Cameroun : 40 milliards de FCFA divisent l’ambassadeur français et un ministre

Le ministre camerounais Paul Tasong déclare attendre le versement de cette somme promise par la France dans le cadre du Plan de reconstruction des régions en crise. L’ambassadeur Christophe Guilhou soutient que la France en a donné plus.

Entre le coordonnateur du Plan présidentiel pour la reconstruction et le développement (Pprd) des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et l’ambassadeur de France Au Cameroun, les paroles sont discordantes. Le 08 juillet 2022, à l’occasion de la quatrième session d’évaluation des 18 premiers mois du Pprd à l’auditorium des services du Premier ministre, Paul Tasong déclare que la contribution de la France reste attendue.

Celle-ci, annoncée en octobre 2019 par le ministre de l’Europe et des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian de l’époque, s’élève à 40 milliards de FCFA. Une déclaration qui montre que le Plan pourrait encore multiplier les réalisations si toutes les promesses sont tenues.

Or, cette nouvelle qui crée une sorte de polémique au sein de l’opinion, ne rencontre pas l’assentiment du partenaire historique du Cameroun. Par la voix de son ambassadeur, la France dément l’information.

« Contrairement à ce qui a été dit, la France n’a jamais renié les engagements qui ont été annoncés par l’ancien ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors de sa visite qu’il a effectué au Cameroun en octobre 2019. Depuis sa visite, et pour les prochaines années, la France aura consacré plus de 40 milliards de francs Cfa au développement et à la reconstruction du NOSO. 40 milliards de CFA, la polémique est close ».

Ainsi répond Christophe Guilhou le 14 juillet 2022 lors de la célébration de la fête nationale de France à sa résidence à Yaoundé. Plusieurs membres du gouvernement camerounais prenaient part à cette cérémonie.

Suite à cette réplique, il est difficile à présent de savoir de quel côté se trouve la vérité. Néanmoins, dans son discours de circonstance le 14 juillet dernier, l’ambassadeur a énoncé une suite de réalisations de la France au Cameroun.

C’est par exemple dans le secteur éducatif, avec la signature de 30 conventions entre les instituts français et camerounais, la délivrance de 1700 visas d’étudiants en 2020, 2500 et 2021 et 3500 en 2022 ; la réalisation du barrage de Nachtigal (17 milliards de Fcfa) dont Proparco est le principal financier, etc.

Pour rappel, ce désaccord éclate au moment où le chef de l’Etat français est annoncé au Cameroun. Emmanuel Macron effectuera une visite de deux jours du 25 au 26 juillet 2022 à Yaoundé.

Cameroun : une marche contre le meurtre de chefs traditionnels dans le Sud-ouest prévue ce jour à Yaoundé

L’initiative est du ministre Paul Tasong, pour dénoncer l’assassinat de trois autorités traditionnelles il y a quelques jours dans le Lebialem.

Le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, en charge de la Planification et de l’Aménagement du territoire, agissant au nom « du peuple de Lebialem », organise ce mardi 16 février à Yaoundé, une marche de protestation. Ceci à l’effet de dénoncer « l’acte odieux » ayant conduit à la mort de trois chefs traditionnels, le 13 février dernier dans la région du Sud-ouest, dont le ministre est par ailleurs originaire. Cette « manifestation publique »  aura lieu à partir de 15h sur l’esplanade du musée national. Cette annonce est contenue dans un communiqué du 15 février.

Dans cette sortie, le ministre revient sur les évènements tragiques du week-end dernier. «  Dans la nuit du 13 février 2021, rapporte-t-il, un groupe de terroristes, dirigé par Lekeaka Oliver, alias ‘maréchal’, agissant sous les instructions de son courtier principal Christopher Anu, qui vit aux États-Unis, a envahi le village d’Essoh-Atah dans le département du Lebialem. Ils ont pris pour cible les chefs traditionnels, les ont réveillés, les ont emmenés sur la place du marché vers minuit, ont abattu trois d’entre eux et ont jeté leurs corps sans vie dans une rivière voisine ». C’est le dimanche février que  « les habitants du village ont sorti leurs corps sans vie dans l’espoir d’organiser des funérailles dignes »

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Sur les raisons de cet acte barbare, Paul Tasong croit savoir que « leurs crimes étaient qu’ils avaient refusé de remettre le produit des ventes de cacao pour la saison 2020-2021 et qu’ils encourageaient les autres villageois à ne pas succomber aux pressions du gang. Ils ont également été accusés d’avoir organisé des écoles dans le village, l’une d’entre elles étant un directeur d’école ».

Les chefs traditionnels sont la cible d’attaques de milices séparatistes dans la région du Nord-ouest et du Sud-ouest. Ces derniers leur reprochent leur allégeance au pouvoir de Yaoundé.

Cameroun : un jeune inventeur reçu au MINEPAT

Nzometiah Nervis Tetso mis sur pied une imprimante 3D concue à partir des déchets électroniques. Il est le lauréat d’un prix spécial « Paul Biya » dans les TIC.

« J’ai conçu une imprimante 3D. Cette invention pourrait booster l’économie numérique du pays et hisser le Cameroun plus haut en termes d’innovation »,a présenté Nzometiah Nervis Tetso 13 octobre à Yaoundé.

Le jeune inventeur de 22 ans a été reçu en audience par Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie en charge de la Planification et de l’Aménagement du territoire.

« Compte tenu du contexte socioéconomique qui touche particulièrement notre département, tout ce qui brille, les citoyens du département du Lebialem, doit être mis en exergue », a justifié Paul Tasong, par ailleurs Coordonnateur national du plan de reconstructions des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Il était accompagné par les chefs traditionnels du département.

Etudiant de l’Université de Buea faculté de l’ingénierie et technologie,

Prix Paul Biya des innovations TiC lors dela semaine de l’innovation numérique organisé le Nzometiah Nervis Tetso revendique l’invention d’une imprimante 3D dénommée « e-Waste 3D Printer » conçue à partir des déchets électroniques.

Selon le jeune promoteur, cette machine a la particularité de permettre la préfabrication des objets en 3D, utiles pour la mécanique, la robotique et bien d’autres.

Nzometiah Nervis Tetsop est le lauréat du p du prix spécial du président de la République décerné par le ministre des Postes et télécommunications lors de la semaine de l’innovation numérique.

Cameroun: les infrastructures à réhabiliter dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest

Environ 350 écoles, 115 centres de santé, 12 000 résidences privées, 500 km de lignes électriques basse tension, figurent entre autres parmi les ouvrages identifiés par le gouvernement

 

La crise dans les régions anglophones du Cameroun, en cours depuis le quatrième trimestre 2016, a déjà occasionné la destruction à ce jour d’environ 350 écoles, 115 centres de santé, 40 ponts, 400 points d’eau, 500 km de lignes électriques basse tension, 600 km de routes rurales, 45 marchés, 12 000 résidences privées, selon les statistiques présentées ce jour dans la presse publique par le coordonnateur national du Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. 

Il est à noter aussi qu’environ 300 000 documents personnels ont été perdus et 25 000 hectares de terre ont besoin d’attention, souligne Paul Tasong qui a été désigné pour coordonner le Plan présidentiel le 03 avril.

Le travail débutera dans les zones à faible risque, précise-t-il.

Cameroun : le gouvernement lance les consultations pour le DSCE II

Cette deuxième phase du plan d’émergence va de 2020 à 2027. Des conférences de consultations scientifiques vont se tenir du 26 au 29 mars à Yaoundé.

10 grandes thématiques forment l’architecture du prochain Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), le plan de développement du gouvernement pour faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035.

Ces thématiques portent entre autres sur la caractérisation du paradigme de développement et analyse de sa pertinence compte tenu de l’objectif d’émergence ; la diversification et compétitivité de l’économie camerounaise ; le financement de l’économie et efficacité du système bancaire; le  développement des infrastructures et de la dette publique ; l’agriculture, pauvreté dans le monde rural et autosuffisance alimentaire ; ou encore la qualité des institutions et gouvernance.

Le gouvernement, à travers le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) lance à ce sujet un appel à « contribution scientifique », pour l’élaboration dudit document.

L’objectif étant de recueillir « les contributions du monde universitaire et professionnel dans le cadre des réflexions entamées pour la planification du développement économique et social du Cameroun pour la prochaine décennie. En d’autres termes, il est question de consulter les chercheurs, entrepreneurs privés et acteurs de la société civile dans le cadre de l’élaboration du document-cadre de planification de mise en œuvre de la deuxième phase de la vision 2035 », renseigne cet appel à communication.

Les soumissions pour l’élaboration de ce document sont attendues au plus tard le 1er mars, et les conférences de consultations se tiendront du 26 au 29 mars 2019.

En rappel, la phase I du DSCE couvrait la période 2010-2019. En janvier dernier, le gouvernement confesse l’échec de cette première phase. Le 23 janvier à Yaoundé, Paul Tasong, le Minepat délégué reconnaissait : « le tout premier indicateur portait sur une croissance économique soutenue pendant les 10 ans. Le souhait était d’atteindre une croissance moyenne de 5,5% sur la période de planification. A ce jour, nous n’avons pas atteint de manière totalement satisfaisante ce taux de croissance. Le taux de croissance moyen de nos jours est de 4,5% ».

Le DSCE III couvre la période allant de 2028 à 2035 et « poursuit comme objectif l’atteinte par le pays du statut de nouveau pays industrialise ».