Exposition: Traversées a été présentée au public de Yaoundé

Cette expo présentée mardi par Landry Mbassi explore la perception que nous nous faisons de notre passage sur terre, de même que sur l’immigration clandestine

Devant un parterre d’invités, à l’instar de l’ambassadeur de France au Cameroun Bruno Gain, Landry Mbassi a fait un bref résumé sur l’exposition : L’idée de ce projet m’est venue lors de mes multiples voyages. Traversées expose au départ une théorie, celle des croisements humains. Vivant en effet aujourd’hui dans une société plus que multiculturelle, nous sommes le produit « tsigane » d’une société qui au fil du temps, subit diverses transmutations. Autant le dire, nous traversons une ère qui souffre d’une constante et à la fois rapide mutation. Le directeur du Centre Culturel Français, Yves Ollivier, n’a pas manqué d’exprimer ses sentiments je suis heureux d’être là, vu que c’est ma première participation à une exposition depuis ma prise de fonction. Je vous remercie tous d’être venus encourager Landry . Traversées est dans le fond, logiquement, une réaction à la préoccupante et frétillante question de l’immigration clandestine qui divise Etats et hommes aujourd’hui. Plus qu’une réalité contemporaine inscrite dans le quotidien de certaines communautés installées sur des territoires à l’origine perçus comme « étrangers », cette épineuse question continue de susciter des réflexions. Traversées explore ainsi la texture de ces complexes et diverses instabilités de la perception que nous nous faisons de notre passage sur terre. A travers ce projet, Landry souhaite simplement exprimer son ressenti au sujet d’une ère qui connaît résolument nombre de chamboulements. L’exposition qui s’achèvera le 12 Novembre est un fort témoignage de cette « world diversité » en pleine construction.

Artiste plasticien, photographe, scénographe. Après l’obtention de son baccalauréat en 1998, Landry Mbassi s’inscrit à l’université de Yaoundé 1, filière Arts plastiques et histoire de l’Art. Il prendra une option en Arts du spectacle, nourri par sa passion pour les arts de la scène. En 2009, il monte sa première exposition individuelle, un projet avant-gardiste au Centre Culturel Français de Yaoundé où l’artiste explore le thème de l’identité. « AVIS DE RECHERCHE ». Il participe à plusieurs ateliers et résidences artistiques qui nourriront sa sensibilité. Doual’Art vernit en mai 2009 « Regards Urbains », une exposition collective de jeunes artistes dont Landry MBASSI fait partie. L’artiste, à travers ses photographies et ses installations, exprime avec minimalisme, sa perception de l’identité vestimentaire actuelle des jeunes femmes camerounaises. En septembre 2009, il est invité à participer après une résidence de 3 mois à l’île de Réunion, à la Biennale de l’ADCNI (Biennale de l’Art, du Design et de la Création Numérique et immatérielle). Dans la même foulée, il représente le Cameroun aux jeux de la francophonie à Beyrouth. Scénographe pour le compte de la compagnie Acor Contemporain, il est invité en décembre 2009 à prendre part à la phase laboratoire des Récréatrâles à Ouagadougou. Impressionné par la densité des « deux roues» qui fait l’ambiance de la ville, il y initie un projet †OUAGA 2 ROUES -projet de photographie†scénographie en collaboration avec le sculpteur Saab et l’association Faso†scéno. En février 2010, il participe au CCA de Lagos, à l’atelier international de photographie. Landry MBASSI travaille actuellement à la mise en place d’un projet intitulé PAEI (se lit comme pays), Projet d’Atelier Expérimental autour de l’Immigration; projet qui se propose de faire le tour de la question identitaire des peuples noirs immigrés et établis dans des grandes métropoles. Dans cette optique, il a adopté le surnom «Urban profiler » le projet se voulant surtout une ballade socio esthétique dans le paysage urbain où se déploient au quotidien les personnages qu’il traque.

L’exposition s’achèvera le 12 Novembre
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Le comédien Landry Nguetsa rend hommage à Georges Anglade (homme de lettre et politicien haïtien) dans une pièce de théâtre

Il a présenté « Haïti » au public de Yaoundé le jeudi 28 juillet 2011

La mort ne prendra pas le nom D’Haïti : tel est le credo de cette pièce. Et pourtant si une autre catastrophe était annoncée, le même laxisme ou la même indifférence serait peut être observée. Telle est la caractéristique de plusieurs responsables qui préfèrent jouer aux sapeurs pompiers au lieu d’empêcher le feu. En effet c’est l’histoire d’un enfant qui décide de rencontrer pour la première fois l’homme qui lui aurait donné la vie. Accompagné de sa mère de Yaoundé jusqu’à Port-au-Prince, ils découvrent sous les décombres le corps froid, de ce poète jaloux de la culture haïtienne. L’homme déclarait plutôt lors d’une interview : [ i si on peut prédire une catastrophe de ce genre, on doit certainement avoir aussi les moyens de s’en protéger. A quoi ça sert de me prévenir d’un tremblement de terre lorsque vous savez que je n’ai que ma plume pour tromper ma faim. Vous attendez le moment « M » pour venir jouer aux consolateurs et aux sapeurs pompiers. Juste pour faire la publicité de vos propres nations.]. Ce spectacle n’est pas une pièce qui se monte de gaieté de c ur. Mais c’est le motif qui justifierait même la raison d’être du théâtre : apporter du bonheur à son spectateur tout en l’impliquant directement dans ce processus. Divisé en 12 séquences, « Haïti » est un spectacle qui est monté selon la théorie du Post dramatique de Hans Thies Lehmann.

La scénographie est construite de fils de tout genre et de toutes les couleurs, fragiles ou pas ; symbolisant la précarité des constructions haïtiennes. Il y a également une balançoire au centre de la scène qui est en mouvement du début du spectacle jusqu’à la fin. Elle est faite d’une roue reliée par trois fils. La balançoire vide en elle-même symbolise les jeux qui ont disparu. La roue représente un seul élément isolé d’un ensemble qui laisse à demander : où est passé le reste de l’ensemble ? Les rituels seront au programme, symbolisant la spiritualité Haïtienne très chère à ce peuple. Le cinéma ici est utilisé pour représenter les scènes impossibles à montrer dans le jeu vivant des comédiens. Il y’aura donc des extraits du film d’Arnold Antonin « chronique d’une catastrophe annoncée » et un tournage effectué juste pour assurer la continuité d’une situation de la vidéo à la scène. Bref tous ces motifs seulement pour agir sur les sens du spectateur et non sur son esprit.[ i Ce dernier sera par conséquent un participant et non un assistant comme on a coutume de voir. En gros, je veux faire un théâtre de la présence] déclare Landry Nguetsa.

Landry Nguetsa est un comédien professionnel et metteur en scène camerounais. Etudiant en art du spectacle à l’Université de Yaoundé 1, il est connu pour ses méthodes contemporaines de technique de la scène où l’on trouve très souvent tous les genres artistiques agencés dans une fusion extraordinaire. Il se dit être un adepte de Hans Thies Lehmann, le fondateur du théâtre post dramatique qui met en relation les autres disciplines telles que le cinéma, la chorégraphie, la poésie et bien entendu le théâtre. Ce à quoi landry Nguetsa ajoute très souvent les rituels initiatiques qu’il considère comme étant un héritage artistique pour ses créations contemporaines. Il a travaillé comme assistant metteur en scène dans la pièce « ndutu blues » aux côtés de Richard Pipa. Il a également joué le même rôle dans la pièce « un rat qui passe » aux côtés de valerie Sarrazin et maintenant, il monte une performance vivante sur la catastrophe qui a eu lieu à Haïti le 12 janvier dernier.

« Haïti », mis en scène par Landry Nguetsa
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