Cameroun : les 10 meilleurs projets Camtex Lab sont connus

A la suite des Journées portes ouvertes (JPO) de Camtex Lab, le jury présidé par la Directrice du BMN, Madame Chantal Elombat a dévoilé les 10 projets qui bénéficieront de l’accompagnement de la GIZ.

Le suspense est levé. On connait la cuvée 2023 des 10 meilleurs projets de Cameroun textile laboratoire (Camtex Lab). Après une tournée nationale, (du 29 novembre 2022 au 20 janvier 2023) à travers les régions du Centre, Grand Ouest, Littoral et le Grand Nord, 92 candidatures ont été incubés. Une première présélection a permis de retenir 15 projets. Les porteurs de ses projets ont défendu leurs idées les 18 et 19 février 2023, devant un jury indépendant, au siège du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN).

En plus de ces 15 projets présélectionnés, cinq autres projets ont été identifiés près des entreprises du secteur, pour la plupart en grandes difficultés ; pour être accompagnés dans une formule spéciale et partenariale. Cet accompagnement se fera sous la forme d’une expression de besoins clairs et d’attendus précis entre ces entreprises et CamTex Lab en coopération avec le BMN.

A la fin, 10 projets ont été retenus pour intégrer le programme d’incubation (si l’entreprise n’est pas encore créée ou créée depuis moins d’un an) ou le programme d’accélération (si l’entreprise existe et démontre avoir validé un marché : preuve de concept (POC) réussi). Ils recevront en guise de récompenses des accompagnements essentiellement «non financiers».

Le jury en pleine évaluation des candidats

Mais un accompagnement sur mesures : « pour satisfaire aux besoins techniques (études, conseils, renforcement de capacités, prototypage, montage de business plans, recherche de financements, développement commercial, etc.) et administratifs (formalités de création d’entreprises, conseils juridiques, protection intellectuelle, prévention fiscale, etc.) propres à chaque projets retenus, dans une période ouverte de 3 à 18 mois maximum, a tenu à préciser Madame Chantal Elombat.

Avec Camtex Lab, ces entreprises pourraient être des clientes dans la chaine de valeur de production du fil à travers la micro-filature Microspin d’une part ; et d’autre part, des mentors, coachs ou compagnons pour les « primo » entrepreneurs en incubation au sein de Camtex Lab. Les incubés de Camtex Lab devront pouvoir apprendre des diverses erreurs, des écueils existants et des réussites de ces entreprises « mère/mentors » qui ont déjà accumulées des expériences utiles : c’est du compagnonnage industriel.

Les 10 heureux élus ont pour noms par ordre de mérite : Kpoutassa Zeus Louis Legrand, Fandio Syrie Landry, Nemale Mireille, Yomi Kwihan, Tchapnga Tondja Thierry Stéphane, Asta Tchivette, Madja Takam Mathe Flore, Essome Samuel, Tchonang Ndogmo Hermann et Fokou Fendjo Calice.

 

 

 

Cameroun : Yasmine Ngossaye, la plus dynamique de toutes les hôtesses de Camtex Lab

Sur les 20 hôtesses utilisées par Camtex Lab lors des Journées portes ouvertes, elle s’est particulièrement distinguée par sa disponibilité et son savoir-faire.

Avant chaque étape, dans les régions du Centre, Grand Ouest, Littoral  et Nord, les responsables de la GIZ ont fait un excellent travail en amont en termes d’organisation. Ce travail a été utile pour que les hôtesses de Camtex Lab comprennent bien ce qu’elles avaient à faire. Du coup, les hôtesses ont été très bien imprégnées du sujet. En distribuant les dépliants, elles expliquaient et répondaient aisément aux questions des artisans.

Cela implique de pouvoir fournir des informations dans plusieurs langues. Dans la région du Nord, en plus du français et de l’anglais, savoir parler le fulfulde est primordial. Dans cet exercice, Yasmine Ngossaye Abayawa, 22 ans, a été la plus polyvalente. Maîtrisant bien ces trois langues, elle a su démontrer son savoir-faire au contact de tous ses interlocuteurs. Le 19 janvier 2023, au village artisanal de Garoua, elle a assuré éloquemment la traduction en fulfulde de l’exposé de Kevin Guemto.

Yasmine avec les autres hôtesses et le chef de projet

La jeune aide-soignante, dans le civil, était toujours au-devant de la scène, entraînant ainsi les autres hôtesses à se surpasser. Lors du tour de ville à Garoua, très à l’aise dans ses baskets, c’est en petite foulée qu’elle suivait la caravane mobile. Ses cheveux bien attachés et son maquillage soigné et discret viennent davantage cacher sa timidité. Avec toujours son sourire en coin, malgré la transpiration, elle était toujours en première ligne pour distribuer les dépliants et faire signer les fiches de décharges.

Yasmine Ngossaye, le pas très alerte

Mieux, elle a su gérer le stress, quand les journées de travail étaient longues. Notamment quand il a fallu, au pas de course, faire le tour d’usine de la Cicam et une usine d’égrenage de la Sodecoton, à Garoua. Cela dit, comme ces évènements se passaient parfaitement, le stress était généralement minime. Elle n’hésitait pas à se rapprocher de ses supérieurs quand le besoin se faisait sentir. En donnant ainsi de meilleures explications et orientations, les artisans passaient de courts moments agréables.

Toutefois, le job d’hôtesse, Yasmine Ngossaye le fait seulement à temps partiel. La maman de deux enfants aspire davantage à se professionnaliser comme personnel de santé (aide-soignante). Sur le plan professionnel, créer son propre centre de santé est son objectif ultime, afin de «gagner en autonomie et en responsabilité».

Cameroun : Camtex Lab tisse sa toile jusqu’à Garoua

Cameroun laboratoire textile a achevé sa campagne nationale des Journées portes ouvertes par une caravane de sensibilisation et de détection des entrepreneurs du textile dans le septentrion.

Le 19 janvier 2023, la ville de Garoua a connu une ambiance particulière. A l’esplanade du village artisanal de la ville, de nombreux artisans de la partie septentrionale du pays ont assisté à la cérémonie officielle des Journées portes ouvertes de Camtex Lab.

Dans une ambiance conviviale, les invités ont suivi les exposés, discours de circonstances et posé de nombreuses questions. Dans le but de mieux se faire comprendre, les consultants de Camtex Lab ont apporté des réponses à la fois en français, en anglais et en fulfulde. Ainsi donc, en s’exprimant dans les deux langues officielles du pays et à travers certains dialectes, Camtex Lab a essayé de toucher le public camerounais le plus largement, instruit comme analphabète.

Les consultants de Camtex Lab en visite à la Sodecoton

Après cette étape, grâce à d’importants moyens logistiques mis à la disposition Camtex Lab par la GIZ, la caravane a sillonné les principaux quartiers de la ville de Garoua, en mettant un point d’honneur à la principale place du marché. En faisant une campagne de communication de proximité, les hôtesses en distribuant des dépliants, ont pris soins d’expliquer l’initiative de Camtex Lab, qui se positionne d’entrée de jeu comme une «plateforme» d’accompagnement de nos entrepreneurs et artisans d’un côté, et comme une solution inclusive à la filière coton-textile-confection de l’autre côté.

Le lendemain, vendredi 20 janvier, les consultants de Camtex Lab se sont entretenus avec les artisans qui ont répondu à l’appel à candidature qui vise à retenir 10 projets viables qu’accompagnera la GIZ. Les journées de 17 et 18 janvier ayant permis, à travers une campagne de porte-à-porte, de sensibiliser de nombreux artisans et les convaincre de produire et façonner des idées de projets éligibles à un accompagnement au sein de Camtex Lab.

La caravane dans les rues de Garoua

Pour bien identifier les problèmes de la filière coton au Cameroun, les 17 et 18 janvier ont, également, permis aux consultants de Camtex Lab, d’effectuer des visites à la Cicam et dans l’une des usines d’égrenage de la Sodecoton. Dans ces deux entreprises, les chefs d’usines ont expliqué dans le moindre détail, les circuits de production et de transformation de leurs produits. Et les difficultés n’ont pas été en reste.

Visite guidée de l’usine de la Cicam à Garoua

Lors de l’étape de Douala, Mme Chantal Elombat Mbedey, la directrice du Bureau de mise à niveau des entreprises, a rehaussé par sa présence, la cérémonie des Journées Portes ouvertes. Parlant de Camtex Lab, elle a affirmé que : «Nous sommes convaincus que cet incubateur contribue certainement à atteindre les objectifs aux travers desquels, le Cameroun entend faire passer le taux de transformation locale de la fibre de coton, actuellement inférieur à 5%, à 50% dans un proche horizon».

Comme dans les régions du Centre, du Grand Ouest, du Littoral, des producteurs, des industriels, les institutionnels étaient donc de la partie à chacune des étapes pour permettre de sélectionner des projets d’incubation.

 

Cameroun : Kevin Guemto, la voix trilingue de Camtex Lab

Le Directeur général de Buetec est l’un des consultants les plus importants du dispositif de Cameroun textile laboratoire qui vient d’achever une tournée nationale des Journées portes ouvertes.

Jeudi 12 janvier 2023. Salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie du Cameroun. Pour les  participants d’expression anglaise, des Journées portes ouvertes, Kevin Guemto a assuré la traduction en langue anglaise, après le brillant exposé d’Alain Boutchang, le chef de projet de Camtex Lab.

Dans la langue de Shakespeare, l’entrepreneur qui maîtrise tous les maillons de la chaîne de production du textile va, en des termes très simplifiés, expliquer l’importance des Journées portes ouvertes, tout en invitant les artisants à répondre à l’appel à candidature qui vise à retenir 10 projets viables qu’accompagnera la GIZ. Son intervention va soulever une valse d’applaudissements.

Une semaine plus tard, au village artisanal de Garoua, il reprend le même exercice, avec encore plus de maestria. Une prestation eu duo avec la jeune hôtesse Yasmina, qui fait instannément la traduction en langue Fulfulde. Et quand Kevin Guemto est au contact des responsables de la coopération allemande, il s’exprime dans la langue de Goethe.

L’histoire de ce germano-camerounais commence en 1998 lorsque son père François Guemto, ingénieur de génie civil camerounais résidant en Allemagne, décide de revenir avec sa famille au Cameroun pour transformer l’industrie du textile. La petite broderie devient rapidement une industrie de production de textile et s’oriente vers les supports de communication.

A sa mort en 2011, sa veuve, Bettina Guemto, va poursuivre l’œuvre de son époux jusqu’en 2019, quand leur fils Kevin Guemto, ingénieur, ayant une grande expérience du domaine du textile en Allemagne, va reprendre les rênes de l’entreprise familiale : Buetec. L’une des plus grandes confections industrielles de la sous-région Afrique centrale.

Si le père a construit cet empire familial, le fils de 28 ans, travaille aujourd’hui d’arrache-pied pour consolider les acquis et diversifier les activités. En 2019, quand Kevin Guemto est arrivé pour redresser l’activité, le chiffre d’affaires était en chute, les pertes s’accumulaient à cause de la qualité de la main d’œuvre et l’indisponibilité de la matière première, le fil à coton 100% camerounais.

Aujourd’hui, grâce à la métamorphose de l’entreprise, la formation des couturiers et les idées nouvelles de managements amorcés au début de l’année 2020, Buetec est redevenu rentable. Mieux, à la faveur des conseils de son mentor Alain Boutchang, Buetec est redevenue bancable.

Intelligent et visionnaire, Kevin Guemto ramène dans ses bagages en 2019, un projet innovant : la marque TAJAL, « mon village » qui est composé de Ta (Mon en Fulfulde) et de Djal (village en Beti). « J’avais ressenti le besoin pour les Camerounais et les Africains de la diaspora de porter des vêtements qui valorisent leurs cultures d’origine. TAJAL était la réponse à ce besoin et en peu de temps, nous avons pu toucher notre cible ».

Avec Camtex Lab, qui mise sur le dynamisme de jeunes entrepreneurs camerounais pour élargir les axes de développement stratégique de la filière textile locale, Kevin Guemto apporte toute son expertise, tant pour le laboratoire que pour les porteurs de projets. Sa grande connaissance du marché et son expérience du textile permettent de considérer trois aspects d’un matériel : valeur vénale, sa valeur de réalisation et celle de l’utilisation sur place.

Au finish, l’ancien major du collège Libermann ne rêve que d’une chose : l’implantation à l’international de tous les produits Made in Cameroon.

Alain Boutchang : Camtex Lab est une nouvelle façon d’accompagner les entreprises en difficultés à se relever

Le chef de projet de Camtex Lab explique comment l’on peut, à travers des techniques innovantes, faire émerger l’industrie du textile au Cameroun.

 Que doit-on comprendre à travers Camtex Lab ?
Cameroun textile laboratoire (Camtex Lab) est un incubateur/accélérateur textile. Il s’agit d’une initiative du gouvernement camerounais et de la coopération allemande au développement. C’est un projet qui est financé par la Giz, qui propose une nouvelle façon de faire, voire de repenser l’industrie du textile et de la confection. Nous allons essayer de redonner un espoir nouveau aux entreprises du secteur en grande difficulté d’une part, et d’autre part aux jeunes startuppers des opportunités pour s’investir davantage dans cette filière de transformation du coton, du textile et de la confection.
C’est un incubateur-accélérateur classique comme on en trouve aujourd’hui partout dans le monde. Camtex Lab est par ailleurs un incubateur spécialisé, avec pour mission de réduire les manquements que nous avons dans le domaine du coton textile confection comme dans plusieurs autres domaines d’ailleurs. Donc, s’il faut importer demain de la main d’œuvre qualifiée, des procédés innovants actuels eu égard du diagnostic qui a relevé la vétusté des machines de l’essentiel des industries qui existent. Il y a une nécessité d’innovation pour pouvoir espérer être compétitif. Donc, il faut déjà intégrer ce facteur d’innovation dans les processus de fabrication et de production.
Dans un environnement du textile assez difficile, y a-t-il lieu d’espérer des lendemains meilleurs? 
Il faut noter que les impacts socio-économiques que nous percevons des études que nous avons menées, montrent qu’assez rapidement, en multipliant ce type d’initiative, l’industrie du coton textile, et notamment localisé dans la partie septentrionale du Cameroun, pourrait très rapidement couvrir l’essentiel des besoins d’emplois de toute cette grande Région. Cela est faisable si on s’aligne sur les objectifs gouvernementaux de transformation locale de la fibre de coton produite par la Sodecoton. Soit 180 tonnes environ à l’horizon 2030. Le modèle économique hybride CamTex/Microspin que nous proposerons nécessite un investissement d’environ un milliard pour une centaine d’emplois directs. En cas de succès du modèle pilote de CamTex Lab/Microspin, nous anticipons de pouvoir dupliquer ce modèle.
En le dupliquant par mille par exemple, ce serait à peu près mille milliards d’investissement, car aujourd’hui nous recherchons juste un milliard pour mettre en place l’unité de micro-filatures que nous avons conçue. Les perspectives d’emplois directs passeraient ainsi d’une centaine à une centaine de mille. Nous insistons sur ces projections pour faire voir le potentiel que porte par exemple ce micro-projet mais qui, dès qu’on aura démontré sa soutenabilité, pourra entrainer une duplication qui permettrait d’accroître significativement la richesse produite au Cameroun.
Vous semblez être très optimiste…
L’industrie textile aujourd’hui au Cameroun souffre. Il y a eu plusieurs diagnostics sans concession. Maintenant, la question c’est mourir ou essayer des techniques innovantes pour se relever? Si on se fie aux objectifs du gouvernement, c’est de se relever et Camtex Lab est donc une nouvelle façon d’accompagner les entrepreneurs à se relever.

Cameroun : Douala accueille les Journées portes ouvertes de Camtex Lab

Après les étapes des régions du Centre et du grand Ouest, la caravane de Camtex Lab se déploie dans le Littoral pour rechercher des entrepreneurs du textile à accompagner.

Cameroun laboratoire textile (Camtex Lab) veut valoriser le coton camerounais sur place. La filière coton étant l’un des piliers stratégique de développement économique du Cameroun et la République fédérale d’Allemagne à travers la coopération allemande soutient fortement ce secteur. ProCOTON soutient non seulement la production du coton, mais aussi la transformation et la commercialisation du coton camerounais pour augmenter la valeur ajoutée locale et créer des emplois localement et surtout pour les jeunes.

Depuis deux jours, la caravane de Camtex Lab sillonne certaines artères de la capitale économique du Cameroun. Dans les quartiers de Bonadjo, Bonapriso, Akwa, marché Congo et à l’Istama, les hôtesses et experts de Camtex Lab sont allés à la rencontre des tenanciers des prêtes à porter « Made in Cameroon », des artisans, des vendeurs de tissus, des couturiers et étudiants du domaine de l’industrie d’habillement. Ils ont sensibilisé et expliqué à ces gens-là, la nécessité de participer aux Journées portes ouvertes de l’incubateur/accélérateur textile du Cameroun, ce jeudi 12 janvier 2023 à la Chambre de commerce de Douala.

Les hôtesses de Camtex Lab au marché Congo

Financé par la coopération allemande, l’objectif de ce nouvel outil au service de l’entrepreneuriat est de faire émerger et d’accompagner des start-ups artisanales et industrielles textiles au Cameroun. Le lancement officiel de ces Journées portes ouvertes à Douala est couplé au lancement de l’appel à candidatures pour les dix projets éligibles à l’échelle nationale à un accompagnement au sein de Camtex Lab.

Au-delà de la sensibilisation, les objectifs spécifiques de ces Journées portes ouvertes visent à présenter le nouvel outil Camtex Lab et ses missions au grand public ; stimuler et susciter les idées et projets de transformation ou d’amélioration des procédés de fabrication et de production dans la filière ; booster la structuration des idées et projets des participants, cibles potentielles, aider à remplir les formulaires de candidatures (en ligne et sur papier) ; communiquer sur les actions et dispositions gouvernementales facilitées par Camtex Lab (formation, accompagnement, fiscalité, formalisation, appui à la recherche de financements, etc.).

 

 

 

Cameroun : Camtex Lab en quête de 10 projets viables à financer

Un processus en cinq étapes  a été défini par les initiateurs de Cameroun laboratoire textile pour sélectionner les porteurs de projets.

Les étapes à suivre sont : appel à candidature, pré-sélection, préparation, évaluation et sélection. Pour rencontrer les entrepreneurs dans le domaine du textile dans la région de l’Ouest, Alain Boutchang, le coordonnateur de Camtex Lab fixe les enjeux de cette mission : «Cette étape est là pour la rencontre des artisans, relever les projets les plus pertinents qui vont bénéficier d’un accompagnement technique et de l’aide à la recherche de financements pour développer leurs activités. Il s’agit d’un programme national et cette étape de l’Ouest est intéressante au regard du potentiel artisanal dans la région, notamment la préservation, la redynamisation et aussi de l’artisanat dans le Noun en particulier. On espère donc que les projets seront bien montés pour bénéficier d’un accompagnement ».

Par ailleurs, il ajoute que « nous avons constaté un très fort potentiel de développement et de passage de cet artisanat rudimentaire à une semi industrie. Le potentiel est énorme dans le Noun, dans les Hauts Plateaux, dans le Ndé et nous espérons qu’avec la mobilisation qui s’est apparue très intense, des artisans et des projets de la région seront sélectionnés pour bénéficier de toute cette batterie de services que nous offrons. Une initiative comme Camtex Lab est là pour accompagner les entrepreneurs et les artisans à s’intégrer en aval de la production du fibre de coton notamment dans les métiers de tissage, de filature et de confection de teinture qui accompagne en général ces industries du coton et de la confection ».

les experts de Camtex Lab s’entretenant avec une porteuse de projet

Pour Fadimatou Prudence, artiste modéliste, designer, cette initiative arrive à pic : «Nous voulons valoriser nos tissus. Chaque pays est représenté par ses  tissus. En tant que styliste, je veux valoriser le tissu ‘ndzieh’ et permettre aux Camerounais de s’identifier au travers de nos tissus et motifs. Il y a la difficulté d’avoir réellement le textile dont la plupart vient de l’extérieur. Ce textile qui vient de l’extérieur ne prend pas la teinture que nous utilisons»

Quant à Mabou Monique, elle a émis un souhait : «Si nous pouvons avoir un peu d’aide, ça va nous permettre de mieux avancer car nos moyens sont insuffisants. S’il y avait une usine sur place, ce serait un plus pour nous ». Comme pour répondre à cette dame qui fait dans le pelage et les habits traditionnels, le modèle de financement de Camtex Lab prendra la forme d’un investissement productif appelé «Microspin». Il s’agit d’une technologie récente et innovante développée par la société éponyme d’origine indienne.

Microspin répond à une problématique ancienne de la filature à savoir produire du fil industriellement avec un investissement modeste. L’unité envisagée par les promoteurs de Camtex Lab ciblerait le secteur artisanal  traditionnel camerounais et régional en fabricant et commercialisant du fil de coton utilisant 100% de coton local.

Patricia Belinga Mvogo : les entrepreneurs du textile doivent avoir une démarche éco-responsable

Pour la consultante de Cameroun textile laboratoire (Camtex Lab), il est évident qu’ils détecteront 10 projets viables.

Quels sont les enseignements que vous tirez après les deux premières étapes des journées portes ouvertes de Camtex Lab notamment celles des caravanes de Yaoundé et dans le grand Ouest?

Les enseignements sont de deux ordres. Le premier est de dire qu’il y a une grande richesse dans ce pays et une grande diversité notamment sur le textile vu que Camtex Lab est un incubateur textile, donc sur ce domaine, on peut dire qu’on était attendu parce que la problématique textile est vraiment prenante sur le territoire national. L’ensemble des porteurs de projets qu’on peut rencontrer font tous référence à la même problématique notamment à l’accessibilité à la matière première. Donc Camtex Lab en tant que incubateur a toute sa place aujourd’hui sur le territoire puisque on étend les attentes et les besoins de l’ensemble des porteurs de projets.

A mi-parcours des journées portes-ouvertes, et au vu de l’engouement suscité, y a-t-il un espoir d’avoir 10 projets viables recherchés par Camtex Lab?

Là, je n’ai aucune inquiétude. Il y aura 10 projets qui sortiront. Nous, on est à mi-parcours. L’étape du grand Ouest a été très riche puisque on y retrouve une grande diversité culturelle et par rapport à la richesse qu’il y a sur ce territoire. Donc, je ne doute pas que sur le Littoral et le grand Nord où nous irons en janvier, on va trouver également d’autres porteurs de projets qui auront des belles choses à nous présenter. Donc, il y aura forcément 10 projets QUI en ressortiront. La difficulté serait plutôt de sélectionner  et de faire émerger les 10 projets.

A votre avis, quel doit être le profil idéal des incubés ?

Au travers du projet Camtex Lab, la volonté est de trouver des porteurs de projets qui sont en lien avec le textile et qui sont en lien dans ce qu’on appelle la micro industrie, qu’il s’agisse effectivement de porter un projet qui a une valeur industrielle sans être dans une grande industrie textile, mais dans la micro entreprise textile. Ensuite, parce qu’il y a le volet environnemental et écologique, puisque aujourd’hui, on ne peut pas avoir conscience qu’il y a un dérèglement climatique et que cet impact climatique affecte une matière première comme le coton. Pour moi, l’incubé doit prendre en compte progressivement cette volonté  de faire émerger une micro industrie textile tout en gardant en tête la préservation environnementale, la dimension écologique et donc d’avoir une démarche éco-responsable dans ce qu’il doit faire.

Laurent Aucouturier : nous recherchons des entrepreneurs dans le domaine du textile

Le partenaire de Gherzi textil organisation invite les jeunes entrepreneurs camerounais, porteurs de projet, à s’intéresser aux Journées portes ouvertes de l’incubateur/accélérateur Camtex Lab.

Que doivent faire les artisans camerounais pour tirer profit des Journées portes-ouvertes de l’incubateur/accélérateur Camtex Lab?

La chose à faire pour les artisans est de venir nous voir. C’est d’aller à la rencontre de l’équipe Camtex Lab. Il y a encore une opportunité à Yaoundé au Centre international de l’Artisanat et ensuite lors des différentes étapes, la caravane de Camtex Lab va sillonner le pays dans plusieurs régions (Centre, Ouest Littoral et Nord, Ndlr). On terminera cette dernière étape par Garoua en mi-janvier 2023. L’objectif est d’aller rencontrer l’équipe de Camtex Lab qui expliquera le projet et expliquera le processus de recrutement des futurs incubés qui prennent part.

Avez-vous le sentiment que ces postulants ont des projets viables?

Absolument ! On a rencontré plus d’une vingtaine de porteurs de projet candidat potentiel de Camtex Lab. Chaque personne rencontrée a en effet un projet. C’est en effet, soit un nouveau projet, soit il s’agit de faire croître l’actuel projet. On a en effet certaines personnes que nous avons rencontrées qui peuvent être considérées comme des petites pépites, des gens qui ont vraiment des idées très intéressantes pour développer le business orienté sur le textile. On les a déjà rencontrés et je suis persuadé qu’il y en aussi dans les régions qu’on doit visiter lors de la caravane.

 Dans un environnement économique très dominé par le secteur informel, y a-t-il plus de chances de réussir dans son business quand on se fait accompagner par des incubateurs?

Ce n’est pas une condition sine qua non mais, l’incubateur Camtex Lab, avec les incubés qui seront sélectionnés, si ils ne sont pas encore dans une activité formelle, l’équipe de Camtex Lab sera chargée d’accompagner le passage à l’économie formelle des nouvelles start-ups . Très clairement, ça fera partie des responsabilités du programme d’accompagnement des incubés si ceux-ci ne sont pas d’ores et déjà dans le secteur formel. Mais ça encore, ce n’est pas une condition sine  qua non.

 Quel est le profil idéal des porteurs de projets recherché par Camtex Lab?

Il n’y a pas obligatoirement un moule que nous recherchons, ça peut concerner soit des gens très jeunes, soit des gens beaucoup plus seniors, des hommes, des femmes, des gens d’horizon très différent. Ce que nous cherchons, ce sont des gens qui ont l’état d’esprit d’entrepreneur qui s’intéressent au textile, qui ont une idée ou un projet d’ores et déjà bien conceptualisé et des gens curieux et dynamiques.

Cameroun : la coopération allemande investit pour le développement de la filière textile

La filière coton est un pilier stratégique de développement économique au Cameroun et la République fédérale de l’Allemagne à travers la coopération allemande soutient fortement cette chaîne de valeur. 

Au cours des vingt dernières années, le Cameroun n’a bénéficié d’aucun nouvel investissement majeur dans le secteur du textile et de l’habillement. C’est fort de ce constat que la coopération allemande a décidé d’apporter son soutien sans faille à la mise en œuvre du projet « Durabilité et Valeur Ajoutée dans les chaînes d’Approvisionnement Agricoles » (ProCOTON).

Pour le Dr Valentin Katzer, le représentant de l’Ambassade d’Allemagne à l’ouverture des Journées portes ouvertes de CAMTEX LAB, ce soutien concerne non seulement la production durable du Coton mais aussi la transformation et la commercialisation du coton camerounais pour une plus-value locale plus importante et la création des emplois ciblant majoritairement les jeunes.

La coopération allemande accompagne fortement cette initiative qui vise à soutenir le gouvernement Camerounais dans l’implémentation de sa Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND20-30) dont l’un des objectifs est de développer une véritable industrie coton-textile au Cameroun. «Ce soutien concerne non seulement la production durable du Coton mais aussi la transformation et la commercialisation du coton camerounais pour une plus-value locale plus importante et la création des emplois ciblant majoritairement les jeunes», précise Valentin Katzer

Les candidats potentiels

Il fait le constat selon lequel, le Cameroun bénéficie d’un coton compétitif et de grande qualité. Néanmoins, moins de 2% de la fibre de coton est transformée par les entreprises textiles locales Camerounaises. La très grande majorité du coton Camerounais est exporté directement après égrenage. Le grand potentiel pour l’économie locale de créer la valeur ajoutée à partir du coton Camerounais reste donc inexploité.

Il convient de relever que l’absence des réformes dans le secteur coton textile pourrait limiter considérablement les investissements nationaux et internationaux. En effet, plusieurs obstacles limitent le développement de la filière, nous pouvons citer: L’accès au crédit et au financement, les coûts élevés des intrants, le manque de personnel qualifié et le déficit de compétences entrepreneuriales et managériales.

Valentin Katzer précise que : «Le développement de l’industrie textile a un immense potentiel pour le renforcement et la croissance de l’économie camerounaise. Le Cameroun a un secteur de la mode en pleine croissance qui favorise la création de start-ups viables. La mise sur pied d’un incubateur textile comme CAMTEX LAB va permettre la création de nouvelles entreprises pérennes. Le soutien au développement des idées innovantes et des modèles économiques durables constitue un levier pour la redynamisation de la filière textile au Cameroun».

En effet, l’Incubateur/Accélérateur CAMTEX LAB est un nouvel outil au service de l’entrepreneuriat qui devrait permettre de promouvoir les start-ups artisanales et industrielles textiles au Cameroun. Il vise à identifier, sélectionner et accompagner des «jeunes pousses» dans la conceptualisation, le démarrage et/ou le développement de leur projet textile.

C’est dans cette optique qu’une vingtaine de postulants de la région du Centre ont présenté cette semaine leurs projets au groupe d’expert de CAMTEX LAB. La suite du programme prévoit une autre caravane de quatre jours dans la région de l’Ouest, du 6 au 9 novembre. Pendant cette période, il sera organisé, comme à Yaoundé, des ateliers et échanges avec les candidats potentiels porteurs de projet qui n’ont pas encore créé d’entreprises qu’aux jeunes pousses qui disposent d’ores et déjà d’un statut juridique.

Cameroun : une zone industrielle textile en gestation à Yaoundé

Grâce à la coopération allemande, la mairie de Yaoundé II va être dotée d’un espace pour le développement de l’industrie du textile et de l’artisanat.

L’annonce a été faite par Yannick Martial Ayissi, le maire de la commune de Yaoundé II ce mardi 29 novembre 2022. C’était à l’occasion des Journées portes ouvertes de Camtex Lab pour le développement du secteur textile au Cameroun.

Pour l’élu municipal : « l’incubateur/accélérateur du Cameroun CAMTEX LAB s’établit comme le laboratoire de fabrication (Fablab) du renouveau industriel du textile camerounais, et ambitionne ainsi de faire émerger des statut-ups textiles dans notre commune. C’est dans cette optique que les Journées portes de CAMTEX LAB sont organisées pour la sélection des projets qui seront accompagnés ».

Le maire invite donc ses concitoyens, femmes, jeunes et artisans et tous les entrepreneurs potentiels à soumettre massivement des idées et projets pour y être accompagnés par des professionnels utilisant des méthodologies innovantes.

C’est dans ce sillage, que la Conseil municipal de commune de Yaoundé II a , en date du 6 juillet 2022, a délibéré en émettant un avis favorable à la mise à disposition de ce projet, d’un site d’environ 2 hectares sis à Mokolo Elobi, jouxtant aussi bien le quartier Briqueterie que le marché Mokolo, pour la construction d’une zone industrielle durable dédiée au développement de la filière coton-textile confection made in Cameroon.

Une hôtesse distribuant les dépliants de CAMTEX LAB à un commerçant à la Briqueterie

Après les discours de circonstances tenues à l’esplanade de la Mairie de Yaoundé II, la caravane de CAMTEX LAB s’est déportée au quartier Briqueterie qui abrite la principale place du marché de la confection du textile dans la capitale camerounaise. En faisant du porte-à -porte, les hôtesses en distribuant des dépliants, ont pris soins d’expliquer l’initiative de CAMTEX LAB, qui se positionne d’entrée de jeu comme une « plateforme » d’accompagnement de nos entrepreneurs et artisans d’un côté, et comme une solution inclusive à la filière coton-textile-confection de l’autre côté.

Le convoi de CAMTEX LAB a clôturé cette première étape des Journées Portes ouvertes de la GIZ par une escale au Centre international de l’artisanat. Lors des exposés, les potentiels entrepreneurs ont vite compris qu’une nouvelle ère s’ouvre à eux. Ils pourront s’ils sont retenus voir leurs affaires être boostée davantage.