Ces individus sont soupçonnés d’utiliser l’Adamaoua comme base arrière, ainsi que de zone de ravitaillement en argent et en vivres.
Le Bataillon d’intervention rapide (BIR) a mis la main sur plusieurs individus de nationalité centrafricaine et appartenant au mouvement rebelle centrafricain « 3R » (Retour, Réclamation et Réhabilitation), spécialisés dans des enlèvements de personnes et de rançonnement des populations, a annoncé lundi soir la radio nationale.
Rien qu’en fin de semaine dernière, six preneurs d’otages appartenant à deux groupes de 3R sont ainsi tombés dans les filets des forces de défense et de sécurité dans la région de l’Adamaoua à la frontalière avec la République centrafricaine (RCA), alors qu’ils monnayaient la libération d’une demi-douzaine de personnes enlevées dans les localités de Belel et Tignère de la région.
Selon peopledaily, une fouille des repaires de ces bandits, a-t-on encore appris, a permis de déterminer leur nationalité centrafricaine mais également de mettre la main sur plusieurs arsenaux de guerre constitués en majorité de fusils d’assaut de marque AK-47 et de munitions.
L’infiltration régulière des rebelles centrafricains dans l’Adamaoua, mais surtout dans la région camerounaise de l’Est était, en juin dernier au menu de la 5è session de la Commission ad hoc des frontières et de la 2è session de la Commission mixte permanente de sécurité transfrontalière entre les deux pays qui partagent une frontière terrestre longue d’environ 800 kilomètres.
Cette opération survient alors que, la CPI a émis un mandat d’arrêt contre Noureddine Adam, un chef rebelle centrafricain.
Ce mandat d’arrêt, jusqu’alors gardé sous scellés et daté de janvier 2019, déclare qu’Adam est recherché pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment pour des actes de torture.
L’émission de ce mandat contre ce dernier est conforme à l’approche de la CPI qui consiste à cibler les chefs rebelles responsables d’atrocités les plus hauts gradés en République centrafricaine.
L’équipe de défense du tribun d’Abidjan s’est renforcé d’une nouvelle avocate africaine. Ce jour, mercredi 30 novembre 2016, l’avocate camerounaise Josette Kadji a été présentée à la reprise des audiences de la Cour pénale internationale à La Haye comme nouveau membre de l’équipe de défense de Charles Blé Goudé, 44 ans, ancien ministre ivoirien de la jeunesse, déferré le 22 mars 2014 à La Haye au terme d’un mandat d’arrêt pour soupçons de crimes contre l’humanité à l’élection présidentielle ivoirienne de 2011.
Pointilleux sur les détails de sa défense (comme on le rapporte dans son entourage), Blé Goudé est, jusque-là, assisté par une équipe conduite par le Néerlandais Geert-Jan Knoops Alexander. C’est un pénaliste de renom qui avait émis pour l’administration Obama un avis sur la fermeture de la prison de Guantanamo Bay et qui est une notabilité au Pays-Bas où il avait reçu une distinction des mains de la Reine Beatrix pour sa contribution à la législation pénale.
Les avocats africains de l’équipe de Blé Goudé sont les avocats ivoiriens : Claver N’dri, Serge Gbougnon et Simplice Seri Zokou, auxquels s’ajoute la Camerounaise Josette Kadji.
L’entrée en scène de la Camerounaise consacre, en effet, l’élargissement de l’équipe en un clin d’ il panafricain. On sait que son pays le Cameroun a particulièrement brillé pour son soutien populaire à la cause du président Laurent Gbagbo et, notamment, de son célèbre tribun Blé Goudé, cible de choix des médias et stratèges du colonialisme français.
Avocate au barreau du Cameroun depuis janvier 1985, Maître Kadji a plus de trois décennies de prétoire; elle dirige le Cabinet Kadji et Associés à Douala, capitale économique du pays.
Maître Kadji est agréée à la Cour pénale internationale depuis des années mais a acquis ses lettres de noblesse par ses plaidoiries flamboyantes au Tribunal pénal international pour le Rwanda où elle est « avocate principale » depuis 1997. Entre 2001 et 2015, Maître Kadjia a notamment plaidé dans ce qu’il est convenu d’appeler le plus long procès de l’histoire de la justice pénale internationale, le « Butare Case ».
Brève présentation de Me J. Kadji Nom : Kadji Prénom : Josette Etudes : Maîtrise en droit obtenue à l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne 1980
Expérience professionnelle :
* Avocat au Barreau du Cameroun depuis 1982 ;
* Dirige un Cabinet d’Avocats depuis AVRIL 1985 ;
* Particulièrement intéressée au Droit pénal et au Droit humanitaire ;
* Membre des Avocats sans frontière : mission au Rwanda en AVRIL 1997 au cours de laquelle j’ai eu à défendre aussi bien des accusés du crime de génocide, que les victimes des actes génocidaires ;
* Agréée auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) à Arusha depuis 1997, chargée de la Défense de Sylvain NSABIMANA, ex-Préfet de Butare (Rwanda) en 1994 accusé de génocide, crime contre l’humanité et autres ;
* En charge de ce dossier comme Conseil principal de JUILLET 1997 à Décembre 2015, période durant laquelle j’ai chapeaute une équipe de 05 personnes dont 04 Avocats ;
* Agrée auprès de la Cour Pénale Internationale depuis Décembre 2004 ;
* Membre de l’Association Internationale des Avocats de la Défense (AIAD) dont le siège est à Montréal (Canada)
La CPI ? Parmi les sujets que charrient les flots de conversations en Afrique et au sein de sa diaspora en cette orée de l’an 2017 se trouve celui du retrait des pays africains de la CPI. Quels malaises se trouvent à l’origine de ce retrait qui divise, et à qui l’histoire donnera-t-elle raison ?
Pendant que les uns accueillent de manière véhémente ce retrait de certains pays africains de la CPI, d’autres par contre le décrient vertement et arguent même que le continent en pâtira. Nombreux sont les arguments sur lesquels les deux camps s’appuient pour rester fermes dans leurs positions.
1-Les partisans africains de non-retrait de la CPI
Ils donnent des raisons qui méritent beaucoup d’attention, malgré tout ce que l’autre camp reproche à cette structure qui jadis (posée comme une bouée de sauvetage en ce monde nourri d’impunités criardes) donna tant d’espoirs et fit que maints pays s’y ruèrent sans attention ni indécision.
-Selon eux, le continent africain est de tous celui le plus couronné d’impunités et de crimes liés à la mauvaise gouvernance.
-La plupart des dirigeants africains qui retirent leur pays de la CPI se reprocheraient des choses, ont des crimes, et auraient peur d’être poursuivis.
-Des dictateurs africains en sortant leur pays de la CPI se croiront tout permis et commettront encore plus de crimes dans l’impunité.
-L’Afrique ne s’est pas encore dotée d’une Cour de Justice devant juger ses criminels, et il faudra la créer et la faire démarrer avant d’envisager ce retrait.
2-Les Africains partisans du retrait immédiat de la CPI
Ceux-ci alignent arguments et preuves connues et tangibles pour affirmer que les pays africains doivent s’en aller illico de la CPI.
-La CPI a déçu les attentes d’un monde de plus belle meurtri et trainé dans la boue, et il est dorénavant inutile d’y rester.
-Cette Cour manque cruellement de compétence et au lieu d’agir elle est agie.
-Sa partialité ne se cache plus désormais même aux sourds-aveugles.
-Elle est à la solde de quelques Puissances qui la manipulent et l’utilisent à gré.
-Cette Cour fait des dépenses pharamineuses injustifiées et injustifiables.
-La procureure de cette Cour, à force d’obéir aux ordres de ses maîtres, se comporte tel un être qui n’est pas orfèvre en droit et devient la risée de tous.
3-Les partisans du retrait égrainent le chapelet de leurs griefs et donnent des exemples patents qui à la fois culpabilisent et disqualifient cette Cour.
-Ils pointent du doigt. Tony Blair et Georges Bush qui ont attaqué et massacré des Irakiens et fait pendre Saddam pour de fausses raisons, pour ne pas dire pour des prunes, sont toujours en liberté sous les yeux de la CPI.
-Nicolas Sarkozy, Hillary Clinton, David Cameron et Obama qui sont allés au-delà du mandat de l’ONU en Libye et ont mené une guerre totale en massacrant d’innocents Libyens et tuant Kadhafi, ne sont pas toujours interpellés et traduits à cette Cour pour crimes contre l’humanité et pillage des biens et ressources. La CPI reste muette et aveugle.
-D’aucuns exigent aussi que le Nobel de la Paix, Obama, soit entendu à la CPI pour avoir noirci le monde de drones et ordonné des frappes qui ont causé la mort des milliers d’innocents en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique, etc.
-Ils soutiennent mordicus que les Africains jusqu’ici traduits devant la CPI ne sont pas des criminels pour la plupart, mais des gens jugés gênants pour le pillage tranquille des ressources africaines et pour les intérêts des pays occidentaux. Alors il faut les museler ou leur faire payer pour leur courage.
-Ces Africains trouvent absurde que ceux qui ont pris les armes contre l’Etat de Côte d’Ivoire et ont massacré les Ivoiriens avec la complicité de la France et de l’ONUCI soient aujourd’hui tranquilles au pouvoir (Ouattara, Bakayoko, Soro .) pendant que les patriotes et souverainistes de ce pays comme Laurent Gbagbo, Blé Goudé, Simonne Gbagbo, etc. se trouvent en prison.
-Ils ne comprennent pas que les autorités saoudiennes et qataries qui financent et soutiennent le terrorisme au Yémen, en Irak, en Libye, en Syrie et en Afrique, etc. n’ont jamais fait l’objet d’attention pour la CPI.
D’autre part, quand est-ce que cette CPI verra qu’avec le FCFA, la France continue d’infecter ses anciennes colonies de virulentes pestes de pauvreté, de misères et de tueries qui constituent des crimes contre l’humanité, et qu’il faille arrêter et juger ses autorités, s’il existait une Justice internationale ?
Aussi, savent-ils, les Africains partisans de non-retrait de la CPI, que les armes de guerre qui inondent, polluent et infestent l’Afrique de conflits, de guerres, des massacres, des déplacements massifs des populations et de pauvreté extrême, sont trafiquées par ceux-là qui font les anges et donnent des leçons ?
Mais imaginez un seul instant que ce fussent des productions africaines qui arrivaient en occident et désorganisaient leurs sociétés ! Tous les complices directs et indirects peupleraient la CPI, et l’on accablerait les Etats coupables de pénalités telles qu’ils ne se relèveraient plus jamais. C’est une vérité.
Comme on peut le constater, les Africains partisans du retrait immédiat de tous les pays d’Afrique de la CPI sont assez conséquents, convaincants et visionnaires. Demain, ceux qui de nos jours préconisent le non-retrait seront vus comme des complices conscients ou naïfs de la CPI dans son rôle intelligent de neutralisation et de castration de l’Afrique.
Voici une question. D’après mes frères et s urs africains, qui des leaders africains et occidentaux ont commis et commettent le plus de crimes en Afrique ? Cette réponse aidera les uns et les autres à voir où ils se situent.
Et quand bien même il s’agit de certains crimes des leaders africains contre les leurs, ne voyez-vous pas ceux qui sont souvent derrière eux avec des soutiens matériels, financiers et logistiques aussi longtemps qu’ils jouent leur jeu !
Africains, au lieu d’aller courageusement aux sources de nos incendies, nous passons le temps à nous attaquer aux fumées qui s’en dégagent ! Certains diraient même que la recolonisation totale de l’Afrique et l’esclavage sont bien. Triste. Mais cela ne se peut. L’Afrique avance irréversiblement.
Ceux qui pilotent la CPI et ceux qui s’en servent pour continuer de tricher le monde se croient plus intelligents et malins que tous. Mais ils se trompent. Les peuples sont debout et ne seront plus distraits par leurs bourreaux.
Ce n’est pas par la prétendue ignorance du plus grand nombre que le monde sera réduit en lambeaux, mais par l’inintelligence de ces prétendus grands intelligents imposteurs encore appelés porteurs du grand savoir. La peur a fui les c urs des opprimés et la seule chose qui reste aux oppresseurs c’est de s’accorder à la Justice.
La CPI ? Parmi les sujets que charrient les flots de conversations en Afrique et au sein de sa diaspora en cette orée de l’an 2017 se trouve celui du retrait des pays africains de la CPI. Quels malaises se trouvent à l’origine de ce retrait qui divise, et à qui l’histoire donnera-t-elle raison ?
Pendant que les uns accueillent de manière véhémente ce retrait de certains pays africains de la CPI, d’autres par contre le décrient vertement et arguent même que le continent en pâtira. Nombreux sont les arguments sur lesquels les deux camps s’appuient pour rester fermes dans leurs positions.
1-Les partisans africains de non-retrait de la CPI
Ils donnent des raisons qui méritent beaucoup d’attention, malgré tout ce que l’autre camp reproche à cette structure qui jadis (posée comme une bouée de sauvetage en ce monde nourri d’impunités criardes) donna tant d’espoirs et fit que maints pays s’y ruèrent sans attention ni indécision.
-Selon eux, le continent africain est de tous celui le plus couronné d’impunités et de crimes liés à la mauvaise gouvernance.
-La plupart des dirigeants africains qui retirent leur pays de la CPI se reprocheraient des choses, ont des crimes, et auraient peur d’être poursuivis.
-Des dictateurs africains en sortant leur pays de la CPI se croiront tout permis et commettront encore plus de crimes dans l’impunité.
-L’Afrique ne s’est pas encore dotée d’une Cour de Justice devant juger ses criminels, et il faudra la créer et la faire démarrer avant d’envisager ce retrait.
2-Les Africains partisans du retrait immédiat de la CPI
Ceux-ci alignent arguments et preuves connues et tangibles pour affirmer que les pays africains doivent s’en aller illico de la CPI.
-La CPI a déçu les attentes d’un monde de plus belle meurtri et trainé dans la boue, et il est dorénavant inutile d’y rester.
-Cette Cour manque cruellement de compétence et au lieu d’agir elle est agie.
-Sa partialité ne se cache plus désormais même aux sourds-aveugles.
-Elle est à la solde de quelques Puissances qui la manipulent et l’utilisent à gré.
-Cette Cour fait des dépenses pharamineuses injustifiées et injustifiables.
-La procureure de cette Cour, à force d’obéir aux ordres de ses maîtres, se comporte tel un être qui n’est pas orfèvre en droit et devient la risée de tous.
3-Les partisans du retrait égrainent le chapelet de leurs griefs et donnent des exemples patents qui à la fois culpabilisent et disqualifient cette Cour.
-Ils pointent du doigt. Tony Blair et Georges Bush qui ont attaqué et massacré des Irakiens et fait pendre Saddam pour de fausses raisons, pour ne pas dire pour des prunes, sont toujours en liberté sous les yeux de la CPI.
-Nicolas Sarkozy, Hillary Clinton, David Cameron et Obama qui sont allés au-delà du mandat de l’ONU en Libye et ont mené une guerre totale en massacrant d’innocents Libyens et tuant Kadhafi, ne sont pas toujours interpellés et traduits à cette Cour pour crimes contre l’humanité et pillage des biens et ressources. La CPI reste muette et aveugle.
-D’aucuns exigent aussi que le Nobel de la Paix, Obama, soit entendu à la CPI pour avoir noirci le monde de drones et ordonné des frappes qui ont causé la mort des milliers d’innocents en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique, etc.
-Ils soutiennent mordicus que les Africains jusqu’ici traduits devant la CPI ne sont pas des criminels pour la plupart, mais des gens jugés gênants pour le pillage tranquille des ressources africaines et pour les intérêts des pays occidentaux. Alors il faut les museler ou leur faire payer pour leur courage.
-Ces Africains trouvent absurde que ceux qui ont pris les armes contre l’Etat de Côte d’Ivoire et ont massacré les Ivoiriens avec la complicité de la France et de l’ONUCI soient aujourd’hui tranquilles au pouvoir (Ouattara, Bakayoko, Soro .) pendant que les patriotes et souverainistes de ce pays comme Laurent Gbagbo, Blé Goudé, Simonne Gbagbo, etc. se trouvent en prison.
-Ils ne comprennent pas que les autorités saoudiennes et qataries qui financent et soutiennent le terrorisme au Yémen, en Irak, en Libye, en Syrie et en Afrique, etc. n’ont jamais fait l’objet d’attention pour la CPI.
D’autre part, quand est-ce que cette CPI verra qu’avec le FCFA, la France continue d’infecter ses anciennes colonies de virulentes pestes de pauvreté, de misères et de tueries qui constituent des crimes contre l’humanité, et qu’il faille arrêter et juger ses autorités, s’il existait une Justice internationale ?
Aussi, savent-ils, les Africains partisans de non-retrait de la CPI, que les armes de guerre qui inondent, polluent et infestent l’Afrique de conflits, de guerres, des massacres, des déplacements massifs des populations et de pauvreté extrême, sont trafiquées par ceux-là qui font les anges et donnent des leçons ?
Mais imaginez un seul instant que ce fussent des productions africaines qui arrivaient en occident et désorganisaient leurs sociétés ! Tous les complices directs et indirects peupleraient la CPI, et l’on accablerait les Etats coupables de pénalités telles qu’ils ne se relèveraient plus jamais. C’est une vérité.
Comme on peut le constater, les Africains partisans du retrait immédiat de tous les pays d’Afrique de la CPI sont assez conséquents, convaincants et visionnaires. Demain, ceux qui de nos jours préconisent le non-retrait seront vus comme des complices conscients ou naïfs de la CPI dans son rôle intelligent de neutralisation et de castration de l’Afrique.
Voici une question. D’après mes frères et s urs africains, qui des leaders africains et occidentaux ont commis et commettent le plus de crimes en Afrique ? Cette réponse aidera les uns et les autres à voir où ils se situent.
Et quand bien même il s’agit de certains crimes des leaders africains contre les leurs, ne voyez-vous pas ceux qui sont souvent derrière eux avec des soutiens matériels, financiers et logistiques aussi longtemps qu’ils jouent leur jeu !
Africains, au lieu d’aller courageusement aux sources de nos incendies, nous passons le temps à nous attaquer aux fumées qui s’en dégagent ! Certains diraient même que la recolonisation totale de l’Afrique et l’esclavage sont bien. Triste. Mais cela ne se peut. L’Afrique avance irréversiblement.
Ceux qui pilotent la CPI et ceux qui s’en servent pour continuer de tricher le monde se croient plus intelligents et malins que tous. Mais ils se trompent. Les peuples sont debout et ne seront plus distraits par leurs bourreaux.
Ce n’est pas par la prétendue ignorance du plus grand nombre que le monde sera réduit en lambeaux, mais par l’inintelligence de ces prétendus grands intelligents imposteurs encore appelés porteurs du grand savoir. La peur a fui les c urs des opprimés et la seule chose qui reste aux oppresseurs c’est de s’accorder à la Justice.
A ce jour, un seul pays a pris une position ferme en faveur de la CPI: le Botswana. Connu pour sa tradition en matière de démocratie, le pays fait parfois figure de «trouble-fête» dans la région
Après l’annonce des retraits burundais, sud-africain et gambien de la Cour pénale internationale (CPI), nombreux sont ceux qui craignent un « effet domino ». Pourtant, les plus virulents pourfendeurs du tribunal de La Haye ne sont pas nécessairement les premiers à se retirer du traité de Rome. Le cas du Kenya, longtemps fer de lance de la contestation anti-CPI, est le plus flagrant.
« Nous déciderons en temps voulu », a tout récemment rétorqué le gouvernement kényan, quant à un éventuel retrait de la CPI. « C’est au Parlement de décider », a dit quant à lui le président en avril dernier. Les députés se sont pourtant déjà prononcés deux fois en faveur du retrait.
Le premier vote remonte à 2010, lorsque la CPI avait ouvert une enquête sur les violences post-électorales de 2007, et décidé de poursuivre Uhuru Kenyatta, le chef de l’Etat. Le second scrutin a eu lieu en 2013, lorsque William Ruto, vice-président, a été visé à son tour. Les deux hommes étaient accusés de crimes contre l’humanité.
La menace d’un retrait en chaîne
Pour obtenir le soutien de ses pairs, le président Uhuru Kenyatta avait invoqué « l’anticolonialisme ». En janvier 2013, l’Union africaine (UA) avait demandé l’arrêt des poursuites et brandissait déjà la menace d’un retrait en chaîne. L’année suivante, M. Kenyatta n’était plus poursuivi faute de preuves.
Le numéro un kényan a cependant continué son combat, faisant adopter une feuille de route pour un retrait africain de la Cour pénale internationale. Le projet est tombé à l’eau, mais entre-temps, la CPI a également abandonné les poursuites contre son bras droit, William Ruto.
« Dès lors, le besoin de quitter la Cour s’est fait moins pressant », remarque un analyste kényan, pour qui la menace du retrait était surtout un outil de pression diplomatique, en plus d’un argument électoral :
« C’est aussi un enjeu de politique interne. La question divise profondément la population, elle est souvent mobilisée comme argument électoral. Avec la campagne pour la présidentielle de 2017, le sujet devrait revenir sur la table, d’autant que la CPI n’a pas refermé son enquête. »
Le Botswana, un « trouble-fête » africain
A ce jour, un seul pays a pris une position ferme en faveur de la CPI : le Botswana. Connu pour sa tradition en matière de démocratie et de bonne gouvernance, le pays fait parfois figure de « trouble-fête » dans la région. Dans un communiqué officiel, le gouvernement dit « regretter » la décision sud-africaine et se « désolidariser » de l’appel à quitter le statut de Rome.
« Les Etats sont souverains et nous respectons leur droit à s’associer comme à se dissocier de la CPI. Mais nous demandons à tous les Etats membres de respecter leurs engagements et leurs obligations prévus par le statut de Rome, c’est-à-dire coopérer et soutenir politiquement la CPI », détaille Jeffrey Ramsey, porte-parole du gouvernement botswanais.
Et de poursuivre : « Surtout, nous aurions préféré qu’ils fassent part de leurs préoccupations lors de l’assemblée des Etats membres qui doit se tenir le mois prochain. Nous pensons qu’en matière de justice internationale, il y a des normes minimales à appliquer. »
Le président du Kenya Uhuru Kenyatta comparaît devant la Cour pénale internationale à La Haye, le 8 octobre 2014.Droits réservés)/n
La décision constitue un revers personnel pour la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, de nationalité gambienne, qui a été ministre de la Justice du président Yahya Jammeh
Dans la foulée du Burundi et de l’Afrique du Sud, la Gambie a annoncé, mardi, son retrait de la Cour pénale internationale, accusant la juridiction de passer sous silence les « crimes de guerre » des pays occidentaux.
« À partir de ce jour, mardi 24 octobre, nous ne sommes plus membres de la CPI et avons entamé le processus prescrit par le statut fondateur » pour nous en retirer. C’est par la voix de son ministre de l’Information, Sheriff Bojang, que la Gambie a annoncé, mardi 25 octobre, son retrait de la Cour pénale internationale (CPI).
Dans une déclaration à la télévision nationale, le ministre a accusé la CPI de « persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants », alors que selon lui « au moins 30 pays occidentaux ont commis des crimes de guerre » depuis la création de cette juridiction sans être inquiétés. Sheriff Bojang a affirmé que la Gambie avait tenté en vain de convaincre la CPI de poursuivre les pays de l’Union européenne pour la mort de nombreux migrants africains en Méditerranée, précisant que son pays avait menacé de prendre des mesures s’il n’était pas entendu.
La décision constitue un revers personnel pour la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, de nationalité gambienne, qui a été ministre de la Justice du président Yahya Jammeh.
Un revirement de Yahya Jammeh ?
Deux autres pays africains, le Burundi et l’Afrique du Sud, ont déjà rompu avec la CPI. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le président de l’Assemblée des États parties au traité fondateur de la CPI, le ministre sénégalais de la Justice, Sidiki Kaba, ont pourtant appelé les pays qui critiquent le fonctionnement de cette juridiction à ne pas s’en retirer, mais à résoudre leurs différends par le dialogue avec les autres membres.
Rien, il y a quelques mois, ne laissait présager une telle décision de la Gambie : dans une interview accordée en mai 2016 à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le président gambien s’était ainsi démarqué des critiques de ses pairs africains envers la CPI et sa procureure. « Son job est difficile et, contrairement à ce que j’entends, la CPI ne vise pas spécialement l’Afrique », avait-il dit au sujet de Fatou Bensouda. « Les leaders africains râlent aujourd’hui. Mais pourquoi ont-ils signé [le traité ratifiant la CPI] en sachant qu’ils pouvaient en être victimes ? », avait alors souligné Yahya Jammeh.
La Gambie, petit État anglophone d’Afrique de l’Ouest de quelque deux millions d’habitants, est dirigée d’une main de fer depuis 1994 par Yahya Jammeh. Parvenu au pouvoir par un coup d’État sans effusion de sang, il a été élu en 1996, puis constamment réélu depuis. Il briguera un cinquième mandat en décembre. Son régime est accusé par des ONG et par le département d’État américain de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains, critiques que Yahya Jammeh rejette systématiquement.
Le président gambien, Yahya Jammeh, lors d’un sommet États-Unis/Afrique à Washington en août 2014. Droits réservés)/n
Des Camerounais de la diaspora, soutenus par certains activistes africains, sous la coordination du Mouvement de Février 2008 et du CODE, sont descendus dans les rues de la Haye en Hollande le week-end dernier.
La diaspora progressiste camerounaise de Belgique a manifesté dimanche 16 octobre 2016, dans les rues de la Haye. Ils répondaient ainsi à un appel du Mouvement de Février 2008, du CODE et de plusieurs autres associations solidaires aux revendications des Camerounais.
Le but poursuivi est d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation actuelle du Cameroun et la détermination de Paul Biya, à vouloir s’éterniser au pouvoir.
Du carrefour Oude Waalsdorperweg 10 où est situé le siège du CPI, des manifestants portant des pancartes hostiles au pouvoir de Yaoundé, ont défilé avec des messages forts. « Paul Biya criminel », « ta cellule est ici à la CPI » « Soutien aux dictatures = immigration forcée », etc.
Sous un soleil battant, les Hollandais qui n’étaient pas habitués à ce genre de manifestation ont investi le parcours pour observer et filmer la scène qui créé des bouchons rendant la circulation presque impossible.
La manifestation a pris une autre dimension devant le siège de la CPI (Cour pénale Internationale). Les manifestants y ont abandonné à l’entrée, aux yeux des caméras présents un pagne du RDPC à l’image de Paul Biya avant de se livrer aux déclarations. Leurs interventions ont tourné pour l’essentiel sur l’échec du régime Biya au Cameroun, les assassinats divers, le coup d’Etat constitutionnel de Paul Biya.
Ils ont souhaité que les députés désertent l’Assemblée nationale afin de ne pas cautionner l’absence de Paul Biya sur le territoire camerounais depuis plus d’un mois. La cérémonie devant la CPI s’est achevée par l’hymne national du Cameroun suivi de deux séries de prière.
Lors de la manifestation des membres du Mouvement de février 2008 et du CODE à la Haye de ce dimanche, un manifestant s’est illustré à travers son discours qui a ému la presse internationale présente.
Le procès Laurent Gbagbo à la cour pénale Internationale située à la Haye s’est ouvert le 28 Janvier 2016. Ceci étant l’épilogue de la longue et grave crise qu’a connu la Côte d’Ivoire depuis le 19 Septembre 2002 et qui s’est achevée le 11 avril 2011 avec l’arrestation de Laurent Gbagbo puis son transfèrement 7 mois plus tard à la prison de Scheveningen à la Haye pour jugement par la CPI.
Depuis le décès du président Felix Houphouët Boigny en décembre 1993, la Côte d’Ivoire a connu plusieurs crises: la bataille de succession, la conception et mise en pratique de l’Ivoirité, le père noël, la refondation, la rébellion, la crise post-électorale et le procès Laurent Gbagbo. Le 9 septembre 2016, j’ai décidé de prendre date avec l’histoire en allant à la Haye assister au procès de cet illustre Africain dont la fortune actuelle me rend peu fier pour dire le moins. Avant de relater comment j’ai vécu cette journée, je partagerai ma vision de la rébellion armée qu’a connue la Côte d’Ivoire, dans un deuxième temps le sentiment que m’inspire le procès actuel de Laurent Gbagbo et Blé Goudé à la CPI. Ces deux évènements ont l’hypocrisie pour dénominateur commun, rôle bien assumé par tous les acteurs internes et externes des différentes crises qu’a connues ce pays.
Au début de la décennie 90, le grabataire président Boigny fait face à une double crise politico-économique. Il est contraint, comme tous ses semblables Africains, par l’éternel maitre Français d’ouvrir le jeu politique dans son pays. L’élection présidentielle de 1990 face au fougueux et opposant historique Laurent Gbagbo lui porte un sérieux coup malgré le score officiel de près de 80% qui est le sien.
Davantage fragilisé par la crise économique qui secoue son pays, c’est une fois de plus la mort dans l’âme qu’il fait appel à l’économiste Alassane Ouattara comme premier ministre pour l’aider à implémenter les impopulaires et draconiennes mesures économiques dictées par le FMI. Vu l’âge très avancé du président, les pleins pouvoirs (nominations aux emplois civils et militaires par exemple) octroyés au premier ministre passent très mal dans le camp du successeur constitutionnel. Très rapidement, il est rappelé au tout puissant premier ministre ses origines étrangères ! Houphouët Boigny meurt dans un climat délétère en décembre 1993, Ouattara perd sa bataille de succession face à Bédié. S’en suivra une « justice » de vainqueurs qui aboutira au développement et la mise en pratique de la théorie de l’Ivoirité (ou Ivoiritude) : « Les Chemins de ma vie » est à Bédié ce que « Mein Kampf » était à Hitler.
Avec les mauvaises définitions et identification de l’Ivoirien ainsi théorisées, les acteurs politiques Ivoiriens l’utiliseront soit comme moyen de conservation du pouvoir (Bédié, Guéi, Gbagbo) soit comme moyen d’accession au pouvoir (Ouattara). Pour les tenants de l’Ivoirité, auquel j’associe Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara est l’infamant étranger qu’il faudrait absolument et définitivement éloigner du jeu politique interne sous prétexte de nationalité douteuse même si on lui concède le fait d’avoir une mère Ivoirienne et d’être Mossi !
L’interminable et absurde débat constitutionnel en 2000 sur le «et » ou le « ou », auquel a pris part une fois de plus Laurent Gbagbo est l’ultime victoire du camp « Ivoirien ». C’est donc logiquement que la candidature de Ouattara a la présidentielle organisée sous Guéi la même année sera rejetée. Sans que l’article 35 de la constitution ne soit applicable aux candidats à la députation, la candidature d’Ouattara aux élections législatives organisées sous Gbagbo sera également rejetée en Décembre 2000. Il n’en fallait pas plus a Ouattara pour jouer la carte de l’Ivoirité à son tour en témoin tous les ressortissants du Nord de la Côte d’Ivoire sous le thème : « on ne veut pas de moi comme président parce que je suis Mossi et musulman ! ». Cette polarisation croissante du débat politique Ivoirien atteint son apogée avec les évènements du 19 septembre 2002 avec toutes les conséquences que nous connaissons.
J’ai trahi plus haut le fond de ma pensée sur le rôle joué par le l’historien-président qu’a été Laurent Gbagbo dans la crise la plus grave de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Konan Bédié dans son ouvrage, parlant de l’Ivoirité identifie l’Ivoirien de la manière suivante : « lorsque nous avons voulu trouver une formule qui évoque la synthèse culturelle entre les ethnies habitant la Côte d’Ivoire, nous nous sommes référés à la géographie et nous avons forgé l’« ivoirité» qui souligne la qualité de ce qui est ivoirien, au sens culturel et identitaire. »
Mon principal reproche à Gbagbo durant la crise Ivoirienne est d’avoir accepté cette définition de l’Ivoirien en la détachant du contexte historique ayant abouti à la création de la Côte d’Ivoire. Accepter cette définition c’est donner raison à quelqu’un de méprisable qui avait proclamé haut et fort que « l’homme Africain n’est suffisamment pas entré dans l’histoire » si on entend par homme Africain ceux de l’Afrique se réclamant Ivoiriens, Sénégalais, Camerounais, Tchadiens, Gabonais. bref tous ceux d’Afrique qui n’ont pour identité que celle qui leur a été attribuée par la colonisation et non celle de leurs lointains et pharaoniques aïeux. La colonisation est un fait à intégrer dans notre identité et non pas l’intégralité de notre identité. Le camarade historien Gbagbo le sait très bien, mais par hypocrisie purement politique s’est laissé emporter par le concept asservissant de l’Ivoirite. Sanctifier la Côte d’Ivoire revient à sanctifier la colonisation.
Je trouve antinomique de rejeter la France tout en proclamant son amour pour la Côte d’Ivoire qui est un héritage historique dont la création échappe à tous les peuples la constituant. Sans renier ce passé, il est bon et utile pour l’Afrique que les peuples la constituant en fasse quelque chose qui échappe à ceux qui l’ont initialement crée. Il est urgent de rejeter l’immobilisme destructeur en adoptant des comportements et idées nouveaux pour « entrer dans l’histoire ». Ceci passe par la redéfinition de l’Ivoirité qui nous aurait évité toutes les crises que ce pays a connues. Cette redéfinition est ma vision du panafricanisme : « Est Ivoirien, tout Africain dont l’ethnie existe en Côte d’Ivoire ».
Concrètement, cela revient à dire que tout Mossi est Ivoirien, tout Akan est Ivoirien, tout Krou est Ivoirien. Pour l’illustrer dans le contexte Camerounais, tout Fang-Béti est Camerounais, tout Peuhl est Camerounais par exemple.
Cette définition simple et réaliste de la notion de nationalité a plusieurs mérites :
1. La Côte d’Ivoire n’est plus ce bout de territoire de 322 465Km2 d’Afrique de l’Ouest tel que conçu par le colon, mais potentiellement 1 500 000 km2 en fonction de l’étendue territoriale des différentes ethnies existant en Côte d’Ivoire.
2. Si le caractère expansif des états actuels est admis, l’article 4-b des statuts de l’Union Africaine devient donc caduc, d’une Afrique de 54étatséconomiquement, politiquement et culturellement inexistants nous nous retrouverons avec une dizaine d’états stables avec de réels éléments de puissance.
3. La nouvelle Côte d’Ivoire se serait appuyé sur la France pour se créer un pays totalement nouveau, elle cessera de lui être « redevable » et ce sera in-fine l’arrêt de mort de la Françafrique.
4. La fraternité au sens étymologique du terme retrouvera toute ses lettres de noblesse en Afrique. Lorsque Simone Tchinah, Baoulé de Toumodi appellera Ouattara Bakary de Kaouara (Côte d’Ivoire) son frère, elle fera de même pour Ouattara Bakary de Niangoloko (Burkina Faso) sans hypocrisie. Ainsi tous peuvent prétendre être président en Côte d’Ivoire sans que ça ne passe par une guerre civile.
Pour avoir utilisé le concept d’Ivoirité dans sa connotation politique pour écarter un homme du jeu politique, Laurent Gbagbo a tendu une perche à la future rébellion Ivoirienne, c’est la raison principale pour laquelle j’ai milité pour son départ du pouvoir. Un autre élément qui a joué contre lui à mes yeux en Décembre 2010 est le doute qui a été introduit dans les résultats de la présidentielle de la même année. Ceci tient davantage d’une position de principe que de l’analyse des faits. En Afrique où les présidents sortants gagnent toujours les élections, s’il y a doute dans une élection, je prends parti pour le candidat de l’opposition.
Pour coller à l’actualité il est de bon ton pour moi que Jean Ping soit vainqueur de la présidentielle Gabonaise. Le rejet de la politique Française en Afrique par les couches populaires font que le label « Panafricain » soit facilement décerné au premier venu à qui la France dit non. La France joue bien de cette obsession vaseuse pour continuer à faire avancer ses intérêts et sa domination sur le continent. Si les candidats X et Y s’affrontent avec Y comme candidat préféré de la France, il suffit à cette dernière de dire publiquement qu’elle est pour X pour que Y soit le nouveau héro panafricain.
Le panafricanisme est devenu un concept galvaudé, un fourre-tout ou se trouve pêle-mêle les Bongo, Obiang, Deby, Gbagbo, Kadhafi et même . Compaoré (réincarné par Roch Kabore) pour ne citer que les plus illustres d’entre-deux. Dans les périodes pré-indépendance, tous ceux qui se battaient pour l’indépendance de leur pays et donc contre la France n’étaient pas tous des panafricanistes, ce sont les cas par exemple de Sékou Touré en Guinée-Conakry et Um Nyobe au Cameroun, où l’indépendance de leur pays était le but ultime de leur combat et non une étape transitoire vers la construction d’entités étatiques plus grandes que celles héritées de la colonisation.
Ce n’est pas la France qui confère le statut de panafricain comme on veut nous croire aujourd’hui mais plutôt l’ensemble de l’ uvre et idées développés par le postulant surtout avant son accession à la magistrature suprême de son pays. On a beau visité les discours de l’opposant puis du président Gbagbo, rien dans son projet politique ne le prédisposait à un destin de panafricaniste, même pas la symbolique levée de la carte de séjour imposée aux étrangers sous Alassane Ouattara. Il a usé de la ruse pour arriver et se maintenir au pouvoir, c’était sans compter sur le cynisme et machiavélisme d’Ouattara qui a finalement eu raison de lui.
L’arrestation de Gbagbo le 11 Avril 2011 sous les bombes et supervision de l’armée Française n’a pas été seulement humiliante pour Gbagbo et son entourage, elle fut méprisante, choquante et outrageante pour tous les peuples Africains aspirant à leur affranchissement de l’encombrante tutelle de la puissance colonisatrice. Ce ressentiment contre la France est allé grandissante avec l’assassinat du Guide Libyen le 20 octobre 2011 puis le transfèrement de Laurent Gbagbo a la CPI le 30 novembre 2011. A la lecture de la fiche d’information sur l’affaire « Le procureur c. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé », produite par le greffe de la CPI et mise à jour le 21 Janvier 2016, outre le rappel de chefs d’inculpation de meurtre, tentative de meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains, de troublantes révélations y sont faites sur la condamnation certaine des accusés.
En effet, la Côte d’Ivoire n’ayant pas ratifié le traité de Rome, le bureau du procureur de la CPI a de sa propre initiative décidé d’ouvrir une enquête sur la Côte d’Ivoire selon la procédure proprio motu portant sur les crimes relevant de la compétence de la CPI qui aurait commis en Côte d’Ivoire à partir du 28 novembre 2010. Le procureur, pour s’autosaisir de la situation en Côte d’Ivoire, s’appuie, tenez-vous bien sur la déclaration d’acceptation de la compétence de la CPI faite par la présidence Ivoirienne les 14 décembre 2010 et 3 mai 2011 ! La déclaration faite le 14 décembre 2010 est signée par . Alassane Ouattara.
La cour en acceptant cette déclaration engageant la Côte d’Ivoire reconnait donc à Ouattara la qualité de président de Côte d’Ivoire à compter du 02 décembre 2010. Quand on sait que la désignation du vainqueur des élections présidentielles du 28 novembre 2010 est un enjeu stratégique pour la défense de Gbagbo, il y a de quoi être inquiet. Autre sujet d’inquiétude, c’est le caractère politiquement sélectif du bureau du procureur, ce n’est pas pour moi le lieu de revenir sur le reproche de a lui fait d’avoir l’Afrique pour raison d’être. La CPI est une juridiction permanente habilitée à juger les auteurs des crimes internationaux les plus graves selon la mission à elle confiée.
En parcourant le document rédigé par Benshea et disponible sur un lien référencé par le site internet de la CPI, http://iccforum.com/forum/africa, on y découvre qu’entre le 28 novembre 2010 et 23 Juin 2011 (moment où le procureur se saisi de la situation en Côte d’Ivoire) la Côte d’Ivoire se classe au 21e rang des pays prenant des civils pour cibles dans les conflits, sur ces 21 pays, seuls 4 sous investigation de la cour y compris la Côte d’Ivoire avec 378 cas de victimes civils. Qu’en est-il des 17 autres cas beaucoup plus graves ? Quand on accède au hall de la cour, toutes les photos illustratives des activités et missions de la cour sont Africaines, ceci n’est qu’un détail. Pour en finir avec ce chapitre sur la CPI, la Côte d’Ivoire est signataire du Statut de Rome depuis le 15 février 2013.
Le Cameroun est toujours en attente de ratification de ce traité (la CPI a besoin d’un mandat du Conseil de Sécurité pour investiguer une quelconque affaire ayant eu lieu au Cameroun, à moins que les auteurs de crimes allégués ne soient originaires d’un pays signataire du Statut de Rome. Dans un cas extrême le procureur peut, sur autorisation de la chambre, invoquer la procédure proprio motu pour ouvrir une enquête.)
Le vendredi 9 septembre 2016, mon périple commence dans la pénombre dans un hôtel Bruxellois. Au réveil à 5h30, je constate qu’il y a une panne électrique causant une absence d’éclairage dans toutes les chambres. Les réflexes développés dans mon enfance au Cameroun ont été d’une infinie utilité pour me préparer et prendre, tout de noir vêtu, dès 6h30 la direction de Scheveningen aux Pays-Bas, siège de la CPI. Aux environs de 9h00 j’accède au parking de la cour où je gare sans frais à l’espace réservé au personnel. C’est avec l’aide d’un employé rencontré au parking que j’arrive à retrouver l’entrée principale de la cour où après vérification de mon identité je franchis le premier poste de contrôle (similaire aux contrôles effectués dans les aéroports). Après 20 mètres de marche, je me retrouve au hall de la cour, je vais tout excité à la réception pour décliner l’objet de ma présence. La dame qui me reçoit me remet un document résumant de la conduite à suivre dans la salle de procès, m’indique où ranger tous les effets que j’ai amenés avec moi car dit-elle je ne peux garder sur moi que de quoi prendre les notes écrites.
L’audience du jour est prévue dans moins de 20 minutes dans la salle numéro 2 au cinquième étage. Avant de me séparer d’elle, je lui demande si j’ai tout au moins le droit de prendre des photos dans ce hall, elle répond oui mais à condition que seuls les drapeaux disposés au hall apparaissent en arrière-plan. Je m’exécute avec un selfie. Apres avoir rangé mes effets dans un des casiers du sous-sol de la cour, je me présente devant le deuxième et dernier poste de contrôle donnant accès aux ascenseurs. Le tenant du poste est un colosse noir comme en voit très souvent dans les séries Américaines, avec un regard ni accueillant ni hostile. Il fait son boulot. Je franchis sans difficulté ce contrôle de sécurité et tout d’un coup un sentiment de vide m’envahis, le corps en transe, je commence à voir floue. Je prends appui contre mur jouxtant l’entrée d’un ascenseur, je fais pendant une bonne minute de grandes inspirations/expirations, ma situation s’améliore, je fais appel à l’ascenseur et sélectionne 5 comme point de chute.
Quelques 30 secondes plus tard, me voilà en face de la fameuse galerie du public de la salle où aura lieu l’audition du témoin à charge Barthélémy Obiénéré Ouattara, cet officier de la gendarmerie nationale Ivoirienne, ancien commandant du camp de gendarmerie d’Abobo jusqu’au 7 Mars 2011, jour où il rejoint le camp Ouattara. Pour se rendre à l’hôtel du Golf, l’armée Française lui fera vêtir leur uniforme pour échapper à la vigilance des forces de sécurité tout au long du trajet séparant leur base du 43e BIMA à l’hôtel du Golf. Pour la petite histoire, Gbagbo et sa famille seront conduits dans la chambre que ce témoin occupait à l’hôtel du Golf le jour de leur arrestation le 11 Avril 2011. Il a dit dans ses auditions précédentes, n’avoir joué aucun rôle dans l’arrestation du président Gbagbo, n’avoir jamais été en contact ni connu des membres de la rébellion malgré le fait qu’un cousin a son épouse était membre très actif de la rébellion. Jusqu’à date, il attend toujours la promesse à lui faite après son ralliement à la rébellion : prendre la tête de la gendarmerie du port autonome d’Abidjan dès qu’ils seront venus à bout de Gbagbo.
Ainsi 5 minutes avant le début de l’audience du jour, je suis devant les portes d’accès à la galerie du public, seul devant l’agent de sécurité qui s’y trouve. Je me dis, comme d’habitude, mes frères Africains arriveront 30 minutes après le début des activités. Je m’avance tout sourire vers l’agent de sécurité et lui dis combien je suis heureux de pouvoir être si proche de Laurent Gbagbo mais triste pour le spectacle auquel j’assisterai. Douche froide, il m’annonce que l’audience prévue ce jour a été remis au 19 septembre ! En lieu et place, c’est plutôt au général déchu Rwandais Bosco Ntaganda que j’aurais comme alternative. Je n’arrive pas à dissimuler ma déception, j’entame un dialogue avec l’agent de sécurité de la cour avec qui j’arrive à faire quelques blagues. Je lui exprime ma peine de savoir Laurent Gbagbo en jugement dans ces lieux, après une envolée quasi-militante de ma part, il me reprend tout en sourire en faisant une similitude avec les Balkans où tous les prévenus Serbes bénéficiaient d’énormes soutiens convaincus de leur innocence malgré leur condamnation future par la cour. Ne m’attendant pas à une telle réplique, je reviens à la charge avec une question plus provocatrice : « Est-ce que les prévenus arrivent ici menottés ? » « Je ne peux répondre à cette question » répondît-il. J’ai bien apprécié le professionnalisme et la bienveillance de cet agent.
A 9h30 précise, les rideaux s’ouvrent, j’aperçois la salle d’audience qui m’est rendue familière grâce aux vidéos mis en ligne par la cour. Le décor sans les acteurs est exactement le même. Dans la salle d’une capacité d’accueil de 128 places, je prends place à la 1ere ligne, sur le même plan horizontal que le procureur, le plus près possible de la baie vitrée. Cette position me permet d’avoir vu sur le prévenu. Aux environs de 9h40, le greffier d’audience demande à tout le monde de se lever, annonce l’arrivée des juges qui font aussitôt leur entrée. 2e coup de théâtre, le prévenu du jour, Bosco Ntaganda est en grève.
Il refuse de participer aux audiences. Les juges ont décidé de procéder sans lui mais en exigeant la présence de son avocat. J’apprendrai plus tard qu’il est en grève de la faim pour protester des nouvelles mesures restrictives de communication prises contre lui par la cour. De sa position il essaierait apparemment d’influencer le témoignage de certains témoins appelés contre lui. Le témoin du jour est un pathologiste Norvégien ayant travaillé à l’Est de la république démocratique du Congo. Sa soporifique déposition est pratiquement sans intérêt pour moi, j’ai passé 2 heures dans la salle pour vivre l’ambiance qui règne lors des audiences de la cour, regarder longuement l’avocat de la défense (le prenant pour Me Altit pour qui j’ai beaucoup d’admiration) et découvrir les faits que les plans fixes des vidéos mis en ligne ne permettent pas de voir. De ma position, j’ai noté les faits suivants :
* Une Paolina Massidda (représentante légale des victimes au procès Gbagbo), très décontractée auprès du procureur menant l’interrogatoire du témoin du jour, faisant des clins d’ il à certaines personnes dans la salle.
* J’avais une belle vue sur tous les documents que le procureur utilisait, y compris ceux qui étaient annoncés comme confidentiels. Si je pouvais clairement voir les images et croquis, je ne pouvais néanmoins pas lire les annotations qui allaient avec.
* Impossible de voir celui qui témoigne si ce n’est sur un les écrans télé se trouvant dans la galerie. Le public est au 5eétage, la salle d’audience est en fait au 4eétage. Le témoin est en face des juges directement sous la verticale de l’espace réservé au public.
* Les traducteurs sont dans les baies vitrées, sur les côtés gauches et droites de la galerie du public mais complètement inaccessible.
* Dans un jour plus heureux, j’aurais eu vue sur Gbagbo mais impossible de voir Blé Goudé. De par son agencement, seules les parties occupées par les juges, l’équipe du procureur et l’équipe de défense de Gbagbo sont visibles. Blé Goudé et toute son équipe ainsi que l’équipe de la représentante légale des victimes sont complétement hors de vue.
* Il est interdit de dormir ou adoptée une position de sommeil dans la cour. Mon voisin de type Indien, la soixantaine entamée, s’est vu rappeler à l’ordre par l’agent de sécurité présent dans la salle. Il y veille particulièrement.
* Très large domination féminine parmi les différentes parties prenantes à l’audience du jour : l’équipe du procureur a 100%, l’équipe du greffe à 80%, les juges à 33%, l’équipe de la défense a 75%, dans le public a 60%(sur la vingtaine que nous étions à un moment).
* Je n’ai pas pu suivre l’audience en une autre langue que l’anglais, peut-être est-ce possible en français, le casque d’écoute que j’avais ne semblait en tout cas pas avoir cette option.
A 11h30, heure de la pause, je quitte la salle direction la prison où sont internes Gbagbo et Blé Goudé. Elle se trouve à moins de 2 minutes en voiture de la cour. Petit lot de consolation pour moi, devant le bâtiment de la cour, je fais la rencontre d’un diplomate Européen, c’est lui qui me prend en photo à l’entrée du bâtiment. Les 5 minutes de notre échange seront suffisantes pour convenir de nous revoir. Ce sera chose faite quelques jours plus tard dans un café Bruxellois où j’ai eu une belle leçon de géopolitique.
Rendu à la prison, je ne pouvais pas aller plus loin que le hall de la réception. J’ai eu un échange bref avec le garde pénitencier tenant de la guérite, cherchant la petite ouverture pouvant me permettre d’avoir un aperçu du quotidien des personnes qui y sont détenues. Rien ! J’ai été frappé par l’atmosphère très détendue qui règne a l’entrée, impossible de croire que derrière se trouvent les personnes les « plus dangereuses » de la terre. En cette période quasi-estivale, beaucoup d’hommes et femmes accèdent à la prison soit en culotte, soit mini-jupe, ils discutent et rient aux éclats. Des familles semblent y vivre. Je profite de cette ambiance pour approcher un homme s’apprêtant à entrer dans la prison, il cherche a savoir ce qui m’amène en ces lieux, je dis Gbagbo. Il rit, me dit avoir beaucoup entendu parler de lui. Sans pour autant rien me dire sur sa présence ou non dans la prison, encore moins ses conditions de détention.
J’ai passé 2 heures devant la prison, enviant ceux qui avaient le privilège d’y accéder, espérant rencontre un visiteur du président Gbagbo auprès de qui je pourrais avoir les nouvelles de ce dernier. Le constat fut le même qu’a la cour, c’est avec amertume que j’ai noté l’absence de mobilisation sur le terrain des Africains autour de Laurent Gbagbo. Si la flamme reste vive sur les réseaux sociaux, il serait intéressant de rendre visible cette mobilisation virtuelle sur le terrain.
En guise de conclusion, Laurent Gbagbo, étant arrivé au pouvoir en Côte d’Ivoire dans des conditions calamiteuses comme il le qualifie lui-même, a hérité d’une situation politique confligène qu’il a entretenue d’une certaine manière dans le but ultime de se maintenir au pouvoir. La France n’ayant jamais digéré son accession au pouvoir, a contribué à la formation de la rébellion qu’a connue le pays sous le fallacieux prétexte de l’Ivoirité. L’acharnement dont il est victime aujourd’hui à travers ce procès inique nous montre que ce n’était pas lui l’initiateur du plan commun dont a fait allusion à son procès, mais plutôt les tenants actuels du pouvoir en Côte d’Ivoire avec leurs complices de la « communauté internationale ». La Côte d’Ivoire est le seul pays au monde où l’ONU a fait partir le « perdant » sous les bombes, vu que la CPI est un démembrement de l’ONU, la CPI continue l’ uvre initiée par la France a savoir éliminer Gbagbo de la scène politique Ivoirienne.
Les 138 témoins de l’accusation ne visent qu’allonger le temps du procès (Au rythme de 20 témoins par an, le procès prendra fin en 2023) pour que si par miracle ce procès aboutit a un non-lieu, l’âge avance du prévenu le rend inoffensif. L’intérêt de ce procès réside dans les révélations qui nous sont faites, soit par l’équipe de défense de Gbagbo, soit par les différents témoins qui s’y sont passés à date. La main, trop visible de la France ne peut être dissimulée, l’absence de preuves à charge est criarde. Tout ce que le procureur et ses 17 témoins se contentent de nous dire c’est qu’ils ont entendu des coups de feu, ils ont vu des immondices, ils ont vu des personnes qui disent avoir perdu des proches. Personne n’a encore vu de morts, personne n’a encore vu les forces de Gbagbo tirer sur la foule. Je n’irai pas jusqu’à dire que Gbagbo, de par ses actes n’a pas causé la perte d’une seule vie en Côte d’Ivoire, mais je proclame haut et fort qu’il serait le dernier des dirigeants de ce monde à comparaitre à la CPI.
C’est l’un des sujets à aborder lors du 27ème sommet des chefs d’Etats de l’UA prévu ce mois de juillet à Kigali au Rwanda
Le Rwanda est l’hôte du 27ème sommet des chefs d’Etats de l’UA. Au cours de cette table ronde, les dirigeants de l’Union Africaine envisagent de s’attaquer à plusieurs sujets d’actualité dont la question du terrorisme qui gagne du terrain en Afrique ou encore la mise en place du passeport unique valable pour les 54 Etats. Un autre dossier plus sensible encore sera abordé au cours de cette session extraordinaire : le retrait de tous les pays africains de la CPI, la Cour Pénale Internationale
Les dirigeants africains réunis en session extraordinaire à Kigali
A l’occasion du 27ème sommet de l’UA, les dirigeants africains se donnent rendez-vous ce mois de juillet à Kigali, la capitale du Rwanda, pour débattre de l’avenir du continent noir. L’actualité africaine est actuellement dominée par cette session extraordinaire des décideurs d’Afrique qui sera sanctionnée par plusieurs décisions importantes.
A l’ordre du jour, les questions liées à l’avancée du terrorisme sur le continent, mais par-dessus-tout la succession de l’actuelle présidente de la commission de l’Union panafricaine dont le mandat est arrivé à termes. Au sujet de cette fonction, trois nationalités sont en lice pour tenter de remporter cet important fauteuil de l’organisation. Un autre dossier de taille sera également mis sur la table lors de cette énième session des dirigeants d’Afrique : l’épineuse question du retrait collectif de tous les pays du continent de la CPI.
Les consultations en cours pour quitter la CPI à l’issue du 27ème sommet de l’UA
Depuis le mercredi 13 juillet 2016, les différents ministres des affaires étrangères en Afrique sont réunis dans la capitale rwandaise pour le conseil exécutif de l’Union Africaine.
La mise en place du passeport unique n’était pas à l’ordre du jour de cette session mais plutôt l’éventualité d’un possible départ des Etats africains de Cour Pénale Internationale. Jeudi 14 juillet, la ministre rwandaise des affaires étrangères a laissé entendre que le conseil était favorable à l’idée de voir les pays du continent noir quitter l’instance de la CPI, arguant que « les décisions de la Cour sont de caractère politique et ciblent les dirigeants africains ». Mais cette décision, pour qu’elle soit effective, devra être entérinée lors de la réunion des chefs d’Etats qui se tiendra du dimanche 17 au lundi 18 juillet dans la capitale du Rwanda.
Les dirigeants ont un regard plutôt pessimiste sur le fonctionnement de la Cour Pénale Internationale, car toutes les enquêtes diligentées par cette instance juridique depuis sa création ont exclusivement visé les pays d’Afrique et non les autres continents.
Dans un message bref publié sur sa page Facebook, la romancière franco-camerounaise a lancé une pétition mercredi visant la libération de l’ancien président ivoirien
C’est en ces termes que la romancière française d’origine camerounaise, Calixte Beyala, a invité à signer une pétition pour la libération de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo incarcéré à la CPI : « Dix-huit ans. C’est le temps d’emprisonnement que la cour pénale a décidé d’infliger à Bemba. J’ignore ce qu’il a fait, mais je sais que cette cour injuste est une farce. Qu’elle n’existe que pour les Africains. Aussi, une grande vigilance s’impose pour la suite du procès du président Laurent Gbagbo. Wait an see. EN ATTENDANT, MERCI DE SIGNER LA PÉTITION POUR LA LIBÉRATION DE LAURENT GBAGBO ! »
Mercredi 22 juin 2016 a effectivement eu lieu le lancement de la pétition visant la libération du Président Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé de la CPI. C’était à l’Hôtel Belle Côte de la Riviera Palmeraie. Les trois salles louées à cet effet ont refusé du monde tant elles étaient pleines à craquer. L’appel du patriarche de la littérature ivoirienne Bernard Dadié a été bien entendu car les Aboudramane Sangaré du Front Populaire Ivoirien (FPI), Mamadou Koulibaly (LIDER), Youan-Bi Angénor et Nogbou Hyacinthe du COJEP, et des citoyens anonymes se sont rués sur les documents pour apposer leurs signatures. Les bousculades et petits cafouillages observés pendant une vingtaine de minutes doivent être mis au compte du désir très prononcé des signataires de voir leur mentor Koudou Laurent Gbagbo rentrer en Côte d’Ivoire, sa terre natale.
Le journaliste et politologue Michel Galy, le canadien Bernard de Gagner, le Premier ministre Kofigoh du Togo, ont transmis des messages de soutien qui ont été lus au pupitre. Selon le décompte qui a été fait par Me Tra Zié, huissier de justice, deux heures après le démarrage de la cérémonie, 29 654 signatures ont été enregistrées. La signature de la pétition va durer trois mois, selon les organisateurs.
Un site internet a été conçu à cet effet et les internautes peuvent s’y rendre pour donner leur signature. www.pourgbagbo.com est la seule plateforme dédiée. Les partis politiques et la société civile ont reçu mandat de faire signer les documents donnés par leurs partisans.
Mardi 21 juin 2016, l’ancien vice-président congolais a été reconnu coupable de «crimes contre l’humanité» et «crimes de guerre»
Reconnu coupable de « crimes contre l’humanité » et de « crimes de guerre », l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba a été condamné, mardi 21 juin 2016, à dix-huit ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI). Le procureur avait requis « vingt-cinq ans au moins », contre le vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), mais il n’a pas encore décidé s’il ferait appel, a dit Jean-Jacques Badibanga, qui a conduit le procès pour l’accusation.
« Notre demande était de vingt-cinq ans parce que nous étions conscients de la souffrance des victimes, parce que nous pensions aussi que les supérieurs hiérarchiques ont un rôle tout particulier, qui doit être mis en avant dans les jugements et que leur responsabilité est plus élevée que celle des troupes qu’ils commandent ». Mais « dix-huit ans de prison c’est une peine sérieuse », souligne-t-il.
Coupable en tant que chef militaire
Il y a trois mois, Jean-Pierre Bemba avait été reconnu coupable de « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre » en qualité de chef militaire du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), parti politique qu’il avait créé en 1998. Le sénateur congolais n’était néanmoins pas poursuivi pour avoir ordonné ces crimes, mais pour ne pas les avoir punis ou empêchés. A lui la responsabilité, à ses soldats l’exécution. En 2002 et 2003, envoyé soutenir le régime centrafricain d’Ange-Félix Patassé, alors en proie à une rébellion conduite par le général François Bozizé, le bataillon de quinze cents hommes du MLC avait commis des meurtres, des viols et des pillages. Pour les juges de La Haye, « l’inaction » de Jean-Pierre Bemba « visait délibérément à encourager l’attaque contre la population civile ».
Les trois juges, trois femmes, ont souligné que les viols, les meurtres et les pillages avaient été perpétrés avec « une cruauté particulière », retenant cela comme une circonstance aggravante. La présidente de la chambre, Sylvia Steiner, a rappelé que les victimes avaient subi des viols collectifs, souvent sur la place publique. Saluant la décision, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), qui avait été particulièrement active en 2005 lorsque les autorités centrafricaines avaient demandé à la cour d’enquêter, espère que « la sentence sera un avertissement à tous les autres commandants » qui laissent leurs soldats brutaliser des civils.
Seul Bemba a été ciblé par la cour
Le procès laisse néanmoins en suspens de larges pans de l’histoire de la guerre civile centrafricaine de 2002-2003. Seul Jean-Pierre Bemba a été ciblé par la CPI. Ni le président centrafricain déchu Ange-Félix Patassé, ni son successeur auréolé d’un coup d’Etat victorieux, François Bozizé, n’ont été inquiétés par la cour, pas plus que les milices impliquées dans les crimes. Ce n’est pas la première fois qu’un supérieur hiérarchique est condamné par la justice internationale. D’autres ont été jugés, dont notamment l’ancien président du Liberia Charles Taylor, condamné à cinquante ans de prison par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
Jean-Pierre Bemba n’en a pas fini avec la CPI. Ses avocats ont annoncé qu’il ferait appel du verdict, et la procédure pourrait encore prendre plusieurs mois. Il est par ailleurs poursuivi pour avoir corrompu des témoins au cours de son procès. Dans cette seconde affaire, dans laquelle il risque jusqu’à cinq ans de prison, le verdict est toujours attendu.
Ambitions politiques
En entendant sa peine, Jean-Pierre Bemba ne s’est pas manifesté. Il y a trois mois, lors du prononcé du verdict, le sénateur congolais était apparu particulièrement abattu. Ce jugement met en suspens pour longtemps des ambitions politiques qu’il n’a jamais cachées. En prison, Jean-Pierre Bemba suit de près la vie politique congolaise et avait tenté de se présenter à la présidentielle de 2011.
Mais les juges avaient refusé de lui accorder une libération provisoire pour qu’il puisse déposer sa candidature à Kinshasa, même s’il assurait à la cour le faire à moindres frais, en utilisant son avion personnel. A quelques mois de la présidentielle en République démocratique du Congo, prévue en décembre, et alors que l’opposition au président Joseph Kabila tente de montrer un front uni, Jean-Pierre Bemba semble désormais bel et bien hors-jeu.
C’était au cours de sa 5e cérémonie d’investiture tenue jeudi à Kampala. Parmi les nombreux chefs d’Etat présents, le président soudanais Omar el-Béchir
En Ouganda, la cérémonie d’investiture de Yoweri Museveni avait lieu hier (jeudi) à Kampala. Parmi les nombreux chefs de l’Etat, il y avait le président soudanais, Omar el-Béchir. Dans son allocution, M. Museveni a violemment critiqué la CPI et les Occidentaux, qu’il a qualifiés d’ « une bande d’inutiles » et des « pays fiers et arrogants ». La délégation américaine a quitté la cérémonie d’investiture.
Le président ougandais est donc officiellement reparti pour 5 ans à la tête de la présidence. Une longue cérémonie a été organisée où les militaires tenaient une place très importante. Le président Museveni a fait voler ses avions et fait défiler ses troupes devant de nombreuses personnalités politiques. Puis il a prêté serment. Tout cela devant un parterre de chefs d’Etat : Idriss Déby, IBK, Zuma, Mugabe, Magufuli, Kenyatta. Mais aussi un invité inattendu le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la CPI, qui est poursuivi par la Cour pénale internationale notamment pour crimes contre l’humanité.
Lors des présentations de ses invités, le chef d’Etat ougandais en a profité pour glisser un mot sur la CPI. « Nous avons perdu tout intérêt pour la CPI. La CPI n’est plus notre affaire. C’est un corps inutile. Initialement nous avons supporté la CPI en pensant qu’ils étaient sérieux, mais ce n’est qu’une poignée de personnes inutiles. »
Pour Owfono Opondo, le porte-parole du gouvernement, il était normal que le président soudanais soit invité : « Le président Béchir est le président légitime de la République du Soudan. Donc, nous ne voyons aucune raison pour qu’il ne soit pas invité. Un engagement constructif avec monsieur Béchir représente une meilleure voie plutôt que de l’isoler. La CPI initialement a été créée pour de bonnes raisons, mais malheureusement il y a eu des abus. De plus, l’Union africaine a pris la décision de ne pas coopérer avec la Cour pénale internationale parce qu’elle est superficielle, vindicative et, pour utiliser les mots du président, inutile. »
Pas question donc d’arrêter Omar el-Béchir, a souligné le porte-parole du gouvernement, tout en insistant sur le fait que l’Ouganda garantirait son retour en toute sécurité à Khartoum.
Le mécontentement de Washington « A Kampala, le président Museveni a fait des remarques désobligeantes à l’égard de la CPI devant des participants, notamment des chefs d’Etat », a dénoncé la porte-parole du département d’Etat Elizabeth Trudeau à propos de la prestation de serment jeudi du président ougandais réélu en février pour un cinquième mandat de cinq ans après un scrutin très controversé.
« En réponse à la présence du président Béchir et aux remarques du président Museveni, la délégation des Etats-Unis, ainsi que des représentants de pays de l’Union européenne et du Canada ont quitté les cérémonies d’investiture en signe de protestation », a souligné la porte-parole du département d’Etat.
Le président Museveni lors de la cérémonie d’investiture pour un cinquième mandat, en présence de nombreux chefs d’Etat, dont le président soudanais Omar-el-Béchir, le 12 mai 2016.Droits réservés)/n
La cour pénale internationale a jugé Jean Pierre Bemba responsable de meurtres, pillages et viols commis en Centrafrique par ses troupes
A l’énoncé du verdict ce lundi 22 mars 2016, Jean-Pierre Bemba est resté de marbre, dans la même position que durant l’heure et quart qu’a duré la lecture du jugement. Bras croisés, attentif, il n’a pas sourcillé quand le juge l’a reconnu coupable de cinq chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Après avoir échangé quelques mots avec ses avocats, il est sorti sous escorte.
« Il est déçu car il était optimiste, a expliqué Peter Haynes, l’un de ses avocats. Mais cela fait un moment qu’il s’est résigné à sa situation. Il sait que c’est une période de sa vie durant laquelle sa famille, ses affaires et sa vie politique ont été mises en suspens tant qu’il est en prison. Il a attendu huit ans, je pense qu’il se satisfera d’en attendre encore deux ou trois si c’est ça qu’il faut pour tourner cette page de sa vie ».
Il aura fallu près d’un an et demi à la Chambre pour délibérer. Il faut dire que c’est la première fois que la CPI devait déterminer la responsabilité pénale d’un accusé, en tant que commandant militaire, pour les crimes commis par ses troupes dans un pays tiers.
« Jugement historique » « C’est un jugement historique, a déclaré Fatou Bensouda, procureure de la CPI. Il envoie un message très fort à tous les chefs militaires de par le monde. Ils savent maintenant qu’ils sont pénalement responsables s’ils n’empêchent leurs soldats de commettre des crimes. De plus, cela confirme que cette responsabilité des chefs militaires existe même si leurs soldats se trouvent dans un pays étranger. Enfin, il faut retenir que les viols commis par ces soldats ont été à la fois jugés comme un crime de guerre et comme un crime contre l’humanité »
Car, durant les cinq mois de 2002-2003 durant lesquels les hommes du MLC avaient commis meurtres, viols et pillages en Centrafrique, Jean-Pierre Bemba était, lui, basé en République démocratique du Congo (RDC). Mais la Cour a jugé qu’il avait bien le contrôle et l’autorité effective sur ses hommes, qu’il était informé de leurs crimes, mais qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher ces crimes ou en punir les auteurs.
Jurisprudence
C’est un verdict inédit qui pourrait donc faire jurisprudence s’il est confirmé, car les avocats de la défense ont trente jours pour faire appel et ce n’est qu’une fois le jugement confirmé que les juges détermineront la peine à appliquer à Jean-Pierre Bemba.
Satisfaction du côté de la représentante des victimes. Pour mettre Me Douzima, ce verdict est un signe fort, et pas seulement pour les 5 229 victimes parties au procès. « On reconnaît leur souffrance et au cours du procès on a constaté que le viol était utilisé comme arme de guerre, a-t-elle souligné. Ce qui s’est passé en République centrafricaine, c’est ce qui se passe dans bien d’autres pays. Les chefs de guerre se croient au-dessus de la loi et ils décident de la vie ou de la mort des populations civiles et pour arrêter ce genre de phénomène, c’est la justice qui doit faire son travail et servir d’exemple ».
« Les victimes ont attendu longtemps que justice soit faite. Aujourd’hui je crois que ce jugement va les aider, que ce verdict va aider les victimes dans leur processus de guérison, a souligné Fatou Bensouda. Nous devons poursuivre nos efforts pour mettre fin à l’impunité. Nous devons continuer à enquêter sur ces crimes et à les juger. Jusqu’à ce qu’ils appartiennent au passé ».
Dans l’intervalle, l’ancien vice-président de RDC n’en a pas fini avec les procédures à la CPI puisqu’il est depuis septembre dernier en procès dans un second dossier : avec quatre co-accusés, dont son avocat Maître Kilolo, il est accusé de subornation de quatorze témoins de l’affaire pour laquelle il vient d’être condamné.
Que trouve-t-on de commun entre la présidentielle du 6 mars au Bénin et le double scrutin législatif et présidentiel du 21 février au Niger ? Dans un cas comme dans l’autre, alors que les opérations électorales étaient toujours en cours, un groupe «d’observateurs» a rendu publique une déclaration pour jurer du caractère «transparent, régulier et démocratique» du scrutin. Quid de la phase cruciale et sensible du dépouillement? Quid de l’étape décisive de la centralisation des résultats, pendant laquelle se produit la falsification des procès-verbaux des bureaux de vote?
Le même scénario aurait pu se produire le 25 octobre 2015 lors de la consultation référendaire au Congo-Brazzaville; il se répétera en avril prochain lors des élections présidentielles au Tchad, au Gabon et à Djibouti. En réalité, la bonne intention d’observer les élections en Afrique – pour attester de leur sincérité – a fait naître une espèce d’observateurs. Lesquels sont prêts à apporter, contre espèces sonnantes et trébuchantes, leur onction à des scrutins calamiteux.
Contre toute évidence, cette catégorie d’observateurs a certifié de la régularité de l’élection d’Ali Bongo Ondimba, au Gabon en 2009, ainsi que la sincérité de la réélection, dès le premier tour, avec 80,15 % des voix, de Blaise Compaoré au Burkina en 2011 ou de la transparence de la victoire, avec 80,6 % des voix, d’Ismaël Omar Guelleh à la présidentielle de 2011 à Djibouti.
Véhicules de courtoisie et pension complète
Aidés par le contexte de rodage de la pratique démocratique en Afrique, qui peut justifier l’observation des élections, ces observateurs se recrutent à Paris, Londres, Madrid ou Lisbonne parmi les juristes, les professeurs de droit à la retraite ou en activité, de même que des personnalités ayant une notoriété ou une légitimité établie.
Certains sont démarchés en amont des scrutins par des rabatteurs accrédités par des pouvoirs en mal de caution qui leur assurent billets d’avion en classe affaires, pension complète à l’hôtel, véhicules de courtoisie et per diem. D’autres observateurs offrent spontanément leurs services, mettant en avant leur excellente et longue expérience dans la surveillance d’élections «tropicalisées».
Quel que ce soit le mode de leur «recrutement», ces observateurs agissent selon un protocole immuable: ils prérédigent leur déclaration puis la lisent le jour du scrutin, de préférence à la radio et à la télévision nationales.
De Djibouti au Nigeria, en passant par l’Egypte, le Tchad, le Gabon ou le Mali, la teneur de cette déclaration reste la même: «Globalement, les élections se sont bien passées, dans le calme et la transparence.» Et pour faire bonne figure, la déclaration ajoute dans des cas extrêmes de fraudes: « Il y a eu quelques difficultés qui ne sont pas de nature à mettre en cause la sincérité du scrutin.»
Chiffre d’affaires en nette progression
Pour cette catégorie d’observateurs, plus les pays africains organisent d’élections, mieux le business se porte. Le chiffre d’affaires de l’activité peut même connaître des progressions spectaculaires l’année où des scrutins présidentiels sont organisés dans les «pétromonarchies» d’Afrique centrale comme la Guinée équatoriale, le Gabon et le Congo. C’est le cas en 2016! Ce juteux créneau, qui fut longtemps le monopole des ressortissants d’autres régions du monde, a enregistré depuis peu l’arrivée en force d’Africains. Ils se recrutent surtout parmi les acteurs de la société civile ou d’activistes locaux, déterminés à prendre leur part du gâteau.
Des Sénégalais iront, sans doute, observer la présidentielle du 10 avril au Tchad; des Burkinabés seront observateurs du scrutin présidentiel au Gabon tandis que des Camerounais étaient venus témoigner de la sincérité du double scrutin présidentiel et législatif au Niger. Des observateurs guinéens, déployés au Soudan, avaient juré en avril 2015 de la transparence de la réélection du président soudanais Omar Al-Béchir, avec 94,5 % des voix. Peu leur importait qu’il soit au pouvoir depuis 1989 et qu’il soit poursuivi pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI).
Avec pas moins de seize élections présidentielles prévues en 2016 en Afrique, cette catégorie d’observateurs, plus portée sur ses gains que sur sa contribution à la démocratisation du continent, peut donc se frotter les mains. Son carnet de commandes est bien rempli.
Près de dix ans pour juger un homme. C’est beaucoup trop si nous tenons compte de l’espérance de vie d’un être humain.
En effet, après 5 ans d’emprisonnement, la CPI prétend qu’il lui faudrait un peu plus de quatre ans encore pour juger Laurent Gbagbo.
Il s’avère que cinq ans c’est déjà beaucoup. En cinq ans, cette cour a eu largement le temps d’instruire cette affaire. Elle ne l’a pas fait, manque de preuve sur la culpabilité de l’ancien chef d’État ivoirien.
Comment expliquer au monde qu’on puisse garder un homme en prison dix ans sans le juger ? Dans quel état mental et physique cette personne s’en sortira-t-elle ? Admettons qu’elle soit innocente comment faire pour lui rendre ces années perdues ?
C’est proprement scandaleux. C’est un meurtre social, physique et psychologique qui ne dit pas son nom. C’est une mise à mort à la manière de leurs frappes chirurgicales dont eux seuls ont le secret…
Non, il ne faut pas dix ans pour décider de la culpabilité ou de l’innocence d’un homme. C’est une farce… Un assassinat qui se refuse de porter son étiquette. C’est la chronique d’un meurtre annoncé.
Plusieurs centaines de partisans de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devraient battre le pavé devant la Cour pour l’ouverture de ce procès-fleuve
Le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI) s’ouvre ce jeudi 28 janvier 2016. L’ancien président ivoirien et son éphémère ministre de la Jeunesse sont poursuivis pour crimes contre l’humanité commis suite à l’élection présidentielle de novembre 2010. Les deux hommes attendent leur procès depuis plusieurs années.
S’ils devaient venir acclamer les Eléphants de Côte d’Ivoire, ils ne se prépareraient sans doute pas autrement. Plusieurs centaines de partisans de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devraient battre le pavé devant la Cour pour l’ouverture de ce procès-fleuve. Pour l’occasion, de nouveaux tee-shirts à l’effigie des deux accusés ont été imprimés, des hashtags ont été créés pour relayer l’audience sur les réseaux sociaux, et un écran sera installé sur le parvis de la Cour pour regarder l’ouverture du procès à laquelle seule une poignée d’Ivoiriens pourra assister depuis la galerie publique.
Prudente, la police néerlandaise avait bien proposé aux militants de s’installer sur un terre-plein du centre-ville, avant de céder. « On vient apporter un soutien, on ne vient pas faire la guerre, on n’a pas besoin de grabuge », est parvenu à convaincre Ben Gneba, professeur ivoirien installé aux Pays-Bas depuis vingt ans. « Avec des amis, on se cotise pour pouvoir louer un petit mégaphone », raconte-t-il. Les supporters des deux accusés espèrent que leurs slogans s’envoleront jusqu’à la salle d’audience.
Le « plan commun »
Voilà plus de quatre ans que Laurent Gbagbo arpente la prison de Scheveningen, presque le temps d’un mandat présidentiel en Côte d’Ivoire. Arrêté dans sa résidence en avril 2011 par les forces d’Alassane Ouattara soutenues par l’armée française, l’ex-président avait été embarqué dans l’avion présidentiel vers La Haye sept mois plus tard.
Longtemps exilé au Ghana, Charles Blé Goudé était à son tour livré à la Cour en mars 2014. Un an plus tard, le procureur décidait de juger ensemble les deux accusés de crimes contre l’humanité commis lors des violences qui avaient suivi la présidentielle de novembre 2010, faisant, selon l’ONU, plus de 3 000 morts.
Pour l’accusation, les deux hommes auraient planifié et organisé, avec d’autres, « un plan commun » visant à maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir « par tous les moyens, y compris en commettant des crimes ». Entre le 27 novembre 2010 et le 12 avril 2011, des centaines de civils auraient été attaqués, blessés, tués, violés et persécutés par les forces régulières ivoiriennes, appuyées par des milices et des mercenaires.
Plus de cent témoins pour le procureur
Au cours du procès qui s’annonce, le procureur entend appeler à la barre plus de cent témoins, et se concentrera sur cinq événements : la répression de la marche vers la Radio-Télévision ivoirienne (RTI), celle d’une manifestation au quartier d’Abobo, par la suite bombardé, et des crimes commis à Yopougon (l’un de ces crimes ne concerne que Charles Blé Goudé). C’est « un puzzle de 5 000 pièces » à conviction, avait un jour dit maître Emmanuel Altit aux juges, demandant inlassablement plus de temps pour préparer la défense de Laurent Gbagbo. L’ancien chef d’Etat a laissé à son équipe de défenseurs le soin de conduire la bataille procédurale. C’est l’Histoire qui l’intéresse, estiment des proches. L’un des experts-psychiatres de la Cour avait établi le même diagnostic. Laurent Gbagbo est soucieux de l’image qu’il laissera.
Sans surprise, l’ancien chef d’Etat passe le temps en cellule en lisant, beaucoup, des livres d’histoire et des biographies, le Coran, la Bible et la Torah. « Quand je lui rends visite, raconte Guy Labertit, longtemps « Monsieur Afrique » à Solferino, et ami du détenu, c’est de cela dont nous parlons, pas du procès ». En prison, Laurent Gbagbo n’est pas considéré comme le chef, mais comme le sage. Et pèse encore sur la politique ivoirienne. A l’approche de la présidentielle d’octobre 2015, les visites au parloir se sont succédé, certains cherchant l’adoubement du chef. Et même depuis Scheveningen, sa présence pèse comme une ombre sur le pouvoir ivoirien.
Laurent Gbagbo n’a néanmoins jamais reçu le soutien de l’Union africaine dont ont bénéficié le Soudanais Omar el-Béchir et le Kényan Uhuru Kenyatta, poursuivis eux aussi par la Cour. « En Afrique francophone, avoir un geste pour Gbagbo, c’est prendre des risques », analyse Guy Labertit, « les pays du Sahel pensent d’abord à leur sécurité. » Chef de l’Union des jeunes générations et gendre de Laurent Gbagbo, Stéphane Kipré estime que « tout le monde n’est pas obligé de crier haut et fort son soutien. Les chefs d’Etat en service ne peuvent pas s’immiscer dans des questions qui concernent un ancien chef d’Etat ». Lors de son arrestation, l’Afrique du Sud et l’Angola l’avaient soutenu et d’anciens chefs d’Etat anglophones ont depuis signifié leur soutien, comme le Mozambicain Joaquim Chissano.
Charles Blé Goudé choisit la campagne médiatique
Son co-accusé semble, lui, incessamment en campagne. Charles Blé Goudé ne cache pas ses ambitions pour la présidence. Depuis sa cellule, il suit des cours de sciences politiques d’une université européenne par correspondance, et s’est attaché les soins d’une équipe d’avocats, des amis de lycée, pour conduire la bataille médiatique. « Notre présence est d’abord une forme de sacerdoce », explique Simplice Seri Zokou.
Détenu, le chef des Jeunes patriotes se voit en nouveau Mandela, « diabolisé » comme lui dans ses jeunes années. Pense-t-il être à la hauteur de la « réconciliation », prônée par son mentor ? « Comment pourrait-il avoir un jour un rôle en Côte d’Ivoire si ce n’est pas pour la réconciliation alors qu’il aspire à jouer sa partition ? », assure illico maître Seri Zokou. En attendant, il s’illustre lors de matchs entre « les détenus africains et le reste du monde », les accusés du tribunal pour l’ex-Yougoslavie qui résident dans une aile attenante. « Les Serbes le prennent souvent dans leur équipe. Ça, ça leur permet vraiment d’oublier qu’ils sont en prison », dit l’avocat.
Charles Blé Goudé serait très « offensif », plus encore « sur tout ce qui touche à sa responsabilité » dans les crimes de 2010-2011. Le « général de la rue » s’apprête à publier un livre. Son co-détenu, Laurent Gbagbo, préfère s’abstenir, d’autant que les fouilles-surprise des cellules sont régulières. Les deux hommes devront patienter encore longtemps avant de connaître l’issue de ce procès prévu pour durer plusieurs années. D’autant que les avocats de Laurent Gbagbo souhaitent alléger le rythme des audiences. Présent mi-janvier à la Cour, l’ex-chef d’Etat est apparu fatigué. « Il a 70 ans et l’univers carcéral, pour quelqu’un de 70 ans, est quelque chose de très difficile », explique Stéphane Kipré.
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, le 19 février 2013 à La Haye.Droits réservés)/n
Durant le procès qui s’ouvre jeudi, la procureure de la cour va tenter de prouver que l’ex-président ivoirien a planifié et ordonné les attaques meurtrières pour se maintenir au pouvoir
A l’ouverture du procès de Laurent Gbagbo, ce jeudi 28 janvier 2016 à La Haye, l’objectif de la procureure de la CPI est clair : prouver que l’ex-président ivoirien a planifié et ordonné une série d’attaques meurtrières dans le but de se maintenir « à tout prix » au pouvoir après l’élection présidentielle de 2010. La Cour pénale internationale poursuit l’ancien président, et son ministre Charles Blé Goudé, pour crimes contre l’humanité. Fatou Bensouda fonde son accusation sur quelques événements bien précis.
C’est peut-être sa dernière bataille, et Laurent Gbagbo entend y mettre toutes ses forces. L’un de ses proches confiait il y a quelques jours que l’ancien président ivoirien « se prépare tel un boxeur », répétant à l’avance ses meilleurs coups avec son avocat.
L’ex-chef d’Etat s’est impliqué dans la préparation de sa défense. Il serait moins préoccupé par l’issue du procès que par la trace que son nom laissera dans les livres d’histoire. « Il ne veut pas que les Ivoiriens se souviennent de lui comme d’un meurtrier », rapporte l’un de ses proches.
Nombreuses victimes
Ce procès est également un pas important pour les quelque 726 victimes qui ont participé à son élaboration. Paola Massidda, leur représentante légale, décrit ces personnes : « Il s’agit de femmes, hommes et enfants qui ont directement souffert des évènements qui se sont déroulés en République de Côte d’Ivoire entre le 27 novembre 2010 et le 8 mai 2011».
« Certaines d’entre elles ont subi des violences physiques, sexuelles, et ont été humiliées, explique Mme Massidda. Toutes ont souffert des dommages moraux et des souffrances psychologiques. Briser le silence, c’est en grande partie ce à quoi aspirent les victimes que je représente aujourd’hui. Elles disent qu’enfin, pour elles, c’est comme une étape qui est franchie ; enfin, elles peuvent voir que leur histoire sera écoutée devant des juges ».
Quatre moments choisis
Le procès sera articulé autour de quatre événements précis, qui ont retenu l’attention de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda. Pour elle, ces évènements survenus entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 sont « représentatifs » des crimes commis par les partisans de M. Gbagbo lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Au moins 160 personnes ont été tuées pendant ces évènements spécifiques.
Il y a d’abord la répression d’une manifestation contre des partisans d’Alassane Ouattara, qui tentaient de rejoindre la radiotélévision publique (RTI), afin d’y installer un nouveau directeur. Entre le 16 et le 19 décembre, selon l’accusation, 45 personnes sont tuées et 16 femmes violées par les forces de sécurité avec l’appui de mercenaires.
Le cas Abobo
Puis, il y a cette attaque survenue le 3 mars 2011 contre une manifestation dans le quartier d’Abobo. Plusieurs centaines de femmes sont rassemblées, au son de « Gbagbo dégage ! », lorsque les forces de sécurité tirent sur la foule, selon l’accusation. Bilan : six morts et trois blessés.
Deux semaines plus tard, Abobo est de nouveau visé. Cette fois, des obus de mortiers tombent sur un marché. Le secteur est densément peuplé : 60 personnes perdent la vie. Mais des quatre événements retenus par la procureure de la CPI Fatou Bensouda, le plus meurtrier n’est pas encore celui-là. Massacre de Yopougon
L’évènement le plus meurtrier, c’est cette tuerie survenue autour du 12 avril dans le quartier de Yopougon. Quelque 75 personnes sont tuées. Elles étaient soupçonnées de soutenir le camp d’Alassane Ouattara, parfois sur de simples critères d’appartenance religieuse ou ethnique selon la procureure.
A maintes reprises, la défense de Laurent Gabgbo a contesté cette sélection d’évènements, la qualifiant de biaisée. Cette sélection entérine, selon les conseils de l’ancien président, une vision ouattariste de la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011.
Procès Gbagbo : Fatou Bensouda joue gros
A La Haye, une première condamnation pour un ex-chef d’Etat serait un signal fort envoyé aux partisans de l’impunité des puissants. Mais les détracteurs de la procureure de la CPI l’attendent au tournant. Ils se souviennent qu’en 2013, lors de la première audience de confirmation des charges contre M. Gbagbo, les juges avaient estimé que le dossier d’accusation était trop faible, demandant à Mme Bensouda de revoir sa copie.
Piquée au vif, la procureure a depuis redoublé d’efforts, pour rassembler des milliers de preuves et plus d’une centaine de témoins. Sa crédibilité, ainsi que celle de la CPI, en dépendent. La Cour pénale internationale a déjà essuyé un revers de taille en 2015, lorsque l’Afrique du Sud a refusé de lui livrer le président soudanais Omar el-Béchir, pourtant sous le coup d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et génocide.
Critiquée tour à tour pour sa faiblesse ou sa partialité, la Cour espère donc tenir, avec le cas Gbagbo, l’occasion de redorer un blason qui s’est un peu terni au fil des ans. A condition toutefois qu’elle ne s’arrête pas là, et qu’elle parvienne aussi à juger l’autre camp de la crise post-électorale ivoirienne, celui des partisans de l’actuel président Alassane Ouattara, sous peine de rester, aux yeux de nombreux Africains, un outil de justice au service des vainqueurs.
Au cours de la conférence de presse qu’elle a donnée à la veille de l’ouverture du procès Gbagbo-Blé Goudé à La Haye, la procureure de la Cour pénale internationale a tenu à adresser « une mise en garde » à ceux qui, selon elle, répandent de fausses rumeurs destinées à décrédibiliser le travail de l’accusation.
« J’aimerais mettre en garde contre les contre-vérités. Malheureusement, des rumeurs se répandent déjà, visant à tromper le grand public en Côte d’Ivoire et ailleurs. C’est pourquoi je voudrais mettre les choses au clair sur un certain nombre de mensonges déjà diffusés dans les médias sociaux. Aucun témoin de l’accusation ne s’est retiré de l’affaire. L’accusation a bouclé son dossier en vue du procès. Contrairement à certaines allégations, nous n’avons tenté à aucun moment de repousser la date d’ouverture du procès », affirme la procureure.
Laurent Gbagbo est poursuivi pour criem contre l’humanitéDroits réservés)/n
D’entrée, je refuse de croire que l’élite africaine est dupe, je refuse de croire que nous restons aveugles de la réalité du monde qui s’organise autour de nous et avance à pas de géant. Autour de nous, chaque pays tient son progrès de l’effort de ses citoyens, et non du salut extérieur. Il n’y a qu’en Afrique où, quand on est déçu par l’Occident, au lieu de changer la tyrannie intérieure qui contraint les citoyens à la médiocrité, au lieu de s’appuyer sur nos capacités infinies pour décoller, on appelle les Chinois au secours, cette même Chine qui, malgré son titre de 2ème puissance économique du monde, n’oublie pas de faire allégeance à l’Occident pour ajuster sa technologie de pointe, ce qui veut dire que nous fuyons le monstre et trouvons refuge dans son arrière cour.
Ne croyez point ici que j’en veux à la Chine de profiter de son aubaine africaine, je suis loin de maudire le rêve d’une coopération grandiose avec la Chine, je déplore tout simplement la condition du Nègre qui s’embourbe, et exorcise, par la fuite en avant, son impuissance enfouie. Quand ce n’est pas la Chine qu’on vénère, ce sont les résistants de la dernière heure qu’on déifie, on déifie Robert Mugabe haï par l’Occident, Omar El-Béchir en héros face à la CPI, Idriss Deby en escalade contre les terroristes, Paul Biya rebellé contre la France. Mais bon sang, pendant qu’on y est, pourquoi nos panafricanistes déifiés, qui savent très bien que tout part de la pauvreté, ne règlent-ils pas ce problème qui met en péril le sort de tous les Africains de la terre ? En sont-ils impuissants ? Que non.
Si on en était encore à l’âge des ténèbres, on aurait pu penser à l’impuissance. Mais depuis que Tchundjang Pouemi nous a affranchis des mythes de Bretton Woods et des prédications de son prophète John Keynes, tout le monde sait qu’on peut éradiquer la misère en Afrique quasiment du jour au lendemain, tout le monde sait qu’il est techniquement possible de sortir du sous-développement sans besoin d’aide financière, quelque soit le niveau de désastre, simplement en déclenchant le cycle vertueux de fonctionnement économique, pour le bien-être non seulement des populations mais aussi des investisseurs, ceci en maintenant au pouvoir le tyran, car la dictature n’est point un handicap au progrès, elle ne s’érige en barrière que parce qu’elle sert d’instrument au système de l’aliénation des peuples par l’impasse.
Conséquence, quelques soient nos pirouettes empiriques, Mugabe, Béchir, Deby ou Biya restent les marionnettes de l’Occident, et le peuple avec, non pas parce que nous le souhaitons mais simplement parce que les micro-États que contient l’Afrique ne sont point des nations mais des multinationales de l’Occident, et que chaque fois que nous agitons le drapeau national pour supporter nos équipes sportives, nous agitons en réalité le fanion d’une poignée d’actionnaires.
Il est urgent que les Africains sortent de leurs illusions, des bricoles, pour se parler sincèrement, violemment. Je suis parfaitement d’accord qu’il serait horrible de livrer nos « tyrans » à la CPI, horrible de comploter contre ces derniers avec l’aide de nos colons d’hier, de ce pas, ne les glorifions pas non plus sur l’autel du mensonge, foudroyons-les de colères, dévoilons nos plaies profondes, nos chairs envoûtées. Utilisons les mots blessants, les verbes farouches qui certes font moins mal que des balles mais restent de force bien supérieure.
Si l’on peut fustiger les man uvres de l’Occident, man uvres qui sur le plan politique restent parfaitement légitimes, il est à noter que le blocage le plus crucial de notre destin vient surtout de nos dirigeants qui sévissent par leur incompétence désastreuse, ce qui ouvre la voie au FMI et à la Banque Mondiale qui, au moyen de l’outil monétaire, capte nos ressources, pour le plus grand intérêt de ses plus grands donateurs, ce qui n’est que chose normale, c’est à nous de réagir en meilleur donateur que les autres.
C’est à nous de défendre nos intérêts. Il faut remarquer que quand les migrants abordent la périlleuse traversée de la Méditerranée pour l’Europe, ils sont arabes, asiatiques, indiens et négro africains, mais à l’arrivée, ce sont les négro africains qui passent en boucle à la télévision occidentale en image de l’immigration hideuse, les autres trouvent des débouchés, simplement parce que les gouvernements de leurs pays se sont arrangés qu’il en soit ainsi. Nos dirigeants africains, qui remplissent les coffres forts de l’Occident, n’ont pas pu obtenir ce préalable humanitaire élémentaire.
Tous les pays du monde défendent les leurs, leur périmètre, sauf les Africains qui restent stupides, en étant obnubilés par les beaux discours de libre échange, alors que dans la réalité ils n’ont aucune chance d’avoir accès au marché français par exemple, vu qu’il y est déjà compliqué à une firme allemande d’implanter sa marque.
Réveillons-nous, soyons pragmatiques, suivons l’exemple de Vladimir Poutine qui, même pendant les pires moments de guerre froide, ne perd pas le nord, signe des contrats de coopération militaires avec le grand Satan américain. Paradoxe, direz-vous ? Ça s’appelle réalisme politique, non pas l’imbécillité de Mugabe qui se trouve piégé par sa promesse de quitter la CPI.
Le Front populaire ivoirien, parti de l’ex-chef d’Etat enfermé aux Pays-Bas, réagit avant l’audience de la CPI de ce 13 juin qui doit confirmer ou infirmer les charges
Le Front populaire ivoirien (FPI), de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, exige sa « libération immédiate et sans condition » par la Cour pénale internationale (CPI) qui s’apprête à confirmer ou infirmer les charges contre M. Gbagbo pour son rôle supposé dans la crise post-électorale, qui a fait en Côte d’Ivoire au moins 3 000 morts en 2010-2011.
Dans un communiqué rendu public mardi, le FPI « exige la libération immédiate et sans condition » de Laurent Gbagbo et « son retour en Côte d’Ivoire », arguant d’un « manque évident de preuves » contre son leader. Pour le FPI, la détention à La Haye de M. Gbagbo depuis novembre 2011 est un « acte arbitraire » et « sa libération s’impose parce qu’elle conciliera le droit et la justice sans aucune interférence politique ni géostratégique ».
La CPI tiendra le 13 juin une audience de confirmation ou d’infirmation des charges contre Laurent Gbagbo. Le 3 juin 2013, la CPI avait ajourné une première audience devant décider d’un éventuel procès contre l’ex-président ivoirien, estimant les preuves insuffisantes, non sans demander des preuves supplémentaires à la procureure Fatou Bensouda.
Laurent Gbagbo est poursuivi par la CPI pour « crimes contre l’humanité » commis lors de la crise née de son refus de reconnaître la victoire, elle aussi polémique, de son rival Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2010.
Le gouvernement a donné son accord pour le transfèrement de l’ex-chef des jeunes patriotes à la Cour pénale internationale de la Haye aux Pays-Bas
La Côte d’Ivoire a accepté jeudi le transfèrement de Charles Blé Goudé, un proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale (CPI), qui le poursuit pour crimes contre l’humanité, a-t-on appris auprès de la présidence.
La décision, prise en Conseil des ministres, fait suite à une demande de la CPI d’octobre 2013. M. Blé Goudé, ex-chef des jeunes patriotes, un mouvement pro-Gbagbo extrêmement violent, a été arrêté en janvier 2013 au Ghana après plus d’un an et demi de cavale consécutive à l’arrestation de Laurent Gbagbo.
Considéré par des ONG internationales comme responsable de nombreuses violences, Charles Blé Goudé, connu pour ses harangues passionnées, a été surnommé général de la rue ou encore ministre de la rue pour sa capacité de mobilisation.
La CPI avait rendu public le 1er octobre le mandat d’arrêt initialement émis le 21 décembre 2011.
La juridiction internationale soupçonne Charles Blé Goudé, 42 ans, de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains, commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Il rejoindra à La Haye son mentor Laurent Gbagbo, qui y est écroué depuis fin 2011 en attente d’un procès. Aucune date n’a été donnée pour le transfèrement de M. Blé Goudé.
Abidjan a précédemment indiqué refuser le transfèrement aux Pays-Bas de Simone Gbagbo, la femme de l’ex-chef de l’Etat, sur laquelle pèsent les même chefs d’inculpation, au motif que la justice ivoirienne est désormais en capacité d’assurer équitablement son procès.
La décision d’Abidjan peut en ce sens paraître surprenante, les autorités ivoiriennes ayant multiplié ces derniers mois les gestes en direction de l’opposition afin de favoriser la réconciliation dans le pays.
Cela ne fait pas partie des actes de décrispation, a regretté Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti le Laurent Gbagbo.
Ce ne sont pas des actes qui montrent que le pays avance sur la voie de la normalisation, de la sortie d’une forme de la conflictualité, a-t-il observé, attendant d’en savoir davantage pour en dire plus.
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire, qui a culminé avec les violences postélectorales de 2010-2011, lorsque M. Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 2010 face à l’actuel dirigeant Alassane Ouattara.
Plus de 3.000 personnes avaient alors péri.
Cette décision du gouvernement fait suite à une demande de la CPI datant d’octobre 2013connectionivoirienne.net)/n
La gambienne est la nouvelle procureure générale auprès de la cour pénale internationale, pour un mandant de neuf ans
Les militantes pour l’égalité des genres en Afrique tiennent encore un autre modèle. Le 21 décembre 2011, à l’issue de la 10ème assemblée générale des 118 pays ayant ratifié le statut de Rome, la nomination de Fatou Bensouda a été entérinée. Le 15 juin 2012, elle a prêté serment comme procureure générale auprès de la Cour Pénale Internationale, pour un mandant de neuf ans. Un beau parcours, que cette avocate de 51 ans née à Banjul le 31 janvier 1961, a su préparer au cours de sa carrière. A l’âge de 26 ans seulement, elle est nommée procureure, avant de devenir quelques années seulement plus tard procureure générale de Banjul. Dans la même lancée, elle continue son ascension et devient en 1998 ministre de la justice. Sa carrière internationale commence en 2004 où elle occupe le poste de substitut du procureur au tribunal pénal international pour le Rwanda. En 2004, elle rejoint la Cour Pénale Internationale ou elle occupe le poste de procureur adjoint.
Une combattante
Dans ses nouveaux attributs, Fatou Bensouda qui prône la méritocratie ne manque par de détracteurs. Elle bat de ce fait en brèche les arguments de tous ses adversaires qui estiment qu’elle doit son poste aux politiques je pense que ce n’est pas parce que je suis une Africaine que j’ai été choisie pour ce poste. Je pense que mon bilan parle pour moi-même. Martèle t-elle dans une interview. Pour elle, c’est réduire son champ d’action à des considérations raciales. Je suis un procureure pour les 121 États membres et c’est ce que j’ai l’intention d’être jusqu’à la fin de mon mandat… souligne t-elle. Musulmane pratiquante et mère de deux garçons, sa vie professionnelle s’est faite entre le public et le privé. Après un diplôme de droit obtenu au Nigéria puis un master de droit maritime en poche, elle a notamment exercé les activités d’avocate, de procureure et de banquière en Gambie, son pays natal. Afin d’imposer son style, elle doit traverser le premier obstacle de son mandat: l’inculpation de l’ex Président ivoirien Laurent Gbabgo.
Fatou Bensouda est la nouvelle procureure générale auprès de la cour pénale internationaleMax Koot Studio)/n
L’instance internationale a pour sa première condamnation reconnue un Congolais coupable de crimes lors d’un conflit civil
La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a rendu le premier verdict de son histoire en déclarant, mercredi 14 mars, le chef de guerre Thomas Lubanga Dyilo coupable de crimes de guerre en République démocratique du Congo (RDC). Lubanga, 51 ans, était poursuivi pour avoir enrôlé des enfants-soldats lors du conflit dans l’ex-Zaïre, qui a duré cinq ans et s’est terminé en 2003. La chambre conclut que l’accusation a prouvé au-delà du doute raisonnable que M. Thomas Lubanga Dyilo est coupable d’avoir recruté et enrôlé des enfants de moins de 15 ans, a déclaré le juge Adrian Fulford. Toujours selon la décision, Lubanga a joué un rôle clé dans l’enrôlement de petites filles et de garçons de moins de 15 ans. Les trois juges de la CPI chargés du procès ont fait savoir que les enfants avaient été conduits de force dans des camps de la région d’Ituri, où ils avaient été soumis à de très durs entraînements tout en subissant des violences. C’est un premier aboutissement pour ce long procès à rebondissement. Les avocats de l’accusé avaient une fois mis au grand jour, preuves à l’appui, l’existence de «faux témoignages» dans le dossier de l’accusation. Le procureur a utilisé des intermédiaires sur le terrain pour conduire ses enquêtes. Pour des motivations financières et parfois politiques, ils ont corrompu les témoins fournis ensuite aux enquêteurs du procureur. En substance, les juges ont invité le procureur argentin à revoir sa méthode et envoyer ses propres enquêteurs sur le terrain, plutôt que d’enquêter par procuration.
Des réactions plutôt positives
Cette première condamnation a conduit à de nombreuses réactions. A Kinshasa, la capitale de la RDC, le directeur du Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ), Sharanjeet Parmar, a réagi en jugeant ce jugement important pour la CPI étant donné que Lubanga est son premier procès. Mais c’est encore plus important pour la RDC et pour sa lutte contre la culture de l’impunité, étant donné que très peu de personnes accusées de crimes de guerre sont traduites devant la justice, a-t-il ajouté. L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a estimé, quant à elle, que le verdict donnera à réfléchir à tous ceux qui, dans le monde, commettent l’horrible crime d’utiliser des enfants et de les maltraiter sur les terrains de guerre et en dehors. Selon certains observateurs, ce jugement pourrait permettre à la Cour basée à La Haye d’accélérer les procès d’autres personnes traduites devant elle. D’un autre côté, cela ne manquera cependant pas de renforcer les partisans de la contestation de la CPI. Certaines voix continuent de soutenir que la CPI, créée en 2002, se concentre trop sur le continent africain. Thomas Lubanga emprisonné depuis six ans faisait face à trois chefs d’accusation. La sentence n’a pas encore été annoncée par la CPI, mais il encourt la prison à vie. Lors de son procès, Lubanga, qui dispose de 30 jours pour faire appel du jugement, s’est déclaré innocent. Mercredi, il n’a pas manifesté de réaction à l’énoncé du verdict. Une nouvelle audience doit être organisée dans les prochaines semaines pour déterminer la sentence qui sera retenue contre l’ancien chef de guerre, qui a déjà passé sept ans en détention préventive. Une issue qu’attend la population, qui a hâte de pouvoir bénéficier d’une forme de dédommagement pour les souffrances endurées et de voir Bosco Ntaganda, le général inculpé avec Lubanga, traduit devant la CPI lui aussi.
Des milliers d’enfants ont été enrôlés malgré eux dans la guerre en RDCReuters)/n
Il a démenti au passage les nombreuses rumeurs qui faisaient état de son interpellation pour la Cour pénale Internationale (CPI)
Le Premier ministre de Côte d’ivoire, Guillaume Soro a démenti les rumeurs faisant état de son interpellation à la Cour pénale internationale (CPI), lors d’un Conseil de ministre présidé à Abidjan. Je pense qu’il faut laisser les rumeurs mourir de leur propre poison, a déclaré à la presse Guillaume Soro, en marge d’un Conseil. Les rumeurs concernant un transfert du Premier ministre ivoirien ont trouvé leur origine dans la récente visite de la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton à Abidjan. La presse locale a cru savoir que les échanges entre le président Alassane Ouattara et la chef de la diplomatie américaine ont tourné autour de la comparution du Premier ministre et les anciens rebelles ivoiriens. Le site d’information Notrevision.net a notamment publié un article intitulé: Visite d’Hilary Clinton à Abidjan: C’est décidé, Soro et les Com’Zones en route pour la CPI. De sources diplomatiques américaines, Hillary Clinton a exigé à Alassane Ouattara, ni plus ni moins, que Guillaume Soro soit mis à la disposition de la CPI pour répondre de ses actes criminels commis dix ans durant, à la tête de la rébellion des Forces nouvelles, a indiqué le site. Les rumeurs avaient enflées à l’occasion du voyage d’Alassane Ouattara à Paris. L’absence de Guillaume Soro dans l’importante délégation ivoirienne et le long silence (environ deux semaines) de celui ci, ont vite renforcé des allégations de l’imminence de son transfèrement à la CPI. Je suis là, sinon si j’étais à la CPI, je serais le seul et le premier prisonnier ivoirien de la CPI qui soit revenu. Donc ce serait plutôt une bonne chose, a indiqué Guillaume Soro, répondant aux questions des journalistes.
Depuis son retour, il a repris une activité normale, audiences, rencontres et ce jeudi la plus importante, le Conseil ministériel à la présidence où il retrouvera une fois encore le président Ouattara. Les adversaires politiques de Monsieur Soro, très nombreux aujourd’hui, sont accusés d’avoir alimenté la rumeur. De fil en aiguille, il a été très rapidement admis dans l’opinion publique ivoirienne, que Guillaume Soro aurait été arrêté, par un commando français, venu spécialement de Paris, avec un mandat d’amener du procureur Ocampo. Il est en ce moment même à l’aéroport FHB, en train de rejoindre Laurent Gbagbo à La Haye, a dit un interlocuteur sûr de son fait, quelques minutes avant le match Côte d’Ivoire-Guinée Equatoriale, il a été avancé la rumeur selon laquelle le Premier ministre était retranché à Bouaké, avec 1000 hommes lourdement armés, pour organiser une fronde et une résistance contre le président Alassane Ouattara. A Yopougon, Accra et Paris, au c ur et au centre des conversations, les uns et les autres prenaient pour appui un article écrit par l’Intelligent d’Abidjan, faisant état des confidences exclusives du Premier ministre sur son avenir politique. Les médias internationaux sont entrés aussi dans le jeu. Malgré son retour très médiatisé, de nombreuses zones d’ombre demeurent et de nombreuses insatisfactions parmi les vainqueurs de la guerre contre Gbagbo.
Le PM de Côte d’Ivoire Guillaume Soro est de retour
«Nous l’avons compris, qu’ils mettent aux avant-postes les nôtres pour mieux nous atteindre et nous confondre: Fatou Bensouda»
M. Le Président,
Dans notre tradition africaine héritée jalousement des Ancêtres, le procès a pour but majeur, sinon exclusif, de restaurer la paix dans la communauté divisée mais aussi dans les c urs. Un dicton burkinabé dit d’ailleurs à ce propos que la palabre sauve le village. Car, ainsi que le précise aussi un proverbe wolof: «Il n’y a pas deux personnes qui ne s’entendent pas; il y a seulement deux personnes qui n’ont pas discuté». Madiba Mandela, noble fils de l’Afrique, est resté fidèle à cet enseignement des aînés. «Asseyons-nous et discutons!», aimiez-vous à répéter à vos adversaires; «Asseyons-nous et recomptons les voix!», leur aviez-vous martelé des mois durant. Mais ils ne vous ont pas écouté. Ceci parce qu’un petit nombre prétendument «international» a confisqué la parole, pris la justice en otage au nom des «droits de l’homme». Mais dans notre Afrique historique et sage, où des mondes, des mentalités et des temps différents se superposent comme l’affirme le savant malien Hampâté Bâ, ils ne peuvent réussir une telle entreprise que par la violence, oubliant que le plus fort, celui qui gagne, le gagneur est peut-être dans l’humanité, celui qui nous amène à la régression. Car la force primaire, la force brute n’est pas primée dans nos sociétés. (Michel Serres).Dans notre tradition africaine donc, M. le Président, un dicton ibo dit «qu’un procès n’exclut personne». C’est-à-dire que le public n’est pas simplement présent en spectateur muet, il est autorisé à faire entendre son opinion. La mienne sera à travers cette correspondance que je compte établir avec vous; aussi longtemps que durera votre incarcération.
C’est, à travers ma plume, la voix de millions d’Africains du continent: Ivoiriens, Camerounais, Maliens, Sénégalais, Ougandais, Ghanéens, Algériens, Libyens, etc. C’est aussi celle de millions d’autres, Africains de la diaspora et descendants africains vivant dans le monde: en France, en Allemagne, en Chine, en Guadeloupe, en Haïti, au Canada, en Australie, etc. C’est enfin celle de tous les combattants de la liberté de toutes confessions religieuses ou obédiences politiques: juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, athées, socialistes, démocrates, républicains, communistes, etc. Tous nous sommes là, Arc-en-ciel de liberté, défenseurs de notre humanité menacée, symbole de résistance contre l’injustice. Tous nous voulons écrire cette page de notre histoire africaine avec vous; Tous nous voulons marcher avec vous sur les traces de note humanité.
En introduction de son livre, Histoire de France, Pierre Miquel déclare: «Il y a des pays sans histoire. La France n’est pas de ceux-là.» Cette affirmation, de la plume même d’un historien, peut paraître choquante. On s’accorderait volontiers à dire que le terme «histoire» revêt une certaine ambiguïté ici, mais c’est sans compter sur cette autre déclaration, tout aussi célèbre, d’un fils d’immigré hongrois, que les Gaulois, pour leur malheur et perte, se sont choisi comme empereur-roi et qui déclarait triomphant à Dakar en 2006 que «le paysan africain n’est pas suffisamment entré dans l’histoire.». Mon cher Président, en votre qualité d’historien et de sage africain, permettez-moi de vous poser cette question toute simple: «C’est quoi l’histoire? Se peut-il que nous n’ayons pas le même sens des réalités historiques que ces gens-là?». Ce questionnement, à mon humble avis, mérite d’être posé au préalable, car il nous permet de comprendre, ainsi que le notait déjà l’illustre sage et patriote africain, Cheikh Anta Diop, à son fils spirituel Théophile Obenga que toute réalité sérieuse et profonde ne peut s’expliquer et se comprendre que dans le cadre de règles, d’idées, de valeurs culturelles et de méthodologies que l’on prend pour modèle ou guide et qu’il a désigné par le terme de «paradigme culturel». En d’autres termes, nous ne pourrions nous comprendre, comprendre nos référents religieux ou socioculturels, nos valeurs, le sens et la portée de notre destinée, le cours de notre histoire et partant, sa définition même, que si nous ne sacrifions pas tous sur l’autel de la pensée unique, souvent tyrannique et impérialiste occidentale.
Il y a plus de deux mille ans, Sima Quian (145-86 av. JC), le premier historien chinois, affirmait avec assurance: «Ceux qui n’oublient pas le passé sont maîtres de l’avenir». Ce qui signifie en d’autres termes que la survie d’un peuple dépend de la sauvegarde de sa mémoire, de son histoire. Comment donc nous construire un avenir certain lorsqu’on nous dénie ce recours au passé qui est nôtre, ce rapport dialectique à notre propre histoire ? Comment être maîtres du futur quand on n’est pas maîtres du passé, quand ce dernier semble même n’avoir jamais existé? Au-delà donc de toutes ces tripatouilles du sens de l’histoire, la seule certitude vraie est que la Volksseele (âme du peuple) et le Volksgeist (esprit du peuple) se forgent dans le rapport dialectique que ce dernier entretient avec son passé ; Falsifier donc ce rapport, l’occulter ou le renier même, c’est courir le risque de faire des êtres concernés, non plus des hommes et des femmes agissant et pensant, mais de pauvres ombres esclaves au service de l’imposteur.
Lorsqu’on emprisonne les historiens et sages d’un peuple, c’est l’âme de ce peuple qu’on veut emprisonner, c’est son esprit qu’on veut corrompre; c’est son génie surtout qu’on veut stopper.
Jacques Owono
L’entreprise n’est malheureusement pas récente. Elle a plutôt la peau dure et la nuque raide. Solide comme une forteresse, elle traverse les siècles et les époques, et à chaque fois, transforme et pervertit les mentalités qu’elle influence. Comment croire qu’ils ne le savent pas, que nous avons une histoire, que de toutes les histoires, notre histoire est. Qu’elle est ce qui est. Comment leur faire accepter notre passé une fois pour toutes ? Leur faire respecter nos historiens et hommes sages? Si c’est de l’ignorance, il faudrait peut-être leur rappeler que chaque fois que notre humanité a Rendez-vous avec l’Histoire, elle passe par l’Afrique. C’est un passage obligé, un retour aux sources lointaines ou proches, connues ou inconnues, avouées ou inavouées de notre existence. Car l’Afrique se dresse au c ur de notre humanité depuis ses premiers balbutiements, elle s’invite à tous ses rendez-vous historiques, tantôt silencieuse, tantôt avant-gardiste, tantôt passive, tantôt actrice d’une histoire qui se joue grâce à elle, par elle, parfois contre elle, mais toujours avec elle, car sans elle, l’humanité ne serait pas humaine, sans elle, l’histoire ne serait pas histoire. Non pas une histoire dont l’objet, selon Georges Dumont, est le récit des batailles et l’analyse des traités de paix, mais l’homme. Car pour paraphraser Marc Bloch, le bon historien flaire là où il y a de la chair humaine, comme l’ogre de la légende. Et le frère Runoko Rashidi affirme avec certitude que grâce aux dernières recherches scientifiques sur l’ADN, tout être humain pourra, tôt ou tard, faire remonter jusqu’à l’Afrique ses racines ancestrales.
Dr. Jacques OwonoJournalducameroun.com)/n
M. le Président, votre séjour à la Haye apparaît clairement à nos yeux comme un fait historique d’une portée majeure, car sous nos yeux, la légende devient histoire, les personnages de fables deviennent réels; Les Soundjanta Keita, Chaka Zoulou, Kunta Kinté, Lumumba, Sankara, tous ces fiers résistants et guerriers Africains prennent de nouveau vie et forme devant nous. On nous a apprit qu’un vrai héros était un héros mort. Mais depuis Madiba Mandela et aujourd’hui avec vous, nous faisons l’expérience d’une autre catégorie de héros vivants parmi nous. Il suffit juste de lever la tête pour les reconnaître. M. le Président, votre séjour à la Haye est surtout la preuve probante que l’impérialisme n’a pas de mémoire. Obligé de remâcher ses vomis. Car alors il aurait déjà dû comprendre que c’est en prison que Malcom X, en véritable autodidacte, s’est véritablement libéré des chaînes de l’ignorance et de l’esclavage; Que Madiba Mandela, en 27 ans d’emprisonnement, comme dans la dialectique hégélienne du maître et de l’esclave, a réussi à humaniser ses geôliers, devenant par sa grandeur d’esprit leur nouveau maître. Non, M. le Président, en vous mettant aujourd’hui en prison, l’impérialisme n’a toujours pas compris pourquoi l’oiseau «chante de liberté en cage». Il n’est donc pas vrai de croire, comme eux, qu’avec votre incarcération, le combat est terminé. Il ne fait que commencer pour nous, car tant que la nuit sera longue, nous aurons toujours besoin de la lumière. Et voici venir des messagers résignés qui annoncent des lendemains incertains pour l’Afrique. Comme le poète noir-américain Langston Hugues au siècle dernier, ils poussent un cri de désespoir et de peur: « Nous crions parmi les gratte-ciel
Comme nos ancêtres criaient parmi les palmiers d’Afrique
Car nous sommes seuls
Et nous avons peur.»
Non, M. le Président, nous ne retournerons pas boire une deuxième fois à la même source de la peur et de l’esclavage, cette histoire ne se répétera pas pour nous. Non, on ne trompera pas le peuple Africain tout le temps. Non, M. le Président, nous n’avons pas peur! Nous n’avons plus peur ! Nous ne tremblons plus au son de leur trompette, nous ne prenons plus la fuite devant les tirs de leurs kalachs ; devant la furie de leurs roquettes, bombes et missiles, nous avançons libres et soudés ; devant leurs armes chimiques et bactériologiques, nous bombons le torse. Mains nues, nous avançons : plus peur de leur canon, plus peur de leur prison, plus peur de leur mensonge, plus peur de la mort car seul l’esclave a peur. L’homme libre n’a pas peur. Et c’est pourquoi nous sommes obligés d’avancer. Parce que nous sommes libres. Nous savons qu’ils tremblent de panique derrière leur viseur, qu’ils transpirent de peur derrière leur canon, que dans leur quartier général ils manquent de maîtrise, qu’ils sont mal à l’aise. Parce qu’ils savent que l’arme la plus redoutable, c’est nous qui l’avons: le peuple debout et libre! Nous, la jeunesse africaine, sommes debout à vos côtés pour continuer avec vous le combat. Nous, la jeunesse africaine d’aujourd’hui, ne sommes plus prisonniers du «complexe d’Ulysse», en quête d’identité. Notre mission est à vos côtés, dans le combat pour la libération de l’Afrique. Non, M. le Président, vous n’êtes pas seul! Nous l’avons compris, que nos héros sont leurs dictateurs, nos patriotes leurs criminels. Nous l’avons compris, que nos bourreaux sont leurs héros. Les traîtres de notre peuple sont distingués et couronnés par eux: Senghor, etc. Nous l’avons compris, qu’ils distinguent à présent du prix Nobel ceux des nôtres qui vont servir leur cause: Barak Obama, Ellen Johnson Sirleaf. Nous l’avons compris, qu’ils mettent aux avant-postes les nôtres pour mieux nous atteindre et nous confondre: Fatou Bensouda
Jacques OwonoJournalducameroun.com)/n
Jamais nous ne dormirons plus. Jamais nous n’accepterons plus de prendre la place d’esclave qui prie et remet tout entre les mains de Dieu. Non, Dieu ne combat pour personne, pas même pour le peuple juif qui a fini par le comprendre et s’est doté de la bombe nucléaire. Dieu nous a donné l’intelligence et la liberté de discerner entre la paix et la guerre et de choisir évidemment la paix. Alors, si le voisin cherche palabre contre nous, quitte à nous de trouver les moyens de notre défense. Dieu, jamais ne lèvera son petit doigt pour nous sortir de nos prisons, parce que ce n’est pas lui qui nous a mis là. Le soleil de nos libertés ne finira par briller sur nous que si nous-mêmes acceptons déjà de quitter les creux impossibles de nos prisons où ses reflets ne peuvent nous atteindre. Si nous continuons religieusement à subir, sans réagir, il faudra bien ne pas se plaindre par la suite, car les «cris qu’on pousse ne réveilleront jamais plus personne.». Personne ne nous interdira donc de lutter, de revendiquer notre passé. Nous n’avons pas besoin de l’inventer, car un passé plus grand et glorieux n’existe nulle part. Nous avons simplement besoin de le reprendre à ceux qui nous l’ont volé et falsifié sans honte, comme de petits enfants voleurs de bonbons à l’étal. M. le Président, comme j’aurais aimé marcher sur les chemins de notre liberté aux côtés de mon père, ce guerrier africain qui m’a appris dès le bas âge le sens de la bravoure, du courage et du devoir. Hélas, il nous a quittés il y a quelques années. Paix à son âme ! Mais le combat de votre fils, Michel, à vos côtés; celui de Mouatassim, mort aux côtés de son père, le vaillant guerrier et martyr Mouammar Kadhafi, afin que nous soyons libres en Afrique m’a redonné espoir et dignité; ainsi qu’à toute la jeunesse africaine.
Voilà pourquoi rien ne nous fera plus reculer. Car arrive toujours un moment où le cri humain se fait entendre, car c’est au cri qu’on reconnaît l’homme. Et un homme qui crie n’est pas comparable à un chien qui aboie. Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse. Et aujourd’hui, la jeunesse africaine crie: Assez! Y en a marre! Marre de voir nos ressources exploitées au détriment de nos populations; marre de voir nos s urs violées, nos mères déshonorées, nos pères humiliés dans leur dignité d’hommes; Marre de voir notre jeunesse sacrifiée et son avenir hypothéqué. Qui donnera une sépulture digne à tous nos morts en Afrique? Qui commémorera nos martyrs? Lorsqu’on tue les sages, emprisonne les historiens, traîne au sol nos dirigeants, qu’en sera-t-il du commun des mortels? Mais loin d’être tristes ou résignés, notre espérance est grande, car une nouvelle étoile est née, celle qui guidera désormais nos pas vers la liberté totale. Aujourd’hui, Madiba Mandela peut transmettre le témoin de la lutte et chanter tranquillement le Nunc dimittis comme le fit le vieux Siméon qui, tenant le petit Jésus entre ses mains, remercia le ciel d’avoir vu de ses yeux l’étoile vivante qui sauverait son peuple. M. le président, lorsque de votre cellule vous pourrez voir un oiseau voler libre dans le ciel triste, pensez-y, c’est la jeunesse africaine libre qui vole à vos côtés. Lorsque le soir, dans la douceur et le calme de la nuit, vous pourrez écouter de votre cellule le vent murmurer au dehors, pensez-y, M. le Président, c’est le chant de tous les combattants de la liberté qui vous disent à l’unisson que: Misiki itam! Vous n’êtes pas seul! You will never walk alone! Sie sind nicht allein! Inschallah! Amen.
Ps: j’ai encore tellement à vous dire, mais je crains qu’une si longue lettre ne puisse être publiée. Je vous écrirai de nouveau le mois prochain, inschallah! Portez-vous donc bien, M. le Président. Bonnes fêtes de Noël et de fin d’année. Bon courage!
La Gambienne Fatou Bensouda succédera le 12 Décembre prochain à Luis Moreno-Ocampo à la tête de l’institution
La Gambienne Fatou Bensouda a été désignée jeudi 1er décembre dernier par les pays membres de la Cour pénale internationale. Fatou Bensouda devrait ainsi succéder à Luis Moreno-Ocampo qui vient de passer neuf années à la tête de la CPI. Son élection formelle devrait intervenir le 12 décembre. L’ambassadeur du Liechtenstein à l’ONU, Christian Wenaweser, qui préside le processus de sélection, a souligné lors d’un point de presse que Mme Bensouda était désormais l’unique candidate des quelque 120 pays ayant ratifié le Statut de Rome, traité fondateur de la Cour. Cette désignation arrive au moment où, du Soudan à la Côte d’Ivoire, l’Afrique est concernée au premier chef par les poursuites de la justice mondiale Nous nous attendons à un vote consensuel, a dit M. Wenaweser. Il y avait une opinion largement partagée sur le fait que le prochain procureur devait être originaire d’Afrique, a ajouté l’ambassadeur, soulignant que l’Afrique apportait le plus grand nombre d’Etats parties à la CPI. Il y avait au départ 52 candidats en septembre, au début du processus de sélection. Mme Bensouda, une ancienne ministre de la Justice en Gambie, est l’adjointe de M. Moreno-Ocampo à la CPI. Le fait de nommer une Africaine à la tête de cette juridiction devrait permettre de contrebalancer le sentiment répandu en Afrique que la CPI est l’instrument d’une justice de Blancs, d’autant que, pour le moment, toutes les personnes visées par des poursuites de la Cour sont africaines.
Cependant, de source diplomatique onusienne, on souligne que Mme Bensouda n’a pas été présentée comme une Africaine, mais qu’elle avait été considérée comme « la plus compétente et la plus expérimentée ». « Elle avait clairement dit qu’elle en avait assez de ce mythe d’une CPI qui était tournée contre l’Afrique mais qu’une fois élue, elle continuerait à poursuivre les gens en Afrique si c’est en Afrique que des crimes continuent à être commis », a-t-on ajouté de même source. Mais la CPI a clairement indiqué qu’elle était prête à se charger d’autres dossiers en-dehors de l’Afrique comme le Yémen, précise-t-on de même source. Le successeur du procureur Moreno-Ocampo aura du pain sur la planche. La CPI cherche actuellement à mettre la main sur le président soudanais Omar el-Béchir pour génocide au Darfour. Des responsables kényans de premier plan et des chefs de milices en République démocratique du Congo sont aussi sur la liste de la Cour. L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a été transféré dans la nuit de mardi 29 novembre au mercredi 30 novembre au centre de détention de la Cour à La Haye, devant laquelle il comparaîtra ce lundi 05 décembre pour la première fois. « L’Assemblée des Etats parties » élira formellement le successeur du procureur Ocampo, dont le mandat s’achève en juin 2012, lors de sa prochaine session, du 12 au 21 décembre à New York. Elle devra également alors élire six juges, parmi 19 candidats. L’annonce met un terme à un processus long et rigoureux et nous comprenons que cette décision reflète un consensus parmi les Etats parties de la CPI, a souligné Param Preet Singh, conseiller pour l’ONG Human Rights Watch qui a suivi de près le processus de sélection.
L’élection d’une africaine à la tête de la CPI suffira t-elle à atténuer le sentiment d’une cour uniquement orientée vers les Africains ? journalducameroun.com)/n
Le vice-Premier ministre kényan Uhuru Kenyatta, Francis Muthaura et Mohammed Hussein Ali ont comparu mercredi 21 septembre devant la Cour pénale internationale à La Haye
Le vice-Premier ministre kényan Uhuru Kenyatta, soupçonné de crimes contre l’humanité pendant les violences post-électorales de 2007-2008, a comparu libre mercredi devant la Cour pénale internationale (CPI) pour une audience de confirmation des charges. Je m’appelle Uhuru Kenyatta, je suis vice-Premier ministre et ministre des Finances du Kenya, a déclaré aux juges le candidat potentiel à l’élection présidentielle de 2012, à l’ouverture de l’audience à La Haye. M. Kenyatta était assis devant les deux autres suspects dans ce dossier, Francis Muthaura, 64 ans, bras droit du président du Kenya Mwai Kibaki, et de Mohammed Hussein Ali, 55 ans, chef de la police à l’époque des faits.
Pendant ces deux semaines, leurs avocats essayeront de convaincre les juges que ces accusations sont sans fondement et qu’il n’y a pas lieu d’aller au procès. De leur côté, les juges auront deux mois pour déterminer si les preuves rassemblées par l’accusation sont assez solides pour la tenue dudit procès. Le procureur accuse ces trois hommes d’avoir planifié des attaques contre les civils jugés fidèles à Raila Odinga. C’était avant que Raila Odinga ne devienne le Premier ministre, à l’époque où il était seulement candidat à la présidentielle, en 2007. Pour lui barrer la route, au profit de leur candidat, Mwai Kibaki, ces trois hommes auraient donc, à en croire le procureur, organisé une série d’attaques, notamment à Nakuru et Naivasha. Dans ces deux villes, il y aurait au moins 150 morts, des dizaines de viols, et des milliers de déplacés. Uhuru Kenyatta, aujourd’hui vice-Premier ministre et ministre des Finances, est accusé d’avoir mobilisé les Mungiki pour semer la terreur. Le procureur lui reproche d’avoir organisé des réunions avec cette secte criminelle, d’avoir planifié les opérations avec elle et d’avoir fourni l’argent nécessaire.
A son arrivée à la CPI, il avait assuré je vais bien aux journalistes qui l’attendaient, sans aborder le fond du dossier. Notre devoir est de déterminer quelles affaires doivent faire l’objet d’un procès et celles qui ne le doivent pas sur la base des éléments de preuve fournis, a déclaré la juge Ekaterina Trendafilova peu après l’ouverture de l’audience. L’audience de confirmation des charges n’est pas un procès avant le procès ou un mini-procès, a-t-elle souligné les suspects sont considérés innocents jusqu’à preuve du contraire.L’audience de confirmation des charges pesant contre les trois hommes qui s’est ouverte aujourd’hui, est prévue pour durer 12 jours, jusqu’au 5 octobre.
A l’échelon inférieur, Francis Muthaura, secrétaire général du gouvernement, aurait personnellement présidé certaines de ces réunions. Surtout, le procureur l’accuse d’avoir ordonné aux forces de polices de ne pas faire obstacle aux attaques des Mungiki. Enfin, Mohamed Hussein Ali, à l’époque chef de la police, est en quelque sorte accusé d’avoir obéi à Muthaura, et d’avoir demandé à ses hommes de laisser le champ libre aux Mungiki. Les trois hommes sont soupçonnés de crimes contre l’humanité pendant les violences post-électorales de fin 2007 et début 2008 au Kenya. Selon l’accusation, lors de ces violences 1 133 personnes avaient été tuées, 3 561 personnes blessées et 663 921 personnes déplacées. Ces violences avaient suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki, en décembre 2007, face à Raila Odinga, devenu Premier ministre de l’actuel gouvernement de coalition kényan.
Uhuru Kenyatta (2eG) et Francis Muthaura (2eD) lors d’une audience devant la CPI, le 8 avril 2011 à La Hayecorsematin.com)/n
La greffière de cette institution a accepté de répondre aux questions des journalistes en marge du séminaire organisé à Yaoundé
Que peut-on retenir globalement de l’organisation de séminaire que vous venez de clôturer à Yaoundé au Cameroun?
Je dois dire que ce séminaire a été un évènement important déjà pour la cour pénale internationale et ensuite pour les Etats participants. Il visait à jeter les bases d’une coopération internationale future entre les juridictions nationales de ces pays participants et la CPI. 113 états sont déjà membres du traité de Rome qui l’institue et nous espérons que le Cameroun bientôt partira du statut d’Etat signataire à Etat membre.
Quel rôle joue le greffier que vous êtes?
Le Greffe est responsable des aspects non judiciaires de l’administration et du service de la Cour. Il est dirigé par le Greffier qui est le responsable principal de l’administration de la Cour. Le Greffier exerce ses fonctions sous l’autorité du Président de la Cour. Il assure ainsi l’administration de la cour. Au rang de ses fonctions, le greffier de la cour s’assure de la défense effective des accusés et s’assurent aussi que les victimes sont soutenues. Il y a eu une autre fonction c’est celle de s’assurer de la protection des témoins et des victimes. Le greffe travaille aussi à la coopération avec les Etats, et s’assure que la cour puisse obtenir un maximum d’adhésion. La greffe de la cour mène aussi des fonctions d’information, de communication, mais aussi de sensibilisation. C’est d’ailleurs dans le cadre de ces fonctions de sensibilisation et de coopération que ce séminaire régional a été organisé. Donc le greffier de la cour a beaucoup de responsabilités.
Quels types de crimes peuvent être portés devant la cour pénale internationale?
C’est une bonne question qui a d’ailleurs fait l’objet de ce séminaire, la CPI connait des affaires précises. Elle connait des génocides, des crimes contre l’humanité et des crimes internationaux. Cependant je le rappelle la CPI n’a pas qualité pour connaitre des faits survenus avant 2002, parce qu’en ce moment-là le traité l’instituant n’était pas encore entré en vigueur. D’un autre côté, la cour ne connait pas des affaires de corruption ou tout autre type d’affaires qui n’ont pas une incidence internationales. Enfin la cour n’intervient pas n’importe comment, elle est soumise à certaines conditions, et à certaines règles.
On reproche à la cour de pratiquer une justice internationale à deux vitesses, la cour s’investissant plus sur les affaires africaines, quels efforts faites-vous pour remédier à cela?
Déjà je veux dire que ce n’est pas vrai que la CPI ne s’investit que sur des affaires concernant l’Afrique. C’est vrai que toutes les affaires qui sont aujourd’hui devant la cour implique des dirigeants africains. Mais je dois dire que si vous avez bien suivi les principes sur les modes de saisine de la cour, vous vous rendrez compte que la cour n’a pas vraiment choisi l’Afrique, le hasard des choses voudrait que ce soit des Etats africains qui aient sollicité la cour. Déjà je veux dire que la cour pénale internationale est très jeune. Elle est entrée en vigueur très récemment, en 2002. Et elle n’est pas compétente pour des affaires et des faits qui sont survenus avant son entrée en vigueur. Si on prend l’exemple des affaires que connaissent la cour aujourd’hui, on remarquera que l’Ouganda, la république centrafricaine et la république démocratique du Congo ont saisi la cour de leurs propres chefs, parce que la cour leur offrait cette possibilité. Dans le cadre du Soudan, c’est le conseil de sécurité qui a saisi la cour et c’est vrai, dans le cadre du Kenya, le procureur de la cour s’est lui-même saisi. Donc vous voyez sur cinq affaires, une seule affaire a été initiée par la cour. D’un autre coté il faut savoir que la cour travaille sur une longue durée. Nous menons des investigations actuellement sur d’autres continents mais on en fait pas toujours la publicité. Moi je trouve assez partiel de voir que la cour accable les africains. Il y a des dimensions de notre activité, dont on parle très peu. Par exemple nous réunissons des fonds pour soutenir les victimes dans la reconstruction de leur vie, ce sont les africains qui en bénéficient logiquement le plus pour le moment. Les populations sur un autre continent peuvent aussi se plaindre de ce que les africains sont avantagés et voire même privilégiés, parce qu’elles aussi ont besoin que la cour vienne arrêter les criminels de guerre chez eux mais voilà c’est l’Afrique qui en bénéficie pour le moment. D’un autre côté, les victimes des atrocités dans les autres continents peuvent aussi se dire c’est seulement l’Afrique qui bénéficie du soutien des victimes de crime de guerre. Donc vous voyez ce n’est pas très juste de dire que la cour pénale internationale accable l’Afrique, ce sont les africains qui les premiers ont eu besoin de la cour, et d’un autre coté les autres qui ont besoin de l’action de la cour ont aussi des raisons de se plaindre.
On en vient au cas du Soudan, pour relever que la cour s’occupe des crimes qui y ont été commis, alors que les images de télévisions nous montre tous les jours des visions de crime de guerre en Tchétchénie, en Géorgie, en Serbie, au Liban et même en Afghanistan, mais les responsables de crimes dans ces pays ne sont pas pourtant inquiétés par la cour.
Je dois d’abord préciser que bien qu’un mandat d’arrêt pèse sur lui, Omar El Béchir, le président du Soudan, est jusqu’ici présumé innocent. Il faudra attendre que le procès soit mené à son terme pour décider s’il est coupable ou non, d’un. De deux, vous parlez des images des autres pays où il y aurait des atrocités, ce qu’il faut comprendre, c’est qu’en matière de crimes internationaux, il n’y a pas de prescription. Cela signifie qu’aujourd’hui ou demain, ou même dans plusieurs années, ces crimes seront jugés et les responsables traduits devant les juges. Je dois vous préciser aussi que la cour mène des enquêtes qui sont confidentielles. On ne va pas rendre publique les procédures de recoupement des faits et c’est au terme de ces enquêtes, que des mandats d’arrêts seront éventuellement émis.
Quel est le niveau d’indépendance d’une cour, face à des Etats contributeurs, qui n’ont pas ratifié le traité de Rome et qui soit directement, soit à travers leurs alliés inconditionnels ont des moyens de pression au conseil de sécurité de l’Organisation des nations Unies?
Je dois dire que les membres de la CPI sont désignés non pas sur des considérations politiques, mais plutôt sur la base de leur professionnalisme et de leur degré d’indépendance. Ils ont pour rôle d’appliquer strictement les textes de la cour en toute liberté. Les interférences des Etats dans les activités de la cour ne sont pas permises et ne sont pas possibles. La CPI travaille en toute indépendance. C’est cette indépendance qui est garante de sa fiabilité et de son efficacité.
Quels rapports entretien la cour aujourd’hui avec l’Etat du Cameroun?
Pour le moment, le Cameroun coopère déjà avec nous (la cour), mais cette coopération pourrait s’accroitre. Nous espérons que très bientôt, le Cameroun sera Etat membre ainsi notre collaboration en sera plus renforcée.
Votre position par rapport au Soudan et au cas El Béchir qui malgré un mandat d’arrêt semble protégé par les Etats africains?
La cour déplore le manque de coopération de certains Etats. La cour a émis un mandat et ce mandat devrait normalement être exécuté. Aujourd’hui nous constatons que des Etats qui sont pourtant membres n’ont pas respecté le mandat. La cour a adressé des rapports sur la question au conseil de sécurité des Nations unies, aux pays membres et aux pays concernés. Nous continuons de poursuivre nos plaidoyers auprès des Etats.
Silvana Arbia greffier de la cour pénale internationaleJournalducameroun.com)/n
Un séminaire sur cette institution a pris fin vendredi dernier à Yaoundé
5 jours d’explications…
Clôturant le Séminaire Régional de Formation sur la Cour pénale internationale (CPI), qui s’est déroulé à Yaoundé, au Cameroun, Mme Silvana Arbia, le Greffier de la Cour, a félicité les participants déclarant vous venez de confirmer que la Cour, votre Cour, n’est pas une Cour étrangère, elle fait partie intégrante des systèmes judiciaires nationaux. Après cinq jours de travaux sur le thème « Regards croisés sur les enjeux et perspectives de la justice pénale internationale: La Cour pénale internationale et les juridictions nationales », des représentants des ministères des Affaires étrangères et de la Justice, des Barreaux nationaux et des organisations de la société civile de huit pays francophones d’Afrique centrale ont adopté un rapport contenant leurs recommandations et les conclusions de leurs travaux. Des suggestions qui devraient renforcer la coopération et mettre en uvre la complémentarité positive, a fait savoir Madame Arbia. Le greffier a dans son discours remercié le ministère de la justice du Cameroun, le ministère des affaires étrangères de la France et l’Organisation Internationale de la Francophonie pour leur contribution à l’organisation du Séminaire. Elle a également souligné la relation particulière qu’entretient le Cameroun avec la Cour, bien que n’ayant pas encore ratifié le Statut de Rome. Cette relation est illustrée par les réponses positives que le Cameroun réserve régulièrement aux demandes de coopération de la Cour mais également par leur disponibilité à accueillir ce séminaire, a indiqué le Greffier. Un avis partagé par le ministre délégué camerounais, Maurice Kamto, en charge de l’administration pénitentiaire. Plusieurs ateliers tenus durant les 5 jours ont permis d’aborder des questions telles que la place de la CPI au sein du système de justice pénale international, son mandat et sa structure, les principes qui gouvernent sa compétence et les droits des parties et participants à la procédure devant elle.
… Et d’enseignements
Pour les participants l’initiative était très indiquée. Nous avons réalisé que les perceptions qu’on nous a souvent présenté de la CPI n’était pas toutes vraies. Là par exemple nous avons pu nous rendre compte que de par ses compétences, la cour a des activités qui vont au-delà de la répression, mais qu’elle mène aussi des actions qu’on pet qualifier d’humanitaire, vu qu’elle indemnise aussi les victimes des responsables de crimes de guerre, nous a fait savoir un participants venant du Burundi. Pour Michel Carrier, le représentant de l’organisation internationale de la francophonie, un des partenaires au séminaire, l’initiative participe de la logique de l’OIF, de promouvoir auprès de ses Etats membres, la ratification du traité instituant la CPI. Nous au niveau de la francophonie, avons toujours été favorable à ce que nos Etats membres puissent ratifier le traité de Rome. C’est pourquoi, nous encourageons la tenue de ce type de séminaire de sensibilisation, on a commencé avec les autorités et selon les circonstances, on évoluera peu à peu en impliquant davantage la société civile a-t-il fait savoir. La clôture du séminaire a connu la présence de nombreux membres de la Cour, dont Xavier-Jean Keïta, le conseiller principal pour le bureau de la défense auprès de la CPI. La CPI est la seule cour internationale permanente dont la finalité première est de participer au processus de mise à terme de l’impunité des auteurs des crimes les plus graves touchant l’ensemble de la communauté internationale, contribuant ainsi à leur prévention. En Afrique des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer cette institution qu’on accuse de mener une politique du deux poids deux mesures. Sur le sujet Silvana Arbia le greffier de la CPI a su apporter des réponses cohérentes aux journalistes présents dans la salle. Elle a en plus émis le v u que le Cameroun puisse partir du statut d’Etat signataire, à celui d’Etat membre.
Aruma massomat le representant des participants au séminaireJournalducameroun.com)/n
Les travaux dont les conclusions sont attendues ce 8 octobre visaient à éclairer l’opinion sur le rôle de l’institution
Redéfinir l’intervention des Etats
C’est aujourd’hui vendredi 8 octobre 2010 que prennent fin, au Cameroun, les travaux du séminaire régional de formation sur la Cour pénale internationale. Des représentants des ministères des Affaires étrangères et de la Justice, des Barreaux nationaux et des organisations de la société civile de huit pays francophones d’Afrique centrale participaient à ce séminaire dont l’ouverture officielle s’est effectuée lundi dernier, par Madame le juge Fatoumata Dembélé Diarra, vice-présidente de la Cour pénale internationale (CPI) et le professeur Maurice Kamto, ministre délégué auprès du ministre de la Justice du Cameroun. Tout un symbole. L’année dernière, Dembélé Fatoumata Diarra avait effectué une visite de travail au Cameroun. Elle avait rencontré entre autres le premier ministre Philémon Yang et des hauts responsables du parlement. S’adressant lors de cette visite aux médias, la juriste d’origine malienne avait justifié sa présence au Cameroun par l’initiative prise de convaincre les autorités du pays à ratifier rapidement l’accord de Rome instituant la Cour Pénale Internationale. Il faut amener les autorités camerounaises à la ratification de ce traité… Nous sommes conscients du rôle des parlementaires dans le processus…, avait-t-elle déclaré. Cet objectif de convaincre les autorités semblent avoir été les mêmes poursuivies dans le cadre de ces travaux. la juge d’origine malienne soulignait ce lundi dans son discours d’ouverture que les juridictions nationales et la CPI poursuivaient le même objectif : le triomphe de la justice et de la lutte contre l’impunité. C’est pour cela que nous sommes réunis aujourd’hui dans le but de construire ensemble un avenir où les crimes ne resteront plus impunis, où la force dissuasive des condamnations mettra fin aux crimes de guerre, aux crimes contre l’humanité, au crime de génocide et au crime d’agression a fait savoir madame Dembélé Diarra.
Participants au séminaireCPI)/n
Nouveau discours, objectif identique
Pendant cinq jours, des participants venant du Burundi, du Cameroun, du Congo Brazzaville, du Gabon, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Tchad ont échangé avec de hauts représentants de la Cour ainsi que des experts internationaux autour du thème Regards croisés sur les enjeux et perspectives de la justice pénale internationale : la Cour pénale internationale et les juridictions nationales. Plusieurs ateliers ont permis d’aborder des questions telles que la place de la CPI au sein du système de justice pénale internationale, son mandat et sa structure, les principes qui gouvernent sa compétence et les droits des parties et participants à la procédure devant elle. La CPI est la seule cour internationale permanente dont la finalité première est de participer au processus de mise à terme de l’impunité des auteurs des crimes les plus graves touchant l’ensemble de la communauté internationale, contribuant ainsi à leur prévention. La juge de la CPI a d’emblée essayé de démontrer que la CPI ne poursuivait pas que des personnalités africaines, citant les cas de l’Afghanistan et d’autres pays. En Afrique des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer cette institution dont on accuse de mener une politique du deux poids deux mesures. Plus d’une douzaine de mandats d’arrêts ont été lancés par la CPI concernant des crimes commis et majorité de ces mandats concernent l’Afrique. Interrogé sur la raison pour laquelle toutes les affaires dont la CPI est saisie concernaient l’Afrique, le Procureur de la Cour avait précisé que le critère de sélection des affaires était purement et simplement leur gravité et l’absence d’un processus judiciaire au niveau national. Il n’y a pas de procédure judiciaire en cours au Soudan, idem en Ouganda et en République démocratique du Congo (RDC), avait affirmé Luis Moreno Campo. Une affirmation qui dans son contexte avait été très critiquée.