Réponse aux prétendus sorciers du savoir absolu (I)

«Messieurs Achile Bembé et Célestin Monga, apprenez à vous taire parfois!»

Comme d’habitude, les censeurs, maîtres improvisés de la conscience collective et gestionnaires grandiloquents de l’intelligence de circonstance, ont trouvé une autre occasion rêvée, celle qu’offre si heureusement ou si malheureusement la grave crise qui divise la Côte d’Ivoire et hébète inutilement le continent, pour se porter au devant de la scène. Cette habitude de sortie en forme de leçon inaugurale et de pilule magique, ne date donc pas d’aujourd’hui. Nous ne les connaissons que trop bien, et en retour, ils n’ont que trop bien conscience, des ravages de leurs prétentions d’omniscience sur la formation de la conviction, de quelques esprits faibles (l’Afrique hélas en regorge à profusion). Il ya longtemps qu’il est établi, que le premier complexe du nègre est construit par le nègre lui-même, dans cette mauvaise projection de sa vérité qui tend à bâtir sa force, sur son éloignement de sa base première. Jadis les retours de métropole n’étaient-ils pas célébrés dans des fêtes grandioses qui gratifiaient de parfaits fainéants et d’insignifiants individus, de toutes les vertus des pouvoirs ? Ce qui était fait, dit, trouvé, constaté ou programmé localement comptait peu. Ce qui venait de l’au-delà des mers et des océans, portait la marque immédiate, automatique et incontestable de la raison, de la prééminence. Au nom de ces attitudes bêtes et déplorables, des fanfarons, des farfelus, des charlatans et des escrocs en très grand nombre, ont pris en otage les outils de valorisation et d’expression de nos repères culturels, sociaux et politiques durant plusieurs décennies.

C’est bien dommage pour nous, car il semble que la meilleure posture dans les calculs de positionnement personnels, soit toujours, explicitement ou implicitement, l’exil volontaire, l’exil prononcé et pratiqué selon des sentences arbitraires qui voudraient que le pays d’origine soit un enfer invivable. Pauvres cons d’Occidentaux qui se laissent ainsi abusés grossièrement, par tant de réfugiés politiques imaginaires, par tant de journalistes qui clament qu’ils sont oppressés à partir de montages enfantins. Toutes ces petites combines ont offert à quelques partis politiques vides d’idéologies et de militants, une fortune facile, consistant à délivrer à des voyous sans considération pour les tombes de leurs parents et grands parents, le certificat d’opposant traqué, puis le sauf conduit subséquent pour un visa. Dans le cas d’espèce, il nous revient avec certitude, que les génies se sont réveillés, tardivement comme souvent, pour annoncer la vérité sur le cas d’un troublant brasier, dire l’équivalent d’une messe pontificale en quelque sorte. Sauf que à la différence du maître de la souveraine église catholique romaine, lequel n’utilise jamais que la place Saint Pierre pour une aussi forte séance de communion et d’éducation avec ses fidèles, nos chefs ne choisissent ni Dakar, ni Abidjan, ni Lagos, ni Tripoli, ils sont tapis chez autrui, à Londres, Paris, New York ou Montréal.

Parlons donc de cette crise de Côte d’Ivoire
Nos grands et intouchables manitous, racontent une histoire à dormir debout, juste pour aboutir à trancher en faveur de personne, à contenter tout le monde, à plaire à toutes les parties. Ils ont tellement le souci de se ménager une place dans toutes les gauches et dans toutes les droites, qu’ils ne peuvent présenter l’Afrique et les Africains autrement, que comme des monstres hors de toute logique cartésienne, sans principes, sans dignité vraiment. Tout serait possible chez nous, des diables à table avec des Saints, des perdants toujours glorifiés et adulés au nom d’une familiarité ancestrale et bien unique. D’un pouvoir résultant de majorités dans les urnes, ils n’en n’auraient qu’aversion, car après tout, la famille compte ici. Ils aboutissent à nous dire, que le vainqueur des urnes ne compte pas, et qu’on peut se passer du premier, pour arranger autrement. Voilà l’image parfaite d’un monde sans principes ni cohérence. Ils sont allés étudier et se former en Occident, mais n’en n’ont rien tiré, gardant leurs traditions de méprise du mérite et de la compétence, au nom de fraternités obscurantistes. Ouattara a gagné, mais on peut faire autrement. Voilà ce que recommandent, malicieusement, messieurs Bembé et Monga, en s’insurgeant contre ce qu’ils appellent les majorités. C’est grave. Mais alors, la curiosité, l’insensé, la surprise sublime, c’est de découvrir chez ces grands professeurs tous au sommet de leur art, l’incapacité ou le refus de structurer une démarche de dénonciation. Non, nous ne convoquons pas ici un exercice de notation anticipé. Nous ne croyons pas non plus, que le travail du magistrat, relève d’une science si compliquée. Le juge se livre simplement à un exercice de logique démonstrative et factuelle qui veut qu’avant d’arrêter sa conviction, il ait préalablement présenté les faits et établi le rôle et la responsabilité de chaque acteur. C’est après tout, une démarche qui procède de la plus banale des déontologies dans la didactique. S’en écarter dans le cadre d’un récit circonstancié, est malhonnête, à moins qu’il ne s’agisse d’incompétence avérée. Non, pas ceux-là, car ils sont trop bien rodés et calés, pour échouer à une épreuve de cas pratique.

A – Les faits que vous ne voulez pas étaler
Les lendemains des obsèques du premier président de Côte d’Ivoire, avait donné lieu à quelques remous de succession vite maîtrisés et oubliés. Mais lorsque Bédié Konan s’installe au pouvoir, son premier voire son unique souci ne sera pas de poursuivre l’ uvre de son illustre prédécesseur. Pour toux ceux qui ont connu, pratiqué et vécu le pays à l’emblème de l’éléphant à cette époque, une seule chose préoccupait le président : contenir, écarter, éloigner et au besoin anéantir Alassane Dramane Ouattara. Si Le Vieux avait fait preuve d’habileté et su maintenir un relatif climat de confiance entre les différentes communautés ethnoculturelles du pays, usant de la politique d’ouverture et de modernisation tout azimut pour éclipser la différence nord-sud, Bédié va se montrer immédiatement d’une insoutenable maladresse. De façon ouverte, le président va créer tout un mouvement culturel réactionnaire construit autour de quelques grands intellectuels, pour faire de la notion de l’ivoirité, le principal centre d’intérêt politique interne. Bien évidement personne n’est dupe, car tout le monde, à l’intérieur et à l’extérieur, comprends qu’il s’agit de bloquer ADO par tous les moyens. Voilà comment très vite, tout le nord du pays se sent indexé, provoqué et exposé à toutes les exclusions et à moult humiliations. Au sein même de la présidence, une équipe de hauts cadres, juristes et politologues, est chargée de maintenir la flamme, de conduire la guerre froide. Au moins cinq quotidiens sont crées pour les besoins de la cause. Il importe de rappeler, afin que nul ne se trompe, que la notion d’ivoirité n’est pas l’invention de Bédié, mais de Gbagbo. En effet c’est lorsque Houphouët choisi Ouattara comme premier ministre, que le chef de l’opposition qui est alors le professeur d’histoire Laurent Gbagbo, émet des doutes sur son ivoirité, et installe cette sottise dans l’esprit des ivoiriens. Sous Bédié donc, l’exclusion et la marginalisation du nord s’accélère et prend plusieurs formes. Dans tous les secteurs et dans tous les actes de la vie publique, les ressortissants du nord du pays sont victimes de perturbations et de brimades préméditées. Les frustrations s’accumulent avec une volonté ouverte de créer des vexations, de la provocation. Dans l’armée, les officiers du nord sont épiés, affectés à des postes moins prestigieux, surveillés méticuleusement. Le général Palenfo, le plus haut gradé du nord, est l’objet de moult intrigues, accusations diverses y compris celle de préparer un coup d’Etat. Les jeunes du nord rencontrent les pires difficultés à décrocher une bourse. En réalité, ce sont tous les musulmans du pays, qu’ils soient nationaux ou étrangers, qui subissent des brimades au quotidien. L’air est pollué à Abidjan et la plupart des notes diplomatiques signalent la dégradation de la situation, avec une accélération du tribalisme.

C’est dans ce contexte qu’intervient le coup d’Etat de Décembre 1999 n’est une surprise que pour ceux qui percevait le pays de l’extérieur. Il est fondamental de signaler que je séjourne en Côte d’Ivoire en juin et juillet 1999. A mon retour au Cameroun, je commets un article au titre sans équivoque : « Côte d’Ivoire, la deuxième mort de Houphouet Boigny ». Je conclu mon analyse en prédisant que le pays explosera avant le début de la nouvelle année. La suite des événements m donnera raison, puisque le coup d’Etat se produit en décembre 1999. Mais qui fait le coup d’Etat ? C’est l’ uvre de jeunes officiers du nord mécontents de la marginalisation dont ils sont victimes. Ces enfants étaient pour la plupart en totale disgrâce, dés uvrés pour certains car abandonnés sans affectation. Intelligents, ils vont chercher un des plus prestigieux officiers de l’armée qui coulait une retraite douce, pour prendre les rennes du pays. Il s’agit du Général Robert Guei. A ce supérieur, un seul objectif majeur est assigné : rétablir la confiance dans le pays en mettant fin à la bêtise de l’ivoirité, source de tous les problèmes et des toutes les ranc urs. Il est clair alors que la principale tâche sera de refaire une constitution propre écartant toute notion subjective. Le Général se présente lui-même comme un missionnaire venu balayer la maison. Pourtant, les choses ne seront pas si simples. En quelques mois, des pressions s’accumulent, principalement en provenance d’une alliance secrète entre les ténors du PDCI de Bédié et du FPI de Laurent Gbagbo. Alors que les élections sont en vue et que tout le monde s’attend à voir la notion d’ivoirité être balancée dans la poubelle infâme de l’histoire, la constitution est promulguée avec le célèbre article 34 qui la maintien dans une rédaction sans équivoque qui veut tout simplement signifier la mort politique de Alassane Dramane Outtara. Il était clair, que tous savaient, que personne ne battrait l’ancien Directeur Général adjoint du FMI, ancien Gouverneur de la BCEAO et ancien premier ministre, dans une élection libre, transparente et démocratique. Le marché passé entre les comploteurs ethniques, Guéi qui a trahit les jeunes officiers, Gbagbo et Bédié, va très vite prendre des plombs dans les ailes. L’élection présidentielle va en conséquence se solder par une curieuse cacophonie dans lequel le peuple ivoirien ne sera en réalité qu’un objet manipulé, pris au centre des intrigues et des mésententes de truands. Gbagbo est ainsi porté au pouvoir dans des conditions plus que troubles dont certains détails demeurent encore du domaine du secret bien gardé.

A suivre: Le phénomène Gbagbo ou le boulanger impitoyable et roublard

Shanda Tonme

Lettre ouverte à monsieur Célestin Monga par le directeur de l’Enam Benoît Ndong Soumhet

A propos de la réaction de Celestin Monga à la polémique née lors des obsèques de Pius Njawe

Monsieur,

Dans le journal LE MESSAGER, n° 3162 du vendredi, 13 août 2010, rubrique « L’invité » consacrée aux obsèques du regretté Pius NJAWE, vous vous répandez en déclarations où l’injure le dispute à l’arrogance et à la prétention. Je serais certainement resté indifférent à toute cette gesticulation, comme tout le corps social camerounais d’ailleurs qui vous observe, flegmatique comme il sait l’être à de pareilles circonstances, si vous n’aviez pas, dans vos débordements, tenu des propos discourtois et que rien ne justifie, à l’endroit de la prestigieuse institution que j’ai la charge de diriger, à savoir l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature.

En effet, un extrait de votre réponse à la 6ème question dit exactement ceci « .Et puis j’ai eu pitié de ce petit soldat agité, sous produit de la « négraille » (comme dirait Aimé Césaire) que fabrique l’ENAM, et qui se comporte souvent comme des proconsuls en terre étrangère ». Je vous laisse la responsabilité de votre verbe violent et insultant à l’endroit de Monsieur le Gouverneur de la région de l’Ouest. Mais rien, à mes yeux, n’explique, quelque soit l’angle sous lequel on prend l’affaire, l’extension de vos insultes à l’ENAM. Rien ne vous autorise à parler de l’ENAM sur un ton aussi méprisant.

Voyez-vous, Monsieur Célestin MONGA, il nous arrive souvent, pauvres êtres humains que nous sommes, d’avoir de nous-mêmes une telle haute idée que pourtant, à l’observation, rien de concret ne valide. Par rapport à tout ce que le Cameroun compte de valeureuses élites, tant dans le monde qu’à l’intérieur, j’ai bien peur que vous ne soyiez victime de ce syndrome à votre tour. Votre tête semble avoir enflé au point où, bientôt, vous ne trouverez plus au marché, de chapeau à votre taille.

Je ne sache pas qu’à ce jour, le Cameroun vous doive quoique ce soit. Mais je suis convaincu que vous devez beaucoup, pour ce que vous êtes actuellement, à ce pays qui a accueilli vos premiers pas dans la vie et dont vous insultez aujourd’hui le passé et le présent à travers ses dirigeants que vous affublez de tous les noms d’oiseau.

Au-delà de tous vos excès verbaux, le journaliste Norbert N. OUENDJI vous interroge sur la pertinence des considérations protocolaires qui vous ont empêché de prendre la parole aux obsèques du regretté NJAWE. Vous évitez, non sans maladresse la question, préférant verser dans la philippique et la diatribe, couvrant d’injures le Cameroun et tout ce qu’il compte de responsables et décideurs institutionnels, démontrant ainsi aux yeux des Camerounais, non seulement vos limites à trouver une réponse directe, convaincante et fondée en valeur, mais aussi et surtout votre incapacité à dominer votre amertume d’avoir raté une bonne occasion. de faire le paon comme semble le prédisposer votre personnalité.

Avec un peu de recul, veuillez bien relire votre propos et mesurez à quel point vous débordez de ranc ur. Vous éructez de haine, M. MONGA! L’intellectuel que vous avez la prétention d’être devrait savoir mesure garder dans l’expression de ses opinions, quelle que soit son émotion. Le plus humble fonctionnaire sorti de l’ENAM le sait (Eh oui!). Vous êtes censé savoir que tout ce qui est excessif est dérisoire.

Vous voulez prendre la parole après la lecture du message de condoléances du Chef de l’Etat ? Je suis pourtant certain que vous n’oseriez jamais tousser, quelle que soit l’intensité de l’envie, après que votre modeste Chef de village a simplement raclé la gorge. Voilà donc le Cameroun que votre groupe nous propose et dont vous êtes l’un des porteurs de valeurs. Et les Camerounais tiennent, dès à présent et à travers votre style de communication, un spécimen de ce à quoi ils doivent s’attendre demain : anarchie, injures, excès, morgue, incontinence, arrogance, vanité, hystérie…

Dans toutes ces dérives, vous n’avez rencontré que du silence de la part de vos victimes. En ce qui me concerne, je ne vous ferai pas la faveur du silence. Et je vous mets en garde qu’à la prochaine déclaration discourtoise vis-à-vis de l’auguste institution que je dirige, je vous assigne en justice pour « propos injurieux ». Les Camerounais sauront alors apprécier la dignité avec laquelle vous ferez face à votre responsabilité pénale.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma parfaite considération.

Inhumation de Pius Njawe: Accusations de récupération politique

Célestin Monga un ami du disparu, a été interdit de prise de parole lors du prononcé des témoignage avant l’inhumation

Célestin Monga interdit de discours, officiellement pour des raisons protocolaires
La polémique est venue du fait que le gouverneur de la région de l’ouest, a interdit de discours, Célestin Monga, qui devait clôturer la séquence de témoignages, lors de la cérémonie d’inhumation du célèbre journaliste camerounais Pius Noumeni Njawe, dans son village à Babouantou, une localité située dans la région de l’ouest du Cameroun. Jusqu’à ce matin, on ignorait les raisons de ce refus. Aujourd’hui de sources officielle, on sait que Célestin Monga a été refusé de parole, pour des considérations protocolaires. Les hautes autorités de la région de l’ouest ont considéré que la prise de parole par Albert Mbida, représentant officiel du ministre de la communication devait constituer la fin des témoignages en raison de la suprématie de l’Etat.

Le gouvernement salue l’attitude des autorités administratives qui ont rappelé l’orthodoxie gouvernementale en matière de communication. Chaque fois que le chef de l’Etat envoie un message quelque part, pour quelque raison que ce soit, il faudrait que les uns et les autres sachent que le message du chef de l’Etat est celui qui clôt tous les autres messages.
Issa Tchiroma, ministre de la communication

Le refus de prononcer son discours à Célestin Monga, a provoqué la colère chez de nombreux journalistes et autres invités qui accusent et estiment que l’inhumation du journaliste Pius Njawe était une affaire privée.

Accusations réciproques de récupération politique
La colère de certains journalistes est venue de ce que le ministre de la communication a fait savoir que par leurs interventions, certaines personnes voulaient faire une récupération politique du décès de Pius Njawe. Dans l’entourage du journaliste disparu, on explique que les raisons pour lesquelles Célestin Monga s’était vu accorder le droit de prendre la parole en dernier, c’est parce qu’il n’avait fait aucune déclaration publique depuis la mort aux Etats unis, de celui qui était son ami. C’est lui qui a emmené le corps de Pius depuis les Etats-Unis, et on était tombé d’accord avec la famille qu’il prenait la parole en dernier, sans savoir que le gouvernement devait intervenir apprend-on de certains proches du disparu. Autre polémique qui resurgit, le gouvernement a remis une somme de 10 millions de FCFA, pour l’organisation des obsèques. Selon monsieur Tchiroma, le soutien de l’Etat fait suite à une demande du fils et de la s ur du journaliste disparu. Le fils de Njawe a saisi le président de la république pour lui faire part du décès de son père et solliciter quelque chose, ça honore cette famille qui est une famille républicaine a indiqué le ministre rappelant que si le gouvernement n’avait rien fait on lui aurait attribué d’être joyeux de la mort de Pius Njawe. Dans l’entourage de la famille de l’ancien directeur du messager, on soutient que le fils du journaliste disparu a été manipulé par l’Etat. Il avait eu des réunions avec le gouverneur de la région du Littoral, et je suis persuadé que ce sont ces autorités qui l’ont convaincu à écrire cette lettre et à accepter cette aide, a déclaré François Chanon.

Le ministre de la communication ne réalise pas vraiment ce qu’il dit, si le gouvernement voulait vraiment honorer la mémoire de Pius Njawe, il aurait du décréter un deuil national; on ne peut pas venir parler de protocole républicain dans une affaire qui concerne la famille.
Le Messager

C’est finalement dans l’intimité et dans la pure tradition bamiléké que Pius Noumeni Njawe opposé aux dérives du régime en place, a été enterré. Il avait été emprisonné à plusieurs reprises, notamment en 1997 pour « propagation de fausses nouvelles » après la publication d’un article à propos d’un « malaise » du président Biya. Sa disparition a suscité l’émoi au Cameroun et à l’étranger. Le gouvernement camerounais continue de saluer « un des bâtisseurs de la liberté de la presse » alors que Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans Frontières a qualifié Pius Njawe « d’icône de la liberté de la presse ». Certains discours ont donné le ton à ce qu’avait implicitement laissé entendre certaines voix, notamment dans la presse: que le régime actuellement au pouvoir, serait impliqué dans la disparition tragique du journaliste. Une polémique close par la famille du disparu, qui reconnait que leur parent est décédé de suite d’un tragique accident de circulation. Njawe n’a jamais présenté une menace quelconque; quelle menace a-t-il donc représenté, au point de penser que le gouvernement peut de près ou de loin être impliqué dans cette disparition, s’est insurgé le ministre Tchiroma. Pius Njawe a fondé Free Media Group, qui emploie 46 personnes dont une vingtaine de journalistes. Ce groupe est propriétaire notamment du quotidien Le Messager qu’il a créé en 1979 alors qu’il était âgé de 22 ans. Il avait aussi créé une radio fermée juste la veille de son ouverture en 2003 par les autorités. Avant son départ au Etats unis, le groupe avait de nombreux problèmes avec l’administration fiscale notamment.

Celestin Monga, ami du journaliste disparu
camerpress)/n