Coup d’Etat au Niger : Air-France suspend ses vols vers Niamey, Ouagadougou et Bamako

La compagnie nationale annonce avoir pris des mesures pour s’adapter à la situation au Sahel.

« Face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins », la junte militaire qui s’est emparée du pouvoir à Niamey a annoncé dimanche la fermeture de l’espace aérien du Niger ne décision qui a contraint de nombreuses compagnies aériennes, dont Air France, à dérouter, voire annuler des vols ce lundi.

La compagnie française ne va plus desservir les capitales du Niger, du Burkina Faso et du Mali. La suspension sera en vigueur jusqu’au 11 août au minimum. La compagnie française annonce par ailleurs que les autres vols vers l’Afrique subsaharienne et l’Afrique de l’est seront rallongés de 15 minutes à 2 heures.

Le Figaro a souligné que, cette fermeture s’ajoute à une bande d’espace aérien africain confrontée à des perturbations géopolitiques, notamment en Libye et au Soudan, certains vols devant faire des détours pouvant aller jusqu’à 1000 kilomètres (620 miles).

Un nouveau coup dur pour la compagnie française qui reste le principal opérateur entre l’Europe et l’Afrique avec 33 destinations et plus de 3 millions de passagers par an (hors Afrique du Nord). Côté sécurité, dès le printemps Air France déclarait suivre «en permanence l’évolution de la situation géopolitique des territoires qu’elle dessert dont le Mali afin d’assurer le plus haut niveau de sûreté et de sécurité des vols».

Cameroun : l’opposition contre l’intervention militaire au Niger

Serge Espoir Matomba, Cabral Libii, Anicet Ekane soutiennent la voie du dialogue plutôt que celle de la violence armée qui se dessine en Afrique de l’Ouest.

La crise politique qui secoue le Niger et l’Afrique de l’Ouest intéresse plusieurs hommes politiques camerounais. Au regard des réactions qui se multiplient sur les médias sociaux et les médias classiques, l’opposition camerounaise semble soutenir une même position. Comme dans une coalition, plusieurs leaders encouragent l’emploi des méthodes diplomatiques dans la résolution pacifique de la crise nigérienne. Cette série de manifestations qui divise les pays africains depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier et l’ultimatum de la Cedeao de mener une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel.

D’abord, le premier secrétaire du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs) est catégorique face à la menace des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest. « Une intervention militaire contre le Niger serait une grave erreur. Depuis Le 26 juillet 2023, le peuple nigérien dit non au pillage de son pays et aspire à une nouvelle ère », déclare Serge Espoir Matomba dans une publication sur Facebook datant de ce 07 août 2023.

Pour l’homme politique, « le dialogue, le dialogue et encore le dialogue devrait rester notre meilleur outil quand il s’agit de régler des différends entre nous Africains ». Soutient-il, parce que, selon lui, « les Occidentaux seront les seuls gagnants d’une guerre Niger – Cedeao/France/Occident diront demain que ce sont les Africains qui se battent entre eux et qu’ils n’y sont pour rien »

Ensuite, allant dans le même sens, le président national du Parti camerounais pour la réconciliation national (Pcrn) pense qu’il faut continuer à négocier avec les putschistes. « Les institutions régionales africaines (UA, CEMAC, CEDEAO etc.) en ayant laissé des régimes putschistes ou non constitutionnels s’installer et se maintenir ont créé des précédents dont ils ne peuvent plus se dérober. La nouvelle règle désormais établie est de négocier et de transiger avec les putschistes. Si on l’a fait au Tchad, en Guinée Conakry, au Burkina, au Mali, pourquoi ne pas le faire avec le Niger ? » s’interroge Cabral Libii dans un post du 1er août dernier sur Facebook.

Anicet Ekane enfin soutient que les sanctions infligées au Niger par la Cedeao contribuent à soutenir le néocolonialisme en Afrique. Pour autant, « les autres dirigeants africains, et notamment ceux de la Cedeao, ne doivent pas, soit par un silence complice soit par des sanctions dictées, tenter de sauver la France néocoloniale de la débâcle (…) Cette interpellation s’adresse particulièrement aux dirigeants nigérians qui ont déjà explicitement manifesté leur participation au sauvetage des intérêts impérialistes ». Déclare le président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) le 1er août 2023.

Cette opposition à une intervention militaire au Niger rencontre celle du Tchad à travers son ministre des Armées Daoud Yaya Brahim, de l’Algérie à travers son président Abdelmadjid Tebboune, du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée, Conakry, d’un groupe de chercheurs sur le terrorisme en Afrique. Tous pensent que l’intervention militaire aggraverait la crise plutôt que de la résoudre.

Hier a pris fin l’ultimatum adressé par la Cedeao au Conseil national de la sauvegarde de la patrie (Cnsp) de restaurer l’ordre constitutionnel. Il est désormais attendu le début de l’intervention militaire tel qu’annoncé par la Cedeao ou la poursuite des négociations.

Cameroun : le MANIDEM soutient la junte au Niger

Le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie dénonce les sanctions des dirigeants de l’Afrique de l’Ouest qui tentent selon lui de sauver la « France néocoloniale de la débâcle ».

Les événements qui se succèdent au Niger et dans sous-région Afrique de l’Ouest, suscitent de nombreuses réactions en Afrique et dans le monde. Le mercredi 26 juillet dernier, les militaires ont déclaré en soirée avoir pris le pouvoir des mains de Mohamed Bazoum élu en 2021.

Depuis lors, entre les soutiens de l’ordre constitutionnel dont la Cedeao, l’Uemoa, l’Union africaine, la France, et ceux des putschistes dont les gouvernements de transition du Mali et du Burkina Faso, la guerre des opinions et des positions bat son plein. Les institutions sous-régionales menacent de jouer la carte de force armée, les gouvernements de transition du Mali et du Burkina considèrent cette option comme une « déclaration de guerre.

Dans ce choc d’opinions et de positions contradictoires, « Le Manidem, mouvement progressiste et panafricaniste soutient totalement la junte militaire désormais au pouvoir au Niger », écrit le président du mouvement Anicet Ekane dans une déclaration en date du 1er août dernier.

Selon cette formation politique, les coups d’Etat des officiers progressistes et panafricanistes au Mali, au Burkina Faso, en Guinée sont l’expression du ras le bol des peuples africains à l’encontre des gouvernements installés par les forces néocolonialistes auxquelles ils sont soumis. « Les coups d’Etat institutionnels (modification des constitutions, élections truquées, répression sauvage des opposants) ont enlevé toute légitimité démocratique à ces pouvoirs autocratiques », poursuit l’opposant camerounais.

Considérant la position de la Cedeao qui appelle la junte au pouvoir à rétablir l’ordre constitutionnel jusqu’à ce dimanche sous peine d’actionner l’intervention militaire, l’opposant prévient.

« Les autres dirigeants africains, et notamment ceux de la Cedeao, ne doivent pas, soit par un silence complice soit par des sanctions dictées, tenter de sauver la France néocoloniale de la débâcle (…) Cette interpellation s’adresse particulièrement aux dirigeants nigérians qui ont déjà explicitement manifesté leur participation au sauvetage des intérêts impérialistes ».

Pour terminer, Anicet Ekane interpelle les hommes politiques de gauche en France et l’opinion publique française « pour éviter qu’un intervention militaire française qui se dessine au Niger ne vienne creuser davantage le fossé entre les peules africains et la France ». Dans la mouvance, jusqu’à hier, la France a procédé à l’évacuation de ses ressortissants en terre nigérienne. Les jours qui viennent seront décisifs pour la communauté Ouest-africaine.

Le Camerounais Guy Laurent Fondjo, élu Président de l’Association des Banques de l’Afrique de l’Ouest

C’est au terme d’une assemblée générale extraordianaire que le choix a été porté sur celui qui est l’administrateur directeur général d’Afriland First Bank Guinée.

Le banquier camerounais Guy Laurent Fondjo est le nouveau patron de l’association des banques de l’Afrique de l’Ouest. Comme tel, il assumera désormais aussi la présidence de l’Association des Banques de l’Afrique de l’Ouest (ABAO). Il a été porté à la tête de cette association au cours d’une assemblée générale extraordinaire. L’événement, qui s’est déroulé lundi 30 janvier 2023, avait pour objectif le renouvellement du comité exécutif de l’organisation.

Il aura la mission d’imposer le leadership de cette corporation dans la sous-région. En priorité, il devra amener l’institution à jouer un rôle clé dans le Programme de Monnaie Unique de la CEDEAO porté par les institutions régionales (Commission de l’UEMOA, AMAO, IMAO, WAIFEM et autres institutions sœurs). Il devra également faire peser le point de vue des banquiers de la CEDEAO dans le processus de mise en œuvre du système de paiement et de règlement de la CEDEAO (EPSS) et du système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS).

Il connaît bien l’ABAO, puisqu’il en a été le vice-président entre juillet 2021 et janvier 2023. Après avoir fait ses classes au sein de la filiale camerounaise du groupe bancaire panafricain Afriland First Bank, Guy Laurent Fondjo a été nommé administrateur directeur général de la filiale guinéenne en 2015. Il y a installé un réseau de plus de 100 microbanques de développement rural du modèle MC2/MUFFA sur l’ensemble du territoire guinéen.

Cette activité lui a inspiré des recherches de terrain qui ont conduit en 2020 à la soutenance publique d’une thèse de DBA (Doctorat en Business Administration) de l’institut d’administration des entreprises de l’Université Lyon III et du Business Science Institute du Luxembourg. En octobre 2022, Dr Fondjo a été désigné président du conseil d’administration d’Afriland First Holding, la première société d’investissement d’Afriland First Group sur le continent, basée à Lomé.

L’ex président ghanéen John Rawlings nie avoir appelé à l’éviction de Paul Biya

RFI avait publié une information, samedi, selon laquelle John Rawlings aurait convié l’Union africaine à envoyer des troupes au Cameroun pour forcer le départ du chef de l’Etat camerounais

Le bureau de la communication de l’ancien président ghanéen Jerry John Rawlings vient de réagir à des allégations selon lesquelles il aurait appelé à l’envoi de troupes de l’Union africaine au Cameroun pour chasser le président Paul Biya.

L’information diffusée par Radio France Internationale (RFI) dans la journée de samedi, faisait notamment cas de propos de John Rawlings sur la crise gambienne. L’ancien leader ghanéen aurait alors recommandé que la Cédéao qui a réussi à évincer le président sortant de la Gambie, Yahya Jammeh sous la menace d’une intervention militaire, devrait également influencer l’Union africaine pour forcer au départ le Camerounais Paul Biya.

«Celui qu’on appelait, autrefois, le Sankara des anglophones, soutient que la Cédéao, après la Gambie, devrait aider l’Union Africaine à envoyer quelques contingents au Cameroun, pour une mission identique… Sous prétexte que Paul Biya et lui seraient arrivés au pouvoir à peu près à la même période – lui, en 1981, et Biya en 1982 -, et que lui, Rawlings, a déjà eu cinq successeurs, depuis son départ du pouvoir au Ghana, alors que Paul Biya est toujours là, discréditant, dit-il, le continent avec ses méthodes.», avait déclaré le chroniqueur Jean Baptiste Placca dans une interview publiée par RFI.

Des informations immédiatement démenties par M. Rawlings qui nie avoir accordé une quelconque interview à un média national ou international sur la crise gambienne, a fortiori avoir parlé du cas du Cameroun.

Le président Rawlings condamne «fermement la tentative de RFI de froisser sa réputation avec de telles allégations» et menace tous les médias se prêtant à de telles diffamations de poursuites judiciaires.

Le Cameroun dont le président Paul Biya est au pouvoir depuis près de 34 ans, vit des remous sociaux dans la partie anglophone de son territoire. Les populations anglophones qui s’estiment marginalisées, réclament un retour au fédéralisme.


Droits réservés)/n

Gambie: le pays sécurisé après l’exil de Yahya Jammeh

Une sécurisation mise en uvre dimanche par les troupes de la mission ouest-africaine vise a pour objectif de permettre le retour du président élu Adama Barrow

En Gambie, au lendemain du départ en exil du président sortant Yahya Jammeh, la Cédéao sécurise le pays pour permettre le retour du président élu Adama Barrow. Une sécurisation mise en uvre par les troupes de la mission ouest-africaine qui sont arrivées à Banjul dimanche 22 janvier dans la soirée.

Des soldats de la Micega, la mission de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, sont entrés en territoire gambien par les deux principaux postes de la frontière avec le Sénégal, à Karang et plus à l’Est, à Keur Ayib.

Un déploiement de la Cédéao qui a été bien accueilli par les soldats gambiens et la population, notamment à Farafenni, à la frontière nord.

Le but est de contrôler les points stratégiques en vue de sécuriser les populations, mais surtout de faciliter la prise de fonction du président élu Adama Barrow à Banjul. C’est ce qu’a fait savoir le commandant de la Micega, le général François Ndiaye dans un communiqué publié dimanche matin.

Ces forces resteront déployées «conformément au mandat qui s’exercera jusqu’à ce que le président Barrow prenne fonction et que les conditions de l’exercice de son pouvoir soient réunies», a-t-il précisé.

Ce dimanche soir, le président élu se trouve toujours à Dakar. Mais il souhaite rentrer le plus rapidement possible à Banjul. C’est ce qu’a indiqué le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, avant d’ajouter que «la capitale et l’ensemble du pays devaient être sécurisés avant que le président Adama Barrow ne puisse s’installer».


Droits réservés)/n

Macky Sall: « Le président gambien doit accepter sa défaite »

Sur les antennes de Radio France Internationale ce lundi, le président sénégalais s’est aussi exprimé sur la bataille à venir pour la présidence de la commission de l’Union africaine

« Le président gambien Yahya Jammeh doit accepter sa défaite et se retirer tranquillement, faute de quoi la Cédéao sera dans l’obligation d’engager l’épreuve de force », lance le président sénégalais sur RFI. Avant-hier, samedi 17 décembre, Macky Sall était à Abuja, au Nigeria, pour un sommet de la Cédéao consacré précisément à la Gambie. Aujourd’hui, lundi 19 décembre, il est à Paris pour une visite d’Etat de trois jours. Le chef de l’Etat sénégalais est notre invité. Pour la première fois, il s’exprime aussi sur la bataille à venir pour la présidence de la commission de l’Union africaine. Macky Sall répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

RFI : Samedi à Abuja, vos pairs et vous-même avez promis de prendre tous les moyens nécessaires pour faire respecter le verdict des urnes en Gambie, mais sans dire lesquelles. Alors est-ce que vous pouvez nous donner quelques précisions ?
Macky Sall : Je pense que le texte d’Abuja a été très clair. Tous les moyens nécessaires, cela veut dire tous les moyens nécessaires. Nous avons privilégié la diplomatie, nous avons désigné le président Muhammadu Buhari, président du Nigeria, pour être le médiateur. Il se rendra très certainement bientôt à Banjul pour rencontrer le président Jammeh et lui rappeler la décision très claire de la Cédéao, qui ne peut pas accepter la remise en question des résultats d’une élection libre, transparente et démocratique. La souveraineté appartient au peuple. Donc lorsque le peuple décide, les vaincus doivent s’incliner. Et nous lui avons demandé aussi de prendre toutes les dispositions pour une passation de pouvoir, une transition pacifique et à date échue.

Alors ce samedi à Abuja, votre homologue libérienne Ellen Johnson Sirleaf a réclamé l’adoption de mesures concrètes. Mais dans le communiqué final, aucune mesure n’est annoncée. Est-ce que cela veut dire, peut-être, que vous n’êtes pas tous d’accord sur la méthode à suivre ?
Il y a eu une unanimité. C’est une position forte. Jamais on a eu d’ailleurs une adhésion aussi forte sur la nécessité que la Cédéao ne saurait avoir un double langage sur cette question. Nous sommes très clairs, les élections ont été faites, Monsieur Adama Barrow a été élu. Donc il faut que le président Jammeh respecte cette décision et passe le pouvoir à Monsieur Barrow. La Cédéao a aussi décidé de l’envoi d’une sécurité pour le président élu. Toutes ces questions seront abordées par le médiateur. Et enfin, la Cédéao a appelé aussi tous les acteurs gambiens à faire preuve de retenue pour ne pas envenimer inutilement la situation. Elle pense qu’elle donnera des mesures d’accompagnement au président gambien de pouvoir se retirer tranquillement, faute de quoi, nous serons dans l’obligation d’engager l’épreuve de force.

L’épreuve de force, justement : il y a une semaine, le président de la commission de la Cédéao, le Béninois Marcel Alain de Souza, nous a dit que l’option militaire était envisageable. Est-ce que vous confirmez ou non ?
Je crois que tout est dans le texte de la Cédéao, on n’a pas toujours besoin d’être explicite, mais les mots ont leur sens. Quand on dit : toutes les options seront prises, tous les moyens seront mis en uvre pour faire accepter cette décision, c’est assez explicite. On n’a pas besoin de dire comment, ni dans quelle forme, tout le monde comprend ce que l’on veut dire par là. En tout cas, ce que je peux dire en tant que Sénégambien, c’est vraiment d’inviter le président Jammeh à accepter sa défaite et à partir la tête haute, sinon il n’a aucune perspective. Je ne vois pas comment il peut tenir tête au monde entier devant une telle situation. Aujourd’hui, je pense qu’il doit être conscient des risques et des conséquences très dramatiques qui pourraient subvenir en Gambie si jamais il doit s’entêter.

Vous savez bien que l’une des raisons pour lesquelles il ne veut pas lâcher, c’est parce qu’il a peur des juges ?
Oui, mais c’est là le débat aussi. Est-ce qu’il faut privilégier la paix et la concorde, le pardon ? Parce que sinon cela finira comme on l’a vu en Libye, en Syrie, tout sera détruit et qu’est-ce qu’on gagnera ? Donc, nous pensons que Jammeh doit pouvoir partir, il faut lui donner cette assurance et puis il faut qu’il parte.

Vous vous dites sénégambien, monsieur le président. Un de vos prédécesseurs, Abdou Diouf, a été très sénégambien, c’était en 1981, quand le Sénégal est intervenu militairement à Banjul pour rétablir le président Jawara. Aujourd’hui, est-ce que ce scénario pourrait se reproduire ?
Je ne le pense pas, et ce n’est pas à l’ordre du jour. Parce que nous n’avons aucune intention pour reconstruire la Sénégambie institutionnelle. Non. C’est une évidence. Aujourd’hui, la Gambie est un pays souverain, cette souveraineté doit être respectée. Par contre, nous devons renforcer notre coopération au plan économique, au plan des infrastructures, puisque trois de nos régions se trouvent au sud de la Gambie, et donc nous avons un problème de continuité territoriale. Si nous mettons en place des politiques utiles pour les deux peuples, notamment le pont qui doit permettre vraiment le transfert de personnes, des biens, dans des conditions optimales, je pense que le reste sera une cohabitation au bénéfice des deux peuples.

Vendredi dernier, sur France 24, vous avez démenti qu’Adama Barrow était protégé par des gardes sénégalais et aujourd’hui, vous nous annoncez que ce sont des gardes de la Cédéao, c’est ça ?
Non, la Cédéao a décidé de donner une garde à monsieur Barrow. Dans quelles conditions ? Certainement le président Jammeh en sera saisi, et c’est la raison pour laquelle un chef d’Etat a été désigné, en l’occurrence le président Buhari du Nigeria, pour lui donner toutes les résolutions de la Cédéao et lui permettre de faciliter l’accès de cette garde dans son territoire. Bien entendu, s’il veut bien l’accepter, s’il ne l’accepte pas, c’est autre chose. Mais voilà comment se passeront les choses. Le Sénégal ne pouvait être présent en Gambie sans un mandat donc cela n’a pas de sens d’envoyer une dizaine, une vingtaine de personnes, c’est même un suicide. On ne peut pas envoyer 20 personnes pour dire qu’on va protéger quelqu’un, quand le pays ne nous souhaite pas la bienvenue, donc ça n’existe pas. Par contre s’il y a un mandat, oui, le Sénégal est en mesure de contribuer au nom de la Cédéao à faire toute mission que requière la situation comme nous le faisons dans plus de cinq ou six pays africains aujourd’hui.

Votre compatriote Abdoulaye Bathily, votre ministre aussi, est l’un des favoris à la succession de madame Zuma à la présidence de la Commission africaine. Pourquoi pensez-vous que c’est un bon candidat ?
D’abord, je voudrais vous rassurer, Abdoulaye Bathily n’est pas dans mon camp politique, il n’est pas dans mon parti. Mais je considère que c’est un panafricaniste, un intellectuel de haut niveau, un historien qui connait parfaitement l’histoire des peuples d’Afrique, particulièrement d’ailleurs dans la zone Afrique australe, Afrique de l’Est. Et il a un parcours tout à fait élogieux de militant politique, d’homme d’Etat, ministre, député. Il a été également représentant du secteur général des Nations unies, à la fois au Mali et en Afrique centrale. Donc c’est quelqu’un qui a le profil de l’emploi. C’est pourquoi le Sénégal l’a présenté, la Cédéao a endossé cette candidature qui lui donne déjà une chance pour pouvoir passer. Mais la seule Cédéao ne suffit pas puisqu’il faut 36 voix alors que la Cédéao est constituée de quinze pays. Il va falloir aller chercher les autres voix ailleurs et nous y travaillons de façon soutenue. Maintenant, nous attendrons le vote du mois de janvier pour savoir la suite.

Cette élection tombe au moment où le Maroc veut revenir dans la grande maison africaine en échange de la suspension de la RASD. Est-ce que les pays supporteurs de la République arabe sahraouie démocratique ne risquent pas de voter pour un autre candidat qu’Abdoulaye Bathily vu les excellents rapports entre le Maroc et le Sénégal ?
D’abord, il faudrait faire la dichotomie entre la candidature d’Abdoulaye Bathily et la question du Maroc, cela n’a rien à voir. La Maroc est un pays ami du Sénégal, ça c’est un fait. La candidature du Sénégal est la candidature du Sénégal. Seuls ceux qui veulent combattre cette candidature veulent créer l’amalgame, cela n’a rien à voir. Et puis le président de la commission, qu’est-ce qu’il peut faire sur cette question ? Ce sont les Etats qui décident, ce n’est pas le président de la commission, il n’a aucun pouvoir de décision sur cette question. Donc on ne peut pas créer un amalgame sur la candidature du professeur Bathily et la position même de son pays ou la question du Sahara, qui est une question complexe sur laquelle, je l’espère, l’Afrique travaillera avec lucidité pour une solution durable.

Le président sénégalais Macky Sall, photo illustration.
Droits réservés)/n

Le Cameroun représenté à une séance de Certification des aéroports dans la région

Seuls 7% des aérodromes répondent aux normes de sécurité dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, a fait savoir l’Oaci à la rencontre ouverte à Lomé le 31 octobre 2016

Seuls 7% des aérodromes répondent aux normes de sécurité dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, a fait savoir l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) pour l’Afrique occidentale et centrale (Wacaf), lors d’une séance de certification des aéroports dans la région, qui se déroule du 31 octobre au 4 novembre à Lomé.

Des représentants de l’aviation civile du Burkina Faso, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, du Mali et de Gambie sont réunis à Lomé pour faire avancer le Plan régional en s’inspirant des exemples du Togo, du Ghana, de Mauritanie et du Cap vert qui eux sont aux normes.

La rencontre de Lomé permettra aux participants de se familiariser avec les procédures développées mises en uvre par les Etats qui ont certifié leurs aérodromes et de réduire le taux d’accidents aériens dans les huit pays participants.

Le choix du Togo pour abriter cette séance résulte du fait que c’est l’un des pays qui ont certifié au moins un de leurs aérodromes internationaux, selon les organisateurs.

A cet effet, le Togo partagera au cours des travaux, son expérience avec d’autres pays. « Quand on connaît l’importance de la sûreté et de la sécurité aériennes, la certification d’un aérodrome devient une exigence », a relevé Colonel Dokissime Gnama Latta, directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) du Togo.

« L’Afrique représente 4% des trafics aériens mais 35% des accidents, ce qui est trop. Il faut réduire ces accidents. Dans l’espace Cedeao, le Togo est le premier des 3 pays qui ont certifié leur aérodrome. Il faut absolument que nous nous mettions ensemble et que le Togo puisse partager ses expériences », a-t-il poursuivi.

Pour l’expert régional aérodrome, Mèhèza Manzi, « l’important est d’abord sécuritaire. Lorsque nous parlons de la certification, nous faisons allusion réellement aux questions de sécurité. Et la certification vise à assurer que nos aéroports soient construits et exploités conformément aux standards internationaux ».


Droits réservés)/n

Le Sénégal inaugure la carte d’identité multifonctions valable dans la Cédéao

Un document à multiples usages : pièce d’identité nationale, carte d’électeur. Il devrait aussi permettre de circuler plus facilement dans la zone Cédéao

Le Sénégal sera le premier pays à débuter le processus d’obtention de la carte d’identité de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Un document à multiples usages : pièce d’identité nationale, carte d’électeur. Il devrait aussi permettre de circuler plus facilement dans la zone Cédéao.

Patiemment, Rougui Faye présente ses dix doigts à l’agent de la sous-préfecture de Dakar chargé de relever les empreintes. Grâce à sa première carte d’identité de la Cédéao, elle espère voyager plus facilement en Afrique de l’Ouest : « J’ai été à Lomé, j’ai été au Burkina, et je crois bien qu’avec cette carte-là, on n’aura plus ces problèmes d’identité. »

Une carte d’identité à la fois nationale et sous-régionale avec laquelle les Sénégalais pourront aussi voter. Djibi Diallo, sous-préfet de Dakar Plateau, est fier que le Sénégal soit le premier pays à la produire : « Précédemment, on avait une carte nationale d’identité et une carte d’électeur à part. Maintenant, on a une carte d’identité non seulement nationale, sous-régionale et en plus composée de la carte d’électeur. »

Les Sénégalais ont six mois pour en faire la demande gratuitement. Passé ce délai, la carte biométrique de la Cédéao leur coûtera 10 000 francs CFA. « C’est plus pratique, dit Valentine Touré. Au lieu de te promener avec deux cartes, tu as la possibilité de te promener avec une seule carte. »

Point noir de cette nouveauté, les délais d’attente pour l’obtention du précieux sésame dépassent plusieurs jours. Cela suscite de nombreuses critiques, comme celles de Valentine : « C’est très mal organisé. Il y a une queue. Peut-être parce que c’est le début. Actuellement c’est très difficile pour l’avoir. Moi je suis là, mais je n’ai même pas de jetons. »

Les anciennes pièces d’identité sénégalaises arriveront à expiration le 31 décembre 2016.

Les Sénégalais n’auront bientôt plus qu’une seule carte pour voyager librement dans la sous-région.
Droits réservés)/n

Le Sénégalais Moustapha Cissé Lô à la tête du parlement de la Cedeao

L’annonce a été faite jeudi à a suite de la cérémonie inaugurale de la 4e Législature du Parlement de la Cedeao

Le député sénégalais Moustapha Cissé Lô a été élu jeudi à Abuja (Nigeria), président du Parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), annonce l’Assemblée nationale du Sénégal.

« Moustapha Cissé Lô, 3e Vice-Président de l’Assemblée nationale du Sénégal, a été élu, avec acclamations, Président du Parlement de la CEDEAO, ce jeudi 4 février 2016, à Abuja, au Nigeria.
Monsieur Moustapha Cissé Lô succède ainsi à l’honorable Ike Ekweremadu, Président sortant »
, écrit l’institution parlementaire dans un communiqué de presse.

Le texte souligne que l’élection avec acclamations s’est déroulée en présence du Président du Sénat de la République fédérale du Nigeria, le Sénateur Dr Abubacar Bukola Saraki, de Kadré Désiré Ouédraogo, Président de la Commission de la CEDEAO et d’anciens Présidents du Parlement de la CEDEAO.

« Notre Pays, le Sénégal a été fortement représenté à cette cérémonie inaugurale de la 4e Législature du Parlement de la CEDEAO. Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky Sall, a envoyé une forte délégation, conduite par le Ministre l’Intégration Africaine, du NEPAD et de la Promotion de la Bonne Gouvernance, Monsieur Khadim DIOP ».

« Le Président de l’Assemblée nationale, Son excellence Monsieur Moustapha Niasse s’est fait représenter par une importante délégation conduite par le 3eme Vice-Président de l’Assemblée nationale, le député Abdou Mbow », ajoute l’Assemblée nationale du Sénégal.

Elle souligne que des membres de la famille du nouveau Président du Parlement de la CEDEAO, Moustapha Cissé Lô, ont pris part à cette cérémonie.

« Cette proposition de vote par acclamations a été soutenue, selon les députés du Parlement de la Communauté, parce que le Sénégal a présenté une seule et unique candidature. C’est pourquoi les députés du Groupe francophone ainsi que ceux des Groupes lusophone et anglophone ont appuyé cette proposition. La durée du mandat de Monsieur Moustapha Cissé Lô est de quatre ans », conclut le texte.

Le député sénégalais, Moustapha Cissé Lô
Droits réservés)/n

Burkina et sécurité au c ur du sommet-anniversaire de la Cédéao

Les chefs d’Etat ont largement évoqué les questions sécuritaires dans la région, mais aussi les élections présidentielles organisées en 2015

Au Nigeria, la Cédéao célèbre ses 40 années d’existence. Pour l’occasion, un sommet des chefs d’Etat s’est tenu sur deux jours à Abuja, jusqu’au mercredi 16 décembre. Les chefs d’Etat ont largement évoqué les questions sécuritaires dans la région, mais aussi les élections présidentielles organisées en 2015. Un pays a été particulièrement cité à la tribune : le Burkina Faso.

Le Burkina, Mohamed In Chambas, représentant du secrétaire des Nations unies en Afrique de l’Ouest, en a fait un exemple à suivre, un modèle de construction démocratique.

Souvent critiqué par ses pères depuis un an, le chef de l’Etat de la transition du Faso, Michel Kafando a été cette fois, félicité pour son action, notamment par le président de la commission de la cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo.

« C’est le lieu pour moi de rendre un hommage mérité à son excellence Michel Kafando et à toute son équipe de la transition, pour la brillante conduite de cette transition, jusqu’à son terme. »

Le président Macky Sall, qui a été fortement critiqué, surtout isolé, disent certains, lors de sa gestion du coup d’Etat à Ouagadougou en septembre dernier, a lui aussi noté l’importance de la tenue d’élections apaisées.

« Le plus normalement du monde, des citoyens ont exprimé leur choix dans les urnes. Nous démontrons par là notre adhésion commune au principe démocratique universel en vertu duquel la légitimité du pouvoir émane du libre consentement des citoyens. »

Droit sur sa chaise, Michel Kafando, dont c’est sans doute la dernière sortie continentale en tant que chef d’Etat, n’a pas bougé d’un pouce. Sa mission se termine, les chefs d’Etat de la Cédéao attendent de pied ferme son successeur, le nouveau président élu Roch Kaboré.

Les présidents et chefs de gouvernements des Etats d’Afrique de l’Ouest se sont réunis à Abuja, pour les 40 ans de la Cédéao, le 16 décembre 2015.
Droits réservés)/n

En observant le Burkina, le peuple est la plus puissante et la plus efficace des armées

Par Shanda Tonme

La date du 1er octobre (2015, ndlr) marquera à jamais l’histoire des peuples africains, comme celle qui a consacré des enseignements forts pour les aspirations légitimes à la liberté, à la démocratie et à l’expression de capacités propres des citoyens à se débarrasser du joug de l’oppression.

Premièrement, un peuple déterminé est en mesure de renverser la dictature, y compris la plus rusée, la plus soutenue de l’étranger et la plus barbare

Deuxièmement, l’attachement aux grands principes avec des objectifs précis et une orientation claire, est suffisant pour déjouer toutes les tentatives de récupération du soulèvement populaire. Le rejet retentissant du plan initial de la CEDEAO porte le témoignage.

Troisièmement, le peuple est la première, la plus forte, la plus puissante et la plus efficace des armées. Aucune garde prétorienne, aucune milice, aucune force spéciale fut-elle armée de missiles nucléaires, n’est en mesure de triompher de la volonté d’un peuple déterminé. La déconfiture du Régiment spécial présidentiel, horde de criminels voués à la garde du pouvoir de Compaoré porte le témoignage.

Quatrièmement, les peuples africains comprennent aujourd’hui que l’Occident est mal placée pour donner des leçons de tolérance, elle qui continue de rechercher, de poursuivre, de juger et de condamner les criminels de la deuxième guerre mondiale et du génocide des Juifs. En effet l’Occident est, souligne Aimé Césaire, dans «discours sur le colonialisme», comptable devant l’humanité du plus haut tas de cadavres de l’histoire». Cet Occident qui continue de bombardé en Irak, en Syrie, au Yemen, et en Afghanistan, cette Occident qui a créé toutes les guerres et toutes les souffrances, soutenu et soutien les pires dictatures à travers le monde, est mal placée pour conseiller la tolérance à l’endroit des auteurs des crimes de sang au Burkina Faso.

Cinquièmement, l’ultime enseignement qui nous vient de cette tentative de briser l’élan révolutionnaire du peuple Burkinabé par des salopards et des vers malpropres en treillis et leurs suppôts en civil du genre Bassolé Djibril, c’est que dans la confrontation des intérêts sur la base des oppositions sur les principes, le châtiment doit être radical, sans pitié, sans concession, sans retard, et sans remords. L’enseignement vaut pour tous les regroupements humains, dès lors que s’engage ouvertement la lutte. Le destin collectif n’est pas négociable avec des traitres dès lors qu’ils sont convaincus d’avoir pris des libertés avec les principes consacrés et sacrés, que ce soit dans le contexte d’une nation, d’une famille, d’une association ou d’un simple cercle opportuniste.

Sixièmement, On ne saurait faire une bonne sauce avec de la viande avariée ou des condiments pourris. Ceux qui soutiennent les dictatures, orchestrent des embrigadements des populations et croient tromper la société avec des actes, des gestes, des déclarations contraires à la vérité, devraient être disposés à assumer les conséquences inévitables pour eux et leurs familles, leurs descendances, à long terme. Ce n’est ni de l’exclusion, ni de la discrimination que de débarrasser les peuples de rapaces politiques et financiers qui ont uvré à compromettre le destin de l’Afrique.

Septièmement, L’idée ambiante qui voudrait que l’Afrique soit le continent des palabres douces et des arrangements familiaux non contentieux qui pardonne tout, oublie tout et tait les querelles procède d’un discours faux, raciste et infantilisante. Toutes les sociétés humaines sans distinction sont gouvernées par des luttes des classes, des rapports des forces qui déterminent des situations de pouvoir, de domination, de subordination, de gouvernance, d’exploitation, de richesse, de maître et d’esclave.
Huitièmement, chaque peuple porte en ses entrailles, toutes les ressources nécessaires pour sa dignité, son indépendance, son bonheur, sa respectabilité par les autres peuples et son rayonnement./.

Yaoundé, le 02 octobre 2015


Droits réservés)/n

Le Conseil de sécurité condamne les récentes attaques de Boko Haram au Nigéria et au Tchad

Les membres du Conseil ont par ailleurs salué mardi la tenue d’une réunion conjointe d’experts de la CEDEAO et de la CEEAC à Douala, au Cameroun, le 2 avril

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné mardi dans les termes les plus forts de récentes attaques meurtrières perpétrées par Boko Haram dans le nord-est du Nigéria et au Tchad.

Suite aux attaques commises par le groupe terroriste à Kwajafa, dans l’Etat de Borno, au Nigéria, le 5 avril et à Tchoukou Telia, au Tchad, le 3avril, les membres du Conseil ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes et leur sympathie à tous ceux qui ont été blessés, ainsi qu’aux peuples et aux gouvernements des deux pays, a précisé la Présidence jordanienne du Conseil dans une déclaration à la presse.

Le Conseil de sécurité a par ailleurs exhorté la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), qui doivent bientôt avoir un sommet conjoint, à «adopter une stratégie commune et à développer une coordination et une coopération actives afin de combattre de manière plus efficace et plus rapide la menace posée par Boko Haram».

Le Conseil a également souligné «la nécessité d’adopter une approche globale pour combattre avec succès Boko Haram et la menace qu’il pose pour la région». A cet égard, les membres du Conseil ont salué la tenue d’une réunion conjointe d’experts de la CEDEAO et de la CEEAC à Douala, au Cameroun, le 2 avril, soulignant qu’il s’agissait d’une étape importante pour réaliser l’objectif d’une coopération renforcée.

A Baga Sola, sur les rives du Lac Tchad, dans un camps installé par l’ONU, les réfugiés nigérians prient dans un espace dédié au culte
Getty Images)/n

Le sommet de la CEEAC et de la CEDEAO prévu à Malabo reporté

Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’Afrique de l’ouest et du centre, prévu le 18 avril en Guinée équatoriale et destiné à examiner le dossier Boko Haram a été reporté

Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’Afrique de l’ouest et du centre, prévu le 18 avril à Malabo en Guinée équatoriale et destiné à examiner le dossier du groupe extrémiste nigérian Boko Haram, a été reporté, a confirmé samedi un officiel du ministère de la Communication de la Guinée équatoriale.

Le sommet, qui doit réunir les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), se tiendra « plus tard » après l’entrée en fonction du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, selon la même source.

Pour rappel, réunis le 16 février à Yaoundé, capitale du Cameroun, les chefs d’Etat de la CEEAC s’étaient accordés de soutenir le Cameroun et le Tchad, pays étant tous deux engagés dans la lutte contre Boko Haram, à hauteur d’une aide d’urgence de 50 milliards de FCFA (environ 100 millions USD).

Depuis ledit sommet, le président tchadien Idriss Deby Itno, président en exercice de la CEEAC, et le président ghanéen John Dramani Mahama, président en exercice de la Cedeao, ont eu plusieurs échanges.

A Yaoundé, la CEEAC avait également mandaté le chef d’Etat tchadien ainsi que les chefs d’Etat de la Guinée Equatoriale et du Congo de rencontrer le président de la Cedeao pour la tenue d’un sommet bipartite entre la CEEAC et la CEDEAO afin d’« adopter une stratégie commune de lutte contre Boko Haram ».

Théodoro Obiang Nguema (Guinée Equatoriale) et Denis Sassou Nguesso (Congo) devaient par ailleurs mener des «actions politiques et diplomatiques» en direction du président de la République fédérale du Nigéria, afin d’«accroitre la coopération» de son pays.

Le président ghanéen John Dramani (g), président en exercice de la Cedeao; et le président tchadien Idriss Deby Itno (d), président en exercice de la CEEAC
Droits réservés)/n

La Cedeao salue le report des élections au Nigéria

Les dirigeants des pays d’Afrique de l’Ouest ont salué lundi le report des élections générales au Nigeria, appelant tous les acteurs politiques à respecter la décision de l’organe électoral de ce pays

Les dirigeants des pays d’Afrique de l’Ouest ont salué le report des élections générales au Nigeria, appelant tous les acteurs politiques à respecter la décision de l’organe électoral de ce pays, a déclaré lundi dans un communiqué la commission de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Le bloc régional a dit avoir pris bonne note de la décision de la Commission électorale indépendante du pays (INEC) de reporter les élections présidentielle et législatives, prévues le 14 février, à la nouvelle date du 28 mars, et les élections des gouverneurs et des députés des États fédérés, prévues le 28 février, à la nouvelle date du 11 avril, en raison des problèmes de sécurité que connaît ce pays d’Afrique de l’Ouest.

« Tout en reconnaissant les préoccupations et la déceptions des Nigérians et des autres parties prenantes du fait de ce report, la CEDEAO appelle tous les acteurs politiques à l’accepter de bonne foi », a ajouté le communiqué de la CEDEAO.

Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont appelé les services de sécurité Nigérians à rester dédiés à restaurer une situation normale dans le Nord-Est du Nigeria, où le mouvement Boko Haram s’avère difficile à combattre.

Le bloc régional a également encouragé la commission électorale nigériane à profiter de ce report pour achever toutes les mesures de préparation des élections, et en particulier la distribution de cartes d’électeurs permanentes afin de permettre des élections libres et crédibles.

La CEDEAO souligne la nécessité de respecter la Constitution et encourage tous les acteurs politiques à s’abstenir de tout propos ou discours susceptible d’inciter leurs partisans ou leurs opposants à la violence.

Le responsable électoral en chef au Nigeria, Attahiru Jega, a expliqué la décision de l’INEC samedi, en déclarant que ce report des élections, provoqué par la situation de sécurité actuelle, était conforme à la loi.


endacacid.org)/n

Comprendre l’implication du Tchad dans la lutte armée contre Boko Haram

Elle obéit avant tout à un souci de protection de ses « intérêts vitaux et stratégiques » pour un pays sans accès à la mer

Matérialisé par l’envoi d’un premier groupe constitué de parachutistes dès jeudi dernier, le jour même de l’annonce de cette décision, le déploiement des troupes tchadiennes chargées de prêter main forte à l’armée camerounaise se poursuit progressivement, le début d’une grande opération de lutte contre Boko Haram impliquant divers acteurs au Cameroun et au Nigeria.

D’après les analystes, la mobilisation observée témoigne d’une prise de conscience visant à tordre le cou à une menace qui s’étend bien au-delà du théâtre d’opération actuel de la secte islamiste nigériane.

« Le territoire camerounais devient un enjeu ici parce qu’il permet de faire une jonction avec le Tchad et la Centrafrique. Et comme le Tchad fait jonction avec le Soudan tout comme la Centrafrique, le théâtre des opérations devient important et ça va permettre de contrôler tous les transits d’armes qui sortent du Sahara », a estimé à Xinhua le géo-stratège camerounais Joseph Vincent Ntuda Ebodé.

Pendant longtemps, le Tchad est apparu avec le Soudan comme une zone de transit pour les livraisons d’armes à Boko Haram, dont les marques de fabrication pour certaines d’entre elles laissent songeur sur les sources d’approvisionnement, à l’exemple des chars à chenille maintes fois repérés lors des attaques au Cameroun.

Comme le prouvent les annonces faites en 2014 sur les négociations pour la libération des quelque 225 lycéennes enlevées en avril à Chibok dans le Nord-Est du Nigeria, le pouvoir de N’Djamena a souvent aussi été accusé d’accointances avec les leaders du groupe terroriste qui, à en croire certaines sources, auraient même tenté de nouer des deals pour l’exploitation du pétrole au Sud de territoire tchadien.

Simple rumeur ou non, « à partir du moment où la zone de Baga ( ville du Nord-Est nigérian où une attaque a fait plus de 2.000 morts début janvier, NDLR) a été prise, ce que j’appelle l’Etat de Boko Haram est donc devenu frontalier du Tchad, du Niger et du Cameroun. Dès lors, pour le Tchad, qui a pris l’habitude d’ intervenir hors de ses frontières pour aller résoudre un certain nombre de problèmes ayant un rapport avec ses intérêts, la nécessité d’une action devient évidente », explique le Pr Ntuda Ebodé.

Pour cet expert des relations internationales, le soutien militaire tchadien à l’armée camerounaise obéit avant tout à un souci de protection de ses « intérêts vitaux et stratégiques » pour un pays sans accès à la mer, qui effectue donc ses échanges avec l’extérieur via le port de Douala au Cameroun et évacue par ailleurs son pétrole sur le marché international via Kribi, une autre ville de ce pays voisin.

Au Nigeria, les dignitaires traditionnels et religieux du Nord avec en tête le sultan de Yola et l’émir de Kano, accusant le pouvoir central d’Abuja d’attentisme face aux exactions de Boko Haram, ont sonné récemment une mobilisation sociale ayant permis de libérer deux localités et de stopper l’avancée de la secte islamiste dans cette zone par une troupe constituée d’environ 4. 500 chasseurs traditionnels.

En visite à Paris vendredi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a associé sa voix à celle du président français François Hollande pour dénoncer les crimes contre l’humanité commis par ce groupe armé.

« Boko Haram est un groupuscule que j’appelle une multinationale de criminalité transfrontalière. Mais il acte sur le territoire d’ un Etat et le responsable sur le plan du droit international de cet Etat est bien connu: c’est le gouvernement central du Nigeria. Cela signifie donc que si on accuse Boko Haram, c’est une manière diplomatique de dire les choses », éclaire le Pr Ntuda Ebodé.

Pour se défendre, les autorités nigérianes accusent à leur tour d’hypocrisie les puissances occidentales, évoquant, d’une part, le refus des Etats-Unis de vendre des armes à l’armée nigériane taxée de violation des droits de l’homme et, d’autre part, des exigences

financières jugées excessives (200.000 euros par soldat) de la France pour le renforcement des capacités de cette même armée.

Ces autorités s’étonnent en outre du manque de collaboration des deux puissances dans la collecte des renseignements, alors qu’ en face au Niger les Etats-Unis disposent d’une base de drones et qu’au Tchad il existe aussi depuis de longue date une base militaire française.

Cette polémique est cependant loin de faire oublier les tractations en cours, encouragées par les prises de position de l’ Union africaine (UA), de la Communauté économique des Etats de l’ Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la CEEAC, pour une large coalition contre Boko Haram.

[i »Mais on va toujours être confronté à cette question de l’ implémentation des décisions ou des orientations qui auront été prises. Dans l’immédiat, ce qu’on verra davantage, ça sera des initiatives bilatérales qui sont plus facilement implémentables que les initiatives de portée plus globale. Tout simplement aussi parce que Boko Haram n’est pas le seul groupe terroriste en Afrique »], note Joseph Vincent Ntuda Ebodé.

Environ 400 véhicules de l’armée tchadienne se sont déployés pour combattre le groupe islamiste Boko Haram au Cameroun et au Nigeria
Reuters)/n

Sécurité maritime dans le Golfe de Guinée: Les dirigeants de la zone prennent des mesures

Réunis à Cotonou au Benin ils ont procédé à la validation des instruments juridiques de coopération

Selon un communiqué officiel publié à Cotonou, les ministres en charge des Affaires étrangères, de la Sécurité et de la Défense des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Commission du Golfe de Guinée (CGG), ont validé mardi soir à Cotonou, les instruments juridiques de coopération et de la stratégie inter-communautaire de sécurité maritime dans le Golfe de Guinée. Le document indique aussi que les ministres recommandent aux chefs d’Etat et de gouvernement des Etats de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest de faire une Déclaration politique par laquelle ils réaffirment leur engagement à lutter contre la criminalité maritime organisée transnationale sous toutes ses formes dans le Golfe de Guinée. Par ailleurs, souligne le même communiqué, les ministres recommandent aux trois institutions de créer un groupe d’experts pour élaborer un plan d’action de suivi pour la mise en uvre des décisions qui seraient prises par les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest lors du prochain Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC et de la CEDEAO sur la sûreté et la sécurité maritime fixées aux 17 et 18 mai 2013 à Yaoundé au Cameroun.

Durant les travaux, les ministres ont aussi validé le projet du Code de conduite relatif à la prévention et à la répression de la piraterie, des vols à main armée à l’encontre des navires et des activités maritimes illicites en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest et recommandent son adoption par le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC et de la CEDEAO. Selon les experts, avec la montée du narco-terrorisme au Sahel et le phénomène du trafic de la drogue et du crime organisé, la piraterie constitue une grande menace à la stabilité et au développement économique des Etats du Golfe de Guinée qui est devenu l’une des zones maritimes les plus dangereuses de la planète. Ces assisses surviennent alors qu’en 2011, trente actes de piraterie ont été recensés dans le Golfe de Guinée. Ce chiffre est passé à 53 pour l’année 2012 dont 19 actes de piraterie pour le seul dernier trimestre de 2012.

Les dirigeants du Golfe de Guinée ont procédé à la validation des instruments juridiques de coopération
rfi.fr)/n

Présidence de la CEDEAO: Alassane Ouattara brigue un 2ème mandat

Les chefs d’Etats de l’Afrique de l’Ouest ont une fois de plus accordé leur confiance au président ivoirien

Le 42ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui s’est achevé le 28 février 2013 à Yamoussoukro a été marqué par la reconduction d’Alassane Ouattara à la tête de la Cedeao. Il va ainsi commencer un son deuxième mandat d’une durée d’un an, à la tête de l’organisation sous-régionale. L’annonce a été faite lors de la lecture du communiqué final par Kadré Désiré Ouédraogo, président de la commission de la Cedeao. La Conférence décide de reconduire le président Alassane Ouattara à la tête de la Cedeao pour un nouveau mandat d’un an, a-t-il annoncé, sans manquer de rendre un hommage appuyé au chef de l’Etat ivoirien pour son bilan jugé positif par ses pairs durant le mandat précédent. Une reconnaissance des efforts du président Ouattara, qui a dû face à la double crise malienne et bissau-guinéenne.

Le président reconduit connait donc les nouveaux défis que doit relever l’organisation sous son égide. En première position se situe les crises malienne et bissau-guinéenne. Il y a aussi des défis économiques et sécuritaires de la sous-région à relever. Les chefs d’Etat ont décidé de l’élargissement de la Commission de la Cedeao. Ils ont chargé le président de la commission, Kadré Désiré Ouédraogo de travailler sur la faisabilité d’une commission forte de quinze postes au lieu des douze commissaires actuels. Ce qui, selon le président, renforcera la représentation de tous les Etats membres et l’expertise de notre Commission. A titre de rappel, le président Ouattara a pris pour la première fois les rennes de la Cedeao le 17 février 2012 à Abuja. Durant son précédent mandat, il a dirigé dix rencontres, pour la plupart en rapport avec les crises qui secouent la sous-région. Le prochain sommet se tiendra à Abuja au Nigeria à une date qui sera fixée de commun accord.

Alassane Ouattara, reconduit à la tête de la Cedeao
africapresse.com)/n

Mali: Entrée en piste des drones Predators!

Face à l’arsenal militaire impressionnant des jihadistes du Nord Mali, les forces coalisées engagent des drones Predators américains pour mieux débusquer l’ennemi et l’anéantir

Un week-end violent dans la lutte contre le terrorisme au Nord du Mali. En milieu de semaine dernière, Gao est attaqué par des infiltrés, ensuite deux attentats à la voiture piégée ont lieu à Kidal et Tessalit, visant les forces armées maliennes, françaises et africaines. Puis Tessalit entre jeu, précisément la localité de Il Khalil, où des combats entre rebelles touaregs du MNLA et les arabes du Mouvement Arabe de l’Azawad, qui accusent les premiers d’exactions sur leurs populations. Du reste, le MNLA dément cette allégation affirmant plutôt avoir eu affaire à des combattants du Mujao. Au même moment, la traque contre les jihadistes se poursuit dans les montagnes rocailleuses de l’Adrar des Iforas, où les français ont effectué des frappes aériennes, ce dimanche 24 février. Autant dire que les choses se corsent. Et la guerre s’accélère au Nord du Mali. Pour mieux faire face à cet ennemi sournois, perfide, retranché dans un terrain qu’il maîtrise, entre sables, dunes et monts, il faut une surveillance et du renseignement. Fort de leur expérience en Afghanistan, les Américains ont donc déployé les redoutables drones Prédators depuis une base aérienne au Niger au Nord du Mali.

A quoi servent les drones Predators?
Ces petits appareils longs et fins ont deux fonctions. La surveillance et l’attaque. Leur particularité et qu’ils sont pilotés depuis le sol. Drone, signifie « faux bourdon » en anglais et pour l’instant, au nord du Mali, ces drones ne feront pas usage des missiles dont ils sont équipés, mais seront seulement utilisés pour espionner les combattants islamistes au Mali, selon Washington, qui a jugé bon d’en envoyer. Au total, une centaine de personnels militaires américains sont déployés au Niger pour l’intervention de ces drones. Alors qu’une base militaire américaine pourrait être installé là.

Ces drones pourraient-ils changer le visage de la guerre au Nord du Mali?
Alors que les combats au sol tournent au massacre, les drones Predators permettront de localiser rapidement la position de combattants islamistes et donc de frapper pour détruire leurs arsenaux militaires ou leurs abris éventuels. C’est donc une arme puissante face à la stratégie de guérilla au sol des islamistes. Le Président Frnaçois Hollande avait même déclaré que leur usage pourrait changer les choses dans la guerre contre les jihadistes au nord du Mali ? Sommes-nous déjà dans la phase ultime de l’opération Serval ?

Entrée en piste des drones Predators au Mali
http://lessakele.over-blog.fr)/n

Mali: Au Nord, la guérilla a commencé…

Les derniers évènements à Gao, les deux attentats suicide et les combats sporadiques entre l’armée et des éléments djihadistes font craindre une « afghanisation » du Mali

Depuis quelques jours, et après le repli des islamistes, une nouvelle guerre a commencé au Mali et bien plus sournoise qu’elle n’apparaît. Guérilla ou guerre d’usure, voilà le nouveau mode d’affrontements opérés par des djihadistes en cavale, ou tout simplement fondus dans la population.

Si l’armée française a repris de nombreuses villes, la stratégie était de se retirer pour laisser place aux Africains; Mais au moment où ces derniers sont postés à Kidal, l’armée malienne tente de sécuriser Gao, la grande ville du Nord, devenue un sanctuaire de combats depuis ce week-end.

Difficile de prévenir les attentats suicide. Leur caractéristique étant de surprendre l’ennemi. Ainsi, un adolescent de 15 ans se fait exploser non loin d’un poste de gendarmerie à Gao. Des méthodes que l’on croyait appartenir au Moyen Orient seul, à des milles de nous. Mais les diaristes veulent faire régner la terreur : «Vendredi dernier, un homme s’est fait exploser dans un attentat suicide visant des militaires maliens, blessant légèrement l’un d’entre eux. L’attentat a été revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions». Un message clair pour dire à l’armée malienne qu’ils sont toujours là. Ils ont tout simplement changé de visage, d’apparence et de méthodes. «Vous vous demandez où sont les djihadistes ? Où ils se sont évaporés ? Certainement pas dans la nature. Mais ils sont chez eux, assis tranquillement à échafauder d’autres attaques», rapporte un proche de la présidence.

Il reste donc, la prudence, le renseignement et l’implication des populations locales des villes partiellement libérées. Oui partiellement. Car François Hollande l’a bien précisé dans son discours à Bamako, «le terrorisme a été repoussé mais n’a pas encore été vaincu». Guérilla, poses de champs de mines, attaques surprises de convoi, voilà les nouvelles armes de terroristes, décidés à installer un climat de peur au nord du Mali. Dans ce cas précis, l’Etat d’urgence doit être renforcé, les unités africaines doivent très rapidement devenir opérationnelles et les populations vigilantes.

Image d’illustration
afp)/n

Mali: Tombouctou sous contrôle des forces françaises et maliennes

La prise de l’aéroport de cette ville s’est faite sans aucune résistance de la part des islamistes

Selon des sources maliennes, des soldats français et maliens contrôlent depuis ce lundi matin les accès et l’aéroport de Tombouctou à l’issue d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit. D’après le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des armées à Paris, les forces françaises et africaines contrôlent désormais la Boucle du Niger entre les deux bastions islamistes de Tombouctou (situé à 900 km au nord-est de Bamako) et Gao (1.200 km au nord-est de la capitale malienne). Nous contrôlons l’aéroport de Tombouctou. Nous n’avons rencontré aucune résistance. Il n’y a aucun problème de sécurité en ville, a t-il ajouté. La man uvre conjointe des forces françaises de l’opération Serval et des forces maliennes a été réalisée en 48 heures et s’est déroulée avec un appui de patrouilles d’avions de chasse français. Le groupement tactique interarmées (GTIA) 21, venant de l’axe Diabali, Néré, Goundam a saisi l’aéroport de Tombouctou. Dans le même temps, un largage de parachutistes avait pour objet de bloquer les exfiltrations ennemies tandis qu’un groupement aéromobile à bord d’hélicoptères était engagé en appui de ces deux forces.

Déjà samedi 26 janvier 2013, c’était le bastion islamiste de Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako, qui était tombé au cours d’une opération de l’armée française, des membres des forces spéciales bénéficiant d’un appui aérien s’emparant d’abord de l’aéroport et d’un pont stratégique. Le maire de cette ville, qui avait été « contraint de la quitter » lors de l’arrivée des islamistes en mars 2012, a regagné la ville. Lors de la prise de l’aéroport de Gao et du pont sur le Niger, plusieurs groupes terroristes ont été détruits ou chassés vers le nord. D’après des habitants de Gao, il y a eu un bref échange de tirs du côté nord de la ville, qui a opposé des militaires maliens, appuyés par les forces françaises, et des terroristes. La ville de Gao, la plus grande du nord du pays, était occupée depuis fin mars 2012 par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao).

Tombouctou sous contrôle des forces françaises et maliennes
la-croix.com)/n

Mali: Scission du groupe islamiste Ansar dine

Les islamistes Touaregs d’Ansar Dine, viennent de se scinder en deux. Les dissidents affirment vouloir négocier

Le groupe islamiste Ansar Dine, qui fait régner la terreur depuis 10 mois à Tombouctou, Kigal et Gao au Nord du Mali, aux côtés des combattants d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), vient de se scinder en deux. Des dissidents touaregs islamistes ont créé leur propre groupe, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA). Dans un communiqué relayé par l’AFP, le MIA affirme qu’il se démarque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d’extrémisme et de terrorisme et s’engage à les combattre. Dans le même document le nouveau groupe a montré sa volonté d’aller vers une solution pacifique de la crise au Mali. Le MIA demande à Bamako et à Paris un arrêt des hostilités pour entamer le dialogue après le début le 11 janvier de l’intervention militaire française au Mali pour aider l’armée malienne à reconquérir le nord du pays, devenu en 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda et où ils ont commis de nombreuses exactions au nom de la charia. Le secrétaire général du MIA a dit qu’ils occupent la région de Kidal, à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, près la frontière nigérienne, est Alghabasse Ag Intalla, issu d’une des grandes familles touareg de Kidal. Toute cette situation fait affirmer au spécialiste à André Bourgeot, spécialiste du Mali interrogé par les confrères du journal Le Point que l’intervention française au Mali crée aujourd’hui une nouvelle situation politique qui se manifeste par la scission au sein d’Ansar Dine. Pour lui l’avènement du MIA modifie inévitablement les rapports de force politiques dans le nord du pays.

Ansar Dine qui signifie «compagnons du chemin», est un groupe islamiste dirigé par Iyad ag Ghali, un des principaux chefs de la rébellion touareg de 1990 à 1995.C’est lui qui s’était rendu en décembre dernier à Ougadougou pour négocier avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) l’arrêt des combats. Or, coup de théâtre, un mois plus tard, le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, décide contre toute attente de reprendre les hostilités. Ce groupe, apparu en mars 2012, est l’un des principaux groupes participant à l’insurrection malienne de 2012, avec le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) ce dernier étant fortement marginalisé depuis la fin juin 2012.

Scission du groupe islamiste Ansar Dine au Mali
afp)/n

Mali: La France en renfort de l’armée malienne

C’est dans le cadre de l’opération baptisée Serval, lancée vendredi dernier, qui a pour but de mettre un coup d’arrêt brutal à l’avancée des groupes djihadistes vers le Sud du pays

Selon des sources militaires, les raids du dimanche 13 janvier 2013 lancés par l’armée française ont causé une vraie débandade chez les djihadistes. La frappe a été menée par quatre rafales qui ont bombardé des cibles dans la ville de Gao et ses alentours. Des camps d’entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques utilisés par les islamistes ont aussi été détruits. D’après de nombreux témoignages recueillis au téléphone, touchés au plein c ur de leur dispositif militaire les islamistes sont en train de fuir la Cité des Askia. En effet l’intervention de la France a débuté vendredi 11 janvier 2013 dans l’après midi. Il y a eu un raid héliporté dans la région de Konna. Durant cette mission conduite par des hélicoptères d’attaque Gazelle des forces spéciales, quatre véhicules des islamistes du nord du Mali ont été détruits. Puis, dans la nuit de vendredi à samedi, quatre mirages 2000D de l’armée française ont effectué des frappes dans le Nord du Mal. Et malgré la perte d’un pilote d’hélicoptère de l’armée française mortellement blessé, une compagnie du 2e régiment d’infanterie de marine s’est rendue samedi au Mali en renfort des militaires déjà sur place.

Le coup de pouce de la CEDEAO
Après le lancement de l’intervention militaire par les troupes française, la sous-région appelle à la mobilisation pour voler au secours du Mali. Le chef d’Etat de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, qui préside la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a autorisé l’envoi immédiat de troupes pour épauler l’armée malienne dans son offensive contre les Islamistes.Les premiers soldats de la force de la Mission internationale de soutien (MISMA) pourraient être aux côtés des troupes maliennes ce dimanche a confirmé le ministre ivoirien de l’Intégration africaine, Ally Coulibaly. Et pour répondre à cette demande de mobilisation, le ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye a annoncé samedi soir, l’envoi par son pays de 500 soldats au Mali dans le cadre du contingent de la CEDEAO. Le Burkina Faso, le Niger et le Nigéria ont aussi annoncé l’envoi chacun d’un contingent d’au moins 500 soldats pour prêter main forte au Mali en vue de repousser les islamistes.

Tout ceci est la résultante de l’accélération du processus de mise en uvre de la résolution 2085, laquelle a été présentée par la France et adoptée le 20 décembre 2012 dernier. Elle autorise notamment le déploiement d’une force ouest-africaine de 3 300 militaires au Mali. La France entend poursuivre ses opérations au Mali ce lundi 14 janvier, avec des renforts qui sont attendus aujourd’hui, notamment des hélicoptères Tigre. Pendant ce temps le Mujao (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest) a menacé dans un communiqué de frapper le c ur de la France.

La France en renfort de l’armée malienne
la-croix.com)/n

Mali: A la reconquête du Nord du pays

Avec une requête formelle adressée à la CEDEAO, Bamako entend accélerer le retour à l’intégrité du territoire.

Après des mois de tractations,la nouvelle est tombée le mardi 05 septembre dernier. Perçues par beaucoup comme des tergiversations, les autorités maliennes viennent de franchir un pas important vers la reconquête des régions nord, sous occupation islamiste depuis cinq mois. En effet, la CEDEAO attendait une demande formelle de Bamako pour déclencher le déploiement de sa force d’attente, prête depuis plusieurs mois déjà à intervenir. Ce déploiement butait sur deux points : le mandat ou non de l’ONU pour appuyer cette force et la mission qui lui sera confiée, sécuriser les institutions à Bamako ou aller directement faire la guerre au nord aux côtés des troupes maliennes. Voila chose faite avec la requête adressée par le président Traoré en vue d’obtenir une contribution de nature militaire pour la stabilisation du pays et surtout à la reconquête du Nord.

Un développement important
La CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) s’est déclarée prête, en avril dernier, à envoyer au Mali une force de quelque 3.300 soldats. L’organisation souhaite cependant obtenir un mandat formel du Conseil de sécurité des Nations unies et un soutien logistique occidental pour ce déploiement. En cela, elle a le soutien de la France dont le représentant spécial, Jean Felix-Paganon, a salué un « développement important ». C’est d’ailleurs lui qui a donné l’information de la requête malienne, après un entretien avec le Président de la CEDEAO, l’ivoirien Alassane Ouattara.

La majorité des maliens saluent cette annonce, même si au départ, ils n’étaient pas nombreux en faveur d’une intervention militaire étrangère. Mais la situation au nord est allée en s’aggravant, avec la prise récente du Douentza par les islamistes du MUJAO. L’armée malienne, même si elle a été récemment dotée de nouveaux matériels, aura certainement besoin d’un appui conséquent pour agir. D’autant plus que les islamistes sont surarmés et qu’ils se sont préparés à faire face à une action militaire de Bamako. Autant de raisons qui ont fait disparaitre ou du moins diminué les réticences à la force de la CEDEAO pour le Mali. Mais, de la demande formelle du Mali à un déploiement proprement dit, il y a encore du chemin.

Mandat onusien
Il reste en effet à savoir comment l’intervention va se mettre en place. Selon Jean-Felix Papagnon, le président Ouattara entend maintenant procéder à des consultations avec les pays membres de la CEDEAO sur la requête des autorités de Bamako pour voir ce qu’il convient d’en faire. S’en suivra, en principe, une procédure auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour obtenir un mandat clair, définissant la missions des troupes ouest-africaines sur el terrain. La CEDEAO va également certainement demander à son tour un appui logistique aux pays occidentaux pour sa mission. En attendant, l’Union Africaine également sera saisie pour agir elle aussi dans le sens de sa mise en uvre rapide. A Kidal, Gao et Tombouctou, l’espoir renaît peut-être aujourd’hui. Ces trois régions administratives composant le nord du Mali, sont tombées depuis cinq mois aux mains du Mujao et d’autres groupes armés, dont des rebelles touareg et jihadistes liés à Al-Qaïda. Les populations qui y vivent un véritable calvaire, privées de nourriture, de soins mais surtout de leurs droits fondamentaux, attendent que les politiciens passent rapidement à l’acte et ne se perdent pas dans des fignolages qui ne feront qu’aggraver leur situation.

L’armée continue d’assurer la sécurité des populations
lepoint.fr)/n

Mali: l’Ultimatum de la Cedeao !

La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest exige un gouvernement de transition d’ici la fin du mois de juillet

Deux semaines et demi pour proposer un gouvernement de transition au président de la transition Dioncounda Traoré. Telle est la décision majeure qui a sanctionné le sommet des chefs d’Etats de la communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) auquel prenaient part le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest et cinq autres chefs d’Etat (Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Niger, Nigeria) avec des représentants des « forces vives » (partis, syndicats, religions) du Mali, mais en l’absence du président de transition Dioncounda Traoré et du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. L’objectif du sommet étant de renforcer les institutions de transition, en situation « précaire », pour enfin affronter la crise dans le Nord. Les chefs d’Etat de la région sont donc décidés à résoudre définitivement la crise malienne. Ils ont donc invité les « forces vives » à faire des propositions au président malien par intérim « en vue de la formation avant le 31 juillet 2012 d’un gouvernement d’union nationale », chargé d’appliquer « une feuille de route de sortie de crise », indique le communiqué final. Si ce délai n’est pas respecté, « la Cédéao ne reconnaîtra plus le gouvernement du Mali et le pays sera suspendu de toutes les organisations sous-régionales », a indiqué à l’AFP une source proche du sommet. Ce durcissement de ton illustre l’impatience des capitales régionales face au statu-quo à Bamako malgré une multitude de sommets et de concertations, et l’irritation de la Cédéao à l’égard du Premier ministre Diarra, jugé insuffisamment coopératif.

Mobilisation de la communauté internationale
Le Conseil de sécurité, qui était trop réservé sur le sujet, a évolué dans ses positions en déclarant qu’elle «soutient pleinement» les efforts de médiation de la Cédéao et de l’Union africaine (Ua) pour régler la situation malienne. Le Conseil de sécurité de l’Onu a appelé «les États membres à soumettre les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à Al Qaïda (…) dans le nord du Mali». Le ministre français des Affaires étrangères Français, Laurent Fabius, a tenu à saluer cette résolution qui «fixe le cadre d’une solution politique globale au Mali et témoigne de la mobilisation de la communauté internationale». Laquelle se sent plus que jamais interpellée pour lutter efficacement contre le terrorisme au Mali et au Sahel, terrorisme qui menace de déstabiliser l’ensemble de la région ouest africaine et même le Maghreb. Le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, avait prévenu que si les efforts diplomatiques devaient échouer, les 15 pays membres de l’Organisation se verraient obligés d’aider l’armée malienne à «restaurer l’intégrité territoriale du pays».

La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest exige un gouvernement de transition d’ici la fin du mois de juillet
journaldumali.com)/n

Mali: Dioncounda Traoré restera Président intérimaire

L’accord de principe entre la Cedeao et les putschistes pour le maintien de Dioncounda Traoré à la tête de la transition suscitait une joie mesurée

L’accord de principe entre l’Afrique de l’Ouest et les putschistes du 22 mars au Mali pour le maintien du président intérimaire Dioncounda Traoré à la tête de la transition suscitait dimanche une joie mesurée dans les camps des opposants et partisans du putsch à Bamako. « C’est plutôt une bonne nouvelle. Maintenant, il faut avoir une feuille de route très claire pour éviter des couacs », a déclaré à l’AFP Soumaïla Diakité, responsable d’un des partis du Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR, opposé au putsch).

Samedi soir, l’ex-junte militaire ayant renversé le régime du président Amadou Toumani Touré et des médiateurs dépêchés à Bamako par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont annoncé avoir trouvé un accord de principe, selon lequel l’ex-junte accepte le maintien du président intérimaire Dioncounda Traoré à la tête de la transition au Mali, en pleine crise depuis le putsch. Les deux parties ont indiqué qu’elles poursuivraient les discussions pour définir des « mesures d’accompagnement », sans plus de détails. « Il y a accord de principe sur le nom du président de transition, mais il y a tout le reste toujours en discussions », a affirmé à l’AFP Mahamane Maïga, responsable d’un des partis du Mouvement populaire du 22 mars (MP22, front favorable au putsch). « Le processus n’est pas terminé », il faut en attendre l’issue pour être fixé », a-t-il ajouté. Les médiateurs de la Cédéao poursuivaient dimanche leurs discussions sur la question. Samedi soir, l’un d’entre deux, le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé, a indiqué qu’ils resteraient à Bamako « le temps nécessaire ».

Les auteurs du coup d’Etat du 22 mars sont restés jusque-là incontournables, bien qu’ils aient officiellement rendu le pouvoir aux civils en vertu d’un accord-cadre conclu avec la Cédéao le 6 avril. Ils entendaient faire partir Dioncounda Traoré dès mardi prochain, au terme du délai constitutionnel de 40 jours pourtant déclaré intenable dans l’accord-cadre. La Cédéao avait au départ prévu une transition d’un an, mais aucune précision sur la durée du processus n’a été donnée samedi à Bamako et à Abidjan, où s’est tenu une réunion de ministres ouest-africains notamment sur la crise au Mali.

Dioncounda Traoré restera Président intérimaire
journaldumali.com)/n

La CEDEAO doit-elle intervenir rapidement au Mali?

Le Mali peut-il encore attendre pour appuyer son effort de reconquête des régions nord occupées par les divers groupes armés?

Les 3 régions du nord Mali s’enlisent davantage après leurs annexions fin mars par différents groupes rebelles. La population elle hausse le ton et manifeste contre les envahisseurs. En témoigne la descente lundi 14 Mai, de jeunes de Gao dans la rue pour dénoncer l’invasion des rebelles depuis maintenant 40 jours. « Tout le monde en a marre des groupes armés », déclare Ousmane Telly, un fonctionnaire à Gao. A Kidal, d’autres se sont levés pour soutenir le MNLA, en rejetant le mouvement Ancar Dine qui impose la charia. Une pratique incompatible avec les réalités des habitants du nord. Face à une telle situation, la question d’une intervention militaire de la CEDEAO fait débat.

« Le bras de fer CNRDRE/CEDEAO »
Le CNRDRE, suivi par une bonne partie de la classe politique et même de la société civile ont affiché leur opposition au déploiement à Bamako pour dit-on « sécuriser les organes de la transition ». Pour eux, l’urgence demeure le nord. « Nous ne voulons pas d’une force étrangère à Bamako. S’ils veulent nous aider, qu’il descendent au nord », disait le leader du CNRDRE, Amadou Haya Sanogo, dans l’une de ses déclarations. La rencontre des Chefs d’Etats de la CEDEAO, le 3 mai dernier à Dakar, avait instruit à la commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de préparer la force en attente de la CEDEAO en vue de son déploiement immédiat dès que le Mali en ferait la demande. Tout serait déjà prêt militairement coté CEDEAO pour appuyer le Mali.

La CEDEAO prête à intervenir »
Dans sa dernière déclaration, faite à Abuja, sur la situation au Mali, les chefs d’Etats Majors de la CEDEAO ont réitéré leur engagement ferme pour le rétablissement rapide de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali. « A cet égard, la Commission est prête, dès qu’une demande formelle sera faite par le Gouvernement, pour déployer la Force en Attente de la CEDEAO afin de protéger les couloirs humanitaires et d’apporter une assistance aux efforts de rétablissement de l’intégrité territoriale de la nation », indique le communiqué. C’est dire que la balle est dans le cas du Gouvernement malien. Mais, assurément, l’avènement des forces Ouest africaines n’est pas pour l’immédiat. Vu que leur présence n’est sollicitée qu’au nord. Le Gouvernement de la transition s’attelle plutôt à adopter un plan de dialogue avec les différents groupes rebelles au nord, en prélude à toute initiative militaire. Concernant la crise au Nord, l’émissaire Djibrill Bassolé a indiqué que des contacts sont en cours en vue d’un dialogue entre gouvernement malien et mouvements armés. « Je pense que très bientôt nous aurons les premiers entretiens, », a t’il dit, sans autre précision.

Réunion des chefs d’Etat majors à Abuja le 14 Mai
malijet)/n

Mali: Chronique d’une explosion

Alors que la communauté internationale raffermit ses avertissements face à la junte, le pays subit, de l’intérieur, une menace islamiste

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunie en sommet à Dakar a décidé lundi 2 avril de la mise en place immédiate de sa force militaire. Une annonce faite par le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de l’organisation. Le comité des chefs d’état-major devrait se réunir dès cette semaine à Abidjan pour décider des modalités d’activation de cette force. On ignore le nombre d’hommes qui composera cette force, ni quels sont les pays qui vont y participer. La CEDEAO avait déjà mis en état d’alerte une force militaire de quelque 2000 hommes. L’organisation a également décidé d’un «embargo total» de l’ensemble des pays voisins du Mali contre la junte au pouvoir à Bamako, en application de l’ultimatum lancé le 29 mars à Abidjan. Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd’hui (lundi 2 avril) et ne seront levées que quand l’ordre constitutionnel (sera) effectivement rétabli, a déclaré Alassane Ouattara. Dans le même temps, les États-Unis d’Amérique ont décidé d’interdire de voyage sur leur sol, les membres de la junte. L’Union africaine a aussi promis de faire monter d’un cran ses menaces de sanction.

Toute la communauté internationale, oriente aujourd’hui le débat malien sur l’action de la junte. Des observateurs dénoncent le fait que lorsque l’occident semble avoir négligé le fait qu’une des conséquences de la chute du guide Libyen serait l’errance des milliers de soldats Touaregs aujourd’hui fortement armés. D’un autre côté, aux premières heures de la menace, le président malien a préféré recourir au Dialogue. Il apparait clairement qu’Amadou Toumani Touré le président récemment renversé, ne pouvait faire face seul à cette menace en provenance du nord, dans un pays deux fois plus grand que la France. Alors que la junte est condamnée, c’est l’unité même du Mali qui se joue en ce moment. La France a donc saisi le conseil de sécurité de l’ONU, avec la préoccupation de savoir comment intervenir pour, à la fois empêcher la partition du pays tout en faisant d’éventuelles concessions à la rébellion touareg autonomiste, lutter contre les islamistes et faire plier la junte à Bamako. Un exercice difficile avec des forces d’intervention africaines pas du tout prêtes. En attendant, les conséquences de la crise politique malienne se font déjà ressentir. On annonce près de 200 000 réfugiés qui ont fui le nord du pays qui risque de se détacher du pays. Autre crainte, cette fois culturelle, c’est le risque que la ville de Tombouctou, ville historique et patrimoine UNESCO en raison de la richesse de ses anciens ouvrages, soit détruite et vidée de sa substance par les pillards.

La CEDEAO prend la menace islamiste très au sérieux
AFP)/n

Coup d’Etat militaire au Mali: L’Afrique condamne

La communauté des Etats d’Afrique de l’ouest et l’Union Africaine ont fait savoir leur désapprobation de cette prise de pouvoir par la force

La CEDEAO dont fait parti le Mali, a condamné « fermement les actions mal avisées des mutins », qui ont annoncé le renversement du pouvoir dans ce pays. Elle « rappelle aux militaires quelle est leur responsabilité, selon la Constitution, et réitère sa politique communautaire qui est: zéro tolérance, à l’égard de toute tentative de prise ou de maintien du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels. La Cédéao, dont le siège est situé dans la capitale nigériane Abuja, a suivi le déroulement des événements à Bamako (…) avec consternation et une inquiétude grandissante suite à la mutinerie d’une section de l’armée dans les casernes de Kati, à la bordure de la capitale, le 21 mars. L’organisation sous-régionale est suivie dans son élan par l’Union Africaine. Dans un communiqué, le président Ping a exprimé: « la condamnation ferme » par l’UA de toute tentative de prise du pouvoir par la force, et souligne la nécessité du respect de la légitimité constitutionnelle incarnée par les institutions républicaines dont le Président de la République, chef de l’État, Amadou Toumani Touré.

Jean Ping a également indiqué qu’il continuerait de suivre de près l’évolution de la situation. Condamanation aussi de la France, par son ministère des affaires étrangères. Nous avons condamné ce coup d’État militaire parce que nous sommes attachés au respect des règles démocratiques et constitutionnelles. Nous demandons le rétablissement de l’ordre constitutionnel, des élections. Elles étaient programmées pour avril, il faut qu’elles aient lieu le plus vite possible pour que le peuple malien puisse s’exprimer, a dit Alain Jupé ce jeudi matin sur Europe 1.

Des déclarations qui sonnent comme une plaisanterie
Dans une allocution à la radio-télévision nationale qu’ils occupent depuis hier mercredi 21 mars, des militaires maliens ont annoncé ce matin, avoir mis fin au régime en place à Bamako, avoir dissous toutes les institutions, suspendu « la constitution » et décrété un couvre-feu. Le porte-parole de ces soldats, le lieutenant Amadou Konaré, a affirmé qu’ils avaient agi pour faire face « à l’incapacité » du régime du président Amadou Toumani Touré « à gérer la crise au nord de notre pays », en proie à une rébellion touareg et aux activités de groupes islamistes armés depuis la mi-janvier. Le sort du président Amadou Toumani Touré(ATT) reste inconnu. Selon certaines analyses, il serait la cause de cette situation, avec sa volonté de boucler un ultime mandat dans la paix.

Des soldats maliens dans une rue de Bamako, le 21 mars 2012
AFP )/n

Tout serait parti de la rébellion qui s’est déclenchée dans le grand Nord malien, dans une zone désertique abandonnée suite aux accords d’Alger de 2006. Ces accords signés sous pression dans la capitale algérienne avec le bailleur de fonds libyen rassemblaient à une capitulation, le président ATT acceptait de retirer ses troupes sur une superficie de 240 000 km2. Un choix qui a transformé le Nord en un no man’s land, sous forte influence algéro-libyenne. Les terroristes algérien d’AQMI y ont aussi élu domicile à côté des trafiquants de toute sortes. Face à un tel déploiement, l’envoi récent des forces maliennes n’a pas été apprécié. Pourtant le coup ce force reste surprenant! Renverser le gouvernement ATT ne résoud pas le problème de la rebellion et il est difficile de savoir ce que les mutins ont prévu à cet effet. Le Mali est confronté depuis mi-janvier 2012, à des attaques du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles touareg, dont des hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays.

Ce jeudi matin on a aucune nouvelle du président malien Amadou Toumani Touré
afriquinfos)/n

Le Sénégal ne veut pas extrader Hissène Habré vers la Belgique

Avec ce refus, le pays d’Abdoulaye Wade risque de perdre 50 millions de dollars d’aide américaine

La justice du Sénégal a rejeté le mercredi 11 janvier pour vice de forme, la demande d’extradition en Belgique de l’ancien chef d’Etat tchadien Hissène Habré, poursuivi pour crimes contre l’humanité et réfugié à Dakar depuis sa chute en 1990, a confirmé le ministère de la Justice. La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a rejeté la demande d’extradition de Hissène Habré en Belgique. Elle a estimé que la demande de la Belgique n’est pas conforme aux dispositions légales sénégalaises a affirmé un haut responsable du ministère. La Belgique n’a pas respecté la procédure, a-t-il indiqué sans plus de précision.

Un autre juge de la Cour d’appel de Dakar, a estimé qu’il y a vice de forme dans la demande formulée par la Belgique, sans non plus préciser lequel. Reed Brody, avocat membre de Human Rights Watch (HRW) et à la pointe des démarches pour faire juger Hissène Habré, a estimé que ce n’est pas un refus d’extradition en tant que tel. La justice sénégalaise a dit que les Belges n’avaient pas fourni l’original du mandat d’arrêt et d’autres documents. C’est un jugement purement technique qui laisse la porte ouverte à une nouvelle demande d’extradition belge, a affirmé M. Brody. Ce n’est pas un jugement définitif sur le bien-fondé de la demande, selon lui.

Avec cette situation, le Sénégal risque de perdre 50 millions de dollars d’aide des Etats-Unis en raison de son incapacité à juger ou extrader l’ex-chef d’Etat tchadien, Hissène Habré, a affirmé une ONG ouest-africaine. Plus de 25 milliards de francs CFA (50 millions de dollars) d’aide américaine du Sénégal risquent d’être totalement compromis par l’incapacité du Sénégal à juger ou extrader Hissène Habré conformément à ses obligations internationales, affirme cette ONG basée à Dakar, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), dans un communiqué. Selon cette ONG, le Congrès américain avait décidé en décembre d’octroyer cette aide au Sénégal, mais des congressistes sont préoccupés par le fait que M. Habré n’a toujours pas été extradé pour être jugé pour crimes contre l’humanité. Ils ont demandé à la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, de soumettre avant le 6 février un rapport au Congrès sur les dispositions prises par le gouvernement sénégalais en faveur de la traduction de Hissène Habré en justice, selon la même source. La Raddho regrette qu’une aide aussi utile pour le Sénégal soit compromise à cause du manque de volonté des autorités sénégalaises de faire avancer le dossier Habré. Elle demande à Dakar de respecter ses obligations internationales en extradant Hissène Habré en Belgique dans les meilleurs délais.

Le 8 juillet, le gouvernement sénégalais avait annoncé qu’il allait expulser M. Habré au Tchad où il a été condamné à mort par contumace avant de revenir 48 heures plus tard sur sa décision, à la demande de l’ONU. Abdoulaye Wade a affirmé que le Sénégal n’avait pas refusé de juger Habré, mais ne disposait pas de juridiction ad hoc pour le faire et avait donc renoncé à tenir un procès à Dakar. La Belgique a lancé en septembre 2005 un mandat d’arrêt international contre Hissène Habré pour violations graves du droit humanitaire international et fait une demande d’extradition. Cette procédure se base sur une plainte déposée en 2000 par un Belge d’origine tchadienne, en vertu d’une loi belge dite de compétence universelle pour les crimes de droit international qui autorise les tribunaux à se saisir d’un tel dossier dès lors qu’un ou des citoyens de nationalité belge sont concernés ou que l’auteur présumé se trouve sur le territoire belge. Hissène Habré avait été renversé par l’actuel président tchadien Idriss Deby Itno qui, après avoir été un de ses proches était entré en rébellion avant de provoquer sa chute.

Hissène Habré, poursuivi pour crimes contre l’humanité est réfugié à Dakar depuis sa chute en 1990
ferloo.com)/n