Mondoblog, je ne vous félicite pas !

Par Fotso Fonkam

Novembre. Ça fait environ un mois et demi que la quatrième saison de l’aventure mondoblog a commencé. Depuis plusieurs semaines, 150 nouveaux blogueurs passionnés d’écriture postent chaque jour dans leurs blogs, partageant expériences et opinions avec des milliers de lecteurs à travers le monde. L’aventure s’annonçait belle, palpitante. Mais voilà, après quelques mois de familiarisation avec la plateforme, après plusieurs visites assidues sur le site mondoblog.org, je me suis rendu compte qu’il y a plusieurs facteurs de nature à décourager ou tout au moins à démotiver certains blogueurs qui ne demandent pourtant qu’à se faire entendre.

On prend les mêmes et on recommence
La page d’accueil du site mondoblog.org met en avant certains articles des blogueurs. Si vous y alliez de façon assidue, vous vous rendriez compte comme moi que certains noms reviennent. C’est comme dans le gouvernement de Paul Biya au Cameroun : les ministères changent, mais pas les ministres. Et le plus mauvais c’est que c’est parfois ceux qui n’en ont pas besoin qui sont mis en avant !

Un David Kpelly, par exemple, n’a plus besoin de publicité pour ses billets. Pourtant, je me rappelle que les sept parties de son billet «Ce n’est pas par l’odeur du pet qu’on reconnaît un vieux» se sont relayées ici à la une. Un Florian Ngimbis (dont le récit du voyage à la tombe de Um Nyobè a séjourné ici longtemps) n’a plus besoin d’être mis en avant.

Je ne dis pas que les anciens n’ont pas droit à la page d’accueil, mais je pense qu’un certain équilibre doit être observé dans la mise en avant des publications. Car même lorsque les publications des nouveaux blogueurs sont mises en avant, tandis que celles des uns n’y font qu’une brève apparition (quelques heures parfois), celles des autres y passent carrément des semaines entières.

Avec ça, on ne doit pas être étonnés que, une fois ce que mon ami Gilbert Lowossou a appelé «la fièvre de la sélection» est passé, certains blogueurs se retrouvent avec une poignée d’articles seulement publiés. Oui, car quand après la sélection, et malgré vos efforts, vous passez le temps à voir les articles des autres à la une, sans jamais y voir aucun des vôtres, vous vous sentez parfois un peu lésés, vous perdez confiance en vous. Et vos publications en souffrent !

On écrit pour être lu. Et quand aucun de nos articles n’est mis en avant sur la plateforme, on a l’impression que personne ne nous lit. Alors, pourquoi écrire ?

Au nez et à la barbe des administrateurs!
En plus de la gestion que je juge injuste de la page d’accueil, j’ai également remarqué en lisant les billets des autres mondoblogueurs, qu’il y a plein de fautes qui se glissent dans les articles. Moi-même, il m’est arrivé d’en faire plein. N’eut été la vigilance de certains amis et blogueurs qui ont eu la bonté de me signaler les fautes que dans la précipitation – ou par ignorance – je laissais passer, plusieurs de mes billets seraient restés pleins de fautes (grand merci, à Armelle Nyobe et à Akep Hpesoj).

Et pourtant, l’équipe mondoblog est censée relire et corriger les billets (ce n’est pas moi qui le dis hein, c’est écrit dans la charte des blogueurs sur mondoblog). L’équipe est supposée faire des corrections, et des suggestions aux blogueurs. Je ne sais pas si certains en ont reçu (corrections, suggestions), mais je continue à voir et à faire des fautes dans les articles postés, même ceux qui ont été publiés il y a longtemps. Alors, s’il n’y a aucune édition ni aucune assistance des administrateurs de la plateforme, qu’au moins les articles des blogueurs soient mis en exergue pour que les lecteurs et les autres blogueurs puissent au moins donner leurs avis, faire des suggestions ou bien des conseils !

Même dans les profils des blogueurs, j’ai eu à retrouver des fautes. Ces profils sont pourtant manuellement ajoutés à ce qu’il paraît. Alors, pourquoi aucune lecture, aucune correction n’est faite avant ajout ?

Les évangiles non canoniques
Pour terminer, en lisant sur la plateforme, je me suis rendu compte que certains articles n’en sont pas, en réalité : certains blogueurs postent des articles sans titre, tandis que d’autres postent des titres sans contenu. Le blogueur kaptueflorian par exemple a plusieurs « billets » sans contenu (j’ai bien essayé de le lui faire remarquer une fois, mais il n’en a pas tenu compte).

C’est vrai qu’il existe des tutoriels sur comment rédiger, mais tous ne lisent pas! Il revient donc aux administrateurs de remettre les pendules à l’heure ! Je le pense, du moins.

Mondoblog est une référence, et doit continuer à l’être. Si certains seulement sont entendus ou lus, si les publications sont truffées de fautes et de coquilles c’est évident que la réputation de cette plateforme que nous aimons tous s’en trouvera ternie.


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Rencontre avec Franck Nlemba des Kongossa Web Series

Ce camerounais passionné d’Internet voit dans cet outil un espace de création de richesses et de valeurs. Il revient sur les KWS au Cameroun et les ambitions pour ceux de Montréal

Quel bilan faites-vous des Kongossa Web Series (K.W.S) 2013 ?
Les KWS ont été un succès. Nous avons en deux jours rassemblé les meilleurs entrepreneurs et professionnels des nouvelles technologies au Cameroun autour du thème de DEVENIR ENTREPRENEUR ET GAGNER SA VIE GRACE À INTERNET. Notre objectif était de toucher une audience de 300 personnes dont une majorité d’étudiants mais aussi et surtout démontrer qu’il y’a des jeunes au Cameroun qui sont passionnés de nouvelles technologies et qui envisagent leur avenir là dedans; cet objectif là aussi a été atteint.

Si vous pouviez avoir le soutien des pouvoirs publics camerounais, que demanderiez-vous?
Notre organisation, comme la majorité des acteurs du web au Cameroun, propose de faciliter l’accès à Internet aux usagers. Beaucoup de personnes considèrent que le coût d’accès à Internet reste élevé. De plus le débit ou la vitesse de connexion ne facilite pas l’utilisation de ce canal au maximum. Je pense que la priorité devrait donc être sur ces deux points que je résumerais en disant : Faciliter l’accès à Internet.

Aujourd’hui, après deux éditions des K.W.S, que vous faut-il pour changer de cap ?
Connecter la diaspora à ce qui se passe localement. Je pense que si les personnes qui travaillent au Cameroun et à l’étranger commencent à investir dans ce secteur nous irons plus vite. Mais l’investissement n’est pas seulement financier il peut aussi être en terme de mentorat et d’échanges de connaissances.

À quand, un concours visant à financer les meilleures idées de start-ups comme on en voit souvent dans ce genre d’événements?
Notre but est surtout d’aider les startups et les entrepreneurs qui ont déjà des fonds à rencontrer la demande (marketing digital). Nous allons donc sûrement travailler avec une organisation dont le but est de détecter les talents et dans ce cadre on pourra organiser un concours sûrement lors de la prochaine édition à Montréal.

Justement, dites-nous en plus sur l’édition de Montréal, à quel stade de la préparation êtes-vous rendu?
Montréal est une ville magnifique qui offre de nombreuses opportunités aux entrepreneurs. Il ne se passe pas une journée dans la ville sans que l’on puisse être invité à un évènement en rapport avec l’entrepreneuriat. Ce dynamisme de la ville nous a donc permis à ce stade de bénéficier de nombreux conseils et de constituer une solide base d’intervenants. Contrairement à l’édition de Janvier au Cameroun, KWS Montréal questionne de manière un peu plus directe le rôle des technologies et leur contribution au développement social et économique de la société. Car nous avons identifié un décalage entre les applications mobiles et certaines solutions technologiques et les besoins réels des individus. Ainsi, le 21 Septembre prochain à Montréal nous proposons une journée de conférences, d’ateliers, de panel de discussion et une compétition. Nous avons l’avantage de bénéficier de très bons partenaires qui vont nous permettre de monter une conférence internationale avec des intervenants venus des États-Unis, des autres provinces du Canada, de l’Europe et nous espérons d’Afrique. Nous sommes donc sur le point de lancer notre campagne de communication avec cette ambition de faire un évènement unique et surtout utile.

Peut-on imaginer que les KWS puissent servir de pont entre créateurs africains et nord-américains ? Concrètement comment cela se passerait-il?
Tout à fait. Certaines personnes en Amérique du Nord ne sont tout simplement pas au courant des changements positifs que les technologies produisent dans différentes régions du monde. KWS vise à mettre l’accent là-dessus. Présenter les bienfaits des technologies dans d’autres régions du monde et notamment l’Afrique, prouver que le cadre spatio-temporel est différent lorsqu’il s’agit d’internet. Pour y arriver il faudrait donner une certaines visibilité aux jeunes développeurs Africains car ils sont talentueux et ils ont aussi leurs propres visions du monde mais aussi aux initiatives soutenus par des entreprises et des fondations pour faciliter l’évolution des technologies. Au-delà des discours et de manière concrète nous ferons la promotion de la formation à distance, du mentorat à distance et des projets tests.

Comment entrevoyez-vous l’avenir des KWS?
Une plateforme d’échanges d’idées pour améliorer le rôle positif des technologies dans les collectivités du monde. L’Afrique a un grand rôle à jouer pour nous permettre d’atteindre notre mission, c’est un continent jeune et différent.

Franck Nlemba, organisateur des Kongossa Web Series