Boris Teabé s’est distingué par la pertinence de ses travaux, qui ont été dirigés par un autre Camerounais, le Pr Alain Tchana.
Boris Teabé a reçu le prix de la meilleure thèse française 2018 pour ses travaux intitulés « Performance et qualité de service de l’ordonnanceur dans un environnement virtualisé ». Le Camerounais a décroché le prix organisé par le GDR réseaux et systèmes distribués (RSD), en collaboration avec l’association ACM SIGOPS France (ASF). Les organisateurs de cette compétition ont voulu encourager la recherche dans ce domaine et récompenser les meilleurs travaux doctoraux sur les sujets ayant trait aux réseaux et des systèmes distribués.
Boris Teabé, le lauréat de la première édition de ce prix, reçoit non seulement la somme de 2.000 euros (soit environ 1,3 million de francs CFA), mais aura aussi la possibilité de présenter sa thèse à la conférence Compas (Conférence d’informatique en Parallélisme, Architecture et système) prévue du 03 au 06 juillet à Toulouse en France.
A 27 ans, Boris Teabé annonce la couleur d’une belle carrière dans un domaine réservé à des intelligences supérieures, du moins dans la perception populaire. Le jeune homme peut s’enorgueillir, compte tenu des critères relativement stricts, du jury de ce prix. Le candidat devait, par exemple, présenter un résumé de sa thèse en 2 ou 3 pages en mettant en évidence son originalité, l’importance du sujet et des contributions principales, la qualité des résultats obtenus, les éventuels transferts technologiques réalisés ou en cours ; un Cv détaillé avec la liste des publications et des brevets, le rapport de soutenance, entre autres. Le jeune Camerounais s’est distingué de ses concurrents par la qualité de son dossier.
Boris Teabé a quitté le Cameroun en 2014, après l’obtention de son diplôme d’ingénieur à l’Ecole nationale polytechnique. Le jeune homme, ancien élève du lycée bilingue de Buea, était alors invité à passer un séjour au laboratoire de recherche en informatique de Toulouse (IRIT). En 2015, il a démarré une thèse sous la direction de Daniel Hagimont et d’Alain Tchana, un autre Camerounais dont le parcours impose le respect.
Avant-gardiste
Alain Tchana, 33 ans, a quitté le Cameroun en 2008 pour son stage de fin d’études à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse. A l’époque étudiant en mathématiques à l’université de Yaoundé I, il s’était fait remarquer pour avoir créé une application permettant de modifier son répertoire téléphonique. En fait, le 01er juin 2007, la numérotation téléphonique est passée de sept à huit chiffres. Alain Tchana et un de ses camarades de classe (Brice Ekane) avaient alors imaginé une application pour éviter aux utilisateurs d’ajouter le huitième chiffre manuellement.

Depuis, il a fait du chemin. Il a achevé sa thèse en 2011, est passé maître de conférences, a été recruté à l’Institut National Polytechnique de Toulouse 2013… En 2017, il a soutenu son habilitation à diriger des recherches. Un passage obligé pour postuler au grade de professeur des universités qui, lui, s’obtient après un concours ouvert au monde entier. Mieux, il faut être classé premier à l’issue dudit concours. Alain Tchana a candidaté au poste de Professeur des universités de Nice Sophia Antipolis et a été classé premier. Un exploit pour son âge.
La thèse de Boris Teabé a été la première dirigée par son compatriote, Alain Tchana.