Parti de Yaoundé à bord d’un vol régulier de la Kenya Airways, le président déchu de la RCA aurait trouvé refuge en Afrique du Sud, pays dont les éléments avaient combattu à ses côtés face à la rébell
Les informations d’agences de presse ont fait état de son départ, dimanche 02 juin 2013, de Yaoundé à bord d’un vol commercial. Les précisions sur la destinations sont données par l’agence de presse chinoise Xinhua : L’ex-président centrafricain François Bozizé, accueilli à Yaoundé par les autorités camerounaises après sa chute et la prise du pouvoir par la coalition rebelle Séléka conduite par Michel Djotodia le 24 mars à Bangui, a embarqué dimanche à bord d’un vol régulier de la compagnie kényane Kenya Airways à destination d’Afrique du Sud, a appris lundi Xinhua de source de l’aéroport. Selon ces mêmes sources, c’était le service protocolaire et de protection au minimum le jour du départ de l’ex homme fort de Bangui : Au moment où il quittait sa résidence, il nous a demandé de ne pas l’escorter jusqu’à l’aéroport et est parti seulement avec son garde du corps a rapporté à Xinhua un membre de la garde présidentielle, unité spéciale de l’armée camerounaise chargée de la sécurité du président camerounais, qui a assuré la protection de François Bozizé avant de lever le camp aussitôt après son départ du Cameroun. Des sources humanitaires confient à Xinhua qu’il s’agit d’un départ définitif de l’ex-chef d’Etat centrafricain du Cameroun. En effet, dans un communiqué signé le 25 mars par Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République, le gouvernement annonçait alors que le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun, dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil
Lors d’une tournée régionale mi-mai, Michel Djotodia, le nouvel homme fort de Bangui, reçu tour à tour Libreville au Gabon, Malabo en Guinée équatoriale et à N’Djamena au Tchad n’a pu se rendre au Cameroun pour rencontrer le président Paul Biya. D’après des sources diplomatiques, ce rendez-vous manqué a été assimilé un refus du président camerounais de céder aux pressions pour qu’il lâche son hôte et est apparu aux yeux des observateurs comme un soutien à Bozizé que le nouveau pouvoir a inculpé pour crimes contre l’humanité. Il part d’ailleurs du Cameroun alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.
François Bozizé, lui-même tombeur d’Ange-Félix Patassé le 15 mars 2003, avait débarqué au Cameroun par Bertoua, ville de l’Est proche de la frontière avec la République centrafricaine (RCA), après avoir quitté dans la précipitation le palais présidentiel Bangui afin d’échapper aux rebelles de la coalition Séléka qui venaient de faire leur entrée dans la capitale après une offensive rapide contre l’armée régulière. L’Afrique du Sud, qui a d’abord envoyé un contingent de son armée en Centrafrique pour essayer de sauver le pouvoir de François Bozizé, a par la suite d’après des sources diplomatiques, émis le voeu, au même titre que le Bénin, de l’accueillir après sa chute. Sa famille, encore au Cameroun, le rejoindra dans son nouveau pays d’exil.
François Bozize a quitté le Cameroun pour l’Afrique du Sudafricapresse.com)/n
Le président déchu de la RCA a quitté le Cameroun dimanche 02 juin à bord d’un vol régulier de la compagnie Kenya Airways. La destination finale n’a pas été communiquée
Installé à Yaoundé depuis sa chute le 24 mars dernier, François Bozizé s’est envolé le 02 juin 2013 pour son premier voyage depuis son exil. Ce voyage intervient alors que les nouvelles autorités de Bangui viennent d’émettre un mandat d’arrêt international à son encontre. Ce après l’avoir inculpé de crimes contre l’humanité. Arrivé à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalem sans avoir été annoncé par les officiels camerounais, François Bozizé, accompagné d’un garde du corps, a été traité comme un passager ordinaire, sans un aménagement protocolaire spécial, a confié un responsable proche des Aéroports du Cameroun (ADC), entreprise publique chargée de la gestion des aéroports commerciaux du Cameroun.
François Bozizé, lui-même tombeur d’Ange-Félix Patassé le 15 mars 2003, avait débarqué au Cameroun par Bertoua, ville de l’Est proche de la frontière avec la République centrafricaine (RCA), après avoir quitté dans la précipitation le palais présidentiel Bangui afin d’échapper aux rebelles Séléka qui venaient de faire leur entrée dans la capitale après une offensive rapide contre l’armée régulière. Rejoint à Yaoundé par sa famille envoyée dans un premier temps dans d’autres pays étrangers comme la République démocratique du Congo (RDC), il s’est installé dans une résidence privée non loin du palais présidentiel camerounais après un mois passé à l’hôtel Hilton de Yaoundé.
Des sources bien introduites informent que l’ex président centrafricain, après son passage au Cameroun, va s’installer au Bénin où il possède une villa dans la ville de Cotonou. La Lettre du Continent nous apprend d’ailleurs qu’une maison a été emménagée pour lui et sa famille à Tchakou, non loin de Porto Novo. Ce départ du Cameroun fait suite à des pressions des pays comme le Tchad qui estiment que la présence de l’ex chef d’état dans un pays limitrophe de la RCA n’est pas un gage de stabilité.
Après la prise de Bangui par les ex-rebelles de la Séléka, des fouilles dans une des résidences présidentielles de François Bozizé on permis de faire ces déco
Selon l’envoyé spécial de Radio France Inter en République Centrafricaine, qui a effectué une visite dans la villa où habitait Monique Bozizé la première épouse du président déchu il a été découvert un grand trou dans le sol. Pour l’accompagnateur du journaliste de Rfi, ce trou découvert faisait office de prison sécrète à Bozizé. Des restes humains y auraient été découverts par les pillards qui croyaient avoir trouvé une cache d’argent. On a aussi trouvé une deuxième prison de haute sécurité. Tout laisse à croire que c’est là-basd qu’ aurait été détenu Charles Massi, l’un des farouches opposants au régime Bozizé. L’ex-Ministre des Mines et Président du FODEM, porte-parole du Séléka, qui a disparu depuis près de 6 ans. Ses proches soupçonneraient un enlèvement suivi d’une exécution.
Autre lieu, autre découverte. Dans la ville de Bossembélé, située à 165 km de Bangui, lors de leur progression vers Bangui, la Séléka est tombée sur un impressionnant arsenal de guerre. 17 containers d’armes et munitions, de RPG 7 et autres équipements d’attaque ou de défense. Cette ville constituait une véritable place forte pour l’ex-homme fort de Bangui. La ville est d’ailleurs réputée pour abriter un camp militaire. Après toutes ces découvertes, au sein de l’ex-rébellion beaucoup réclament une traduction du président déchu devant les juridictions pénales internationales.
Découverte de prisons souterraines en centrafriquelexpress.fr)/n
Dans une déclaration diffusée depuis la capitale camerounaise, Le président déchu se revendique toujours
D’après la déclaration remise aux médias, François Bozizé, qui se revendique toujours « président démocratiquement élu de la République centrafricaine » prend à témoin la communauté internationale installé en RCA du « pillage systématique des biens des Centrafricains et étrangers résidant dans notre pays jusqu’à ce jour ». « Sous le regard des forces de la MICOPAX (Mission de consolidation de la paix en République centrafricaine) qui n’ont pu jouer leur rôle, la coalition Séléka a franchi la ligne rouge de Damara, attaquant ainsi Bangui pour renverser les institutions de la République, le chef de l’Etat fut alors obligé de se retirer évitant ainsi un bain de sang », selon la déclaration. Tout en précisant que la communauté internationale n’a pas été épargnée par ces pillages, la déclaration regrette « l’acheminement systématique et barbare des biens volés vers certains pays voisins « . François Bozizé invite la classe politique et les représentants des forces vives du pays à participer au prochain sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) qui se tient ce mercredi à Ndjamena, la capitale tchadienne.
Le Président Fondateur de notre grand parti, le parti KWA NA KWA, Président démocratiquement élu de la République Centrafricaine et le Bureau Politique : 1- Dénoncent le renversement des Institutions de la République; la suspension de la Constitution; la dissolution de l’Assemblée Nationale; le pillage systématique des biens des centrafricains et étrangers résidant dans notre pays jusqu’à ce jour; 2-Prennent à témoin la Communauté Internationale installée en RCA et ayant elle-même été victime de pillages; 3- Exigent le rétablissement de l’ordre constitutionnel; La participation de la classe politique et Les représentants des forces vives de la Nation au prochain sommet extraordinaire de Ndjamena à l’exemple de celui de Libreville; 4- Regrettent l’acheminement systématique et barbare des biens volés vers certains pays voisins; 5-Rejettent toute participation au nom de notre grand parti KNK, à l’actuel gouvernement d’union nationale de Maitre Nicolas TIANGAYE. 6-Expriment sa reconnaissance aux peuples des pays amis pour leur soutien; 7- Sollicitent davantage l’implication effective de l’Union Africaine, des Nations Unies et de la CEEAC pour une évaluation progressive et objective des accords de Libreville afin de garantir une paix durable en Centrafrique; 8-Présentent ses sincères condoléances au peuple frère d’Afrique du Sud pour ses vaillants soldats tombés sur le champ d’honneur pour la défense de la liberté, la paix et la démocratie en RCA.
déclaration du Général d’armée François Bozize, Président démocratiquement élu de la RCA, Président fondateur du parti KNK
La déclaration, qui exige un retour l’ordre constitutionnel, sollicite « davantage l’implication effective de l’Union africaine, des Nations unies et de la CEEAC pour une évaluation progressive et objective des accords de Libreville afin de garantir une paix durable en Centrafrique » et exclut « toute participation du KNK à l’actuel gouvernement d’union nationale de maître Nicolas TIANGAYE « . Après la prise de Bangui le 25 mars par la coalition rebelle de la Séléka, François Bozizé a cherché refuge au Cameroun, et séjourne à Yaoundé en attendant son départ pour un pays d’accueil.
L’ancien président de république centrafricaine y est refugié avec quelques proches selon une information donnée par les autorités camerounaises
Un communiqué de la présidence de la république du Cameroun lu sur les antennes de la radio nationale le 25 mars 2013 a confirmé que le président François Bozize qui dirigeait la République Centrafricaine jusqu’au vendredi 22 mars 2013 dernier s’y était réfugié en attendant de trouver un pays d’accueil. «Suite aux récents événements en République centrafricaine, le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun où il se trouve actuellement dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil», a indiqué le communiqué, sans plus de précision. Tôt dans la matinée, une information rapportée par l’agence de presse Chine Nouvelle faisait déjà savoir que François Bozizé, accompagné de ses deux fils et de son aide de camp, avaient atterri vers 18h00 heure locale dimanche 24 mars à l’aérodrome de Batouri, le chef-lieu du département de la Kadey, dans la région de l’Est du Cameroun. Une information qui selon l’agence chinoise avait déjà été confirmée par le ministre de la défense. Les autorités camerounaises sont cependant restées très prudentes fidèles à leur politique de non-ingérence. Dans les affaires intérieures d’autres pays. Selon une source toujours citée par Chine Nouvelle, la présence de Bozizé au Cameroun serait purement et simplement dans le cadre d’une assistance humanitaire. Le reste de la famille du président déchu aurait trouvé refuge en République Démocratique du Congo à une traversés de fleuve de la capitale de la RCA, Bangui.
Ces développements surviennent alors que la communauté internationale commence à réagir à la situation. Condamnant la prise de pouvoir par la force de la rébellion, l’Union africaine a suspendu la participation de la République centrafricaine à l’organisation. L’organisation a également imposé des sanctions à sept responsables de la coalition rebelle Séléka, dont Michel Djotodia, après son putsch. «Le Conseil (de Paix et Sécurité) décide de suspendre immédiatement la participation de la RCA à toutes les activités de l’Union africaine ainsi que d’imposer des sanctions, à savoir des restrictions de voyage et le gel des avoirs des dirigeants du Séléka», a annoncé le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra. Pour sa part, la Présidente sud-africaine de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, s’est dite profondément préoccupée par l’évolution négative de la situation en République centrafricaine (RCA) et «ses conséquences dommageables pour ce pays, la région et le reste du continent». Autre réaction celle du secrétaire général des nations unies Ban ki Moon. «Le Secrétaire général appelle au calme et au respect de l’état de droit en République centrafricaine. Il est préoccupé par la situation humanitaire désastreuse qui prévaut dans le pays et les rapports faisant état de pillages, y compris contre les biens des Nations Unies en cours dans la capitale, Bangui», a indiqué son porte-parole dans une communication lue le 25 mars 2013.
Un journaliste joint à Bangui par téléphone sous le couvert de l’anonymat a fait savoir que la situation était hors de contrôle et que l’obscurité a favorisé les pillages durant tout le weekend. Une ressortissante de Bangui refugiée au Cameroun depuis le début des hostilités a fait savoir qu’elle avait été informée du pillage de sa maison par des personnes non encore identifiées. La plus part des organisations de la coopération ont évacué leurs personnels vers le Cameroun. Dans ce chaos, la réaction américaine et française est surprenante. Paris et Washington ont appelé les rebelles à respecter les accords de paix qui avaient été conclus à Libreville le 11 janvier dernier entre le camp Bozizé, l’opposition et le Séléka, et à soutenir le gouvernement d’union nationale qui en est issu. Alors que la RCA vit certainement une nouvelle page de son histoire, plusieurs questions restent sans réponses, comment le Séléka a pu obtenir des armes lourdes dans un pays fermés des quatre côtés de ses frontières? Où était la force d’intervention d’Afrique centrale lors de la reprise des hostilités? Difficile de savoir mais de toute évidence Bozizé a été abandonnée par tous ses anciens «amis»
François Bozizé, s’est réfugié au Camerounamb-rcaparis.org)/n
Après 10 années de règne, le Chef de l’Etat Centrafricain a été chassé du pouvoir ce dimanche par la rebellion Seleka
Les rebelles centrafricains du Séléka ont pris dimanche le contrôle de Bangui et promis dans la foulée l’organisation « d’élections démocratiques » après la fuite du président François Bozizé vers la République démocratique du Congo. L’organisation, qui fédère plusieurs mouvements d’insurgés, s’est immédiatement attachée à rassurer la population après ce coup de force, affirmant que « la page Bozizé » était tournée et appelant à une « gestion consensuelle de la transition ». La chute de la capitale centrafricaine, où la France a dépêché un bataillon supplémentaire de 150 hommes afin de sécuriser l’aéroport, s’est accomplie avec une étonnante rapidité. Les rebelles ont relancé les hostilités vendredi avant d’atteindre les faubourgs nord de la ville dans la soirée de samedi et de prendre position dans le quartier abritant la résidence privée de Bozizé, se heurtant à une résistance de l’armée régulière. Les combats interrompus à la faveur de la nuit ont repris dimanche matin vers 08h00 (07h00 GMT) et Bangui est tombée en quelques heures, les assaillants s’emparant de tous les bâtiments stratégiques. « Les rebelles contrôlent la ville. J’espère qu’il n’y aura pas de représailles », a déclaré Gaston Mackouzangba, porte-parole de la présidence.
Une incertitude demeurait toutefois dimanche sur le sort du président centrafricain
Le ministre congolais de l’Information Lambert Mendé a indiqué à Reuters que ce dernier ne se trouvait pas avec les membres de sa famille accueillis dans la ville frontalière de Zongo et que les autorités congolaises n’avaient pas été prévenues de son arrivée. Le gouvernement de Kinshasa aurait reçu une demande du Haut Commissariat de l’Onu pour les Réfugiés afin d’apporter assistance aux 25 membres de la famille du chef de l’Etat, a indiqué un représentant des Nations unies en RDC. La France a confirmé la fuite de Bozizé et a pris note des « derniers développements » intervenus en Centrafrique, appelant « tous les partis à faire preuve de la plus grande retenue ». « Nous renouvelons nos consignes de prudence à l’ensemble de nos compatriotes et nous leur demandons de restreindre leurs déplacements au strict minimum », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Dans la confusion qui régnait dimanche à Bangui, la principale interrogation portait sur la succession de Bozizé et sur le maintien en place du gouvernement d’union nationale du Premier ministre Nicolas Tiangaye, issu de l’opposition. L’opposition et les rebelles du Séléka avaient obtenu des postes-clés dans ce cabinet, dont les ministères des Finances et des Mines. Le chef du Séléka, Michel Am Non Droko Djotodia, avait été désigné premier vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale.
Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 2003, Bozizé faisait face depuis plusieurs semaines à la révolte du Séléka qui lui reprochait le non-respect d’un accord de paix conclu le 11 janvier prévoyant l’intégration des combattants dans les rangs de l’armée régulière. Pour le Séléka, « la page Bozizé est tournée. Une nouvelle page s’ouvre pour la paix et la démocratie en RCA », indique un communiqué diffusé dimanche. L’organisation appelle les Centrafricains à « se retrouver autour de la table » pour préparer l’avenir « qui passera obligatoirement par une gestion consensuelle de la transition qui, à terme, débouchera sur l’organisation d’élections démocratiques ». Le Séléka met en garde contre les vengeances, les pillages et les règlements de compte et exprime « ses regrets les plus sincères pour toutes les victimes collatérales ».
François Bozizé a été chassé du pouvoir par un coup d’état de la rébellion Séléka amb-rcaparis.org)/n
L’une des exigences les plus importantes de la Seleka, le départ des troupes sud-africaines du pays, n’est pour l’heure pas à l’ordre du jour
Barrières levées et prisonniers libérés
Le premier décret, signé vers 17h30 TU par le président François Bozizé, prévoit que toutes les barrières érigées à travers le pays lors de l’instauration du couvre-feu sont désormais levées. Le second décret prévoit que toutes les personnes arrêtées, détenues ou condamnées depuis le 15 mars 2012 recouvrent leur liberté. Cette dernière mesure de libération s’applique également aux prisonniers politiques et aux prisonniers de guerre. Toutes les personnes qui ont été interpellées dans le cadre de la récente crise qu’a connu le pays, a expliqué Gaston Mackouzangba, porte-parole de la présidence. Mais pour le colonel Oumar Bordas, l’un des porte-parole de la Seleka, ces décrets arrivent trop tard. La rébellion exige désormais le départ pur et simple du président Bozizé.
C’est lui (François Bozizé, ndlr) qui entraîne l’insécurité et les grands problèmes qui sévissent sur le territoire national, juge le colonel Oumar Bordas. Nous avons pour l’instant nos armes au pied, précise-t-il. Mais, pour lui, François Bozizé sera chassé par les armes. Il n’y a que ça: c’est le canon qui va le chercher. Il faut dire que l’une des exigences les plus importantes de la Seleka, le départ des troupes sud-africaines du pays, n’est pour l’heure pas à l’ordre du jour. Les rebelles mécontents, retiennent cinq ministres issus de la rébellion à Sibut, depuis dimanche 17 mars. Pour le colonel Bordas, «ils ne servent à rien dans un gouvernement, où ils n’ont pas les coudées franches pour travailler. A quoi bon y rester?».
Les acteurs politiques veulent une nouvelle concertation
De la majorité présidentielle à l’opposition démocratique, en passant par la société civile, les responsables appellent à une résolution pacifique de la crise. «Toutes les parties, et particulièrement la Seleka, qui est un mouvement de rébellion, doivent s’abstenir de pouvoir mener des actions qui sont de nature à mettre en péril cet accord, qui est un gage de paix pour le peuple centrafricain. Le peuple souffre véritablement», affirme ainsi Cyriaque Gonda, président du Parti national pour un Centrafrique nouveau et membre de la majorité présidentielle. L’opposition démocratique, qui s’est réunie en urgence ce mercredi après-midi à Bangui, a appelé les protagonistes à la raison. «Notre patrie est en danger. C’est pour cela que nous insistons, pour qu’ils fassent appel à la raison. Qu’ils utilisent les instruments juridiques qui sont à notre disposition pour une paix durable pour notre chère République centrafricaine», réclame Gabriel Koyambounou, l’un des leaders des partis de l’opposition.
Pour Fulgence Zeneth, membre du groupe de travail de la société civile sur les accords de Libreville, l’urgence voudrait que tous les acteurs puissent se réunir pour se parler franchement: « (Il faudrait que) le représentant du médiateur puisse réunir urgemment tous les acteurs au lieu de les rencontrer un à un, ce qui est une perte en terme de temps. L’urgence voudrait que tous les signataires de Libreville se retrouvent et qu’on commence à poser des actes concrets».
François Bozizé, président de la RCAamb-rcaparis.org)/n
L’Hebdomadaire paraissant à Paris estime que Antoine Ntsimi va toucher si ce n’est pas déjà fait 50 mois de ses émoluments soit environ un milliard de FCFA.
Dans sa livraison N°2673 allant du 1er au 7 avril 2012, le magazine panafricain Jeune Afrique signe un dossier « grand déballage » sur l’affaire de la Cemac opposant le président sortant de la Commission de la Cemac au président Bozizé de Centrafrique. Le texte de l’hebdomadaire commence par le parcours unique de M. Antoine Ntsimi connu comme, ministre des finances, Député et par ailleurs Banquier. Il est le «Chicago Boy » à Yaoundé ou Douala et dans son village au Cameroun. Ensuite, le journal révèle les transactions et les accords conclus entre les Etats membres de la Cemac au sujet des postes de responsabilités. En effet, il y a un an de cela le président en exercice de la Cemac aurait signé sur proposition de la commission et du conseil des ministres, un document (introuvable selon JA) actant les modalités de fin de mandat des commissaires de la CEMAC que l’hebdomadaire parisien qualifie de «parachute doré»
En ce qui concerne le président A. Ntsimi seul, JA parle de «30 mois de salaire , (.) le tout au titre «d’indemnités pour services rendus» auxquelles on ajoute «des gratifications annuelles» (deux mois de salaire par année de présence) Au total, François Soudan, le rédacteur de l’article estime que M. Antoine Ntsimi va toucher, si ce n’est pas déjà fait au moyen des avances, 50 mois de ses émoluments soit environ un milliard de FCFA soit 1,5 millions d’euros. Malgré tout cela, l’hebdomadaire tient à préciser qu’après avoir accepté le principe de rotation, le président de la Commission a changé de fusil d’épaule et veut à nouveau se présenter (antoinenstimi.com). Il s’appuie pour cela, sur une faille de l’accord à savoir la non-précision de la date d’entrée en vigueur du principe de rotation.
Le candidat à sa propre succession à la Cemacantoinentsimi.com)/n
L’hebdo de la rue d’Auteuil à Paris, sur six pages, va au-delà des querelles de chiffonniers, des envois des émissaires entre Yaoundé Bangui et Brazzaville. Il dévoile alors chiffres après chiffres, mission après missions, la santé de l’institution sous-régionale, dont la gestion financière opérée au niveau de sa présidence est pour le moins «troublante». Et l’hebdomadaire de mettre en exergue une série de documents bancaires de l’année 2011 et les premiers mois de 2012. Ils indiquent des retraits «hors normes» en espèces d’un compte ouvert par la Cemac auprès de la Beac à Yaoundé. 13 retraits, souvent le fait de son homme de confiance à Yaoundé – sont identifiés par J.A pour un montant liquide d’environ 821 millions FCFA. Le journal continue alors dans le détail de ces dépenses et pointe entre autres, cette facture d’un restaurant parisien établie pour Antoine Ntsimi en date du 14 février 2012. «A l’en croire, les onze convives, dont le directeur général de l’AFD, Dov Zerah auraient consommé pour 1800 euros par personne (1,18 millions de FCFA par personne)».
Le journal termine cette première enquête en allant au-delà de la crise qui oppose le président de la commission aux autorités centrafricaines et s’interroge sur ces étrangetés représentées par cette enquête qui ne constituent vraisemblablement que la partie émergée de l’iceberg Il appelle de ses v ux qu’un audit indépendant et extérieur soit diligenté. Un os assez dur pour le prochain sommet des chefs d’Etat de Brazza après le scandale de la Beac en 2010.
«L’autre qui, de dépit et d’exaspération, en était venu aux mains, a vu «casser» sa décision par Yaoundé et Brazzaville, et a dû ravaler son courroux: bonne digestion!»
L’un a été contraint de partir la queue entre les jambes et doit à présent retourner à son poste toute honte bue. L’autre qui, de dépit et d’exaspération, en était venu aux mains, a vu «casser» sa décision par Yaoundé et Brazzaville, et a dû ravaler son courroux: bonne digestion! Il faut se rendre à l’évidence, les deux principaux acteurs de cette bouffonnerie, cette farce, sont des victimes: un bouc émissaire et un dindon
«Le coté obscur de la force»
Une espèce de culte de la personnalité à l’envers est voué à Antoine Ntsimi. On lui suppose des pouvoirs qu’il n’a pas, pour mieux l’accabler de sanctions qu’il ne mérite pas. L’organe suprême de la CEMAC est la Conférence des Chefs d’Etat. Aussi, convient-il de dire aux «consultant[s] camerounais» à Bangui, experts improvisés en droit international, «témoin[s] permanent[s]» (un il partout, jusque et y compris dans les sanitaires et les poubelles du président de la Commission), officiers traitants auto employés, et autres ambassadeurs itinérants de l’autodénigrement, que les considérations sur la personne, la morale d’Antoine Ntsimi n’intéressent que modérément les peuples de la Communauté. Il n’y a pas de crise diplomatique entre Bangui et Yaoundé. L’on a en revanche essuyé un «incident diplomatique», c’est-à-dire un comportement susceptible de détériorer gravement la nature des relations entre les peuples centrafricains et camerounais. Alors à ceux qui ne veulent pas «soutenir l’insoutenable», mais avancent en tout bien tout honneur que Cameroun et RCA sont à ce point sur la même longueur d’ondes que, à la décision de l’un, répond le silence décisif de l’autre, à l’ambition de l’un qui voudrait sortir de sa retraite un ancien dirigeant de la BEAC (banque des états de l’Afrique centrale), répond l’envie de l’autre, qui ne voudrait pas voir pointer son brillant compatriote à la CNPS (caisse nationale de prévoyance sociale)
«Ce Pele, ce galeux, d’où « viendrait » tout leur mal»
Pauvre Ntsimi: pourtant si riche! Toutes les langues semblent à présent se délier, surtout celles des vipères. Ntsimi, Laomédon nègre (Laomédon, simple roi troyen, qui devait penser que de sa lignée descendraient Jésus, Socrate et Nelson Mandela, avait essayé d’emprisonner le foudroyant Zeus, dieu de tous les dieux de l’Olympe!); Ntsimi, Strauss-Khan tropical; Ntsimi, nouveau maître Yoda de la forfanterie; Ntsimi, septième président de cette Communauté à six: juste Ciel! En quoi est-ce un blasphème? Entre arrogance par-ci et bêtise par-là, les peuples de la Communauté voudraient n’avoir jamais à choisir! Dans la dictature camerounaise, on est libre d’injurier ses compatriotes, d’ignorer ou d’outrager Biya, son épouse, ses enfants, ses ministres, les hommes de Dieu et Dieu lui-même. Alors la thèse d’un président centrafricain outré au plus haut point par la superbe du président de la Commission CEMAC, c’est trop gros pour être vrai!
Il n’y a pas de «problème Ntsimi», juste des fantasmes entretenus par des voisins et des insulteurs aux ordres, qui ont bien voulu croire que le Cameroun avait l’intention de s’annexer la CEMAC. Quand sur Vox Africa, un Chef d’Etat déclarait que c’est la faute à Ntsimi, si la CEMAC avait le nez dans le caniveau et si les Chefs d’Etat ne se réunissaient pas depuis deux ans, il n’exprimait pas simplement une animosité personnelle envers Ntsimi. C’est en réalité à un coup bas au président Biya et une critique involontaire au président en exercice de la CEMAC, Sassou Nguesso, que le dirigeant centrafricain se livrait. Le principe de rotation des nationalités à la tête des institutions n’a jamais été exclusif du renouvellement d’un premier mandat. Il faut prendre garde à ne pas faire de la CEMAC l’organisation économique régionale la plus bête du monde (il y a encore un doute à ce sujet). Elle est déjà la plus pauvre (c’est un fait !) et sans conteste la plus jeune (si l’on considère 1999 comme date de l’entrée en vigueur du traité de la CEMAC).
Eric Essono Tsimi, écrivainJournalducameroun.com)/n
Les Camerounais ont bon dos
Le Cameroun est le pays le plus accueillant de l’espace communautaire: Tchadiens, Centrafricains, et même Nigérians n’ont jamais été inquiétés en raison de leurs origines, non d’abord pas parce que celles-ci sont immaculées et eux-mêmes impeccables, mais surtout parce que les camerounais sont tolérants. Ils aimeraient bien que leurs «frères» de la Communauté s’en souviennent de temps en temps. C’est à quelques nuances près l’histoire du Japonais qui avait écrit une thèse pour démontrer que les Chinois étaient les plus grands criminels, les statistiques ne laissant aucun doute sur le fait qu’ils étaient les plus régulièrement condamnés à mort et les plus largement exécutés. La population camerounaise fait à elle seule près de 50% de la population totale de la Communauté. Et si les Camerounais sont les plus exécrés, c’est sans doute parce qu’ils sont les plus nombreux et les plus dynamiques, ceux que l’on retrouve partout. La prétendue arrogance de Ntsimi, les troubles de la personnalité qu’on lui prête, sont le reflet de la détestation du leadership camerounais et de la cristallisation sur un «innocent» de haines viscérales. Va-t-on s’excuser d’être si peu aimés? Va-t-on accuser l’horrible dictature et de ce qu’elle fait (mal) à l’intérieur et de ce qu’elle ne peut pas faire (de bien) à l’extérieur?
Contrairement à ce qui se dit au sein même de l’Etat-RDPC, le Cameroun a une diplomatie généralement efficace (une école prestigieuse et des fonctionnaires compétents), mais manque de bol, il n’a aucune politique étrangère, en tout cas celle-ci manque de cohérence ou de lisibilité ou des deux: on réagit en permanence par à-coups. On se tait en Côte d’Ivoire, on condamne au Mali, on contemple en Syrie. Paul Biya ne sera à la prochaine Conférence des Chefs d’État que si Antoine Ntsimi doit être reconduit dans ses fonctions. Quant à Elie Dotié, proposé par Bangui pour succéder à Antoine Ntsimi: qui est-ce? Un ancien ministre des finances centrafricain et ancien responsable de la BEAC. Mais encore ? Pour le savoir, il vous est loisible de saisir son nom dans un moteur de recherche (google par exemple): les résultats sont ceux de Centrafricains eux-mêmes qui le taxent de «voleur et incompétent», des qualités qui feront sans doute oublier l’arrogance de Ntsimi! Comme dirait Yoda: accepter cela, nous ne devons.
Le président camerounais en exercice de la Commission de la CEMAC a été bloqué dès son arrivée sur le territoire centrafricain dans l’après-midi du mercredi 21 mars 2012
Selon des sources concordantes, le camerounais Antoine Ntsimi se rendait à Bangui pour percevoir son salaire mais, à son arrivée à l’aéroport Bangui M’Poko à bord du vol régulier Ethiopian Airlines la situation s’est présentée autrement. Sur ordre du président Francois Bozizé, la descente du vol lui a été interdite par le commissaire de l’aéroport international Bangui-Mpoko. Il a été obligé de reprendre le même vol pour repartir avec la consigne de ne jamais revenir sauf ordre contraire. Ainsi, après un mandat de 4 années passées à la tête de la Commission de la CEMAC, Antoine Ntsimi devait en principe passer la main à un centrafricain mais malheureusement, ce dernier a refusé et s’est maintenu à la présidence de la Commission faisant naître une guerre entre lui et l’Etat centrafricain, son président y compris.
Il n’y a pas très longtemps, cette guerre a été transportée sur le terrain médiatique où un article de presse qualifié d’injures à l’égard du président centrafricain, publié sur Afrik.com a suscité de vives réactions au sein de la classe politique et sociale centrafricaine, poussant à la rédaction de plusieurs déclarations. Le président centrafricain François Bozizé, après plusieurs moments de silence, a donc tranché net en prenant cette décision à la suite d’une visite dite de courtoisie à son homologue tchadien Idriss Déby Itno. Est-ce à dire que la décision de désigner M. Antoine Ntsimi persona non grata sur le sol centrafricain où se trouve le siège de la Commission serait une décision commune des Chefs d’Etat de la CEMAC? Le dimanche 19 mars, le Chef de l’Etat gabonais Ali Ben Bongo, invité d’une émission sur RFI, a rappelé le fait que dorénavant les institutions de la CEMAC seront gouvernées à tour de rôle en dénonçant l’attitude du Camerounais M. Antoine Ntsimi qui a probablement refusé de laisser la main à un Centrafricain. Que diront les autres Chefs d’Etat après la réaction du président François Bozizé?
Qui va gagner le duel? Antoine Ntsimi (d) ou François Bozizé (g) journaldebangui.com)/n
Sassou N’Guesso saisi comme médiateur
Selon l’APA qui livre l’information, le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, par ailleurs président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), vient d’être saisi par les autorités camerounaises en vue de servir de médiateur après le refoulement par la République centrafricaine du président de la Commission de cette institution, Antoine Ntsimi. Dans un bref communiqué lu sur les ondes de la radio publique camerounaise (CRTV), le 23 mars le ministre des Relations extérieures (MINREX), Pierre Moukoko Mbonjo, indique que M. Sassou a été prié de «régler cet incident diplomatique».
Antoine Ntsimi, en provenance du Cameroun où il venait de passer quelques jours de congé et à bord d’un vol d’Ethiopian Airlines, avait été interdit de fouler le sol centrafricain par de hauts gradés de l’armée. Après quoi, ils l’ont obligé de continuer son voyage vers l’Ethiopie où il fut momentanément pris en charge par l’ambassade du Cameroun dans ce pays. Rentré dans son pays natal jeudi 22 mars, il a été reçu en audience le même jour en soirée par le MINREX, «sur instructions» du président Paul Biya.
Le président congolais Sassou va-t-il éteindre le feurepublicoftogo.com)/n
Les dirigeants ont décidé de mettre un accent sur la sécurité au lieu de changer de site
Le consulat de la République centrafricaine à Douala est en chantier depuis deux mois. Fermé pendant plus de deux mois, il a été de nouveau ouvert au début du mois de janvier 2011 pour assurer la continuité du service administratif. « Nous avons les documents administratifs à signer, et comme vous le savez, Douala c’est le poumon du Cameroun. Les activités sont très intenses ici. Nous ne pouvons pas rester avec le consulat fermé » explique le consul général de la Rca. Le bâtiment situé à la rue « King- Akwa » au quartier Akwa est en réfection. Les ouvriers ont d’abord évacué les déchets des casses survenues au mois de novembre 2010. La barrière est élevée de plusieurs mètres. Un espace est laissé pour permettre la vérification des pièces d’identité des visiteurs.
Désormais, il est impossible de voir ce qui se passe à l’intérieur. Le portail d’entrée a également été modifié. A la place du simple portillon autrefois toujours ouvert à longueur de journée, le consulat dispose maintenant d’un grand portail à la même hauteur que la muraille. Un vigile posté à l’intérieur se charge juste de l’ouvrir ou de le fermer. A l’intérieur, devant la porte d’entrée, il y a une grille en fer. Il faut l’ouvrir avant d’arriver à la porte d’entrée. Les portes des bureaux sont également remplacées. Elles sont désormais conçues en fer et peuvent résister à toutes les attaques. Les ouvriers annoncent que les réfections iront plus loin. Le parking sera aussi touché pour mieux sécuriser les véhicules. Lors de l’attaque de novembre 2010, les deux voitures du consulat garées au parking avaient été vandalisées. La troisième garée à l’extérieure avait totalement été endommagée. Au niveau des employés, des mesures ont également été prises pour leur propre sécurité. Au secrétariat, il n’est plus permis aux visiteurs d’attendre sur les bancs installés dans cette salle. Désormais, il faut attendre sur des fauteuils spécialement conçus pour les visiteurs qui sont installés à l’extérieur du bureau. Les comportements suspects doivent également être signalés. Les conditions pour rencontrer le consul ont été endurcies. Son entourage peut désormais vous faire comprendre qu’il n’est pas en mesure de vous recevoir, même en cas de rendez- vous.
Intégration en kiosque cette semaineIntégration)/n
Le Président sortant, candidat à sa succession, a récolté environ 60% de voix sur 868 suffrages exprimés à Yaoundé
«Mesdames et Messieurs, ce que Nous vous annonçons ici sera transmis à Bangui au niveau national pour confirmation. Les résultats des opérations électorales d’ici sont les suivants: Bozizé a eu 519 voix. Il est le premier de cette partie. Patassé a eu 220 voix. Il est le deuxième de notre jeu. Ziguélé a 74 voix. C’est donc le troisième. Vous avez Nakombo qui a 35 voix, il est quatrième. Enfin nous avons le candidat Démafouth qui a 6 voix. Il est cinquième sur la liste de cinq. Nous avons enregistré 14 bulletins nuls. Voilà les données en ce qui concerne la commission de la CEI de l’Ambassade à Yaoundé.» La déclaration est de Sele Bangue, président de la commission électorale indépendante centrafricaine, antenne de l’Ambassade de la RCA à Yaoundé. Il est 20h40mn ce 23 janvier 2011 à la chancellerie de la RCA sise à Bastos célèbre quartier résidentiel de la capitale politique camerounaise. Les résultats sont délivrés en présence des représentants des candidats à la présidentielle centrafricaine, des observateurs, des membres de la CEI, des éléments des forces de la sécurité et des hommes de médias.
Aucune réserve n’est enregistrée à la suite des résultats. Mais seulement, l’on note l’effet d’une douche froide chez les perdants. Un silence de mort. Les uns assis à même le sol, visiblement fatigués et dépassés par les circonstances, se sont mis debout. Hélas! Pas de chance! Bozizé gagne à Yaoundé. D’autres revoient leurs notes, sans trouver matière à contestation. Du coup, un cri de joie jaillit de la dizaine des représentants de Bozizé. «Confirmation! Confirmation. Le travail paie. Salues-moi. Ce sera comme ça partout» lance un jeune homme dans la petite foule. Il tend la main à ses camarades du parti Kwa na Kwa, avant d’être interrompu par les superviseurs. «Non! Non! C’est qui ça? Taisez-vous là-bas. Les représentants n’ont pas encore signé. Laissez nous travailler», réplique le deuxième vice – président de la CEI, sous un ton gendarme. Débordant d’émotion, un autre partisan du Kwa na Kwa répond au téléphone «Allô! Allô! Ah! Oui. C’est clair. Les autres n’ont rien vu. Nous avons gagné avec plus de 60%.» Il est à son tour rappelé à l’ordre. Pas besoin de festoyer. Car malgré le calme relatif, une atmosphère de suspicion règne. Il y a une forte présence policière. Ce n’est pas tout le monde qui parle. Tous les gestes sont surveillés. Seules les autorités et forces de l’ordre sont au téléphone. 2 092 électeurs étaient inscrits sur les listes électorales. 868 personnes ont voté. Petite curiosité sur la plupart des 14 bulletins nuls. Certains étaient soit déchirés au niveau de la photo des candidats sur le bulletin, soit cachetés dans tous les carreaux, alors que le choix consistait à mettre du cachet dans un carré réservé à côté de la photo du candidat choisi. En effet, le bulletin de vote est un document sur lequel les photos de tous les candidats sont alignées. Chaque photo est suivie d’un espace réservé au cachet.
Election sous haute surveillance policière
Il faut avoir un statut particulier pour accéder à l’ambassade de la République centrafricaine, ce dimanche de vote. Depuis le début des opérations électorales, la circulation dans la rue conduisant au lieu de vote est conjointement régulée par les éléments de la compagnie de sécurisation des diplomates, la police et une équipe de sécurité mise en place par les organisateurs de l’élection. Deux véhicules respectivement immatriculés SN 4012 et SN 4049 sont garés pour la circonstance. Les électeurs ayant accompli leur devoir sont dirigés à l’extérieur, puis un peu plus loin de la chancellerie. Ils sont contrains de quitter les lieux, «pour revenir après le dépouillement». On assiste au spectacle d’échanges de mots entre policiers et centrafricains: «C’est notre élection. On vous appelle pour assurer notre sécurité Et non pour nous chasser. Vous voulez qu’on s’asseye où?» Lance un jeune homme aux forces de l’ordre. Et le Sango, l’une des langues parlées en RCA se fait entendre. Des gestes violents conduisent parfois à des altercations entre frères Centrafricains. Mais il n’y a pas d’affrontement physique. À 17h 40, alors que les bureaux de vote sont fermés et le dépouillement est attendu, un autre véhicule de la police immatriculé SN 3964arrive. Le renfort est assuré. Et les policiers expliquent leur action: «On ne vous chasse pas. Nous avons eu des ordres de la plus haute hiérarchie de la police camerounaise. Aidez-nous à assurer votre sécurité.si vous n’écoutez pas, on va passer à l’étape supérieure.» Jusque là, de nombreux centrafricains n’ont pas abandonné les lieux. Ils rodent dans le secteur. Certains tuent le temps en faisant des cent pas jusqu’au lieu-dit Vallée Nlongkak. D’autres attendent en fumant des cigarettes.
Résultats de l’élection présidentielle centrafricaine au CamerounIntegration)/n
La prolongation des élections par l’organisation fait dire à de nombreux partis d’opposition qu’il y a eu des irrégularités
Des irrégularités justifiées par la commission électorale
Les Centrafricains se sont rendus aux urnes, dimanche 23 janvier 2011 dernier, pour des élections présidentielles et législatives. Les opérations de vote se sont déroulées sans incident majeur déclaré, mais ont débuté avec un retard. L’opposition reproche plusieurs choses à ces élections: Bureaux de votes déplacés, supprimés ou fictifs; électeurs non existants, procès verbaux manquants et quelques uns on évoqué des tentatives de détournement des urnes par la garde présidentielle. Certains dysfonctionnements ont pu être confirmés par des observateurs indépendants, notamment, les écarts de liste. En revanche, aucun média n’a pu confirmer toutes les irrégularités relevées par les adversaires du président sortant François Bozizé. La Commission électorale elle, ne récuse pas les imperfections qu’on reproche à l’organisation des élections. «II y a eu des faiblesses criardes qui méritent quand même qu’on les corrige si on veut avoir des élections propres à l’avenir… Je tire mon chapeau au peuple centrafricain qui s’est montré mature, mais je déplore la désorganisation qui a caractérisé ces élections », a confirmé sur les ondes de la radio française RFI, Fulgence Zeneth, coordonateur de l’observatoire national des élections centrafricaines. Plus de 1,8 million d’électeurs sur les 4,5 millions de Centrafricains étaient convoqués aux urnes pour choisir leur président parmi cinq candidats et aussi leurs députés. La commission électorale s’est dit victime de son succès. De longues files ont envahi les bureaux de vote. Dans certains quartiers de Bangui la capitale du pays, on a voté jusqu’à très tard, et parfois avec des bougies, en raison des délestages permanents. Les organisateurs ne peuvent pas dire aujourd’hui qu’ils ne savaient pas que ce risque existait, scande l’opposition.
Pari gagné pour l’organisation, mais les risques de crises post électorales persistent
Des experts faisaient savoir que pour que la paix qui règne aujourd’hui en Centrafrique perdure, il faudrait qu’il y ait un minimum de contestation lors des élections. Or aujourd’hui, tous les candidats de l’opposition se montrent très critiques sur l’organisation de ces élections. Ils dénoncent l’absence d’indépendance du président de la Commission électorale, les violations de la loi électorale et surtout l’absence d’un fichier électoral crédible. Pourtant, le président Bozizé, rejette en bloc toutes les plaintes des opposants: « Se plaindre c’est leur spécialité. L’objectif de mes adversaires est de bloquer la démocratie» a-t-il déclaré face aux médias. Certains observateurs eux, affirment que le véritable pari aura été d’organiser les élections. Le faire dans ce pays divisé et grand comme la France et la Belgique réunies, était déjà un défi en soi. Sur les 16 préfectures que compte la Centrafrique, 8 vivent sous l’occupation de différents groupes de rebelles et d’ex-rebelles. En 2008, un dialogue politique avait donné naissance à un accord global de paix entre le gouvernement et certains groupes armés. «Mais le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) établi à cet effet n’a pas connu l’aboutissement souhaité pour des raisons financières, La Centrafrique connaît aujourd’hui un environnement sécuritaire des plus précaires et des plus préoccupants», faisait savoir dans un rapport publié fin décembre, une ONG sud-africaine d’assistance électorale. Trois des cinq candidats à l’élection présidentielle se connaissent depuis longtemps. Ange-Félix Patassé, ancien président (1993 à 2003), retrouve Martin Ziguélé, qui a été son premier ministre, et surtout François Bozizé, qui lui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat avant de se faire élire en 2005. Le quinquennat de François Bozizé, chef du parti KNK pour Kwa na kwa en langue populaire locale, le Sango, et qui signifie « le travail, rien que le travail », s’est achevé en avril 2010 dernier. Les premières tendances provisoires ont commencé à être enregistrées à Bangui, la capitale du pays, immédiatement après la fermeture des bureaux de vote. Mais la commission électorale a huit jours, pour rendre l’ensemble des résultats provisoires.
Jeux et enjeux de l’élection présidentielle centrafricaine avec l’ambassadeur de la RCA au Cameroun
Quels sont les acquis de la RCA sous le règne du président Bozizé?
La République centrafricaine (RCA ndlr) avant le président Bozizé était un pays perdu. Un pays où les centrafricains s’acceptaient sur les bases tribales. Un pays où les salaires n’étaient pas payés. Un pays où l’insécurité était totale. Et donc, ces événements ont affaibli notre pays. Ce que j’ai aimé comme acquis avec le président Bozizé, c’est le pardon. Officier qui a dirigé une rébellion, il pouvait sévir dans un esprit de vengeance. Et cela, on ne l’a pas vu. Il a été arrêté, déporté au temps du président Kolingba. Mais, aujourd’hui, le fils de Kolingba est ministre dans le gouvernement. Vous savez qu’ils collaborent très bien et le président s’est largement impliqué dans l’organisation des funérailles du président Kolingba. Les proches de Kolingba sont très liés à lui. Parce que le pardon existe. Le président Bozizé a donné un exemple de pardon. C’est aussi un point qui nous a amené à la réconciliation nationale. Ça c’est un acquis essentiel pour cohabiter, pour consolider l’unité nationale. Je vous assure que cela a entrainé un effort de sécurisation du pays. En RCA, les braqueurs étaient dans les grandes villes. Certains éléments des forces de l’ordre comptaient parmi les effectifs des braqueurs. Grâce au président Bozizé, ils ont été traqués. Ce qui permet aux citoyens des grandes villes de vivre en sécurité, de se promener et d’aller. Il suffit simplement d’avoir ses pièces d’identité. Pour nous qui avons vécu plusieurs années de mutinerie, de coups d’État et de rébellion, ces points sont fondamentaux. Du point de vue social et économique, Bozizé paie les fonctionnaires chaque mois. Et ça, pour le centrafricain, c’est un plus. Il y a immédiatement une implication socioéconomique. Il en est de même des bourses. Cette idée de rattacher la bourse au paiement des salaires se fait. L’université qui était un lieu des frondeurs est devenue un lieu de cohabitation, même les vacataires reçoivent régulièrement leurs frais de vacation. Dès qu’on a le salaire, la redistribution est faite à partir des achats, les commerçants, tout le monde a sa quote – part. Depuis l’arrivée du président Bozizé aux affaires, deux grands dialogues ont été organisés. Le premier dialogue a rassemblé des millions de personnes. Ils sont venus des quatre coins du pays, pour discuter des problèmes de la RCA. Ces problèmes avaient été recensés sous la forme de plusieurs recommandations. J’avais été le président de suivi de ce dialogue national. L’exécution des recommandations du dialogue national avait permis de mettre sur pied un programme politique qui a permis à la RCA une sortie de crise jusqu’à ce jour. Ensuite, il s’est posé un problème politique parce que les différents groupes de rébellion insatisfaits avaient voulu qu’il y ait un dialogue exclusivement politique. Et cela a été fait. Et de ce dialogue politique inclusif, il y a aujourd’hui la présence en RCA de l’ancien président Patassé que Bozizé avait renversé. Tout ça, c’est grâce au dialogue politique. Tout n’est pas réglé évidemment. Le groupe CPJP (groupe politico militaire) sévit encore. Mais nous pensons qu’un jour, l’occasion sera donnée pour régler définitivement le problème. Parce que l’essentiel est fait. Il y avait plusieurs groupes de rebelles. Ils ont aujourd’hui accepté les négociations ; certains de leurs représentants sont même candidats. Il y a par ailleurs d’autres acquis tels que le programme PPTE (pays pauvres et très endettés ndr). La RCA fait partie des rares pays pauvres d’Afrique à avoir établi ce programme très rapidement. Et c’est une opportunité pour la RCA de s’ouvrir aujourd’hui sur le monde. Les partenaires n’attendent que l’organisation des élections pour se bousculer à la porte de la RCA. Je sers d’interface aux investisseurs étrangers qui sont au Cameroun et qui régulièrement cognent à la porte de la RCA. Notre pays a eu des relations extrêmement difficiles avec les institutions internationales parce qu’il y avait une crise de confiance. Maintenant, la confiance est totale. Je suis convaincu qu’après les élections, avec tous ces acquis, l’avenir de la RCA est radieux. D’ailleurs, nous avons des richesses. Le sous-sol centrafricain a des richesses qui sont en train d’être explorées. Je vous dis: Après l’élection présidentielle, les choses vont se préciser.
Que peut-on comprendre par la réhabilitation de l’Empereur Bokassa?
Je faisais partie du dialogue national « Vérité et Réconciliation » de 2003. Et là, le débat était houleux sur le sujet « faut-il réhabiliter Bokassa, donner les biens aux enfants ou non ? » Nous avons dit qu’il fallait voir en même temps ceux qui sont morts et en même temps Bokassa. Et ça, c’est dans l’esprit de l’unité nationale. Je crois que l’action du président de la République s’inscrit dans la pacification du pays et de l’unité nationale. Et je sais aussi qu’on ne peut pas oublier tous ceux là dont les parents sont morts parce que Bokassa les a exécutés. Mais dans l’esprit de l’unité nationale et la pacification, il fallait allier tout cela. Vous verrez que le président Bozizé a fait venir auprès de lui les anciens présidents. Alors, pourquoi ne pas réhabiliter Bokassa ?
Quels sont les défis qui attendent le futur élu à la magistrature suprême de votre pays ?
Chaque fois que le président de la République parle, il se fonde sur deux choses. Il parle de la paix qui est la base du développement d’un pays. Chez nous en RCA, nous sommes un pays béni par Dieu. Mais, il s’est toujours posé à nous un problème de gestio des relations, des biens (que Dieu nous a donnés) et de la paix. Le président Bozizé a toujours parlé de la paix ; et c’est un militaire qui le dit. Parce qu’il mesure l’importance de la paix sans laquelle rien ne peut être fait. A partir de cette paix, il parle du développement. La RCA est un pays qui souffre injustement. Comment voulez vous que la RCA depuis l’indépendance n’a qu’un lycée technique ? Cela n’est pas juste. Et le président le dit. Il faut prendre le temps de développer notre pays. Et il en fait une préoccupation fondamentale. Il rêve des hôpitaux qui peuvent être construits s’il y avait la paix en RCA. Parce qu’il y a des moyens. Rien ne justifie le fait qu’il faut aller à l’étranger pour les raisons de scanner. Comment expliquer qu’il y ait qu’une seule université ? C’est parce qu’il n’y a pas la paix. C’est cela qui a retardé la République Centrafricaine qui était un pays largement en avance en Afrique centrale. Le défi économique est là. Dès que le président est arrivé au pouvoir, il a payé tous ceux qui travaillaient dans la région cotonnière. Alors qu’ils n’avaient jamais été payés. Le programme agricole est dense. Il y a un programme de l’éducation mis en place et suite aux états généraux de l’éducation, il y a un programme de l’éducation qui sera exécuté juste après l’étape des élections. Le programme politique du président Bozizé est aussi la sécurisation de la RCA. La RCA est un très grand pays, 622 000 km2, très peu d’habitants (difficilement cinq millions). Et donc le pays est presque vide. C’est pratiquement trois habitants au m2 qu’il faut protéger. Et le président suit de très près toutes les situations militaires du pays. Il réagit lui-même et rapidement sur tout ce qui fait l’objet d’attaque de la RCA. Mais les militaires vous diront que l’économie est essentielle. La RCA était un pays non visité par les compagnies aériennes. Depuis l’arrivée du président, il y a un retour de grandes compagnies aériennes sur le ciel centrafricain. Je vous assure que ce n’est pas terminé. Autre défi, c’est l’exploitation de nos ressources du sous-sol. Notre pays ne peut pas continuer à vivre des impôts des travailleurs ou des entreprises qui sont là. Le défi de la RCA est en toute sérénité avec les partenaires et les pays amis des marchés. Et, il faut réfléchir sur les possibilités d’exploitation de ses richesses. Parce que ces richesses naturelles sont mises à la disposition des centrafricains par Dieu. Il faut en profiter. Presque tous les pays de la sous-région profitent déjà de leurs richesses.
Louis Oguere, ambassadeur de la RCA au CamerounIntégration)/n
Concernant les élections de ce janvier, quel est le degré de mobilisation au niveau de l’ambassade de la RCA au Cameroun ?
Je veux vous dire qu’il y a deux étapes dans l’organisation des élections au Cameroun. Avant les événements de Douala, nous avions mobilisé la communauté des étudiants. Tous les grands partis politiques centrafricains sont présents au Cameroun. Malheureusement, un groupe de ceux là qui avaient nettement l’intention de déstabiliser la RCA ont d’abord commencé à Yaoundé. Mais, puisque je fais continuellement un travail d’approche social avec les populations (les hommes religieux, les chefs de colonies, les étudiants etc.), cette intention s’est déplacée à Douala. Je me souviens que Douala avait son consulat attaqué. Tous les documents administratifs déchirés et les appareils détruits avec une mort d’homme. Le climat était exécrable à Douala. Ceux qui sont arrêtés au moment où l’événement se produisait sont actuellement en prison. Pour les raisons de sécurité, nous sommes arrivés à réfléchir sur la deuxième étape. C’est pour cela qu’il n’y a plus de place pour aller organiser les élections à Douala. Les élections seront organisées seulement à Yaoundé. Nous pensons que la communauté doit voter, c’est le droit du citoyen, c’est un devoir civique. Mais le vote ne doit pas se confondre à la violence, à la destruction des biens publics. La mobilisation est totale. Tous les partis qui soutiennent les différents candidats ici sont régulièrement sensibilisés par eux-mêmes d’ailleurs. J’ai eu des rencontres avec eux, les leaders religieux. Évidemment, les informations persistantes parlent encore de projet d’attaque. Les frères camerounais sont informés de cela à plusieurs reprises. Mais la sensibilisation est totale et c’est très sereinement que nous nous préparons pour les élections du 23 janvier.
Concrètement, comment cela va-t-il se passer?
Le scrutin se déroulera ici à la chancellerie. Où il y a un bureau de vote. La commission électorale indépendante est là. Toute l’organisation est faite à Bangui et tout le matériel est déjà arrivé. Nous attendons l’organisation effective le 23 janvier prochain.
Alors, qu’est ce que vous dites à vos compatriotes qui sont au Cameroun?
Je suis très content de cette opportunité offerte pour m’adresser à mes compatriotes. Je dis toujours que je suis né à l’étranger, je suis né au Tchad. Mais je suis fier d’être centrafricain. Quand vos amis vous invitent dans leurs pays, dites-vous toujours qu’ils ont pris le temps de bâtir leurs pays. Et ce beau pays est bâti et protégé. Mais, ils attendent que vous aussi, bâtissiez le votre pour les accueillir. Vous ne pouvez pas continuellement détruire votre pays et replier chez les autres. Parce que vous savez, les pays qu’on a respectivement, c’est par la grâce de Dieu que nous les avons. C’est un pays que Dieu a donné à nos ancêtres. Nous héritons de ces pays et nous les laisserons à nos enfants. Comme le chef de l’État nous l’a dit, j’adhère totalement à cette idée, c’est la paix qui nous a donné le développement en RCA. Nous ne pouvons pas symboliser les anarchistes en Afrique. Et j’ai confiance aux centrafricains.
La décision de Bangui est très mal accueillie par les ressortissants centrafricains de la capitale économique du Cameroun
Jeudi 13 Janvier 2011. Silence de cimetière à la rue Joffre au quartier Akwa. Le coin accueille les grands magasins de la ville appartenant aux ressortissants centrafricains. Isaac Ngaoutou est centrafricain. Il est responsable d’une entreprise maritime. A bord d’un camion, il décharge un conteneur (en provenance de Belgique) débarqué du port de Douala. Il hésite à aborder le sujet de la présidentielle dans son pays natal. « Je n’arrive toujours pas à comprendre comment mes propres compatriotes peuvent saccager leur consulat et mettre le feu au drapeau. C’était prévisible qu’on ne vote pas dans la capitale économique. Mais je fais des reproches à nos dirigeants. Ceci est une preuve d’incompétence. C’est un devoir civique de voter, de choisir les dirigeants de mon pays. Si après ce qui s’est passé les uns et les autres sont restés les bras croisés, je pense que c’est parce qu’ils avaient constaté qu’ils n’avaient pas d’intérêt. Nous qui sommes ici, nous sommes plus libres de parler de ce qui ne va pas chez nous par rapport à ceux qui sont sur place. Je pense avec beaucoup de certitude que beaucoup n’allaient pas voter pour Bozizé ». Tout en continuant à diriger les opérations de déchargement du conteneur, il précise que son pays est un régime militaire.
Au siège de la société de sécurité « panthère Security » au quartier Bonapriso, la plupart des agents sont des centrafricains. Ils assurent la sécurité à longueur de journée et de nuit devant les entreprises et les domiciles. Is ne se ménagent pas en parlant de politique. Jacques Kassem est âgé de 22 ans. Il s’était déjà fait enregistrer et n’attendait que le jour de l’élection. «Cette année aurait pu être la première fois de voter. En 2005, je n’avais pas encore l’âge. On m’a dit que les élections seront annulées à Douala. Je suis très triste. Nous, citoyens, avons fait notre travail en allant s’inscrire. Il revenait à notre gouvernement d’arranger tous les problèmes. Ceci est un acte de négligence. Il ne faut pas que ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire nous arrive » souhaite- t- il. Deux de ses compatriotes se montrent prudents. Ils acceptent parler sous le couvert de l’anonymat. « Ici, à Douala, lorsqu’on pose des problèmes qui nous concernent, ils ne lèvent pas le petit doigt. Tous ici, nous faisons de petits travaux comme garçon de course, chauffeur, maçon et vendeur ambulant. Beaucoup ont des revenus de 30 000 francs cfa par mois. Nous avons interpellé nos dirigeants pour des problèmes de carte d’identité et carte de séjour que nous trouvons chers payés au Cameroun ; mais personnes n’a rien dit. Maintenant, on annule les élections sans rien dire à personne. On se fiche de nous » entend on. Ce même sentiment de rejet et d’abandon est observé chez d’autres centrafricains. Les larmes aux yeux, ils citent parfois les noms de leurs frères qui ont préféré quitté le Cameroun pour rentrer chez eux, afin éviter les problèmes avec la police.
Les centrafricains de Douala ne pourront pas voter7.idata.over-blog.com)/n
Les responsables attendent les résultats de l’enquête policière et la sécurisation des lieux pour rouvrir les portes
Jeudi 11 novembre 2010, au quartier Akwa de Douala. Les portes du consulat de la République centrafricaine de Douala sont fermées. Les locaux du consulat sont dans un état déplorable. Joint au téléphone, le consul confirme : Tous les ordinateurs ont été cassés ainsi que les chaises et d’autres matériaux. Les fiches d’inscription sur les listes électorales ont été déchirées. Nous attendons de savoir s’il est possible de récupérer les disques durs. Pour Magnonde Marie- Louis, pour l’instant, il est impossible de faire fonctionner le consulat. L’autre problème majeur est celui de l’insécurité. Ceux qui ont saccagé le consulat sont toujours en liberté. Il n’est pas exclu qu’ils reviennent. Il faut aussi renforcer la sécurité autour du consulat. J’ai adressé une lettre à ma hiérarchie et j’en ai également parlé avec les autorités d’ici. J’attends uns réaction que j’espère sera positive, indique t-il.
Lors de la conférence de presse donnée le vendredi 5 novembre 2010 dernier, le consul et le président de la commission électorale locale étaient revenus sur l’incident survenu deux jours plus tôt. Le consul affirme que ce sont des individus se faisant passer pour des centrafricains et dotés d’armes blanches qui ont saccagé le consulat et détruit plusieurs voitures. L’incident avait entrainé la mort d’un centrafricain et fait de nombreux blessés. Pourtant lors de ma prise de fonction ici, j’avais indiqué que je ne suis pas venu pour alimenter les querelles politiques. C’est à la suite des incompréhensions au sujet des inscriptions que ces personnes ont vandalisé les locaux du consulat. Je suis ici pour tous les centrafricains et non pour ceux qui sont du parti au pouvoir mentionne le consul. Le président du comité local de la commission électorale indépendante (Cei ), quant à lui, demande que ceux qui n’ont pas toutes les pièces officielles exigées se rapprochent du consul pour savoir la conduite à tenir. Nous sommes soumis aux règles de la loi centrafricaine en matière des élections. Pour s’inscrire, il faut avoir un passeport, une carte nationale d’identité et la carte de séjour en cours de validité. C’est logique qu’il y ait certains de nos compatriotes qui ne sont pas peut- être en règle. Ceux- là ne peuvent pas s’inscrire, donc ne peuvent pas voter. Nous accordons quelques faveurs en acceptant les actes de naissance précise Marcelin Yalemde du comité local de la Céni.
Questions sans réponse
Il ne donne cependant aucune indication sur la suite des opérations. Va-t-on reprendre l’opération de recensement électoral ? Est ce que les listes étaient informatisées ? Toutes ces questions trouveront sans doute des réponses lors du prochain point de presse annoncé par le consul. Nous allons envoyer les dossiers à Bangui pour la confection des cartes d’électeur. Nous allons ensuite les distribuer. Ceux qui sont en règle viendront voter au consulat le 23 janvier prochain. Nous aurons 10 partis politiques en lice. Au fond, c’est deux grands partis qui s’affrontent. Le kwa na kwa (knk), parti au pouvoir, et le Mouvement pour la libération des peuples centrafricain (mlpc). Les autres partis sont rattachés à eux. A Douala, nous sommes trente-un (31) au sein de la commission électorale indépendante (Cei) pour bien mener l’opération. Chaque entité a envoyé cinq (5) personnes. C’est maintenant qu’il faut travailler dur en oubliant ce qui s’est passé a conclu Marcelin Yalemende.
Le recensement va débuter le 22 septembre et le dépôt des candidatures se fera à partir du 10 octobre 2010
L’annonce a été faite ce mardi 24 août par la Commission Electorale Indépendante (CEI). D’après son porte-parole Rigobert Vondo, le recensement électoral, notamment la collecte des données auprès des électeurs, se fera du 22 septembre au 21 octobre 2010. De lui, l’on apprend également que le dépôt des candidatures aura lieu du 10 octobre au 08 novembre prochains.
Ceci en vue des élections législatives et présidentielles prévues pour le 23 janvier 2011, une date qui avait été fixée fin juillet dernier par le président François Bozizé, après deux reports successifs cette année. La décision du chef de l’Etat avait alors suscité des remous notamment au sein de l’opposition, puisque la CEI avait elle préconisée la date du 23 octobre 2010. Après de nombreuses négociations, un accord a finalement été conclu le 10 août dernier entre le parti au pouvoir, l’opposition et les ex-rebelles pour la tenue du premier tour le 23 janvier et éventuellement un second tour le 20 mars 2011. Selon les responsables de la CEI, cet accord vise notamment à faciliter la collaboration entre la Commission électorale indépendante et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les deux parties doivent dans les prochains jours signer un mémorandum d’entente afin de clarifier les rôles et les responsabilités de chacun dans l’exécution des diverses phases opérationnelles, indique Rigobert Vondo.
Candidat à sa propre succession
Les élections devaient initialement se tenir le 25 avril et avaient été repoussées au 16 mai, puis reportées une seconde fois, au-delà de la fin du mandat constitutionnel des parlementaires et surtout du président François Bozizé. Investi le 11 juin 2005, le mandat de François Bozize conformément à la loi fondamentale en Centrafrique devait fin s’arrêter le 11 juin 2010. Mais une nouvelle loi constitutionnelle votée, promulguée et approuvée par la cour constitutionnelle le 25 mai 2010 permet désormais aux institutions (Exécutif et législatif) de rester en place après cette date.
Arrivé au pouvoir en 2003 à la suite d’un coup d’Etat, élu en 2005 pour cinq ans, François Bozizé est candidat à sa propre succession à la tête de son pays.
François Bozizé et son épouse ont quitté le Cameroun ce mardi 08 Décembre 2009, après un bref séjour à Yaoundé
Bozizé et madame au Cameroun
Le moins que l’on puisse dire c’est que François Bozizé est venu au Cameroun pour discuter très sérieusement avec son homologue camerounais Paul Biya. La visite du président centrafricain fait suite à celle d’Idriss Deby du Tchad et à celle d’Ali Bongo alors seulement président élu du Gabon. Accueilli hier à sa descente d’avion par le président Paul Biya et son épouse, le couple présidentiel centrafricain a eu droit à un diner d’honneur au palais présidentiel. Il ya aussi eu l’entretien entre les deux premières Dames, à l’issue de laquelle la première dame de Centrafrique a annoncé son intégration auprès des Synergies africaines pour la lutte contre le sida et contre les souffrances.
Visite dans deux contextes particuliers
Cette visite s’est déroulée dans un contexte de crise sous-jacente dans la sous région Afrique Centrale, et une situation politique interne particulière en Centrafrique. Au plan sous régional, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est à la vielle d’un sommet trop important qui avait initialement été prévu pour la fin du mois de novembre et reporté en raison d’élection présidentielle en Guinée équatoriale. Ce sommet désormais attendu dans les prochains jours devra débattre des sujets sensibles tels que la désignation de nouveaux responsables auprès de certaines institutions financières de l’Afrique centrale (BEAC, BDEAC). La délivrance du passeport biométrique CEMAC dès janvier 2010 et la réforme des institutions régionales sont également autant de sujets de préoccupation. Au plan interne, la Centrafrique est à la veille d’une échéance électorale, une situation qui s’accompagne toujours de gosses perturbations sociopolitiques.
Renforcer la coopération
Dans leur communiqué final, les deux chefs d’Etat ont repris l’essentiel des propos qu’ils ont tenu dans leurs différents toasts prononcés à l’occasion du diner offert dans la nuit du lundi 07 décembre au palais présidentiel de Yaoundé. Les deux dirigeants réaffirment leur engagement à renforcer la solidarité activité entre le deux pays. Aussi évoqué, la question de la délimitation et la démarcation de la frontière, le Cameroun et la RCA partagent à certains points de leur géographie, des groupes socioculturels semblables. Les deux pays s’engagent en outre à veiller à la sécurité transfrontalière. Les deux pays partagent une frontière commune de près de 800 kilomètres. Le peu de moyen de contrôle des deux cotés ont favorisé l’émergence de l’insécurité transfrontalière (enlèvements de bétails, coupeurs de route, commerce illégal d’armes). Cette situation est plus sérieuse pour la Centrafrique, qui pense que cette insécurité est le point de départ des instabilités politiques internes. Enfin les deux chefs d’Etat ont annoncé leur volonté d’améliorer les conditions du transit sur le sol camerounais, des marchandises à destination de la Centrafrique.
Une rencontre sous fond de divergences dans la sous région
La bataille pour le leadership et l’influence est une réalité de la sous-région Afrique centrale, et les enjeux en présence, ne sont pas toujours alignés. Il apparait clairement selon les experts qu’on assiste à la formation de regroupement stratégique, où la Guinée Equatoriale et la République populaire du Congo pourraient se retrouver en minorité. Plusieurs éléments sont à mettre sur la table des discussions. Le Tchad, la Centrafrique et le Cameroun ont tous eu une réaction particulière face aux assauts de la CBC, banque fondée par l’homme d’affaires camerounais Fotso Victor. Selon certains commentateurs que bien sur aucune source officielle ne soutient publiquement le soutien apporté par ces trois pays aux filiales de cette banque dans leur pays a jeté un petit froid chez le confrère Obiang Nguéma de la Guinée Equatoriale. Coïncidence ou pas c’est à bord d’un avion de la compagnie Air leasing appartenant au groupe Fotso, que Bozizé est arrivé au Cameroun.
François Bozizé acceuilli à sa descente d’avion par Paul Biyaprc.cm)/n
Le Cameroun détenteur des meilleures cartes
D’un autre coté, le jeune président Bongo du Gabon ne bénéficie pas d’un grand soutient populaire. Les frasques associées à la gestion Gabonaise de la BEAC ont écorné l’image extérieur de son pays a il besoin du soutient de son voisin historique pour renforcer sa légitimité. Quant aux présidents Tchadien et centrafricain ils ont trop besoin du Cameroun pour gérer leurs afflux de réfugiés et surtout le Cameroun est un point de passage fiable pour leurs économies respectives. Des matières de frictions subsistent néanmoins, avec le Tchad sur la question des ressources Halieutiques du lac Tchad, et avec la découverte d’importants gisements de minerais (Diamant uranium) sur la zone qui couvre l’espace frontalier partagé avec la centrafrique. Les experts proposent un schéma hypothétique des enjeux croisés et parfois alignés : le Gabon a besoin de son grand voisin le Cameroun pour conserver son atout à la BEAC, le Cameroun n’y voit pas d’inconvénient mais a besoin de l’appui politique du Tchad et de la Centrafrique, qui à leurs tours sont disposés à condition qu’on renforce et éclaircissent un certain nombre de points, comme la sécurité transfrontalière, le partage des ressources situées en zone frontalières et enfin le soutient politique du Cameroun.
En partant de Yaoundé le président centrafricain se rendait à Malabo, où Obiang Nguema prête serment ce jour. Le prochain sommet de la CEMAC d’être promet très discuté.
République centrafricainewww.diplomatie.gouv.fr)/n