Cameroun: les serpents de mer et les procès interminables de Pierre-Désiré Engo

Par Olivier Tchouaffé, Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)

« Le Cameroun est certainement le seul pays au monde où la justice (aux ordres du dictateur et de ses proches parents) recherche à vie des preuves contre une personnalité politique présumée coupable d’avance, qui a déjà dû endurer 14 années de séquestration arbitraire. Certains individus minables tiennent absolument à le rester jusqu’au bout. .Peu importe leur âge ou leur position sociale. »

La question centrale que pose Joël Didier Engo, autant que beaucoup de Camerounais ordinaires, au régime de Biya est la suivante : Si vous n’avez pas suffisamment d’éléments à charge contre Pierre-Désiré Engo devant une Cour de justice, comment pouvez-vous avoir suffisamment de preuves pour lui retirer ses droits?

Ce qui est le plus frappant sur le sentiment de Joël Didier Engo n’est pas la dérision ouverte du régime de Biya contre les codes éthiques de la loi, les charges de preuve et les arguments légaux. C’est l’idée que Biya pense que la citoyenneté camerounaise est un fait du prince parce que aucun de ses accusés dits de droit commun n’a jamais pu faire prévaloir son innocence dans ses tribunaux aux ordres. Il peut ainsi priver n’importe quel camerounais de sa liberté et de ses droits, interdire la double citoyenneté même si lui et les obligés de son régime la détiennent.

Ce que Joël Didier Engo décrit ici ce sont les objectifs continus du régime de Biya de privatiser la justice et de prolonger l’état d’exception.

Comme toujours, Biya vise à garder les Camerounais ordinaires captifs tout en brandissant le spectre d’une justice indépendante. Toutefois, cette pratique est conforme à un effort de long terme afin de promouvoir son «opération Epervier» discréditée sur le plan national et international, et surtout que son gouvernement puisse continuer à verrouiller le système politique puis à embastiller des personnalités présentées comme ses concurrents politiques grâce à des lois de plus en plus draconiennes et des mesures de sécurité nationale, surtout dans un contexte politique dominé par la prochaine échéance politique.

En jetant un coup d’ il à la façon dont cette rhétorique se traduit en action, il vous suffit de regarder la longue liste de prisonniers politiques (présentés habituellement comme des prisonniers de droit commun) dans les mouroirs concentrationnaires de Biya et complètement déchus de leurs droits, et qui interpellent chaque Camerounais sur son propre statut de prisonnier potentiel.

En effet, pour Biya et ses affidés, la citoyenneté est un cadeau du gouvernement.

Il a ainsi le pouvoir de se soustraire aux tribunaux et aucune sympathie pour les charges de preuve, aucune norme éthique et standard de preuves, ou de la présomption d’innocence. Il en résulte l’État policier et la déférence automatique à l’autorité. Le problème est que tout ce système est ligoté à un dirigeant vieillissant et selon Charlie Chaplin dans le Dictateur, « même les dictateurs meurent ce qui est une bonne chose ». Notre président actuel et ses acolytes ne sont pas très au courant de cette vérité.


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Sérail: l’opération épervier divise le Cérac

L’épouse du chef de l’Etat face aux suppliques des épouses des prisonniers de l’opération épervier

Paris, 16 avril 2016. Lily, Faycal et Aïssatou, les trois enfants de Marafa Hamidou Yaya (incarcéré pour détournement de deniers publics) initient une campagne ayant pour objectif de faire pression sur le régime de Yaoundé pour la libération de leur père. La fratrie distribue des tracts aux passants, Place du Châtelet. Les documents (sortis par milliers des presses d’une imprimerie située au 67, Rue Dubois à Paris), traitent de l’injustice subie par leur géniteur. Une phrase du texte promet « un déballage sans fard » sur les démarches de leur mère auprès de la présidente fondatrice du Cercle des Amis du Cameroun (Cerac). Deux jours plus tard, Aïssatou (la deuxième fille de l’ex-secrétaire général à la présidence de la République) tonne sur les ondes d’une radio parisienne. « Notre mère a, depuis le 16 avril 2012 (date de la présentation de Marafa Hamidou Yaya à un juge d’instruction du Tribunal criminel spécial de Yaoundé) sollicité Chantal Biya pour dénoncer l’arbitraire qui entoure l’arrestation de mon père. Chantal Biya a choisi de s’éloigner des suppliques de notre mère. Vous comprenez pourquoi cette dernière, désabusée, est sortie du Cerac ! », Avoue-t-elle. Plus loin, elle lâche : « Ce silence de Chantal Biya a signé un appel en faveur des multiples démissions silencieuses enregistrées dans le Cerac ! »

Coups de pressions
A prendre les mots et leur sens, l’organisation que coiffe l’épouse du chef de l’Etat n’a pas joué le « bon rôle » dans le tourbillon judiciaire qui emporte quelques dignitaires de la République. « Malgré son poids, le Cerac ne parvient pas à articuler un discours convaincant, en lien avec les situations dans lesquelles se trouvent nos maris.Ce carburant manque cruellement au Cerac ! », affirmait Jeannette Marafa, le 27 juin 2015 sur le plateau de TV5 Afrique.

Du coup, le sentiment se fait jour que les départs constatés de Gladys Inoni (épouse de l’ex-Premier ministre Ephraïm Inoni), Marie-Brigitte Atangana Mebara (épouse de l’ex- secrétaire général à la présidence de la République), Rose Olanguena Awono(compagne de l’ex-ministre de la Santé Publique), Germaine Mendo Ze (épouse de l’ex-directeur général de la Cameroon Radio Television et auteur de ‘Mbamba Esaè’ dédié à Chantal Biya) insinuent le manque d’offre attractive du Cerac par rapport aux tourments de leurs maris, actuels des prisonniers de l’Epervier. Selon nos informations, le lobbying infructueux de ces dames auprès de Chantal Biya les a poussées volontairement vers la porte de sortie du Cerac. Et rendez-vous dans les cénacles privés. Où sont épinglés aussi bien les statuts que l’effroyable difficulté à bénéficier de certaines largesses.

A ce sujet, des indiscrétions soulignent qu’au moins deux parmi ces dernières auraient approché la première dame plus d’une fois tant à Yaoundé qu’à Mvomeka’a (ville natal du chef de l’Etat). A chaque fois, l’épouse de Paul Biya aurait répondu selon un axe classique : « Le Cerac n’est pas l’antichambre de la justice ». « C’est la vérité contenue dans cette phrase, glisse sous anonymat une figure tutélaire du Cerac à Yaoundé, qui a alimenté rancunes, ranc urs et désespoirs. Là, on peut croire que nos camarades d’hier se trompent de colère en démissionnant. Même si on peut les comprendre, cela ne craquelle pas le verni de l’union entre celles qui restent ».L’on rapporte que les requérantes venaient la main sur le c ur, la larmichette au coin de l’ il. A chaque fois qu’elles avaient la possibilité de soumettre leur « cas » à « Madame », elles corrigeaient çà et là une phrase maladroite prononcée lors d’une précédente entrevue.

Silence !
D’un point de vue factuel, ce « courant défait» ne quitte pas le « club des grandes dames du pays » après d’assourdissantes déflagrations. « Le Cerac vous prend quand vous venez et laisse quand vous décidez de partir pour une raison ou une autre. Un départ ne saurait s’inscrire sur le fronton d’une grande association. C’est ce que ces camarades ne comprennent pas », ironise une femme politique de la capitale. A comprendre ici qu’au sein du Cerac, tout l’enjeu consiste à ne pas faire du bruit sur des départs prévisibles. « Le tapis vers la porte de sortie est soigneusement déroulé en amont par nos textes », insiste une autre adhérente de l’organisation humanitaire. Reste qu’à un moment ou à un autre, certaines cadres dont les époux sont aujourd’hui emprisonnés ont bien tenté de faire monter une mobilisation en parallèle du cercle. A en croire un membre, l’opération Epervier a constitué une belle occasion pour cristalliser un vieux débat qui traverse chaque jour le Cerac.

Ce débat, apprend-on, porte sur la proximité ou non de l’association avec la sphère politique égard au profil de ses membres (selon Beatrix Verhoeven, auteure de « Chantal Biya, la passion de l’humanitaire, paru en 2008 aux éditions Khartala, « le Cerac est composé de femmes privilégiées : épouses des diplomates accrédités au Cameroun, femmes membres du gouvernement, épouses de membres du gouvernement, directrices générales de sociétés publiques et parapubliques, députées, secrétaires générales de ministères, juristes, médecins, éducatrices, femmes d’affaires»). « Beaucoup pensent que c’est un tremplin politique. C’est justement là l’origine du glissement entre la politique et la justice », assume une adhérente influente qui brandit le « caractère apolitique » du Cerac.


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Cameroun, au-delà de l’opération «épervier», la putréfaction d’une dictature

Par Dieudonne Essomba, Ingénieur Principal de la Statistique

Fêtes permanentes, distributions à ciel ouvert de l’argent liquide, contributions pour des meetings géants, messes d’action de grâce pour remercier Paul Biya et lui souhaiter longue vie, combats épuisants pour maintenir un leadership hégémonique, tout cela a fini par représenter des montants faramineux… qu’il fallait bien prendre quelque part. D’où le développement d’une corruption structurelle.

Lorsque les premières accusations de corruption généralisée furent portées contre son régime, le Président Biya demanda des preuves. Cette réponse lapidaire apparut à un grand nombre de personnes comme une caution de ces pratiques, mais les mauvais classements récurrents du Cameroun dans l’indice du NDI, la pression des bailleurs de fonds et les prétentions politiques des élites à le remplacer avant terme le conduiront à réagir. Une action graduelle se mit en place: d’abord des actions de sensibilisation, puis des mises en garde, des améliorations des procédures visant à réduire la porosité du système financier et enfin, des arrestations de hautes personnalités.

La satisfaction d’abord enthousiaste, puis de plus en plus mesurée qui accompagne cette initiative traduit le ras-le-bol d’une population qui a tant souffert de l’indifférence, l’arrogance et les cupidités d’une élite qui a perdu le sens des réalités. Mais en même temps, l’opération a commencé à susciter des interrogations sur son apport réel dans la gouvernance du Cameroun. Alors qu’il apparait très douteux qu’elle ait réduit les détournements de fonds, on est au moins sûr qu’elle entretient une ambiance de terreur qui inhibe plutôt l’action des responsables, tout en donnant du Cameroun une image totalement putride.

Mais la question de fond demeure: comment le Cameroun dont le système politique est très stable et fortement structuré en est-il arrivé à ces pires formes de déprédation qu’on ne voit que dans de régimes délités et incontrôlables ? La réponse à cette question est déterminante pour envisager de manière pertinente une solution définitive à la corruption.

Pour en saisir la cause première, il faut remonter au lendemain du coup d’Etat de 1984: le Président Biya accède au pouvoir en héritant d’un puissant parti unique qui contrôle tous les compartiments de la population camerounaise.

Les responsables de l’UNC étaient des politiciens professionnels, choisis avec soin par les instances dirigeantes et qui disposaient d’une éthique fondée sur la sobriété dans la manière d’être, dans l’expression et dans la dépense. Le Parti Unique détestait particulièrement les frimeurs, les bavards et les opportunistes. Mais parce que l’ancien préférait les qualités humaines au bagage intellectuel, l’élite diplômée assimilait ce personnel politique à des usurpateurs qui détenaient abusivement l’autorité qui leur revenait de droit. Le coup d’État leur fournira l’occasion de prendre leur revanche : devant les événements, l’UNC se disqualifiera par ses atermoiements et son écartèlement entre la fidélité au nouveau Président et la fidélité à l’ancien. Le salut du régime viendra de l’administration, notamment de ses corps armés, qui reconnaîtra Biya comme le sien contre Ahidjo dont elle ne voulait plus.

L’élimination de l’UNC laissait le champ libre à cette élite intellectuelle qui s’empressa de s’emparer des missions d’encadrement de la population initialement assignées au parti unique. Ce faisant, le contrôle politique passait des mains de professionnels triés sur le volet pour tomber dans les mains des amateurs qui n’avaient ni le charisme des anciens politiciens, ni l’éthique et qui de ce fait ne pouvait contrôler les populations par des moyens purement politiques.

Cette élite allait donc pallier à cette insuffisance en fabriquant un nouveau type de fidélité fondé sur les cadeaux et l’affectivité tribale. Évidemment cette démarche altérait le discours politique de naguère qui mettait l’accent sur l’unité nationale et d’importantes limitations à se présenter comme le représentant d’une communauté dans le champ public. Certes, les choix des hauts responsables respectaient, peut-être avec plus de rigueur encore qu’aujourd’hui, les équilibres régionaux. Pour autant le régime réprouvait toute connivence entre un ministre et sa communauté et personne ne rassemblait sa tribu pour remercier le chef de l’État de sa nomination.

À contrario, la nouvelle élite politique se présentera ouvertement comme des représentants de leurs communautés dans le champ commun, ce qui était d’autant plus facile que la pratique elle-même l’avait posé comme telle et que l’appel aux sentiments étaient un moyen plus rapide et plus efficace que la spéculative rhétorique sur l’unité nationale. Au lendemain du coup d’Etat, cette logique n’avait pas paru très dangereuse, mais elle allait se développer, et le contrôle politique initial mené par l’UNC bascula progressivement dans le contrôle ethnique des élites administratives. La création du RDPC ne modifiera pas la donne, le parti se retrouvant rapidement instrumentalisé et confiné au rang d’appendice de cette nouvelle administration politisée.

C’est dans ce cadre que se situe le début de la corruption généralisée au Cameroun: la nomination d’un haut responsable apparaissait ouvertement comme une rétribution à sa communauté et un gage de fidélité de cette communauté à la personne du chef de l’Etat. En contrepartie, l’élite devait entretenir cette fidélité à travers des cadeaux, lesquelles prenaient soit les traits de festivités récurrentes marquées par la distribution des b ufs et de sacs de riz, soit de somptueuses manifestations politiques dont le thème était de chanter des hosannas au chef de l’État et qui finissaient toujours dans de fastueuses ripailles. Simultanément, chaque élite développait des tendances hégémoniques dans sa communauté qu’elle tentait de transformer en principauté tribale, en manifestant notamment une violente hostilité à l’émergence de tout autre leadership.

Or tout cela coûtait très cher: ces fêtes permanentes, ces distributions à ciel ouvert de l’argent liquide, ces contributions pour des meetings géants, ces messes d’action de grâce pour remercier le chef de l’Etat et lui souhaiter longue vie, ces combats épuisants pour maintenir un leadership hégémonique, tout cela finit par représenter des montants faramineux… qu’il fallait bien prendre quelque part. D’où le développement d’une ingénierie mafieuse où l’on rencontre des marchés surévalués, des missions fictives, etc. C’est donc à tort que les Camerounais attendent des personnes accusées qu’elles remboursent les Milliards de FCFA dépensés, comme si elles les avaient cachés quelque part. En fait, cet argent a servi à organiser les agapes et ils n’ont plus rien.

La discontinuité créée par le coup d’État et le remplacement brutal d’une élite politique professionnelle, charismatique et enrégimentée par une élite administrative disparate, arrogante, dispersée et cupide a créé le substrat sur lequel a pu prospérer une corruption d’un type tout à fait nouveau. Mais la situation s’est amplifiée de trois autres causes.

– La première est la crise économique qui, en asséchant les capacités du pays, a développé des comportements darwiniens qui se traduisent par des tentatives répétées d’agresser le système : désir d’améliorer son modique salaire par le rançonnement des usagers, tentatives d’acheter des emplois à ses enfants, etc.

– La seconde cause est à relier à l’expulsion de l’État du secteur productif imposée par la thérapie du FMI et de la Banque Mondiale. Autrefois, l’action de l’État intégrait toute une chaîne d’activités qui allait de la conception des programmes de développement jusqu’à leur réalisation effective. Par exemple, le Ministre de l’élevage devait, non seulement concevoir la politique du secteur, mais s’assurer que la production suivait et c’est sur ces résultats palpables qu’il était jugé.

Mais depuis que l’État a été chassé des activités de production, son budget s’est retrouvé affecté presque uniquement à des opérations bureaucratiques dites de «régulation». La conséquence a été le confinement de l’État à la paperasse et l’affectation de deux tiers de son volume aux réunions, manifestations festives, séminaires, colloques et autres missions de «renforcement des capacités». Évidemment, une telle ambiance ne pouvait qu’aggraver la porosité d’un système déjà défaillant et susciter des détournements massifs, diffus et ubiquitaires de l’ensemble de la haute administration publique, générant une corruption sans visage et pratiquement impossible à combattre.

– La troisième cause est liée au blocage structural de notre économie et au faible contenu en devises de notre budget. En effet, le commerce international n’est qu’une forme sophistiquée de troc et on ne peut acheter à l’étranger qu’en proportion de ce qu’on y a vendu, les revenus issus des produits et services locaux ne pouvant être convertis en devises. Or les autorités ne tiennent pas compte de cette réalité lorsqu’elles votent le budget: alors que les recettes sont prélevées sur le pouvoir d’achat intérieur, les dépenses manifestent une consommation exagérée de devises, autrement dit, une tentative de convertir un pouvoir d’achat local en un pouvoir d’achat extérieur. Comme cette mutation est impossible, on se retrouve soit avec d’importantes sommes oiseuses d’un argent inutile, à côté des investissements irréalisables. Soit on tente de forcer la réalisation de ces investissements, mais comme ce pouvoir d’achat local n’a aucune valeur à l’extérieur, un tel forcing pousse à un nouvel endettement. Soit enfin, on dilapide ces sommes oiseuses dans les activités qu’on peut réaliser sans faire appel aux importations massives (séminaires, pose de la première pierre, construction des clôtures, détournements, etc.). C’est ce dernier cas qui alimente les détournements de fonds.

On peut se demander pourquoi le phénomène paraît confiné au Cameroun et qu’on ne le note avec la même intensité dans des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. La raison se trouve dans un déséquilibre plus profond entre la demande en devises et l’offre que partout ailleurs.

L’excessive concentration des avantages entre les mains des responsables entraîne un écart de revenus réels qui génère une forte pression à l’importation de produits de luxe. L’absence de toute politique de gestion du patrimoine mobilier de l’Etat entretient un dilettantisme généralisé dans la gestion des biens publics: ainsi, la nomination d’un responsable entraîne le remplacement des équipements qu’utilisait son prédécesseur sans qu’on recycle les anciens équipements. Personne ne sait le destin de tel ordinateur acheté pour un responsable, ni la durée avec laquelle il peut l’utiliser avant de réclamer un nouveau. À cela s’ajoute la pagaille entretenue par les commissions parasitaires qui gravitent autour des grands projets, les missions à l’étranger, les somptueuses limousines offerts aux responsables, sans compter le mode de vie extravagant des prestataires des marchés publics. Ces comportements très dispendieux en devises et qu’on ne retrouve guère dans les autres pays exaspèrent la demande en devises au Cameroun, ne laissant plus qu’une portion congrue aux dépenses utiles pour l’investissement.

De manière claire, il apparaît que la corruption au Cameroun a été créée par un réseau de facteurs qui se sont renforcés mutuellement.

Dans ces conditions on ne voit pas très bien comment la répression pourrait apporter la moindre amélioration dans la situation. En réalité, il faut plutôt la percevoir comme le symptôme d’une constellation de maladies fondamentales qui l’ont créée et qui la maintiendront en l’état, tant qu’une réforme de tout le système de gouvernance ne sera pas engagée. Et parce qu’elle est un symptôme, elle ne saurait guère expliquer le verrouillage économique du Cameroun. De fait, les détournements sont des vols, c’est-à-dire des faits microéconomiques et judiciaires et de ce fait, ils doivent être punis comme tel. Mais au niveau macroéconomique, ils se réduisent à un simple transfert d’un patrimoine vers un autre patrimoine. Le problème porte alors non plus sur le détournement en lui-même, mais sur l’utilisation qui en est faite: s’il est réinvesti à l’intérieur du pays, la seule conséquence sera une extrême concentration du patrimoine productif entre quelques mains mais au moins on aura des usines.

Le problème au Cameroun n’est pas dans le caractère massif des détournements, mais dans l’incapacité du système productif à fructifier l’argent, qu’il soit honnêtement acquis ou non. Cette position peut paraître scandaleuse et elle l’est effectivement pour la morale et la loi, mais un économiste n’est ni un prêtre ni un juge. Et c’est ici le lieu de dénoncer une fois de plus les doctrinaires de la bonne gouvernance représentés par les ONG occidentales et leurs antennes locales. À en croire leur discours, les colons auraient laissé un Cameroun développé que les élites camerounaises ont détruit et transformé en pays pauvre. Mais tout le monde sait qu’après 5 siècles de présence, les Européens n’ont rien fait dans notre pays: les immeubles actuels, les routes bitumées, la partie la plus longue de notre chemin de fer, les aéroports, les entreprises, les écoles, les universités ne sont pas des legs de la colonisation que la mauvaise gouvernance camerounaise aurait dégradés, mais le produit de 50 ans de travail de Camerounais sous Ahidjo et Biya. C’est cela aussi la vérité historique.

Ce que les Africains ont peine à comprendre dans le discours de la gouvernance, c’est l’injure raciste que ce concept véhicule. L’Afrique reste le seul peuple sur la terre où tous les pays sont sous-développés. Mais un peuple qui ne produit que des élites incapables et corrompues peut-il être normal? Après avoir cherché à se débarrasser de sa lancinante culpabilité sur notre situation, l’Occident a subrepticement inculqué dans nos têtes que la colonisation a plutôt été une bonne chose, que le mal est en nous-mêmes, qu’un peuple ayant généré des centaines de Présidents incapables et des milliers de Ministres, tous dans des conditions aussi diverses ne pouvait être que mauvais. L’Europe, enfin débarrassée du poids de sa lancinante culpabilité, pouvait enfin respirer un bol immense d’air frais, satisfaite d’avoir réussi la plus grosse imposture de tous les temps!

La situation de notre pays n’est pas liée à notre mauvaise gouvernance qui n’est qu’un facteur aggravant, mais à des facteurs extérieurs liés à notre mauvaise insertion dans l’économie internationale. Les emprisonnements n’y feront absolument rien et l’éradication de la corruption demande l’élimination des causes qui l’ont générée.

– Pour cela, la première mesure consiste à identifier clairement les postes politiques à réserver de manière exclusive aux politiciens de métier, afin d’empêcher les fonctionnaires nommés d’utiliser les ressources publiques pour se fabriquer artificiellement un profil de politicien.

– La seconde mesure consiste à restaurer les plans quinquennaux, seul instrument de bonne gouvernance dans un pays sous-développé. En programmant les projets dans le temps et dans l’espace, le Plan exprime de manière harmonieuse et cohérente la prise en compte des préoccupations des uns et des autres et rassure chaque segment que la Communauté Nationale préserve ses intérêts et que les pouvoirs publics s’engagent à les respecter. Il fournit à la Nation un instrument radical et objectif d’évaluation de l’action publique, par simple comparaison entre les réalisations et les prévisions. Il évite les permanentes discontinuités dues aux changements de régimes, démocratiques ou non et aux modifications de l’organigramme gouvernemental qui s’accompagnent d’une redéfinition des missions, sans que la connexion avec les opérations déjà engagées soit clairement établie. Il introduit enfin des critères clairs d’évaluation des résultats ce qui oblige les gestionnaires à chercher des collaborations compétentes et non des réseaux d’allégeance.

– Évidemment tout cela passe par l’instauration de la Monnaie Binaire, mécanisme le plus efficace pour restaurer le biotope détruit, ainsi que d’autres mesures telles qu’une meilleure gestion du patrimoine mobilier de l’État.


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Opération épervier: l’UA demande la libération de Jean Marie Mebara

Dans sa communication 416/12 rendue le 20 avril 2016, la CADHP condamne également l’Etat du Cameroun à verser 400 millions de F à Mebara au titre de dommages et intérêts pour détention arbitraire

Jean Marie Atangana Mebara, ancien Secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun, a obtenu gain de cause suite à sa plainte introduite le 26 juillet 2012 contre l’Etat du Cameroun, devant la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) de l’Union africaine (UA).

En effet, dans sa communication 416/12 rendue le 20 avril 2016, la CADHP demande non seulement la libération « immédiate » de Jean Marie Atangana Mebara, mais condamne également l’Etat du Cameroun à verser à ce dernier la somme de 400 millions de F CFA au titre de dommages et intérêts pour détention arbitraire. Ce verdict a été rendu au sortir de la 58ème Session ordinaire de la CADHP tenue à Banjul en Gambie du 06 au 20 avril 216.

Après quatre ans et demi de procédure, l’instance africaine chargée de faire respecter l’aspiration des peuples pour une justice équitable, par les États membres, estime que dans la procédure judiciaire initiée contre Atangana Mebara, la justice camerounaise a « violé certaines dispositions de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatives à une justice équitable impartiale et à la présomption d’innocence ».

Selon le quotidien Le Jour qui relaie l’information dans son édition du lundi 09 mai 2016, la CADHP appelle aussi l’Etat du Cameroun à « sanctionner tous ses agents qui se sont rendus responsables des violations perpétrées contre l’ancien secrétaire général de la présidence de la République ».

Jean Marie Atangana Mebara avait en effet saisi l’Union africaine sur les prises de position du gouvernement camerounais concernant l’opération épervier. Le plaignant évoquait alors le non-respect de sa détention provisoire, les disjonctions de procédures effectuées contre lui dans l’affaire de l’avion présidentielle et son maintien en prison malgré la décision d’acquittement du Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi.

Et d’après la CADHP, « les actes pris subséquemment pour maintenir le plaignant en détention violent également la décision du Tgi de même que la procédure par laquelle appel en a été interjeté ». « Quoi qu’il en soit, la détention est devenue arbitraire nonobstant toute procédure subséquente qui a pu être enclenchée concernant les mêmes faits et sur la base des mêmes chefs d’accusation. Dans ces circonstances, il y a lieu de requérir la remise en liberté du plaignant en attendant l’issue de toutes autres procédures en cours », a décidé la commission africaine.

Jean Marie Atangana Mebara considéré comme « prisonnier politique »
C’est le 06 août 2008 que Jean Marie Atangana Mebara a été interpellé. L’ancien membre du gouvernement, considéré comme prisonnier politique par la communauté internationale, purge une double peine de prison, dont une de quinze années dans le cadre de l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel, et l’autre à 20 ans de prison ferme le 02 octobre 2013 relative au règlement des locations d’avion par l’ancienne compagnie aérienne Cameroon Airlines.

Le 03 mai dernier, son pourvoi en cassation a été rejeté par la Cour suprême. L’ancien ministre sollicitait l’annulation de la décision prise par le Tribunal criminel spécial (Tcs) de poursuivre les débats malgré la non-citation de ses témoins par le parquet dudit tribunal. Dans cette autre affaire relative à l’achat de l’avion présidentiel, il est accusé du détournement de plus de 4 milliards de FCFA.

Jean Marie Atangana Mebara.
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Cameroun: les faux prophètes; en parlant de Joël Didier Engo

Par Jean-Claude Mbede Fouda

Coquilles vides

Ma grande s ur Calixthe Beyala, probablement le meilleur écrivain francophone africain depuis 30 ans, mentionnait ceci dans une de ses nombreuses chroniques au sujets des Africains de France: « chacun d’eux est Pdg de quelque chose ». Ah oui. Pdg d’un machin pompeux et ronflant qui épate les nègres quand ils descendent sous les tropiques où l’on adore les gros titres. Avait elle tort? Allons y voir de prés.

Car dans la lutte pour la succession politique au Cameroun, plusieurs délinquants économiques ont entrepris de financer des tonneaux vides pour les aider à faire le bruit du mensonge (ce qui n’est pas nouveau). Mais pour donner encore plus de crédibilité à leur envie de paraître comme des victimes expiatoires d’un régime qu’ils avaient servi et dont ils sont d’indignes produits, ils se sont mis à financer n’importe quoi en Occident à condition que ces tonneaux puissent leur servir de caisse de résonance. Un Grand Camerounais, valeureux et intègre, mon père Augustin Frederick Kodock, disait que quand on est sur le point de se noyer, on peut s’accrocher même à un serpent.

Parmi ces MACHINS créés à la va-vite sur financement occulte de délinquants ayant affamé mon Peuple, il y a une satanerie appelée « comité pour la libération des prisonniers politiques » (j’écris volontaire ment ce truc en minuscule).

Si les vrais feymen du Cameroun avaient l’intelligence de leurs coups fourrés, en prenant le soin d’associer des Blancs que nos dirigeants aiment tant à leur forfait pour les rendre retentissants, les fondateurs du machin appelé clpp2 (pardonnez je tiens à me pas bien l’écrire pour ne pas participer à sa publicité mensongère) ont eu l’égoïsme voyou et arrogant d’y mettre leur face de nègre. Ce que beaucoup de Camerounais ne savent pas est que ce machin aussi pompeux que la vantardise de son fondateur, et aussi vide que son cerveau, avait été créé par un imposteur. Un fils à papa comme on en a connu au Cameroun. Et qui vivent en Occident sans rien faire et avec notre argent. Leur seuls job est d’organiser des soirées de machin truc pour exhiber des Champagnes. Pendant que nous travaillons honnêtement.

Son nom? Joel Didier Engo. Fils de Pierre Desire Engo, ancien tout puissant directeur général de la Cnps qui fut arrêté en 1999 en compagnie de l’ex ministre des Postes, Mouchipou Seidou (Paix à son âme) pour devenir les premiers condamnes de l’opération Epervier.

Utilisant les milliards que la Justice reprochait à son père d’avoir volé au détriment de nos pauvres grands parents retraités qui l’avaient maudit, le fils d’Engo lança une campagne aisément financée en Occident en désignant son père comme un prisonnier politique.

[ … ]

Si vous demandez à voir le siège du machin créé par Joel Didier Engo, il est dans sa poche. Si vous lui demandez qui sont ses collaborateurs vous ne verrez que sa tronche. Si vous lui demandez s’il a été au Cameroun pour mener quelque enquête sur la base des dossiers judiciaires il ne vous dira rien.

Comment peut on donc rester à Paris, grimper sur la Tour Eifel et décider que, en tant que beau gosse de Mengong près dEbolowa, tous les voleurs arrêtés sur décision de la Justice sont des prisonniers politiques?

Donc il suffit que demain je fasse enregistrer un machin en Europe avec un nom politiquement SEXY, mais aussi vide que pompeux pour que mes opinions de gombistes soient prises pour la vérité biblique?

Le drame est ailleurs. La presse financée par ces voleurs nous arrose chaque jours avec des choses du genre: « tel reconnu prisonnier politique par le clpp2 » . Sans blague. Pour la presse camerounaise, un machin gombotique créé à Paris par un fils du premier délinquant économique écroué de l’ère Biya est donc la référence Internationale brandie pour être lavé des crimes économiques?

L’opinion d’un fils de voleurs vaut donc plus que la Justice? Non après Paul Biya nous ferons le ménage. Pour nous Marafa est un voleur. Il doit purger sa peine. Le nouveau président du Cameroun sera une personne neuve. Avec une moralité irréprochable et un casier judiciaire vierge. Allons seulement.


Lire la réaction de Joël Didier Engo: Le CL2P face à la morgue haineuse d’un autre illustre inconnu.

La prise de position d’Olivier Tchouaffe: Engo Joël Didier, diagnostic d’un syndrome de dérangement Camerounais

Jean-Claude Mbede Fouda
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Issa Tchiroma: « la compétition politique est libre au Cameroun »

Le ministre de la Communication et porte parole du gouvernement dément les allégations assimilant l’opération épervier à une épuration politique. L’intégralité de son point de presse accordé jeudi

« Mesdames, Messieurs les journalistes,
Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue à cette rencontre à laquelle je vous ai conviés, pour que nous puissions échanger et en même temps, éclairer l’opinion publique autant nationale qu’internationale sur un sujet qui, au regard de l’intérêt qu’il suscite depuis quelques temps chez vos confrères d’ici comme d’ailleurs, mérite qu’on s’y arrête un moment, et qu’on y consacre tous ensemble, le temps nécessaire à une mise point appropriée.

Je voudrais parler ici de la question relative aux procédures judiciaires visant certaines personnalités de premier plan, qu’il s’agisse de hauts commis de l’État ou de personnalités du monde des affaires, dans le cadre de la lutte menée par le Chef de l’État contre la corruption et les atteintes à la fortune publique.

L’intensification de ce vaste mouvement d’assainissement des m urs économiques face à l’impératif de protection de la fortune publique fait pourtant naître dans certains esprits, l’idée qu’il ne s’agirait en réalité que d’une man uvre d’épuration politique destinée à écarter de la course au pouvoir suprême, d’hypothétiques concurrents du Chef de l’État en fonction.

Autrement dit, pour ceux-là, les poursuites judiciaires concernant ces hautes personnalités, sous le prétexte de procédures de droit commun, ne seraient donc que d’habiles subterfuges dont le point de chute consisterait en la destruction d’une certaine élite politique émanant de l’intérieur du pouvoir.

il est demandé le plus légitimement du monde aux uns et aux autres, de répondre de la gestion des deniers publics qui leur sont confiés pour l’exécution des tâches et des missions précises visant la satisfaction de l’intérêt général.
Issa Tchiroma

Comme je viens de le dire, certains médias s’en sont fait l’écho et ont choisi de mettre le sujet en débat.

Tout constat fait, ces médias ne sont que les relais d’une certaine opinion incarnée ci-et-là par des groupuscules d’activistes issus de quelques organisations de la société civile, ou alors par ceux-là même qui, directement concernés par ces poursuites judiciaires, ont opté de prendre la parole pour tenter de travestir les faits et se poser en de malheureuses victimes expiatoires d’une cabale politique savamment orchestrée.

Vous comprendrez donc pourquoi, Mesdames, Messieurs les journalistes, dans un tel contexte, notre rencontre d’aujourd’hui s’imposait d’elle-même.

Il s’agit en effet pour le Gouvernement de remettre les choses à leur place, afin d’éviter toute confusion dans les esprits des uns et des autres, face à ce qui s’apparente à des man uvres de dérobade de la part de ceux-là mêmes qui espèrent tirer profit d’une telle campagne de désinformation et qui, par un tel stratagème, tentent de jeter le discrédit sur notre système judiciaire.

Je voudrais tout d’abord indiquer pour le réaffirmer, que l’engagement du Président de la République, Son Excellence Paul Biya, pour une lutte sans merci contre la corruption et les autres formes d’atteintes à la fortune publique, ne date ni d’aujourd’hui ni d’hier. Il s’agit au contraire d’un engagement pris de longue date au moment où il accédait à la magistrature suprême le 06 novembre 1982.

Et depuis lors, le Chef de l’État n’a eu de cesse de marteler ce leitmotiv de la rigueur et de la moralisation.

Dans une de ses adresses publiques, et pour ne prendre que ce cas parmi tant d’autres, le Chef de l’État sonnait en ces termes, la charge de ce fléau des atteintes à la fortune publique. Je le cite: «En ce qui concerne la morale publique et particulièrement le grave problème des atteintes à la fortune publique, (.) des résultats notoires ont été obtenus sur le terrain de la lutte contre la corruption et de la prédation exercée sur les biens publics. Mais, je suis conscient que beaucoup reste encore à faire sur ce terrain. C’est pourquoi je puis donner l’assurance que la lutte va se poursuivre en s’intensifiant, sans complaisance et sans discrimination aucune, qu’il s’agisse du statut social ou de l’obédience politique des uns ou des autres», fin de citation.

C’est donc fort de cette détermination du Chef de l’État, garant des institutions de la République, que des procédures judiciaires indifférenciées ont été engagées à l’encontre de divers justiciables, sans qu’à aucun moment il ne soit question de cibler quiconque, en raison de son appartenance politique, de son statut social et encore moins pour une cause quelconque liée à ses opinions.


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Un simple regard synoptique sur les affaires marquantes de cette vaste opération, montre à suffisance la diversité des secteurs concernés et partant, celle des personnalités mises en cause ou déjà condamnées. Je citerai, bien évidemment sans être exhaustif, le secteur de l’immobilier, celui des chantiers navals, les secteurs portuaire et aéroportuaire, le secteur bancaire et celui des finances publiques, le secteur public du financement des collectivités territoriales décentralisées, ceux de l’éducation et la santé, les hydrocarbures, les secteurs des mines, les travaux publics, l’agro-industrie, l’aviation et le transport aérien, les postes, les télécommunications et l’audiovisuel.

Comment donc penser, dans un tel contexte de pluralité des domaines et des justiciables, objets des poursuites, qu’il y ait là une démarche à tête chercheuse, visant des raisons autres que celles de la protection de la fortune publique et de la répression des personnes jugées coupables d’infractions y afférentes ?

Des concurrents politiques, le Président Paul Biya en a toujours eu, et ceci à profusion (.) En témoigne, à simple titre d’illustration, le nombre de candidats qui se sont présentés tous contre lui à la dernière élection présidentielle en 2011. Ils étaient 23 au total
Issa Tchiroma

Nous entendons parler depuis quelques temps, de persécution ou de prisonniers politiques, sous le couvert, nous dit-on, de procédures judiciaires classiques. La seule chose qu’il faille véritablement retenir, c’est qu’il est demandé le plus légitimement du monde aux uns et aux autres, de répondre de la gestion des deniers publics qui leur sont confiés pour l’exécution des tâches et des missions précises visant la satisfaction de l’intérêt général.

De quelle persécution politique s’agirait-il donc, alors que dans notre pays, comme chacun peut s’en rendre compte, la compétition politique est libre et les règles de cette compétition connues de tous.

Des concurrents politiques, le Président Paul Biya en a toujours eu, et ceci à profusion ; la preuve d’ailleurs de la vitalité et de la consolidation de la démocratie et de l’État de droit dans notre pays.

En témoigne, à simple titre d’illustration, le nombre de candidats qui se sont présentés tous contre lui à la dernière élection présidentielle en 2011. Ils étaient 23 au total, pour être exact, dont certains venaient de quitter les rangs de son propre parti politique, mais siégeaient encore sous l’étiquette de ce même parti en qualité d’élus du peuple.

Tant que le Président Paul Biya demeurera le Président national de son parti, sa candidature à l’élection présidentielle ne pourra valablement être contestée par personne. Cette question n’est donc pas en débat.
Issa Tchiroma

Peut-on nous dire lequel de ces challengers a été un seul instant inquiété ou privé de sa liberté, du simple fait d’avoir brigué la magistrature suprême face au Président Paul Biya?

Bien plus, le nombre de ces challengers n’a jamais cessé d’augmenter depuis la dernière élection présidentielle, parmi lesquels des membres du Gouvernement démissionnaires par eux-mêmes et ayant créé des partis politiques aujourd’hui ouvertement opposés à la famille politique du Président Paul Biya. Vous conviendrez aisément avec moi qu’eux non plus ne sont nullement inquiétés pour cette raison.

Au demeurant, faut-il le rappeler, les statuts du parti politique auquel le Président de la République appartient, font de lui le candidat de ce parti à l’élection présidentielle, en sa qualité de Président national dudit parti.

Autrement dit, tant que le Président Paul Biya demeurera le Président national de son parti, sa candidature à l’élection présidentielle ne pourra valablement être contestée par personne. Cette question n’est donc pas en débat. Elle ne saurait par conséquent alimenter une quelconque chasse aux sorcières, pour des velléités de conquête du pouvoir impulsées depuis l’intérieur de son parti.

S’agissant en tout cas de la quarantaine de procédures déjà traitées ou en cours de traitement auprès des juridictions compétentes pour des faits majeurs de détournements de deniers publics, il n’a, jusqu’à l’heure actuelle, jamais été possible de relever le moindre indice d’assimilation ou même seulement de rapprochement avec de supposés projets politiques nourris par les mis en cause ou les personnes condamnées.

Et même pour des procédures encore pendantes qui, semble-t-il, font actuellement piaffer d’impatience certaines personnes concernées ainsi que leurs affidés, il est toujours possible de faire cette même démonstration du fait que justice et politique sont ici loin de se mêler ; que les reproches ou soupçons qui pèsent sur les mis en cause n’ont rien de politique et qu’ils ne tiennent qu’à l’impératif de protection de la fortune publique. Nous pourrions parfaitement en apporter la preuve ici pour ces affaires encore pendantes devant la justice. Mais nous ne pourrions le faire sans transgresser les règles applicables au secret des procédures ou au commentaire sur des affaires non encore définitivement jugées. Nous préférons donc laisser à ceux qui, par leur agitation, pensent se substituer à la justice ou lui forcer la main, le soin de s’y aventurer. à leurs risques et périls bien sûr !

Quant à nous autres, Camerounaises et Camerounais, tous soucieux de l’intérêt supérieur de notre Nation et confiants dans l’intégrité et l’indépendance de la justice de notre pays, nous continuerons à apporter notre soutien sans faille au Président de la République, Son Excellence Paul Biya dans ce combat intrépide qu’il mène contre la dilapidation des biens publics et leur privatisation illicite au bénéfice des individus, et partant, au détriment de la collectivité.

Je vous remercie de votre aimable attention. »

De prochaines cibles de l’opération épervier

Selon un hebdomadaire camerounais, de hauts commis de l’Etat sont dans le viseur du Tribunal criminel spécial. Le journal parle de 50 enquêtes non clôturées et 23 non ouvertes

Le Tribunal criminel spécial (TCS), juridiction camerounaise créée en décembre 2011 pour connaitre des atteintes à la fortune publique supérieures à 50 millions de F CFA, dispose actuellement de 50 enquêtes non clôturées et 23 non ouvertes concernant de hauts commis de l’Etat. L’information est publiée par l’hebdomadaire Repères, dans son édition du 08 octobre.
Le journal privé camerounais cite certains directeurs généraux, ministres, délégués du gouvernement, dans le cadre des dossiers en souffrance au TCS.

Dans ses illustrations, Repères évoque 52 enquêtes non clôturées et 23 non ouvertes au sein desquelles on retrouve: une affaire While Nile Corporation contre Patrice Tsimi et Dayas Mounoume, ancien directeur général du Port autonome de Douala pour une affaire de 500 millions de F CFA ; une affaire ministère public et Minader contre Augustin Frédéric Kodock (ancien ministre de l’agriculture décédé) et Clobert Tchatat ( ancien ministre de l’Agriculture devenu par la suite ministre de la ville jusqu’en 2011) ; Une affaire ministère public et CRTV contre le Pr. Gervais Mendo Ze (ancien DG de la CRTV) ; Une affaire implicant Anong Adibimé (ex-ministre des Domaines) en rapport avec l’ex-Regifercam ; Deux dossiers Fecafoot dont un intitulé «ministère public et Fecafoot contre Iya Mohammed et autres» ; Le Coréen Kwi Ho Moon, ancien directeur général du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (CNIC) fait l’objet d’une enquête préliminaire suite à une plainte du CNIC, informe Repères.

Parmi les mentions faites par cet hebdomadaire, on relève également: Une affaire ministère public et EDC contre Célestin Donga (ex-DG de EDC) ; des enquêtes préliminaires concernant Pierre Tankam (DG de l’Autorité aéronautique), Oussoumanou Taousse (DG de la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments essentiels), le DG de Camwater (William Sollo ou Basile Atangana Kouna) ; Un dossier ministère public et ministère de la Culture contre Sam Mbende (ancien PCA de la Cameroon Music Corporation). La CMC est plaignante aux côtés du ministère public dans une autre affaire contre le Pr. Magloire Ondoua, ancien président de la Commission permanente de médiation dans le droit d’auteur, semble savoir Repères.

Sans donner de détails, le journal privé relève également que les noms de certains magistrats municipaux sont au TCS à l’instar de l’ancien délégué du gouvernement de Nkongsamba, Emmanuel Ngollo Ngama ; Lifanda Samuel Ebiama de Limbe ; André Noël Essiane de la mairie de Sangmélima ; Samson Ndongo Ela de la commune de Ma’an. Parmi les enquêtes non ouvertes au TCS, figurerait une portant sur le projet minier Geovic portant sur l’exploitation du cobalt et du nickel à l’Est du Cameroun.

Pour rappel, au 03 avril 2014, le TCS avait déjà reçu 119 dossiers provenant des tribunaux de grande instance. La jeune juridiction avait rendu à cette date 52 décisions, acquittant 26 inculpés et prononçant 51 condamnations.


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Fin de parcours pour Henri Engoulou

Décédé le 08 mai 2014, l’ex-ministre délégué aux Finances en charge du Budget ne verra pas l’issue de son procès dans le cadre de l’opération dite « épervier »

Henri Engoulou, écroué depuis janvier 2010 à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui, a rendu l’âme dans la matinée du jeudi 08 mai 2014 dans les services de réanimation de l’hôpital central de Yaoundé où il était interné depuis quelques jours. C’est le 5 mai dernier précisément, qu’il y avait été conduit au service des urgences dans un état jugé critique. Sa famille, citée par Cameroon Tribune et l’hebdomadaire Jeune Afrique, indique qu’il serait décédé d’une « fièvre typhoïde » à l’âge de 60 ans. Pour prévenir la polémique, Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary a tenu un point de presse cet après-midi pour exprimer la « compassion » du gouvernement en affirmant que Henri Engoulou est mort de sa propre maladie. Il a succombé à « diverses affections » a déclaré Issa Tchiroma Bakary.

L’ex-ministre délégué auprès du ministre des Finances, en charge du Budget avait été interpellé le 08 janvier 2010 et entendu à la direction de la police judiciaire du Centre avant d’être placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Yaoundé cinq jours après, dans le cadre d’une enquête sur des détournements de deniers publics. Le préjudice qui a conduit Henri Engoulou en prison porte sur une affaire qui l’opposait lui ainsi que Polycarpe Abah Abah (ex-ministre de l’Economie et des Finances), l’avocate Lydienne Eyoum, et consorts à l’Etat du Cameroun et au ministère des Finances. Il est reproché à ces différents acteurs le détournement de deniers publics estimés à 1,077 milliard de F CFA, de la somme totale de 2.155 milliard de F CFA reçue de la BEAC et destinée au Trésor public. L’action judiciaire s’éteint automatiquement ce jour contre l’accusé Henri Engoulou, selon les dispositions du Code pénal camerounais.

Henri Engoulou était écroué à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui depuis janvier 2010
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La machine est devenue folle

Par Haman Mana

C’est un remake à la sauce bantoue d’un classique de la littérature d’épouvante, repris par le cinéma et le théâtre : l’histoire du Dr Frankestein, apprenti-sorcier génial, qui dans ses expériences fabriqua avec des cadavres humains une créature à qui il réussit à insuffler la vie. Cette créature d’épouvante sema la panique, puis finit par s’en prendre à son maître et créateur. Dans un épilogue tragique, la créature et son maitre s’abimèrent, l’une et l’autre, pour mettre fin à la monstruosité que représentaient le monstre et celui qui en eut l’idée.

L’opération dite « épervier », en fait l’épuration politico-mafioso-tribale à tête chercheuse des responsables du système Biya, vient de nous montrer l’une de ses versions les plus risibles, mais aussi des plus inquiètantes : l’arrestation-humiliation-libération du ministre des Enseignements secondaires, Louis-Bapès. Ce personnage sans grande couleur, qui fait partie du paysage biyaien au point de s’y confondre, a été convoqué avant-hier par un juge d’instruction du Tribunal criminel spécial, placé sous mandat de dépôt, reçu par le régisseur de la prison de Kondengui, installé au quartier 7 de la prison, avant d’être remis en liberté vingt-quatre heures plus tard. On imagine que ce matin, il va vétir son costume, nouer sa cravate et aller s’asseoir sur son fauteuil de ministre. Dans la chronique des faits de justice loufoques, l’ « Epervier » nous avait fait passer la ligne du ridicule et de l’incohérence. Cette fois-ci nous allons loin, bien loin au-delà. On tutoie le fantasque. L’ubuesque.

Pour qui connait la « Justice » du Cameroun, on sait qu’il est impossible pour un petit juge d’instruction de prendre sur lui la mise sous mandat de dépôt d’un ministre en fonction. Pour ces cas-là comme pour d’autres, les instructions viennent « d’en haut ». il est donc clair que l’arrestation et l’incarcération de Louis Bapès n’a pas échappé à ce schéma. Son subit et spectaculaire élargissement aussi.

La pantalonnade Bapès nous permet de tirer quelques conséquences : d’abord, il faut comprendre qu’aujourd’hui au Cameroun, n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment et pour n’importe quoi, peut être arrêté par une machine judiciaire dont on ne sait plus si elle est mue par la loi ou l’aloi. Ensuite, il faut avoir désormais à l’esprit que, sur une question grave concernant les affaires de l’Etat, un ordre et un contrordre, une décision et son contraire peuvent à tout moment jaillir « d’en haut ». Un « en haut » dont on ne maîtrise plus ni les contours, ni les locuteurs, ni les interlocuteurs.

Quand on aura fini de rire de ces bouffonneries grossières qui en disent long sur le type de république sous laquelle nous vivons, il faudra qu’on s’interroge sur les jours prochains du Cameroun. En trente ans de Biyaïsme, les Camerounais avaient pris l’habitude de faire avec un chef, qui faisait des gouvernements, respectait un certain nombre d’usages politiques et républicains, bref, « tenait » son système.
La machine si huilée depuis le temps est-elle en train d’échapper à son maître ?

Haman Mana
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Bapès Bapès : La volte-face du tribunal

Le ministre des Enseignements secondaires, conduit en prison 24h plutôt, a été remis en liberté le 1er avril 2014. Un événement inhabituel dans les affaires de détournement de deniers publics

Une douche froide. C’est le qualificatif qui sied à la situation que Louis Bapès Bapès a passé ces dernières heures. Auditionné dans la matinée du 31 avril 2014 par le juge d’instruction du Tribunal criminel spécial (TCS), il a été déféré manu militari à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui le même jour, avant de se voir remis en liberté le 1er avril 2014 au soir. Si son arrestation avait eu lieu le 1er avril pour un dénouement le lendemain, on aurait cru à un mauvais poisson d’avril.

Il reste donc ministre des Enseignements secondaires, comme il l’a relevé béatement devant des journalistes lors de la folle journée de lundi: « J’attends toujours le décret du chef de l’Etat me relevant comme ministre des Enseignements secondaires. Je n’arrive pas toujours à comprendre ce qui se passe. On aurait pu sortir un décret spécial à cet effet ». Le juge d’instruction du Tribunal criminel spécial a annulé son mandat de détention provisoire pris la veille pour le transformer en « ordonnance de mise en liberté ». Ce jargon désigne l’acte de retrait mandat de détention provisoire. Accusé de détournements de deniers publics, Louis Bapès Bapès, qui a déjà passé 10 années à la tête du ministère des Enseignements secondaires, retrouve une liberté, en sursis. Le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, qui a donné un point de presse dans la soirée du 1er avril 2014 face à cette actualité particulière, a déclaré : « la procédure d’information judiciaire suivie contre lui suit son cours normal. »

Ce rebondissement dans ce qui semblait s’apparenter à l’affaire Bapès Bapès va certainement susciter de nombreuses interrogations. Très peu de personnalités publiques interpellées dans le cadre des détournements de deniers publics ont déjà à eu à bénéficier de ce genre de circonstances. Catherine Abena, l’ex-secrétaire d’Etat au ministère des Enseignements secondaires, avait dû faire une grève de la faim en 2010, pendant de nombreux jours, pour se voir obtenir le droit de comparaître en liberté un an plus tard. En terme d’agenda politique, Bapès Bapès a été remis en liberté au moment où Paul Biya se rendait à Bruxelles pour le 4è sommet Union-Européenne-Afrique qui s’ouvre le 2 avril 2014.

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Bapès Bapès : «Je n’arrive pas toujours à comprendre ce qui se passe»

Arrivé à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui, le ministre des Enseignements secondaires a confié ses émotions à un journal local

« J’attends toujours le décret du chef de l’Etat me relevant comme ministre des Enseignements secondaires. Je n’arrive pas toujours à comprendre ce qui se passe. On aurait pu sortir un décret spécial à cet effet. [.] Je suis encore ministre de la République. Allez dire que c’est bien moi que vous avez serré la main. J’ai le moral et je verrai à quoi cette machination va aboutir », a confié Louis Bapès Bapès au reporter du quotidien privé camerounais Emergence qui s’est rendu à Kondengui hier.

Selon le journal « Emergence », dans son édition de ce 1er avril 2014, c’est dans une cellule VIP du pénitencier de Kondengui, au quartier spécial « 7 » que le Minesec a été conduit, une pièce « de béton de 7m x 3,5m où cohabitent au quotidien huit détenus VIP avec des lits superposés ». Il aurait été accueilli par Atangana Mebara, ancien Secrétaire général à la présidence de la République et Urbain Olanguena Owono, ex-ministre de la Santé publique. Il rejoint ainsi de nombreux autres prisonniers de luxe, directeurs généraux et hauts fonctionnaires, aux prises avec la justice depuis la mise en route de l’opération baptisée « épervier », destiné » à lutter contre le détournement de deniers publics au Cameroun.

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Louis Bapès Bapès laisse les affaires pour la prison

Encore en fonction, le ministre des Enseignements secondaires a été auditionné et incarcéré hier, à la prison centrale de Yaoundé, pour détournements de deniers publics

Une autre affaire qui s’ouvre dans le cadre de l’opération dite « épervier » au Cameroun : Le ministre des Enseignements secondaires (Minesec), Louis Bapès Bapès a été auditionné hier au Tribunal criminel spécial (TCS), juridiction d’exception connaissant des détournements de deniers publics supérieurs à 50 millions de F CFA, et placé sous mandat de dépôt (ordre donné par le juge pour son incarcération) à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui. Le tribunal a donc jugé nécessaire de le maintenir en détention provisoire après lui avoir notifié les charges qui pèsent contre lui.

Louis Bapès Bapès est arrivé à la tête du ministère des Enseignements secondaires le 8 décembre 2004 par un décret qui créait en même temps ce département ministériel en l’adjoignant d’un Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Enseignements secondaires en la personne de Catherine Abena. Cette dernière a été inculpée six ans plus tard après cette nomination pour détournement de deniers publics d’un montant de 250 millions de F CFA avec neuf autres coaccusés. Après une grève de la faim et la détérioration de son état de santé suite à cette affaire, l’ex-secrétaire d’Etat avait obtenu le droit de pouvoir comparaitre libre. Elle est décédée le 19 mars dernier. Son ombre semblé hanter ce département ministériel qui avait déjà vu sa deuxième personnalité se démener en justice. L’actuel Minesec est mis aux arrêts, deux mois avant le début des examens officiels du secondaire (Baccalaureat et Brevet d’Etudes du Premier cycle).

L’arrestation du ministre intervient au moment où des spéculations vont bon train depuis des mois sur un remaniement ministériel qui tarde à venir, depuis les élections sénatoriales d’avril 2013 et le double scrutin législatif et municipal de septembre de la même année. Ces poursuites judiciaires qui s’ouvrent contre Louis Bapès Bapès donnent une autre direction des changements à attendre au sein d’un éventuel remaniement du gouvernement et de l’actualité politico¬-judiciaire de 2014. Si les pouvoirs exécutif et judiciaire sont indépendants dans le texte, il n’en demeure pas moins que l’opportunité des poursuites en droit pénal camerounais appartient au ministre de la Justice, Garde des sceaux, un membre de l’exécutif dont le président de la République, Paul Biya, en est le chef.

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