Le nouveau président béninois a annulé jeudi plusieurs décisions à polémique prises au dernier moment par le gouvernement de son prédécesseur
Le nouveau président béninois, Patrice Talon, a annulé plusieurs décisions à polémique prises au dernier moment par le gouvernement de son prédécesseur, Boni Yayi, annonce un communiqué publié jeudi à l’issue du premier conseil des ministres.
Le communiqué invoque des « irrégularités et des abus » qu’auraient engendrés certains décrets et décisions administratives pris par Yayi Boni pour expliquer leur annulation.
Il s’agit, notamment d’un décret pris en février dernier et concédant des indemnités aux directeurs de cabinet des ministres, aux Secrétaires généraux des ministères et à leurs adjoints et de 18 décrets d’application de la loi de juin 2015 portant statut spécial des personnels des forces de sécurité publique et assimilés.
Les ministres ont aussi abrogé des décrets portant nomination des membres du cabinet de l’ancien président de la République, notamment le directeur de cabinet, le directeur-adjoint de cabinet, des conseillers spéciaux, des conseillers techniques et le chef de cabinet.
Par ailleurs, concernant la filière des véhicules d’occasion, le conseil des ministres a décidé de la suspension de l’arrêté portant augmentation et fixation du mode de répartition du produit du fonds « escorte douanière » des véhicules en transit au Bénin et promis de mettre sur pied un audit des redevances payées sur ladite filière.
Les annulations touchent également la passation de certains marchés de travaux d’infrastructures, les ordres de paiement et la réforme en cours de véhicules administratifs dans le but de clarifier les différentes situations.
Le nouveau gouvernement a en outre décidé de suspendre la procédure d’engagement dans la Fonction publique des agents recrutés à l’occasion des concours organisés depuis le 1er janvier 2015 dans tous les corps de l’Etat, notamment : la douane, les impôts, le trésor, la justice, l’enseignement, la jeunesse et sports et de geler tous les recrutements dont le processus est en cours.
Les nominations et affectations intervenues dans les postes diplomatiques depuis le 31 mars 2016 aussi bien en ce qui concerne le personnel civil que militaire sont également suspendues, alors la nomination intervenue le 26 mars dernier de magistrats à la Cour de Justice de l’UEMOA a été annulée.
Ces différentes décisions saluées par la presse et la société civile font déjà grogner les bénéficiaires.
Ainsi les personnes concernées par les concours au ministère des Finances ont organisé une protestation devant la présidence de la République et d’autres catégories professionnelles projettent de leur emboîter le pas dans les prochains jours.
