Barrage de Chollet : le Cameroun et le Congo à la recherche de nouveaux partenaires

Les gouvernements des deux pays ont décidé de résilier le contrat du constructeur chinois China Gezhouba Group Company (CGGC), pour non-respect des engagements après deux ans de partenariat.

 Le Cameroun et le Congo ont décidé par conséquent de se tourner vers d’autres partenaires. A en croire Energies Media, le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique de la République du Congo, Emile Ouesso, et son homologue du Cameroun, Gaston Eloundou Essomba, ont signé, le 20 mars 2023, une décision portant résiliation de l’accord signé le 24 juin 2021 avec la société China Gezhouba Group International Engineering (CGGC International) pour la réalisation du projet d’aménagement hydroélectrique de Chollet  et des lignes électriques associées.

Le barrage hydroélectrique de Chollet – prévu sur la rivière Ngoko, à environ 126 km de la localité de Moloundou (Est-Cameroun, département de la Boumba-et-Ngoko) et à 70 km en amont de la localité de Ngbala (Nord-Ouest du Congo, région de la Sangha) – est un projet qui vise à fournir 600 MW, pour les réseaux d’électricité du Congo et du Cameroun.

Dans leur décision du 20 mars 2023, diffusée dans la presse publique camerounaise le 17 avril, les ministres de l’Energie du Congo et du Cameroun reprochent au constructeur chinois CGGC de ne pas avoir démarré les travaux d’ouverture des voies d’accès ainsi que les études.

L’autre motif principal de rupture est la sollicitation faite par l’entreprise, par un courrier du 07 novembre 2022, de réaliser le projet en mode EPC (ingénierie, approvisionnement et construction) au lieu du mode BOOT (construction, propriété, exploitation, transfert) comme convenu initialement.

Un appel d’offres international signé par les deux gouvernements le 12 avril 2023 invite ainsi des bureaux d’études à faire acte de candidature pour la réalisation des études (avant-projet sommaire, avant-projet détaillé, évaluation environnementale et sociale, résilience des ouvrages aux effets du changement climatique), élaboration des dossiers d’appels d’offres et du modèle financier de ce projet. La date limite de soumission de ces offres est fixée au 19 juin 2023 à la direction du projet Chollet sise à Brazzaville.

Cameroun : la Fécafoot déjà à la recherche d’un nouvel équipementier

La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) vient de lancer un appel d’offre pour le recrutement d’un habilleur pour ses sélections nationales de football.

Après avoir annoncé la rupture prochaine de son contrat avec Le Coq sportif (à la fin de la Can féminine Maroc 2022), la Fédération camerounaise de football est pressée de trouver le successeur de l’habilleur français. Le secrétaire général par intérim de la Fécafoot vient en effet de lancer ce mercredi 6 juillet un appel d’offre pour le recrutement d’un équipementier pour les sélections nationales de football. Les différentes firmes intéressées ont jusqu’au 25 juillet prochain pour se prononcer.

Le communiqué de la Fécafoot

Lions indomptables du Cameroun : Georges Kevin Nkoudou à la recherche du temps perdu

L’ailier Franco-camerounais de Besiktas a finalement accepté de rejoindre les Lions indomptables. A 27 ans, il n’est jamais trop tard pour réaliser la carrière internationale à laquelle il était destiné.

Georges Kevin Nkoudou Mbida (27 ans) vient d’être convoqué en équipe nationale de football du Cameroun, par son sélectionneur-manager Rigobert Song. Ceci dans le but de préparer les matchs du 4 juin contre le Kenya et celui du 8 juin devant le Burundi, dans le cadre des éliminatoires de la Can 2023. La présélection de ce Franco-Camerounais, intervenant après la qualification du Cameroun pour le Mondial qatari, certains observateurs ont trouvé son changement tardif de nationalité sportive assez opportuniste.

Depuis ses premières apparitions en pro en Nantes, en 2013, son talent prometteur et son patronyme aidant, il a tapé à l’œil des Camerounais. Mais, il a sans cesse repoussé les avances de la fédération, lorgnant une convocation en Equipe fanion de France. Seulement, après avoir été l’un des joueurs les plus prometteurs de sa génération, le talent de Nkoudou n’a cessé de décliner. Pour la saison 2021/2022 qui s’achève, avec son club de Besiktas, en Super Lig turc, il n’a disputé que huit matchs pour deux buts.

Concurrence toujours rude

Né de parents camerounais (le 13 février 1995), Georges-Kévin Nkoudou se familiarise avec l’univers du ballon rond dès son plus jeune âge en intégrant le club « Petits Anges », une structure enracinée dans le 7e arrondissement de Paris. Repéré par le PSG  lors d’une détection aux sélections d’entrée à l’INF Clairefontaine dès sa treizième bougie soufflée, le natif de Versailles rejoint le centre de pré-formation de la capitale parisienne pour parfaire son apprentissage.

Déjà décrit à cette période comme un joueur résolument rapide et capable de faire des énormes différences balle au pied, Georges-Kévin Nkoudou est rapidement promis à un avenir radieux, même si les bases essentielles du football sont encore à assimiler.

Georges Kevin Nkoudou, très peu utilisé à Tottenham

Finalement, après deux années à s’essayer sans relâche, c’est finalement au Fc Nantes  qu’il obtient les faveurs du petit prodige du football français. Un contrat stagiaire en poche, il n’aura pas besoin de prendre son mal en patience bien longtemps. Acté le 8 août 2013, il s’engage pendant trois ans et prend part, sept jours après, à son premier match au sein de l’élite lors d’une rencontre contre Bastia.

Pleinement mis en confiance, il s’inscrit durablement au sein de cette équipe au point de convaincre définitivement l’Olympique de Marseille de miser 1.5 million d’euros à l’été 2015.Titularisé le 17 septembre avec l’OM lors d’une confrontation en Europa League face au FC Groningen, Georges-Kévin Nkoudou découvre la joie des joutes européennes.

En pratiquement un an, Georges-Kévin Nkoudou est propulsé en Une des tabloïds britanniques qui relatent les exploits de cette nouvelle sensation du football français. Pendant l’été 2016, Tottenham met le grappin sur le joueur et débourse 11 millions d’euros pour s’attacher ses services. Malgré 17 petites apparitions lors de son baptême du feu outre-Manche, la mission s’annonce périlleuse voire délicate à appréhender pour ce jeune encore inexpérimenté au plus haut niveau.

Une nième rédemption

Avalé inévitablement par le précipice anglais, l’ex-Nantais disparaît littéralement des radars avant d’être prêté le 9 janvier 2018 à Burnley, toujours en Premier League. Mais à l’image de la saison précédente, l’ex-international Espoirs français est effacé par une concurrence toujours plus rude, seulement huit apparitions. Le scénario british vire au cauchemar.

Afin de se relancer, Georges-Kévin Nkoudou doit à tout prix se faire violence au risque de se heurter à un nouvel échec. L’As Monaco parie sur lui. Raté. Au compteur, les statistiques faméliques : trois matches disputés.

En 2019, il entame une nième rédemption au Besiktas Istanbul. Mal conseillé, il ne sait pas quand choisissant la Super Lig turc il s’est définitivement éloigné des Bleus. Il aurait dû dès ce moment-là choisir les Lions. Hélas !

Le Cameroun, le pays de ses ancêtres, lui offre une bouée de sauvetage pour soulager le mal de mer constant qui gagne les tréfonds de cet esprit torturé par une carrière qui manque le plus souvent de surfer la bonne vague. A lui de saisir cette opportunité, afin de faire rêver les fans des Lions.

Alimentation : le Cameroun va importer environ 900 000 tonnes de blé en 2022

Il s’agit d’une projection faite par le ministère du Commerce et les opérateurs de la filière.

Malgré sa forte consommation, la production nationale de blé reste relativement faible selon l’Institut de recherche agricole pour le Développement (Irad). La production nationale est en effet, évaluée à 66 t/ha, principalement dans les régions du Nord-Ouest et de l’Adamaoua.

Selon le Centre international du commerce, le Cameroun a dépensé plus de 548 milliards de F pour les importations du blé au cours de la période 2012-2017.

En 2020, le pays a importé 860 000 tonnes pour un coût de plus de 156 milliards de F. Selon les prévisions, ce chiffre sera en hausse de 30 000 tonnes en glissement annuel. En 2022 les importations selon le ministère du Commerce seront autour de 900 000 tonnes.

Le gouvernement camerounais a opté pour une politique d’import-substitution afin de réduire les importations et investir pleinement dans la transformation structurelle de son économie.

Par exemple, l’Irad produit des semences de pré-bases, de bases du blé à travers des essais multi-locaux d’adaptabilité et transformation du blé. Il s’agit entre autres des expérimentations des variétés de blé tendre (pain) et dur (spaghettis) dans les cinq zones agroécologiques de notre pays et le développement des variétés prometteuses.

L’Irad indique néanmoins que, malgré les avancées de la recherche agricole, les moyens financiers et le partenariat technique très limités ne permettent pas la transformation à grande échelle de la chaine de valeur du blé au Cameroun.

 

 

Cameroun : le Parlement examine un projet de loi sur la recherche médicale impliquant la personne humaine

Le texte à adopter a été déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale au cours d’une séance plénière mardi 29 mars 2022.

La recherche en santé humaine au Cameroun sera bientôt encadrée par un nouveau dispositif légal. Le gouvernement vient de soumettre un projet de loi y relatif à l’Assemblée nationale, réunie en session ordinaire depuis le 11 mars 2022. Son objectif est d’ d’assurer la protection des participants à la recherche sur les maladies humaines, en particulier dans le cadre des essais cliniques et des études interventionnelles.

Il est Composé de 72 articles regroupés en huit chapitres. Le texte traduit la volonté du gouvernement de mettre en place un cadre stratégique pour définir les principes directeurs pouvant  guider les projets de recherche dans le domaine médical. A cet effet, il détermine les potentiels participants au projet de recherche. Il s’agit des personnes vivantes, celles décédées, les groupes sociologiques, les personnes vulnérables, les femmes enceintes, les embryons et les fœtus in vivo.

Cette loi en devenir contient les règles applicables à la recherche en santé, aux obligations de l’investigateur ou du promoteur d’un projet. Elle édicte aussi celles qui régissent la recherche médicale ainsi que les sanctions applicables en cas de manquements à leurs obligations à l’égard des participants. Elle encadre aussi la liberté du consentement du participant à la recherche, le droit à l’information, le secret de la vie privée et la confidentialité des données personnelles.

Le projet de loi portant sur la recherche en santé humaine a été élaboré dans un contexte où la nécessité d’encadrer la recherche s’impose. De nombreux manquements ont été observés dans ce domaine ces dernières années. Le cas le plus récent est la survenue en 2020 de la pandémie de Covid-19 au Cameroun. L’évolution de la maladie a conduit les chercheurs à développer des produits et à effectuer des essais thérapeutiques sur des personnes sans contrôle approprié en amont.

Cameroun: comment optimiser une recherche orientée sur le développement

Le sujet était au centre d’une conférence organisée mercredi par le Minresi sous le thème : «La recherche pour le développement socioéconomique: la nécessité d’une approche multidisciplinaire»

Pour une recherche orientée sur le développement durable, «il faut bannir toute recherche d’exclusion et isolée», affirme dès l’entame Dr Stéphanie Mvodo, enseignante au département de l’économie agricole et de lagro-business à la Faculté d’agriculture et de la médecine vétérinaire à l’université de Buea au Cameroun.

C’est au cours d’une conférence ouverte au grand public organisée au ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), sous le thème : «La recherche pour le développement socioéconomique : la nécessité d’une approche multidisciplinaire», le 24 août 2016, dans le cadre de l’animation scientifique dénommée «Le mois de la recherche», instituée par la ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation, Dr Madeleine Tchuinté.

«Quel que soit le domaine de recherche retenu ou la filière de formation choisie, il faut l’orienter vers le développement. La recherche qui vise l’avancement en grade ne sert à rien. Il faut une recherche qui impacte la société», enseigne la lauréate du prix Nestlé 2016 sur la création des valeurs ajoutées à Abidjan (Côte d’Ivoire).

En plus de mener la recherche pour le développement, Dr Stéphanie Mvodo prône «la mutualisation des expériences et des compétences, en intégrant l’approche multidisciplinaire ou interdisciplinaire qui existe dans les programmes de formation des universités camerounaises». Et la trentenaire de renchérir : «Aucune discipline ou filière de formation ne devrait être sous-estimée ou privilégiée par rapport à l’autre. Toutes les filières se valent. Et pour résoudre de manière efficace les problèmes auxquels la société fait face, des chercheurs ne devraient plus travailler de manière isolée, mais de manière concertée et complémentaire.» Ainsi, l’universitaire encourage-t-elle une spécialisation qui intègre d’autres domaines de connaissance complémentaire.

Pour ce faire, l’animatrice de la conférence présidée par le Conseiller technique au Minresi, Gilbert Taguem Fah, recommande aux chefs d’établissements universitaires et les grandes écoles de formations du Cameroun de promouvoir les programmes interdisciplinaires déjà inscrits dans leurs feuilles de route. Et aux décideurs, la jeune chercheure prescrit l’implémentation de «l’approche multidisciplinaire ou interdisciplinaire à l’ouverture même des nouvelles structures universitaires».


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Talents Verts 2016: la compétition démarre

Cette année encore, 25 jeunes chercheurs seront récompensés par le ministère fédéral Allemand de l’Education et de la Recherche pour leur contribution au développement durable

Prix du développement durable, les inscriptions sont ouvertes. Le ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche (BMBF) lance officiellement l’édition 2016 de « Talents Verts ». Comme chaque année, depuis sa création en 2009, la compétition regroupera des jeunes chercheurs venus des quatre coins du monde.

En rapport avec le thème central de l’édition 2016-2017 de l’année de la science organisée par le BMBF et consacrée aux « mers et océans », « Talents verts 2016 » abordera les effets du changement climatique, de la pollution et de la surpêche sur la plus importante ressource naturelle de la planète : les océans.

Parvenir à un équilibre entre la nécessité de développement socio-économique et la nécessité de préserver l’environnement, afin de répondre aux besoins des générations actuelles et futures, constitue, selon la BMBF, le but du développement durable. D’où l’exigence d’une coopération de niveau international en matière de recherche.

Plus de 150 chercheurs déjà distingués
Forum international destiné aux talents potentiels du développement durable, Talents Verts entend donc promouvoir à l’échelle internationale les échanges d’idées innovantes dans le domaine de l’environnement. Depuis sa création, le prix a déjà distingué 157 jeunes chercheurs et scientifiques venant de 46 pays différents pour leurs réussites et contributions visant à rendre leurs communautés, pays et sociétés plus durables.

Cette année encore, les lauréats du prix Talents Verts, sélectionnés par un jury d’experts allemands, bénéficieront entre autres d’un accès exclusif à l’élite de la recherche du pays.

Les postulants ont jusqu’au 24 mai 2016 à minuit, pour déposer leur candidature.

Lire l’intégralité du communiqué de Green Talents Award 2016


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Des chercheurs africains attendus à Yaoundé

Une cinquantaine de délégués africains seront réunis en conclave le 10 mars 2016 dans la capitale camerounaise, pour la restitution du Programme d’appui à la recherche en réseau en Afrique

Pendant deux jours, des membres des 7 réseaux dudit Programme, mais aussi des dirigeants de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) présenteront le bilan de recherches conduites depuis 4 ans dans les domaines de la santé, de l’environnement et de la sécurité alimentaire.

Avec la participation du directeur du Malaria Research and Training Center de Bamako et coordinateur du Réseau sur la lutte anti-helminthique et ses conséquences sur la santé des populations (Relacs), le Professeur Ogobara Doumbo, les délégués présenteront des résultats de recherche et participeront à des déjeuners thématiques et des débats.

Le séminaire de Yaoundé ambitionne de réfléchir sur la place de la recherche dans la définition des stratégies nationales et internationales en vue de l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD), adoptés en septembre 2015 par les Nations Unies.

Les membres des réseaux seront aussi invités à proposer aux décideurs et bailleurs leurs offres d’expertise en matière de recherche, de renforcement des capacités et d’innovation, développées dans le cadre du programme.

Selon le Parraf, alors que le continent noir abrite plus de 10% de la population mondiale, l’Afrique subsaharienne ne regroupe que 0,8 % des chercheurs de la planète dont les excellents résultats des équipes sont pourtant en butte à des écueils tels que la taille restreinte des équipes qui rend difficiles les recherches pluridisciplinaires, la création d’écoles doctorales, mais aussi l’expertise et la valorisation des résultats.


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L’Allemagne lance l’édition 2015 du concours Green Talents

L’initiative du ministère fédéral allemand de l’éducation et de la recherche (BMBF) a pour but de permettre aux talents potentiels du développement durable de s’exprimer

L’édition 2015 du «Green Talents-International forum for high potentials in sustainable development» (Forum international des talents potentiels du développement durable) vient d’être lancée. Organisé depuis 2009 par BMBF, ce concours a pour but de promouvoir à l’échelle internationale les échanges d’idées innovantes dans le domaine de l’environnement.

Pour cette édition, le concours encourage particulièrement les candidatures en rapport avec «la ville de demain», thématique retenue pour l’année de la science 2015. La compétition est ouverte à tous les domaines de recherche, allant dans le sens du développement durable.

Les meilleurs, 25 jeunes chercheurs au total sur l’ensemble des participants, en provenance du monde entier et sélectionnés par un jury d’experts allemands, seront récompensés au terme de la compétition.

Le prix 2015 contient une invitation en Allemagne pour participer pendant deux semaines au forum de la science, avec un accès à des institutions scientifiques de haut niveau. Pendant cette période, les lauréats auront également l’occasion de présenter leurs travaux lors de rencontres individuelles avec des experts de leur choix. Les sélectionnés bénéficieront aussi d’un séjour de recherche entièrement subventionné pour une durée allant jusqu’à trois mois en 2016, dans un centre de recherche choisi par eux. Sans oublier, un accès exclusif au «Green Talents Alumni Network», le réseau des lauréats de ce concours, qui rassemble 130 chercheurs travaillant sur le développement durable dans plus de 40 pays.


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Lutte contre le sida : Les laboratoires de Recherche s’impliquent

Plusieurs initiatives allant dans ce sens ont été exposées au cours d’une conférence débat organisée au Circb

Les projets ne manquent pas. C’est du moins ce qui se dégage de la conférence débat organisée sur le thème « recherche-action sur le VIH/Sida au Cameroun : quand les laboratoires répondent présents aux sollicitations du ministère de la santé publique ». Les laboratoires entendent apporter leur appui aux efforts déjà entrepris par les pouvoirs publics et autres associations et organismes dans la lutte contre la Sida au Cameroun et même dans la sous région Afrique centrale.

De la recherche fondamentale à l’opérationnelle
Il s’agit d’un changement de stratégie de la part des laboratoires de recherches qui passent ainsi de la recherche fondamentale à la recherche opérationnelle. Ces laboratoires et centres de recherche développent une politique de proximité à travers des projets consistant à aller vers les populations en s’appuyant sur des «relais communautaires». Le principe consiste à déplacer des équipes sur le terrain pour entrer en contact avec les populations et les communautés avec des objectifs spécifiques. Ainsi, 4 projets de recherche ont été exposés lors de la conférence débat déroulée au siège du centre international de recherche Chanta Biya de Yaoundé (Circb).
Le premier concerne une « enquête de surveillance sentinelle de l’infection à VIH/Sida au Cameroun » effectué par 2 laboratoires avec pour objectif d’établir l’existence ou non d’un lien entre le taux d’acceptation des tests à VIH et le taux de prévalence. Les résultats de ce projet qui concernait les femmes enceintes, révèlent que les tests ne peuvent être utilisés comme indicateur de la tendance de séroprévalence que « si les laboratoires sont sérieusement équipés pour garantir des résultats fiables. Il y a aussi « le programme national de diagnostic précoce du Vih chez les enfants nés de mères séropositives au Cameroun » sur initiative du Circb. Ledit programme consiste à identifier très rapidement les enfants susceptibles d’être infectés du fait de leur mère et de les prendre en charge systématiquement suivant les recommandations de l’organisation mondiale de la santé (Oms). L’on apprend néanmoins que sur les 10.000 enfants éligibles (à prendre en charge), seul 2000 le sont effectivement. En outre, des projections révèlent qu’en l’absence de prise en charge et de soins, 11000 enfants seront infectés chaque année. Le diagnostic précoce et la prise en charge gratuite des enfants de moins de 18 mois, sont rendus possibles grâce à une convention signée en 2007 entre la fondation Clinton et le ministère camerounais de la santé publique.
Un autre projet exposé au cours de la conférence concerne l’évaluation de « l’efficacité des tests de diagnostic du Vih au Cameroun et en Afrique en général ». Le diagnostic consiste à « rechercher les marqueurs indirects du virus dans le sang ». Le représentant à la fois du centre de recherche et de santé des armées (Cresar) et de l’institut de recherche démographique (Ird) révèlera qu’aucun des tests pratiqués au Cameroun « ne permet de développer un algorithme fiable ». En plus simple, les tests pratiqués sont peu crédible et nécessite d’être adapter au contexte d’utilisation. « L’évaluation de la transmission de la résistance du Vih aux antirétroviraux chez les patients naïfs en Afrique centrale » a été réalisée par l’organisation pour la surveillance épidémiologique en Afrique centrale (Oceac). Les patients naïfs sont des « personnes non encore traitées ». Ce dernier projet vise à évaluer les résistances développées par les virus en fonction du type d’antirétroviraux utilisés. Ses résultats seront dévoilés au cours d’un atelier de restitution en Janvier 2009.


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La pauvreté et l’ignorance n’arrangent rien
Ces laboratoires et centres de recherche font cependant face à plusieurs difficultés. Les moyens financiers limités tendent à freiner le travail de terrain. Le personnel en manque de motivation (argent) ne donne pas le meilleur de lui même dans la collecte des données. Les populations hésitent à se soumettre aux tests lorsque ceux ci sont volontaires. Sans oublier les transporteurs qui se rétractent quelques fois rendant difficile le respect des délais et des objectifs de départ. Par exemple au niveau de la conservation des échantillons collectés dans une zone reculée et acheminés vers un centre urbain. Soulevant la question fondamentale de la crédibilité des résultats. Tous ces problèmes ont été exposés en présence du représentant du ministère de la santé publique. Il confie que ces initiatives « constituent des bases factuelles pour améliorer ou modifier les décisions stratégiques ». La conférence débat mettait un terme à une série de manifestations organisées par le Circb en prélude à la journée mondiale contre le Sida célébré 1er décembre 2008.
De cette rencontre, il ressort que les recherches sur le Sida doivent être accentuées et surtout adaptées aux pays et aux contextes dans lesquels elles sont effectuées.


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