Le réalisateur a présenté récemment dans la commune française de Mèze son documentaire intitulé: « une feuille dans le vent »
Vous êtes né au Cameroun et habitez aujourd’hui à Mèze. Quel est votre parcours ?
Je suis arrivé en France il y a trente ans, à l’université de Valenciennes, pour passer une maîtrise en communication audiovisuelle. J’ai ensuite travaillé comme monteur à France 3. Je produisais des films en parallèle et puis un jour j’ai décidé d’en faire mon activité principale. Mon épouse et moi-même souhaitions descendre dans le sud. Nous avons pensé à Marseille, puis Montpellier et puis il y douze ans nous avons découvert Mèze. Ce fut un coup de foudre.
Votre filmographie est riche. Dans quel registre se situe-telle ?
Mes films ont toujours eu pour espace l’Afrique avec souvent pour sujet de questionner l’histoire coloniale. Le Cameroun et la France ont un héritage commun. Beaucoup de silences persistent autour de cet héritage. La spécificité avec l’Afrique francophone est que dans les années 50, des mouvements de libération se sont formés pour amener à l’indépendance. En France, nous connaissons beaucoup la guerre d’Algérie mais au sud du Sahara, le Cameroun a été l’un des pays où cette colonisation s’est opérée de manière violente. Même après l’indépendance, la lutte armée a continué contre les dirigeants soutenus par la France : ce fut le néocolonialisme.
«Une feuille dans le vent»: quelle est l’origine de ce titre ?
C’est un hommage à Ernestine Ouandié, fille d’un leader indépendantiste assassiné. J’ai rencontré Ernestine par hasard lors d’un tournage au Cameroun. Elle souffrait beaucoup de ce silence autour de ces gens qui ont lutté pour l’indépendance. Lors de notre rencontre, j’ai effectué cet enregistrement. Mais je n’ai pas compris que cette femme, qui était journaliste, était en train de me laisser son testament. Elle a décidé de se donner la mort cinq ans plus tard, en 2009. Cette histoire poignante nous ramène dans la grande histoire de la colonisation. Elle répétait qu’elle était une feuille dans le vent. Je ne comprenais pas, je pensais que c’était de la poésie. Ce n’est qu’après sa mort que ses paroles ont fait sens. C’est l’itinéraire de sa vie.
Vous avez donc réalisé ce film après son décès ?
Oui, j’ai construit ce film autour de son interview. Il interroge toute la mémoire et essaie de rappeler au gens que l’on ne peut pas faire le silence sur l’époque coloniale. Aujourd’hui, les aventures coloniales se reproduisent en Irak ou en Lybie. Leur finalité n’est pas d’installer la démocratie. Ces pays sont dans une situation bien pire aujourd’hui. Mais les ressources sont contrôlées par ceux qui ont fait la guerre pour soi-disant libérer les pays.
Quelle est la situation politique aujourd’hui au Cameroun ?
Le pays est dans l’attente. Le président est au pouvoir depuis trente-deux ans. Tant que les dictateurs servent les intérêts d’un certains nombre de gens, personne n’en parle. C’est le paradoxe des rapports internationaux. Le Cameroun est riche, doté d’un potentiel énorme mais sans écoles et sans hôpitaux. Le pays demeure dans une forme de précarité permanente.
Le film «Adios Carmen» du réalisateur marocain Mohamed Amine Benamraoui a remporté samedi à Yaoundé le premier prix de la 18ème édition de ce festival du film africain.
Le Maroc a triomphé samedi soir au Palais des Congrès de Yaoundé avec l’attribution de deux des prix les plus prestigieux du festival dirigé par Bassek Ba Kohbio. C’est d’abord Noureddine Saïl, actuel directeur du Centre cinématographique marocain, qui est monté sur le podium du Palais des congrès de Yaoundé pour recevoir le Prix Charles Mensah (Ecran d’honneur) récompensant sa «vie de combat pour le cinéma». Noureddine Saïl est philosophe et critique de cinéma. Avant de diriger le centre cinématographique marocain, il aura été, entre autres, directeur général de la chaine de télévision 2M au Maroc.
L’Ecran d’or, prix le plus prestigieux, récompensant les films en compétition au festival Ecrans Noirs a été décerné à la fiction «Adios Carmen» du réalisateur marocain Mohamed Amine Benamraoui. Il a été produit en 2012. «C’est le film qui nous a tous séduit dans le jury», a tenu à justifier Gerard Essomba qui présidait le jury de la catégorie «Longs et courts métrages» pour cette 14ème édition.
Tourné en amazigh et diffusé avec un sous-titrage en français, le film «Adios Carmen» raconte la vie du jeune Amar, la dizaine, dans le Rif marocain des années 1970. La vie de ce garçon prend un tournant au moment où sa mère décide de rejoindre son mari en Belgique pour six mois, le laissant avec Hamid, son oncle. Maltraité, affamé au quotidien par ce dernier, Amar se verra obligé de quémander – sans grand succès – du pain pour manger. Les misères du jeune garçon s’estompent lorsqu’il fait la rencontre de Carmen, Espagnole émigrée au Maroc avec son frère à cause du régime franquiste en Espagne.
Carmen prendra Amar sous son sein et lui fera découvrir le cinéma dans un ciné-club qu’elle tient avec son frère Juan. De nouvelles misères, de jalousie cette fois, naitront entre Amar et son oncle à cause de l’amour de Carmen pour le jeune garçon que l’adulte ne peut avoir. Après la mort de Franco en Espagne et voyant naitre une inimitié avec leurs voisins marocains, Juan et sa s ur décident de rentrer en Espagne. Une seconde maman de perdue pour Amar avec le départ de Carmen et un profond dépit. C’est dans une profonde tristesse qu’il dit « Adios Carmen» voyant sa protectrice mettre les bagages dans la voiture. La fiction s’achève sur une note positive puisque la mère d’Amar rentre de Belgique pour retrouver son fils et l’emmener avec elle en Europe.
Affiche du film « Adios Carmen », Ecran d’or de la 18ème édition des Ecrans Noirslemag.ma)/n
Dans la catégorie internationale, le jury qui a remis l’Ecran d’or au film «Adios Carmen» a également récompensé l’actrice Viviane Sidibé du Mali au titre de meilleure comédienne pour le rôle jouée dans le court métrage «Toile d’araignée». L’acteur zimbabwéen Nach a été primé pour son rôle dans le film Dust and fortunes au titre de meilleur comédien. L’Ecran du court métrage a été décerné à Patricia Kwende pour le court métrage «L’appel».
Ecrans noirs 2014, c’était deux jurys. L’un consacré aux longs et courts métrages dits «internationaux» et un autre qui a examiné les documentaires et films camerounais. Ce second jury, présidé par Arthur Sibita réalisateur du film «Le coopérant», a attribué l’Ecran du documentaire à Jean Marie Teno pour: «Comme une feuille dans le vent», entretien entre l’auteur et Ernestine Ouandié, la fille de feu Ernest Ouandié. Le prix de la Meilleure révélation féminine au Cameroun a été décerné à Cynthia Elisabeth Ngono tandis que le celui du meilleur interprète masculin a été décerné à Godlove Nkany Nkai du film «The African Guest.» Le dernier prix décerné par ce jury, a été décerné à «Ntah’napi» des réalisateurs Stéphane Ousmane et Sergio Marcello au titre de Prix du meilleur film camerounais. Tous les lauréats ont uniquement reçu un trophée et un diplôme, sans chèque ou autre soutien financier.
Photo de famille avec les lauréats des Ecrans Noirs 2014 le 26 juillet 2014 au Palais des congrès de Yaoundéecransnoirs.org)/n
De nombreux Camerounais de la diaspora se sont retrouvés pour une série d’activités visant à rendre hommage à des martyrs à l’instar des personnes tombées lors des émeutes de la faim de février 2008
L’information a été relayée samedi dernier dans l’après-midi par Radio Contact dans son flash d’information de 18 heures. En introduction, le présentateur annonce que des Camerounais ont déposé une gerbe de fleurs devant les locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles. Que s’était-il passé, pourquoi une gerbe de fleur, se demandaient de nombreux curieux qui aussitôt arrivés sur les lieux avaient constaté que ladite gerbe avait été déplacé par les autorités consulaires.
C’est que, des Camerounais de la diaspora, soutenus par certains amis du Cameroun d’origines diverses, sous la coordination du Mouvement de février 2008, étaient devant l’ambassade du Cameroun dans le cadre de la célébration de la semaine des martyrs en mémoire des victimes des émeutes de la faim qui ont ensanglanté le Cameroun du 25 au 28 février 2008.
Il s’agissait selon les organisateurs venus des quatre coins de la Belgique, du Luxembourg et de la Hollande, d’informer publiquement les populations belges sur les différents cas de violations des droits humains au Cameroun et attirer leur attention sur le climat délétère qui règne actuellement au Cameroun.
La marche, non encadrée par la police, la date étant déplacée conformément au programme pour déjouer toute perturbation selon les organisateurs, démarre plus précisément à 14 h 30 min par un chant de ralliement en pidgin (un argot populaire, sorte d’anglais et de français utilisé par de nombreux locuteurs au Cameroun, ndlr)
Le même refrain est repris par tous et quelques curieux d’origine belge qui s’activaient à imiter les manifestants. Sur la grande porte de l’entrée principale des locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles, sont collées des photos de victimes des émeutes qui ont secoué le Cameroun du 25 au 28 février 2008 au Cameroun.
D’autres images illustrant les atrocités commises par les forces de l’ordre lors de ces événements sanglants sont distribuées aux passants, ce qui crée quelquefois des bouchons le long de l’Avenue Brugmann.
Selon les organisateurs de cette manifestation, des actions sont prévues pour les jours à venir et la vaste campagne d’information sur la situation du Cameroun continue. La cérémonie devant l’ambassade du Cameroun à Bruxelles s’est achevée par le chant de l’hymne national du Cameroun
L’évènement annoncé du 8 février au 8 mars 2014 à Bruxelles et Rabat au Maroc est une commémoration des personnes tuées par les différents pouvoirs successifs au Cameroun.
Le samedi 8 février 2014 dès 19 heures, une soirée de recueillement a eu lieu à la rue de Mérode n° 64 à 1060 Saint-Gilles. Un hommage spécial a été rendu à Junior Mbeng assassiné lors des émeutes de février 2008 ainsi que plusieurs autres victimes
La Messe d’action de grâce quant à elle a eu lieu le dimanche 2 mars à la Rue du Docteur De Meersman 12 à Anderlecht. (Eglise notre Dame Immaculé) de 10 à 13 heures.
C’est dans une ambiance de chansons religieuses noyées dans un récit pathétique que plusieurs participants ont commémoré les morts et les personnes victimes des émeutes de février 2008 au Cameroun. Au menu : quelques témoignages sur les circonstances qui ont précédées l’assassinat des jeunes camerounais et le sort réservé à tous ceux qui croupissent encore dans les cellules des prisons camerounaises.
Le 6 mars, une délégation constituée des organisateurs de la semaine des martyrs était au parlement européeen où elle a eu une séance de travail avec le Député Marc Tarabella du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates.
De cette rencontre, il ressort que cet élu européen portera les différentes revendications au parlement Européen. Le député Marc Tarabella aura une séance de travail avec Monsieur Louis Michel du Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe et les autres Groupes, le cas du Cameroun sera introduit en procédure d’urgence et sera traité s’il est validé par les différents groupes parlementaires en avril prochain à Strasbourg lors de la dernière séance ordinaire du parlement européen.
Il est question ici de revenir sur le cas des personnes assassinées au Cameroun en février 2008 lors des émeutes de la même année. Des personnes disparues et le cas de Paul Eric Kingué.
Et la journée du 8 mars?
Le point ultime des activités, cette année à Bruxelles, a été en dehors du dépôt de la gerbe de fleurs à l’ambassade du Cameroun à Bruxelles et d’autres activités commémoratives, la grande conférence qui a eu lieu le 8 mars de 16 à 20h à l’hôtel Sleep Well
Il est précisément 16h quand l’ambiance est aux retrouvailles dans la salle Schuman. On retrouve parmi les participants, des invités venus de France, de la Hollande, du Luxembourg, sans oublier Madame Marie Arena, Sénatrice belge à qui l’honneur reviendra d’ouvrir les travaux. Tous sont venus donner de leur contribution au bon déroulement des travaux.
Les participants se sont rendus devant l’ambassade du Cameroun en Belgique pour déposer une gerbe de fleursJournalducameroun.com)/n
Au niveau des participants, on dénombre plusieurs personnalités de la société civile et politique à l’instar de Kadji Elie, président du Cebaph, Marie Arena, Sénatrice belge, Guy Fokou, le Secrétaire du Mrc Benelux, Hubert Ducarme, du Groupe de Soutien à Paul Eric Kingue, le cinéaste Jean Marie Teno, Jacky Essome, la maman de Junior Mbeng, assassiné lors des émeutes le 25 février 2008 à Douala, Mamadou Ouattara (Représentant du Rdr en Belgique),Clovis Mbikay ,Président Régional Europe de l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo, l’écrivaine Edvige Laure Kameni de Toulouse, etc.
Tous ont répondu patriotiquement à l’appel du Mouvement de Février 2008. Le Dr Christopher Fomunyoh s’étant excusé.
En trois heures d’intenses échanges entre le public et les intervenants, les participants venus du Luxembourg, de la France et l’Allemagne ont participé à cette rencontre qui portait sur le thème « Honneurs à nos martyrs de la liberté »
Dans son allocution d’ouverture de la conférence, la sénatrice belge Marie Arena insistera sur le fait qu’on ne peut pas balayer d’un revers de la main toutes les formes d’injustice commis quelque part qu’importe le pays.
Tous les intervenants ont été unanimes sur le fait qu’il est nécessaire de garder le fil de l’histoire. Ne pas balayer d’un revers de la main des cas de violations des droits humains en Afrique. Hubert de Luxembourg du groupe de soutien à Paul Eric Eric Kingué ira encore plus loin dans son témoignage tout en affirmant qu’au nom de ceux qui sont morts parce qu’ils voulaient leur bien-être et ceux des populations camerounaises, au nom de ceux qui en souffrent encore aujourd’hui et dont les plaies ne cicatriseront jamais, que le groupe de soutien à Paul Eric Kingue dont il est le porte parole, demande solennellement aux autorités en charge de l’affaire Paul Eric Kingue au Cameroun, que justice lui soit enfin rendue pour qu’il puisse continuer le combat qu’il a entrepris contre la misère qui n’en finit pas d’écraser ses concitoyens.
Le film évènement
Une très forte émotion s’est emparée de l’assistance à la fin de la diffusion du film intitulé » Une feuille dans le vent » de Jean-Marie Teno. En 55 minutes. L’émotion était tout simplement insoutenable.
Dans ce film, Ernestine Ouandié, fille de Ernest Ouandié raconte sa vie dramatique : sans père et avec une mère qui la rejette, le poids du silence et l’échec de ses recherches de la vérité sur l’assassinat de son père en 1971 par les autorités camerounaises…
L’auteur du documentaire présent dans la salle a pu donner de nombreux éclaircissements sur les conditions de réalisation de son documentaire.
L’on retiendra en substance que cette rencontre à la fois riche en enseignements et en information restera gravée dans l’histoire du Cameroun avec pour corollaire la prise de conscience de la diaspora progressiste camerounaise. Les organisateurs ont convenu de la prochaine étape de cette série d’activités à savoir la vaste campagne d’information sur l’assassinat des martyrs camerounais. Une plainte est même envisagée en Belgique…Une des victimes de ces émeutes de février 2008 se trouvant au moment des faits sur le territoire.
Une conférence a été organisée avec des personnalités. La sénatrice belge Marie Arena y a pris part.Journalducameroun.com)/n