Avec le Nguon, le Cameroun espère relever la représentation de l’Afrique centrale au patrimoine culturel de l’humanité

A ce jour, selon l’Unesco, sur les 549 éléments inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, l’Afrique centrale en compte seulement deux

 

Si le Nguon (festival annuel du peuple Bamoun, à l’Ouest-Cameroun) est retenu par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) dans les listes du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, l’Afrique centrale comptera désormais trois éléments sur les 549 actuellement inscrits dans ce répertoire des pratiques et expressions culturelles représentatives des communautés du monde.

A ce jour, “seuls la musique polyphonique des pygmées Aka de Centrafrique et les Tambours du Burundi constituent les deux uniques éléments du portefeuille de la sous-région Afrique centrale”, d’après l’Unesco.

Le Cameroun – à travers le ministère des Arts et de la Culture – a lancé la communication sur sa candidature pour l’inscription du Nguon le 06 novembre dernier. Dans la sous-région, une autre candidature a été enregistrée par le Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique centrale: celle de la Rumba congolaise, présentée conjointement par le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo.

Ces candidatures seront peut-être soumises en 2021, l’Unesco ayant déjà établi les dossiers 2020, qui seront discutés par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 15e session en décembre.

L’Unesco organise le 3ème Forum africain des jeunes sur le patrimoine mondial

Cette rencontre vise à « Intégrer la perspective des jeunes et leur participation à la conservation et au développement durable du patrimoine mondial africain ».

Le 3ème Forum africain des jeunes pour le patrimoine mondial 2018 sur le thème «Intégrer la perspective des jeunes et leur participation à la conservation et au développement durable du patrimoine mondial africain» aura lieu du 30 avril au 3 mai 2018 sur le site du patrimoine mondial de l’île de Mozambique. Le Forum est organisé par le Fonds pour le patrimoine mondial africain (FPMA) en collaboration avec l’UNESCO et le Ministère de la Culture et du Tourisme du Mozambique.

Le Forum vise à sensibiliser les jeunes au patrimoine mondial ainsi qu’à développer les compétences des jeunes en matière de conservation du patrimoine et de développement durable. Les participants auront l’occasion de discuter de ces sujets avec des experts et des spécialistes de la préservation et de la promotion du patrimoine culturel et naturel.

« Le patrimoine mondial pour un développement durable en Afrique »

Le Forum regroupement les jeunes africains. Lors de la rencontre, ceux-ci auront l’occasion de découvrir une nouvelle publication de l’Unesco concernant le patrimoine mondial.  Cette nouvelle publication de l’UNESCO est consacrée au patrimoine mondial et au développement durable en Afrique. Elle aborde, d’une part, les défis de la sauvegarde du patrimoine mondial en Afrique et, d’autre part, l’intégration des Objectifs de développement durable du programme 2030 des Nations-Unies dans les politiques régionales et nationales africaines, ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine : l’Afrique que nous voulons.

Cette publication a été réalisée à la suite de la Conférence internationale sur « la sauvegarde du patrimoine mondial africain, moteur de développement durable », conjointement organisée par le Centre du patrimoine mondial, le Ministère des ressources naturelles et du tourisme du gouvernement de la République-Unie de Tanzanie et le gouvernement de la république populaire de Chine, du 31 mai au 3 juin 2016, à Arusha.

La Déclaration de Ngorongoro sur le patrimoine mondial africain comme moteur de développement durable, adoptée le 4 juin 2016, dans le cadre de cette conférence, constitue un modèle pour le patrimoine mondial et le développement durable. Cette publication permet d’analyser plus amplement les différentes dynamiques affectant le continent africain et de dresser un état des lieux du patrimoine mondial et du développement durable en Afrique.

Au travers de 28 articles, cette publication rend compte de l’expérience de professionnels du patrimoine en Afrique et ailleurs. Elle traite particulièrement des thèmes de la durabilité environnementale, du développement social inclusif et du développement économique inclusif. Ainsi, il a vocation à être un instrument utile à disposition des Etats parties et acteurs locaux en illustrant comment le patrimoine mondial peut être un véritable levier du développement durable.

Deux sites  camerounais dans le patrimoine mondial

A ce jour, le Cameroun compte deux sites inscrits au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la Science et la Culture (UNESCO). Il s’agit de la réserve de faune du Dja. Située entre les régions du Sud et de l’Est du pays, elle figure depuis 30 ans parmi les 1052 prestigieux sites inscrits au patrimoine de l’UNESCO.

Le second site camerounais inscrit au patrimoine de l’UNESCO, est la trinationale de la Sangha. Ce dernier qui se trouve entre le Cameroun, le Congo et la République Centrafricaine, y est inscrit seulement depuis 2012. En  2017, le ministre des Arts et de la Culture d’alors, Narcisse Mouelle Kombi, avait annoncé, que 13 autres sites étaient candidats pour ce fameux label qui offre une bonne exposition internationale.

Il s’agissait du parc national de Waza, le lamidat de Rey Bouba, les gravures rupestres de Bidzar, la partie camerounaise du Lac Tchad, les Diy-Gidbiy des monts Mandara, la chefferie de Bafut, les sites archéologiques de Shun Laka, les mégalithiques de Sa’a, le parc national de Korup, le site d’esclavage de Bimbia, le parc national de Campo Ma’an, les chutes de la Lobé et les complexes nationaux de Boumbabek et Nki.

Des sites qui n’avaient été retenus par l’Unesco lors de la publication le 12 juillet 2017,  de la liste des 21 nouveaux sites inscrits au patrimoine mondial.

Bimbia n’entre pas dans le patrimoine mondial de l’Unesco

Bimbia est un petit village juché sur les hauteurs de Limbé, ville balnéaire dans le Sud-Ouest du Cameroun, qui a servi de port pour le commerce des esclaves noirs vers l’occident.

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a publié mercredi, 12 juillet 2017, la liste des 21 nouveaux sites inscrits au patrimoine mondial, et Bimbia dont la candidature a été présentée par le Cameroun n’y figure pas. Pour le moment, seuls la Réserve de la faune du Dja (régions Sud et Est du Cameroun), et le Trinational de la Sangha (complexe transfrontalier à cheval entre le Cameroun, le Congo et la République centrafricaine) y ont été inscrits en 1987 et en 2012.

Bien que Bimbia soit directement associé à un événement historique, la traite négrière, le site n’a pas été retenu au terme d’une session du Comité du patrimoine mondial tenue en Pologne du 02 au 12 juillet ; ni aucun des autres sites répertoriés sur la liste indicative de l’Unesco. En Afrique, l’organisation a accordé la reconnaissance au paysage culturel des ǂKhomani (Afrique du Sud) et aux vestiges de Mbanza Kongo, la capitale de l’ancien Royaume du Kongo (Angola).

Ces biens vont désormais bénéficier d’une sauvegarde internationale. Ils réunissent vraisemblablement l’une des conditions requises pour rentrer dans le patrimoine mondial, notamment : «représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain ; témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ; apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ; être un exemple éminent d’établissement humain traditionnel, de l’utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer ; être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques», indique Wikipédia.