L’ancien latéral gauche des Lions indomptables est décédé ce dimanche 20 septembre 2020 à son domicile à Douala. Le directeur sportif du club féminin Ecole Franck Rholiceck de Douala était âgé de 66 ans.
Le mouvement sportif camerounais est en deuil. Il pleure l’un de ses dignes fils. Ephrem Mbom, figure respectée au pays des Lions Indomptables, est décédé des suites de longue maladie à son domicile du quartier Nkomondo, à Douala. Il était déjà quelqu’un de maigre, mais on l’a vu devenir très chétif ces derniers mois. Il n’avait jamais autant bien porté son surnom de « Fil de fer ».
Il avait commencé sa carrière de footballeur dans sa ville natale Douala, où il vu le jour le 18 juillet 1954, jouant notamment à Rail Fc, l’Éclair Fc et Léopard Fc. Mais c’est dans le Canon sportif de Yaoundé qu’il a connu ses plus belles heures de gloires.
Remplaçant de Dagobert Mougam au poste de latéral gauche dans ce club phare de la capitale camerounaise, il va profiter de la méforme du titulaire lors de la finale de la défunte Coupe des clubs champions d’Afrique pour lui chiper sa place. En effet, en 1980, la finale de la plus grande compétition africaine interclub opposait la Canon Sportif de Yaoundé à l’As Bilima de la RDC. La finale aller s’était disputée à Garoua, le 30 novembre 1980. Dans un stade de Roumdé Adja, flambant neuf, l’ailier congolais Mayelé avait fait passer à Dagobert Moungam un très mauvais après-midi. L’acte 1 de cette finale s’acheva sur un score de parité de 2-2, en grande partie grâce l’excellent dribbleur congolais.
Le tournant décisif dans la carrière
Le match retour, disputé deux semaines plus tard au Stade du 20 mai à Kinshasa, va marquer un tournant décisif dans la carrière d’Ephrem Mbom, intraitable en duel. Oscar Eyoum (de regretté mémoire), l’entraîneur des Kpa Kum ayant décidé de le titulariser. Dans un marquage à la culotte, le natif de Nkomondo va empêcher Mayelé de s’exprimer. Très à l’aise sur le plan technique, il va même contribuer aux assauts offensifs de son club. Les camerounais vont remporter la partie 3-0, au grand désarroi du peuple congolais. Tout le contraire des Camerounais qui sont en fête. Le lendemain de cette finale, lundi 15 décembre 1980, a été décrétée férié-chômé par le président Ahmadou Ahidjo.
Devenu titulaire au sein de Canon sportif de Yaoundé, c’est tout naturellement qu’il connaîtra ses premières sélections en équipe nationale. En cette année 1981, le Cameroun est en campagne de qualification, à la fois pour la Coupe d’Afrique des nations « Libye 1982 » et la Coupe du monde « Espagne 1982 ». Ephrem Mbom qui a contribué au troisième sacre continental consécutif du Canon se montre très performant lors de ces éliminatoires. Qu’importe si en Libye, tout comme en Espagne, le Cameroun s’est fait éliminer dès le premier tour, les supporters des Lions indomptables retiennent surtout le parcours héroïque en terres ibériques, où ils sont rentrés invaincus.
Ephrem Mbom ayant largement contribué à contrer les assauts répétés des Italiens (champions du monde), des Polonais (demi-finalistes) et des Péruviens est au sommet de sa gloire. Mais, en club, contre toute d’attente, il va faire le mauvais choix d’aller évoluer au sein de Dragon de Yaoundé, qui végétait alors en deuxième division. En perdant de visibilité et d‘aura, il va perdre sa place en sélection, au profit de feu Luc Mbassi et d’Isaac Sinkot.
D’Ephrem Mbom on retient surtout trois titres de champion du Cameroun gagné avec le Canon de Yaoundé (1979, 1980, 1982). Et il était surtout là quand le Canon a connu sa période la plus faste, en remportant notamment deux Coupes des clubs champions en 1978 et 1980 et une Coupe des vainqueurs de Coupes en 1979.
A la fin de sa carrière, le redoutable gaucher s’était reconverti dans l’encadrement. Passionné du football et généreux, il partageait son savoir en occupant bénévolement le poste de directeur sportif au sein club féminin Ecole Franck Rholiceck Fc.
A l’annonce de son décès, dans le dénuement le plus absolu, son ancien coéquipier, en sélection nationale, son excellence Roger Milla, s’est dit très peiné. Il salue un grand joueur et adresse ses condoléances à ses proches.