Cameroun – Libération de Maurice Kamto : « la prison, la force, ne peut mettre fin à notre détermination de libérer le Cameroun » (Tiriane Noah )

La vice-présidente du Mouvement pour la renaissance  du Cameroun (MRC) affirme dans un message publié sur les réseaux sociaux que malgré l’assignation à résidence du leader du parti Maurice Kamto et de puiseurs militants finalement tous libérés, le MRC ne fléchira pas.

Une sorte de déclaration de guerre après la levée du dispositif de sécurité autour du domicile de Maurice Kamto, président du MRC. La vice-présidente de son parti vient de publier un message sur sa page Facebook dans lequel elle annonce que le MRC gardera sa ligne de conduite. « Que nos camarades illégalement embastillés soient libérés et nous sommes toujours disposés à apporter nos solutions pour un nouveau Cameroun« , écrit  Tiriane Balbine Nadège Noah.

Ci-dessous l’intégralité de son message publié ce 9 décembre 2020

Tout ça pour ça ?…

« Ainsi donc le régime a levé son état de siège chez le président Maurice Kamto. Ainsi donc pour organiser une élection qui fondamentalement n’apporte rien aux vrais problèmes du Cameroun, il fallait militariser son domicile, alors que notre président n’a ni arme, ni milice. Ce régime se comporte comme des voleurs qui ont peur de leur ombre, ce régime conscient qu’il n’a jamais apporté un mieux-être aux camerounais à peur de la simple parole et du simple discours.

Une chose est évidente, le MRC fait peur. Le régime a peur du président Maurice Kamto sinon rien n’explique cette frilosité, qu’un régime viole ses propres lois pour museler un citoyen.

Ce régime doit savoir que, comme tous les Camerounais qui n’en veulent plus de 38 années de mensonges, d’immobilisme de tribalisme et de pillage, nous restons soudés à notre président. Nous pensons fortement qu’il reste la meilleure chance pour un Cameroun nouveau et que libéré, il revient plus fort et plus crédible.

Que ce régime comprenne une fois pour toute que la prison, la force, ne peut mettre fin à notre détermination de libérer le Cameroun.

Que nos camarades illégalement embastillés soient libérés et nous sommes toujours disposés à apporter nos solutions pour un nouveau Cameroun. Force à toi Maurice Kamto. »

Tiriane Balbine Nadège Noah

Présidentielle 2018 : Kamto se proclame vainqueur, Tchiroma menace

Le porte-parole du gouvernement a réagi à la sortie du président du MRC en l’invitant à ne pas chercher à déstabiliser le pays, réputé pour sa paix.

Maurice Kamto, le candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun à la présidentielle 2018 a annoncé subtilement sa victoire ce lundi 8 octobre 2018. Devant des journalistes locaux et internationaux, l’ancien ministre de la Justice a invité le président sortant, Paul Biya, à organiser une passation de pouvoir pacifique, alors que les résultats sont officiellement attendus le 22 octobre 2018. Ceux-ci doivent être communiqués par le Conseil constitutionnel.

La réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre, par le biais de son porte-parole, Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication. « M. Kamto sait parfaitement bien que c’est le seul Conseil constitutionnel qui est habileté à recevoir tous les résultats des vote et dispose du temps nécessaire pour proclamer les résultats. C’est le seul organe habileté à le faire et avant leur engagement dans cette campagne, tous [les candidats à la présidentielle, Ndlr] le savent. On ne peut pas vouloir gouverner le Cameroun et se mettre au travers des lois qui gouvernent le Cameroun », a déclaré le ministre à une chaîne internationale.

Issa Tchiroma estime que la déclaration de Maurice Kamto ne « vaut rien », mais rappelle la quintessence du point de presse qu’il a donné vendredi dernier avec le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. « Nous avons tenu un point de presse avec le ministre de l’Administration territoriale  au cours duquel nous avons prévenu les uns et les autres qu’ils ne se laissent pas emporter… Nous leur avons dit, ne secouez pas la boîte de pandore. Ne cherchez pas à répandre sur ce pays, réputé pour sa stabilité, pour son vouloir-vivre, pour la concorde qui existe entre les Camerounais, parce que vous trouvez en face de vous, toute la fermeté et la rigueur, non seulement de l’Etat mais de toute la nation », a conclu le porte-parole du gouvernement.

Quelques heures après ces déclarations, Issa Tchiroma Bakary a donné un point de presse à Yaoundé, pour repréciser la position du gouvernement.

 

 

Pourquoi Maurice Kamto a parfaitement raison sur la question du franc CFA?

Par Jean-Marie Moukam

Une polémique stérile est née ces derniers jours sur la réserve du professeur Kamto à soutenir la thèse de la rupture avec le franc CFA à ce moment précis de notre histoire. Les pourfendeurs de l’illustre enseignant arguant qu’une telle réserve ne serait dictée que par sa proximité avec la France. Un tel argumentaire est non seulement léger mais relève aussi simplement d’un zeste d’inculture et d’ignorance.

Un aperçu de notre politique monétaire actuelle
Le Cameroun est membre de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) et de l’union monétaire d’Afrique centrale (Umac). C’est donc La banque des Etats de l’Afrique centrale qui est chargée de la mise en uvre de la politique monétaire des 6 Etats membres de la Cemac. Ses principaux critères de convergences portent sur la stabilité du taux d’inflation, un solde budgétaire rapporté au PIB nominal positif ou nul, un encours de la dette intérieur et extérieur inférieur à 70% du PIB, la non accumulation des arriérés de paiement. Or le franc CFA est arrimé à l’euro. Par conséquent les politiques de la Beac sont fortement influencées par celles de la banque centrale européenne. Le taux directeur de la première varie globalement en fonction du taux directeur de la seconde.

Le Cameroun se trouve donc incapable d’agir sur le développement à partir d’une régulation du volume des crédits en circulation. C’est la BEAC, une institution supranationale qui détermine l’essentiel par une manipulation des taux d’intérêt créditeurs. Quand la Beac augmente ses taux débiteurs, elle alourdit le coup de l’argent et diminue la demande de crédit. A l’inverse toute réduction de ses taux tendra à susciter une augmentation du volume des prêts des banques commerciales. Nous sommes là devant un problème qui constitue une entorse majeure à l’idée qu’on se fait de l’autodétermination.

Comment agir sur le développement de manière décisive lorsqu’on ne maîtrise pas la circulation de la monnaie?

C’est donc pour faire face à cette situation que certains préconisent une sortie pure et simple de la zone CFA.

Pourquoi la réserve du professeur Kamto?
1-Le problème que posera la sortie du système CFA, c’est qu’elle ne sera pas une petite réforme aux conséquences limitées. Elle est difficile, longue dans sa mise en application, coûteuse financièrement et risquée.

Dans un pays faiblement structuré comme le Cameroun où l’évaluation de l’action publique est quasi inexistante, le risque est réel de déboucher sur une gestion abusive de la planche à billet générant ainsi une inflation galopante.

2-Notre système bancaire
Le secteur bancaire Camerounais souffre d’un certain nombre de maux longuement décriés par les analystes, mais jamais formulés dans le cadre d’une réforme publique. On arrive ainsi à une situation où les sujets problématisés dans les milieux scientifiques ne sont jamais récupérés par la classe politique en vue de nourrir l’action politique.

Au nombre des maux évoqués on peut citer: le faible financement de l’économie (8%), l’accès trop difficile à la profession de banquier, la faiblesse des banques nationales (une situation qui entraîne des conséquences en termes de mainmise étrangère sur l’économie), l’absence des banques d’affaires et surtout des banques nationales d’investissements…

3- Le Cameroun aurait pu grâce à l’exploitation de ses gisements d’or et de diamant stocker la part qui lui revient afin de constituer une sorte de fond souverain capable de soutenir une telle initiative. Or aucune information n’est justement donnée sur ce que nous rapporte ces gisements d’or et de diamant.

4-Compte tenu du faible niveau de notre économie (notre balance commercial se situe à -1200 milliards de F cfa) et de notre tissu industriel pratiquement inexistant, quelle serait la parité d’une telle monnaie sachant que pour assurer la conversion d’une monnaie par rapport à une autre, les Etats doivent détenir des réserves dites de change très élevées?

Rappelons que, si la demande des monnaies étrangères est bien supérieure à la demande de la monnaie locale, les réserves en monnaies étrangères vont rapidement chuter et l’Etat se verra contraint de stopper la conversion des devises. Par conséquent, la Banque Centrale n’aura plus les moyens d’assurer la conversion de la monnaie nationale en monnaie étrangère. Une telle monnaie se dévaluera même avant que la conversion ne soit devenue impossible.

Par ailleurs La monnaie est aussi fiduciaire, c’est-à-dire basée sur la confiance à savoir l’horizon de temps pendant lequel le pouvoir de la monnaie est prévisible.

En d’autres termes, si une monnaie inspire confiance, elle peut être investie à long terme sans crainte que son pouvoir d’achat disparaisse.

Au contraire, une monnaie qui suscite de la défiance sera immédiatement échangée contre des biens réels et ne sera en aucun cas thésaurisée. La confiance associée à la monnaie porte donc sur la valeur de l’usage du temps.

Une économie robuste ne peut donc pas fonctionner sans une monnaie stable.
C’est d’autant plus vrai que, de nos jours, la création monétaire sert désormais à acheter des obligations souveraines dans le cadre des assouplissements quantitatifs. C’est le cas de la Banque Centrale Européenne. Ces derniers aboutissent inévitablement à fragiliser la monnaie et à embraser à terme l’inflation.

Notre économie est-elle suffisamment robuste pour rassurer les investisseurs sur la stabilité de notre monnaie? Notons au passage que, sans un matelas de devises suffisants et répondant aux besoins réels du marché, une telle monnaie ne serait pas à l’abri de fluctuations et ne pourrait donc faire face à la volatilité du taux de change flottant.

Ce sont autant d’éléments et on pourrait en citer beaucoup d’autres qui justifient la méfiance du professeur Kamto à l’égard de la thèse radicale de la sortie de la zone CFA.

Ces nombreux dysfonctionnements ou manquements tendent à prouver qu’en l’état actuel de notre pays, le Cameroun n’est objectivement ni prêt, ni préparé à une éventuelle sortie de la zone CFA.


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Allemagne-Cameroun: le Professeur Kamto sur le terrain en Diaspora

Par Cellule de Communication MRC Europe

Dans le cadre de la tournée qu’il effectuera en Europe en ce début du mois de Juin 2015, le Pr Maurice Kamto a fait un passage au «Challenge».

Ce rassemblement des Camerounais qui se tient en Allemagne tous les ans avait lieu cette année dans la ville de Nuremberg du 23 au 25 mai.

Il y est allé pour vivre de lui-même les réalités de cette manifestation dont il entend parler depuis un certain temps, et aussi échanger avec la communauté camerounaise.

Il en profité pour assister à l’un des forum où il a, entend que spectateur, pris connaissance des expériences de cette diaspora soucieuse du devenir du Cameroun.

Maurice Kamto au côté de la diaspora.
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Voici pourquoi Maurice Kamto peut faire peur

Par Marius Teussido

2018 sera une année électoralement chargée au Cameroun car de nombreuses mutations politiques s’opéreront dans cet horizon. C’est dans le spectre de la probable non candidature du président Biya et la perméabilité du jeu électoral que cette situation pourrait générer, que beaucoup d’entrepreneurs politiques affutent leurs armes. Si dans les rangs du pouvoir, on n’ose pas montrer officiellement ses ambitions présidentielles, il n’en n’est pas de même dans les partis d’opposition, où on semble plus que jamais afficher une certaine détermination pour que l’alternance tant souhaitée ne soit plus une chimère en 2018.

Dans cette opposition, un homme suscite une attention particulière de la part du pouvoir. Il s’agit de Maurice Kamto, nouvelle figure emblématique de l’opposition camerounaise. En effet, depuis sa démission du gouvernement et son investiture par un parti politique, le professeur Kamto est devenu une véritable attraction dans la sphère politique camerounaise. C’est ainsi que certains acteurs du pouvoir, tapis dans l’ombre, multiplient des man uvres pour faire obstacle à ce futur adversaire de 2018. Ils agissent sous prétexte que leurs actions sont de nature à faire plaisir à leur leader naturel Paul Biya alors qu’en réalité, ils s’activent pour leur propre compte.

Après sa démission du gouvernement, le régime semble lire ses intentions.
Quand Maurice Kamto quitte le gouvernement, personne ne peut dire exactement ce qu’il fera dans sa prochaine escale. Et pourtant les évènements qui s’en suivront semblent indiquer une certaine suspicion de la part du régime. Cela se traduit par les interdictions ciblées et répétées de sa conférence de presse prévue pour expliquer simplement à l’opinion publique les raisons de sa démission. C’est ainsi que pour contourner ce rouleau compresseur, le professeur Kamto optera finalement pour un rendu public. En effet dans sa déclaration publique, il dira en guise d’introduction qu’il a «pris la décision du 30 novembre 2011 pour l’avenir» et appellera à la renaissance nationale pour un Cameroun qui gagne». C’est ici qu’il prononcera pour la première fois le mot «renaissance» et pas de manière hasardeuse puisque l’on retrouvera plus tard cette même expression dans la devise principale du parti qui l’investira. Ce qui veut dire que le professeur Kamto avait bien préparé et bien ficelé son plan d’action. Nous verrons cela dans les prochaines lignes.

Il est immédiatement investi par un parti politique
Le professeur Kamto est le premier qui démissionne du gouvernement non pas pour créer son propre parti mais pour être investi par un parti politique. Le film des évènements jusqu’à son investiture se déroulera d’une manière étrange et il sera difficile de ne pas suspecter une longue préparation à l’avance. Ainsi, après sa démission, comme par hasard, plusieurs micros partis découvrent subitement qu’il faut se mettre ensemble pour créer un seul parti politique. De cette coalition soudaine naitra un jeune parti qu’on appellera MRC (mouvement pour la renaissance du Cameroun). Ensuite, quelques jours après, celui que l’on présentait encore comme le simple militant Kamto, sera porté à la tête de ce nouveau parti (MRC)

L’étonnante grande participation du MRC aux dernières élections municipales et législatives
A la dernière double consultation électorale du 30 septembre 2013, le MRC réussira l’exploit de présenter les candidats dans cinq régions sur les dix que compte le pays. Ce qui était une performance remarquable pour un jeune parti qui avait à peine une année d’existence. Un responsable de ce parti dira à cet effet que le MRC aurait pu faire mieux si le calendrier électoral était connu à l’avance. Par ailleurs, peu de vieux partis d’opposition pouvaient revendiquer un tel taux de représentativité à cette échéance. Ceci dans la mesure où, ces différents partis vivent le plus souvent dans un environnement de précarité ambiant. Ainsi, cette surprenante percussion du MRC fera naitre dans une certaine opinion, l’idée selon laquelle ce parti aurait un solide réseau de soutènement masqué. Et c’est alors, que d’autres subodorent que les soutiens du MRC pourraient révéler leur véritable visage en 2018.

Le régime réagit quand son discours prend une certaine tonalite
Au lendemain de la proclamation des résultats de la double échéance électorale du 30 septembre 2013, Maurice Kamto annoncera la couleur en prononçant un discours retentissant qui témoignait au passage sa capacité à durcir aussi son ton et à monter d’un autre cran pour celui que l’on considérait jusque-là comme amorphe. Voici un extrait de ce qu’il disait: « notre attachement obsessionnel au changement dans la paix ne doit pas être mal compris. Lors du prochain scrutin dans notre pays, à la barbarie électorale du RDPC et du pouvoir, nous opposerons jusqu’à notre dernier souffle une résistance citoyenne et républicaine.»

Comme on pouvait le soupçonner, la réaction des thuriféraires du régime ne se fera pas attendre. C’est ainsi que, quelques jours après, Maurice Kamto sera convoqué par la DGSN. Au cours de cette rencontre, le Délégué général à la sureté nationale, Martin Mbarga Nguele, lui fera une mise en garde solennelle en l’accusant de porter atteinte à la sécurité publique et d’organiser la sédition par ses propos, ses agissements et son comportement. Par ailleurs, on se serait attendu que le régime multiplie ce type de réaction, chaque fois qu’un homme politique ose critiquer ouvertement son système.

Mais ce qui est paradoxal, c’est que, quelques mois auparavant, notamment après la convocation du collège électoral pour les sénatoriales, le chairman Ni John Fru Di montait au créneau en appelant les Camerounais à prendre les machettes pour aider le président Biya à gâter le Cameroun. Après cette sortie spectaculaire et bien plus menaçante que celle de Kamto, le chairman ne fera l’objet d’aucune convocation. Bien au contraire, son parti recevra même pour la circonstance, un émissaire délégué par le régime dont la mission principale était de convaincre le chairman à prendre part aux élections. La suite, on la connait. Et comme cerise sur le gâteau, le SDF s’adjugea même le soutien du RDPC dans les circonscriptions de l’Ouest et de l’Adamaoua.

Même Marafa Hamidou Yaya parle de Maurice Kamto
Malgré sa détention au SED, Marafa garde encore une éclatante côte de popularité dans le Septentrion. Sa situation carcérale ne lui a pas enlevé l’envie de rester toujours très proche de l’actualité politique camerounaise comme en témoigne ses multiples lettres. Ainsi dans sa cinquième livraison, Marafa dit ceci: «Aux nouveaux partis qui se lancent dans la campagne, dont je connais parfois la qualité des dirigeants pour avoir servi avec eux au gouvernement, ou pour les avoir côtoyé dans mes fonctions antérieures, je souhaite bonne route. Qu’ils sachent que je suis attentivement leurs activités, et que j’espère qu’ils contribueront à animer le débat politique dont notre pays a cruellement besoin». Il faut noter que cette lettre est produite à la veille de la double échéance électorale à laquelle prenait part un nouveau parti (MRC) et dont le leader avait effectivement servi au gouvernement.

A l’examen de cette déclaration de Marafa, il en ressort de toute évidence, qu’il faisait référence au parti du professeur Kamto. De cette proximité soudaine entre les deux hommes, pourrait naître une alliance politique future. Ceci dans la mesure où Marafa, sachant que ses ennuis judiciaires compromettront ses ambitions présidentielles et par conséquent annihileront sa possibilité de candidater en 2018, il pourrait en revanche du haut de sa popularité dans le septentrion, demander à ses nombreux sympathisants de voter pour le candidat Maurice Kamto.

La nouvelle coqueluche des médias
Il ne lui aura pas fallu assez de temps pour conquérir le monde des médias. Très vite, les médias sont tombés en extase devant cet intellectuel et son discours très séduisant. Ce succès médiatique lui sera facilité par sa connaissance de cet univers et surtout de sa proximité avec cette espace pour avoir été lui-même cofondateur d’un quotidien de presse (Mutations). C’est ainsi qu’il devient une véritable attraction médiatique et en même temps, un produit marketing. Dès lors, toutes ses actions même les plus insolites sont suivies et relayées par les médias. On se souvient encore de cette scène montrant Maurice Kamto entrain de marcher pied nu dans une marre d’eau à Douala et qui fera les choux gras de la presse. Même les réseaux sociaux ne sont pas en reste. Ici, tous les sujets associés à son nom suscitent une réelle attention. Le professeur Kamto n’est pas de ces hommes politiques très volubiles dans les médias. Mais il est plutôt de ceux-là qui se font un peu rares et dont chacune des apparitions s’apparente à un mythe. Il est aujourd’hui le politicien qui fait de l’audience dans les médias et cette forte côte médiatique pourrait lui être précieuse en 2018.

L’un des héros de la victoire de Balassi
S’il existe une victoire politique que le régime actuel peut revendiquer avec autorité, c’est bien celle du différend frontalier qui opposa le Cameroun au Nigeria. L’affaire Bakassi, comme il est convenu de l’appeler aura été l’une des plus grandes ou si non la plus grande satisfaction de ce régime. Ce fut un moment de grande solidarité nationale car c’est aussi l’une des rares fois dans ce pays où on a vu toutes les obédiences politiques converger vers le même intérêt, en saluant à sa juste proportion un acte politique minutieusement mené par le régime du renouveau. Maurice Kamto aura été le grand capitaine de cette équipe de juristes qui conduisit avec brio à ce succès historique. Sa remarquable contribution lui a valu une récompense du chef de l’Etat qui le nomma au poste de ministre délégué à la Justice. Elle l’aura surtout permis de se façonner une certaine audience dans l’espace public camerounais en le propulsant dans le cercle très fermé des personnalités les plus respectées par les Camerounais.

In fine, en explorant toutes ces pistes d’analyses, force est de constater que le professeur Kamto est un sérieux prétendant à la magistrature suprême en 2018. Son leitmotiv qui est celui de vouloir faire la politique autrement suscite dans l’opinion publique une certaine curiosité. Ce qui fait de lui un des hommes politiques sur lequel il va falloir compter pour demain.

Pr. Maurice Kamto
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Sénatoriales 2013 au Cameroun: Kamto force Biya à rejouer son jeu préféré

Par Maurice Nguepe, Secrétaire Général de l’Organisation Jeunesse Africain

Depuis sa démission du gouvernement et son élection à la tête du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), l’auteur de «L’Urgence de la pensée», Maurice Kamto, a, en moins d’un an, contribué à changer le paysage politique camerounais. Après être entré dans l’histoire comme l’artisan de la rétrocession de l’île de Bakassi au Cameroun, le président du MRC dont le passage au gouvernement a raffermi l’expérience dans la gestion des dossiers et des procédures politico-administratives de l’État, et dont la maîtrise des dossiers internationaux en fait l’un des hommes politiques qui pourront restituer au Cameroun sa respectabilité internationale, est désormais au centre de toutes les attentions au moment où, dans le triangle national, on l’appelle déjà le Barack Obama du Cameroun.

Le parti politique qu’il dirige, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a initié une formation politique à ses jeunes membres qui occupent d’ailleurs des postes de responsabilité à tous les niveaux. Sans tambour ni trompette, le MRC, qui a fait le pari de réaliser le changement dans la paix, suscite l’adhésion progressive des personnalités traditionnelles, des intellectuels, des jeunes de tous bords et des opérateurs économiques qui pensent à raison que le système en place n’a jamais su les protéger. À l’origine de cet engouement, son projet de société reposant sur cinq piliers qui vont de la défense des valeurs fondamentales de la république (liberté, égalité et justice) à l’instauration d’un système de pension retraite pour tous et d’une couverture sanitaire universelle, en passant par la production des richesses, la solidarité nationale entre les régions, la réorganisation du système scolaire et le pacte stratégique avec la diaspora.

La nouvelle dynamique inspirée par Maurice KAMTO et le MRC a donc de quoi redonner espoir à un peuple dépassé et désorienté par plus trente ans de gabegie et de perte de valeurs. L’appel à la prise de conscience politique des masses, doublé de la formation de celles-ci, a fait tache d’huile et mis le gouvernement et le régime à mal. L’origine de l’organisation des sénatoriales avant les municipales et les législatives est à chercher dans ce contexte. En effet, en faisant élire, en avril 2013, les Sénateurs par un collège de conseillers municipaux au mandat expiré depuis juin 2012, le régime mettait en place la phase 1 de la stratégie de torpillage du MRC. La nomination de Marcel Niat Njifenji à la tête du Sénat représente la phase 2.

Comment comprendre ce jeu? On sait que depuis 1990, le régime de Yaoundé a toujours considéré les régions d’origine des leaders politiques comme leurs bases électorales. Cette vision régionaliste et tribale de la politique lui a longtemps permis de créer la division et le découragement des masses à travers la promotion spectaculaire d’autres ressortissants de la région d’origine des leaders politiques influents. C’est le jeu politique le plus permanent du système Biya. Pour montrer en quoi il consiste, on peut en retracer quelques moments forts et en dégager les règles:

1. 1991, l’UNDP de Samuel Eboua bénéficie d’une vaste adhésion des populations dans la région du grand Ouest (Littoral, Sud-ouest, Nord-ouest et Ouest). Le pouvoir, inquiété, encourage Bello Bouba Maigari qui débarque Samuel Eboua de la tête du parti à l’issue du Congrès des 4 et 5 janvier 1992 à Garoua. Samuel Eboua, insatisfait, crée le MDP qui disparaît à sa mort. La mobilisation populaire dans le grand Ouest faiblit et le grand Nord (Adamaoua, Nord, Extrême-nord) se rallie massivement à l’UNDP. Fidèle au principe de diviser pour mieux régner, le régime copta Hamadou Moustapha et Issa Tchiroma au gouvernement. Bello Bouba ne résista pas lui aussi à la tentation d’y entrer et perdit de ce fait sa posture d’opposant. Depuis lors, le grand Nord est suffisamment émietté et ne saurait plus servir de base à une force politique soudée pouvant mobiliser les masses populaires.

2. La prise de l’UNDP par Bello Bouba ressemblait, en 1992, à un hold up, encouragé par le pouvoir pour contrer la mobilisation populaire dans le grand Ouest (Littoral, Sud-Ouest, Nord-ouest et Ouest), ce qui irrita les populations de cette région. Le SDF de John Fru Ndi, originaire Bamenda, devint alors l’alternative, et c’est la dynamique du changement inspirée par ce parti qui suscita désormais l’adhésion massive des populations. Le régime rejoua le jeu et nomma un autre ressortissant de Bamenda, Simon Achidi Achu, Premier ministre, le 9 avril 1992 afin de freiner l’adhésion en masse au SDF. Lorsque la mobilisation populaire en faveur du SDF baissa, le jeu se termina et le Premier ministre perdit son poste le 19 septembre 1996. Le même Achidi Achu n’a-t-il pas été réutilisé dans le jeu pour contrer John Fru Ndi aux sénatoriales du 14 avril 2013 et consacrer ce que plusieurs analystes ont considéré comme étant la mort politique de ce dernier?

3. 2012-2013, avec la nouvelle dynamique portée par Maurice Kamto et le MRC, le régime a repris le jeu dont les règles n’ont ni changé ni évolué. Conscient de la force montante du jeune parti, ce n’est pas pour faire honneur à la région de l’Ouest ou pour rééquilibrer les forces politiques nationales que Paul Biya a nommé Marcel Niat Njifenji président du Sénat. L’objectif est, au contraire, de disperser les adhésions au MRC, créer la confusion et calmer les rancoeurs pour un temps, le temps des élections municipales et législatives. Nul doute que Marcel Niat Njifenji pourra être éjecté le moment venu, si jamais il est établi que le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) faiblit dans sa capacité à mobiliser les masses.

Comme on le voit, on peut changer les joueurs et les pions, mais le jeu est toujours le même, à savoir un ensemble de stratégies de division des forces politiques dans la perspective de la conservation du pouvoir. Jamais la modernisation des institutions républicaines n’en est le but ultime. L’actuel président du Sénat fait donc partie du jeu et se prête volontiers comme un pion aux mains du joueur Biya, de la même manière que l’ont fait Simon Achidi Achu, Bello Bouba, Issa Tchiroma, et la liste, construite en plus de trente ans, est longue. Maurice Kamto et le MRC sont donc au c ur de la reconfiguration de la carte politique du Cameroun. Le défi de ce parti est dès lors de trouver le moyen de contrer ce jeu, de le rendre caduque, ce que ni l’UNDP ni le SDF n’ont pu faire en leur temps.

Pour le contrer, son approche pédagogique et socio-communicative sera certainement d’une grande utilité. Il importe aussi que les populations camerounaises y participent en prenant conscience de ce que l’opposition politique, en laquelle elles ont bien souvent placé leurs rêves et leurs espoirs, ne s’est jamais divisée d’elle-même. Le pouvoir l’a divisée en nommant à des postes pompeux des concurrents aux leaders politiques à l’effet de semer le doute. La responsabilité populaire dans l’échec de la révolution camerounaise est à voir dans le découragement qui a fait suite à ce doute. Plus que l’opposition politique, ce sont donc les populations camerounaises qui devront surtout reconsidérer leur vision en s’armant d’un esprit téméraire pour ne plus se laisser abuser de façon répétitive par des promesses sans lendemain et des nominations à grand renfort médiatique. Elle doivent dès lors cesser de tomber dans le piège du pessimisme et s’inscrire massivement sur les listes électorales afin de faire valoir leurs voix, sachant que la biométrie offre des chances que celles-ci soient comptabilisées et reconnues.

C’est maintenant qu’il faut préparer le grand tournant de l’histoire du Cameroun.

Maurice Nguepe, Secrétaire Général de l’Organisation Jeunesse Africain
M. N.)/n

Message aux Camerounais du Prédisent National du MRC

Maurice Kamto, Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun

Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes de l’intérieur et de la diaspora,
Le 29 septembre dernier, une nouvelle dynamique politique s’est enclenchée dans notre pays ; une nouvelle espérance est née : le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun s’est mis en marche, dans les conditions particulièrement difficiles que vous connaissez. C’est au nom de ce Mouvement que j’ai l’honneur et l’agréable devoir de m’adresser à vous, au moment où nous nous apprêtons à entrer dans une nouvelle année. L’année 2012 qui s’achève a souligné le malaise et les difficultés que connaît notre pays ainsi que l’ampleur de la souffrance de nos populations. La cohésion nationale est mise à mal chaque jour un peu plus par l’intolérance politique, l’indifférence au mal être de certaines parties de la communauté nationale. Le tribalisme assumé reste un défi redoutable à notre vivre ensemble.

En 2011, l’on a fait valoir que la concomitance de l’élection présidentielle et de la date de l’anniversaire du cinquantenaire de la Réunification, le 1er octobre 1961, avait empêché la célébration solennelle de cet évènement historique. Le 1er octobre 2012 est passé ; voici que l’année 2012 s’achève, et le moment symbolique des retrouvailles fraternelles entre l’ancien Cameroun oriental et l’ancien Cameroun occidental n’a pas été commémoré. Notre histoire nationale reste mutilée. C’est à ces inconséquences que s’alimentent les frustrations de nos compatriotes de la partie anglophone du pays. Ce sont elles qui minent l’unité de notre Nation. L’insécurité généralisée ne touche plus seulement les grandes villes ; elle frappe aussi durement nos villages, paralyse les plus courageux, décourage les investisseurs nationaux et est de nature à dissuader les investisseurs étrangers. Les performances économiques du pays restent médiocres et se situent, dans tous les cas, en deçà de la moyenne continentale et sous-régionale. Selon le Bulletin du Fonds Monétaire International du 12 octobre 2012, les taux de croissance économique, en 2012, sont estimés à 5°/° pour l’Afrique subsaharienne et 6,12°/° pour l’Afrique centrale contre 4,4°/° seulement pour le Cameroun. On nous avait annoncé qu’à partir de janvier 2012, le Cameroun serait transformé en « un vaste chantier ». Ce n’était pas un premier avril.

Quelques projets importants d’infrastructures portuaires et hydroélectriques ont sans doute démarré et pourront aider, après achèvement, notamment à atténuer voire à résorber dans les années à venir le déficit énergétique chronique dont souffre le pays tout entier. Mais, la politique suivie par le Gouvernement pour la réalisation de ces grands ouvrages montre qu’au terme de leur exécution le Cameroun n’aura bénéficié d’aucun transfert de savoir-faire dans ce domaine. Ceci est particulièrement préoccupant pour l’avenir technologique et industriel du pays. Après la construction de trois barrages hydroélectriques au Cameroun, des ingénieurs camerounais ou des entreprises nationales, devraient être en mesure de construire le quatrième. La timide réalisation de ces projets dévoile les graves problèmes de gouvernance qui caractérisent la gestion publique dans notre pays. Cette situation ne crédibilise pas notre système politique et social. Pis elle est de nature à hypothéquer la qualité des ouvrages et des infrastructures pour lesquels nos compatriotes consacrent d’importants sacrifices. Les politiques publiques actuelles sont inadmissibles dans un pays où l’on exhorte les citoyens au « patriotisme économique», où l’on prétend être attentif à la formation et à la maîtrise professionnelle de la jeunesse. La perspective de l’attribution de la troisième licence de téléphonie mobile à une société étrangère, dans un secteur stratégique où l’on ne trouve aucune entreprise nationale, confirme cette politique d’indifférence à l’intérêt national. Comme pour le secteur minier, la représentation nationale devra avoir son mot à dire sur ce genre de transaction à l’avenir.

Mes chers compatriotes,
Dans 45 jours on célèbrera la Fête de la Jeunesse. Comme chaque année, on rappellera que la Jeunesse est l’avenir du pays, le fer de lance de la nation. Mais, comme chacun le voit, notre Jeunesse est devenue un avenir sans horizon ; c’est une lance dont la pointe s’est cassée. Nous devons nous poser la question : Qu’a-t-on fait pour que notre Jeunesse n’ait d’autre perspective que l’absence d’emplois, le chômage déguisé, la fuite éperdue vers l’étranger dans la désespérance qui la conduit à aller se noyer dans les flots des océans du monde ? L’offre d’éducation et de formation s’est accrue grâce notamment à la contribution remarquable de l’enseignement privé confessionnel et laïc. Mais, désordre et laxisme se sont installés. Hormis quelques points lumineux, la qualité de l’enseignement s’est effondrée, n’offrant au pays qu’une jeunesse parfois surdiplômée mais, de manière générale, insuffisamment préparée pour faire face aux défis multiformes auxquels est et sera confrontée notre Nation. Le chômage endémique de la population active, en particulier des jeunes, est la plus grave des menaces pour la stabilité et l’avenir économique du pays. On ne peut plus fermer les yeux devant un tel fléau, ni l’aborder sans imagination ou avec résignation. Selon l’Institut National de la Statistique, le sous-emploi invisible, touche 63,7% des actifs occupés, particulièrement les femmes. Les femmes en activité sont à concurrence de 71,8% dans cette situation contre 56,3% d’hommes. Ce phénomène concerne 81,4% d’actifs occupés dans le secteur informel agricole contre 20,0%dans le secteur privé formel et 12,3% dans le secteur public. Le Gouvernement doit expliquer clairement aux Camerounais comment, et dans quel délais, il entend inverser cette courbe dangereuse. A cet égard, il doit s’engager à fournir, au moins trimestriellement, des statistiques fiables sur la création des emplois et le taux de chômage réel dans le pays.

Chers concitoyens,
Mes chers compatriotes,
La nuit précède le jour ! L’avènement du MRC sur la scène politique nationale s’est fait dans l’adversité alors même que nous avions tout entrepris pour respecter les lois de la République. Mais notre parti est debout et suit son chemin. Il suscite un fort courant de sympathie au sein de la population camerounaise. Cette sympathie doit être transformée en un engagement citoyen résolu. Il faudrait pour cela que chacun se libère de la peur qui nous tétanise individuellement et nous paralyse collectivement. En cette nouvelle année électorale qui s’annonce, le Peuple souverain est investi de tous les pouvoirs pour opérer le changement auquel il aspire depuis si longtemps. Elecam devra jouer pleinement son rôle, dans l’impartialité et une stricte neutralité. Il pourrait à cet égard commencer par faire ce qui se fait partout ailleurs où l’on a adopté la biométrie, à savoir notamment : délivrer la carte électorale aux électeurs dans la foulée de l’inscription au lieu de les renvoyer à plus tard et publier la liste de tous les inscrits sur son site web au moins trois mois avant la date des élections. Plus que jamais sa responsabilité sera grande dans les mois à venir. Le Gouvernement doit pour sa part rendre public le découpage des circonscriptions électorales et la date des élections d’ici la fin du mois de février 2013, s’il est vraiment animé par le souci de transparence, et ce afin de permettre à toutes les formations politiques de préparer les échéances électorales avec sérénité et de préserver l’égalité de chance entre les partis.

Le projet de société du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun est accueilli par un grand nombre de nos compatriotes comme une offre politique crédible, l’alternative la plus sérieuse dans notre pays. Votre choix lors des élections à venir redonnera confiance à tout un peuple, ou maintiendra les Camerounais dans le découragement et la désespérance. Voici donc le message : Allez vous inscrire massivement sur les listes électorales ! Assurez-vous que dans votre entourage les gens en âge de voter se sont inscrits. Allez voter massivement le jour de l’élection ! Votre vote sera déterminant pour l’avenir de notre pays. C’est pourquoi nous devons être tous prêts à le défendre.

Je vous souhaite une Bonne Année 2013, avec moins de pauvreté et de malheur ; avec l’espoir que ceux qui sont en charge des affaires de la Nation travailleront pour faire reculer la souffrance des plus faibles, et donner un horizon d’espérance à la jeunesse de notre cher pays.

Vive le Cameroun !

Maurice KAMTO
Président du MRC

Maurice Kamto, Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun

Dr. Vincent-Sosthène Fouda: «J’ai plus vu et entendu un chef de clan qu’un homme d’Etat»

Dr Vincent-Sosthène Fouda réagit au passage de Maurice Kamto à l’émission l’Arène sur Canal 2

Il faut saluer cette sortie de celui que je percevais déjà depuis des années comme le Fantômas de la politique camerounaise. Un étrange invisible dont tout le monde parle sans jamais réussir à poser un regard sur lui. Le Président du MRC est resté flou voire muet sur les sujets qui préoccupent les Camerounais et occupent les conversations notamment la nécessité d’une protection sociale au Cameroun, la réforme des grands corps de métiers, donc modernisation, fracture voilà les termes qui n’ont pas été abordés et ceci de façon volontaire. Nous avons aussi remarqué une certaine amnésie à évoquer son départ du gouvernement afin de ne pas endosser l’héritage mais les Camerounais ne sont pas dupes et demandent des comptes notamment sur les émeutes de février 2008 où le ministre de la Justice en charge notamment des droits de l’homme est resté silencieux.

Nous nous sommes retrouvés en pleine forêt pour ce qui est de la mise sur pied de nos Institutions, d’un code d’éthique à la fonction publique domaine qui aurait dû être par excellence le sien au regard de sa formation académique. Les Camerounais connaissent une pénurie d’eau et d’électricité, devons-nous revenir sur les privatisations comme nous au sein du MCPSD, le proposons notamment pour ce qui est de Aes-Sonel, de la Camwater-CDE sociétés de souveraineté qui doivent aider l’Etat à assurer ses fonctions régalienne. J’ai écouté un libéral dans la ligne dure du parti au pouvoir prôner le maintien de notre outil de production dans des groupes qui n’ont rien à voir avec le bien-être des camerounaises et des camerounais et surtout des ménages les plus fragiles soit environ 71% de la population camerounaise des villes comme des campagnes. Stratégie court-termiste visant à satisfaire ceux et celles qui n’ont rien à voir avec les peuples du Cameroun.

Dans son obsession du Moi, il a confondu son courage à lui et pour lui et l’injustice pour les autres. Autrement dit le Président du MRC confond le courage à l’injustice. J’ai donc plus vu et entendu un chef de clan qu’un homme d’Etat. En ce moment se discute à l’Assemblée Nationale un texte devant régir l’adoption des enfants dans notre pays et qui est couplé sur les fondements même de la famille, on ne peut donc pas s’enfermer derrière le droit pour ne pas se prononcer, c’est faire preuve d’un manque de courage politique et de volonté à assumer des responsabilités d’Etat. Plus d’un an après sa sortie du gouvernement le Président du MRC balbutie encore sur les raisons de son départ et est ainsi frappé par une sorte de schizophrénie avec un dédoublement de personnalité entre l’ancien ministre qui ne peut pas se justifier et le Président d’un parti. Le premier espère effacer d’un coup de torchon ses silences et ses manquements de ministre et le second voudrait faire croire qu’il peut faire mieux que ce qu’il a toujours fait .. L’esquive et la duplicité.

Vincent Sosthène Fouda, Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie
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Cameroun: A Maurice Kamto et aux diseurs de bonnes nouvelles

Par Dr. Vincent Sosthène Fouda, socio-politologue

La semaine qui commence est riche en annonces mais certainement pas en événements! C’est le contraire de celle qui a vu la réélection de Barack Obama, pauvre en annonces et riche en événements. Le professeur Maurice Kamto que personne ne voit en public depuis sa sortie du gouvernement au sein duquel il aura passé 7 ans sans jamais avoir rien dit ni fait, a donc mis ses nouveaux habits de président d’un parti, pour lancer sa première salve par personne interposée contre « la communauté intellectuelle » même si l’intitulé de l’exposé présenté par Me SIM portait sur « l’opposition camerounaise et la crise de leadership ». Facile donc de lui rétorquer assez rapidement qu’il aurait pu demander à un de ses militants voire à un de ses conseillers de préparer et de présenter un exposé sur le sujet de son choix. Le fait que et je cite: « l’éminent agrégé de droit » choisisse de rédiger un exposé et de le faire lire par quelqu’un d’autre montre à suffisance le mépris qu’il a vis-à-vis de l’intelligence, pas la sienne mais celle des autres, pas celle des autres mais celle de ses plus proches collaborateurs au sein de son parti. Deuxièmement il nous revient de nous dire qu’a beau mentir qui vient de loin! Le professeur Kamto vient certainement de loin ! De la carpe silencieuse hier du gouvernement assassin des droits et des libertés de l’homme, le juriste s’érige en donneur de leçons loin des amphis et de la foule à laquelle il s’adresse! « Du rôle trouble des intellectuels camerounais dans la mise sur pied du jeu de l’alternance politique dans notre pays », nous avons tôt fait de mettre intellectuel au singulier en identifiant l’imposture de l’homme. Ce qui se passe dans le triangle national et dans ses extensions diplomatiques n’est plus de l’ordre moral, parce que l’action politique dans notre pays a été vidée de la morale et de l’éthique; c’est une question de faits : Le Cameroun meurt pour n’avoir pas su se regarder dans le miroir, pour n’avoir pas eu le courage de dire non !

Nous avons dit oui à la soumission
Après 30 ans de servitude et de soumission au régime de Paul Biya et de ses amis, voilà donc l’émergence des nouveaux Ayatollah à la fois intellectuels et politiques. Le professeur Kamto n’est pas seul, il y est rejoint par les inamovibles de l’UDC de Ndam Njoya à la tête de son parti depuis plus d’une vingtaine d’années, Me Bernard Muna et Jean-de Dieu Momo qui invitent à « remettre les valeurs humaines au c ur de la société camerounaise et conjuguer les efforts pour parvenir à un regroupement de l’opposition camerounaise » rien donc de mieux qu’un Pacte Républicain pour y arriver! Plat cuisiné, refroidi, congelé et décongelé pour être à nouveau servi à la jeunesse camerounaise. Oui cette jeunesse qui subit aujourd’hui 77% du non-emploi et/ou du sous-emploi! Nous voici donc en face de visionnaires cleptomanes au soir de leurs vies politique, spirituelle et même physique qui dans un dernier sursaut d’horreur veulent marchander notre destin, tuer notre orgueil et surtout tuer en nous toute velléité de nous nous dresser comme peuple! Aujourd’hui plus que hier, nous leur opposons un NON à la fois insolent et humble digne de ceux et celles qui savent le prix du manque d’eau dans un pays château d’eau. Le NON de ceux et celles qui ont appris à vivre dans l’obscurité, qui ont vu les sociétés de souveraineté, celles-là qui auraient dû permettre à notre génie de s’exprimer, être offertes au premier venu! Il y a trente ans, au moment de l’accession du Président Biya au pouvoir, nous n’avons pas eu le courage de la vigilance et de l’exigence. Ce n’était pas notre monde pensions-nous! C’était celui de nos grands-parents et de nos grands-parents. Ce que nous perpétuons aujourd’hui en nous donnant au plus offrant qui est toujours plus proche d’eux que de nous! Aujourd’hui, le pays porte les tares de cette désertion de l’espace public, de notre absence de l’espace politique. Mais demain ne se construit pas avec eux, mais avec nous, cette jeunesse dynamique, reconnaissante de ses valeurs de solidarité, ces uniques valeurs qui n’habitent que ceux qui ont appris à souffrir ensemble et à se regarder dans les yeux avec l’unique envie de s’en sortir. Aujourd’hui, à la veille de la remise à plat du grand bateau de souffrance dans lequel nous avons vogué de quai en quai, ni les leçons d’un juriste dans sa tour d’ivoire, ni les appels empoissonnés des octogénaires à la démarche de rapaces n’auront d’échos dans nos consciences! Ce n’est pas pour nous que Charles Atéba Eyene a écrit mais bien pour eux afin justement que demain se fasse sans eux. La jeunesse camerounaise est loin du cliché de bars ; Voilà pourquoi elle sait reconnaître les impostures politique, économique et sociale qui lui sont présentées comme étant des chemins de salut pour elle! Ce que vous nous présentez, chers messieurs n’est donc point un modèle pour nous ! Notre désaccord, vous l’avez sous les yeux encore faudrait-il les avoir ouverts.

Vos différents appels en sont pas un !
L’Assemblée Nationale sans députés élus de la Nation est donc appelée à se réunir. Ce sera sans nous! Tout comme le renouvellement des inscriptions sur les listes électorales au sein d’une structure taillée sur les mesures de votre corps. L’élection présidentielle, nous le savions déjà et l’avons dit en temps et en heure est la rencontre d’un homme avec son peuple d’une part, et d’autre part la rencontre d’un homme avec son propre destin ; cette double rencontre se fait par le biais d’un programme politique né des idées et des rêves qui eux-mêmes découlent des échanges au quotidien avec les populations. Aujourd’hui pouvons-nous dire que cette règle élémentaire a été respectée dans notre pays? Les vrais débats tout comme la campagne présidentielle furent une succession de « bottés en touche », le Chef de l’Etat sans véritable programme politique et de société préférant les visites d’Etat dites officielles aux bains de foules et à l’exercice de vérité qu’est une campagne électorale. Qui donc mieux que toi jeunesse camerounaise, saurait retrouver pour toi le secret des grandes communications et des grandes combustions. Qui saurait au milieu de ta détresse dire orage alors que la moindre pluie emporte tes cases et tes guenilles? Qui mieux que toi saura dire fleuve quand l’eau ici n’est pas la vie mais la mort, avec le choléra? Qui mieux que toi saura dire tornade? Oui qui dira feuille pour toi? Qui saura mieux que toi, te parlant à toi-même dire arbre et se mouillera de toutes les pluies, humecté de toutes les rosées. Il n’y a que toi pour décourager le mineur avec sa dynamite, voilà pourquoi aujourd’hui mieux qu’hier tu roules comme du sang frénétique sur le courant lent de l’ il des mots en chevaux fous, en enfants frais en caillots en couvre-feu en vestiges de temple en pierres précieuses! Oui l’éminent professeur de droit, ne t’a pas compris et s’il n’y est point arrivé alors nul doute qu’il ne comprendrait pas davantage le rugissement du tigre.

C’est nous la vérité !
Face aux donneurs de leçons, aux démissionnaires et aux apôtres de la trahison, bruissons de ces générosités emphatiques nôtres. Nous tenant sans cesse la main des quatre coins du pays, des villes comme des campagnes, des marchés comme des champs, arrivons à ce rendez-vous lisses et jeunes dans la tête, mieux dans l’esprit. Face à ces faux amis de Pinocchio c’est à nous de ne point croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car oui, la vie comme nous l’avons découvert et vécu ces 30 dernières années n’est pas un spectacle ! Une mer de douleurs n’est pas un proscenium et un homme qui crie comme nous le faisons depuis des décennies avec nos femmes, celles que nous ne pouvons pas épouser, avec nos enfants, ceux que nous ne pouvons pas assumer, n’est pas un ours qui danse. Jeunesse camerounaise, pendant qu’ils sont tous sexe levé vers le soleil, dans un grand délire magico-anal défiant Dieu, ensauvageant chaque jour un peu plus terres, mers et forêts, saisissons nous de cette unique lance nôtre, après un verre de lait jiculi, pour construire le Cameroun tel que nous l’avons pensé et souhaité. Ceci est possible et c’est l’unique chemin pour remettre l’éthique au c ur de la vie de notre pays. Pendant longtemps nous nous sommes posé la question de savoir comme faire pour sauver la vie de famille, pour préserver nos enfants des prédateurs sexuels qui rodent. Nous voulons des routes ? Nous voulons des écoles ? Nous voulons des dispensaires et autres hôpitaux ? Voici l’unique moyen de sortir vainqueurs contre nos bourreaux d’hier !

Dr. Vincent Sosthène Fouda
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Convention: Maurice Kamto à la tête du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun

L’ancien ministre a été désigné à la présidence du parti où on le présentait jusqu’ici comme un simple membre

Maurice Kamto a finalement été porté à la présidence du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Les travaux de la convention initialement prévus pour débuter le samedi 29 septembre, ont commencé plutôt le vendredi. Il reste difficile de comprendre ce qui s’est passé mais ce sera finalement dans un quartier périphérique de Yaoundé la capitale du pays, que s’est tenue la convention de ce nouveau parti. Au cours d’une conférence de presse, monsieur Kamto a dévoilé les valeurs sur lesquelles allait reposer sa stratégie politique. Il propose un changement dans « la paix » et le « respect des institutions et des autorités ». « Allez dérouler aux camerounais nos propositions dans le respect des institutions et des autorités », a-t-il fait savoir à l’endroit de ses membres. « Pas d’injures » ni de « confrontations » leur a également suggéré Maurice Kamto. A l’endroit du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au pouvoir, il s’est aussi voulu rassurant. « N’ayez pas peur parce que nous luttons pour la bonne cause. Nous n’allons pas en guerre» a-t-il fait savoir. Le parti se refuse aussi le fait de se voir attribuer la caractéristique d’être un regroupement d’intellectuels. « C’est de la diffamation tout ça, les militants vous l’avez vu sont venus de tout le Cameroun. Nous allons prendre le temps d’aller vers tous les autres membres dans leurs localités », a fait savoir le professeur Alain Fogue un des fondateurs du parti.

Au final, Maurice Kamto a confirmé dans son premier discours de président, un programme politique qui porte sur la réforme des institutions, la définition d’une nouvelle gouvernance économique, la modernisation du service public, la reconstruction des services sociaux de base, la refondation des solidarités, celle des politiques culturelles et sportives et du système éducatif et de la recherche. Le dernier point du programme politique sera relatif à la mise en uvre d’une nouvelle politique de la communication. A moyen terme, le MRC vise les prochaines élections législatives et déjà, entre dans le mouvement des critiques. Son président reproche aux textes qui régissent ces élections le montant élevé des cautions (il en faudra pour 540 millions de FCFA, pour avoir des députés dans l’ensemble du pays) et l’organisation de la biométrie qui ne permet pas la délivrance de carte dans l’immédiat. Un premier couac dans sa communication, car au moment de sa démission, il avait indiqué qu’il ne voulait pas qu’on y voie un désaveu du système électoral. « Cette décision n’est pas et ne saurait en aucune manière être interprétée comme une remise en cause de l’issue de l’élection présidentielle du 09 octobre 2011. à laquelle je n’étais du reste pas candidat », avait-il fait savoir. Au sein de l’opinion, on attend de voir comment ce juriste respecté à l’intérieur et à l’extérieur de son pays va conduire son jeu dans l’opposition. « J’entends continuer, autrement, à apporter ma modeste contribution à l’ uvre d’édification de l’avenir de notre pays, le Cameroun, dans la paix et l’attachement aux valeurs et principes républicains » a fait savoir le professeur Kamto.

Maurice Kamto a été élu président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun
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Cameroun: Week-end de convention pour le parti de Maurice Kamto

Les préparatifs se poursuivent dans une atmosphère de relations prudentes avec des responsables de l’administration

Selon un des responsables du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), les préparatifs de la convention des 29 et 30 septembre prochains se déroule dans une ambiance assez particulière. « C’est difficile de comprendre pourquoi, mais bien que nous ayons un récépissé nous autorisant à organiser l’évènement, les discussions se sont soudainement durcies avec les responsables du lieu qui doit accueillir l’évènement, nous pensons qu’ils puissent faire l’objet de pressions des personnes dont on ignore le ou les identités », a fait savoir le Docteur Sosthène Médard Lipot, la personne ressource en charge de la communication du mouvement. Au mois d’août dernier, une conférence publique du mouvement avait déjà été perturbée par les forces de l’ordre, en présence de Maurice Kamto, ancien membre du gouvernement qui avait démissionné en décembre 2011. De nombreux analystes avaient estimé que la réaction de l’administration était justifiée par la présence de l’ex-ministre. Le ministre René Sadi en charge de l’administration territoriale avait soutenu ses collaborateurs et justifié leur action. Selonle ministre, le responsable du mouvement qui avait reçu autorisation de tenir une conférence de presse a changé l’objet initial de la manifestation, qui s’est « plutôt transformée en une manifestation de lancement des activités d’une coalition de partis politiques ainsi que d’organisations et de personnalités de la société civile ». « Le RDPC a peur de l’entrée de Kamto en politique. Or, ce dernier n’est qu’un militant de base du MRC comme tous les autres et n’a pas besoin d’être bâillonné », avait expliqué Alain Fogué qui assure aujourd’hui la présidence par intérim du MRC.

Pour le weekend de convention qui devrait se tenir officiellement au complexe scolaire la Gaieté le programme est déjà connu. Les activités déboucheront sur la désignation du président officiel du mouvement, et de sources concordantes, Monsieur Kamto devrait être porté à sa tête. Les travaux de la convention devraient conduire à l’aménagement du mouvement en un parti politique bien structuré. Le MRC outre les composantes classiques, a réussi à réunir le groupe des handicapés, souvent négligés par les autres partis, et qui représentent près de 2 millions de votants. On retrouve aussi les composantes classiques que sont les femmes, les jeunes, mais aussi des personnes ayant démissionné d’autres partis, la société civile et les camerounais de la diaspora. Pourtant on ne devrait pas avoir une idéologie politique différente de celle du régime en place. Le MRC indique prôner pour le Social Libéralisme, pas trop loin du Libéralisme Communautaire, proposé par Paul Biya au début de sa fonction de président de la république. Mais les déclinaisons du MRC vont varier. Au cours de la convention, ses délégués vont se pencher sur les points de son programme politique. Les réflexions tourneront autour de 8 points, que sont la réforme des institutions, la définition d’une nouvelle gouvernance économique, la modernisation du service public, la reconstruction des services sociaux de base, la refondation des solidarités, celle des politiques culturelles et sportives et du système éducatif et de la recherche. Le dernier point de discussion sera relatif à la mise en uvre d’une nouvelle politique de la communication. Mais à la lecture du programme politique et économique du mouvement, la différence avec le discours actuel, n’est que très peu marquée.

Selon des indiscrétions, Maurice Kamto devrait être porté à la tête du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun

Maurice Kamto, Homme Politique à l’essai. Face à la provocation, il ne dit rien, ne fait rien. C’est la grève du silence

Par Eric Essono Tsimi, écrivain

Lundi le 13 aout dernier, l’ancien ministre de Paul Biya a vu sa conférence de presse dispersée aussi facilement que ne le serait un attroupement de badauds dans un marché populaire. Ceci ne nous apprend pas grand chose sur les limites que le président camerounais a fixées à sa démocratie, on est en revanche édifié sur l’inconsistance de cet énième opposant camerounais, qui perd les Camerounais dans les faits généraux, la part du feu, de la politique nationale, décriés depuis longtemps, au lieu de surprendre son monde en les bravant. Des hommes politiques sans détermination qui ne vont jamais au-delà des libertés qu’on leur consent, qui ne disent jamais plus de choses que l’on ne voudrait entendre, bref qui comptent sur les seuls médias pour amplifier leur opposition, voilà la tribu que vient d’intégrer l’auteur de L’urgence de la pensée : réflexions sur une précondition du développement en Afrique. Comment le Hilton hôtel de Yaoundé a-t-il pu être évacué sans violence, avec simplement de la malice et de l’intimidation ? C’est à croire qu’aucune opposition n’est possible devant les hommes en tenue. Même avec Maurice kamto, l’opposition camerounaise n’est pas toujours au point. On croyait pourtant à un supplément de science, de scientificité, en tout cas de méthode dans la transgression et l’opposition que camperait l’universitaire. Il faudra encore attendre pour savoir qui sera le biyatiste qui nous sauvera de Biya.

Un accouchement douloureux
Maurice Kamto est la seule personnalité d’envergure du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun). Mais Maurice Kamto politiquement est un caisson vide, un intellectuel qui ne parvient pas à passer l’épreuve du feu. Il a réussi à rallier quelques gagnepetits de la politique (Olivier Bilé, Sosthène Médard Lipot Consulting) et d’anciens prétendants à la magistrature suprême, n’ayant jamais pu constituer des dossiers de candidature valides (Fabien Assigana, Eteki Otabéla), il a su convaincre le politologue et commerçant, sympathique politicien par ailleurs, Fogue Tedom, de changer la dénomination de son parti, il a recruté des petits jeunes aux dents longues comme Stéphane Akoa, et invité, pour finir, l’arrière-ban des activistes politiques à sa « conférence ». Garga Haman Adji, Eric Mathias Owona Nguini, et d’autres n’ont pas dit non, mais n’ont rien fait qui prouve qu’ils pensent oui. En privé, Maurice Kamto dit avoir des soutiens jusque dans le RDPC, mais ces allégeances subreptices ne lui sont d’aucune utilité, de fait il s’agit de rivaux politiques à part entière, caressant chacun le rêve d’un destin national. Tous ceux qui se taisent en manière de désolidarisation au régime ne diffèrent pas de ceux qui critiquent, parfois violemment, sans jamais donner dans l’action politique. Ils travaillent tous pour Paul Biya, fût-ce à leur corps (et esprit) défendant.

Il ne s’agit pas de faire aimer une option, mais de faire respecter sa voie. Or, comment respecter la voie de Maurice Kamto : quand il devient à ce point évident qu’il se cherche lui-même encore ? Et quand on ne sait rien de ses engagements sociaux, quand son nom résume la même chose que son parcours développe : juriste-savant ? Piètre arithméticien, il imagine qu’en additionnant des personnalités ayant échoué dans leurs propres initiatives, il séduira les Camerounais, si peu difficiles, mais en attente d’un vrai rêve national. Maurice Kamto est un intermittent de la politique, il communique par à-coups, et il faut avoir l’ouïe particulièrement développée pour l’entendre, il faut aller le chercher, comme en d’autres circonstances on procédait dans les bibliothèques pour s’abreuver de ses lumières. Maurice Kamto combat en se regardant combattre, il joue les clandestins et, pour ses réunions, va quand même solliciter des autorisations qu’il acquiert d’ailleurs. Ses lieutenants estiment que c’est pour éviter les fuites que les informations sont données au dernier moment. Est-ce pour cela que c’est au dernier moment que sa réunion publique n’a pas eu lieu ? A-t-il les moyens de fonctionner comme un mouvement terroriste, ou comme le pauvre Martin de Brassens, « en faisant vite, en se cachant » ? Il est permis d’en douter. Alors pourquoi ne met-il pas en permanence les informations concernant son parti et son action à la disposition de tous ? Le flou artistique profite au régime de Yaoundé, celui-ci sera toujours le bénéficiaire de tout doute créé dans l’esprit des Camerounais. Certains partisans du professeur prétendent que celui-ci est actionnaire du quotidien camerounais Mutations. Vendredi 10 août, on a eu l’impression qu’il ne pouvait même pas orienter l’animation éditoriale de ce journal, puisque la cérémonie prévue pour lundi était présentée sur le mode conditionnel. On le « soupçonnait » (sic) dans un discret entrefilet de préparer le lancement officiel de son parti. Maurice Kamto serait-il un étudiant en quête de performances sans cesse manquées qu’on lui diagnostiquerait une névrose d’échec. Courageux mais pas téméraire, Maurice Kamto agit comme s’il voulait prouver qu’on ne lui a pas donné l’occasion de réussir, au lieu de tremper ses mains dans le cambouis et de se battre comme tous ceux qui ont aimé leur peuple l’on fait, avec conviction et assurance ; comme on dit, en bon français, il doit montrer plus de gnaque.

« La nuit précède le jour » : lapalissade ou vraie révélation?
Ce lundi 13 août, l’on a surtout relevé que l’obscurité a succédé à la lumière. Sitôt que les autorités de police eurent ordonné que l’ « obscurité» soit, la nuit fut dans la salle Bouma. Le leader du MRC a dû sortir pour voir à nouveau son « jour ». Il a purement et simplement pris acte, il a courageusement obtempéré, avec des accents prophétiques dans sa voix qui cachait mal un sentiment d’humiliation et d’inaudible protestation. Maurice Kamto n’est pas la nouvelle terreur politique du Cameroun, il ne s’est pas encore illustré comme un poids lourd de l’opposition. Chaque fois que les agents provocateurs de monsieur Biya ont tenté l’intimidation, il a cédé sans moufter. De lui, on a lu quelques textes dans la presse, mais aucun livre, aucune action d’éclat, rien d’innovant, rien qui sonne comme une rupture. Sa démission même du précédent gouvernement était intervenue comme une révolte bien encadrée, à la veille d’un remaniement ministériel. Il veut convaincre en se soumettant, pratiquement en rasant les murs : sera-t-il jamais crédible tant qu’il n’aura pas été fessé, outragé, enfermé ? C’est très facile de refaire le Cameroun à partir de son bureau, tout le monde peut avoir des illuminations, mais la confrontation physique, le monde réel, c’est une autre paire de manches.

A la vérité, Maurice Kamto ne veut pas se poser comme un opposant à Paul Biya dont il revendique une part de l’héritage (Bakassi), mais se voit plutôt comme un successeur, il est actuellement le seul dans ce créneau-là, il ne le dit pas, mais il le pense tellement fort que tout le monde l’entend, en le voyant faire. Il n’a pas l’intention de participer a la chute du régime, il veut profiter de la chute de celui-ci, le professeur, en somme, est dans des équations politiques particulières.


Conférence mouvementée du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun

Alors que les membres de ce parti recevaient le public et la presse, les autorités ont suspendu l’électricité et l’accès à la salle

Finalement l’incident survenu lundi 13 août à l’occasion de la conférence d’annonce officielle du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) à l’hôtel Hilton de Yaoundé, n’aura pas empêché l’événement de se tenir. « Je confirme que les forces de l’ordre sont arrivées sur les lieux avec le sous-préfet de Yaoundé III, et ont essayé d’interdire la tenue de la conférence. Seulement, celle-ci avait été accordée légalement et il ne pouvait revenir ainsi sur sa position. Donc ce qu’ils ont fait, ils ont obtenu du Hilton Hôtel qu’on leur coupe l’électricité et que l’entrée soit interdite », a expliqué Aristide Aboudi Ottou, un journaliste qui a couvert l’incident. L’irruption du sous-préfet a suscité la colère des organisateurs de la conférence, qui n’ont pas manqué d’exprimer leur colère. «Vous n’allez rien interdire même si vous venez avec le BIR (forces spéciales d’intervention).Si nous étions réunis ici pour chanter les louanges de Paul et Chantal Biya vous nous aurez apporté des rafraîchissants.C’est honteux.C’est ça la république exemplaire ?», a demandé Alain Fogue, le président du Mouvement Pour la République (MPR), selon notre source. C’est finalement dans l’obscurité et avec un nombre de participants moins important, que cette conférence publique va se tenir. A l’extérieur de l’hôtel, il y’avait une foule de journaliste et d’autres participants, venus assister à l’événement. Selon des sources concordantes, c’est la présence de Maurice Kamto ancien ministre démissionnaire du gouvernement qui aurait été à l’origine de la pression de l’administration.

Divers recoupements ont cependant permis de comprendre les origines du problème. Initialement c’est le MPR du Docteur Alain Fogue qui initie la démarche de muter le parti en un autre mouvement, le MRC. Une démarche qui trouve une issue favorable. C’est muni de l’autorisation du ministre en charge de l’administration du territoire, qu’il va obtenir l’accord de manifestation publique. « Mais le sous-préfet n’est pas au courant que Maurice Kamto prendra part à l’événement. Une fois qu’il a été informé via les médias sûrement, il s’est évertué à empêcher la tenue de celui-ci», explique le journaliste Aboudi. Depuis son départ du gouvernement, c’est la deuxième fois qu’une manifestation publique impliquant monsieur Kamto est perturbée par l’administration. Il avait déjà été privé de conférence de presse en février 2012, lorsqu’il voulait rendre publiques les raisons de sa démission du gouvernement en 2011.

C’est sous l’éclairage des torches qu’a eu lieu la conférence du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun
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Le «Mouvement pour la Renaissance du Cameroun » est né le 3 juillet 2012, après 11 mois de tractations. Il regroupe aujourd’hui un ensemble de petits partis, qui ont décidé de mettre ensemble leurs forces. «Affirmant notre volonté de placer la gestion de la chose publique au Cameroun sous le signe de la probité et de la bonne gouvernance; Nous, partis politiques, organisations et personnalités de la société civile, hommes, femmes et jeunes issus de divers horizons socioculturels, linguistiques et professionnels, avons d’un commun accord, et dans élan patriotique, décidé de fusionner nos structures et nos capacités, pour créer un grand parti», peut-on lire dans la profession de foi de ses membres. On y retrouve outre le MPR d’Alain Fogue, le PAP (People’s Action party) de Paul Ayah Abine (député démissionnaire du RDPC), le MOREP( Mouvement républicain) de Fabien Assigana, l’association Afrique avenir de Franck Hubert Ateba, Martin Ambang, représentant régional du Sdf pour le centre, Saint Eloi Bidoung, qui avait voulu prendre la tête du RDPC à la place de Paul Biya et bien sûr Maurice Kamto. Pour beaucoup, la conférence interdite allait permettre d’annoncer au grand jour la nouvelle politique de Maurice Kamto.

Autorisation administrative
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La conférence du Mouvement pour la renaissance du Cameroun tourne court!

Les autorités administratives et les forces de l’ordre ont empêché les organisateurs de tenir la rencontre qui avait lieu ce lundi 13 août dans un hôtel à Yaoundé

La conférence de presse, organisée ce lundi 13 août 2012 dans un hôtel de la capitale pour le lancement d’un nouveau mouvement politique a tourné court. Et pourtant, selon les organisateurs, elle avait obtenu l’autorisation de manifestation publique, indispensable pour ce type de rassemblement. Le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé III, Luc Ndongo, a débarqué dans la salle de réunion, avec une escouade de policiers pour interdire la tenue de la manifestation. Face à l’insistance des organisateurs, l’autorité administrative a ordonné la suspension de l’énergie et l’évacuation de la salle, qui s’est faite sans violence physique. Selon des sources présentes, Maurice Kamto, le Dr Alain Fogué et d’autres invités sont restés dans une salle privée de lumière avant de prendre acte de l’annulation de la rencontre. Aux alentours de 13 heures, ils ont pu regagner l’extérieur.

La rencontre visait le lancement des activités du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), une formation légalisée depuis le 25 juillet 2008 et dirigée par l’universitaire Alain Fogue Tedom. Mouvement qui souhaitait créer une dynamique de petits partis de l’opposition et de quelques organisations de la société civile. Elle compte l’ancien ministre délégué à la Justice, Maurice Kamto dans ses rangs. Mais aussi Olivier Bile, Alain Fogué, Fabien Assigana, Ayah Paul et Eloi Bidoung.

La conférence de presse du Mouvement pour la renaissance du Cameroun n’a pas eu lieu

«A propos de la démission de Maurice Kamto»

«Le gouvernement ne protège plus les citoyens, mais au contraire les autorités de poursuites citoyennes»

Extraordinaire que ce pays nommé Cameroun! Maurice Kamto qui a été vice-ministre de la justice pendant l’un des septennats le plus sanglants des trente ans du régime de Paul Biya démissionne, et chacun s’extasie en louanges! Que dire, sinon paraphraser une phrase publiée il y a quelques jours dans Le Jour: Il y en a qui s’imaginent pouvoir faire carrière dans la poudrière. C’est sans doute le résumé de ces années passées par cet homme de droit comme on nous dit, dans le gouvernement, années qui se closent aujourd’hui de sa propre décision. Ainsi lui aussi aura ajouté son nom à liste bien longue des juristes de la tyrannie, même si en claquant les portes à celle-ci, il nous rappelle que jusqu’ici seul quelques uns ont démissionné de ce bourbier: un seul avant lui, en fait, Garga Haman Adji il y a vingt ans. Pourtant faut-il applaudir comme le font certains dans la presse – et surtout dans celle où il avait des intérêts bien définis? Faut-il souhaiter à cet intellectuel comme on le dit être, qu’il continue sa carrière ailleurs, par exemple dans l’international qui paraît-il l’appelle et serait heureux de l’avoir comme man uvre du droit?

Que non! C’est qu’il faut bien que dans notre pays qui a vu de nombreux ministres du tyran être jetés en prison pour des crimes de corruption, l’échelle des valeurs du droit soit rappelée: le crime capital ce n’est pas le vol, mais bien le crime de sang. Et ce n’est pas le juriste démissionnaire, émérite de sa profession qui me démentira ici. Il se passe en effet que Maurice Kamto aura été ministre délégué à la justice aux moments même où notre pays aura vu se multiplier l’injustice la plus inadmissible dans nos cours, avec le 28 avril 2005, l’exécution à bout portant et après chasse à l’homme de Eloysius Embwam et Gilbert Nforlem, étudiants à l’université de Buéa, les 27-30 novembre 2006, l’exécution de Momo Benett et Ufeani Ivo, étudiants dans la même université. Enquête judiciaire a-t-elle été faite sur ces crimes? Le clou évidemment c’est le massacre de février 2008, dont une cinquantaine de morts seulement ont été reconnus par le gouvernement, par le ministre de la Justice justement, sans suite juridique, évidemment.

Y a-t-il encore le droit au Cameroun?
C’est qu’il faut bien se dire que si en ces nuits fatidiques un discours présidentiel rappelait que force reviendrait à la loi, la faculté dans laquelle Maurice Kamto a enseigné et d’où il tire le respect qui lui est donné ici et là n’est pas une faculté de loi, Law School, comme on dirait en anglais. Et ce qu’il y a enseigné pendant des années aux étudiants n’a pas l’ambiguïté de l’allemand ‘Recht’ qui implique aussi la raison, dont la raison du plus fort. Non, ce qui est enseigné chez nous c’est bien le droit, dont le plus important est sans doute les droits humains. Il faut bien le dire, parce que la particularité de la tyrannie qui nous tient depuis 1956 et qui nous étrangle depuis mai 1984, est qu’elle est l’architecture de juristes à plusieurs égards: elle se sert de manipulations de la loi pour fonder le triomphe de la force sur le droit. Dans cet annale sans doute les changements de la constitution qui ont eu lieu le 14 avril 2008, et c’est-à-dire alors que Maurice Kamto était vice-ministre de la justice, entreront dans le palmarès de la plus grande infamie: l’annulation de la limitation imposée sur le mandat présidentiel par un consensus politique, la Tripartite, mais surtout, oui, surtout l’introduction sans débat public de l’article 53 dans la constitution qui, fait unique dans toute l’Afrique, donne une immunité post-mandat au président de la république du Cameroun! Quelle fut la responsabilité du juriste dans de telles dégringolades du droit?

Patrice Nganang, écrivain
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L’évolution politique de ces dernières années en Afrique nous a fait voir que le gouvernement ne protège plus les citoyens, mais au contraire les autorités de poursuites citoyennes. Redevenus citoyens ordinaires, les autorités peuvent ainsi répondre de leurs actes: ou alors simplement uvrer à l’établissement de la vérité pour le bien commun. Ces derniers ans ont cependant aussi été vécus au Cameroun sous la frénésie de l’«opération» Epervier, tout comme ces derniers jours sous celle du rapport accusateur de la CONAC. Plus que la corruption, le crime capital demeure cependant le crime de sang, et personne n’a encore répondu de cette ligne rouge qui ces derniers ans, de 2005 surtout à aujourd’hui, se trace de plus en plus profondément dans notre cour publique au point d’y fabriquer un fleuve. Les morts de février 2008 n’ont pas eu la commission d’enquête parlementaire qu’ils méritaient, encore moins ceux d’avant, ni d’ailleurs ceux d’après, Serge Alain Youmbi par exemple dont la mort ce juin 2011 a encore défrayé la chronique. Jusque là les responsables dans l’exécutif n’étaient pas encore libérés de cette protection que leur confère leur poste. Aujourd’hui avec la démission de Maurice Kamto, ministre délégué à la justice jusqu’ici, il devient évident que l’heure n’est pas aux félicitations, mais à la mise en branle de la justice. Aujourd’hui vaut bien cette phrase du droit qu’il sait: nemo auditur turpitudinem allegans. Compatriotes, y a-t-il encore une justice dans notre pays? Car il faut bien que la responsabilité aux sommets de l’Etat soit établie afin que notre pays devienne ce que chacun de nous citoyens souhaite et uvre afin qu’il soit: un Etat de droit.


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Cameroun: La revue de la presse du vendredi 02 décembre

La démission de M. Kamto, l’imminence d’un remaniement ministériel, l’adoption de la loi de finances 2012, la découverte d’un important gisement de fer à Doum, et le Sida

Alors que la chronique est animée par un remaniement ministériel imminent, du moins dès le lendemain de la session budgétaire de l’Assemblée nationale, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice Maurice Kamto annonce sa démission dans un communiqué de presse. Contre toute attente, la surprise est réussie. Le quotidien Le jour en fait son unique titre de la Une: «Maurice Kamto démissionne» accompagné de la copie intégrale du communiqué de presse du démissionnaire. Mutations en profite pour dresser un portrait du concerné dans un article riche en interrogations tant cette démission est étonnante: L’ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Yaoundé II-Soa, en plus d’être avocat au barreau de Paris, a mis sur pied il y a 17 ans un cabinet juridique pluridisciplinaire qui s’est taillé, en peu de temps, une place de choix tant au plan national qu’international, en se présentant aujourd’hui comme l’un des meilleurs cabinets juridique et fiscal en Afrique et un leader dans la sous région Cemac. Parlant du remaniement désormais sur toutes les lèvres, La Nouvelle Expression perce le secret des dieux et propose des coulisses croustillantes à son lectorat: «l’université et la préfectorale pour étoffer le prochain gouvernement?» Dans cette optique, une possible nomination du Recteur de l’université de Dschang, Anaclet Fomethe, encore que ce dernier ne cracherait sur l’occasion s’il lui était donné la possibilité de remplacer numériquement son «grand frère» et non moins actuel vice-Premier ministre chargé de l’Agriculture et du Développement rural Jean Nkueté. De son côté, le recteur de l’université de Douala Bruno Bekolo Ebe à bout de patience pense que son heure a sonné pour devenir «ministre plein», tandis que son collègue de l’université de Yaoundé II Jean Tabi Manga n’attendrait que le décret du chef de l’Etat officialisant son entrée au gouvernement pour mettre le champagne au frais. En embuscade, se trouverait l’ex gouverneur de l’Extrême-Nord Amadou Tidjani, aujourd’hui à la retraite.

A l’Assemblée Nationale, la session ordinaire budgétaire a connu d’intenses travaux et résolutions. Des projets de loi ont été adoptés et pas des moindres: Cameroon -Tribune le quotidien bilingue gouvernemental en fait une présentation détaillée: Près d’une dizaine de lois adoptées au cours de la session de novembre: Loi de règlement, électricité, lutte contre la corruption, lutte contre la traite des personnes. sont entre autres textes adoptés par la Chambre peut-on lire dans ses colonnes. L’adoption du budget 2012 s’élevant à 2 800 milliards de FCFA, une hausse de 229 milliards F Cfa, soit 8,9% en valeur relative; les séances plénières avec le jeu de questions-réponses du Parlement au Gouvernement ont également nourri l’actualité de l’auguste chambre. Epinglés sur des questions cruciales, les ministres ont dû apporter des réponses aux préoccupations des députés. Dans son allocution de clôture, le président de l’Assemblée nationale s’est montré intransigeant. La Nouvelle Expression titre: Cavaye met en garde les «éperviables». Parlant de la gestion du budget, Cavaye Yeguié Djibril, marque la volonté du gouvernement de la République d’impulser véritablement la reprise économique du Cameroun. A cet effet, il appelle à la cessation de certaines pratiques dont le «provisoirement définitif» dans la réalisation de certains projets. Le quotidien Le Jour par rapport au budget du prochain exercice pense que 86 milliards des 2 800 milliards sont consacrés aux dépenses de luxe: C’est le montant que l’Etat va allouer au carburant, aux frais de mission et aux réceptions. Le budget d’investissement de 2012 est de 792 milliards contre 677 milliards pour 2011 soit une augmentation de 115 milliards. Mais concrètement, 28,28% seulement de ce budget est consacré aux dépenses d’investissement alors que 61,41% vont aux dépenses de fonctionnement écrit-il.

La 24ème journée mondiale de lutte contre le Sida a de toute évidence fait l’actualité au Cameroun. Célébrée ce 1er décembre sous le thème «Zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida», une conférence de presse conjointe du gouvernement a révélé des chiffres inquiétants. «33 000 décès enregistrés au Cameroun en 2010» titre Le Jour, les femmes et les enfants sont les plus touchés. Il est indiqué qu’en 2011, 60% des 570.000 personnes vivant avec le vih se recrutent dans ces deux couches de la population. Le sida a tué 33.000 personnes, 50.000 personnes ont contracté le virus en 2010, 7300 bébés ont été contaminés à la naissance par leur mère. 217.372 enfants de 0 à 15 ans ont besoin d’antirétroviraux. Quant à Cameroon-Tribune, moins alarmant, «La prise en charge marque des points» même si «Les ARV sont gratuits, depuis quelque temps, on connaît une rupture de stock pour un des traitements. De plus, certains patients que nous appelons Les perdus de vue], ont arrêté de venir à la consultation.

Dans un studio radio
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Pour donner redonner du sourire, la découverte d’un gisement de fer à Djoum dans la région du Sud arrive à point nommé et annonce de nouvelles perspectives pour l’économie. Cameroon-Tribune le caractérise «Gisement de l’espoir», selon les premières estimations, il s’agit de 2,5 milliards de tonnes. La bonne nouvelle de Ngot coïncide avec l’entrée en scène, dans le projet de Mbalam, d’un partenaire chinois, Hanlong (Africa) Mining. Celui-ci vient de prendre le contrôle de Sundance Ressources Limited, la société minière australienne qui est le principal partenaire financier de la société de droit camerounais, Cam Iron, structure en charge de l’exploitation du gisement de Mbalam. Pour mémoire, les réserves de celui-ci sont estimées à 220 millions de tonnes de fer à teneur élevée. Avec des actifs évalués à près de 1664 milliards de F Cfa et un produit de ventes de plus de 1210 milliards de F Cfa. Des sueurs froides refont surface avec la probable dévaluation du FCFA. Tout est parti d’une information donnée par un site de la Cote d’Ivoire. Le Jour de se poser la question: Dévaluation du Fcfa: faut-il avoir peur? Un long exposé sur les causes et l’impact d’une éventuelle dévaluation est alors servi aux lecteurs. Une peur dissipée par Cameroon-Tribune à travers la voix du ministre des Finances Essimi Menye: «il n’y aura pas de dévaluation du FCFA,» tranche -t-il. En effet explique- t-il dans les mêmes colonnes, A la Banque centrale, le Cameroun a suffisamment de réserves, environ 6.000 milliards de FCFA. Je ne vois donc pas pourquoi il y aura dévaluation alors que le Cameroun est capable de soutenir sa monnaie.

La presse Camerounaise
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