Cameroun: Un cas de choléra aux portes de Yaoundé

Le cas a été déclaré ce mardi 07 septembre 2010 chez un passager en provenance de Ngaoundéré dans le train

Un cas déclaré à 70 kilomètres de Yaoundé
Le train voyageur en provenance de N’Gaoundéré dans le nord du Cameroun est arrivé tard ce matin à sa destination finale, la gare de Yaoundé. De sources officielles, ce retard a été provoqué par un cas déclaré de choléra dans l’un des wagons. Le cas aurait été décelé alors que le train était déjà à Bandjock, une localité semi rurale située à quelques 70 kilomètres à l’est de Yaoundé. Lorsque nous sommes arrivés à Nanga Eboko, un des contrôleurs nous a fait part de ce qu’un malade se sentait très mal; arrivé à Bandjock, nous avons examiné le malade et nous nous sommes rendus compte de ce qu’il s’agissait d’un cas de choléra. Immédiatement nous avons alerté les autorités à Yaoundé et nous avons pris en charge le malade, a déclaré un des médecins présent. A l’arrivée du train en gare, le ministre Mama Fouda de la Santé publique était là avec l’un de ses collaborateurs impliqué dans la lutte contre le choléra. Dès qu’on a pris connaissance de ce cas de choléra, immédiatement le ministère de la Santé publique est venu à la gare pour prendre des mesures préventives a déclaré le Dr. Alassa Fifen, responsable du plan de lutte contre le choléra au ministère. Le wagon dans lequel s’est déclaré le cas a été désinfecté et plusieurs passagers ont reçu des doses de comprimés en vue de limiter les effets de l’exposition à cette malade. C’est la première fois depuis le début de l’épidémie de choléra dans l’Extrême nord du Cameroun qu’un cas est déclaré aussi proche de la capitale camerounaise. Cette situation est d’autant plus inquiétante, car on ignore combien de personnes souffrant de cette maladie ont déjà pu arriver à Yaoundé sans être identifiées. Les accès entre les zones de contamination et la cité capitale sont nombreux. En plus du train destiné aux voyageurs, on a le train de transport des marchandises et les autres voies terrestres.

Une information suivie avec beaucoup d’attention par l’opinion
Cette année près 340 personnes ont déjà succombé au choléra au Cameroun. Une maladie qui s’apparente à une pandémie. Plus de 4.500 personnes dans la région de l’extrême nord du Cameroun ont été touchées par cette maladie extrêmement contagieuse qui provoque des diarrhées et une grave déshydratation selon des sources Onusiennes. L’arrivée du choléra dans la grande ville de Yaoundé (près de 4 millions d’habitants) serait un coup dur pour les autorités qui peinent à gérer la situation dans le nord. La capitale camerounaise tout comme la ville de Douala sa jumelle économique souffrent de gros problèmes de salubrité, en raison du difficile accès à l’eau potable pour une grande proportion de la population. Au ministère de la Santé publique, on se veut optimiste, même si on n’indique pas clairement comment on envisage de gérer la situation. [il n’y a pas de raison de s’inquiéter avec les mesures préventives mises en place. Les populations de Yaoundé devraient être rassurées surtout si elles observent les règles d’hygiènes, comme se laver les mains et laver les fruits avant de les consommer, elles n’ont pas de crainte à avoir], a indiqué Fon Angwafor III, le Secrétaire général du ministère de la Santé publique et président du comité de lutte contre l’épidémie de choléra. On sait aujourd’hui que le cas de choléra déclaré ce matin était parti de Yaoundé et avait séjourné au Nigéria voisin, un pays avec lequel les flux migratoires avec le cameroun sont intenses. Dans la ville de Yaoundé, l’opinion suit attentivement cette information. Ce cas survient alors que de millions d’enfants sont retournés à l’école, parfois dans des établissements scolaires aux conditions d’hygiène précaires. La consigne du ministère de la Santé publique reste donc constante, se laver les mains, laver les fruits avant de les consommer et éviter de boire n’importe quelle eau. Des consignes difficiles à suivre pour les ménages les plus démunis.

Une malade dans un hopital
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