D’abord menacée d’expulsion, Ingrid, 18 ans, est autorisée à poursuivre ses études dans l’Héxagone a récemment annoncé la préfecture de Savigny-sur-Orge
«L’obligation de quitter le territoire a été levée», se félicite ce mardi Nadia Nguyen, du Réseau éducation sans frontières en Essonne, qui milite contre l’expulsion des enfants étrangers scolarisés en France. Ingrid, 18 ans, élève de 1re au lycée Marcel-Pagnol d’Athis-Mons, va pouvoir poursuivre ses études dans l’Hexagone.
Les camarades de cette jeune fille de nationalité camerounaise s’étaient mobilisés devant les grilles de l’établissement le 27 janvier dernier. «Ma demande de carte de séjour m’a été refusée sous prétexte que je ne suivais pas encore d’études supérieures», avait alors expliqué Ingrid.
Les élèves du lycée Marcel-Pagnol avaient organisé une manifestation le vendredi 27 janvier dernier sans bloquer l’accès aux cours. A l’aide de pancartes, les lycéens défendaient leur camarade. «Ingrid est une fille super sérieuse. Elle est à fond dans ses études On a lancé une pétition. Ingrid est pleine de joie de vivre et elle a envie de réussir sa vie ici en France», avait déclaré un de ses soutiens.
«Étant aujourd’hui en capacité de produire son attestation d’inscription, une carte de séjour temporaire «étudiant» va pouvoir lui être délivrée», annonce désormais la préfecture. Ingrid, arrivée en France en juin 2013, est hébergée chez son oncle à Savigny-sur-Orge. «Mon souhait est de rester dans ce pays et de poursuivre mes études», racontait-elle lors de la manifestation organisée en son soutien.
Des élèves du lycée Marcel-Pagnol se sont mobilisés vendredi matin, sans bloquer l’accès aux cours, en faveur de leur camarade Ingrid menacée d’expulsion du territoire
«Tous pour Ingrid !», «Liberté, égalité, scolarité», «l’éducation est un droit, pas un combat». Même griffonnés à la hâte sur des morceaux de carton, les mots gardent la même force. Dans un joyeux chahut, plusieurs dizaines de lycéens ont manifesté vendredi, 27 janvier 2017, devant le lycée Marcel-Pagnol d’Athis-Mons. Une mobilisation en faveur de leur camarade Ingrid, élève de 1re de nationalité camerounaise, sous la menace d’une expulsion du territoire français.
«Je suis arrivée en France en juin 2013. Depuis, je vis à Savigny-sur-Orge chez mon oncle, raconte la jeune fille qui a fêté ses 18 ans en juillet dernier. J’ai reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) au mois de septembre. Ma demande de carte de séjour m’a été refusée sous prétexte que je ne suivais pas encore d’études supérieures.» Épaulée par le Réseau éducation sans frontières (RESF), Ingrid a déposé un recours devant le tribunal administratif de Versailles (TA) afin d’obtenir le droit de rester en France. «Mon souhait est de rester dans ce pays et de poursuivre mes études», souffle la lycéenne dont les parents sont restés au Cameroun. «Cela fait plaisir de voir cette mobilisation. J’ai le soutien de nombreux élèves mais aussi de professeurs et du personnel du lycée.»
«Ingrid est pleine de joie de vivre et elle a envie de réussir sa vie ici en France»
Sollicitée, la direction de l’établissement n’a pas souhaité commenter cette action qui n’a pas empêché les cours de se dérouler normalement ce vendredi. Mais les élèves, eux, défendent leur camarade de toutes leurs forces. «Ingrid est une fille super sérieuse. Elle est à fond dans ses études, clame Matyla, un de ses nombreux soutiens. Dans ce lycée, on est nombreux à avoir des origines étrangères et son cas nous touche. On a lancé une pétition. Ingrid est pleine de joie de vivre et elle a envie de réussir sa vie ici en France.»
Réseau éducation sans frontière – qui milite contre l’éloignement d’enfants étrangers scolarisés en France – se félicite de cette mobilisation lycéenne. «C’est très positif. Cela montre bien que la vie de cette jeune fille s’inscrit désormais en France, souligne Dominique Durand qui suit le dossier d’Ingrid. Même si ses parents sont restés au pays, elle a une vie harmonieuse en famille avec ses oncles, cousins et cousines qui l’hébergent et assument tout sur le plan financier.»
Un recours déposé au tribunal administratif de Versailles doit désormais être examiné avant d’envisager une éventuelle mise en rétention. Un sursis pour Ingrid qui devrait être fixée sur son sort dans les prochaines semaines.
Au cours de la manifestation, quatre élèves qui avaient lancé des ufs sur des policiers ont été interpellés et placés en garde à vue pour violences avec arme.
«Nous voulons nous inspirer de la bravoure tunisienne pour convaincre les camerounais de mettre en place une citoyenneté étudiante»
La Tunisie, votre pays d’accueil vient de traverser une période difficile. Quel est le point de la situation, notamment au niveau de la reprise des cours ?
Notre pays d’accueil vient de traverser certes une période difficile, mais remplie de moments historiques et exemplaires dont nous avons été témoins et spectateurs. Le ministère de l’éducation a permis une reprise des cours il y’a à peu près une semaine précisément le lundi 24 janvier. La plupart des étudiants sont ou préparent les compositions qui ont accusé un retard considérable par rapport au calendrier scolaire des facultés.
Y’a-t-il eu une action d’ensemble pour vous soutenir mutuellement?
Effectivement, les camerounais étant répartis dans toute l’étendue du territoire Tunisien, j’ai en collaboration avec les présidents camerounais des cellules régionales du pays (SFAX et Sousse) considérés comme mes vice-présidents procédé à un recensement des étudiants camerounais qui le désiraient, inscrits ou pas au sein de l’association. Ceci afin de permettre à tous d’être fiché au niveau de l’ambassade et alléger la tache de cette dernière au cas où l’état d’urgence aurait été décrété et le danger passé à la phase 3. Ceci nous a été possible à travers le réseau social Facebook, les sms, les posts dans notre blog et aussi le bouche à oreille. D’autre part toutes les informations relatives à la sécurité en ces moments instables étaient impératives ainsi que le filtrage de messages pour éviter la panique générale. Les mêmes moyens de communications nous ont permis de gérer cela. De plus tous les étudiants étaient permanemment connectés à Internet et réagissaient instantanément lorsqu’il y’avait du nouveau. Beaucoup de messages de soutien circulaient aussi entre nous. Même si nous n’étions pas physiquement tous ensemble nous l’étions virtuellement.
Quelque chose a changé depuis cette révolution?
Les après de la révolution sont palpables tous les jours.
Qu’est ce qui a changé ?
L’époque où la Tunisie était synonyme de prudence face à l’expression est révolue. Les Tunisiens osent maintenant dire tout haut ce qu’ils pensent. On le vit partout à l’école, au boulot, dans son immeuble. La sécurité qui était l’une des qualités du pays a volé en éclats. On n’est maintenant à l’abri que chez soi la porte bien close .Ceci est d’autant plus renforcé que le couvre-feu n’est plus véritablement respecté. Le combat Tunisien pour la liberté ne s’est pas encore achevé, les manifestations persistent et certains quartiers plus que d’autres demeurent exposés. Les facultés ont repris timidement les cours et les compositions. Le pays depuis lors a du mal à retrouver le cours de vie normal à causes de grèves de différentes natures. Plusieurs entreprises sont en gel avec leurs employés et l’activité économique en prend un sérieux coup.
On va parler d’autre chose. La dernière édiiton du Ngondo a eu lieu il y’a quelques temps. Comment s’est elle achevée?
Le « Ngond’a Sawa ô Tunisia » 4ème édition, s’est achevé dans une atmosphère conviviale où tous les camerounais ont pris part à une dégustation des mets du pays. Aussi, les Bana Ba Sawa de Tunis ont invité l’artiste musicien Petit Pays qui les a soutenus par sa présence à l’évènement, ainsi que Mr Lobe l’un de nos parrains et ainé, à une petite réception pour félicitations et encouragements
Avez-vous bénéficié du soutien des élites Sawa du Cameroun ?
Oui nous avons reçu les encouragements vidéo du roi des Akwa et actuel président du Ngondo S.M. Din dika akwa III pour l’évènement qui vient de se dérouler. Cependant, financièrement parlant le soutien du Cameroun demeure réellement timide voire inexistant, malgré nos demandes d’aide. Ce qui nous empêche d’avoir une certaine flexibilité au niveau même de l’organisation du « Ngondo » car dépendant des cotisations de ses membres (qui sont moins de 20 et étudiants), et aussi de nos deux parrains en Tunisie.
Comment sont organisés les Bâna Ba Sawa de Tunisie ?
Bana Ba Sawa de Tunis représente des étudiants sawa du Cameroun résidant en Tunisie qui se sont fixés pour objectif il y a 5ans déjà, de créer un regroupement avec pour but primaire de retrouver la chaleur fraternelle et la joie de pouvoir s’exprimer dans la langue maternelle. BBST n’est donc pas une association, mais un regroupement ayant pour porte-parole actuel M. Eboa Bolanga Emmanuel Freddy, et la chargée des relations extérieures que je suis, qui a un objectif muri au fil du temps à savoir le désir profond et intime de promouvoir la culture Sawa et mettre un point d’honneur sur nos racines. Les BBST se réunissent tous les mois, précisément chaque premier dimanche pour échanger entre eux, et une petite somme d’argent est très souvent demandée pour la dégustation. Les réunions sont rotatives pour que nous puissions connaître nos domiciles respectifs et renforcer ainsi les liens fraternels. Concernant les cotisations, je dirais qu’elles sont ponctuelles et surtout occasionnelles à l’instar de l’organisation du Ngondo, des cas de deuil pour ne citer que ceux-ci. Il est à préciser que le fait d’être un regroupement et non une association, aussi de ne point avoir des cotisations régulières en notre sein résulte d’une décision commune afin de ne pas tomber dans le tribalisme, et de ne pas créer la division au sein de la communauté puisqu’il y’a une association Camerounaise existante. Aussi, pour privilégier le plaisir d’être ensemble aux dépens des divisions liées à la gestion financière au sein des groupes.
Ingrid Ndoumbe Nkotto veut s’inspirer de l’exemple tunisien pour ses camarades camerounaisJournalducameroun.com)/n
Vous êtes par ailleurs présidente de cette communauté estudiantine des Camerounais en Tunisie, un mot sur l’association ?
L’Association des étudiants et stagiaires camerounais en Tunisie, en abrégé AESCT, est une association apolitique, non régionale ou tribale, à but non lucratif. Elle est constituée de 3 cellules Tunis, Sousse et sfax. Le président de Tunis fait office de président national et les autres ses adjoints. C’est aussi la vitrine administrative des Camerounais cités plus hauts auprès de l’ambassade du Cameroun en Tunisie, ainsi que des autorités tunisiennes. Elle a pour but de : Défendre les droits de ses membres ; promouvoir l’unité et la solidarité au sein de ses membres en territoire étranger ; développer la fraternité et le patriotisme et favoriser l’intégration des ressortissants camerounais en Tunisie en général et dans le milieu universitaire en particulier.
Un mot sur la communauté camerounaise de Tunisie
La communauté camerounaise est l’une des plus représentatives et des plus dynamiques de celles issues de l’Afrique subsaharienne en Tunisie. Elle prouve ses potentialités dans diverses filières et est reconnue pour son intelligentsia enviable par les autres communautés.
Quelles sont vos attributions ?
Les principales tournent autour de l’assurance du bon fonctionnement de l’association en termes d’activités et de représentativité (dans la défense et le soutien des camerounais en cas de problèmes etc..), partout où le besoin se fait ressentit ; et aussi de la gestion des dépenses.
Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez ?
L’intérêt camerounais à la cause associative et de ce fait, sa participation timide à toute activité liée à l’association. Le problème de communication étendue au niveau du pays afin de faire passer la bonne information surtout en termes de fiabilité des écoles.
Votre association a t-elle des liens avec d’autres associations ?
Bien sûr, L’association des Etudiants et Stagiaires Africains en Tunisie en abrégé A.E.S.A.T. est la fédération de toute les associations estudiantines des étudiants issus de l’Afrique subsaharienne. L’AESCT est donc affiliée à cette association. Son objectif est de faciliter l’intégration des étudiants et stagiaires africains en Tunisie et de promouvoir ainsi l’unification entre les communautés africaines s urs en territoire tunisien. Dans ce cadre, plusieurs activités nous amènent à collaborer entre communautés s urs tout le temps.
Quels sont vos rapports avec l’ambassadeur du Cameroun en Tunisie?
Son excellence M. Loe Victor est d’un grand support pour l’association. Puisqu’à but non lucratif, l’organisation de nos activités nécessite beaucoup de ressources. L’ambassadeur dans ce cadre nous offre quelques facilités (Signatures, soutien financier lorsque possible, conseils).
Un mot sur vous. Quelles études faites-vous ?
Je suis élève ingénieur en réseaux et télécommunications en 5ème année à l’université privé ESPRIT (Ecole Supérieure PRivée d’Ingénieries et de Technologies) en Tunisie.
Pour terminer cette interview, c’est quoi les projets pour 2011 ?
Nous avons envie de rassembler les étudiants boursiers et non boursiers, ainsi que les stagiaires afin de les intéresser à l’action citoyenne et à l’engagement à la vie associative. Toujours informer les étudiants sur leurs droits, la vie étudiante, et toutes les opportunités qui leur sont offertes pour un meilleur épanouissement et une meilleure intégration en Tunisie. Représenter l’interface administrative de confiance pour les étudiants en terme de défense, de protection et d’activités parallèles (sports, culture, académiques etc..) et enfin, nous voulons nous inspirer de la bravoure Tunisienne pour convaincre les camerounais concernés de mettre en place une véritable citoyenneté étudiante en vue de favoriser des débats d’interpellations en tant que futurs bâtisseurs du Cameroun.
Bureau actuel de l’associationJournalducameroun.com)/n