25 mars: Journée mondiale de la procrastination. Faut-il toujours remettre à demain?

Coup de fil à passer, papiers à ranger, devoir à rendre, rapport à boucler, facture à payer… Et si on remettait à demain?

Comme l’écrivait Molière dans le Bourgeois gentilhomme à propos du personnage de Monsieur Jourdain, nous procrastinons tous depuis la plus tendre enfance. La procrastination consiste tout simplement à remettre au lendemain ce qui pourrait être fait le jour-même. Tout le contraire de ce que nous recommande le fameux proverbe : « ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd’hui ». Certains auteurs comme Alphonse Allais (« Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain ») ou Maurice Roche (« À quoi bon remettre à demain ce qu’on peut faire avec ses pieds ») ont d’ailleurs pris un malin plaisir à détourner ce proverbe : « Pourquoi faire aujourd’hui ce qu’un autre peut faire demain à ta place ? ». Au total, 20 à 30% de la population globale est considérée comme « lourdement procrastinatrice ». Un coup de fil à passer, répondre à un mail pourtant important, des papiers à ranger, une dissertation à rendre, un cours à réviser, un dossier à remplir, son linge sale qui traîne à ramasser, son dossier « photo » à trier, rapport à boucler, facture à payer, robe à aller chercher chez le teinturier… Qui n’a jamais traîné pour faire tout ce genre de chose ?. Les exemples ne manquent malheureusement pas. Remettre sans cesse à plus tard des actions ennuyeuses ou pénibles, ça s’appelle la procrastination. Toutes les excuses sont bonnes pour ne pas commencer ou pour temporiser. Un comportement qui peut devenir pathologique, contagieux et difficilement supportable pour l’entourage. La procrastination peut même entraîner de lourdes conséquences matérielles. Des adeptes du « Y a pas le feu au lac », il y en a, et de plus en plus. Certains parlent de « mal moderne », d’autres de « maladie du siècle ».

A ce jour, les chercheurs ne sont pas encore tombés d’accord sur les origines de la procrastination. Pour certains, « la procrastination est une mauvaise habitude », pour d’autres, « celui qui procrastine a peur de l’échec », « les procrastinateurs sont perfectionnistes », etc. En tout cas les procrastinateurs sont nombreux et comme toute pathologie, elle peut néanmoins être handicapante. Les forums consacrés à ce phénomène sont légion, et chacun y va de ses astuces, de ses conseils, de la manière de combattre cette paresse plus subie que réellement voulue. Car comme dans beaucoup de domaines, la procrastination est un cercle vicieux : moins on en fait, moins on a envie d’en faire ; plus on remet à plus tard. plus ça s’accumule. plus on se décourage. plus on remet à plus tard. Pas toujours facile de s’en sortir quand aucune contrainte, aucun chef, aucune date n’est là pour rappeler à l’ordre.

Une journée mondiale de plus ?
La plupart des journées mondiales que nous célébrons sont des journées officielles, inscrites au calendrier de l’ONU, dont l’objectif est de s’atteler à un problème d’ordre social ou culturel. Mais pour une fois, rien de tel ! La Journée mondiale de la procrastination a été inventée par David d’Equainville, auteur du livre « Demain c’est bien aussi ». L’objectif est de réfléchir à notre monde moderne et au rythme de vie effréné qu’il nous impose… De ce livre est né le site internet Demaincestbienaussi.com où les internautes racontent leurs petites aventures de procrastination. Et vu le succès de ce site internet, Anabet a déclaré le 25 mars comme journée mondiale de la procrastination dont la première édition s’est célébrée le 25 mars 2010. Selon David d’Equainville, fondateur des éditions Anabet « La procrastination c’est une défense immunitaire face à une société extrêmement rude, un moyen positif de se défendre des assauts du monde contemporain ». Si ce trouble peut devenir un vrai handicap social, il convient toutefois de noter que la procrastination ne présente pas que des inconvénients: « Ne pas promettre », « annuler à temps », « exiger des échéances » sont les conseils que recommandent le livre Demain c’est bien aussi qui « aborde la procrastination d’un point de vue positif ». la lenteur d’exécution permet par exemple la réflexion. Les procrastinateurs ne sont donc pas exemptés de bonnes manières. Il arrive parfois même que le fait d’avoir pris du retard nous donne accès à des opportunités intéressantes. Des réservations de dernière minute qui finalement seront moins chères, des idées de rechange qui s’avèrent plus sympathiques que celles auxquelles on a renoncé faute de s’y être pris à temps, etc… En tout cas, merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout. Mais. que faites-vous su journalducameroun.com? Comment êtes-vous arrivé là? Ne seriez-vous pas en train de procrastiner par hasard ?. A méditer.

Moins on en fait, moins on a envie d’en faire ; plus on remet à plus tard. plus ça s’accumule. plus on se décourage. plus on remet à plus tard
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