Tchad: les opposants à Idriss Deby poursuivent leur tournée en province

Au Tchad, quatre des six leaders de l’opposition qui ne reconnaissent pas la victoire du président Idriss Déby lors de l’élection présidentielle du 10 avril dernier sont sur le terrain

Les quatre leaders d’opposition partis tôt de Ndjamena vendredi matin se sont arrêtés à Bangoré et Tikem, avant de continuer sur Lere, toujours dans le sud-ouest du Tchad, où des manifestations contre le pouvoir ont provoqué le saccage de plusieurs édifices appartenant au parti au pouvoir ou à ses membres.

Bien qu’ils aient condamné ces actes de violence post-électorale, Saleh Kebzabo, Gali Ngothé Gatta, Brice Guedmbaye Mbaimon et Mahamat Ahmat Alhabo, ont soutenu d’un point de vue politique le ras-le-bol de la jeunesse de Lere.

A Moundou et Abeche, où ils sont déjà passés, les leaders de l’opposition ont exhorté leurs militants à privilégier la légalité, quand bien même ils continuent à contester la réélection au premier tour du chef de l’Etat.

Après Pala ce samedi matin, le groupe des quatre chefs de partis qui pourrait être rejoint par un cinquième, doit continuer sur Doba Koumra, Sarh, Kiabé et peut-être deux ou trois autres villes du sud, avant de remonter vers la capitale.


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Ouverture du sommet de la CEEAC à N’Djamena

La capitale tchadienne a abrité ce lundi, 25 mai, l’ouverture des travaux de la 16ème session ordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale

N’Djamena, la capitale tchadienne, a abrité ce lundi, 25 mai, l’ouverture des travaux de la 16ème session ordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Ce sommet est organisé un peu plus de trois mois après la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax) de la CEEAC, tenue à Yaoundé le 16 février dernier. Lors de cette session extraordinaire consacrée à la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, il avait été convenu de la mise sur pied d’un fonds d’urgence de 50 milliards de F CFA afin de soutenir les pays impliqués dans la guerre contre la secte d’essence nigériane

La rencontre de N’Djamena permettra de nouveau aux dirigeants de la sous-région d’aborder les défis sécuritaires: crise en République centrafricaine; tensions au Burundi avec l’élection présidentielle en vue; mais surtout l’insurrection au nord-est du Nigéria avec Boko Haram, entre autres. Idriss Déby Itno, le président tchadien, devrait également passer la main à la tête de la présidence de la CEEAC.

Prennent part à cette 16ème session ordinaire, les chefs d’Etat et de gouvernement et leurs délégations.

La première à fouler le sol tchadien pour la circonstance, dimanche 24 mai, a été la présidente de la transition en Centrafrique, Cathérine Samba Panza. Le couple Présidentiel équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et Constancia Mangue Nsue Okomo de Obiang, est également arrivé hier.

Le Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, est représenté à ces assises par son Premier ministre, Philémon Yang. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le Premier ministre tchadien Kalzeubé Payimi Deubet.

Sao-Tome, le Burundi, le Rwanda et la RDC sont représentés par leurs ministres des Affaires étrangères respectifs.

L’Angola est représenté par son Ambassadeur accrédité au Tchad.

Les présidents congolais Denis Sassou Nguesso et gabonais Ali Bongo Ondimba sont effectivement arrivés ce lundi, 25 mai, dans la matinée, avant l’ouverture officielle des travaux.

Avec le Rwanda qui a décidé de réintégrer l’instrument communautaire, la CEEAC compte désormais 11 pays: Rwanda, Angola, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad, Sao Tomé-et-Principe.

Idriss Deby Itno, président en exercice de la CEEAC, passera la main au cours de cette 16ème session ordinaire
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La guerre que nous impose Boko Haram est une formidable opportunité de raffermir nos liens

Par Idriss Déby Itno, Président de la République du Tchad, Président en exercice de la CEEAC

Discours d’ouverture de la Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du COPAX; Yaoundé, 16 février 2015.

Les assises qui s’ouvrent aujourd’hui à Yaoundé sur la lutte contre Boko Haram, comme tout le monde le sait, depuis essentiellement l’année 2013, le groupe terroriste nigérian Boko Haram a étendu ses actions sur le Cameroun, menaçant de ce fait la stabilité de l’ensemble de la communauté. Ses actions se traduisent par les prises d’otages, les tueries aveugles et sauvages des civils innocents, le sabotage et la destruction des infrastructures, les pillages des biens, etc.

Le paradoxe de ces attaques est que ce sont les populations de confession musulmane, pour lesquelles cette nébuleuse prétend combattre, qui en paient le plus lourd tribut. C’est pour faire face à cette menace, en guise de solidarité avec la République s ur du Cameroun que mon pays a pris ses responsabilités en envoyant un important contingent militaire dans l’Extrême-Nord de ce pays.

Après les initiatives régionales prises par la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union Africaine, il était temps que notre communauté apporte aussi sa contribution à cette lutte.

Notre présence, forte présence, me convainc de l’engagement de la CEEAC à jouer son rôle en se référant aux dispositions du protocole du Copax et du pacte d’assistance mutuelle entre nos Etats membres.

Excellences, Mesdames, Messieurs,
La guerre que nous impose Boko Haram aujourd’hui est une formidable opportunité de raffermir nos liens de solidarité et d’intégration face aux menaces sécuritaires. Nous pouvons nous rendre à l’évidence qu’il est difficile pour nos Etats de faire face à cette menace isolément. Je puis vous dire seulement que mon pays le Tchad, est résolument inscrit dans cette logique panafricaniste. Notre intervention au Mali et dans d’autres théâtres d’opérations en est l’illustration.

Nous exhortons particulièrement nos Etats-membres qui ne sont pas encore touchés par le terrorisme à apporter une grande attention à cette question et à manifester leur solidarité agissante aux pays touchés par les actions de la secte Boko-Haram.

Nous invitons également la communauté internationale à apporter tout son soutien: matériel, diplomatique, financier, logistique et humanitaire, aux efforts de la CEEAC et de ses Etats pour combattre Boko Haram.

Mon souhait est que nos travaux puissent déboucher sur des actions immédiates et concrètes, à entreprendre dans la lutte contre Boko Haram.

Boko Haram doit savoir que, comme disait le stratège chinois Sun Tzu: « la guerre est semblable au feu. Lorsqu’elle se prolonge, elle met en péril ceux qui l’ont provoqué ». Boko Haram n’aura pas droit de cité en Afrique Centrale.


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Début des travaux de construction de l’oléoduc Tchad-Niger en 2015

Ce pipeline, long de 900 km, qui devra transporter le brut nigérien sur le marché international, passera par l’oléoduc Tchad-Cameroun existant

Les travaux de construction du pipeline, long de 900 km, qui devra transporter le brut nigérien sur le marché international, via l’oléoduc Tchad-Cameroun existant, démarreront en 2015, a déclaré vendredi dans la capitale tchadienne Foumakoye Gado, ministre nigérien de l’Energie et du Pétrole.

« L’ouverture officielle de la vanne est prévue à l’horizon 2016 », a ajouté M. Gado, qui s’exprimait à la sortie d’une audience que lui a accordée le président tchadien Idriss Déby Itno.

Le 27 février 2012, à N’Djaména, le Tchad et le Niger ont paraphé un protocole d’accord relatif au raccordement du pipeline nigérien au système de transport tchadien des hydrocarbures qui débouche au port de Kribi, au Cameroun.

Selon M. Gado, le président tchadien et son homologue nigérien, Mohamadou Issoufou, ont instruit leurs deux ministres du Pétrole respectifs d’« accélérer le processus ».

Le Tchad est entré, le 29 juin 2011, dans le cercle des pays producteurs de pétrole avec la mise en service de la raffinerie de Djarmaya, à 60 km au nord de la capitale, exploitée par l’Etat et la compagnie chinoise CNPC International.

Le 28 novembre 2011, c’est au tour du Niger de faire la même expérience, avec une raffinerie identique à Zinder, dans l’est du pays, également construite par la multinationale chinoise.


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Paul Biya: «Pour des pays comme les nôtres, la sécurité est un impératif catégorique»

Le Toast prononcé par le chef de l’Etat camerounais à l’occasion de la visite de travail d’Idriss Deby Itno

Monsieur le Président, Cher Frère
C’est toujours un grand plaisir de vous accueillir ici à Yaoundé. Soyez le bienvenu parmi nous. Nous avons tellement de choses en commun que le terme de « fraternité » est insuffisant pour traduire notre relation. Il faudra en inventer un autre ! En effet, tout nous rapproche : notre histoire, nos coutumes, nos cultures, nos économies et même nos politiques. Dois-je donner des exemples ? La mise en service, il y a quelques années, du pipe-line Tchad/Cameroun a montré l’avantage qu’il y a à s’entendre pour la réalisation de projets où chacun est bénéficiaire.

Demain, les autres richesses du sous-sol tchadien pourront être exportées grâce au développement de nos axes routiers et au prolongement de notre réseau de chemin de fer. Cette complémentarité de nos économies pourra également donner lieu à des échanges plus nourris concernant l’agriculture et l’énergie. Ceci pour ce qui est de nos relations bilatérales. Mais il va de soi qu’au sein de la CEMAC, notre Organisation commune, beaucoup de progrès peuvent également être faits, aussi bien sur le plan du rapprochement de nos économies que de l’intégration régionale. Et je sais que sur ces points nos positions sont proches. Aujourd’hui, ce qui nous préoccupe le plus touche à la sécurité de nos deux pays.

Les événements qui ont déstabilisé la RCA et l’activité terroriste de Boko Haram à partir du Nigeria, deux pays avec lesquels le Tchad et le Cameroun partagent une frontière commune, ces événements – dis-je – présentent un caractère évident de gravité pour la sécurité de nos pays. Dans le cas de la RCA, est en cours un processus de pacification auquel l’un et l’autre, dès les premières heures, nous participons. Avec l’engagement actuel de la communauté internationale, nous avons grand besoin que ce processus soit mené heureusement à terme.

Les menées terroristes de Boko Haram, qui se manifestent hélas tous les jours, demeurent une menace permanente à la paix et à la sécurité au Tchad et au Cameroun. Le sommet de Paris dont la France a pris l’initiative, a apporté un certain nombre de réponses aux problèmes que pose cette menace. Les dispositions qui ont été approuvées par les participants devront être mises en oeuvre dès que possible, au plan régional comme au plan bilatéral. En ce qui le concerne, le Cameroun est disposé à examiner avec le Tchad, dans les moindres détails, les conditions dans lesquelles ces dispositions pourront être appliquées par nos deux pays, qu’il s’agisse de patrouilles coordonnées, de partage du renseignement, d’échange d’information ou de mécanisme de surveillance des frontières.

Monsieur le Président, Cher Frère,
Pour des pays comme les nôtres, la sécurité est un impératif catégorique. Elle commande non seulement notre stabilité politique, mais aussi nos efforts de développement. C’est un sujet sur lequel nous ne pouvons pas faire de concessions. Je sais que sur ces points, le Président DEBY et moi-même sommes parfaitement d’accord. C’est la raison pour laquelle je le remercie très chaleureusement d’être venu vers nous à un moment où notre concertation s’imposait.

Vive l’amitié entre le Tchad et le Cameroun !

Mesdames, Messieurs,
Je vous invite maintenant à lever votre verre à la santé de notre frère et ami, Son Excellence Monsieur le Président de la République du Tchad.
Je vous remercie de votre attention.


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