Colonel Didier Badjeck : le coup d’Etat n’est pas envisageable au Cameroun

L’ancien officier supérieur de l’armée camerounaise, pense que le Cameroun ne saurait s’inscrire dans le même sillage que le Gabon, le Niger, le Burkina Faso, la Guinée ou la Mali.

L’épidémie des coups d’Etat qui sévit en Afrique en ce moment n’atteindra pas le Cameroun ! Sur le plateau de l’émission « Libre Expression » sur Info TV, le colonel Didier Badjeck a tenu à apaiser les inquiétudes concernant une éventuelle instabilité politique dans la sous-région, suite au coup d’Etat au Gabon.  Le Colonel à la retraite, a souligné que le Cameroun demeure fermement attaché à la défense de la démocratie et de l’ordre constitutionnel.

A en croire Didier Badjeck, le caractère professionnel de l’armée camerounaise, formée à reconnaître et à respecter les institutions en place est inaltérable. Il a affirmé que les événements survenant dans d’autres pays ne peuvent pas contaminer le Cameroun qui bénéficie d’une longue tradition de stabilité politique et de solides institutions.

La loyauté

Fort de 34 années de service au sein des forces de défense camerounaises, Bajeck averti que ceux qui envisagent des actions contraires à l’ordre constitutionnel au Cameroun trouveraient une armée professionnelle et loyale en face d’eux. « L’armée camerounaise, c’est armée professionnelle, c’est une armée qu’on a éduqué pour reconnaître les institutions en places…Les cas ne sont pas comparables. Les gens qui dessinent le diable au mur n’ont qu’à venir au Cameroun, ils vont nous trouver en face d’eux », prévient-il, l’air serein et sûr de lui.

Pour appuyer son argumentation, Didier Badjeck a rappelé l’épisode du 6 avril 1984, lorsqu’une tentative de coup d’État avait été déjouée au Cameroun. Malgré une situation délicate, l’armée camerounaise était restée loyale envers son chef suprême et les institutions de la République.

Cameroun : un décret annonce la mise en retraite du Colonel Didier Badjeck

Une trentaine d’officiers issus de différents corps de l’armée camerounaise sont concernés par ce texte du président de la République.

Le chef de la division de la communication au ministère de la Défense fait partie du lot des officiers concernés par ledit décret. En effet, la gendarmerie nationale, l’armée de l’air, l’armée de terre et la marine nationale sont les corps concernés. Dans l’article premier de ce décret, il est précisé que : « les personnels officiers des Forces de défense dont les noms suivent ne concourant plus à l’avancement de grade et devant atteindre la limite d’âge de leurs grades respectifs au courant de l’année budgétaires 2019, sont à compter du lendemain desdites dates, admis à faire valoir leurs droits à la retraite et versés dans la réserve mobilisable pour une période de 3 ans renouvelables ainsi qu’il faut. »

Le colonel Didier Badjeck est censé partir en retraite le 6 avril 2019. Sa période mobilisable va s’étendre jusqu’au 6 avril 2022.

Fête de l’unité : le colonel Badjeck met en garde les sécessionnistes contre toute attaque le 20 mai

Le chef de la division communication du ministère camerounais de la Défense s’est exprimé dans une interview diffusée à la télévision ce lundi 14 mai.

« Que nos ennemis fassent très attention! » C’est en ces termes que le colonel Didier Badjeck, chef de la division communication au ministère de la Défense, a mis en garde les assaillants contre qui l’armée camerounaise se bat sur différents fronts de guerre. C’était au cours de l’émission Présidence actu de ce 14 mai 2018, diffusée sur la Crtv.

Selon le colonel Didier Badjeck, « le dispositif qui sera déployé ce jour-là [20 mai 2018, Ndlr], tant en hommes qu’en matériels, est un dispositif de réserve. Il n y’aura aucun élément logistique qui sera démonté au niveau des fronts ». L’armée camerounaise sera prête à riposter en cas d’attaques avec la dernière énergie, « car le dispositif sera renforcé », assure-t-il.

Le passage du responsable de la communication de l’armée camerounaise à la télévision lui a également donné l’occasion de revenir sur la crise anglophone. A cet effet, il a fustigé le comportement des élites religieuses des régions anglophones et de la société civile qu’il accuse de « trahison », alors que l’armée est « dans l’exécution de ses missions régaliennes».

« On nous fait des procès d’intention, et ceux-là savent quels intérêts ils tirent de ces entreprises (…). C’est assez surprenant que le bourreau prenne aujourd’hui la place de la victime. Tous ceux qui font de la distorsion aujourd’hui s’éloignent de la réalité du terrain (…). Vous voyez le nombre de personnes que nous perdons sur le terrain aujourd’hui, des gens qui combattent pour des objectifs sereins et par derrière ce sont des gens de la société civile et des membres des obédiences qui critiquent l’action de l’armée sur le terrain (…) c’est une trahison», confie-t-il.

Pendant les 59 minutes de l’entretien, le colonel Badjeck s’est attelé à expliquer le bien-fondé des actions entreprises par l’armée dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, clamant qu’il s’agit là d’un cas de légitime défense. Il est également revenu sur les allégations d’exactions commises par l’armée avec une réponse particulière. « Dans une guerre, on  ne fait pas de clinique, affirme-t-il. Nous avons appris dans les centres de formation à tirer. Lorsque je tire sur un ennemi je ne tire pas au niveau de son bras pour le blesser, je tire pour le neutraliser. Mon tir est précis lorsque j’ai atteint les organes vitaux pour neutraliser l’ennemi. »

Pour finir, le colonel Badjeck a promis que le défilé du 20 mai aura de nombreuses innovations, par rapport à l’édition précédente.

Didier Badjeck : « 90% des attentats perpétrés contre le Cameroun échouent »

Le chef de la division de la communication du ministère de la Défense s’est exprimé mardi dans l’émission La grande interview  diffusée sur la chaîne Canal 2 International.

Le colonel Didier Badjeck a effectué un passage sur les antennes de Canal 2 International ce 1er août 2017. C’était l’occasion pour lui de revenir sur les sujets brûlants de l’actualité des forces de défense camerounaises. Face à Jean Bruno Tagne, tout est passé en revue, à commencer par le dossier « mundemba », du nom du navire du Bataillon d’Intervention Rapide dont le naufrage a récemment entrainé la mort de 34 militaires et civils.

A ce sujet, Didier Badjeck affirme que toutes les mesures de sécurité avaient été prises avant le départ de ce bateau, comme il est de coutume dans la marine et dans l’aviation. Il assure par ailleurs que la mission civilo-militaire que le Bir effectue dans la région de Bakassi ne s’arrêtera pas, malgré l’importance que le « mundemba » avait dans le déploiement logistique de l’armée dans cette région. Le porte-parole du ministère de la Défense qui prétend ne pas avoir le nombre exact de corps repêchés après ce drame, ajoute que la souveraineté du Cameroun sur la péninsule de Bakassi continuera.

Sur la guerre contre Boko Haram, le colonel Didier Badjeck s’est lamenté du coût élevé de la guerre dans le septentrion camerounais, ce qui mine les autres chantiers de développement du Cameroun. Il a, par ailleurs, salué l’assistance des populations des régions touchées par cette guerre, avant de révéler que « 90% des attentats perpétrés contre le Cameroun échouent« , grâce à la collaboration et le renseignement de ces populations. Interrogé sur le moral des troupes, le chef de division rappelle que « l’armée ne fait pas un travail de clinique. Plus vous êtes en opération, plus les dangers peuvent arriver. C’est difficile, mais il faut faire avec« .

Un ton direct que l’invité a gardé tout au long de l’émission et ce même sur un sujet aussi délicat que celui de la discipline au sein de l’armée. Ici, le colonel n’a cessé de marteler que l’armée camerounaise est une armée disciplinée, avant de réfuter catégoriquement les allégations d’une bastonnade infligée à un capitaine pour une affaire de mœurs. Didier Badjeck a avoué que des exactions singulières pouvaient arriver, mais qu’elles n’étaient ni systématiques, ni cautionnées par la hiérarchie. A titre d’exemple de rigueur disciplinaire, il est revenu sur l’épisode des soldats mutins qui ont été mis aux arrêts. Car dans l’armée, il y a une manière de revendiquer et elle se fait à travers la sécurité militaire.

Un échange de près de deux heures particulièrement riches au cours desquelles, Didier Badjeck n’a pas manqué de s’insurger une nouvelle fois contre le rapport d’Amnesty international accusant l’armée camerounaise de torture. Pour lui, ce rapport est un « ramassis de mensonges grossiers qui ne reflète en rien la réalité du terrain ».