Après le discours tenu par le président national du RDPC lors de l’ouverture du Congrès de Yaoundé, le candidat de l’Alliance des Forces Progressistes (AFP) a réagit
Après 29 ans de présence de M. Paul Biya à la tête de la République camerounaise, au cours desquelles «le système en place s’est montré incapable de faire sortir le Cameroun d’une profonde crise socio-économique, et insuffisamment déterminé à promouvoir le développement au profit du peuple», Bernard Muna s’étonne que le président sortant ait cru bon de promettre de «grandes réalisations» et de faire entrer le Cameroun dans la «modernisation». En particulier, l’appel lancé aux jeunes («Innovez, créez, osez») apparaît comme le signe «d’une vision cynique, M. Biya n’ayant au fond su adresser à une jeunesse confrontée au chômage, à la pauvreté et à l’immobilisme des décideurs publics qu’une invitation à se débrouiller seule». On se rappelle que dès l986, pour son discours de l’an 1987, il, alors que le Cameroun cognait à la porte du FMI, le président prévenait le peuple qu’il allait devoir se retrousser les manches.
De même, Bernard Muna souhaite faire partager aux électeurs camerounais son profond scepticisme face aux déclarations de M. Biya quant à la lutte contre la corruption. «Ce mal qui gangrène le fonctionnement de la sphère publique camerounaise depuis des années est imputable en premier lieu au système en place». C’est pourquoi, le candidat de poursuivre, «si M. Biya croit véritablement à la nécessité de lutter efficacement contre ce problème, sa première décision devrait être, non pas de se présenter de nouveau au nom du RDPC, mais de favoriser l’alternance et la transition vers une nouvelle ère démocratique, entre les mains de gouvernants compétents et adaptés à la situation.» De façon générale, Bernard Muna remarque que le président sortant a affiché une conviction étonnante dans la «confiance» des Camerounais à son endroit. Il doit pourtant bien appartenir au peuple lui-même de décider quel doit être le président du Cameroun dans les années à venir, en accordant librement sa confiance au meilleur des candidats en lice, le 9 octobre prochain, par un scrutin réellement transparent.
