Cameroun : les évêques appellent à l’arrêt des tueries entre Camerounais

Le message est de Mgr Andrew Nkea, président de la Conférence épiscopale nationale, à l’occasion de la 48è assemblée plénière des évêques à Yaoundé.

Deux prises de parole ont marqué l’ouverture des travaux mardi 18 avril 2023. Celle de Monseigneur Jean Mbarga archevêque métropolitain de Yaoundé et celle de Monseigneur Andrew Nkea, archevêque de Bamenda. Alors que l’archevêque de la capitale camerounaise fustige la montée en puissance des religiosités et des sectes pernicieuses, celui de  Bamenda s’attarde sur les meurtres qui défraient la chronique.

Les dernières tueries relayées par les médias sont l’assassinat de six membres d’une même famille à Nanga Eboko par un Nigerien ; l’assassinat d’une enseignante de physique chimie dans l’Extrême-Nord par son époux Raiga, directeur d’une école ; le meurtre d’une jeune fille dans le Nyong et Kelle par son oncle suite à une fessée à l’aide d’une machette chauffée, l’assassinat de Martinez Zogo, etc.

Au regard de cette montée de la violence et de la barbarie, les Camerounais doivent arrêter de s’entretuer, a appelé Mgr Andrew Nkea. Ils doivent arrêter de commettre des féminicides et des infanticides. Dans le même registre des violences, le prélat a salué le retour progressif à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Cameroun-assassinat de Martinez Zogo : les évêques « interpellent vivement » les autorités

L’interpellation est contenue dans une déclaration signée du président de la Conférence épiscopale nationale Mgr Andrew Fuanya Nkea, en date du 28 janvier 2023.

L’assassinat du journaliste  Martinez Zogo n’a pas fini de susciter l’indignation. Cette fois, c’est l’ensemble des évêques du Cameroun qui s’exprime. « C’est avec beaucoup de tristesse et de consternation que les évêques du Cameroun ont appris la mort tragique du journaliste Arsène Salomon Mbani Zogo, dit « Martinez », le dimanche 22 janvier 2023 », peut-on lire dans la déclaration.

Pour les prélats, « la violence n’a jamais rien construit. Elle ne peut semer que les graines de la violence et de la haine. C’est pourquoi tout doit être mis en œuvre afin de  l’éradiquer pour privilégier plutôt le dialogue, le consensus, l’esprit du compromis, pour le bien commun et l’intérêt supérieur de la Nation », rappelle le collège des dirigeants de l’Eglise catholique romaine au Cameroun.

Ainsi, « les évêques condamnent fermement cet acte, inhumain et inacceptable qui vient une fois de plus  décrire le climat délétère d’insécurité et de violence qui règne dans notre pays. Ils interpellent vivement les autorités compétentes à tout mettre en œuvre afin que la lumière soit faite sur cette affaire et que les coupables soient identifiés et traduits  par devant les tribunaux de la République. L’Etat doit garantir et protéger la liberté d’expression, davantage dans un contexte  où la situation politico-socio-économique ne permet pas le plein épanouissement de tous », s’indignent les évêques.

Cameroun : le Pape François demande la libération des otages

Le chef de l’église catholique dans le monde a appelé dimanche 25 septembre 2022 à la libération des cinq prêtes, une religieuse et deux fidèles.

Huit personnes sont entre les mains des ravisseurs depuis 10 jours. Le 16 septembre dernier, des hommes armés ont kidnappé cinq prêtres, une religieuse et deux laïcs. Ils sont incendié leur église, la paroisse Sainte-Marie de Nchang dans le diocèse de Mamfé, région administrative du Sud-Ouest. Neuf jours  après, le pape François appelle à leur libération.

Le souverain pontife a lancé cet appel au terme d’une messe célébrée dans la matinée du 25 septembre 2022. Le pape a présidé cette célébration eucharistique à Matera, dans le sud de l’Italie. C’était à l’occasion de la clôture du Congrès eucharistique italien. Il en a profité pour prier pour les otages ainsi que les habitants de la province ecclésiastique de Bamenda, une zone en crise depuis 2016.

L’appel du pape survient quelques jours après la confirmation de l’enlèvement par la Conférence épiscopale nationale du Cameroun. Le président de cette instance regroupant les évêques du pays Mgr Andrew Nkea, par ailleurs archevêque de Bamenda a donné des  nouvelles des otages en fin de semaine dernière. Selon lui, les ravisseurs imposent le versement d’une rançon contre la remise en liberté des personnes détenues. D’abord fixé à 50 millions de FCFA, ils l’ont réduit de moitié par la suite.

Dans une interview accordée à la Croix, Mgr Andrew Nkea a affirmé que l’église ne commencera pas à payer des rançons, alors qu’elle ne dispose pas des moyens financiers. A l’en croire, l’église n’est pas prête à céder aux conditions des ravisseurs au risque de leur donner la possibilité de continuer à accomplir des actes de même nature.

Mgr Abraham Boualo Kome, nouveau président de la Conférence épiscopale

L’évêque de Bafang et administrateur apostolique de Bafia remplace Mgr Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala.

Le nom était très attendu. Le nouveau président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc)-pour trois ans-a été dévoilé ce 03 mai. Il s’agit de Mgr Abraham Boualo Kome, évêque de Bafang et administrateur apostolique de Bafia. Une élection qui intervient à l’issue de la 44ème assemblée plénière annuelle des archevêques et évêques. Mgr Andrew Nkea Fuanya, évêque de Manfe remplace également Mgr George Nkuo, évêque de Kumbo, au poste de vice-président de la Cenc.

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Le choix porté sur Mgr Abraham Boualo Kome, ar ailleurs administrateur apostolique du diocèse de Bafia, à la tête de la Conférence épiscopale peut susciter de tristes souvenirs. Il administre l’épiscopat de Bafia depuis la mort tragique, le 31 mai 2017, de Mgr Jean-Marie Benoît Bala. Décès qui a d’ailleurs suscité le courroux des prélats. Sentiment porté au-devant de la scène principalement par Mgr Samuel Kleda qui n’a eu de cesse de décrier «l’assassinat» de son homologue. Et ce malgré les affirmations contraires du gouvernement.

Déjà connu pour ses propos acerbes à l’encontre du pouvoir en place, Mrg Kleda va en remettre une couche. C’est ainsi que dans une déclaration du 13 juin 2017 et signée de lui en sa qualité de président de la Cenc, il argue «compte-tenu des premiers constats, nous, évêques du Cameroun, affirmons que Mgr Jean Marie Benoît Bala ne s’est pas suicidé; il a été brutalement assassiné. Voilà un meurtre de plus, et un de trop».

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L’homme d’église a également marqué le public par ses communiqués dénonçant les crimes rituels, l’homosexualité ou encore le laxisme du gouvernement et de la justice camerounaise. L’originaire de Golonpwi dans le Mayo Danay (Extrême-Nord) a passé deux mandats à la tête de la Cenc (2013-2019).

Présidentielle 2018 : les évêques dressent le portrait du candidat idéal

Dans une lettre, les évêques du Cameroun ont rappelé les critères sur lesquels leurs fidèles doivent se baser pour choisir le futur dirigeant du pays.

Les évêques du Cameroun se sont réunis le vendredi 24 août à Yaoundé, dans le cadre d’une assemblée générale extraordinaire de la conférence épiscopale. Au terme de ces assises, ces réligieux ont adressé une lettre pastorale à leurs fidèles, portant notamment sur les prochaines échéances électorales prévues le 7 octobre 2018.

Les évêques rappellent aux camerounais le contexte dans lequel vont se dérouler les élections de 2018 et 2019. « Nous soulignons que ces élections se tiendront dans un contexte socio-politique particulier à cause la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’insécurité à l’Extrême–Nord causée par la secte Boko Haram et l’impact du conflit centrafricain sur la région frontalière de l’Est », peut-on lire dans cette correspondance signée du Monseigneur Samuel Kleda, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun.

Compte tenu du contexte politique sus-évoqué, les évêques du Cameroun lancent un appel à « la conscience des fidèles catholiques et des personnes de bonne volonté, à effectuer des choix qui ne sont pas en contradiction avec leur convictions ». Ils ont ainsi dressé un portrait du candidat qu’ils recommandent aux chrétiens catholiques pour le scrutin présidentiel à venir, les invitant à choisir un candidat capable de faire face à la crise socio-politique que traverse le Cameroun.

Ils proposent aussi de choisir le candidat dont le projet politique compte résoudre les problèmes que rencontrent la majorité des Camerounais. Il s’agit entre autres de la corruption, des inégalités sociales et du chômage des jeunes. Les défis dans le monde judiciaire, la santé, l’éducation et les infrastructures, n’étant pas en reste.

La disponibilité du candidat à servir son peuple est aussi déterminante. C’est d’ailleurs l’un des points de la lettre : « Exercer une fonction publique est essentiellement un service à la communauté et non un moyen d’enrichissement individuel. Encore moins la recherche d’une gloire personnelle ou un moyen de dominer le peuple », explique Mgr Samuel Kleda.

La lettre de la conférence épiscopale intervient après celle du 07 août 2018, dans laquelle ils lançaient un appel à méditation urgente pour résoudre la crise anglophone dans le pays. Les évêques apportaient ainsi leur soutien à la tenue de la Conférence générale des anglophones, une initiative du cardinal Christian Tumi finalement reportée aux 21 et 22 novembre 2018.