Mort, les affaires retrouvent Clément Obouh Fegue

L’ex-directeur général de la Société nationale des Eaux du Cameroun et des co-accusés sont en justice pour détournement de plus d’1 milliard de F

Le Tribunal criminel spécial (TCS), juridiction camerounaise d’exception connaissant des détournements de deniers publics supérieurs à 50 millions de F CFA, a ouvert, le 1er avril 2014, la première audience de l’affaire ministère des Finances contre Clément Obouh Fegue, Télésphore Ekegue et Jacques Enyegue Nkolo, poursuivis pour détournement de deniers publics d’un montant de 1,050 milliards de F CFA. Seul ce dernier s’est présenté à la barre.

L’audience a été renvoyée au 24 avril 2014 pour la comparution de Télesphore Ekegue et la présence de l’avocat de Jacques Enyegue. Le principal accusé, Clément Obouh Fegue, est quant à lui décédé le 1er mars 2014. Les obsèques de celui qui fut directeur général de la Société nationale des Eaux du Cameroun (Snec) se sont déroulées le 08 mars 2014 à Akok Bekoe, dans le département de la Mefou et Akono, région du Centre. Son inhumation fut anecdotique, Clément Obouh Fegue ayant demandé à ses proches, dans ses dernières volontés, de ne pas accepter d’obsèques officielles. Il se refusa également des gerbes de fleurs, souhaitant être enterré dans la sobriété.

Toutes choses qui n’ont pas ému les juges du TCS qui viennent d’ouvrir l’affaire le concernant et dont il aurait eu à répondre malgré son âge avancé, 75 ans. Selon les informations de l’hebdomadaire judiciaire Kalara, Clément Obouh Fegue est soupçonné d’avoir distrait 1,050 milliard de F CFA du temps où il était à la tête de la Snec. Arguant que la société devait plus d’un milliard à trois sociétés présentées comme fournisseurs de la Snec (Métallurgique Haut Marnaisse, Hydrosphère S.A, Suisse Aqualec Ltd), il obtiendra le paiement de cette somme à la société Electronique camerounaise (Elcadis) censée avoir reçu des procurations des trois sociétés pour le recouvrement desdites dettes.

Sauf que le ministère des Finances (Minfi) qui réglait les transactions se rendit vite compte que la personne qui disait avoir reçu mandat des trois entreprises était un certain Ekegue Télesphore, employé de la Snec. Plus tard, le Minfi constatera que la signature du titulaire du compte était celle de Clément Obouh Fegue. Approchée à plusieurs reprises, l’une des sociétés, Hydrosphère, indiquera n’avoir mandaté personne dans ce sens. L’Etat réussira à saisir 195 millions de francs, Clément Obouh Fegue ayant déjà réussi à faire sortir 850 millions de francs du compte. Interrogé dans le cadre de l’enquête judiciaire, Clément Obouh Fegue aurait répondu que le montant élevé du paiement imposait qu’il domiciliât l’argent dans le compte d’une entreprise contrôlée par lui. Télésphore Ekegue et Jacques Enyegue Nkolo sont poursuivis eux pour complicité de détournements de fonds publics.

Mort, l’action publique s’éteint de facto contre Clément Obouh Fegue selon les dispositions du code de procédure pénale en vigueur au Cameroun. Les deux autres présumés complices devront justifier quant à eux toutes les transactions douteuses de la société Elcadis le temps du procès ouvert au TCS.

Clément Obouh Fegue
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Cameroun: Décès de Clément Obouh Fegue

L’ex Directeur général de la Société nationale des Eaux du Cameroun (Snec) est décédé le 01er mars dernier à Yaoundé, à l’âge de 75 ans.

Le patriarche Clément Obouh Fegue, comme on le considérait chez les Etenga, a rendu l’âme samedi dernier à Yaoundé des suites de maladie. Clément Obouh Fegue a été durant plus d’un quart de siècle à la tête de la Société nationale des Eaux du Cameroun (Snec), de 1975 à 2002.

Il aura essentiellement mené sa carrière au sein de cette société. Avant d’en être le Directeur général, il fut directeur général adjoint, de 1973 à 1975 ; Chef de service des études, de 1968 à 1972.

Clément Obouh Fegue est né le 02 octobre 1935 à Akok Bekoe dans le département de la Mefou et Akono, région du Centre. Après des études supérieures à l’Ecole nationale supérieure d’Electronique, d’Electrotechnique, de l’Iinformatique et d’Hydraulique de Toulouse où il obtient la Licence en Sciences physiques, et le diplôme d’ingénieur hydraulicien, il exercera d’abord comme cadre au service des Travaux industriels dans l’ancien Secrétariat d’Etat aux Travaux publics du Cameroun Oriental. C’est de là qu’il sera affecté à la Snec et où il y effectuera l’essentiel de sa carrière professionnelle et administrative.

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