Dialogue national : pendant ce temps chez les séparatistes…

Le Cameroun a  convié des chefs séparatistes à des consultations d’envergure au Palais des congrès, 30 septembre au 04 octobre. Pendant ce temps, ces derniers continuent de prôner la sécession sur les réseaux sociaux.

Le gouvernement camerounais veut parler de décentralisation avec Mark Bareta, Ayaba Cho et Chris Anu ? Les hôtes de la primature ne semblent pas encore prêts à cela. Tout du moins, c’est ce que laissent entrevoir leurs publications des quatre derniers jours sur les réseaux sociaux.

« L’indépendance de l’ambazonie est quelque chose de non négociable », lit-on dans un post de Mark Bareta datant du 25 septembre, date à laquelle a commencé mystérieusement à circuler des invitations pour le Grand dialogue national adressé à ces chefs séparatistes.

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Dans un post de Chris Anu du 24 septembre, l’on apprend qu’une manifestation des Camerounais acquis à la cause sécessionniste s’est tenue à New York, en marge de la 74e session de l’Organisation des Nations unies (Onu). Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées mardi pour ladite manifestation, en témoignent des photos publiées par Mark Bareta, un activiste anglophone réputé sur la toile pour ses propagandes sécessionnistes.

De son côté, le chef de guerre Ayaba Cho est occupé à la préparation de la célébration de l’indépendance autoproclamée de l’ambazonie, le 1er octobre. Il prévoit, un « défilé militaire ».

Le Grand dialogue national s’ouvre le dimanche 30 septembre, durant six jours, les convives de Yaoundé vont échanger sur la décentralisation, le retour des réfugiés et personnes déplacées,  le développement des régions affectées par les conflits, entre autres.

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Cameroun : des chefs séparatistes invités à un débat sur la décentralisation

Les deux leaders des groupes armés acquis aux sécessionnistes sont invités à prendre part au Grand dialogue national sur une sortie de crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

La solution adoptée par le gouvernement camerounais pour résoudre la crise anglophone est on ne peut plus claire : rendre la décentralisation effective. Le sujet est inscrit à l’ordre du jour du Grand dialogue national auquel sont conviés Lucas Ayaba Cho et Chris Anu, des chefs de bandes armés engagées dans la conquête des territoires en faveur de l’Etat immatériel d’ambazonie.

La forme de l’Etat est au centre des conflits qui opposent l’armée républicaine et les groupes séparatistes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Tandis que Pour le premier camp, la dissolution de l’Etat unitaire  n’est pas envisageable, en face, l’on conteste l’échec de ce système et réclame le retour à deux Etats indépendants. Entre ces parties, les fédéralistes, peinent à se faire entendre.

Lucas Ayaba ChoChris Anu et l’activiste Mark Bareta, John Mbah Akouruh, Samuel Sako Ikome (actuel président par intérim de l’ambazonie), entre autres, sont attendus à Yaoundé alors que pèse toujours sur certains d’entre eux des plaintes internationales portées par  l’Etat du Cameroun en juin 2018. Leurs noms figurent aux côtés d’une dizaine d’autres membres de la diaspora.

D’autres leaders ambazoniens, à l’occurrence les membres de son premier gouvernement, sont aux arrêts à Kondengui. Ils y purgent une peine d’emprisonnement à vie pour des actes de terrorisme. Ils ont été reconnus coupables d’avoir financé et équipé des groupes armés dans les régions anglophones, à l’instar des Forces de défense de l’ambazonie (AFD) d’Ayaba Cho et les Red dragons de Chris Anu et son frère Field Marshall.

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Crise anglophone : des proches-parents d’un leader séparatiste devant la justice

La maman et la sœur de Christ Anu comparaissent mardi au Tribunal de grande instance du Mfoundi dans une procédure d’Habaeas corpus. Elles sont soupçonnées d’être de connivence avec lui.

Grace Mafuantem, 80 ans, et Beza Berist, la maman et la soeur de Chris Anu ont des démêlés avec la justice camerounaise pour leurs liens supposés avec ce leader ambazonien.

Les inculpées sont détenues au Secrétariat d’Etat à la défense depuis le 02 août dernier. Elles y ont été conduites après une perquisition après une fouille de leur domicile à Yaoundé. Les forces de sécurité y avaient trouvé une somme de plus de 1,6 millions de Francs CFA. Laquelle, ont-ils pensé, proviendrait des rançons obtenues auprès des familles des victimes des enlèvements dans le Sud-Ouest du pays.

Chris Anu est un leader sécessionniste parmi les plus actifs sur les réseaux sociaux. Il occupe la fonction de secrétaire à la communication de la République virtuelle d’ambazonie. Cet ancien pasteur se réclame à la tête d’un groupe armé. Sans aucun doute les Red dragons de son frère Field Marshall. Cette faction est régulièrement citée des affaires d’enlèvements, torture, etc, en régions anglophones.

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Les avocats de Grace Mafuantem et Beza Berist ont initié une procédure d’Habéas corpus afin d’être notifiés des charges retenues contre elles.

Crise anglophone: les leaders ambazoniens divisés sur la captivité de Animbom Aaron

Un appel à se rebeller contre le commandant en chef des forces de défense de l’Ambazonie vient d’être lancé, suite à l’enlèvement et à la supposée mort du délégué régional des Affaires sociales du Nord-Ouest.

Les rumeurs  sur de potentielles divisions entre les actuels porteurs du mouvement de revendication de la sécession du Cameroun se confirment. Une lettre ouverte du ministre de la Communication du gouvernement intérimaire d’Ambazonie, Chris Anu, apporte un nouvel angle de vue du climat qui prévaut au sein des leaders séparatistes.

Le document daté du 4 avril est un appel à se rebeller contre les actions de Lucas Ayaba Cho. Lequel est responsable de l’enlèvement, le 24 février, du délégué des Affaires sociales pour le Nord-Ouest, Animbom Aaron Ankiambom, via sa bande armée les Ambazonians defense forces (Adf). Celle-ci l’avait kidnappé puis incendié son véhicule alors qu’il revenait d’un deuil. Le 10 mars, le groupe a diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il adresse indirectement au gouvernement camerounais l’injonction de donner des nouvelles de Ayuk Tabe sous 48h, faute de quoi, Animbom Aaron Ankiambom serait tué.

L’action ne plait guère à Chris Anu. « Camarade ambazonien, nous nous sommes engagés dans cette révolution, non pour en tuer les victimes, mais pour poursuivre ceux qui ont fait de nous des victimes. Oui! c’est une révolution, mais une révolution ne va pas après les siens, surtout ceux qui sont considérés comme impuissants. Pourquoi tous ces politiciens et les Atanga Nji du Cameroun devraient-ils partir libres et Ayaba poursuivre les plus faibles? Si les gens de bien dans cette révolution ne tiennent pas tête à Cho Ayaba qui veut sacrifier cette lutte sur l’autel du pouvoir et de la célébrité, alors, comptez sur moi« , déclare-t-il.

Animbom Aaron Ankiambom vit-il toujours? Le responsable de la Communication de l’Ambazonie pense que non. « J’ai appris qu’il a été tué depuis [ Animbom Aaron Ankiambom]. Je n’ai absolument aucune excuse pour le meurtre impitoyable d’un homme qui était également une victime comme vous et moi, et plus encore, un pasteur« .

Le sort d’Animbom Aaron Ankiambom reste inconnu. 25 jours après la diffusion de la vidéo dans laquelle il apparaît, aucune information sur le traitement qui lui est accordé ni sur l’avancement des recherches n’est communiquée.

La lettre de Chris Anu remet à l’ordre du jour de vieilles querelles entre les leaders sécessionnistes au sujet de la méthode à adopter pour la quête de l’indépendance des régions camerounaises du  Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Notamment entre les activistes anglophones partisans des actions pacifiques – auxquels appartiennent Chris Anu, Nfor Ngwa Nfor, Njoh Litumbe, etc – et ceux acquis  à l’idée d’une lutte armée, à l’instar de Cho Ayaba et Ebenezer Akwanga.