Bernard Njonga: « les mesures les plus radicales de Trump ne concernent pas l’Afrique »

De l’avis du président du parti politique Crac au Cameroun, comme d’autres observateurs, les appréhensions qu’ont les Africains de l’élection du Républicain à la tête des Etats Unis sont infondées

Les appréhensions qu’a suscitées, chez beaucoup d’Africains, la candidature puis l’élection du Républicain Donald Trump à la présidence des Etats Unis, dans la nuit de mardi à mercredi, sont totalement infondées, de l’avis d’observateurs.

Pour Bernard Njonga, président du parti politique CRAC (Croire au Cameroun-opposition), « les mesures les plus radicales du programme de Monsieur Trump sont loin de concerner l’Afrique, mais bien les Etats-Unis, les pays voisins auxquels ils sont liés par un traité de libre-échange nord-américain (NAFTA), etc. Pas l’Afrique, pas les Africains. »

« L’appréhension des Africains est née du fait que Trump connaît bien mal l’Afrique, qu’il n’en a pas parlé ouvertement pendant sa campagne, qu’il peut incarner, en apparence, le stéréotype du Blanc néocolonialiste, avec des positions hostiles aux diverses populations du Sud, qu’elles soient musulmanes, latinos ou africaines », a déclaré Hubert Mono Ndjana, enseignant de sciences politiques à l’université Yaoundé I.

« En réalité, derrière l’agressivité qu’il dégage, Trump est paradoxalement beaucoup moins interventionniste que Hillary Clinton. Les Africains n’auraient peut-être pas à en pâtir particulièrement », a conclu l’universitaire camerounais.

« A supposer que le candidat Trump ait tenu des propos ou annoncé des positions qui ont fait peur, notamment aux Africains, il n’en sera pas forcément de même avec le Président Trump », a nuancé Noureddine Mezni, ancien porte-parole du président de la commission de l’Union africaine (UA), aujourd’hui consultant international.

« Dans son discours de victoire, prononcé mercredi matin, on a remarqué un changement de ton. Trump a promis de chercher un terrain d’entente avec tous les pays qui sont prêts à vivre avec les Etats-Unis. Il s’est également engagé à travailler avec les Américains, quelque soit leur communauté ou religion, à partir du moment où ils s’attendent à ce que le gouvernement serve le peuple », a rappelé Mezni.

Un discours dont ses partisans espèrent qu’il estompe les déclarations qu’on lui a longtemps imputées, pendant la campagne électorale qui l’a opposé, ces derniers mois, à la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Le désormais 45ème président des Etats Unis avait tenu des propos hostiles aux Musulmans, qui représentant près de la moitié de la population du continent noir, en appelant à leur interdire l’accès au territoire américain.

« Et si les pires déclarations de Donald Trump étaient pour l’Afrique ? » titrait, en juin dernier, le journal Le Monde. « La presse africaine foisonne de déclarations fracassantes qu’elle lui attribue, mais qui sont impossibles à vérifier », d’après Laureline Savoye, du journal français. « Il faut déporter tous les Kenyans chez eux, Obama inclus », « l’Afrique devrait être colonisée pour 100 années de plus », font partie de ces déclarations controversées, jamais confirmées ni démenties par l’ex-candidat républicain.

Pour Noureddine Mezni, les Africains, comme les Américains, doivent bien s’attendre à un changement qui affectera la politique américaine avec l’élection de Trump. Ce serait toutefois davantage « un changement de style de présidence » tant ce milliardaire issu du quartier populaire Queens, de New-York, a un profil atypique. La raison qui préviendra un basculement brutal vers un nouveau système tient à la nature de la fonction qu’il exercera.

« Le président des Etats-Unis ne gouverne pas seul. Autour de lui, il y a des conseillers, des secrétaires d’Etat, un vice-président, des départements, des institutions…On emploie souvent le mot administration pour désigner cet ensemble: l’administration Reagan, l’administration Clinton ou l’administration Obama. Si l’office présidentiel ne le persuade pas de renoncer à ses propositions les plus farfelues, cette administration saura l’encadrer et le ramener à la raison, le cas échéant », a affirmé Noureddine Mezni.

Pour Hafedh El Gharbi, professeur d’histoire politique américaine à l’Université de Sousse, en Tunisie, « la fonction présidentielle saura imposer ses diktats au turbulent Donald Trump ». El Gharbi distingue, à ce titre, deux dimensions qui brideront l’élan de Trump.

Une dimension politique, premièrement, qui fait que le nouveau locataire de la Maison Blanche « n’aura pas les mains libres tant son parti est divisé, y compris au Congrès, avec les conservateurs religieux, les néo-conservateurs, les sympathisants du Tea party etc… Très vite, il comprendra qu’il devra composer avec des médias hostiles, un parti divisé, une opinion internationale sceptique, et surtout, le système des checks and balances », détaille l’universitaire tunisien.

Ce système constitue la dimension juridique qui participera de l’encadrement de Trump « son veto peut être vaincu par une majorité des deux-tiers au Congrès, c’est le Sénat qui approuve les traités et la nomination des ambassadeurs, c’est le législatif qui déclare la guerre et instaure les taxes. De même, le judiciaire aussi exerce son contrôle », poursuit El Gharbi.

Concernant, plus précisément, les menaces proférées à l’endroit des musulmans, qu’ils soient d’Afrique ou d’ailleurs, « très vite, Trump comprendra également qu’il ne pourra pas reconduire des musulmans en masse à la frontière car c’est tout simplement anti-constitutionnel. La fonction lui fera édulcorer ses propos les plus extrêmes pour qu’il compose avec les institutions en place (..) quitte à décevoir son électorat le plus à droite », ajoute Hafedh El Gharbi.

Celui qu’on rapproche volontiers du Président Ronald Reagan (1981-1989), ne serait-ce que pour leurs affinités cinématographiques, pourrait, comme son prédécesseur, être pris de cours par les événements, et changer ainsi de trajectoire, malgré lui. [i « Reagan avait mené sa campagne de 1984 autour du thème de l’intégrité politique, pour se retrouver en plein scandale de l’Affaire Iran Contra juste après ! En 1980 il se présentait comme le « superman » qui lavera l’affront de la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran, sous [son prédécesseur Jimmy] Carter, mais il s’est trouvé devant les attentats de Beyrouth de 1983 qui ont tué plus de 240 soldats américains »], a conclu ce professeur d’histoire politique américaine.


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Cameroun: le Minesec, «prêt» pour la rentrée scolaire!

Dans une interview accordée au quotidien national et publiée vendredi, le ministre des Enseignements secondaires fait le point des mesures prises pour une réussite de l’année 2015/2016

La rentrée scolaire a lieu lundi, 07 septembre 2015, à 07 heures 30, précise le ministre des Enseignements secondaires (Minesec), Louis Bapès Bapès, dans une interview accordée au quotidien national, édition du vendredi, 04 septembre 2015. Il se dit prêt à affronter l’année scolaire 2015/2016, placé sous le thème: «professionnalisation des enseignements pour la formation des citoyens aptes à soutenir la croissance».

Dans le but d’assurer l’effectivité de la rentrée scolaire sur l’étendue du territoire national, de nombreuses actions ont été menées sur le terrain, sous la conduite du Minesec. Louis Bapès Bapès évoque notamment «la publication de la liste officielle des manuels scolaires quatre mois avant la rentrée, la publication du calendrier de l’année scolaire, la publication du calendrier d’envoi des pièces périodiques, la nomination des responsables dans les établissements scolaires, l’affectation des enseignants nouvellement sortis des écoles dans les délégations régionales, l’assainissement du fichier des établissements scolaires, la publication du chronogramme des inscriptions et recrutements dans les établissements scolaires publics et l’avancement des équipements et infrastructures».

Mesures relatives aux inscriptions
Elles sont contenues dans la lettre circulaire N°12/15/MINESEC/CAB du 24 août 2015 relative à la conduite de l’année 2015 mentionnée par le Minesec. Selon Louis Bapès Bapès, la Commission permanente de recrutement a enregistré et examiné du 26 au 27 août dernier, les demandes de recrutement et de transfert des nouveaux élèves. S’agissant des anciens élèves il précise que les inscriptions des anciens élèves sont ouvertes depuis le lundi, 24 août et se font tous les jours ouvrables de 8 heures à 11 heures selon le calendrier établi par les différents chefs d’établissements.

Des mesures pour prévenir la corruption et l’absentéisme des enseignants
Le Minesec est revenu sur La question de la commercialisation des places dans les établissements publics. Il indique, conformément à la circulaire, que le chef d’établissement n’est pas qualifié pour les questions relatives aux inscriptions et études de dossiers. Ont été désignés compétents, l’agent financier en matière d’inscription et la Commission permanente chargée de l’examen de dossiers.

Louis Bapès Bapès met les contrevenants en garde. «La Commission nationale anti-corruption (Conac), l’inspection générale des services et les différentes structures compétentes, dans le cadre de leurs missions statutaires veillent plus que par le passé au déroulement d’une rentrée sans corruption» a-t-il précisé.

En ce qui concerne l’absence souvent remarquée des enseignants à leurs postes, Louis Bapès Bapès indique que des «mesures ont été prises pour permettre aux enseignants de ne plus se déplacer pour le suivi et la gestion de leur carrière». Il s’agit notamment de l’automatisation des avancements, des avances de soldes aux enseignants en cours d’intégration, la répartition équitable des personnels enseignants et le respect de leurs charges horaires.

Louis Bapès Bapès, ministre des Enseignements secondaires
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Boko Haram: plus de 2000 soldats camerounais en renfort à l’Extrême-Nord

Il s’agit essentiellement de gendarmes et policiers, dont l’une des missions est de mettre l’accent sur le renseignement et une meilleure filtration des étrangers en partance pour le Cameroun

Le gouvernement camerounais a décidé de renforcer les mesures de sécurité dans la région de l’Extrême-nord, victime d’une série d’attentats suicides, en déployant plus de 2000 soldats supplémentaires dans cette partie du pays, annonce-t-on ce lundi à la radio nationale.

Il s’agit essentiellement des gendarmes et des policiers, dont l’une des missions est de mettre l’accent sur le renseignement, et une meilleure filtration des étrangers en partance pour le Cameroun. Une démarche qui vise à «débusquer» autant que possible, des personnes susceptibles de fomenter des attentats kamikazes, comme les précédentes ayant causé une cinquantaine de morts en l’espace de deux semaines.

En dehors de la région de l’Extrême-nord qui constitue pour l’instant la cible des attaques terroristes, les autorités ont prescrit le renforcement des mesures de sécurité à travers le pays. Il est question pour des gouvernants, d’éviter aux populations de vivre dans la psychose des attentats, dans un contexte de peur où la circulation des messages (SMS) faisant état d’attaques kamikazes «imminents» dans les métropoles de Douala et de Yaoundé, ne participe pas à rassurer le public.

Le gouvernement camerounais qui a d’ailleurs «condamné» la diffusion de ce type de messages soutient que «la situation est sous contrôle», et appelle toutefois les populations à faire preuve de vigilance, en saisissant rapidement les autorités sur la présence des personnes suspectes dans leur entourage.

Un renfort utile à l’Extrême-Nord.
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Sécurité routière: le Mintrans renforce les mesures de répression

Suspension des licences de transports, retrais des permis de conduire, mise en fourrière des véhicules, ont été annoncées par le ministre Robert Nkili à l’attention des indisciplinés du secteur

Le ministre des Transports, Robert Nkili, a annoncé, vendredi, de nouvelles mesures sanctionnant les conducteurs indisciplinés sur la route. Il s’agit de la suspension des licences de transport, du retrait des permis de conduire et de la mise en fourrière des véhicules.

Les contrôles routiers de répression seront accentués avec le déploiement du matériel roulant dotés de radars. La réception solennelle de ce matériel acquis par le ministère des Transports a eu lieu le 17 avril dernier à Yaoundé, au cours d’un séminaire d’évaluation de la situation.

Ces mesures prises par le Mintrans ont pour objectif de réduire les accidents mortels sur des axes routiers. «Le facteur humain explique à 90% les accidents de la circulation. Ce sont les excès de vitesse, la conduite en état de fatigue et en état d’ébriété, le mauvais dépassement et stationnement», a indiqué le chef de division des études, de la planification, de la programmation et de la coopération du ministère des Transports, Valérie Ongolo Zogo, cité dans le quotidien national ce mardi.

Il propose par ailleurs que «les administrations, les acteurs et les associations professionnels du secteur de transport se mettent ensemble pour identifier les actions pertinentes, définir un chronogramme de mise en uvre desdites actions et les responsabilités concrètes pour l’exécution de ces actions en vue de réduire le nombre de morts sur la route».


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