Par Adamou Vessah Nsangou, Président de l’Aren (Agir Pour La Renaissance)
Mes chers bien-aimés, je vous salut dans la joie éternelle. Avec ce qui défraie la chronique actuellement au Kamerun, à savoir « les émeutes de Bamenda », il n’est plus à démontrer aujourd’hui que notre pays est à un tournant en termes de prise de conscience et d’action, en ce qui concerne les questions existentielles : comment sommes-nous arrivés là ? Où allons-nous si rien de conscient n’est fait ? Qu’avons-nous à faire pour nous en sortir ? Que se passe-t-il actuellement au Kamerun ? Etc.
Tout aurait éclaté à Bamenda à la suite de la grève des magistrats, puis des enseignants.
Les avocats, pour une traduction des lois camerounaises en anglais ; les enseignants contre l’introduction du français dans la partie anglophone, la nomination des collègues francophones dans les directions d’écoles de formation technique où l’anglais est dominant. Les jeunes, les transporteurs, les bayam sellam et autres habitants auraient emboité le pas, en faisant part du manque d’investissement, de la cherté de la vie, de la paupérisation. Ils disent être victimes d’une discrimination causée par la domination du français dans l’administration publique. En réponse, le gouvernement kamerunais aurait promis la tenue des états généraux de la justice.
Quand on regarde bien ce qui se passe à Bamenda et quand on retourne 30 ans en arrière pour revisiter l’histoire, on est amené à résumer en une phrase, toute la vie politique, économique et socioculturelle du Kamerun, animée par une succession de spermatozoïdes inconscients, et ce depuis plus d’un demi-siècle : changement de danseurs et maintien de la mélodie. Nous assistons au même jeu depuis lors qui veut que, des politicards montent au créneau à chaque évènement pour nous servir dans des déclarations et autres inepties, les soldes définitifs de leur cogitation personnelle.
Nous nous refusons de participer à ce bal d’ego individualistes et de moutons de panurges. Nous avons un Programme d’Ajustement Spirituel (PAS) pour le développement intégral du Kamerun. Avec quelques bribes puisées de notre PAS, nous partirons de ce cas particulier pour poser un problème global et proposer une solution essentielle, car même si cela remonte à plus loin, 30 ans c’est trop ! Il est temps de mettre un terme définitivement à cette récurrence de folie. La récurrence d’une crise signale que les changements essayés pour la résoudre procèdent du même niveau d’agissement qui a créé les problèmes. « La vraie folie c’est de répéter chaque fois la même chose et s’attendre à un résultat diffèrent », aurait dit Einstein.
Il est évident que le Kamerun est en train de vivre une phase cruciale dans son développement.
Chaque kamerunais soucieux du devenir de sa nation, doit en effet être sur le point de s’éveiller à sa dimension cosmique et au fait qu’il cohabite avec diverses autres civilisations, et ce depuis l’avènement de ce que nous avons appelé mondialisation.
Vous savez bien qu’on ne peut pas chercher midi à quatorze heure, ni faire transpirer une pierre. Si nous continuons à vouloir le faire, le problème alors ce sera nous, si ce n’est déjà pas le cas depuis 30 ans. De nombreuses âmes ont choisi de s’engager en cette période décisive pour l’avenir de notre commune nation, afin d’assister l’Humanité kamerun dans son éveil progressif et de préparer le nouveau paradigme, basé sur une conscience multidimensionnelle, c’est à dire, prenant en compte l’ensemble des dimensions et ce qui y existe, et non uniquement la dimension3D Physique.
Nous faisons partir de ces âmes et nous appelons tout kamerunais prêt à s’engager, à nous rejoindre dans notre « PAS pour le Kamerun » pour l’assister dans son expansion et pour aider les kamerunais à lever le voile sur les formes d’asservissement dont elle a été victime, dû à son ignorance de sa réelle nature. C’est ce que nous appelons « devenir Acteurs de la Renaissance », quel que soit votre âge, votre sexe, votre race, votre rang, votre croyance, votre occupation, etc. c’est la raison d’être de l’AREN (Agir pour la Renaissance)qui se veut être cette synergie des consciences éveillées et d’éveil des consciences en rêve, endormies ou tout simplement réveillées.
Aujourd’hui, il est plus que temps que chacun s’éveille à son propre Pouvoir Créateur, afin de reprendre les rênes de sa Vie, et se reconnecter à son âme afin de renouer avec sa véritable intention d’incarnation et chemin d’évolution. La population kamerunaise a été pendant trop longtemps déconnectée de sa réelle nature et raison d’être, ainsi que déconnectée de tout ce qui l’entoure. Ce qui a causé et continue de causer tous les déséquilibres, les violences, les guerres et les destructions que nous connaissons.
Les kamerunais aujourd’hui, gouvernants comme gouvernés, ont atteint un niveau de destruction de leur propre pays et d’épuisement de leurs ressources, inégalé jusqu’alors. Ce n’est plus un fait ignoré. La paix est plus que jamais menacée et l’extinction de la civilisation kamerun nous guette. La course utopique à l’émergence sans la conscience de l’âme est aussi un danger qui nous menace. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (Voltaire) et c’est ce à quoi nous sommes aujourd’hui confrontés : s’éloigner encore plus de sa Conscience ou à l’inverse, décider de prendre conscience de l’être multidimensionnel que nous sommes ;et accepter de remettre en question nos HUMANITUDES qui nous ont jusqu’alors empêché de découvrir notre véritable Nature de Citoyens Patriotes et Démocrates, en nous enfermant dans des dogmes, et spectres limitant notre possibilité de percevoir la Vérité.
Aujourd’hui le Kamerun, donc nous kamerunais, est face à un choix :
1) Continuer sa dévolution vers encore plus d’inconscience, ou
2) Choisir le chemin de l’Ascension,
Le chemin de l’Ascension proposé dans notre « PAS pour le Kamerun » n’est autre que la reconnexion à notre véritable Nature de Citoyens Patriotes Démocrates, pour retrouver notre souveraineté, notre Beauté, et nos hautes Valeurs telles que l’Amour, la Justice, l’Harmonie, la Pureté, l’Authenticité, la Vérité. Ce sont ces hautes valeurs qui doivent guider nos pas et remplir nos c urs en chaque instant, afin que nous soyons ces bâtisseurs d’un pays prospère. Il s’agit de montrer ce que c’est que d’être véritablement « Humain ».
Agir pour la Renaissance (AREN) est cette synergie de réflexions/actions, ouverte à tous les chercheurs de Vérité, à toutes les âmes qui constatent que ce Kamerun ne tourne pas rond et qu’il faut y faire quelque chose. A tous ceux qui ressentent depuis toujours qu’ils sont nés kamerunais pour une raison, sans savoir l’expliquer. A tous ceux qui ressentent avoir une « Mission » pour le Kamerun, sentiment qui, jamais n’a réussi à s’effacer, malgré les attaques et jugements extérieurs. A ceux qui ne tolèrent pas l’Injustice, le Mensonge, la discrimination, les Souffrances et l’abus des plus faibles. Mais surtout, à tous ceux qui ne savent pas encore qu’ils ont une mission et qui sont prêts à lever les yeux au Ciel et à y découvrir une réalité allant bien au-delà de ce que nous voyons.
Notre maison brule et tout le monde regarde ailleurs. Et après nous dirons que nous ne savions pas. Il est temps que nous prenions conscience et agissions, que nous rejoignons à AREN pour une reconnexion à Qui Vous Êtes, et une aide à avancer sur votre propre Chemin, dans la Conscience, la Bienveillance, le discernement, et l’Harmonie.
Je vous aime.
Par le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem)
Le Kamerun est agité depuis quelques semaines par des revendications issues principalement des travailleurs et des populations des deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les avocats qui y pratiquent la « Common Law » ont manifesté par voies de communiqué et dans la rue leur volonté inébranlable de protéger cette pratique judiciaire dans lesdites régions, face aux nombreuses velléités de démantèlement orchestrées par le gouvernement depuis des décennies.
A leur suite, des syndicats d’enseignants ont appelé à une grève générale des enseignements pour des raisons similaires : la destruction du système d’enseignement d’inspiration anglo-saxonne au profit du système francophone. Ces grèves qui ont été massivement suivies ont suscité des manifestations de soutien populaire où des appels à la sécession ou au fédéralisme ont été proclamés. Comme d’habitude, le gouvernement néocolonial du RDPC est resté sourd à ces revendications, ne réagissant que par du mépris, de la manipulation et finalement par une violence aveugle et illégitime à l’origine de plusieurs morts et de nombreux blessés dans la population.
Les revendications des populations des régions du Sud-ouest et du Nord-ouest sont l’expression légitime de la frustration occasionnée par la gestion injuste du Kamerun. Le Manidem dénonce et condamne avec la dernière énergie les appels hypocrites des anciens agents du régime qui profitent de cette situation pour pousser à la division du pays sur la base des frontières héritées de la colonisation.
Le Manidem rappelle que l’unité du pays est une aspiration profonde et justifiée conquise de haute lutte depuis l’époque coloniale à travers toutes les régions du Kamerun et spécialement dans les zones sous domination britannique. Il réitère que les luttes populaires contre un gouvernement néocolonial qui ont permis hier de démanteler le colonialisme sont seules capables de résoudre aujourd’hui ce qu’on appelle la question anglophone.
Aussi, le Manidem appelle-t-il le gouvernement à ouvrir des discussions démocratiques avec toutes les parties prenantes pour parvenir à rétablir les bases d’une coexistence apaisée et juste entre toutes les communautés kamerunaises.
Le Manidem réaffirme enfin que les principales solutions pour régler les revendications communautaires sont entre autres :
. L’harmonisation de notre système judiciaire sur la base de notre culture et de notre histoire d’abord, et ensuite par un enrichissement par des apports étrangers;
. L’harmonisation du système éducatif qui introduirait quatre langues nationales et l’anglais comme unique langue de communication avec l’étranger (en dehors de l’Afrique);
. Une gestion démocratique du Kamerun qui se manifesterait par une décentralisation à travers quatre régions géographiquement harmonieuses et économiquement viables;
. La tenue des Etats généraux de la Nation qui seront un vaste moment de débat sur la refonte de nos institutions et le modèle de société que les Kamerunais souhaitent avoir.
Le Manidem appelle ainsi à un débat démocratique sur les problèmes de la Nation.
Le Manidem dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit.
Le Kamerun est notre patrie et l’Afrique est notre avenir.
Par le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem)
Le Kamerun est agité depuis quelques semaines par des revendications issues principalement des travailleurs et des populations des deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les avocats qui y pratiquent la « Common Law » ont manifesté par voies de communiqué et dans la rue leur volonté inébranlable de protéger cette pratique judiciaire dans lesdites régions, face aux nombreuses velléités de démantèlement orchestrées par le gouvernement depuis des décennies.
A leur suite, des syndicats d’enseignants ont appelé à une grève générale des enseignements pour des raisons similaires : la destruction du système d’enseignement d’inspiration anglo-saxonne au profit du système francophone. Ces grèves qui ont été massivement suivies ont suscité des manifestations de soutien populaire où des appels à la sécession ou au fédéralisme ont été proclamés. Comme d’habitude, le gouvernement néocolonial du RDPC est resté sourd à ces revendications, ne réagissant que par du mépris, de la manipulation et finalement par une violence aveugle et illégitime à l’origine de plusieurs morts et de nombreux blessés dans la population.
Les revendications des populations des régions du Sud-ouest et du Nord-ouest sont l’expression légitime de la frustration occasionnée par la gestion injuste du Kamerun. Le Manidem dénonce et condamne avec la dernière énergie les appels hypocrites des anciens agents du régime qui profitent de cette situation pour pousser à la division du pays sur la base des frontières héritées de la colonisation.
Le Manidem rappelle que l’unité du pays est une aspiration profonde et justifiée conquise de haute lutte depuis l’époque coloniale à travers toutes les régions du Kamerun et spécialement dans les zones sous domination britannique. Il réitère que les luttes populaires contre un gouvernement néocolonial qui ont permis hier de démanteler le colonialisme sont seules capables de résoudre aujourd’hui ce qu’on appelle la question anglophone.
Aussi, le Manidem appelle-t-il le gouvernement à ouvrir des discussions démocratiques avec toutes les parties prenantes pour parvenir à rétablir les bases d’une coexistence apaisée et juste entre toutes les communautés kamerunaises.
Le Manidem réaffirme enfin que les principales solutions pour régler les revendications communautaires sont entre autres :
. L’harmonisation de notre système judiciaire sur la base de notre culture et de notre histoire d’abord, et ensuite par un enrichissement par des apports étrangers;
. L’harmonisation du système éducatif qui introduirait quatre langues nationales et l’anglais comme unique langue de communication avec l’étranger (en dehors de l’Afrique);
. Une gestion démocratique du Kamerun qui se manifesterait par une décentralisation à travers quatre régions géographiquement harmonieuses et économiquement viables;
. La tenue des Etats généraux de la Nation qui seront un vaste moment de débat sur la refonte de nos institutions et le modèle de société que les Kamerunais souhaitent avoir.
Le Manidem appelle ainsi à un débat démocratique sur les problèmes de la Nation.
Le Manidem dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit.
Le Kamerun est notre patrie et l’Afrique est notre avenir.
Une fois de plus le foisonnement des mémorandums émanant ces temps-ci, des compatriotes sur presque tout le triangle national, témoigne à raison, d’une part, des multiples misères et frustrations que vivent et subissent les populations kamerunaises et d’autre part la mise à nue de la posture habituellement ubuesque de la classe politique dirigeante du Rdpc pour la défense coûte que coûte de la pérennisation de leur poste. D’où celle-ci, s’improvise en une élite garante (ou gardienne) de l’expression des volontés de leurs communautés villageoises respectives.
En attendant les mémorandums d’autres contrées, ceux du Grand-Nord, de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord, de l’Est, du Centre à celui du Mfoundi qui fait curieusement tant de bruits et frisant le comique : les attentes, les revendications, les ressentiments ou les frustrations pour ne point dire les misères sont exprimées pareillement, au-delà de quelques rares particularités de contexte. Même, la spécificité tribale dite à haute voix dans le mémorandum du Mfoundi, ceci est regrettable, aujourd’hui, dans le Kamerun unitaire et sociable à construire. C’est aussi l’illustration vivace du pays tel que voulu et organisé par le régime politique gouvernant.
Cependant, la profusion de ces mémorandums démontre, aussi, politiquement et socialement que les Kamerunais sont les mêmes partout à travers l’échiquier national, au vu des misères et des attentes exprimées par-ci et par-là. Même le prétendu pouvoir béti n’est qu’un gros bluff ! Le pouvoir politique régnant actuel serait bâti sur trois cercles concentriques. Le premier est construit du « bloc dur » des fidélités tribales (familiales et ésotériques) très étroites et réactionnaires autour de Paul Biya, le deuxième est fait d’autres fidélités tribales et ésotériques élargies chargées de la captation des politiques, des intellectuels et de la finance publique pour la pérennisation du bloc pillard et réactionnaire au pouvoir et le troisième est constitué des élites politiques, intellectuelles et financières, de toutes les régions nationales, adoubées et soumises au bloc politique régnant. Ainsi, ce dernier cercle, donne l’apparence d’un pouvoir politique national. Ces divers cercles sont dans leur essence aristocratico-bourgeois ou petits bourgeois pillards et réactionnaires.
Au-delà, du fait que dans toutes nos communautés, ces élites politiques, intellectuelles et financières écument, nos misères diverses fleurissent. Puisque le rôle à eux assigné est de donner une façade nationale au pouvoir politique régnant en trompant les diverses communautés nationales qu’elles sont, aussi, représentées dans ce pouvoir à travers leurs élites. Dans le même temps, celles-ci bénéficient, d’une façon réglementée des dividendes de leur soumission au régime. Elles les redistribuent avec parcimonie de temps à autres dans leurs communautés villageoises et parfois cherchent à soutenir quelques-uns de la communauté afin d’en faire, in fine du bétail électoral.
Ainsi, comme dans tous ces mémorandums, s’illustrent la misère des masses populaires et que partout, ce sont ces élites qui s’élèvent pour condamner ou se démarquer de ces mémorandums, ceci traduit clairement que celles-ci élites ne se reconnaissent pas dans ces précarités sociales. Bien qu’elles n’aient aucun problème commun avec les masses populaires. Sauf lorsqu’elles viennent requérir les suffrages lors des échéances électorales.
Dès lors, les masses populaires qui se reconnaissent dans les misères sociales décrites dans ces mémorandums doivent savoir que leur destin n’est ni commun ni aucunement lié à celui des élites. Et enfin, pour que nous soyons sérieux et responsables, il faudrait que nous sachions que, le destinataire de ces mémorandums est le principal responsable de nos misères directement ou indirectement. Seul le combat socio politique libèrera les masses populaires de l’injustice, des précarités sociales et du néo colonialisme.
Un article de Djemba, c’est toujours une tranche de vie de l’UPC. Son recueil d’articles ne peut être qu’une belle chronique du tumulte politico idéologique qui agite notre parti depuis au moins un quart de siècle.
Djemba, c’est la mauvaise conscience des calomniateurs qui ont voulu faire du Commandant Kissamba l’homme de Paul Biya et qui, s’étant avérés eux-mêmes incapables de faire plus ou mieux que Kissamba contre le dictateur, sont restés dans la diabolisation injustifiée de leur camarade devenu leur ennemi juré, comme pétrifiés dans la médiocrité de la haine et de l’insulte qui les caractérise depuis toujours.
Djemba excelle dans l’exposé clair, méthodique et serein de notre pensée commune et de nos arguments solides contre les pseudo-radicaux de la phrase vide, de la pensée plate et du dénigrement gratuit. On en trouve un exemple dans la sélection du premier numéro de « La Voix du Kamerun » en ligne sur Internet : un délice.
On a voulu faire de ce camarade un suiviste aveugle, l’homme du parti-pris en faveur d’un homme : celui qui ne parviendrait plus à « choisir entre Woungly-Massaga et le Cameroun ». Malheureusement pour ces petits stratèges des caniveaux, qui prennent ceux-ci pour des tranchées de guerre, et veulent eux-aussi diviser pour régner, même lorsque Djemba soutient fermement Kissamba, il trace son propre profil militant parce qu’il argumente ses choix politiques et démontre avant tout la clarté et la justesse de la vision commune de la lutte qu’il partage avec celui dont il est un proche collaborateur depuis trois décennies. Alors que ceux qui l’invitent à choisir entre le Cameroun et Kissamba n’ont plus eux-mêmes du pays que la perception caricaturale d’un tribalisme déstructuré, sans véritable stratégie de lutte.
Que ce recueil soit appelé à être un excellent instrument de formation politico-idéologique va de soi. Mais l’intérêt du livre de Jean-Pierre Djemba sera moins dans l’éclairage qu’il apporte sur le débat entre les tendances upécistes, que dans les interrogations qu’il projette sur l’état actuel du pays et les réponses que requièrent celles-ci.
Au demeurant, la préface d’un ouvrage aussi politique qu’un recueil d’articles politique peut-elle être purement littéraire ? Non, elle ne saurait s’empêcher de se brancher sur les questions majeures de l’actualité politique.
Certes le bilan négatif d’un radicalisme pseudo-marxisant dans notre pays s’impose à tout observateur, mais le vrai gagnant des joutes inter-upécistes marquées par la calomnie et la malhonnêteté, signes d’inconsistance politico-idéologique des pseudo-fidèles, c’est le régime.
Le régime a gagné en survie parce qu’on ne saurait contester la capacité de nuisance des hommes formés par Kissamba qui ont man uvré pour donner à l’UPC au grand congrès de plus de dix mille participants de 1996, une Direction à base tribaliste (Président de l’Ouest, Secrétaire Général Bassa’a) sans aucune considération de compétence, avant de subir les conséquences de leur opération malsaine. Mais le régime, en survivant, n’a bénéficié que d’un sursis, dans la mesure où tous les facteurs de son inéluctable déchéance ont perduré et se sont aggravés.
Le pays est resté englué dans la corruption dont il est parvenu à conquérir le premier rang mondial. Une bourgeoisie néocoloniale sans foi ni loi qui n’a pensé qu’à s’enrichir, a entretenu le tribalisme et le régionalisme en les portant à des niveaux explosifs.
Notre peuple est resté pris en otage par une autocratie dont la seule règle de gouvernance est de tout faire pour se maintenir au pouvoir. A tel point que même le parti-maffia au pouvoir, sans craindre le ridicule, s’est enfermé dans des « Appels à la candidature » du chef de l’Etat pour qu’il se présente pour un autre mandat de sept ans, alors que le pays tout entier vit dans la peur de l’après-mort d’un dictateur malade qui semble avoir choisi de laisser le pays se débrouiller comme il pourra après son départ.
Aussi, même sans être porté au pessimisme, quiconque ose réfléchir sur la situation actuelle du pays, ne peut que frémir d’inquiétude. Surgissent alors des questions essentielles.
Quel avenir pour le Cameroun ? Et, d’abord, quel passé ? Pourquoi avoir accepté sans réagir ce nom dérisoire de « rivière des écrevisses » (rio dos Camaroes) en référence aux explorateurs portugais. Et, s’il paraît tard de le rejeter, pourquoi ne pas le dépasser, faire un bond en avant avec d’autres pays africains, vers le TUMAÏLAND ? Ainsi la grande Fédération Africaine, initiatrice des Etats-Unis d’Afrique, pourra connaître des découpages plus cohérents, décidés par nous-mêmes, avec des noms nouveaux ou anciens.
Que le développement réel de l’Afrique soit antinomique au maintien du Franc CFA des Colonies Françaises d’Afrique, voilà qui semble de plus en plus admis. Mais faut-il attendre des Etats africains plus ou moins contrôlés par l’Etranger l’initiative de la création d’une monnaie africaine?
Nous avons proposé le Tumaï (Tm) et chacun se tait. Nous avançons l’idée de l’arrimage de cette monnaie au Kwanza angolais avec équivalence de valeur, pour une monnaie plus forte et plus sûre, et suggérons à l’Angola de faire du Cabinda une zone franche monétaire comme Hong-Kong pour la Chine, nul doute que ce sera encore le silence dans une Afrique où les militants n’osent pas encore s’exprimer et créer un fort courant d’opinion..
Il nous faut donc intensifier notre travail à propos du franc CFA. Seuls ceux qui se sont enfermés dans un sectarisme stupide peuvent prétendre que nous n’avons fait aucune propagande à ce sujet. Comme ils ne s’intéressent pas à ce que font les autres, ils en viennent à penser les autres ne font rien. Quant à ceux qui nous accusent de n’avoir pas saisi le Président français François Hollande du problème du franc CFA, ils montrent eux-mêmes à quel point ils sont intoxiqués par les thèses du françafricanisme.
Il est déplorable que ceux qui voulaient se poser en parangons du militantisme révolutionnaire nous reprochent de ne pas adhérer aux vues de ceux qui pensent que la monnaie nouvelle qui prendra la place du Franc CFA viendra nécessairement des négociations avec la France ! Ce genre de déchéance idéologique appelle à plus de vigilance.
Les françafricanistes nous disent que poser le problème du Franc CFA en termes de panafricanisme ou de revendication identitaire est une approche contre-productive. Contre-productive par rapport à quoi ? Certainement pas par rapport à la sensibilisation des masses, et à la mobilisation des peuples qui est essentielle pour la solution de ce problème, et qui oblige les françafricanistes eux-mêmes à concéder que la question de la souveraineté est plus que légitime, tout en l’éludant…
Bien sûr, l’approche panafricaniste et identitaire, la seule qui vaille, ne peut qu’être contre-productive quand on pose que la solution du problème doit passer par la France.
« A quoi cela rime-t-il de bomber le torse en prétendant avoir une nouvelle monnaie que nous serons incapables de gérer » ? Pour les françafricanistes les Africains sont a priori incapables de gérer une monnaie créée par eux-mêmes. Sur quoi repose ce postulat stupide ? Toutes les monnaies qui existent ne sont-elles pas créées par des actes de souveraineté ? Quand on sait que ce qui garantit une monnaie c’est d’abord la solidité de sa base économique, ce sont d’abord les richesses du pays qui l’émet, n’est-il pas ridicule de poser qu’une monnaie des pays du Tumai, dont l’ensemble constituerait un des Etats les plus riches du monde, pourrait être ingérable ou durablement mal gérée ?
Il n’est pas difficile de constater que toute la théorie monétaire de défense du franc CFA par les françafricanistes ne repose que sur du bluff, des artifices mystificateurs, de grossiers mensonges historiques.
« Tout n’est pas mauvais dans la situation actuelle. La centralisation des réserves de change par exemple, est une forme de solidarité entre les Etats qu’il est important de préserver » Cette défense du pillage de nos pays à travers le mécanisme du compte des opérations fait pense au temps où la barbarie coloniale était décrite comme la mission civilisatrice de la France.
Les françafricanistes parlent d’arbitrage fait à la création du Franc cfa en 1945 et confirmé en 1999 à la création de l’Euro. De quel arbitrage peut-on parler en l’absence des Africains.
Le Franc CFA est présenté comme né de la mise en commun des réserves de change, par décision commune des Etats Africains, ce qui est une réécriture totale de l’Histoire, un pur mensonge.
Le comble est de poser que ce sont les Africains eux-mêmes qui refusent d’utiliser ces réserves de change logées au Trésor Français et exclusivement utilisées, depuis toujours par la France. Ce flot de mensonges éc urants ne pourra qu’accélérer la prise de conscience de nos peuples et de notre jeunesse.
Le caractère d’urgence de ces questions vitales de monnaie commune, de développement, d’unification de l’Afrique, nous a poussé à adresser une lettre au Président Dos Santos d’Angola, en la publiant sur internet, procédure inattendue et inédite. Quelques amis ont demandé des éclaircissements à ce sujet.
Si les hommes ne faisaient que ce qui se fait, il n’y aurait aucun progrès de l’humanité. Une procédure se juge par rapport à ses avantages et ses inconvénients, et non du seul point de vue de sa normalité.
Un courrier par les voies classiques courait le risque en l’occurrence de rester quinze ans sans réponse, et sans qu’on sache s’il est parvenu au Chef de l’Etat. Le silence est négligeable quand il s’agit d’une requête individuelle. Il devient largement préjudiciable quand il s’agit du sort des peuples. En l’occurrence, la création du premier noyau des Etats Unis d’Afrique, la création d’une monnaie africaine, l’amorce du développement de l’Afrique Centrale avec une zone franche monétaire au Cabinda, tous ces sujets vitaux demandaient une sensibilisation immédiate des populations africaines en même temps que la sensibilisation des Chefs d’Etat.
Ecrire au Président Dos Santos et mettre cette lettre sur la toile dans la mesure où il s’agit de sujets importants mais nullement confidentiels ou secrets, nous a paru la meilleure voie de sensibilisation et la meilleure préparation du terrain pour des initiatives positives.
Enfin, last but not the least, nous avons tiré les leçons du passé. Lorsque le Dr Nkrumah, Président du Ghana, émettait des propositions pour l’unification de l’Afrique à partir de son pays, elles étaient présentées comme traduisant une volonté de domination du Ghana sur les autres pays africains. Ne pouvant être accusé comme l’instrument de tel ou tel autre Chef d’Etat, mes propositions peuvent être considérées comme de bonne foi et de nature à favoriser un travail progressiste.
Et le diamant ? Mettons de côté l’avis de ceux qui ont vu à ce sujet une demande d’aide financière : ce sont des détracteurs connus, atteints de crétinisme politique, et qui sont incapables de lire une missive de moins d’une page. Nous avons parlé de partenariat gagnant-gagnant. Là aussi, le secret pour le secret ne nous a pas paru comme la meilleure ligne de conduite : de moi, on dit dans les cercles du pouvoir, depuis des années « il ne faut surtout pas qu’il ait des moyens, il est trop dangereux » tandis que dans l’opposition on proclame : « il ne peut rien faire, parce qu’il n’a pas de moyens », une opposition qui, à la recherche aveugle des moyens auprès du régime, s’est noyée dans le clientélisme.
En passant de l’extrême pauvreté à une richesse évidente nous susciterions de folles spéculations si personne n’a la moindre idée de ce changement. Aussi préférons-nous la transparence et elle est simple : des milieux financiers redoutent à moyen terme, une crise financière et cherchent à mettre au moins une partie de leurs avoir à l’abri. Le diamant angolais, valeur de refuge, se vend. Au nom de quoi le Commandant Gama serait-il interdit d’en acheter, et même d’en produire ?… Bref cette Lettre au Président Dos Santos ne relève pas de l’irrévérence, mais de la communication stratégique.
Enfin la lecture de ce recueil d’articles révélera la parfaite concordance de vues entre le Cdt Kissamba et son collaborateur et ami. Cette concordance de vues ne porte pas que sur le bilan de l’UPC en crise, c’est-à-dire des UPC. Elle débouche aussi sur la nécessité de recréer, de refonder la Grande UPC qu’attendent tous nos compatriotes.
Bonne lecture.
Il n’avait que 34 ans, lorsqu’il fut empoisonné au thallium par les services secrets français le 13 octobre 1960, il se rendit le 16 octobre à l’hôpital cantonal de Genève où lui-même s’auto diagnostiqua…médecin de son état, il n’est pas difficile d’imaginer aujourd’hui le long calvaire du jeune Président de l’UPC qui se savait condamné à une mort lente avec une paralysie progressive.
À quoi pensait-il pendant ses derniers moments? Qu’est-ce qu’il se disait sur ce lit d’hôpital, encore tout jeune et plein d’énergies mais face à sa mort certaine ? Le premier réflexe du président Moumié fut de prendre des dispositions afin que les documents qu’il portait arrivent aux Ambassades de la Guinée et du Ghana à Paris…
Dans un premier temps, les services secrets français ont fait croire que seul Ahidjo était intéressé à faire disparaître le président Moumié, l’inconsistance de cette thèse est démontrée aujourd’hui avec les données que nous avons, ceci d’autant plus que le Gouvernement Ahidjo de 1960 n’avait pas les moyens logistiques pour réaliser l’empoisonnement du président Moumié en Suisse.
Les assassinats de Moumié en 1960 et du président Ouandié en 1971, alors que notre pays était déjà « Indépendant » posent de sérieux problèmes politiques, ceci d’autant plus qu’ils sont devenus des héros nationaux en 1991.
Le peuple Kamerunais et sa Jeunesse doivent savoir la Vérité sur notre pays. Ils doivent savoir la Vérité sur l’impasse politique de cette république du Cameroun, de sa fausse Réunification et de sa petite Indépendance, tout comme des voies à suivre pour la véritable Réconciliation nationale, afin de dépasser le Contentieux historique national constitué par des actes délictueux commis par la France et par l’État Kamerounais contre l’Unité nationale et la Paix sociale, en vue de consolider l’État Kamerunais, afin qu’il serve mieux les intérêts de la France.
L’assassinat du Président Moumié devrait nous interpeller encore plus aujourd’hui après l’horreur d’Éseka, où paraît-il, Mr Biya n’a pas encore mis les pieds…
La sagesse africaine enseigne que lorsque l’on ne sait pas soi-même faire, il faut au-moins que l’on regarde ce que font les autres. Nous avons nos yeux toujours rivés vers la France. Regardons un peu ce que font les français…
-Il existe un large Consensus en France, qui va de la gauche à la droite, sur l’exploitation de l’Afrique par le Contentieux historique franco-africain qui a créé la françafrique : les gouvernements français se succèdent, à partir de De Gaulle jusqu’à Hollande, en passant par Pompidou, D’Estaing, Mitterand, Chirac et Sarkozy…la politique africaine de la France elle, ne change pas parce qu’il existe un « patriotisme français » sur le pillage de l’Afrique.
Il devrait et doit exister ici chez-nous aussi, un patriotisme au-dessus des partis politiques, pour défendre les intérêts du Kamerun.
-Dans cette France qui est un vieux pays, la plupart des entreprises stratégiques du type de Camrail continuent en grande partie, entre les mains de l’Etat français, chez-nous, on les remet aux Bolloré avec toutes les conséquences que nous connaissons aujourd’hui. Le Kamerun n’a pas besoin d’importer des pilleurs, c’est le moment de nationaliser nos entreprises stratégiques.
-Lorsqu’il y a une catastrophe naturelle, lorsqu’il y a des attentats en France, le Chef de l’État se déplace dans ces lieux de souffrance…le non déplacement de Mr Biya à Eseka est une démission politique.
La mémoire de l’assassinat du président Moumié oblige l’UPC et le Peuple Kamerunais à se mobiliser pour le recensement de toutes les pertes humaines et matérielles subies lors de la guerre de la Réunification et de l’Indépendance par l’UPC et par notre Peuple, afin que les réparations et les compensations soient faites à l’UPC et aux familles.
Honneur et Gloire éternelles au président Dr Felix-Roland Moumié !
Vive l’Union des Populations du Cameroun!
Vive Le Kamerun!
Par L’Association Kamerunaise des anciens résistants, Akar
Après la dissolution de l’Upc, le Kamerun a plongé dans un bain de sang imprévu, plus particulièrement dans les régions natales des principaux dirigeants de l’Upc à savoir: la Sanaga Maritime, région natale de Ruben Um Nyobe, secrétaire général, fondateur N°1 de l’Upc, la région natale de Dr Félix Roland Moumié, premier président national de l’Upc, Kingué Abel et Ouandié Ernest 1er et 2e vice-président de l’Upc et Kamsu Innocent, trésorier général de l’Upc. Viennent s’y ajouter les régions du Mungo, du Mbam, de Tcholiré, une partie du Centre et quelques villages du Nord etc.
Tous les Kamerunais confondus, soupçonnés d’être de l’Upc, de faire partie de la famille ou d’être amis d’un upéciste, étaient arbitrairement arrêtés. La majeure partie des capturés surtout ceux qui avaient des biens matériels et financiers étaient automatiquement exécutés sans aucun jugement et leurs biens pillés. Quand les prisonniers atteignaient un nombre de plus de 10, ils étaient considérés comme un encombrement inutile. Ils étaient soit brûlés vifs dans les fûts d’acide ou dans une maison de campagne, soit jetés dans une chute d’eau ou dans un fleuve les yeux bandés. Il y a eu également des cas ou des femmes, des enfants et des vieillards ont été regroupées, enfermés dans des maisons qui ont été ensuite incendiées.
Pour diaboliser davantage l’Upc, l’armée de domination française décapitait certain de ces responsables et exposait leurs têtes dans les principaux carrefours des villages et des villes. Non contente de cette exposition macabre, elle contraignait la population et surtout les membres des familles des victimes à cracher sur eux et à leur lancer les cailloux. Quel cynisme!
Vers la fin de l’année 1955, face à des poursuites et des tueries impitoyables et incontrôlables des citoyens par l’armée de domination française, les dirigeants de l’Upc et de ses organisations alliées réussissent à se retrouver en majorité et à s’exiler à Kumba de l’autre côté du fleuve Mungo, dans la partie du Kamerun sous la domination anglaise.
De 1955 à 1958, la chasse à l’homme Kamerunais et les tueries à grande échelle allaient sans cesse croissantes. Les citoyens étaient poursuivis jusque dans les Etats frontaliers du Kamerun, ceci sous le regard indifférent et complice de l’Onu sur qui l’Upc comptait vainement.
Face à ce calvaire du peuple Kamerunais tout entier, les dirigeants et militants de l’Upc en exil à Kumba sont obligés d’aboutir à la création du One Kamerun (OK) en 1957 avec pour mission de prendre la relève de l’Upc dissoute et de conduire la révolution sur toutes ses formes.
Les massacres perpétrés tous les jours par les forces de domination françaises ont continué leur cours dans notre pays et on abouti le 13 septembre 1958 à l’assassinat de Ruben Um Nyobe, secrétaire général fondateur principal de l’Upc avec 06 de ses 12 compagnons sans armes, dans leur cachette à Boumnyebel en Sanaga Maritime.
En 1959, l’Upc et le OK ont amèrement constaté:
.la non-réaction objective de l’Onu face au calvaire des Kamerunais, malgré les multiples pétitions et requêtes formulées et présentées à son assemblée générale où avaient participé personnellement les dirigeants de l’Upc et de OK.
.Que par ailleurs le Conseil de sécurité de l’Onu dont la France est un membre influent n’était autre chose qu’un état-major international de l’Occident pour la colonisation et l’exploitation abusive du Kamerun et du continent africain en général.
Ainsi, l’Upc et le OK, ne pouvant supporter les bras croisés les contraintes à l’exil, décident avec le soutien de la jeunesse, de la création d’une armée de riposte qui vit le jour le 10 juin 1959 sous la conduite du commandant Singap Martin et son adjoint Momo Paul. Cette armée dénommée «l’Armée de Libération Nationale du Kamerun» l’Alnk lance un mois après, des contre-offensives dont la première eut lieu le 27 aout 1959 dans la plupart des villes et villages du pays.
La guerre de libération nationale progressait de victoires en victoires dans les guérillas urbaines des grandes villes et dans les affrontements des combats rangés des campagnes. La riposte farouche de l’Alnk avait abouti à la libération de la grande partie de la région bamiléké qui est restée sous son contrôle de 1959 à 1962.
Les premières victimes dans les rangs de l’Anlk, furent des fusillés publics au poteau à Bafoussam. Il s’agit:
.du commandant Simo Pierre, membre fondateur de l’Alnk et commandant de la région de l’Ouest
.du commandant Fondjou, adjoint du commandant Simo Pierre
.de Kwetche, Tchouambou, Tabouguia, tous membres du bureau du commandement de l’Ouest.
C’est à partir de ce moment que l’armée française étouffée par la contre-offensive généralisée de l’Alnk dans la majorité des villes et villages du pays décrète la terre brûlée. Des camps de concentration sont construits, des villages entiers sont incendiés, les populations sans abri, sont bombardées au Napalm par des chasseurs venant tous les après-midis du Congo Brazzaville et du Tchad. Elle n’oublie pas de créer des oppositions africaines en commettant des crimes dans le village natal de Momo Paul et en les signant de Singap Martin et vice-versa.
Les camps de concentration, les carrefours des têtes coupées, les chutes d’eau, les ravins, les forêts et les montagnes suscités, ainsi que les fosses communes où des Kamerunais furent ensevelis sont pour la plupart restés intacts jusqu’à nos jours. En attenant les enquêtes les plus détaillées au moment opportun, les principales régions qui contiennent les plus grands sites, les plus grandes fosses sites, les plus grandes fosses communes et les carrefours publiquement renommés carrefour d’exposition des têtes en ce moment sont les suivantes.
A Douala
-une petite brousse proche de l’aéroport international surnommée bois des singes
-la petite forêt de Badabang aujourd’hui devenu un quartier mais moins peuplé
-les fleuves Wouri et Dibamba où ils jetèrent les citoyens tantôt assassinés, tantôt vivants, attachés dans les sacs vides du riz
-la petite île de Dibombari destinée à des exécutions clandestines etc.
A Yaoundé
-la petite montagne située derrière l’actuel hôpital des handicapés
-la brousse de Mbankomo à 20 km de Yaoundé sur la route Yaoundé-Douala
A Eseka
-la machine pour broyer les upécistes
-le ravin après le péage d’Eseka etc.
Dans le Moungo et le Haut Nkam
-Nkougna au pied du mont Lonako
-Le sommet du mont Manengouba
-Le flanc du mont Koupé
-La petite montagne mineral de Ndjoungo d’où présentement on exploite de la pouzzolane
-la chute Ekom Nkam dans le fleuve Haut-Nkam
-les montagnes de la Moumé et de Kékem
A Bafoussam
-la chute de la Mifi sur la route de Mbouda où ils jetèrent les citoyens les yeux bandés
-le carrefour des maquisards où il y eut l’exposition des têtes coupées
-le mont Batié
-Baham et Bahouang
-les rochers de Badenkop
-le lac perdu de Bangou
-les montagnes de Bachingou
Dans le Nde
-le fleuve Noun de Bagangté
-la ville de Tonga où ils enterrèrent les citoyens Kamerunais
-la chefferie de Bandrefam
Dans la Menoua
-l’ancienne gare routière de Dschang
-l’actuel marché de Fokoué qui est construit sur une fosse commune
-le marché de Bamendou etc.
Nous citons en plus quelques-uns des villages où les Kamerunais mouraient de famine par centaine chaque semaine, dans des camps de concentration.
Dans la Sanaga Maritime
-Ngambe
-Boumnyebel
-Bot Makak
-Ndom
-Edea
-Eseka
-Yabassi
Dans le Ndé
-Bazou
-Tonga
Dans la Menoua
-Fokoué
-Bamendou
-Bansoa
-Mbouda
-Bamedjeuh
-Santchou
Dans la Mifi
-Bamendjou
-Bagnem
-Badenkop
-Bangou
-Bandrefam
-Batié
-Baham
La fausse indépendance en question est gérée par la France à travers ses néo-colons installés au pouvoir au Kamerun.
Dans le Mbam
-Bokito
-Bafia
-Ombessa
Dans le Moungo
-Manjo
-Nlohé
-Penja
-Loum
Dans le Haut-Nkam
-Kékem
-Banja
-Moumé
Dans le Sud-Ouest
-Tombel et bien d’autres villes que nous citerons le moment venu.
Permettez-nous en plus de vous présenter une première liste non exhaustive ci-jointe des principaux dirigeants de l’Upc du OK et de l’Alnk assassinés par les Français pour la cause sacrée de la réunification et de l’indépendance du Kamerun.
C’est dans cette situation que le peuple kamerunais a continué une vie de calvaire et de l’enfer sur terre pendant plus de 12 années de lutte, de 1948 à 1960. Cette dernière année où, par la complicité voilée de ses alliés à l’Onu et au conseil de sécurité, qui à 90 % étaient patrons et uniques décideurs, la France s’arrange à nous tromper en accordant une sorte d’indépendance fictive à une partie de notre pays et en installant elle-même ses marionnettes au pouvoir.
La fausse indépendance en question est gérée par la France à travers ses néo-colons installés au pouvoir au Kamerun. Ahidjo installé dictatorialement par la force des armes devait s’organiser pour simuler une sortie du colonialiste Français par la grande porte et favoriser son retour par la petite porte. Cette présence «indirecte» du colonialisme Français dans la vie économique, politique et sociale des Kamerunais leur a posé de sérieux préjudices dont ils paient jusqu’à nos jours les pots cassés et les paieront encore pour très longtemps.
Un mois seulement après la proclamation illégale de la dite indépendance, la preuve de la confiscation de l’indépendance économique, politique et sociale par la France saute aux yeux de tous. Ahmadou Ahidjo immédiatement au pouvoir signe des accords militaires avec la France pour une longue durée en termes d’années.
C’est fort de ces accords que l’armée coloniale française a amplifié les massacres sans pitié de la population Kamerunaise, sans relâche jusqu’à la fin du régime d’Ahidjo en 1982 : soit en plus 22 ans de tueries aveugles sous la protection des ailes du néo-colonialiste Ahmadou Ahidjo. Ce qui fait au total 34 ans de massacre et de génocide de l’administration française au Kamerun, c’est-à-dire de 1948 à 1982.
La seconde preuve est le fait que la proclamation de l’indépendance le 1er janvier 1960 par Ahidjo qui était contre l’indépendance des Etats africains a eu lieu contre la volonté de l’Upc, seul demandeur de la réunification et de l’indépendance à l’Onu et à la France. Ceci étant, quelques jours après l’installation illégale d’Ahidjo par la France, la guerre contre l’Upc redouble d’intensité par les bombardements massifs de la Sanaga Maritime et de la région Bamiléké.
La stratégie de la France en matière de colonisation indirecte du Kamerun à partir d’une fausse indépendance dirigée par un gouvernement néocolonial, rentre ainsi en application par une guerre de terre brûlée dans plusieurs villes et villages du pays.
Les grands massacres mondialement connus après cette fausse indépendance sont les suivants:
1.L’incendie du quartier Congo en plein centre-ville de Douala qui s’est soldé par 600 morts en 1960. Ce jour de 13 heures à 15 heures le quartier Congo est encerclé, l’essence est pulvérisée par les hélicoptères sur les toits des maisons. Tous ceux qui ont l’occasion de s’échapper sont soit mitraillés par les soldats français et tchadiens soit massacrés par les flèches empoisonnées distribuées à nos frères trompés et corrompus du Nord. Les vieillards et les femmes portant les bébés au dos sont jetés sans pitié, vifs, soit dans les puits soit dans les WC. C’est précisément à 15 heures que les militaires accompagnés de nos frères nordistes ont commencé à mettre le feu de tous les côtés sur les maisons préalablement pulvérisées d’essence, tandis que la gendarmerie et la police sous la conduite du Commissaire Leroux abattaient les sorties du quartier. Un détachement des pompiers commandé par un bout d’homme français est arrivé cinq minutes après, accompagné de plusieurs citernes d’essence qu’ils ont pulvérisée sur les maisons en dur résistantes au feu.
2.Le «train de la mort» dont plus de 80 détenus sont morts en 1962 dans les wagons marchandises hermétiquement verrouillés entre Douala et Yaoundé.
3.Les massacres par bombardement au Napal des villages entiers de la Sanaga Maritime et du pays Bamiléké. Voici un témoignage d’un journal français dénommé L’événement du JEUDI 16 au 22 mai 1991 signé Pascal Krop citation: «Chers lecteurs lisez et méditez. La France à peu qu’au cours du grand déballage, elle donne les raisons profondes qui l’ont poussée à transformer l’Ouest du Cameroun en une boucherie humaine avec bien sur la complicité d’Ahmadou Ahidjo. Rien qu’entre 1962 et 1964, 300 000 à 400 000 camerounais ont été massacrés à Dschang. Foumban, Kumba, Bamenda, Bafang et autres. un vrai génocide type Shaba et Chatila au Liban».
4.Deux ans après l’assassinat barbare de Ruben Um Nyobe secrétaire général de l’Upc le 13 septembre 1958, suit l’assassinat du Dr Félix Roland Moumié président de l’Upc le 03 novembre 1960 neuf mois seulement après l’indépendance voilée octroyée parla France et l’Onu. Il est assassiné par empoisonnement de la main-rouge occidentale à Genève en Suisse par l’intermédiaire d’un prétendu journaliste nommé William Bethel.
5.L’assassinat du commandant Singap martin et du commandant Momo Paul chef et chef adjoint de l’Emg de l’Alnk en 1963.
6.L’assassinat du commandant Ntankeu Noé, chef d’état-major provincial du Littoral et ses adjoints fusillés publiquement au poteau électrique en 1964 en plein centre ville de Douala dans le quartier Congo préalablement incendié en 1960.
7.L’assassinat d’Osende Afana et ses compagnons, tous membres du secrétariat administratif de l’Upc. Sa tête coupée le 15 mars 1966 est emportée de Mouloundou à Yaoundé comme cadeau à Ahidjo.
8.Les massacres de Tombel qui se sont soldés par plus de 500 morts en 1967
9.Le procès du coup d’Etat et de la rébellion qui ont conduit à la condamnation à mort de Mgr Dongmo et à l’assassinat le 15 janvier 1971 de Ouandjé Ernest, deuxième vice-président de l’Upc, fusillé sur le poteau à Bafoussam avec son compagnon Wambo Le Courant.
10.Sans oublier l’incendie du village Saré du Mahoundé du Nord où le chef Amadou Mahoudere fut tué avec sa famille, ainsi que tous les habitants de son village. Celui-ci fut soupçonné d’être nationaliste, en concurrence avec Ahidjo. Devant ce soupçon Pierre Messmer gouverneur de la France d’outre mer de l’époque joue le tour en faveur d’Ahidjo et ordonne l’assassinat du chef et l’incendie de tout son village.
Voilà les quelque massacres après l’indépendance voilée du Kamerun en 1960, massacres bien connus de l’opinion internationale. Selon certaines sources à vérifier le moment venu, les premiers chiffres officiellement recensés des massacres et des morts de 1955 à 1960 s’élèveraient à plus de 1 420 000 victimes, sans compter ceux qui sont morts regroupés et calcinés dans les maisons, des morts par torture discrètes à des balançoires et des assassinats isolés commis par les soldats isolés, parfois pour s’accaparer des biens matériels et financiers. Quant à ce qui concerne les biens détruits ou volés, aucune idée pour le moment. Seuls les rescapés de chaque village auront dans l’avenir à les déterminer, chacun en ce qui le concerne.
Tout compte fait, on estime que des milliards de francs en espèces et des centaines de millions de maisons de bétail et des biens matériels des citoyens Kamerunais ont été pour la plupart volés et certains détruits par l’armée française de domination à chacun de leur passage criminel. Ici s’arrête pour le moment, la description de quelques massacres perpétrés après l’indépendance voilée du Kamerun et l’installation dictatoriale d’Ahidjo au pouvoir par les français.
On estime que des milliards de francs en espèces et des centaines de millions de maisons de bétail et des biens matériels des citoyens Kamerunais ont été pour la plupart volés et certains détruits par l’armée française de domination à chacun de leur passage criminel.
Les crimes contre l’humanité commis par les Nazis et dont les coupables sont jusqu’à ce jour recherchés à travers le monde entier, jugés et condamnés, sont-ils si différents de ceux perpétrés par l’administration coloniale française au Cameroun? La Haute Cour de Justice daignerait porter un regard plus attentif sur les frais ci-dessus exposés.
1-La situation misérable des rescapés anciens résistants de l’Upc et du OK sous le régime néocolonialiste représenté par Ahidjo puis par Paul Biya
Permettez-nous de vous certifier que les Anciens Résistants, rescapés des massacres ci-dessus décrits, qui ont tout sacrifié dans la lutte pour la réunification et l’indépendance du Kamerun ont été marginalisés premièrement par Ahidjo de 1960 à la fin de son régime en 1982, et présentement par Biya depuis sa nomination par la France en remplacement d’Ahidjo révoqué de ses fonctions en 1982. Quelque 20 % des veuves et un grand nombre d’orphelins sont encore vivants mais dans des conditions de vie économique misérables, car sans emploi.
Le régime Biya a bel et bien réhabilité les héros de l’indépendance, l’Upc et le OK mondialement reconnus comme seuls artisans et seuls détenteurs de l’histoire réelle du pays sont bel et bien ré-légalisés mais dans quelle condition de fonctionnement et dans quel style de démocratie?
Ce qu’on n’arrive pas à comprendre est que, ce même régime prend soin de la vie des anciens combattants de la libération de la France et ne songe à rien pour les anciens résistants de la libération du Kamerun qu’il gouverne. Bien au contraire, il ne rêve que de la destruction complète de ces partis martyrs au profit de la France en y créant des oppositions africaines. Ces partis qu’il devait pourtant entretenir comme ses diamants.
Tous nos anciens résistants, certains sortants d’un long emprisonnement et d’autres de plusieurs années d’exil, vivent aujourd’hui misérablement dans les rues du pays libéré au prix de leur sacrifice physique et du sang de leurs compagnons. Les handicapés, pieds et mains coupés par la guerre de libération nationale, ainsi que des traumatisés mentaux de la misère vivent leur vie alimentaire dans les poubelles d’Hysacam de chaque ville du Kamerun. Plus de 50 % des surmenés et des fous au Kamerun sont des anciens résistants de la lutte de libération nationale du Kamerun. Ils sont arbitrairement marginalisés et abandonnés dans les rues du pays par un régime qui s’engraisse des fruits du sacrifice de ces misérables libérateurs.
Ce qu’il faudrait savoir de plus est que les anciens résistants, les veuves et les orphelins de la guerre de libération du Kamerun qui sont encore solides ont passé 40 ans de leur vie dans des maquis, dans des prisons et en exil sans avoir la possibilité d’étudier comme ceux qui s’engraissent aujourd’hui en piétinant ces misérables héros pourtant recherchés avec la torche dans d’autres pays. Aujourd’hui le Kamerun face à la situation des sans diplômes et des sans emplois, les anciens résistants font partie à 50 % des chômeurs misérables du pays. Ils n’ont non plus d’habitation et font partie à plus 40 % des mendiants souvent rencontrés à des carrefours et devant la majorité des mosquées des villes et villages du pays à la recherche a tout prix du pain quotidien.
Le OK et l’Akar voudraient profiter du présent mémorandum pour lancer un appel pathétique aux organisations internationales, aux représentations diplomatiques et à toutes les bonnes volontés pour venir en aide aux anciens combattants de la libération du Kamerun qui meurent à petit feu dans les rues de notre pays.
2-La demande des pourparlers pacifiques avec la France pour réparation des préjudices subis par le peuple Kamerunais.
Depuis 1955 le peuple Kamerunais souffre, victime de multiples types de crimes contre l’humanité qui ont été commis dans leur pays par la France tant dans le passé que dans le présent.
Selon les constats en cours en ce 21e siècle, les peuples de la nouvelle génération n’ont plus besoin de la guerre qui ne fait que détruire. Ils ne sollicitent aujourd’hui en majorité que la vie dans la paix, l’amour et l’entente dans une franche collaboration entre les peuples, indifféremment des races, des convictions politiques ou religieuses.
Ce que nous devons en plus savoir concerne la présente génération inculte, dépourvue de formation et d’information comme notre génération primitive et inculte des années 40 à 50. La misère et la souffrance connues par les générations passées et relatées à la génération actuelle, plus la crise qu’endure celle-ci, constituent pour elle une vraie école de savoir et d’intelligence. Ces difficultés ont permis de savoir tout sur les causes profondes de centaines d’années de vie misérable, d’effusion de sang des innocents, de divisions, de guerres inter régionales et de pauvreté accrue d’un continent comme le nôtre, un continent pourtant reconnu comme un paradis sur terre dans le monde.
C’est dans le souci de sauver l’actuelle génération et celles à venir contre une prochaine guerre quelconque de vengeance et de destruction massive que la présente génération tient et exige l’abolition de la guerre en échange d’un rétablissement de la paix durable dans le monde. La présente génération condamne les crimes des nations de grande puissance contre les nations faibles comme le Kamerun et exige que justice soit faite.
S’agissant du cas précis du Kamerun, nos adversaires d’hier et d’aujourd’hui pensent que leur stratégie de division pour régner suffit pour effacer l’histoire de notre pays à partir de leur pratique des oppositions africaines. Ils croient que cette stratégie belliqueuse pratiquée au temps jadis serait meilleure pour la France et lui permettrait d’échapper aux faits de destruction de l’histoire de leur séjour criminel, de colonisation et d’exploitation féroce du peuple Kamerunais. Ils se trompent énormément sur le cas du. Si l’histoire des criminels des autres nations jusqu’aux crimes de guerre d’Italie il y a bientôt plus d’un siècle restent encore dans l’actualité du monde ce ne serait pas l’histoire du Kamerun et du continent africain qu’on considèrera facile à effacer 60 ans seulement après.
Que la France soit de bonne foi, manifeste de l’amour et favorise la paix entre les générations montantes des Français et des Kamerunais. La seule manière d’instaurer une paix durable entre ces deux générations reste les pourparlers et les réparations des crimes causés par la France au Kamerun de 1948 à 1982. Ces pourparlers auront pour but d’aboutir à un pacte durable qui servira de loi des aïeux conte la violence et la vengeance entre les Français et les Kamerunais, car des tonnes d’histoires écrites laissées par notre génération resteront jusqu’à la fin du monde.
La seule manière d’instaurer une paix durable entre ces deux générations reste les pourparlers et les réparations des crimes causés par la France au Kamerun de 1948 à 1982.
C’est pour certifier ici que l’histoire écrite ventilée déjà dans le monde en quantité par notre génération victime de cette barbarie, reste et restera ineffaçable par qui que ce soit.
Par conséquent le One Kamerun et l’Alkar voudraient profiter du présent mémorandum pour solliciter l’intervention des organisations compétentes de l’Onu et des Ong pour que justice soit faite dans un délai satisfaisant et que les crimes monstrueux causés par la France au Kamerun soient réparés. Les organisations auxquelles nous faisons allusion sont:
.le secrétariat Général de l’Onu
.l’organisation de l’Onu pour les droits de l’Homme
.Amnesty International
.Le HCR
.La croix Rouge et le Croissant Rouge
.L’Union Européenne
.L’Organisation de l’Unité Africaine
3-Appel aux jeunes, aux organisations de masse kamerunaises, françaises et du monde
Nous voudrions dans le souci de préparer et de protéger un avenir prospère de paix et de franche collaboration entre les présentes et futures générations kamerunaises et françaises, lancer un appel pour une réconciliation afin de barrer la voie à des futurs massacres dans une guerre quelconque de vengeance ou de ré-domination. Surtout que la France d’aujourd’hui est politiquement et socialement taxée d’ennemie juré de plus de 90 % de la population kamerunaise à cause de son passé colonial et de son action de domination indirecte actuelle. Domination qui constitue la principale cause de la pauvreté qui aujourd’hui affame et lue les kamerunais.
Le OK et l’Akar lancent un vibrant appel aux Etats africains, aux partis politiques au pouvoir et à l’opposition, aux organisations des jeunes français, aux organisations estudiantines, aux enseignants, aux journalistes et aux Ong de faire chacun à son niveau la pression sur le gouvernement français afin:
.que justice soit faite
.que les crimes commis contre l’humanité par la France au Kamerun soient réparés et ceci en faveur de la normalisation des conditions de vie des misérables victimes qui jonchent les rues de toutes les villes et villages du pays.
A noter ici que notre génération et nos survivants, victimes de ces crimes sont de bonne volonté pour sauver l’avenir grâce à nos expériences acquises de la souffrance du passé. Que cette génération disparaitra très bientôt en ce 21e siècle laissant tout à la disposition d’une génération de haine et de vengeance, non expérimentée. Nous sommes obligés de laisser l’histoire écrite et même le pot cassé aux futures générations du Kamerun, de la France et du monde entier en cas de disparition sans aucun arrangement.
4-La détermination du One Kamerun (OK) et de l’Association Kamerunaise des anciens résistants (AKAR)
Toujours dans l’intention et le souci d’apporter notre modeste contribution avant notre disparition complète, nous, membres de OK et de l’Akar, rêvons de la paix et de la justice dans le monde et plus particulièrement entre les peuples kamerunais et français. Le OK et l’Akar détenteurs exclusifs de la vraie histoire du pays, lesquels ont acharnement lutté côte à côte avec l’Upc, sacrifiant hommes, argent, biens et avenir pour l’indépendance et la réunification du Kamerun, restent foncièrement déterminés à mener cette lutte pacifiquement s’il le faut et démocratiquement jusqu’au bout à l’échelon national et international. C’est pour cette raison qu’ils envisagent en outre une séance de réconciliation nationale au Kamerun.
En attendant qu’une suite au présent mémorandum nous parvienne très bientôt, nous mettons à votre disposition ci-joint quelques-unes des premières preuves photographiques et un début de liste des principaux dirigeants politiques et militaires morts massacrés injustement par l’administration coloniale de la France pour la cause de la réunification et de l’indépendance de leur pays.
Vive la justice et la paix entre les uns et les autres dans le monde!
Fait à Douala le 25 mai 2001
Pour le Bureau de l’Akar
Le secrétaire par intérim de l’Akar, Djoko Paul
Les massacres de l’armée française au Cameroun.Droits réservés)/n
Un pan de l’histoire oublié: l’Allemagne aussi a été une puissance coloniale en Afrique. Exemple avec le Cameroun sous protectorat allemand à partir de 1884, avant d’être partagé entre la France et le Royaume-Uni à l’issue de la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, il subsiste quelques traces de cette histoire.
Berlin. Un jour d’été. Jean-Didier sirote une bière au bar de l’African Market, un shop devenu le QG de la diaspora camerounaise, et situé… Kameruner strasse (rue du Kamerun) dans le quartier Wedding. À côté, on trouve la rue du Togo, la rue de Windhoek, ou encore la rue du Zanzibar. Des rues baptisées ainsi au début du XXe siècle pour commémorer l’apogée de l’Empire allemand alors composé du sud-ouest africain (l’actuelle Namibie), de l’Afrique orientale allemande (Tanzanie, Burundi, Rwanda), du Togo et du Cameroun. Pour Jean-Didier, arrivé il y a vingt ans en Allemagne, ces rues ne sont en aucun cas humiliantes; au contraire, elles rappellent «les bons souvenirs de la colonisation, les Allemands ont laissé beaucoup de choses positives au Cameroun». Un discours qui peut surprendre mais qui n’est pas isolé.
Les liens entre l’Allemagne et le Cameroun se sont confortés au fil des années. Aujourd’hui, plus de 15.000 Camerounais sont installés en Allemagne. Il faut dire que la langue allemande est encore enseignée dans les lycées camerounais, et l’Institut Goethe présent à Yaoundé veille au grain. L’Allemagne attire les étudiants pour les sciences dures: l’électromécanique, les mathématiques, la technologie. Dans la tête des Camerounais, le savoir-faire allemand est plus robuste, plus fiable. Une idée qui date de l’époque coloniale, reconnaît Merlin, originaire de Douala, ingénieur à Bonn dans l’ouest de l’Allemagne: «J’ai voulu étudier en Allemagne car, quand j’étais petit, je voyais l’héritage des Allemands chez nous, et il a résisté au temps.»
Et Merlin de citer les ponts, «celui sur la Menoua», les routes, le chemin de fer, mais aussi les écoles, les hôpitaux, les palais. Le plus célèbre est sans aucun doute le palais du gouverneur allemand Jesko von Puttkamer installé à Buéa, alors capitale du protectorat de 1901 à 1909. Son architecture rappelle les châteaux de Bavière de l’époque de Bismarck. Un palais qui en a inspiré un autre: il a tellement plu au sultan Ibrahim Njoya, roi des Bamouns, un peuple de l’ouest du Cameroun, qu’il s’est aussi fait construire un palais dans un style mi-colonial mi-oriental à Foumban.
Infrastructures
Mises à part ces quelques traces architecturales, les bâtiments de l’époque coloniale ont largement disparu, commente l’historien Andreas Eckert, professeur à la Humboldt Universität à Berlin: «Ceux qui restent sont tombés dans l’oubli, les populations ne savent plus qu’ils ont été construits par les colons allemands.»
En témoigne la ville de Dschang, dans le pays bamiléké, toujours dans l’ouest du Cameroun. Personne aujourd’hui ne se souvient qu’elle a été construite par les Allemands en 1903. Le lieu a été choisi pour son climat tempéré à 1.500 mètres d’altitude, loin de la chaleur torride de la côte. Le nom de Dschang a été donné par les Allemands: d’où le «sch». Il s’agirait d’une contraction du mot «Tsah Tsang», qui signifie terre à palabres.
Reste les infrastructures. Les colons allemands ont érigé de nombreuses voies de communication toujours présentes: des routes, le port de Douala et bien sûr le chemin de fer. Deux lignes ont été construites entre 1900 et 1916: 130 kilomètres entre Douala et Eséka et 160 kilomètres entre Douala et Nkongsamba. Cette ligne est aujourd’hui à l’abandon, mais les rails sont encore là, témoins du passé. Le train fait la fierté de nombreux Camerounais: le pays est l’un des rares de la région à avoir autant de chemins de fer.
Alors les colons allemands, champions des infrastructures? [«C’est en tous cas ce qu’on nous a appris dans nos livres d’histoire»], explique Jean-Bruno Tagne, journaliste au quotidien Le Jour à Yaoundé. «Je me souviens bien d’un chapitre intitulé « l’ uvre allemande au Cameroun », l’ uvre, c’est positif, non?» commente-t-il ironiquement. Avant d’ajouter: «Les Bassa sont fiers de leur uvre ferroviaire justement, mais du coup ils estiment aujourd’hui qu’ils ne doivent pas payer le train, car leurs ancêtres sont morts sous les coups de fouet pour construire les voies.»
À l’époque coloniale, qui dit construction, dit travail forcé. Andreas Eckert rappelle qu’il y a eu beaucoup de violences, des milliers de Camerounais sont morts d’épuisement sur les chantiers ou dans les plantations.
Brutalité «Les populations colonisées étaient exploitées, explique Pierrette Herzberger-Fofana, professeure à l’université d’Erlangen-Nürnberg, auteure d’un livre L’histoire oubliée du colonialisme allemand. Par nature, la colonisation vise à exploiter un pays pour en tirer le maximum de ressources. Le Cameroun avait du caoutchouc, du café, du cacao. Il y a moins d’archives sur le Cameroun que sur la Tanzanie et la Namibie mais, vu que la colonisation allemande a été très dure dans ces deux autres régions, je ne vois pas pourquoi elle aurait été meilleure au Cameroun.»
Une allusion au massacre des peuples Héréros et Namas par les militaires allemands en Namibie, le premier génocide de l’histoire du XXe siècle.
Au pays bamiléké aussi, certains se souviennent de la politique de répression des Allemands, même si c’est maintenant de l’histoire ancienne. Germain Metangmo, frère du chef de Ntsingbeu, se rappelle que les chefs bamilékés n’étaient pas appréciés par les colons, probablement perçus comme des concurrents en matière d’autorité: «En tant que chef, mon grand-père s’est opposé au pouvoir des Allemands, il a été pendu sur la place publique. On raconte qu’avant son exécution il s’est blessé intentionnellement à la tête avec une pierre, pour qu’on reconnaisse son crâne et qu’on l’enterre plus tard selon le culte bamiléké.»
Mais «le grand symbole de la brutalité et de la domination des colons allemands est bien Rudolf Douala Manga Bell», commente Andreas Eckert. Ce chef supérieur du clan des Bell s’est opposé en 1910 au projet d’urbanisation dit «Gross Duala», qui prévoyait l’expropriation des populations locales. Rudolf Manga Bell a même écrit au Reichstag, le Parlement allemand, pour obtenir gain de cause. Lui aussi sera finalement pendu en mai 1914, devenant un héros de la résistance face au colon.
«Les Églises n’ont pas levé le petit doigt pour aider Rudolf Manga Bell, critique Bienvenue, pasteur à Bafia, dans l’ouest du Cameroun. L’expropriation des terres allait de soi pour les colons comme pour les missionnaires.» Églises et État, même combat? Partout sur le continent africain, les métropoles ont envoyé des religieux dans les colonies. L’Allemagne ayant à la fois une tradition catholique et une tradition protestante, les Églises se sont partagés le Cameroun en zones d’évangélisation. «Les missionnaires catholiques allemands se sont installés près d’Edea et de Douala, et les protestants sont allés plus dans les terres, dans l’ouest du pays», commente Bienvenue. Aujourd’hui encore, l’Église évangélique du Cameroun entretient des relations avec celle de Westphalie, en Allemagne.
Résistance
Clément est bamiléké et d’obédience protestante, comme ses parents. Pour lui, les Allemands ont apporté la rigueur au Cameroun, rigueur dans la foi, rigueur dans le travail. «C’est à la fois positif et négatif. Dans le fond, on sait que ça n’était pas tout rose. Mais je crois que les Camerounais retiennent seulement le positif, c’est ce qui permet d’avancer.» Le bon vieux temps de l’époque coloniale allemande: un mythe qui s’est construit au fil des années… et en opposition à une autre colonisation: celle française.
Car un épisode a tragiquement marqué les Camerounais: la guerre d’indépendance tombée dans l’oubli. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement nationaliste UPC, Union des populations du Cameroun, se révolte contre le colon français. Et prend comme cri de guerre: Kamerun. Un choix stratégique: l’UPC veut l’indépendance et le retour au Cameroun unifié, tel qu’il existait sous les colons allemands avant sa division en 1922 entre le Cameroun français et le Cameroon britannique. Mais c’est surtout un pied de nez aux Français écrivent les auteurs de l’ouvrage Kamerun! Une guerre cachée aux origines de la Francafrique (1948-1971), Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsitsa: «L’UPC brandit le nom que les ennemis héréditaires des Français, les Allemands, avaient donné à ce pays quelques décennies plus tôt. Pour les Camerounais, ce mot devient un slogan. Plus qu’un programme, c’est un esprit: celui de la résistance!»
Une résistance écrasée dans le sang. La guerre a fait des dizaines de milliers de morts selon les auteurs de Kamerun!.
Désormais, le nom Kamerun est inscrit dans l’imaginaire collectif, et cet épisode de l’histoire a fortement contribué à idéaliser la période coloniale allemande jusqu’à nos jours -faute de traces visibles de la brutalité de la colonisation allemande. Le temps passe, et l’histoire tombe dans l’oubli. À Berlin, dans la Kamerunerstrasse, les passants ignorent tout de ce passé. «Le Cameroun, une colonie allemande? On a dû me le dire à l’école mais j’ai oublié», affirme une Allemande d’une trentaine d’années. Dans l’African Market, deux femmes blondes à la peau blanche achètent des rajouts pour leurs cheveux. Au bar, Jean-Didier s’exclame: «Vous voyez, cette période a permis de créer des liens entre nos deux pays.» Prost, dit-il en levant sa bière…camerounaise!
Il y a des voyages officiels présidentiels médiatisés, mais aussi des voyages officieux. C’est justement parce que ces derniers sont officieux que vous n’êtes jamais au courant de qui a vu qui, où, quand et pourquoi.
On vous a parlé du dernier voyage, de la dernière tournée du chef d’Etat français dans ses colonies et possessions africaines, le Dahomey et le Kamerun, sans oublier cet eldorado convoité sur lequel il a des visées de supercherie, pardon, de colonisation…économique: l’Angola. Mais ce qu’on ne vous a pas dit, c’est les rencontres secrètes avec les futurs chefs d’Etats africains. Comme d’habitude, j’étais là et je me fais et devoir, moi FAKA BILUMBA, de vous révéler ce qu’on ne vous a pas dit.
«Je vous remercie d’avoir accepté de me rencontrer en secret, car notre rencontre est déterminante pour l’avenir économique de mon pays la France. Nos gouvernements dans le passé n’ont jamais hésité à collaborer avec les futurs dirigeants de votre continent si riche, qu’il nous arrive parfois d’anticiper, de soutenir et de porter au pouvoir par des élections truquées, des bidonnages constitutionnels (avec l’aide de nos conseillers toxiques) des instigations aux guerres tribales, la liste de nos forfaits à ce niveau est longue, oui, nous pouvons et devons vous porter au pouvoir. Mais on me dit que vous, la jeune génération, ne voulez plus manger de notre pain républicain à l’africaine. Alors, parlons !»
«Je vais vous dire que nous avons accepté de vous rencontrer pour faire une bonne et belle mise au point avec vous. Vous souffrez, Monsieur le Président, ainsi que votre peuple, d’une grave maladie culturelle: le réflexe colonial. Vous et les vôtres êtes tellement imbus de votre supériorité que ce vice, vous l’entretenez et l’enseignez à vos enfants. J’en veux pour preuve votre condescendance avec les deux présidents francophones que vous venez de rencontrer. Le protocole et la bienséance vous interdisent les attitudes de mépris que vous avez eues avec les Présidents du Kamerun et du Dahomey. Faites-vous repasser les images, et vous verrez que votre attitude méprisante rappelle un peu celle du discours de Sarko à Dakar. On comprendrait peut être un peu en tenant compte que ces deux présidents continuent à jouer aux gouverneurs coloniaux, avec ce folklore d’accueil soit disant à l’africaine. Vous ne vous êtes jamais déplacé dans un seul de vos aéroports pour accueillir un seul de vos collègues africains. Heureusement qu’en Angola ils ont envoyé un ministre vous accueillir.»
«Ne te fatigue pas cher ami avec ces salamaleks d’un autre temps. Monsieur Le Président, nous avons accepté de vous rencontrer pour vous dire quelles seront très bientôt quelques-unes des nouvelles règles de nos relations: – Nous convoquerons bientôt une conférence générale afin de rétablir le vrai sens des dettes: ce que vous nous devez dans les vols et pillages coloniaux et que vous aller payer comme vous avez fait payer Haïti… vous serez plus mal que la Grèce en ce moment! – L’exploitation des matières premières africaines sera revue à la hausse, au juste prix, et il sera exigé que toutes les transformations se fassent en Afrique. Donc vous allez devoir délocaliser vos usines chez nous afin de tout transformer chez nous. Si vous refusez, nous ferons un appel d’offre aux pays émergents, et la Chine n’attend que ça. Bois, cacao, café uranium, pétrole, fer or diamants… tout sera transformé chez nous. – Le franc CFA n’existera plus, et il se tiendra un procès qui évaluera le montant de tout ce qui a été volé en col blanc par cette invention perfide. – Nous exigerons une place au conseil de sécurité de l’ONU afin de jouir aussi de ce fameux droit de veto et de briser les monopoles des puissances. Nous, producteurs d’uranium, aurons notre mot à dire dans son emploi et ses fins, puisqu’il sera traité chez nous.»
Vous comprendrez chers lecteurs que je ne puis vous livrer les noms de ces futurs chefs d’Etats africains car, si la France négocie avec eux, ils sont un danger pour les pouvoirs africains en place.
Déclaration du Collectif Mémoire 60 au sujet des déclarations du président Hollande
Nous, membres du «Collectif Mémoire 60», prenons acte du courage politique et de l’honnêteté du président François Hollande, exprimés ce 3 juillet 2015 à l’occasion de sa visite au Kamerun, car après de multiples dénis de ses prédécesseurs, il est le premier chef d’Etat français depuis l’installation de la Ve République, à reconnaitre les massacres politiques perpétrés par l’Etat français au Kamerun lors de notre quête de l’unification et de l’indépendance totale. Il est heureux qu’aujourd’hui, la France entame le chemin qui lui permettra de regarder en face les Nationalistes kamerunais qui ont toujours assumé avec dignité et courage leurs responsabilités de Combattants révolutionnaires et leurs devoirs vis-à-vis de leur pays.
Au fait que s’est-il passé? L’Union des Populations du Cameroun (Upc), le premier parti politique au Cameroun créé le 10 avril 1948 à Douala revendiquait l’unification et l’indépendance. La France, puissance tutrice du Cameroun qui devait accompagner notre pays vers sa souveraineté nationale et internationale refusa de négocier ce passage avec l’Upc, qui fut taxée d’organisation «communiste». Afin d’installer le néocolonialisme au Kamerun, l’Etat français choisit d’écarter brutalement l’Upc de la scène politique nationale en perpétrant les mémorables massacres de Mai 1955. L’Upc interdite dès juillet 1955, ses militantes et militants pourchassés, subiront une répression sanglante et féroce. Dès lors l’Upc se sentit obligée, dans l’impréparation totale, de revendiquer l’unification et l’indépendance totale du Kamerun, les armes à la main. Même dans les maquis, Um Nyobé le leader de l’Upc, ne cessa d’appeler la France à la paix et aux négociations.
Les Nations unies demeurèrent tout autant silencieuses aux appels pacifistes des nationalistes. La France refusa tous ces appels allant jusqu’à assassiner Um Nyobè le 13 septembre 1958 à Boumnyebel. D’autres assassinats politiques de leaders kamerunais suivront. Notamment, Félix Moumié mourut, empoisonné au thallium à Genève en Suisse le 03 novembre 1960 par un agent de la «Main Rouge», organisation mafieuse émanant des services secrets français.
Ainsi, dans le souci de briser radicalement le Mouvement nationaliste kamerunais, la France plus tard, sous le couvert d’Ahmadou Ahidjo, pourchassa et tua des milliers de militantes et militants, de combattantes et combattants nationalistes dans les maquis, les villages et les villes du Kamerun de mai 1955 jusqu’aux premières années post-indépendance. Durant cette entreprise-obsession macabre anti-nationaliste abusivement baptisée «anti-communiste», la France confisqua plusieurs documents de cette période de notre pays, qui doivent aider à former aujourd’hui notre Mémoire historique, dont la fameuse serviette blanche d’Um Nyobe. Tout cela engendra un Contentieux historique entre la France et le Kamerun.
Cependant et indubitablement, la reconnaissance par le président François Hollande, d’une (répression) guerre injuste au Kamerun contre les indépendantistes, clôt définitivement le faux débat, de savoir qui était pour l’indépendance et qui était contre. En conséquence, d’autres qualificatifs collés aux nationalistes Kamerunais deviennent dorénavant insensés et caduques.
Fort de cela, le Collectif Mémoire 60 assure l’Etat français de sa disponibilité patriotique à uvrer à l’avancement de cette heureuse et nouvelle donne. Naturellement et avec d’autres compatriotes, nous l’encourageons vivement à poursuivre, dans les meilleures formes et les meilleurs délais le règlement de ce Contentieux historique entre la France et les patriotes kamerunais.
Le Collectif Mémoire 60 appelle donc les gouvernements français et kamerunais ainsi que les Nations unies:
. à la déclassification totale des archives liées à la période de lutte (de 1955 aux années 1970) en vue de connaître toute la vérité sur le rôle des personnes et des institutions intervenant dans la guerre d’indépendance et notamment l’assassinat de Ruben Um Nyobe, père de la nation;
.à la mise sur pied d’une commission mixte d’Etat franco-kamerunaise, d’historiens et chercheurs et des patriotes de divers horizons afin de faire un état des lieux (nombre de morts, liste des opérations, recensement des combattants nationalistes, etc.) de la période en question.
Le Collectif Mémoire 60 invite également les Kamerunais, les Africains et toute personne de bonne foi à se pencher sur cette question au c ur des luttes d’émancipation en Afrique et inscrite au patrimoine de l’Humanité du mouvement mondial pour la justice et la liberté.
Ont signé:
Ekambi Dibonguè David, président, ancien détenu politique à Tcholliré
Nono Théophile, secrétaire général.
L’un des auteurs de l’ouvrage « Kamerun » qui revient sur la guerre menée entre 1955 et 1971 contre les nationalistes camerounais, regrette que la France n’a toujours pas reconnu ses responsabilités
François Hollande se rend au Cameroun vendredi 3 juillet. La dernière visite d’un chef d’Etat français remonte à 1999 quand Jacques Chirac avait fait le déplacement à Yaoundé. Le Cameroun entretient une place à part dans l’histoire de la décolonisation de l’empire français. Le mouvement de l’UPC, l’Union des populations du Cameroun, a été réprimé par la France coloniale puis par le régime du président Ahidjo, soutenu par l’armée française. La guerre du Cameroun entre 1955 et 1971 a fait des dizaines de milliers de morts. La France n’a toujours pas reconnu ses responsabilités.
Pour en parler, Anthony Lattier de RFI a reçu dimanche, 28 juin 2015, Manuel Domergue, l’un des auteurs d’un ouvrage référence sur le sujet, «Kamerun!», paru en janvier 2011 aux éditions La Découverte (avec Thomas Deltombe et Jacob Tatsitsa).
Pourquoi le Cameroun est-il une exception dans l’histoire de la décolonisation de l’empire français en Afrique?
Parce que cette décolonisation en Afrique subsaharienne a été violente. Elle a donné lieu à une guerre et par conséquent, c’est un peu l’opposé du mythe qu’on avance, en général, d’une décolonisation pacifique octroyée par la générosité du général de Gaulle.
C’est donc la France coloniale, dans un premier temps, qui va mener cette guerre pour anéantir la rébellion?
Tout à fait. En fait, la guerre commence à partir de l’interdiction de l’UPC, en 1955, et elle va se poursuivre après l’indépendance du Cameroun, jusqu’en 1971. C’est une guerre qui est menée par des militaires français. A partir de 1960, il y a une armée camerounaise puisque le Cameroun devient un pays officiellement indépendant mais, en sous-main, c’est l’armée française qui dirige les opérations, qui lève des milices camerounaises et qui organise l’armée camerounaise pour mieux réprimer, en silence et en secret, cette rébellion nationaliste qui demandait, au départ, l’indépendance. Une fois que l’indépendance a été octroyée – une indépendance un peu factice – ils ont demandé l’indépendance réelle et ont alors demandé à ce que ce soit vraiment des Camerounais désignés par le peuple qui dirigent leur pays. Or, cela n’a pas été le cas d’Amadou Ahidjo, désigné par la France.
Les méthodes utilisées par l’armée sont celles de la guerre révolutionnaire. Etait-ce une doctrine spécifique?
Oui, la doctrine de la guerre révolutionnaire, c’est une doctrine qui a été élaborée par des militaires français qui ont essayé de tirer les leçons de la défaite de la France, en Indochine, après Dien Bien Phu. L’idée, c’était qu’on ne peut pas mener, face à des populations civiles et à des partis politiques, dans un contexte de décolonisation, une guerre front contre front, armée contre armée. Par conséquent, c’est une guerre asymétrique dans le peuple et par le peuple. C’est aussi une guerre psychologique. L’important était de conquérir les c urs et les esprits pour faire adhérer les populations au projet de la France qui était celui de garder le contrôle sur le Cameroun.
C’était aussi une guerre, comme en Algérie, qui s’est menée contre des civils qu’on a regroupés dans des camps de regroupement de manière extrêmement autoritaire avec des conséquences sanitaires et humanitaires désastreuses. C’est aussi une guerre qui s’est menée pour le renseignement. Et donc la France, pour obtenir des renseignements, a torturé systématiquement des civils et des opposants politiques pour obtenir des renseignements et pour mieux annihiler l’opposition politique qu’ils avaient en face d’eux.
Pourquoi cet acharnement de la France à vouloir éradiquer l’UPC alors même que le Cameroun était devenu indépendant?
Parce que la France a accepté, in fine, des pays indépendants en Afrique – avec, comme vous le savez, la vague des décolonisations en 1960 – mais a voulu garder la main et le contrôle politique sur ces Etats officiellement indépendants. Le Cameroun était un pays stratégique, comme d’autres, et la peur était que si le Cameroun basculait dans le camp des opposants à la France – en tout cas des gens qui n’étaient pas obéissants à la France -, cela pourrait servir de modèle ailleurs comme au Togo, en Guinée ou encore en Côte d’Ivoire où il y avait aussi une contestation de l’ordre français néocolonial que certains ont appelé, ensuite, la Françafrique.
Plus de trente ans après la fin de la guerre, la France reconnaît-elle sa responsabilité dans ce qui s’est passé?
C’est cela qui est assez étonnant. La France nie toujours, envers et contre tout, sa responsabilité. Elle nie même le fait qu’il y a eu une guerre. François Fillon, alors Premier ministre en 2009, a été interrogé en conférence de presse sur ces événements et sa réponse était absolument incroyable. Il a dit: «Madame, ceci est une pure invention!»
Imaginer que la France puisse nier jusqu’à l’existence de cette guerre en disant que «c’est une pure invention» me semble complètement incroyable, aujourd’hui! Nous interpellons donc, en tant que journalistes et historiens, le président François Hollande – qui se rend au Cameroun – pour lui dire: «Vous n’avez pas d’autre choix que de reconnaître l’évidence même qui a été attestée par des générations d’historiens français, camerounais, américains, etc. par Achille Mbembé, Richard Josep.»
Notre livre a eu accès à quantité d’archives, notamment françaises, qui démontrent qu’il y a eu une guerre menée par la France au Cameroun. Ce n’est pas forcément nous qui le disons. Ce sont également les militaires français eux-mêmes, dans les archives secrètes, qui parlent d’une guerre et qui donnent des bilans ! La France devrait, au moins, le reconnaître et pourrait également aider financièrement des étudiants, des historiens camerounais, français ou d’ailleurs, à renseigner davantage cette guerre. La France devrait ouvrir ses archives à tout le monde. Il n’y a aucune raison de continuer à faire silence sur cet épisode.
Il y a-t-il des blocages aussi au Cameroun? C’est un sujet tabou?
Oui, c’est un sujet tabou parce que les gens qui sont au pouvoir ou dans l’armée camerounaise, à la tête de l’Etat camerounais, sont directement issus de cette répression. Cinquante ans après, ils en sont encore les premiers bénéficiaires. Ce n’est donc pas d’eux que peut venir la vérité.
Il n’empêche que, quand même, nous avons interrogé le général Semengue qui était, à l’époque, le premier chef d’état-major camerounais et qui nous a avoué, face à la caméra – c’est disponible sur notre site – que oui, l’armée camerounaise coupait les têtes de ses opposants et exposait les têtes « pour faire de la pédagogie », comme il disait, auprès des villageois camerounais qui étaient tentés par l’opposition. Ce n’est pas contestable. C’est même admis par les gens qui ont mis en uvre cette répression.
Y-a-t-il une mémoire, justement, de la révolution de l’UPC au Cameroun?
Cette mémoire est assez souterraine puisque pendant longtemps, il était interdit de parler de ce sujet-là. Aujourd’hui, il y a quand même des groupes qui se revendiquent de cette filiation de l’Union des populations du Cameroun et qui veulent faire la lumière sur cette répression. Néanmoins, ces groupes sont, politiquement, totalement marginaux et ont très peu de pouvoir et très peu d’accès aux médias. C’est, par conséquent, aussi pour eux que nous prenons la parole en disant qu’il faut faire la lumière sur cet épisode parce que cela ne viendra pas du pouvoir camerounais.
Le 16 novembre 1960 le magazine Allemand « Der Spiegel » publia un article avec pour titre: «Attentat – Rattengift für Moumié». Ce qui pourrait être traduit par «Attentat – De la mort aux rats pour Moumié». Dans l’article en question, le lecteur apprend que Moumié était un chef rebelle, ennemi des Français. On ne saurait se mettre d’accord sur l’appellation «rebelle», car le rebelle de Paul est le héros de Thomas. Par contre, Félix-Roland Moumié devait vraiment être un ennemi de la France, vu les acrobaties opérées par ses services secrets pour l’assassiner, comme le relate l’auteur de l’article.
Aujourd’hui, 03 novembre 2014, soit exactement 54 ans après la mort de Félix-Roland Moumié, pour commémorer sa mort, j’ai mis le 33-tours «KAMERUN» dans mon vieux lecteur. J’ai cogité sur des chansons comme «Man Pass Man» ou «Docta Moumié».
En écoutant ces paroles chantant les louanges de ces Hommes qui ont donné leur vie pour un Cameroun meilleur pour finir par être traités de rebelles et même, plus récemment, comparés à des terroristes, plusieurs questions m’ont traversé l’esprit. Avec vous j’aimerais en partager une que j’ai trouvée particulièrement troublante : Pourquoi y a-t-il comme un mur de silence autour des coopérations Africano-Africaines qui ont marqué les années dites d’indépendances ? En ce qui me concerne, grande fût ma surprise quand j’appris que Moumié fût hébergé et protégé par Lumumba.
En effet, pendant l’exil de Moumié à Kinshasa (appelée à l’époque Léopoldville), celui-ci recevait son courrier à travers les services de Lumumba. Quelle ne fût pas ma surprise lorsque j’eusse à voir une enveloppe dans les archives nationales britanniques portant l’adresse:
«Monsieur Félix Roland MOUMIE
Président de l’U.P.C.s/c Cabinet Premier Ministre
– Léopoldville -»
Dans les mêmes archives, j’ai pu apprendre que pendant qu’Ernest Ouandié s’efforçait à obtenir des passeports ghanéens pour ceux fuyant les persécutions de la puissance coloniale, Moumié de son côté essayait de trouver des passeports congolais pour eux. Cela fait donc un bail que nous autres Africains sommes rusés dans l’art des faux passeports. A la seule différence que Moumié et Ouandié en faisaient pour libérer l’Afrique. Pouvons-nous dire pareil de notre génération ?
Nous pouvons bien imaginer que dans leur tâche, Ouandié ou Moumié pouvaient compter sur le soutien de leurs hôtes. J’imagine bien Moumié allant dans le bureau de Lumumba demander de l’aide afin d’obtenir des passeports Congolais pour les combattants Camerounais. Raoul Peck et tous les autres réalisateurs qui ont tourné des films sur Lumumba auraient rendu un encore plus grand service à l’Afrique en incluant une telle scène dans leurs uvres. Selon moi, ce n’est guère un fait anodin que de constater que la seule période pendant laquelle les peuples d’Afrique ont frôlé l’émancipation fût marquée par des coopérations Africano-Africaines comme celle entre Moumié et Lumumba.
Des vraies coopérations Africano-Africaines sont nécessaires afin de saisir la fenêtre d’opportunité qui s’est ouverte à nous à travers les bouleversements géopolitiques des dernières années. En effet, j’aime à comparer l’époque que nous vivons avec celle des années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale. Dû aux changements géopolitiques qui vinrent après la guerre, de nombreux pays (Cambodge, Liban, Syrie.) ont pu se libérer du joug impérialiste dès la fin de celle-ci. Dans le cas de la Syrie, par exemple, la France tenta même de reprendre le dessus après la guerre, mais dût abandonner face à l’opposition des USA et de l’Union Soviétique. Ainsi, la fin de la deuxième guerre mondiale amena une fenêtre d’opportunité qui profita bel et bien à certains peuples, mais pas aux peuples Africains. Pourquoi ? La réponse est simple. Quand les mouvements d’émancipation prirent leur élan dans la plupart des territoires d’Afrique Sub-saharienne, le président US-Américain Harry S. Truman avait déjà lancé sa politique de l’endiguement, marquant ainsi le début de la guerre froide. Dès lors, il suffisait de se donner pour ennemi le communisme pour avoir les USA comme allié. Le cas de Lumumba illustre parfaitement cette situation. La fenêtre d’opportunité ouverte après la guerre s’est donc refermée avec le début de la guerre froide avant que les peuples Africains ne purent en profiter.
J’aime donc à comparer ces années d’après-guerre à la situation que nous vivons actuellement. Il est évident que depuis quelques années, nous vivons des mouvements géopolitiques d’envergure : des USA épuisés sur plusieurs champs de bataille, une Europe économiquement affaiblie, l’émergence de nouvelles puissances sur l’échiquier géopolitique. Observées de près, des conditions assez similaires à celles d’après-guerre. En fait, ce n’est pas par tout hasard qu’actuellement on parle beaucoup de pays émergents et qu’il y en ait vraiment qui émergent. Depuis quelques années, les mouvements géopolitiques ont ouvert une fenêtre d’opportunité et je me demande bien si cette fois-ci sera la bonne. Oui, quand je vois la France (Areva) s’associer à la Chine (Guangdong Nuclear Power Holding) pour exploiter l’uranium au Niger, je me demande si cette fois-ci, 60 après le dernier virage raté, l’Africain sera à l’heure. En tout cas si nous, Africains, ratons ce tournant, on devra encore attendre notre tour. Une attente qui risque fort d’être bien plus longue que celle de Monsieur Cirage.
En attendant de ne plus attendre, célébrons au moins la mémoire de leurs rebelles, oui, la mémoire de nos héros.
«Des pages sombres de la Françafrique, l’indépendance du Cameroun est souvent évoquée, mais peu connue»
Manuel Domergue, avec Thomas Deltombe et Jacob Tatsitsa, vous venez de publier ce volume de 748 pages sur une période capitale mais très occultée de l’histoire du Cameroun. Comment est né ce projet et quel en était l’objectif ?
Mon collègue journaliste Thomas Deltombe et moi-même nous intéressions depuis quelques années à la politique africaine de la France. Or, parmi les pages sombres de la Françafrique, l’une d’elles, l’indépendance du Cameroun, est souvent évoquée, mais assez peu connue. A son sujet circulent quantité de versions très contradictoires, dont il est difficile de démêler le vrai du faux. Cette histoire nous intriguait donc fortement si bien que quand, autour de 2006, Thomas Deltombe a eu l’occasion de partir vivre deux années à Yaoundé, nous avons décidé de nous lancer dans cette enquête, sans imaginer qu’elle puisse nécessiter plus de quatre années de travail. Sur place, Thomas a pris contact avec un historien, Jacob Tatsitsa, qui avait été le conseiller historique d’un documentaire suisse de Frank Garbely consacré à l’assassinat de Félix Moumié. Jacob travaillait pour sa thèse sur la guerre du Cameroun depuis plus de dix ans, et avait accumulé une connaissance encyclopédique des faits, des dates, des archives et témoins camerounais. C’est cette alliance franco-camerounaise qui nous a permis de progresser dans cette enquête qui visait à réhabiliter une partie de l’histoire africaine contemporaine, en battant en brèche l’idée reçue selon laquelle la France aurait accordé l’indépendance pacifiquement et généreusement en Afrique subsaharienne.
Comment l’avez-vous réalisé et quelles difficultés avez-vous rencontrées?
Nous avons cherché à confronter archives et témoignages. Les archives étaient aussi bien d’origine camerounaise que française, publique que privée, militaire que diplomatique ou religieuse. Nous avons pu photographier et analyser plusieurs dizaines de milliers de pages d’archives qui n’avaient souvent jamais été exploitées. C’est souvent grâce à elles que nous avons pu retrouver des témoins encore vivants de cette période. Comme dans un jeu de piste, nous partions d’un seul nom de famille pour reconstituer une histoire individuelle, pour l’intégrer au puzzle de la grande histoire. Hélas, nous n’avons pu retrouver qu’une personne sur 50 ou 100, car lorsque nous disposions d’un simple nom de famille, il était très difficile de remonter la piste, à moins que l’intéressé dispose d’un nom de famille très original ! Raconter l’histoire bute parfois sur des obstacles inattendus. L’autre difficulté était l’âge des témoins. Cette histoire remontant à cinquante ans, les témoins avaient presque tous plus de 80 ans. Ceux que nous avons pu retrouver étaient âgés, certains se souvenaient de manière très floue de cette période, et rares sont ceux qui ont conservé archives personnelles ou photographies d’époque. Certains sont décédés juste avant la date prévue pour l’entretien. C’était évidemment très décevant, car ils sont partis avec leurs souvenirs sans jamais en parler à quiconque, pas même à leurs proches, tant il est vrai que, pour tout le monde, il ne s’était rien passé au Cameroun. Cette recherche a été facilitée par les familles des témoins, qui nous ont ouvert leurs portes et les archives de leurs parents, en se doutant pourtant que cela risquait d’écorner leur réputation. Il est tout de même regrettable qu’un acteur central comme le général Jean Lamberton, chef d’orchestre de la répression en Sanaga-Maritime, n’ait jamais été interrogé, alors qu’il n’est mort qu’en 2004 et aurait pu être retrouvé aisément par des historiens ou des journalistes consciencieux. Notre ouvrage a sauvé in extremis quelques mémoires avant leur disparition, mais une génération d’historiens français et camerounais n’a pas fait son travail correctement, à l’exception de quelques grands noms comme Richard Joseph, Achille Mbembe ou Mongo Beti. C’est une grande frustration pour tous ceux qui s’intéressent à cette période.
Le style journalistique présente les faits avec une telle implication que l’on sent le chercheur très présent si ce n’est très militant. Comment avez-vous vécu cette histoire en tant que Français?
Ce n’était pas une surprise, mais il est toujours incroyable de constater à quel point une guerre menée par la France il y a cinquante ans a laissé l’opinion française et les élites indifférentes à l’époque, et à quel point cela perdure aujourd’hui. Comme si tout cela n’avait aucune importance, comme si nous parlions ici d’une sorte d’infra-histoire. Il existe un mépris ahurissant à l’égard du passé de peuples entiers qui ont pourtant été colonisés par la France. On préfère encore aujourd’hui s’attarder sur des faits divers ou des polémiques complètement anecdotiques plutôt qu’essayer de comprendre la responsabilité de la France dans les souffrances récentes d’un peuple. Combien de responsables politiques ont demandé des comptes au gouvernement à propos de cette guerre cachée menée en notre nom ? Aucun. Combien de lignes, combien de minutes, les quotidiens ou les journaux télévisés ont-ils accordées à nos révélations ? Zéro. C’est pour cela que notre ton peut sembler un peu vif, à ceux qui ignorent tout de la violence qui s’est déployée à cette époque au Cameroun : il faut signifier au lecteur que les faits relatés, quelle que soit notre interprétation à leur égard, sont des faits graves. Nous parlons d’une guerre avec des bombardements de civils, une torture systématique, des dizaines de milliers de morts. Et tout cela passe comme une lettre à la poste. Raconter de tels faits nécessite, comme vous dites, une certaine « implication ».
Kamerun. Une guerre cachée à l’origine de la FrançafriqueJournalducameroun.com)/n
Comment émerge-t-on d’une telle plongée dans ces moments terribles qu’ont vécus des victimes dont les malheurs ont été en plus cachés à l’opinion internationale?
On en ressort surtout très modeste, car la réalité est d’une grande complexité. Nous avons essayé dans le livre de dégager quelques lignes directrices pour rendre intelligible le déroulé des événements, mais d’autres grilles de lecture nous ont sans doute échappé. Les va-et-vient dans le maquis, les affrontements entre villages, les enjeux micro-locaux et autres manipulations complexifient à l’extrême l’affrontement entre nationalistes et forces franco-camerounaises. Mais on ressort aussi de ce travail avec l’impératif de transmettre la parole des victimes, car la douleur qu’ils expriment est encore très vive, d’autant plus vive qu’elle n’a jamais été reconnue comme telle par les autorités ou par les historiens.
Que vous ont inspiré les témoins camerounais encore vivants que vous avez rencontrés?
Beaucoup de ces témoins exprimaient une défiance envers nous, la défiance que leur parole, ayant été méprisée pendant si longtemps, le soit une fois de plus. Mais bien d’autres ont eu envie de parler, de parler longuement, à la fois pour exprimer leurs souffrances, mais aussi pour donner du sens à cette période trop facilement résumée comme « une période de troubles » ou « une guerre civile » où tout le monde serait indistinctement victimes ou bourreaux, où les Camerounais auraient été entraînés dans une sauvagerie sans raison, une période qu’il faudrait oublier au plus vite. Beaucoup d’ex-upécistes ont tenu à raconter que, avant d’être des anciens maquisards, ils avaient été militants politiques, poussés à prendre les armes malgré eux, pour arracher une véritable indépendance. Beaucoup souhaitaient montrer qu’ils étaient toujours militants et que leur combat n’était pas terminé. Voire que la guerre qu’ils avaient menée ou subie n’était pas finie elle non plus. Les représentants des forces de l’ordre ont également parlé assez facilement, à l’exemple du général Pierre Semengue, qui s’est livré pendant de longues heures devant notre caméra. Je ne sais pas si son comportement était lié à un sentiment d’impunité ou du devoir accompli, mais il a parlé apparemment sans autocensure, admettant par exemple avoir fait couper les têtes des insurgés par souci d’information à destination du grand public. Ces déclarations en disent long en elles-mêmes sur les élites camerounaises d’aujourd’hui, où il semble encore à peu près normal d’avouer ce type de pratiques. Côté français, nous avons essuyé moins de refus que nous l’avions craint. En effet, si la guerre d’Algérie a été longuement commentée par les chercheurs et les journalistes, la guerre du Cameroun n’a pas suscité le même intérêt, si bien que des acteurs pourtant importants n’ont jamais trouvé une oreille attentive pour les écouter. Or, ce qu’ils avaient vécu alors, à une époque où ils étaient jeunes, peut être jugé révoltant ou glorieux, mais était à coup sûr passionnant. Des jeunes gens frais émoulus de l’école dirigeaient des régions entières, quasiment sans contre-pouvoirs, faisaient et défaisaient des carrières de ministres de cette jeune nation. Du point de vue des acteurs de la colonisation et de l’accession à l’indépendance, cette puissance est grisante et donne envie de la faire connaître. Nous avons donc essayé de nous mettre à leur écoute, sans jugement a priori, ce qui ne nous empêche pas de replacer toutes les anecdotes recueillies dans une trame historique sur laquelle nous portons un regard critique.
Comment le public européen et français a-t-il accueilli votre livre? Avez-vous des échos de sa réception en Afrique et au Cameroun en particulier?
L’accueil par les lecteurs a été globalement très bon. Nous avons reçu énormément d’encouragements, ce qui confirme que ce livre était attendu et nécessaire. La presse française s’en est fait également l’écho, même si nous aurions espéré que cela suscite davantage de débats. Au Cameroun, certains quotidiens en ont fait leurs unes, en confrontant nos analyses avec celles d’autres historiens ou témoins de l’époque. En tout cas, le débat se poursuit sur internet, à travers notre site (www.kamerun-lesite.com) ou notre page facebook, ainsi que dans toutes les rencontres organisées à travers la France par des librairies ou des associations. Des chercheurs français de Paris I’avaient également organisé une rencontre en compagnie notamment d’Achille Mbembe à la Sorbonne, qui n’a hélas pas pu avoir lieu faute de passeport. Mais nous sommes impatients de confronter nos analyses avec celles de chercheurs, en particulier celles d’étudiants camerounais qui ont du mal à accéder aux archives conservées en France.
Avez-vous d’autres projets similaires?
Pas encore, nous sommes encore plongés dans l’accompagnement du livre, à travers des débats en France et au Cameroun, mais aussi à l’étranger. Nous sommes très heureux de constater que les lecteurs du livre ont été interpellés et cherchent à poursuivre le débat au sujet de cette histoire très actuelle. C’est pourquoi nous avons créé le site www.kamerun-lesite.com, afin d’y accueillir les discussions sur la guerre du Cameroun, d’y recueillir des témoignages et surtout de mettre en ligne des archives et des témoignages qui ne nous appartiennent pas mais doivent être mis à la disposition du public. Nous aimerions à présent diversifier nos supports pour parler de cette histoire, à travers une bande dessinée ou un film de fiction. L’enquête historique ne suffit pas à expliquer la guerre du Cameroun. L’association que nous avons créée, Remember Kamerun, vise justement à contribuer à susciter et diffuser les prises de parole à ce sujet. Faites passer le mot à vos lecteurs !
Robert Fotsing Mangoua et manuel DomergueJournalducameroun.com)/n
« Et si la performance du Kamerun était signe des temps »
Aux lendemains du match ayant opposé la féroce détermination des Lions Indomptables à l’industrieuse poussée victorieuse de l’équipe du Danemark (malheureusement), et alors que nul ne se fait presque plus d’illusions sur le parcours de notre équipe nationale à cette World Cup, j’ai tout autant été abasourdi par la quantité de salive et d’encre qui ont coulé et continuent de couler pour expliquer les mêmes choses: les lions ont bien joué, mais les Danois ont gagné; l’équipe nationale est mal gérée, Paul Leguen aurait du et bla bla bla et puis bla bla. Entre nous, dites-moi sincèrement en quoi cela est important aujourd’hui. Quoi? Mais ce football, bien sur!
D’entrée de jeu, j’insiste que je suis un amoureux du football et fan des Lions comme de millions d’autres Kamerunais, mais je tiens absolument à refuser toute instrumentalisation et perversion des évènements de ferveur nationale, tel que le régime Biya s’applique subtilement à le faire depuis des années afin d’ éterniser l’agonie du peuple Kamerunais. Pour revenir au football, plus précisément aux deux premiers matchs et en mettant de cote tous les «si» des commentateurs sportifs, le simple fan que je suis peut relever deux remarques intéressantes: les Lions ont perdu quand ils ont mal joué. Et lorsqu’ ils ont bien joué, ils ont été battus quand même. Tout s’est passé comme si la victoire se refusait à nous, comme si le vertige et le délire de la conquête virtuelle se dissipait autour de nos joueurs, bref comme si un malicieux tourbillon s’obstinait à emporter au loin ce parfum qui permet à tout un peuple de rentrer dans une transe fusionnelle, à l’occasion d’une démonstration de puissance nationale. Fut-ce illusoire.
Et si tout ceci n’était qu’un signe des temps? Et si cette curieuse succession de «hasards défavorables» nous interpellait à autre chose? Saurions-nous au moins une fois laisser le doigt qui montre pour regarder ce que le doigt montre? Avant même le coup d’envoi, le Président du MANIDEM (M. Pierre Abanda Kpama) a déclaré au cours d’une conférence de presse: «le football occupe les esprits et les médias. C’est vrai qu’une coupe du monde organisée pour la première fois en Afrique est un évènement exceptionnel. Le patriotisme dont font preuve les Kamerunais confirme les bonnes dispositions de notre peuple quand il s’agit de défendre les bonnes causes. Mais le football reste un jeu et rien d’autre. Il ne saurait nous détourner de nos préoccupations existentielles».
Depuis les premiers moments de l’Histoire ou l’Homme a compris la nécessite de déléguer la gestion des affaires de la cité, ceux qui en ont reçu la charge dans chaque société ont aussi vite fait d’inventer et raffiner un rituel pour distraire et amuser les masses, tout en déviant soigneusement leurs regards parfois trop interrogateurs loin des questions existentielles. Selon les opportunités, on a eu recours aux temples, aux théâtres, aux arènes, aux églises et aujourd’hui, aux stades. Bref, tout ce qui permet une représentation collective idéalisée et comble le désir de ferveur religieuse.
Et à ce titre, le football est le parfait produit générique, au Kamerun comme partout ailleurs, mais spécialement au Kamerun comme je vais l’expliquer plus loin. Et avec sa cohorte de mythes, de cantiques (hymnes), de légendes (anciennes gloires/prophètes), de symboles (logos / drapeaux), de processions, de rituels et d’incertitudes (artificielles), le football aujourd’hui amène à imposer une ambiance de culte et chatouille en chacun de nous l’archétype du sacré. C’est décidemment la nouvelle religion de tous ceux qui, dans l’attente ou non d’un sauveur, vivent dans l’anxiété, l’angoisse et l’incertitude de leur lendemain. Vous voyez donc ici comment il a été facile de fourbir un raccourci, de pervertir les préoccupations sociales et économiques des masses pour les sublimer, à coup de martelage médiatique et le marketing sauvage aidant, pour les réduire simplement en «Est-ce que Eto’o va marquer un but? Les Lions vont faire comment?» Et la suite, vous la connaissez: discussions inutiles et interminables sur les salaires et la vie privée des joueurs (bonne distraction pour jeunesse dés uvrée et oisive, pendant qu’en son nom le pays est pille en silence), insultes contre les Lions et Le Guen (tout ceci sert d’exutoire à la colère des victimes dont les véritables frustrations n’ont rien à voir avec le football). Le football constitue donc sans nul doute l’écran de fumée qui permet de barrer le révoltant décor de nos sombres horizons. Le «punching ball» sur lequel nous vomissons, compulsifs, notre refus d’assujettissement inique.
Mais, ne méprenez pas mes propos. Si le football se vit dans la plupart des pays avec une certaine passion (ce qui est bon pour la santé des nerfs), les préoccupations quotidiennes des citoyens occupent une place plus importante, comme en témoignent les standards de vie qui rendent par exemple l’achat d’un ticket de stade un geste normal, l’existence même déjà de ces stades une évidence, ou la question de santé du supporter lamda une véritable préoccupation nationale. Tous les hooligans ont eu la possibilité d’aller gratuitement à l’école ; le football n’est pas une alternative d’expression à leurs frustrations dans le sens ou ils auraient peur se faire tuer s’ils le criaient dans la rue comme ce fut le cas en Février 2008 par exemple au Kamerun. Je ne chante pas ici le panégyrique des sociétés occidentales à qui on peut reprocher beaucoup de choses. Toutefois, à leur inverse et pour ce qui est du cas d’espèce, les Kamerunais (moi y compris) et les citoyens des pays analogues s’engouffrent facilement dans l’illusion selon laquelle le fait que Samuel Eto’o drible Honda sur un stade de football nous place immédiatement sur le même pied d’égalité avec le Japon, en tant que pays. C’est très flatteur, patriotiquement parlant, mais ce n’est pas vrai en réalité. Sèchement. L’issue du match n’avait été, selon moi, qu’une métaphore de cette réalité, exprimée dans la langue qui se veut desormais la plus accessible à tous: le football.
Dieunedort WandjiJournalducameroun.com)/n
Loin de moi l’idée d’infantiliser cette ferveur nationale, qui cristallise tout le patriotisme Kamerunais et prouve par ailleurs sa bonne disposition. Mais je ne puis m’empêcher de me poser les questions qui s’imposent. Exagérons un peu. Même si le Kamerun serait venu à gagner la Coupe du Monde, à quoi cela nous aurait-il servi? Je vois déjà d’ici certains se braquer et s’offusquer de mon impertinence. Tu sais même combien une coupe du monde rapporte? Il vient même d’ou celui là, hein? Seulement l’image du pays, tu pourrais l’évaluer? Et d’autres idées reçues et caressées. Il faudrait peut être revisiter les notions de patrie, nation et intérêt commun pour interroger mon impertinence. Mais ce n’est pas le moment. Poussons un peu loin cette utopie. Si ce scénario venait à atteindre son climax, la quasi-totalité des Kamerunais auraient eu droit à la réception des joueurs au Palais d’Etoudi – par media interposé, bien sur, on aurait déclaré des féries chômés, occasionnant ainsi d’autres manques à gagner colossaux chez ces entreprises qui croupissent déjà sous le poids des charges fiscales, il y aurait eu des morts lors des bousculades à l’aéroport, certains auraient abandonné leur progéniture qui fait une énième crise de palu pour aller boire et danser avec le R, et puis.Et puis rien.
Après le beau discours qui demanderait à chacun d’émuler le fabuleux exemple des Lions, les factures d’électricité vont continuer de grimper, les parents vont continuer de payer les frais d’APE dix fois plus chers que les frais de scolarités «supprimés» de naguère, les populations de Yaoundé vont poursuivre leur calvaire de l’eau potable, les mêmes gens qui auraient applaudi quelques jours auparavant vont continuer à mourir dans nos hôpitaux; de pauvreté seulement et jamais de maladie vraiment, les étudiants seront contraints de continuer à prendre leurs cours dans les seuls stades aménagés au Kamerun que sont les amphithéâtres et se feront tirer dessus à balles réelles s’ils venaient à en contester les conditions, le pouvoir d’achat de chacun continuera de s’amenuiser contre une augmentation vertigineuse des prix de produits de base, etc. En ce qui concerne l’image du pays, une fois de plus, c’est un leurre; un gros leurre! Les pays les plus connus au monde ne sont pas forcement les meilleurs au sport de la FIFA, ou au sport tout court. La preuve, demandez-vous bien la place qu’occupe le sport en général et le football en particulier dans la nouvelle stratégie de communication que le régime d’Etoudi a récemment mis en place pour tenter de «laver» son image qu’elle sait dangereusement ternie par ses records macabres en matière de droits de l’homme et sa position parmi les premiers au sommet du hit parade de la corruption sur la planète.
Un tel succès n’aurait profité en réalité qu’à une poignée d’individus boulimiques, les mêmes qui ont pu claquer 48 milliards de francs CFA escroqués au contribuable Kamerunais en quelques semaines, sous le prétexte du Cinquantenaire; somme qui aurait pu payer les frais de scolarité de 250.000 étudiants au Kamerun, de la Première année au Doctorat. Quel honteux gâchis! Nos héros morts aux mains criminelles des puissances coloniales et leurs lâches relais Kamerunais, viennent tous d’être victimes d’un double assassinat. Au Kamerun, la vie ne doit pas être une succession de festivités pour une minorité, alors qu’une majorité croupit injustement dans la misère la plus abjecte; alors que la pauvreté croissante est entrain d’exacerber les antagonismes sociaux de toutes sortes. Alors que le manque d’accès aux soins de santé primaire, à l’éducation de base, à la liberté d’expression et aux nécessités vitales de dignité humaine etc. sont entrain de poser les fondements d’une implosion sociale. Et si le pire venait à se produire, cette même minorité d’individus aux comptes bancaires obèses dans les banques occidentales (et désormais asiatiques), seraient les premiers à se mettre à l’abri …
Mon interrogation est simple: allons-nous continuer à accepter cette moquerie? Jusqu’ou ira cette distraction des masses Kamerunaises? Quel est le véritable projet derrière cet abrutissement savamment orchestre des populations qui ne demandent pourtant qu’à être respecte en tant que peuple?
Un lion à la fin du match contre le Danemarkafriscoop.net)/n