Cameroun – Maurice Kamto : « Michelle Ndoki n’a pas démissionné du MRC »

Le président du mouvement pour la renaissance du Cameroun réfute la thèse selon laquelle l’avocate s’est éloignée du parti. Il était l’invité dimanche du Journal Afrique sur TV5.

«Qu’est-ce que ça veut dire prendre ses distances ? Je ne vois pas ce que ça veut dire. A ma connaissance, Madame Ndoki n’a pas démissionné du MRC. Si dès lors qu’un cadre du MRC s’exprime, il peut même avoir une opinion différente de celle du directoire national du parti, cela signifie-t-il qu’il a pris ses distances ? Alors on doit trouver des situations similaires dans beaucoup d’autres partis politiques et pas seulement le nôtre, y compris le parti qui dirige le Cameroun aujourd’hui » a répondu Maurice Kamto au journaliste de TV5 Afrique le 19 septembre 2021.

Me Michelle Ndocki, fait partie des militants autrefois surpris par la décision de Maurice Kamto de boycotter les dernières élections municipales et législatives. Ajouté à quelques dissensions internes au MRC, elle critique certaines options du directoire de son parti. L’avocate du Barreau du Cameroun laisse même présager une démission. Lorsqu’elle annonce 24 juillet 2021 la naissance d’un mouvement politique dénommé les « Les bâtisseurs ».

Me Ndocki déclare  alors que : « (…) toute réalisation humaine commence par une idée. Alors permettez-moi de vous soumettre la mienne: je rêve d’un Cameroun auquel nous aurons rendu l’amour dont nous l’avons privé plus de 30 ans ; d’un Cameroun qui redeviendra connu et reconnu, pour sa capacité à apporter amour, protection et justice à ceux qu’il accueille ; d’un endroit dont la faim, la corruption, la douleur, la violence, la peur ont disparu et où chacun connait sa place. Je veux que plus jamais un enfant de ma terre ne prenne les armes contre un autre, que plus jamais une femme ne meurt en donnant la vie dans un hôpital dans l’indifférence générale ; que plus jamais un enfant ne pense à la délinquance, au banditisme comme une voie possible pour atteindre la réussite. Je rêve d’un Cameroun dont les rues sont sûres, les villages paisibles, les forêts sacrées ».

Célestin Djamen avait tenu un discours presque pareil des mois plus tôt, mais en annonçant la naissance de son parti, l’Alliance Patriotique et Républicaine du Cameroun (APAR). L’ancien militant du MRC n’avait pas digéré le boycott des élections législatives et a claqué la porte. A ce sujet, Maurice Kamto affirme sur TV5 Afrique : « Il a créé son propre parti, il est libre. Vous avez bien constaté que nous n’avons jamais jeté quelque anathème sur qui que ce soit. On adhère librement au MRC, on en part librement. Donc, on lui souhaite bon vent ».

Tribunal: l’ouverture du procès de Maurice Kamto et Cie annoncée pour le 06 septembre

Le président du Mrc et les autres leaders des marches blanches du 26 janvier 2019 ont été notifiés hier de la date de la première audience par le juge d’instruction.

Après moult tractations, le juge d’instruction a finalement décidé de l’ouverture du procès des leaders du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).Ils ont été notifiés de l’ouverture du procès au Tribunal militaire le 06 septembre 2019.

Il s’agit du président de la formation politique, Maurice Kamto, des leaders Penda Ekoka, Célestin Ndjamen, Me Michelle Ndoki, Valséro… Ils sont tour à tour passés, hier 20 août, dans le bureau du juge d’instruction qui les a notifiés de la date de l’ouverture du procès.

Les avocats craignent une violation de la loi dans la procédure. Il y a une affaire pendante en Cour d’appel concernant une demande de récusation du tribunal militaire dans cette affaire. Le conseil de ces leaders a par ailleurs contesté devant la Cour d’appel, l’ordonnance prise par le juge le 11 juillet dernier. Ordonnance qui ordonnait la relaxe de certains accusés et la poursuite d’autres.

La prochaine audience à la Cour d’appel est prévue pour demain, 22 août. Les avocats de Maurice Kamto et compagnie espèrent que, tel que le prévoit le Code de procédure pénale, la Cour va se prononcer sur cette demande avant l’ouverture du procès le 06 septembre prochain.

Ces leaders du Mrc sont poursuivis pour «Rébellion de groupe, hostilité contre la patrie, insurrection, incitation à la révolte, perturbation de la circulation, des personnes et des biens.»

Arrestation de Michèle Ndoki : le récit d’une journée passée à la chercher

Me Emmanuel Simh raconte les moments qu’il a passés mercredi à chercher le lieu de détention de l’avocate Michèle Ndoki. Dans un texte rendu public ce jeudi, il dit avoir retrouvé la vice-présidente chargé de l’organisation des femmes du Mrc au GSO, en fin de soirée.

Lorsque le reporter de Journalducameroun.com a rencontré le deuxième vice-président du Mrc, Emmanuel Simh, à la police judiciaire, mercredi, aux environs de 8h30, il était déjà en train de chercher la trace de Michèle Ndoki. Son visage serein ne laissait rien transparaitre de la situation pourtant l’arrestation de celle-ci induisait une augmentation du nombre de militants du Mrc dont il faudrait assurer la défense. Le pas pressé, Me Emmanuel Simh est entré dans dans les locaux de la police et en est ressorti moins d’une heure plus tard, le sourire aux lèvres. Il n’avait pas pu savoir où était détenue Michèle Ndoki.

Aucune information ne lui avait été fournie, ni même l’autorisation de la rencontrer. Son récit de la journée du 27 février 2019.

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«  Il est une heure du matin, pourtant j’ai du mal à m’endormir. Je suis, contrairement à ma nature, très inquiet pour elle.

Après une journée passée à retrouver ses traces dans la ville de Yaoundé , j’apprends finalement des autorités policières qu’elle est détenue au Groupement Spécial d’opérations, le fameux GSO. Je frissonne. C’est là que pendant deux semaines, Maurice Kamto et une soixantaine de ses partisans et alliés ont séjourné. Et ça s’est terminé par la case prison.

Il faut absolument que je la voie. Après quelques démarches, je suis autorisé, puisque c’est le cas, à la rencontrer. Il est 17 h lorsque j’arrive au GSO, cet endroit qui ne m’a laissé que des mauvais souvenirs. Les formalités habituelles remplies, un officier de police me conduit vers sa cellule. À travers la fenêtre qui donne à la cour, je la vois. Elle est debout. Bien droite. Encore quelques secondes et l’officier de service ouvre la porte. Je me précipite vers elle, et nous tombons dans les bras l’un de l’autre. Le temps suspend presque son vol.

Michèle Ndoki !

Je n’en reviens pas. Michèle est là, devant moi, souriante. Elle est impressionnante de sérénité, de détachement. Dans cette pièce qu’occupait il y a seulement treize jours encore un autre infortuné, Albert Dzongang. Je regarde, impressionné, cette femme qui transpire la détermination et la force de caractère. Elle est dans une tenue de sport noire, une paire de tennis aux pieds. Comme un boxeur qui rentre dans un ring.

Enfin j’ouvre la bouche pour lui poser des questions qui me brûlent les lèvres. Calmement, elle me raconte les circonstances de son arrestation, son transfèrement à Yaoundé, sa mise en garde à vue à la Police judiciaire, son arrivée nocturne au GSO, sa première nuit de détenue.

Son sourire ne la quitte jamais.

Je finis par jeter un regard circulaire autour de moi. Dans cette pièce, je vois juste deux matelas nus superposés au sol, collés au mur, et qui lui ont servi de couchette dans cette nuit froide de Yaoundé. J’obtiens qu’on lui apporte une chaise et une table. Mais déjà je dois partir. Il faut lui faire porter, avant la tombée de la nuit, de quoi se couvrir, et quelques affaires de première nécessité.

Elle me dit aurevoir. Toujours avec le sourire. Je quitte cette pièce sans me retourner, mais j’entends le bruit la serrure qu’on ferme à double tour.

Je ne dormirai certainement pas cette nuit. On a enfermé la démocratie. Dans mon pays.
Mais ce ne sera pas pour longtemps. Plus pour longtemps.

C’est ton combat Michèle, c’est notre combat.« 

Emmanuel Simh

 

Au Cameroun, l’on cherche des nouvelles de Michelle Ndoki !

La vice présidente du Mrc chargée de l’organisation des femmes  aurait été interpellée mardi dans la localité d’Idenau frontalière au Nigeria. Elle a par la suite été transférée à Yaoundé pour y être gardée à vue.

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) recherche les traces de l’avocate Michelle Ndoki. Le troisième vice-président du parti, Emmanuel Simh, s’est rendu ce mercredi matin à la direction de la police judiciaire, à Elig-Essono, pour s’enquérir de sa situation. Il en est ressorti sans information aucune. Il ne lui a pas été donné l’autorisation de voir l’infortunée. Le lieu de détention de Michelle Ndoki n’a pas non plus été communiqué.

Michelle Ndoki aurait été interpellée à Idenau (département du Fako, région du Sud-Ouest) mardi matin alors qu’elle s’apprêtait, apprend-on, à prendre le large vers le Nigeria. Vice-présidente chargée de l’organisation des femmes du Mrc, Michelle Ndoki n’avait pas fait d’apparition publique depuis les marches interdites du 26 janvier à Yaoundé, Douala et Bafoussam.

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Ces manifestations avaient été entachées de violences et Michelle Ndoki, comme deux autres militants, avait été blessée par des balles blanches tirées par la police. Elle a été aperçue la dernière fois sur une chaîne de télévision étrangère où elle exprimait ses craintes de se faire arrêter. Des cadres du Mrc avaient dit Michelle Ndoki obligée de se cacher pour recevoir des soins.

Michelle Ndoki est devenue l’une des figures phares du Mrc dans le cadre de l’élection présidentielle camerounaise du 7 octobre dernier. Si le public a eu l’opportunité de la découvrir lors de débats politiques pendant la campagne électorale, c’est surtout son activisme lors des contentieux devant le Conseil constitutionnel qui aura fait parler d’elle. Michelle Ndoki a, depuis, pris une part active dans les contestations du Mrc contre la « victoire volée » du président Paul Biya au scrutin.

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Elle a été interpellée le 4 novembre dernier et gardée à vue, plusieurs heures durant, pour avoir conduit une marche pacifique interdite dans la ville de Douala. Une quarantaine de personnes avaient été arrêtées avec elle.

 

 

 

Cameroun : Maurice Kamto arrêté par la police

Le président du MRC a été interpellé à Douala, dans le domicile d’Albert Dzongang, l’un de ses lieutenants. D’autres cadres du parti sont également aux arrêts.

Le suspense aura duré plusieurs heures. La police a quadrillé le maison d’Albert Dzongang à Douala, dans laquelle se trouvait Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).

Après avoir maintenu la tension pendant des heures, les forces de l’ordre ont finalement investi ledit domicile et les occupants arrêtés. Maurice Kamto et Albert Dzongang notamment. Ils sont conduits à la direction de la police judiciaire de Douala.

Dans l’intervalle, Alain Fogue, trésorier général du MRC et homme fort du parti ; est interpellé et conduit à la police judiciaire de Yaoundé. Idem pour Valsero et Paul Eric Kingue.

Quant à Michelle Ndocki, et Célestin Djamen, blessés lors de la manifestation de samedi 26, ils sont  extraits de l’hôpital général de Douala où ils suivaient des soins pour un commissariat de la ville.

Le samedi 26 janvier, le MRC a organisé des manifestations contre ce qu’il qualifie de « hold-up électoral » et contre la crise anglophone. Maurice Kamto estime en effet être le vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.

Ces manifestations ont provoqué des échauffourées avec la police. A la suite de quoi, le gouvernement a averti que le MRC pourrait être dissout.

Marche du MRC: les forces de l’ordre n’ont fait usage d’aucune arme à feu à Douala [gouvernement]

Les ministres de la Communication et de l’Administration territoriale ont donné une conférence de presse le 26 janvier.

En face des hommes de médias dans la nuit du 26 janvier, le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji assure que « les forces de l’ordre n’ont fait usage d’aucune arme à feu à Douala, toute information contraire est de la pure manipulation ». Le ministre de la Communication, Réné Emmanuel Sadi lors de la conférence de presse a d’ailleurs salué le professionnalisme des forces de l’ordre face à la «bravade des [manifestants] à l’encontre des institutions républicaines»

117 interpellations

Le gouvernement dément ainsi les informations selon lesquelles Célestin Djamen et Michelle Ndoki auraient été touchés par balles lors de la marche du MRC à Douala. Le MINAT indique par ailleurs que le « Le MRC court le risque d’être dissout, et ses activités interdites sur tout le territoire camerounais [et] les personnes interpellées à Yaoundé, Douala, Bafoussam, Mbouda seront traduites en justice ». Ils sont 117 personnes interpellées et placées en garde à vue à ont 62 à Yaoundé, 42 à Bafoussam et 13 à Mbouda.

Une traduction devant les tribunaux qui repose sur le caractère illégal des marches (interdites par les autorités administratives) et le vandalisme par une centaine de personnes à l’ambassade du Cameroun à Paris. Pour Paul Atanga Nji, « le MRC a franchi la ligne rouge. La mansuétude du gouvernement n’est pas la faiblesse, la loi s’appliquera dans toute sa rigueur ». Il poursuit «Le leader du MRC s’est installé dans une logique de je m’en fous, bientôt il pourra se retrouver dans la case de si je savais ».

 

Douala : l’avocate Michelle Ndoki citée à comparaitre au TPI le 6 novembre

La militante du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) est convoquée en lien avec sa participation à la tentative de marche pacifique sur le pont sur le Wouri samedi dernier.

La présidente des femmes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Michelle Ndoki, est appelée à comparaître devant le Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo le 6 novembre prochain.

Il lui est reproché d’avoir participé à l’organisation d’une marche pacifique sur le pont sur le Wouri, afin de contester les résultats de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier. Selon la notification du Tribunal relative à cette citation, l’avocate Michelle Ndoki aurait également « incité à résister à l’ordre légitime du gouvernement de la région du Littoral interdisant toutes les réunions ou manifestations du MRC ; d’avoir fait l’apologie des crimes ou délits en faisant appel à l’insurrection, en organisant des marches interdites en vue de remettre en cause l’ordre public et de déstabiliser le fonctionnement institutionnel ».

Michelle Ndoki a été arrêtée à Douala le 27 octobre, en marge d’une manifestation contre l’issue du récent processus électoral au Cameroun. Son parti conteste la victoire de Paul Biya. Laquelle, soutient, le MRC, n’a été possible que grâce à des fraudes et irrégularités. La formation politique a saisi le Conseil constitutionnel avec un recours y relatif. Les sages de l’instance ont jugé qu’il n’était pas assez justifié.

Il n’existe par conséquent plus de voies de recours légales pour le MRC. Le Conseil constitutionnel statue en dernier ressort. Des petites mobilisations ont toutefois été enregistrées à Douala puis à Yaoundé au cours du week-end dernier. Les Camerounais de l’étranger se sont aussi mobilisés à la même période pour réclamer le départ du Président Paul Biya, réélu pour un septième mandat avec 71,28% des suffrages.