « plus de la moitié du budget (de l’Etat) a disparu dans la nature », selon cet audit.

Attention les dégâts!
Après M. Kalima, d’autres têtes pourraient bientôt tomber. Plusieurs hauts responsables de l’administration ont déjà été auditionnés depuis la mi-août, et ces interrogatoires vont se poursuivre, a souligné le procureur.

La similitude est frappante avec l’opération anti-corruption « Epervier » lancée en 2006 au Cameroun voisin par le président Paul Biya. « Epervier » a abouti à l’arrestation de nombreux ex-ministres et dirigeants d’entreprises publiques, qui ont régulièrement dénoncé des règlements de comptes politiques. A Libreville, on ne sait pas quelles personnalités, ni combien, ont déjà été entendues dans le cadre de l’affaire des « fêtes tournantes ».

Pour le procureur Ouwé, l’arrestation de M. Kalima, pourtant membre du Parti démocratique gabonais (PDG) du président Bongo, est la preuve que les juges travaillent en toute indépendance, sans tenir compte de la couleur politique des intéressés. M. Kalima « encourt la réclusion criminelle à perpétuité » si les charges qui pèsent contre lui sont confirmées.

Déjà une partie de l’opposition dénonce une chasse aux sorcières destinée à éliminer les rivaux d’Ali Bongo avant la présidentielle de 2016. D’autant qu’un certain nombre d’anciens poids lourds du régime, comme l’ex-Premier ministre Jean Eyéghé Ndong, ou l’ex-ministre et directeur de cabinet présidentiel Jean Ping, étaient aux affaires sous Omar Bongo avant de tourner casaque à la mort de celui-ci en 2009.

Jean Eyéghé Ndong a d’ailleurs lui-même annoncé il y a quelques jours qu’il était sous le coup d’une information judiciaire dans la même affaire des « fêtes tournantes ». Il serait soupçonné d’avoir détourné plus de 98 milliards de francs CFA (149,4 millions d’euros) entre 2006 et 2007, alors qu’il était Premier ministre et président du Comité des Fêtes Tournantes de la province de l’Estuaire -où se trouve la capitale Libreville-, ce qu’il nie en bloc.

« J’ai servi l’Etat à un haut niveau. Je dois en principe retenir ma langue par rapport à des affaires dont j’ai eu connaissance (…). Mais si on m’oblige à la délier, attention les dégâts! », a-t-il lancé. Et de laisser entendre que des sommes bien plus colossales ont disparu, suite à un emprunt obligataire de 750 milliards de FCFA (1,1 milliard d’euros) contracté par le Gabon sur les marchés internationaux en 2013.

Cet argent « n’a jamais été mis à la disposition du Trésor pour le paiement des dépenses du budget. Quelle en est l’explication? », s’est-il interrogé devant la presse, alors que d’autres opposants menacent l’actuel pouvoir d’un grand déballage.

Le président Ali Bongo a supprimé les « fêtes tournantes » lorsqu’il a succédé à son père en 2009
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Gabon: Les agents de santé relancent la grève dans les hôpitaux

Le Syndicat national des personnels de santé du Gabon a décidé de reprendre jeudi la grève suspendue le 15 août dernier. La Prime du président toujours en débat

Des centaines d’agents de santé réunis au sein du Syndicat national des personnels de santé (SYNAPS) du Gabon ont décidé mercredi, au terme d’une assemblée générale extraordinaire à Libreville, de relancer dès jeudi leur grève suspendue le 15 août dernier.

« Nous avons décidé de reprendre la grève parce que les engagements pris au sommet de l’Etat n’ont pas été honorés », a déclaré le secrétaire général du SYNAPS, Serge Mickala Moundanga. Pour sa nouvelle grève, le SYNAPS a promis un service minimum.

Du 6 juillet au 14 août dernier, le SYNAPS, principal syndicat de la santé, a paralysé le système sanitaire gabonais pour obliger l’Etat à verser la Prime d’incitation à la performance (PIP) aux agents de santé exclus du bénéfice de cette prime. La PIP, qui profite à 30.000 fonctionnaires, est une prime initiée par le président gabonais Ali Bongo Ondimba, pour instaurer une rétribution équitable des fruits de la croissance dans la Fonction publique.

Selon le gouvernement, les agents de santé ne sont pas éligibles à cette prime qui concerne uniquement les fonctionnaires n’ayant pas de primes spécifiques à leur métier. La fonction publique gabonaise totalise environ 80 000 agents.

Furieux d’être exclus, le personnel de la santé avait lancé la grève qui ont complètement bloqué les services de santé publique du pays, y compris le Centre hospitalier et universitaire de Libreville (CHUL). Cette grève a été suspendue le 15 août dernier sur intervention personnelle du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, qui aurait promis payer la prime réclamée dès le 24 août.

« Ils nous ont affirmé que le versement devrait se faire du 18 au 24 août. Mais nous avons été surpris que le délai soit dépassé. Jusqu’au moment où nous parlons, il n’y a pas eu un versement », a déploré le syndicaliste en chef qui a par ailleurs précisé que chaque agent de santé, toute catégorie confondue, devrait percevoir une avance de 100 000 FCFA. D’après lui, au total 11 183 agents devraient être payés pour une coquette somme de plus d’un milliard de FCFA.

Le Synaps revendique le droit à la Prime d’incitation à la performance (PIP)
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Gabon: Ali Bongo répond à Jean Ping

Le président gabonais s’est attaqué pour la première fois à l’ancien collaborateur de son père et ex-président de la Commission de l’UA, devenu l’opposant le plus virulent du régime

Le président gabonais, Ali Bongo, s’est attaqué pour la première fois à Jean Ping. Ancien collaborateur d’Omar Bongo et ex-président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping est devenu l’opposant le plus virulent au régime d’Ali Bongo. Le président gabonais est passé à l’attaque dans une interview donnée dimanche 17 août en marge de la célébration de la fête nationale, à Libreville.

C’est avec passion et colère qu’Ali Bongo a décidé de parler de Jean Ping: «Je n’ai pas de problème avec M.Jean Ping, même si lui il a un problème avec moi. Je constate simplement qu’il s’est joint à la cohorte d’un certain nombre de leaders politiques qui n’ont, vis-à-vis de ma personne et du parti que je représente, que de la haine. Il n’y a pas de projet politique.»

Dans une récente émission sur France 24, Jean Ping avait tenu des propos très durs contre Ali Bongo. «C’est moi que monsieur Jean Ping appelle un ‘dictateur autocrate’. Je crois que l’on a un problème de définition. Les propos que Jean Ping a tenus sur France 24, certainement lui auraient ouvert, alors là, tout de suite, les portes du Front national» poursuit Ali Bongo.

La présidentielle de 2016 approche
Ali Bongo a notamment été très critiqué pour avoir nommé un directeur de cabinet d’origine béninoise. «Monsieur Jean Ping, lui-même, a été ministre du Pétrole. Il a eu comme collaborateur Monsieur Samuel Dossou-Aworet, qui était le patron de la direction générale qui gère tout le pétrole gabonais. Vous l’avez entendu se plaindre, que M. Dossou était étranger ? Non.»

La présidentielle de 2016 étant proche, Ali Bongo est donc passé à l’offensive. Il a affirmé que c’est lui qui avait introduit Ping dans le cabinet de son père, Omar Bongo. Mais, depuis qu’il a quitté la commission de l’Union africaine, Jean Ping est déterminé à faire sauter Ali Bongo par les urnes.

Ali Bongo, chef de l’Etat gabonais
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