Vu le nombre d’irrégularités dans ce dossier, de nombreuses questions subsistent, l’audience du 25 avril va permettre de voir plus clair!
Confusion du statut juridique?
Depuis le déclenchement de la crise à la compagnie financière de l’estuaire (Cofinest), les institutions bancaires sont peu disertes sur le processus de liquidation en cours et sur les avancées liées au remboursement des épargnants. Et pourtant dès le début de cette histoire bien des questions fusaient sur la situation de la mise sous administration provisoire et presque simultanément sur la liquidation en elle-même. Premier souci, comment comprendre que le 19 juillet 2010, François Xavier Zinga a été nommé administrateur provisoire suite à une décision de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) notamment la décision Cobac D-2010 / 101 et que le même François Xavier Zinga a été désigné dans la même journée liquidateur bancaire dans le même établissement suite à la décision de la même Cobac – décision Cobac D-2010 / 123 – alors que son agrément venait d’être retiré ? Dans les normes en vigueur dans ce domaine, l’ouverture de la liquidation d’une structure financière entraine la cessation des activités courantes à savoir, le dépôt, le retrait, bref toutes les transactions y afférentes, d’autant plus qu’en principe les parties prenantes – autorités, actionnaires, épargnants, grand public – auraient dues êtres informées de ce nouveau statut. Et pourtant malgré ses déboires et sa situation critique, Cofinest a continué à fonctionner comme si de rien n’était, les agences sont restées ouvertes, les opérations quotidiennes se sont poursuivies jusqu’au 18 février 2011. Pendant 6 mois donc des opérations bancaires dans un établissement dont l’agrément était supposé être suspendu ont eu cours, au vu et au su de tout le monde. Cofinest a fait des encaissements, octroyé des crédits, opéré des transferts, effectué des dépenses de plusieurs centaines de millions sans que personne ne s’en émeuve.
Liquidation ou recapitalisation?
L’une des plus grosses curiosités de cette affaire est le fait que la plupart des opérations menées après la mise en liquidation se sont faites sans comptabilité conforme car les documents déposés au Tribunal de grande instance de Douala (Tgi) ne présentent aucune de ces écritures. C’est pourtant sur la base de ces documents que devraient s’opérer les remboursements, dans la même lancée bon nombre d’épargnants s’étaient vus retirer leurs carnets d’épargne dès le lendemain de la mise en liquidation, il leur était alors remis des fiches sur lesquelles étaient portées les transactions opérées seulement de forts doutes pèsent sur la légalité de ces fiches. Désormais les regards sont tournés vers les institutions de contrôles et inspections de gestion, il est important de définir les responsabilités et comprendre le rôle des différents acteurs. Mais la plus grosse question est de savoir comment de telles irrégularités ont pu se produire sans que la Cobac, le ministère des finances et les structures de contrôle ne soient alertés ? Certains crient déjà au complot dans cette chaîne. En attendant d’y voir plus clair, l’audience prévue le 25 avril est capitale, elle permettra de déterminer le statut de Cofinest notamment sur la poursuite ou non de la liquidation ou alors sur une éventuelle recapitalisation.
