Cameroun : le ministre Fame Ndongo tacle les « barbarismes » de l’opposant Maurice Kamto

Il reproche au leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de se fourvoyer sur sa sortie relative au massacre de Nguetchewe.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo a relevé quatre « barbarismes » sur la dernière sortie de Maurice Kamto, principal opposant au régime de Yaoundé.

En sa qualité de haut cadre du RDPC (le parti au pouvoir), le Pr Fame Ndongo écrit ce 05 aout sur Twitter « Le RDPC a lu le dernier «post» (compte Facebook) de M. Kamto sur le drame de Nguetchewe (Mayo Tsanaga). Notre Parti relève quatre barbarismes : 1-Barbarisme juridique 2-Barbarisme philosophique 3-Barbarisme sémantique 4-Barbarisme syntaxique ».

Pour cet homme politique et agrégé de lettres, Kamto « prétend parler au nom du peuple camerounais alors qu’il n’a aucun mandat électoral ». C’est ce que le ministre Fame Ndongo appelle un « barbarisme juridique ».

Maurice Kamto pêche également par « barbarisme philosophique » car il « transgresse le principe aristotélicien du tiers-exclu (A ne peut pas être égal à non A). Un régime légal et légitime ne peut pas être ‘illégitime’ », fait-il savoir.

Le troisième « barbarisme » de Maurice Kamto selon son contradicteur est « sémantique ». Fame Ndongo l’explique : « Un régime qui a substantiellement modernisé les paradigmes diplomatiques, politiques, administratifs, économique, sociaux et cultuels du Cameroun tout en préservant avec détermination l’unité de notre pays, l’intangibilité des frontières, la sécurité des personnel et des biens, ne peut pas être ‘incompétent ».

Le dernier tacle du Secrétaire à la communication du Rdpc est le « barbarisme syntaxique ». Il écrit : « A la ligne 30, M. Kamto écrit : ‘citoyens Camerounais’ au lieu de camerounais’ (cet adjectif qualificatif exige un ‘c’ minuscule, et non pas un ‘C’ majuscule car il ne s’agit pas d’un substantif ».

Et de conclure par cette pique : « que pense le MRC de ces quatre contradictions. Est-il toujours confiné dans son manuel de politique-fiction ? »

Le 4 aout dernier, à la suite du massacre de Nguetchewe (région de l’Extrême-nord du Cameroun), Maurice Kamto s’était fendu d’une déclaration. « Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) exprime ses condoléances attristées aux familles durement, éprouvées et sa compassion aux blessés. Il condamne fermement ces actes de barbarie qui choquent la conscience et constituent des crimes graves tant au regard de nos lois que des instruments juridiques internationaux.», avait-il écrit avant de pointer le « régime illégitime et incompétent » de Paul Biya.

Cameroun : Maurice Kamto appelle à la mobilisation contre « une dictature ivre du pouvoir »

Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun invite les Camerounais à fonder un nouvel Etat.

C’est une sortie que va encore faire du bruit. Dans un tweet ce 01 juin 2020, Maurice Kamto lance un appel à la « mobilisation ».

Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) appelle les « Camerounais de tout bord » à se lever « pour sortir notre pays de la nuit d’une dictature ivre du pouvoir et du fruit de la rapine ».

Le principal opposant au régime de Yaoundé appelle de ses vœux à construire « une société libre, fondée sur l’Etat de droit, et qui donne sa chance à chacun de ses enfants ».

Cet appel ressemble à une autre. En janvier 2019, Maurice Kamto avait appelé les Camerounais à des « Marches blanches » afin de revendiquer « sa victoire » à la présidentielle d’octobre 2019.

Il sera arrêté fin janvier et incarcéré à la prison de Kondengui avec plusieurs militants et des membres de son état-major. Maurice Kamto va être libéré 9 mois plus tard, grâce notamment à des pressions des autorités françaises sur le régime de Yaoundé.

Cameroun : Alain Fogue du Mrc accusé d’ « escroquerie du peuple camerounais »

Le trésorier national du parti de Maurice Kamto était entendu ce jeudi par les limiers de la sous-direction des enquêtes économiques et financières de la Police judiciaire. Ceci pour son implication dans la levée de fonds en vue de participer à la lutte contre le coronavirus au Cameroun.

Trois accusations ont été retenues ce jeudi 14 mai par le procureur de la République près le tribunal de Grande instance du Mfoundi contre Alain Fogue, Trésorier national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).

Contre ce cadre du Mrc et fidèle lieutenant de Maurice Kamto, le gouvernement retient l’accusation d’ « escroquerie du peuple camerounais ». C’est l’une des trois charges.

Il devra également répondre des accusations de « suspicion de blanchiment de capitaux » et de « Financement de la résistance aux institutions de la République ».

Alain Fogue déférait ce jour à la convocation du directeur de la Police judiciaire suites aux instructions du procureur.

Il devait être auditionné dans l’affaire Survie Cameroun Survival, une initiative du Mrc pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Le gouvernement, emmené par le ministre Atanga Nji de l’Administration territoriale a déclaré illégale cette initiative qui a impliqué une levée de fonds.

Christian Penda Ekoka, proche du Mrc et de son leader, est également attendu à la Police judiciaire demain.

Cependant, son audition a été ajournée sans nouvelle date, selon des cadres du parti.

Cameroun-Coronavirus : Maurice Kamto demande des tests pour ses militants emprisonnés à Kondengui

Le président national du Mrc a saisi le ministre de la Justice et le ministre de la Santé publique pour ceux des militants incarcérés dans ce pénitentier de la capitale.

Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a saisi, en date du 14 avril 2020, le ministre de la Justice et le ministre de la Santé publique.

Objet des correspondances : « Demande des tests de coronavirus sur les militants du Mrc en prison ».

Au ministre de la Justice Garde des sceaux, Maurice Kamto demande « d’ordonner les mesures d’urgence necessaires pour permettre aux services compétents du ministère de la Santé d’effectuer sur [nos] militants concernés les tests d’infection au coronavirus ».

Au ministre de la Santé publique, il demande que des tests soient effectués sur les militants du parti incarcérés dans la prison principale de Kondengui.

Lundi 13 avril, un mouvement d’humeur a secoué la prison de Kondengui. Les détenus s’inquiétant de possibles cas de coronavirus dans cette prison surpeuplée.

Certains des détenus avancaient d’ailleurs que des prisonniers sont déjà morts du virus, tandis que d’autres soutenaient que des prisonniers ont été tranférés dans des hôpitaux de la ville pour des problèmes respiratoires.

Fonds du Mrc contre le Covid-19 : l’ancien gérant de Binam Sarl dément être gestionnaire

Ce cadre du parti de Maurice Kamto déclare qu’une décision de justice l’empêche de gérer une entreprise.

Accusé de gérer les fonds levés par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) pour lutter contre le coronavirus au Cameroun, Henri Djoko est monté au créneau le 6 avril pour apporter un démenti.

« Des esprits malveillants font circuler des informations malencontreuses, dont le seul but est de nuire à l’initiative ‘Survie-Cameroon Survival intiative’ sur les réseaux sociaux », commence-t-il.

« J’ai été condamné en tant que gérant dans une procédure de liquidation judiciaire d’une entreprise privée. Cette condamnation m’interdit la gestion entreprise », ajoute-t-il.

Cette précision du responsable Europe du Mrc pour répondre à des accusations selon lesquelles les fonds de Survie-Cameroon Survival intiative seraient logés dans son compte bancaire personnel.

« Je ne suis associé ni directement, ni indirectement à la gestion des fonds qui révèlent d’une organisation spécialement dédiée à cette initiative », précise ce responsable.

Henri Djoko est l’ancien gérant de la société Binam Sarl.

Cameroun : le Mrc persiste et signe, « Maurice Kamto a échappé à un assassinat à Garoua »

Dans un communiqué, le parti relate sa part des faits du vendredi 13 mars à Garoua. Il accuse à nouveau « le régime illégal et illégitime de Yaoundé » d’avoir essayé d’attenter à la vie du principal opposant au président Paul Biya.

Rien n’y fait. Malgré le démenti de la Gendarmerie nationale et la sortie du gouvernement rejetant les accusations, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) campe sur sa position : « Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) informe l’opinion publique nationale et internationale que le Président élu, Maurice Kamto, a échappé le vendredi 13 mars 2020 à un assassinat à Garoua, capitale régionale du Nord au Cameroun ».

Et le secrétaire national adjoint du parti, Roger Justin Noah, qui réitère ces accusations dans une déclaration raconte : « En effet, trois individus, en tenue civile, à bord des motocyclettes, roulant à hauteur du véhicule du Président Kamto, se sont approchés de sa portière, après avoir filmé successivement toutes les plaques d’immatriculation des véhicules du cortège. C’est alors que l’équipe de sécurité a entrepris d’appréhender les concernés. Après que l’un des trois se soit enfui sans raison, les deux autres, dont l’un porteur d’une arme à feu, se sont présentés, sous la pression de la foule, comme étant des membres des forces de sécurité gouvernementale. Face à ces faits, le suspect porteur de l’arme, le nommé Ngwe Jean Fils, protégé de la fureur des populations, a été conduit, sain et sauf, aux services du Gouverneur de la Région du Nord avec son arme et la motocyclette qu’il conduisait ».

Le parti rappelle que ces faits surviennent après « la déclaration du Président Elu faite le 25 novembre 2019, faisant état d’un projet sombre du régime de monsieur BIYA visant son élimination physique ainsi que celle des alliés et autres cadres du MRC ».  Cette formation politique de l’opposition note par ailleurs que « le régime illégal et illégitime de Yaoundé est déterminé à attenter aux jours du Président élu par les Camerounais et n’hésite pas à mobiliser les services de sécurité pour y parvenir ».

Il est à noter que depuis les évènements du vendredi 13, le président national du Mrc ne s’est pas prononcé.

Cameroun-Elections : Maurice Kamto se félicite du taux d’abstention « très élevé »

Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) déclare que le véritable enjeu du double scrutin du 9 février était le taux de participation.

Pour Maurice Kamto, le taux d’abstention, « très élevé », est une conséquence directe de son appel au boycott des élections législatives et municipales.

Dans une déclaration du 13 février en rapport avec cette consultation, il relève qu’ avec une « participation particulièrement faible » à 23%, « les Camerounais ont donc envoyé un message très clair au régime illégal et illégitime de M. BIYA ».

Par ce fait, ils ont « rejeté la partition du pays par l’exclusion du scrutin des populations des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et réaffirmé leur exigence d’une réforme consensuelle du système électoral ».

Maurice Kamto met d’ailleurs en doute ce taux d’abstention élevé –  77% – qu’il juge « artificiel ». « Ce très faible taux de participation reste artificiel si on prend en compte les fraudes sauvages et les bourrages d’urnes orchestrés par l’administration et ELECAM au profit du RDPC », défend-t-il alors.

Il fustige au passage le Rdpc au pouvoir, qui dispose déjà de 134 députés « acquis avant le jour de vote », sur les 180 que compte l’Assemblée nationale.

Cameroun : 15 militants du Mrc condamnés à la prison ferme

Ils avaient participé à une manifestation interdite par le gouvernement pour revendiquer la victoire de Maurice Kamto à l’élection présidentielle d’octobre 2018.

Les peines ont été prononcées le vendredi 29 novembre à Douala. 15 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) vont purger des peines d’emprisonnement pour « action de rébellion et manifestation illégale ». Il s’agit principalement de ceux ayant participé à la deuxième marche, en juin 2019, celle menée par Mamadou Mota, le 1er vice-président du Mrc.

Les avocats de ces militants ont d’ores et déjà annoncés qu’ils allaient faire appel de la décision.

Les militants condamnés ne font pas partie de ceux qui a avaient été libérés à la suite d’une décision du président Paul Biya. Parmi eux, le président du Mrc, Maurice Kamto, arrêté en janvier 2019 avec ses principaux lieutenants.

Cameroun : Maurice Kamto accueilli en grandes pompes à Bafoussam

Le leader du Mrc prévoit de se rendre sur le site de l’éboulement qui a fait une quarantaine de morts le 29 octobre dernier.

Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) est ce jeudi 07 novembre à Bafoussam, la capitale de la région de l’Ouest du Cameroun.

Arrivé en début d’après-midi, Maurice Kamto a été accueilli par une foule immense qui s’est pressé sur son véhicule et l’accompagné le long des artères de la ville.

Maurice Kamto devrait se rendre sur le site de Gouachié 4, où s’est produit un éboulement meurtrier le 29 octobre dernier. Un drame qui avait fait 43 morts officiellement. Le samedi 08 novembre, le Premier ministre, « représentant personnel du chef de l’Etat », va présider une cérémonie d’hommage national aux victimes.

Législatives et municipales : le Mrc ouvre ses listes aux non militants du parti

Dans un communiqué, le président de cette formation politique explique cette « démarche d’ouverture ».

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) va ouvrir ses listes aux personnes qui ne sont pas militantes du parti lors des prochaines élections législatives et municipales.

C’est la substance d’un communiqué que vient de signer Maurice Kamto, le leader de ce parti politique.

Le Mrc vise ainsi, « la société civile, la diaspora, les jeunes, les femmes, les personnes vivant avec un handicap ». Il s’agit surtout de personnes exerçant une profession libérale : « commerçants, hommes et femmes d’affaires, de culture, enseignants, étudiants, taximen, benskineurs, agriculteurs, ménagères, personnels de maison ».

Par cette « démarche d’ouverture », le Mrc veut ratisser large. Du moins, « créer les conditions de le République nouvelle que nous appelons tous indépendamment de nos marqueurs politiques », explique Maurice Kamto.

Initialement prévues pour septembre 2018, les élections couplées législatives et municipales ont déjà été renvoyées deux fois ; et devraient se tenir fin janvier.

Selon le calendrier électoral, le collège électoral doit être convoqué par le président de la République le 25 novembre. A moins d’un nouveau report comme le lui autorise la Constitution.

Crises au Cameroun : Maurice Kamto s’en prend au Sg de l’Onu

Dans une lettre ouverte à Antonio Guterres, le président national du Mrc dénonce l’incapacité des Nations unies à pouvoir jouer un rôle d’intermédiaire au Cameroun.

La lettre est datée du 24 septembre et est signée de Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et de son allié à la présidentielle d’octobre 2018, Christian Penda Ekoka. Tous deux incarcérés depuis le 28 janvier 2019, pour avoir, selon les autorités, organisé une marche interdite.

Dans cette « lettre ouverte au Secrétaire général de l’Onu [qui porte sur la] perte de confiance en António Guterres en tant qu’intermédiaire honnête attendu dans la crise au Cameroun », Maurice Kamto et Christian Penda Ekoka se disent « très sceptiques quant à votre rôle d’intermédiaire honnête et de facilitateur neutre dans la résolution de la crise multiforme du Cameroun, comme on pourrait s’y attendre de la part du secrétaire général de l’Onu ».

Les deux leaders politiques, qui se qualifient de « prisonniers politiques », pointent ici la crise post-électorale cause de leur emprisonnement et la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis fin 2016.

Sur la crise politique qui a conduit Maurice Kamto, arrivé deuxième à l’élection sus citée et ses principaux soutiens en prison, les signataires de la lettre se disent « profondément consternés par le silence du secrétaire général concernant la décision du régime de Yaoundé de poursuivre les civils devant les tribunaux militaires ».

Tout comme ils mettent à l’index l’indifférence d’Antonio Guterres devient les 2500 morts et les centaines de milliers de réfugiés causés par le conflit armé, conséquence de la crise anglophone au Cameroun.

Une situation d’autant plus incompréhensible, soulignent-ils, que Antonio Guterres a été lui-même Haut-commissaire de l’Onu aux réfugiés.

Sur le « Grand dialogue national » convoqué par le président de la République du Cameroun et qui s’ouvre ce 30 septembre à Yaoundé, Maurice Kamto déplore le fait que le Sg de l’Onu se soit précipité pour féliciter le président Biya, alors que l’Onu dispose d’une riche expérience en matière de médiation.

Et les deux leaders d’accuser : « Dans ce contexte, pourtant, vous seul êtes capable de dire au monde la raison de votre soutien à un régime caractérisé par tant de bévues, qui a conduit en quatre décennies un pays richement doté à un tel état de dénuement ».

Dialogue national: la position du Mrc

Le parti dit prendre acte de l’annonce de cet évènement «attendu depuis trois ans» et indique toutefois des inquiétudes quant aux délais impartis à sa préparation.

«Le Mrc prend acte des perspectives de concrétisation en fin septembre 2019, du dialogue national inclusif annoncé par le Premier ministre, le 09 mai dernier», exprime d’entrée de jeu le parti.

Dans un communiqué, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), se réjouit de cette annonce dans la mesure où «cet important évènement, attendu depuis trois ans, est une de ses préoccupations majeures exprimées de longue date, et pour laquelle il avait présenté, avec ses alliés, des propositions dès l’annonce de la tenue de cette rencontre, aux fins d’en faciliter la préparation et l’organisation.»

Le Mrc par la voie de Tiriane Balbine Noah, 2ème vice-présidente du Mrc, se satisfait du fait que le grand dialogue annoncé, donne la possibilité non seulement de résoudre définitivement la crise anglophone mais aussi de tabler sur les différents maux qui minent le pays en général.

Des préoccupations subsistent tout de même sur certains points, notamment sur un dialogue unidirectionnel qui se profile à l’horizon qui «donne à penser que le dialogue est conclu avant d’avoir commencé», les délais courts pour la préparation de cette grand-messe, et la détention «illégale depuis bientôt huit mois de ses leaders, alliés, militants et sympathisants.»

Cameroun : qui est Tiriane Noah, la nouvelle dirigeante du Mrc ?

En l’absence du président national Maurice Kamto et du 1er vice-président Mohamadou Mota, tous deux incarcérés, c’est cette originaire du département de la Mefou-et-Akono (région du Centre) qui préside aux destinées du parti.

Tiriane Noah, jusque-là inconnue du grand public, vient d’être propulsée au-devant de la scène à la faveur de la « Marche blanche » organisée ce 1er juin par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc).

Au cours de cette manifestation organisée dans certaines villes du Cameroun, Mohamadou Mota le 1er vice-président de ce parti d’opposition a été arrêté à Yaoundé. Il est détenu, selon des militants du Mrc, dans une cellule du Secrétariat d’Etat à la Défense, chargé de la gendarmerie (Sed) avec plusieurs autres militants. Ce qui met de fait le destin du parti entre les mains de Tiriane Noah, la 2e vice-présidente, « tant que Kamto et Mota sont en prison », confirme un militant du Mrc.

Cette quarantenaire est diplômée en sciences politiques, ancienne étudiante de l’Université de Yaoundé II-Soa. Assistante commerciale dans une entreprise de Btp basée à Yaoundé, Tiriane Noah rejoint le Mrc en début 2018. Lors de la convention du parti qui s’est tenue en avril 2018, la militante est élue 2e vice-présidente du Mrc.

Mère d’enfant, Tiriane Noah est originaire du village Tsinga, dans l’arrondissement d’Akono, département de la Mefou-et-Akono dans la région du Centre Cameroun.  Dans ce bastion du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir du président Paul Biya, Tiriane Noah ne se serait pas fait que des amis. « Elle a reçu beaucoup de menaces », commente un militant du Mrc.

Les responsables du Rdpc de la Mefou-et-Akono mèneraient ainsi la vie dure à la 2e vice-présidente. Ce qui a poussé cette dernière à ester devant les tribunaux contre Gaston Eloundou Essomba, l’un des principaux cadors du Rdpc dans la Mefou-et-Akono ; et non moins ministre de l’Eau et de l’Energie. Tiriane Noah l’accuse de menaces sur sa personne.

Avec le président national et le 1er vice-président derrière les barreaux, Tiriane Noah a la lourde charge de garder la mobilisation dans les rangs du parti. Le Mrc est en effet engagé depuis janvier 2019 dans une épreuve de bras de fer avec le pouvoir de Yaoundé. Arrivé deuxième à l’élection présidentielle d’octobre 2018, le Mrc revendique la victoire de son candidat, Maurice Kamto.

Cameroun : « nous allons marcher demain » (vice-président Mrc)

Mohamadou Mota a réaffirmé son intention de manifester les les 1er et 8 juin dans toutes les régions du Cameroun.

Le vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) vient de réitérer son intention de manifester le 1er et le 8 juin.

C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a tenu au siège du parti ce 31 mai à Yaoundé. Une conférence de presse qui s’est tenue sous forte présence policière au quartier Odza, où se trouve le siège de ce parti d’opposition.

« Nous allons prendre toutes les responsabilités […] j’irai en prison et je serai fier de l’avoir fait pour une bonne cause », a tenu à faire savoir le vice-président Mohamadou Mota.

Le Mrc a annoncé des marches pour protester contre les résultats de la présidentielle d’octobre 2018, et ce que ce parti considère comme une « victoire volée ». Maurice Kamto, président national du Mrc, est arrivé deuxième à ce scrutin. L’homme revendique cependant la victoire.

Les manifestations annoncées par le Mrc ont d’ores et déjà été interdites par les autorités qui dénoncent leur caractère « séditieux ».

En janvier, le Mrc avait organisé une manifestation pour protester contre les résultats de la présidentielle. A la suite de quoi Maurice Kamto, son état-major et une centaine de ses partisans ont été emprionnés. Il sont notamment accusés d’insurrection et d’« hostilité à la patrie ».

Cameroun : l’Union européenne « regrette le climat répressif qui règne »

Dans une résolution, le Parlement des 27 exprime ses préoccupations face à la détérioration de la situation sociopolitique au Cameroun.

Une résolution en 11 points dans laquelle le Parlement européen se désole de la situation politique et sociale du Cameroun, ce 16 avril.

Les eurodéputés déplorent « la violence et la discrimination à l’encontre de la communauté anglophone », raison de la crise anglophone qui a dégénéré en conflit entre séparatiste et soldats gouvernementaux.

 Le Parlement européen « se déclare particulièrement préoccupé par les allégations selon lesquelles les forces gouvernementales seraient responsables d’homicides, de recours excessif à la force et de tortures [et] demande au gouvernement de prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la violence et à l’impunité dans le pays »

Les élus européens regrettent « profondément le climat répressif qui règne au Cameroun face aux partis d’opposition et à leurs partisans, à la société civile et aux mouvements de citoyens ».

Ils condamnent de ce fait « l’arrestation et la détention de Maurice Kamto et d’autres manifestants pacifiques » et rappellent « que les civils ne devraient pas être jugés par des tribunaux militaires ». Une occasion pour eux de demander la libération de Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc); et ses partisans et l’arrêt de « tout harcèlement et toute intimidation des militants politiques, y compris l’interdiction des rassemblements politiques pacifiques, des manifestations et des manifestations, et de prendre des mesures pour réprimer les discours haineux ».

Pa ailleurs, le Parlement européen demande à la Commission, l’exécutif européen, de « procéder à une évaluation du soutien de l’Union européenne aux services de sécurité à cet égard et de faire rapport au Parlement européenne » ; ceci, dans le sillage de la réduction de l’aide militaire décidée par le gouvernement américain.

Cameroun : le ministre de la Communication répond à Dupond-Moretti

Dans un entretien accordé à RFI, René Emmanuel Sadi refuse un rôle de médiateur à l’avocat de Maurice Kamto.

« Nous demandons à monsieur Moretti, qui n’est pas venu au Cameroun comme médiateur, et qui au demeurant se défend d’être un donneur de leçons ou un incendiaire, de s’en tenir strictement à la mission qui est la sienne, c’est-à-dire assurer la défense de ses clients devant la justice camerounaise et non pas se faire l’écho d’arguments ineptes ou de revendications surréalistes à propos d’une prétendue victoire donnée à monsieur Kamto ». Cette cinglante mise au point est du ministre de la Communication du Cameroun, René Emmanuel Sadi.

Il s’exprimait ce 19 mars sur les antennes de Radio France internationale (Rfi). René Emmanuel Sadi commentait ainsi les propos de Éric Dupond-Moretti, avocat français qui s’est constitué conseil de Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), emprisonné avec ses partisans depuis le 28 janvier 2019.

Lors d’une conférence de presse tenue à Yaoundé le 16 mars à Yaoundé, l’avocat Dupond-Moretti a rapporté des propos de Maurice Kamto. Le principal opposant à Paul Biya disait être prêt à rencontrer le chef de l’Etat.

Réponse du porte-parole du gouvernement : « Le président Biya ne peut pas être considéré comme étant à mettre sur un même pied d’égalité que monsieur Kamto. Monsieur Kamto est un citoyen comme tout le monde. Je crois qu’il doit aujourd’hui cesser de se considérer comme un alter ego ». Avant, René Emmanuel Sadi a déploré la « condescendance » des propos de Dupond-Moretti.  Ce dernier jugeait « arbitraires » ou « ubuesques » les chefs d’accusation contre Maurice Kamto. Mais pour le ministre de la Communication du Cameroun, le principal opposant au président Paul Biya est en détention pour des infractions de droit commun, et non pour ses activités politiques.

Crise anglophone : la situation est sous contrôle [gouvernement]

Le ministre de la Communication répond à l’Union européenne, qui a fait part de ses inquiétudes sur la situation politique et sécuritaire au Cameroun.

Une fois de plus, René Emmanuel Sadi monte au créneau. Cette fois, le ministre de la Communication  du Cameroun donne la réplique à Frederica Mogherini, la chef de la diplomatie de l’Union européenne. Cette dernière, dans une sortie le 05 mars, faisait part de la préoccupation de l’Union sur la détention de Maurice Kamto et de la situation sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest en ce qui concerne la crise anglophone.

« […] la situation dans les deux régions est sous contrôle et les perspectives d’un retour à la normale se font chaque jour plus propices » rétorque René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication, dans un communiqué du 11 mars.

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Pour le ministre, le gouvernement, « reste déterminé à ramener la paix et à recréer les conditions de vie normale dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par toutes les vois idoines ».

Il en profite pour en appeler à « une bonne compréhension de la situation par tous, et à la coopération des partenaires de l’Union européenne en vue d’un appui judicieux et multiforme » sur le dossier.

Sur le cas Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), un parti d’opposition, le porte-parole du gouvernement rappelle que son arrestation est conforme aux lois et règlements du Cameroun.

Aussi justifie-t-il le caractère « pertinent pour la compétence du Tribunal militaire qui réside dans la nature de l’infraction commise et non pas seulement dans la qualité de la personne poursuivie ». Également épinglé sur le discours tribaliste qui s’étend, le gouvernement dit combattre le « sans réserve ».

Cameroun : les Etats-Unis pourraient (encore) réduire leur aide

Le sous-secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires africaines n’a pas exclu cette possibilité, si la situation sociopolitique continuait de se dégrader au Cameroun.

Tibor Nagy, le sous-secrétaire d’Etat américain en charge des questions africaine ne cesse de se montrer préoccupé par la situation sociopolitique au Cameroun. Il a menacé les autorités de Yaoundé de nouvelles sanctions.

 Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, le haut diplomate américain explique que « la plupart du temps, l’aide américaine est apportée directement aux habitants et ne transite pas par le gouvernement, comme les traitements contre le Sida par exemple. Donc l’aide humanitaire ne sera pas touchée ».

Cependant, le responsable américain averti que si la situation sociopolitique reste détériorée « l’assistance au développement ou la coopération militaire peuvent encore » être réduite.

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Lest Etats-Unis ont en effet annoncé, en février, avoir réduit leur aide militaire envers le Cameroun. « Certaines sanctions directes sont automatiques dans la mesure où il y a des informations relatives aux violations de droits humains », a expliqué Tibor Nagy au sujet de la crise anglophone qui engage l’armée du Cameroun contre des séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

« Nous ne pouvons travailler avec des unités qui ont commis ou risquent de commettre des violations de droits humains » a justifié l’envoyé du président Donald Trump.

Tibor Nagy révèle par ailleurs : « je reçois plus d’e-mails sur le Cameroun que sur n’importe quel autre problème en Afrique : entre 10 et 20 par jour, avec des photos et des vidéos horribles de gens décapités à la machette, de forces de sécurité se livrant à des actes terribles (…). Nous avons besoin d’une désescalade de la situation ».

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Le « monsieur Afrique » du président américain s’exprimait ainsi en marge de sa tournée africaine qui a débuté le 07 en Ouganda, et qui doit le conduire au Cameroun le 17 et le 18 mars. Tibor Nagy a également invité, sur Radio France internationale (RFI), les autorités camerounaises à être « plus sérieuses » dans le recherche de solutions dans la crise anglophone. Ces déclarations ont provoqué la colère Yaoundé qui dénonce une tentative « d’immixtion inadmissible » dans les affaires intérieures du pays.

Tibor Nagy demande également la libération de Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qu’il présente comme un prisonnier politique.

Cameroun : Titus Edzoa demande la libération de Maurice Kamto

Dans une lettre ouverte au chef de l’État, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République y voit un signe d’apaisement dans le climat incertain qui prévaut actuellement.

« […] pour détendre l’atmosphère sociopolitique particulièrement fébrile en ce moment, je vous suggère respectueusement la libération du Professeur Maurice Kamto et ses partisans ». Cette suggestion de Titus Edzoa est contenue dans le chapitre « proposition de solutions » de la lettre ouverte que cet ancien proche collaborateur de Paul Biya vient de lui adresser.

En effet, dans cette correspondance datée du 13 février dernier, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République pense que la libération de président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) est l’une des solutions au climat sociopolitique tendu en cours au Cameroun. Maurice Kamto a été arrêté le 28 janvier dernier après une manifestation interdite par le régime de Yaoundé.

Cependant, Titus Edzoa propose que « ceux qui ont vandalisé les Ambassades de la République du Cameroun en Europe (Paris, Berlin, …) doivent être poursuivis selon la Loi ».

Cette proposition de libération de l’opposant Maurice Kamto rentre dans le cadre d’une lettre ouverte de Titus Edzoa, qui porte globalement sur la crise anglophone.

L’ancien chirurgien et ex-médecin personnel du président de la République déplore que les mesures prises jusqu’ici par le chef de l’État « sont demeurées infructueuses ». « Souffrez tout autant d’en faire ce constat avec moi », demande-t-il au président.

Il cite au rang de ces mesures inefficaces : « la libération par décret de 289 individus : un geste certes de bonne volonté, mais périphérique quant à l’essence même du problème. Des tentatives de rencontres et d’échanges informels à différents niveaux, intérieurs et extérieurs de la société civile… tout aussi infructueuses… ».

Du reste, il souligne particulièrement « votre détermination clairement affichée d’anéantir par la force les partisans de la sécession au cours de vos multiples interventions médiatiques ».

En sus de la libération de Maurice Kamto, Titus Edzoa fait des propositions pour sortir de la crise anglophone. Il préconise entre autres de sursoir aux prochaines consultations électorales, de démilitariser les régions anglophones, ou encore d’ouvrir des « Assises nationales ».

Chirurgien de formation, Titus Edzoa a été ministre chargé de mission puis conseiller spécial à la présidence de la République. Ministre de l’Enseignement supérieur puis secrétaire général de la présidence de la République, il sera ensuite ministre de la Santé publique.

Poste qu’il va abandonner en avril 1997 pour se présenter à l’élection présidentielle d’octobre contre Paul Biya. À la suite de quoi il est arrêté, incarcéré et condamné sous des accusations de détournement de deniers publics. Il va passer 17 ans en prison et est libre depuis février 2014.

Cameroun : Maurice Kamto déféré à la prison centrale de Kondengui

L’opposant a été mis sous mandat de dépôt ce 12 février, après une audience au Tribunal militaire de Yaoundé. Avec lui, une centaine de ses partisans arrêtés le 26 janvier.

Après sa cellule du Groupement spécial des opérations (GSO) de la police où il était détenu depuis le 28 janvier, Maurice Kamto sera désormais un pensionnaire de la prison centrale de Kondengui.

Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) y a été conduit nuitamment le 12 février. Ceci, après la première audience au Tribunal militaire de Yaoundé où  il a été inculpé pour insurrection et hostilité contre la patrie.

L’on se souvient que le 30 janvier, la justice lui avait signifié les charges qui pèsent contre lui. Il s’agit notamment de : hostilité contre la patrie, rébellion de groupe, insurrection, incitation à la révolte, perturbation de la circulation des personnes et des biens.

C’est à l’issue de la « Marche blanche », organisée par le MRC le 26 janvier que Maurice Kamto a été arrêté avec une centaine de ses partisans.

Le MRC protestait contre ce qu’il appelle le « hold up » électoral d’octobre 2018. C’est au cours de cette élection présidentielle que le candidat du MRC est arrivé deuxième. Maurice Kamto conteste les résultats.

Communication gouvernementale : Emmanuel Sadi, un diplomate peu diplomate

Le nouveau ministre de la Communication cherche encore ses marques dans une administration désormais en pointe dans la défense et la préservation des intérêts du pouvoir de Yaoundé.

Comment faire du Tchiroma sans faire du Tchiroma ? René Emmanuel Sadi croyait avoir trouvé la formule lorsqu’il annonce le 8 janvier (seulement 4 jours après avoir été nommé ministre de la Communication) : « notre mission n’est pas de verser dans la propagande, mais de convaincre nos compatriotes du bien-fondé de la politique définie par le chef de l’État ». Le nouveau ministre qui dézingue implicitement son prédécesseur. Des observateurs jugent l’attaque peu diplomatique pour cet ancien diplomate.

L’homme est en effet un produit de l’Institut des relations internationales du Cameroun. Après un passage au ministère des Relations extérieures et à l’ambassade du Cameroun au Caire, René Emmanuel Sadi est nommé en 1985 Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République.

Succéder à 10 ans d’exubérance

Très proche du président Paul Biya depuis lors, le ministre plénipotentiaire va occuper des postes prestigieux et d’influence. Le dernier étant celui de ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, du 9 décembre 2011 au 2 mars 2018, date à laquelle il est mis à la périphérie des affaires. Nommé ministre chargé de mission à la présidence de la République.

De nouveau à la tête d’un département ministériel avec portefeuille depuis le 4 janvier 2019, René Emmanuel Sadi semble montrer qu’il en veut. Au point de tacler son prédécesseur Issa Tchiroma Bakary accusé, à tort ou à raison, d’avoir été un peu trop vocal et exubérant durant les 10 années passées à ce poste.

Toujours est-il que le ton est donné. René Emmanuel Sadi veut rompre avec une certaine idée de la communication gouvernementale. « Au ministère de la Communication, nous avons une responsabilité majeure dans la vie nationale. Il s’agit de travailler à la défense de l’administration et de la politique définie par le président de la République. Pour cela, il s’agit de donner plus de visibilité à cette politique, de mieux la faire connaître à la population ». Issa Tchiroma a dû apprécier ce manque de tact de la part du diplomate.

Sortie manquée

Les évènements vont rapidement donner l’occasion à René Emmanuel Sadi d’endosser pleinement le rôle de porte-parole du gouvernement et d’éprouver sa nouvelle philosophie de la communication gouvernementale. Pas de tour de chauffe donc pour l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (âgé aujourd’hui de 71 ans) qui, le 26 janvier dernier, doit mettre sur pied une communication de crise.

Ce jour-là, le ministre Sadi tient une conférence de presse façon Issa Tchiroma Bakary dont il veut se démarquer. Mais il apparaît très effacé à côté d’un Paul Atanga Nji (actuel ministre de l’Administration territoriale) électrisé par son désir d’en découdre avec les marcheurs du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.

De cette première sortie (manquée ?) dans ses nouveaux habits de porte-parole du gouvernement, l’on ne retiendra que cette déclaration : « aucun coup de feu à balle réelle n’a été tiré » par les forces de l’ordre sur les manifestants. Dans son style, cet originaire de Yoko (département du Mbam et Kim, Centre) réussit à éviter les coups de menton et la truculence qui étaient devenus si familiers à l’ancien occupant du poste.

Mais pour quelques jours seulement. Car le 1er février, René Emmanuel Sadi, se fend d’une sortie qui va laisser une partie de l’opinion baba du cortex.

Ne pas assumer la propagande

Appelé à communiquer sur les évènements qui ont abouti à l’arrestation de l’opposant Maurice Kamto et au cours desquels deux journalistes en couverture sont arrêtés et détenus au secret, le nouveau « Mincom » déclare sur les antennes de RFI : « les journalistes ne sont pas au-dessus des lois. Les deux journalistes n’ont certes pas commis des délits de presse, mais ce sont des citoyens qui ont participé à des manifestations non autorisées. Je peux vous garantir qu’ils passeront également à l’audition, devant les juridictions compétentes. Et ce sont ces juridictions compétentes qui vont statuer sur leur sort ».

Tollé dans l’opinion, où certains se prennent à regretter une époque de la communication gouvernementale. Mais René Emmanuel Sadi peut-il vraiment communiquer pour le pouvoir en place sans flirter avec la propagande ? Pour l’heure, ce n’est pas gagné.