Pour le président de Transparency International Cameroon, les institutions chargées de lutter contre le mal n’affichent pas encore leur efficacité
D’après le président de Transparency International Cameroon (TI-Cameroon), Me Charles Nguini, la lutte contre la corruption au Cameroun, telle qu’elle est menée au niveau de l’Etat, tarde à produire les résultats attendus. [i «Nous questionnons les objectifs que la plus haute autorité veut atteindre. Car on a du mal à les percevoir. On a l’impression que beaucoup de choses sont embrasées et, au finish, le résultat est plutôt maigre», affirme-t-il, dans une interview accordée au quotidien Le Jour, édition de ce 03 décembre. «Il faudrait que la lutte contre la corruption soit appropriée par l’ensemble de la population»], suggère Me Nguini avant d’ajouter : «Le Camerounais s’est accoutumé à la corruption et pense qu’il n’y a rien à faire».
Interrogé précisément sur les actions des structures existantes (ANIF, Conac, Chambre des comptes, Contrôle supérieur de l’Etat), le président de Transparency International Cameroon a relevé un problème de coordination. «L’architecture institutionnelle est en place, mais il ne garantit pas l’efficacité de la lutte contre la corruption. Il y a un vrai problème de coordination de toutes ces structures qui travaillent les unes sans les autres et, parfois, les unes sans les autres», a-t-il expliqué.
Comme solution pour plus d’efficacité, Me Charles Nguini estime qu’il faudrait juste mettre les personnes qu’il faut en l’état actuel de l’armature juridico-institutionnelle de la lutte contre la corruption. «Nous faisons depuis toujours du fétichisme des organes. Nous pensons que dès qu’on met un organe, celui-ci résout le problème», mentionne-t-il. «Les résultats seraient spectaculaires si l’on mettait ici et là quelques personnes que nous connaissons, pour lutter contre la corruption ou pour des questions de bonne gouvernance. Et ce serait avec les mêmes textes et les mêmes organismes», estime le président de TI-Cameroon.
