Cameroun – Covidgate : Comment Louis Paul Motaze a bravé la Cour suprême

Sous la pression des bailleurs des fonds internationaux, notamment le FMI et l’Union Européenne, le ministre des Finances a levé le blocus que Daniel Mekobe Sone et Luc Ndjodo avaient décrété sur le travail d’investigation de la chambre des comptes. Le ministre Laurent Esso mis à contribution. Une enquête du journal Kalara.

 

 

 

 

 

Alors que les regards des camerounais étaient rivés depuis mars 2021 sur la Chambre des comptes de la Cour suprême du Cameroun, où était attendu la publication du rapport d’audit de la gestion des fonds publics mobilisés en 2020 par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la maladie à Covid-19, c’est finalement le ministère des Finances qui a pris sur lui de rendre public le document tant attendu.

C’est en effet sur le site de ce ministère et sur le site de la direction générale du Budget qu’a été publié le document de 170 pages le 16 novembre 2021 en matinée. L’information n’a pas tardé à se propager aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, devenant  virale sur les réseaux sociaux.

Dès le lendemain 17 novembre 2021 à 22h12, M. Angham Al Shami, responsable de la communication du Fond monétaire international (FMI) saluait l’événement dans un mail adressé à la communauté des observateurs des activités de l’institution. « Nous tenions à vous signaler que le Cameroun a publié sur le site du ministère des Finances le rapport d’audit des dépenses Covid-19. La promotion de la bonne gouvernance reste une partie essentielle de l’engagement du FMI avec le Cameroun et ceci est conforme aux engagements pris dans le cadre du financement d’urgence du FMI », s’est-il félicité. On le voit : la publication du rapport était très attendue auprès des partenaires stratégiques du Cameroun…

Si bien que tardive, la publication du rapport d’audit de la Chambre des comptes a fait le buzz un peu partout, c’est moins par son contenu que du contexte de l’événement. En effet, depuis la troisième semaine de juin 2021, une synthèse du rapport avait fuité avec l’intégralité des recommandations faites par l’auditeur ainsi que les constatations des juges des comptes sur les « cas avérés de mauvaises pratiques et de détournements ».

Les partenaires stratégiques

Depuis lors, qu’est-ce qui peut justifier que le rapport d’audit ne soit rendu public que le 16 novembre par le Minfi en plus, et de façon, quasi confidentiel ? Selon les informations recueillies auprès de sources bien informées, c’est la pression exercée par «les partenaires stratégiques» du Cameroun ayant participé à la mobilisation des ressources financières  destinées à la lutte contre la Covid-19 qui sont à l’origine de cette situation pour le moins inédite.

Interface du gouvernement dans sa relation, notamment avec le FMI  et l’Union Européenne (UE), le ministère des Finances a dû se laisser aller à un dépassement de fonction pour obtenir et rendre public le rapport d’audit de la chambre des comptes.

Un haut responsable judiciaire sollicité par Kalara explique  que M. Louis Paul Motaze, le ministre des Finances, s’est adressé dans un premier temps à M. Yap Abdou, le président de la Chambre des comptes, dans le but d’obtenir le rapport et le rendre public. Devant la réticence du haut magistrat à donner suite aux attentes du Minfi, ce dernier s’est finalement adressé au ministre d’Etat, Laurent Esso.

Et c’est auprès du Garde des sceaux que le Minfi a obtenu le rapport d’audit rendu public. En fait, au lendemain de l’adoption du document, plusieurs exemplaires avaient été mis à la disposition de la Chancellerie. Le problème, c’est qu’au moment de la publication du rapport d’audit de la chambre des comptes sur divers sites internet du Minfi, du 16 novembre dernier, le document est frappé d’embargo.

Et pour cause, le premier président de la Cour  suprême et le procureur général près de cette haute juridiction, en avaient décidé depuis cinq mois ainsi alors qu’une «séance plénière spéciale» de l’Assemblée nationale était programmée le 25 juin 2021 en vue de la présentation, par la Chambre des comptes, de son rapport annuel et du fameux rapport d’audit de la gestion des fonds Covid au cours de l’exercice 2020.

Officiellement, les deux têtes couronnées de la Cour suprême ne souhaitent pas que les juges des comptes commentent de quelque façon que ce soit, y compris devant les députés, le rapport d’audit, qui est dans le cas d’espèce une décision judiciaire ayant fait l’objet d’une délibération en bonne et due forme.

Malversations financières

La semaine dernière, la Chambre des comptes a envisagé de relancer le processus de publication par ses propres soins de son rapport, bien que celui-ci soit déjà diffusé par le Minfi. En l’absence du premier président de la Cour suprême, M. Daniel Mekobe Sone, qui est éloigné du Palais de justice depuis de longues semaines pour cause de maladie, le procureur général près de la haute juridiction doit décider de la conduite à tenir.

Pour l’instant, c’est le statut quo. Mais les magistrats de la haute juridiction des comptes ne se tournent pas les pouces. Ces derniers travaillent à la production d’un nouveau rapport d’audit concernant toujours la gestion des fonds Covid-19 pour l’année 2021 et certains aspects de la gestion des fonds publics…

Rappelons que le rapport d’audit de la Chambre des comptes  sur la gestion des fonds en 2020 est au centre d’une polémique née en mars 2021, bien avant que le document définitif soit adopté. Sur la base d’un draft non signé de l’équipe des auditeurs parvenus de façon informelle à la présidence de la République. Ce dernier ayant ordonné aux gardes Sceaux, via le secrétaire général à la présidence de la République, l’ouverture d’une enquête judiciaire, d’autant que plusieurs membres du gouvernement étaient suspectés de s’être rendus coupables de malversations financières.

D’abord entourées de publicité, les convocations des suspects par le corps judiciaires du Tribunal criminel spécial (TCS) en vue de leurs auditions étaient devenues discrètes, puis s’étaient estompées. Depuis la transmission du rapport final au ministère de la Justice, nul ne sait le sort qui lui est réservé.

A titre d’information : la transmission au ministère de la Justice d’un rapport d’audit de la chambre des comptes mettant en exergue des faits criminels ou délictueux constitue une plainte pour le compte de l’organe audité. C’est le cas du rapport publié le 16 novembre par le Minfi.

Le Cameroun intensifie la lutte contre le blanchiment des capitaux

La 15ème plénière de la Commission technique du Groupe d’action contre le blanchiment d‘argent en Afrique centrale (Gabac) s’est ouverte le 21 octobre à Douala.

La lutte contre le blanchiment constitue une priorité pour les banques et les conduits à exercer une surveillance permanente sur les opérations bancaires. Les banques des Etats de l’Afrique centrale coopèrent pleinement avec les pouvoirs publics dans cette lutte contre le blanchiment et manifestent une grande prudence chaque fois qu’une opération leur est proposée avec des capitaux dont elles ne peuvent s’assurer l’origine, surtout en espèces.

C’est pour accroître cette lutte que le ministre des Finances du Cameroun, Louis Paul Motaze, président en exercice du Gabac a ouvert la 15ème session des travaux  de la commission technique de cette instance. Occasion de fixer à nouveau le cap dans la lutte qui nécessite une vigilance permanente et mise à jour régulière.

Selon Cameroon tribune, cette rencontre intervient dans un contexte où, rappellera le Minfi, les chefs d’Etat de la Cemac ont décidé : « de donner un coup d’accélérateur au développement de notre sous-région, à travers mise œuvre efficiente du programme des réformes économiques et financières de la Cemac ».

Et pour que le développement envisagé soit viable, le Gabac doit, plus que jamais, jouer son rôle de sentinelle, va souligner le président en exercice. Notamment en veillant à ce que la mobilisation des ressources et des financements prévus dans le cadre de la relance économique des pays de sous- région se fasse.

Autres prescriptions du Minfi au Gabac, la transparence, l’équité et l’égalité, aussi bien dans l’exécution des missions de l’organisme que dans son fonctionnement, afin qu’il reflète, « à tous égards, un modèle de bonne gouvernance ». Dans le même ordre d’idées, le Gabac est invité à collaborer étroitement avec les autres institutions spécialisées de la Cemac jouant le rôle de gendarme dans la supervision des acteurs de leurs secteurs respectifs.

Cameroun : l’Etat prévoit dépenser environ 3 milliards de FCFA pour les frais de mission et réceptions

Le montant est contenu dans la loi de finances de 2021. Plus globalement, le pays réserve près de 12,88 milliards de FCFA uniquement dans les consommations des biens et services.

La dépense publique en matière de consommations des biens et services pour cette année se chiffre à environ de 12,88 milliards de FCFA. Dans cette cagnotte, l’Etat a décidé d’affecter 2,33 milliards de FCFA pour les frais de représentation, de mission, de réception et cérémonies.

Pour les carburants et lubrifiants, 674 millions de FCFA. Les frais de transport pour les agents publics vont couter 190 millions de FCFA. Les achats de fournitures, petits matériels et entretien courant vont être financés à hauteur de 1,27 milliard. Les frais d’entretien, maintenance et sécurité  323,49 millions. 18 millions de FCFA sont budgétisés pour les factures d’eau, d’électricité, de gaz et autres sources d’énergie. 26 millions de FCFA pour les loyers et charges locatives. Les salaires des personnels de l’Etat demandent 1,069 milliard, tandis que les primes, gratifications et autres indemnités hors solde, 40,06 millions de FCFA.

Un cadre du ministère des Finances confie au  confrère du site Investir au Cameroun que « ces ressources sont légèrement en hausse de 3% à cause des évènements spéciaux qu’accueillent le pays en l’occurrence le Championnat d’Afrique des nations de football et les chantiers afférents à la Coupe d’Afrique des nations prévue en 2022Il y a plus de missions, plus de cérémonies à gérer ».

L’ambassadeur du Cameroun en Centrafrique dément avoir reçu de l’argent d’Amougou Belinga

Dans une correspondance adressée au ministre camerounais des Relations extérieures le 08 juillet, Nicolas Nzoyoum assure n’avoir pas perçu personnellement des fonds du PDG du groupe l’Anecdote mais juste qu’il a bénéficié de son “intervention” auprès du ministre des Finances pour le compte de l’ambassade. Détails

 

Devant le tollé général qu’a provoqué la divulgation, en début de semaine, d’un échange téléphonique entre le président-directeur général du Groupe l’Anecdote, Jean Pierre Amougou Belinga, et l’ambassadeur du Cameroun en République centrafricaine, Nicolas Nzoyoum – où le premier réprimande, menace et insulte le second du début à la fin de la conversation sur fond d’affaires de plusieurs centaines de millions de F CFA -, le diplomate camerounais a tenu à s’expliquer à sa hiérarchie.

“S’agissant du domaine financier, le seul appui que le PDG du Groupe l’Anecdote a apporté à l’ambassadeur, c’est son intervention au cours de l’année dernière auprès du ministère des Finances au Cameroun en vue du renflouement du compte de la perception pour un montant de moins de 100 millions, en dessous même de ma sollicitation par lettre n°101/L/AC/RCA/CAB/SP du 17 juin 2019”, écrit l’ambassadeur dans la lettre envoyée au ministre des Relations extérieures le 08 juillet, “en soirée”, comme JournalduCameroun.com l’a vérifié auprès de la représentation diplomatique du Cameroun en Centrafrique.

Dans l’audio qui a circulé sur les réseaux sociaux en début de semaine, Jean Pierre Amougou Belinga accuse l’ambassadeur d’être “ingrat”, “pauvre type” comme tous les “hommes de l’Ouest” après avoir reçu des millions du ministère des Finances “sans correspondance” par son intervention.

A l’origine de cette querelle, l’absence de Nicolas Nzoyoum à l’inauguration de “Vision” en Centrafrique. 

L’échange téléphonique a bien eu lieu, confirme l’ambassadeur; précisant que c’était “le dimanche 05 juillet 2020 aux environs de 20h”.

La présentation de Jean Pierre Amougou Belinga à Nicolas Nzoyoum a eu lieu, “il y a 3 ans”, par l’entremise de Joël Kouemo, conseiller du Premier ministre centrafricain en matière d’investissements. Par la suite, le diplomate assure avoir “introduit” le promoteur de la télévision Vision 4 auprès des “plus hautes autorités centrafricaines” pour le développement de ses affaires et qu’il recevait par ailleurs régulièrement la délégation du Groupe de l’Anecdote à la Résidence du Cameroun à Bangui. Cependant, il dit avoir pris de la distance, “il y a un peu plus d’un an”, lorsqu’il a appris que M. Amougou Belinga le traitait de “pauvre Bamiléké qui court derrière moi pour l’argent”.

L’ambassadeur révèle aussi que Joël Kouemo – cité dans l’audio comme un manipulateur de l’ambassadeur – avait été nommé président du conseil d’administration de Vision 4 en RCA avant d’en être limogé.

Les affaires d’Amougou Belinga dans ce pays sont toutefois allées dans le bons sens puisqu’il a eu le marché de la rénovation de la télévision centrafricaine (TVCA). 

Nicolas Nzoyoum explique au Minrex – Lejeune Mbella Mbella – qu’il n’a pas été présent à l’inauguration de TVCA rénovée (pas “Vision” comme indiqué dans l’audio), car n’ayant “reçu ni de billet d’invitation ni du gouvernement centrafricain, ni de Vision 4 RCA, ni même un simple appel téléphonique de Monsieur Amougou qui se trouvait pourtant dans la ville un jour avant l’événement.”

“L’intéressé estimait sans doute que c’était à l’ambassadeur du Cameroun de courir après lui”, s’indigne Nicolas Nzoyoum.

Pour le diplomate, il ne s’agit pas d’une “raison pour dénigrer et insulter l’ambassadeur du Cameroun”.

Cameroun : une école pour former les cadres des mairies

Un  décret du  chef de l’Etat Paul Biya signé ce 3 mars 2020, crée la « National school of local administration » dont le siège sera basé à Buea dans la région du Sud-ouest.

La « National school of local administration  (NASLA)», établissement public à caractère administratif et professionnel. Créée par décret présidentiel le 3 mars 2020, elle a pour mission d’assurer la formation dans les domaines de l’administration locale,  conformément aux orientations définies par le gouvernement.

Le décret énonce que la NASLA sera administrée par un conseil d’administration et une direction générale nommée pour un mandat de trois ans renouvelable une fois. Ses  formations seront dispensées en trois cycles. Le cycle A destiné pour mouler des cadres supérieurs de l’administration locale,  le cycle B, pour former  des cadres moyens de l’administration locale, et le Cycle C destiné à produire  des agents spécialisés de l’administration locale.

La NASLA aura aussi pour rôle d’évaluer  avec les collectivités territoriales décentralisées, leurs établissements, syndicats ou regroupements, les besoins en formation dans l’administration locale, puis élaborer des plans de formation subséquente.

La National school of local administration  sera basée à Buea. Elle peut tout aussi  organiser ses activités sur l’ensemble du territoire national. Elle est placée sous la tutelle du ministère chargé des Collectivités territoriales décentralisées et sous la tutelle financière du ministère des Finances.

Traque des fonctionnaires fictifs : Motaze appuie sur l’accélérateur

En installant les responsables récemment nommés au Centre national de développement de l’informatique (Cenadi), le ministre camerounais des Finances leur a instruit de mettre fin au phénomène des faux salaires, des faux avancements et fausses pensions qui alourdissent malheureusement le budget de l’État.

La traque des fonctionnaires indélicats se poursuit au ministère des Finances. Après  avoir extirpé plus de 10 000 agents publics fictifs qui émargeaient environ 30 milliards chaque année,  grâce notamment au comptage physique des personnels de l’Etat, le virement individualisé des salaires et pensions et la dématérialisation des bons de caisse, l’heure est à  l’assainissement du fichier solde de l’Etat, au contrôle et à la sécurisation du fichier des ayants droit.

Pour cela  le ministre a installé le 21 février dernier les membres du Centre national de développement de l’informatique (Cenadi). « Vous devez mettre fin aux manipulations et autres fraudes diverses qui ont souvent cours au Centre national de développement de l’informatique. Il s’agit notamment des faux salaires, faux avancements et fausses pensions qui alourdissent malheureusement le budget de l’État », a instruit Louis Paul Motaze au cours de la cérémonie marquant leur prise de fonctions.

Le Cenadi est l’institut spécialisé dans le traitement des salaires des agents de l’État. Il  est depuis des années le terreau de nombreuses pratiques frauduleuses, qui font perdre plusieurs milliards de FCFA au Trésor public camerounais chaque année.

Cameroun : la Douane récolte près de 1000 milliards de FCFA en 2019

Partie de 925 milliards de FCFA en 2018, elle vient d’engranger 971,7 milliards de F, soit 46 milliards de plus.

L’administration  des Douanes a fait son bilan d’activités et de recettes durant la célébration de la Journée mondiale consacrée au secteur le 26 janvier dernier.

L’on apprend dans les colonnes du quotidien gouvernemental d’information que pour l’année 2019, les Douanes ont mobilisé un montant de recettes provisoire de 971,7 milliards de F. Soit un taux de réalisation de 103,2%, par rapport à l’objectif de 850 milliards de recettes fixé par la loi de finances 2019.

Cette performance est en augmentation de 46,7 milliards de F, comparativement à 2018 où  la Douane camerounaise avait collectée 925 milliards de FCFA.

Le ministre des Finances, autorité de tutelle de la Douane camerounaise a félicité toutes les unités qui ont concouru à un tel résultat. : « Les performances des unités douanières incitent à l’optimisme. Cela est d’autant plus important en ce temps où l’urgence est à la maximisation des ressources non pétrolières pour renforcer notre résilience économique », a déclaré Louis Paul Motaze.

Pour 2020, les Douanes veulent en faire mieux. Le Directeur général Edwin Fongod Nuvaga, annoncent que cette année le travail va porter sur six principaux axes dont la compétitivité économique, la collecte optimale des recettes et les contrôle ainsi que la sécurité.

Cameroun – Can : le financement des chantiers réduit de plus de 17 milliards FCFA par semaine

L’opacité dans la passation des marchés liés à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) au Cameroun au centre d’acrimonie entre le ministre des Finances et le secrétaire général de la présidence de la République.

L’information est révélée dans l’édition hebdomadaire du journal Jeune Afrique du 7 au 13 avril 2019. Le magazine fait état de ce que le ministère des Finances, sous la houlette du chef de ce département ministériel, Louis Paul Motaze; a réduit les fonds en direction des chantiers de la Can.

Ces financements au Cameroun « sont passés de 20 milliards FCFA par semaine à 2 à 3 milliards FCFA selon les constructeurs », rapporte Jeune Afrique qui ne précise cependant pas depuis quand cette cure d’amaigrissement est en cours. Soit une baisse de l’ordre de 17 milliards FCFA par semaine.

Le magazine panafricain ajoute que Louis Paul Motaze, ministre des Finances ; Bello Bouba Maïgari, ministre du Tourisme et des Loisirs ; Bidoung Mkpatt, ancien ministre des Sports et de l’Education physique ; et Jean Claude Mbwentchou, ancien ministre de l’Habitat et du développement urbain ; doutent tous « de la régularité de certains contrats signés en 2017 » par une officine logée au palais présidentiel et dirigée par Ferdinand Ngoh Ngoh, le Secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun.

Depuis le retrait de l’organisation de la Can 2019 au Cameroun, pour cause d’impréparation, plusieurs chantiers tournent au ralenti. Sur les sites de Garoua (région du Nord), l’entreprise Prime Potomac accuse le non-décaissement de financements pour justifier la grève de son personnel. A Yaoundé, la construction du stade d’Olembe à Yaoundé confiée à l’entreprise italienne Piccini, est à la traine. Les ouvriers accusent plusieurs mois d’arriérés de salaire et de multiples débrayages ralentissent les travaux.

Cameroun : un compte séquestre de 5 milliards FCFA pour financer la décentralisation

Il est ouvert dans les livres de la Beac et est approvisionné chaque mois pour être ensuite redistribué par trimestre aux communes.

Le compte séquestre est ouvert depuis janvier 2019 à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) par le ministère des Finances du Cameroun, apprend-on de responsables du Trésor.

Le dispositif de financement des communes au Cameroun est « fondé sur un mécanisme de prélèvement automatique d’un montant de 5 milliards FCFA tous les mois sur le Compte unique du trésor », informe un responsable du ministère des Finances.

Le compte séquestre pour le financement de la décentralisation permet au gouvernement du Cameroun de disposer à la fin de chaque trimestre, de 15 milliards FCFA pour payer les Centimes additionnels communaux (Cac) essentiels pour le fonctionnement des Collectivités territoriales décentralisées (Ctd).

La moyenne nécessaire pour ce payement, tous les trois mois, des Cac varie entre 17 et 20 milliards FCFA d’après le ministère des Finances « disposant déjà de 15 milliards FCFA, il est plus facile pour le Trésor de mobiliser le montant complémentaire afin de payer d’un trait toutes les Ctd. Ainsi ce mécanisme a permis au terme des trois premiers mois de payer intégralement les Cac du 4e trimestre 2018 », indique-t-on aux Finances.

Par ce mécanisme, le gouvernement du Cameroun espère payer de manière régulière tous les trois mois, le communes « le paiement des Cac étant garanti par ce mécanisme, les autres ressources des Ctd issues notamment de la Dotation générale et des divers transferts budgétaires feront l’objet d’un paiement chronologique comme toutes les autres dépenses budgétaires de l’Etat », fait savoir notre source.

Cameroun : le ministère des Finances lance une enquête à la Douane

Des missions de ce département ministériel vont sillonner les postes de douane du pays après des accusations de fraude dans cette administration

Une nuée d’enquêteurs du ministère des Finances du Cameroun vont à l’assaut des postes de Douane. Un ordre de mission, signé du ministre des Finances, Louis Paul Motaze, renseigne sur les raisons de ce déploiement.

« Cette mission fait suite à la lettre de dénonciation d’un système de fraude consistant à détourner les droits de douanes à travers la mise en circulation des quittances parallèles, avec la complicité des services du Trésor », fait savoir Louis Paul Motaze.

Pour voir clair, une cinquantaine d’agents des Finances sont déployés pendant 75 jours à travers 12 postes de Douanes du Cameroun. Ces enquêteurs vont éplucher les « postes comptables » de ces postes de douane sur les exercices 2015, 2016, 2017 et 2018.

La Douane camerounaise est très souvent épinglée par des rapports de lutte contre la corruption comme l’une des administrations les plus corrompues du Cameroun.

Il est à rappeler que la période indexée coïncide avec l’arrivée de Edwin Fongod Nuvaga, l’actuel Directeur général des Douanes. Ce dernier a été nommé en décembre 2015, en remplacement de Minette Libom Likeng, nommée ministre des Postes et Télécommunications. Edwin Fongod Nuva est souvent présenté comme un proche de l’ancien Premier ministre Philemon Yang.

La direction générale des Douanes est une administration centrale du ministère des Finances ; avec entre autres, la Direction générale des impôts, ou encore la Direction générale du Budget.

Lutte contre les agents fictifs de l’Etat: la 2e phase du comptage physique des personnels parvenue à son terme

Ce mardi 10 juillet 2018, prend fin l’Opération de comptage physique des personnels de l’Etat (Coppe 2018), lancée en avril dernier par le ministre des Finances Louis Paul Motaze.

Les mesures sont claires. « Il faut rationaliser les dépenses salariales de l’Etat et combattre le phénomène de fonctionnaires fictifs », dixit Louis Paul Motaze. Raison pour laquelle, les personnels suspendus seront ramenés au bon de caisse. Ceux qui par contre se présenteront au ministère des finances, feront l’objet d’une enquête. En effet, le but de cette enquête, consistera à ressortir les raisons de leur suspension. Si les résultats tournent en leur faveur, le ministère des finances leur rétrocédera leurs salaires. Ainsi, parvenus au terme de l’opération de comptage dès le 20 juillet prochain, un autre contrôle sera enclenché au niveau des frontières.

Concrètement, les listes et les chiffres officiels des personnes suspendues restent attendus. Qu’il s’agisse des personnels non identifiés, des personnels engagés dans les missions diplomatiques ou des militaires en mission commandée dans les zones de troubles, l’on peut noter que l’opération envisage de s’étendre à plusieurs niveaux. Au sortir de cette large opération, la liste des agents susceptibles d’être suspendus sera divulguée au mois de septembre prochain.

A l’issue de l’opération de comptage physique des agents de l’Etat camerounais au mois de juin dernier, 36 000 fonctionnaires ne se sont pas présentés devant les agents recenseurs, sur les 310 786 agents émargeant officiellement à la Fonction publique, apprend-on de sources proches du dossier. A ces 36 000 agents de l’Etat portés manquants, s’ajoutent 8 000 cas de personnes ayant présenté des documents irréguliers au cours de l’opération de recensement ; ce qui porte pour l’instant à 44 000 personnes, le nombre de présumés faux agents de l’Etat démasqués.