Terrorisme: La France appuiera le Burkina « uniquement » à sa demande (Hollande)

Cette déclaration, publiée mardi par l’Elysée, intervient deux jours après des critiques du président burkinabè

Le président français, François Hollande a déclaré, mardi à Paris, que son pays appuiera le Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme, « mais simplement à sa demande », selon un compte rendu de la rencontre qu’il a eu avec Roch Marc Christian Kaboré.

Cette déclaration de M. Hollande, publié par l’Elysée intervient deux jours après que son homologue burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré a dénoncé le déploiement des gendarmes français sur son territoire, sans son avis.

« Ce sont les pays eux-mêmes, et le Burkina Faso en est parfaitement conscient, qui doivent organiser leur propre sécurité », expliqué M. Hollande, ajoutant que « nous, la France, nous devons les appuyer autant qu’il est possible, mais simplement à leur demande ».

Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré a déclaré, dimanche à Bobo-Dioulasso, que son pays ne se sent pas concerné par le déploiement de gendarmes français sur le sol burkinabè, dénonçant au passage la méthode utilisée par Paris.

« Concernant le déploiement du GIGN, nous avons eu cette information comme vous sur France Inter (..). Le minimum dans cette matière, c’est d’informer les plus hautes autorités du pays et de voir s’il y a la possibilité ou non de le faire », avait-il dit

« C’est aussi le respect que nous leur devons. Efficacité ne veut pas dire dépendance. Efficacité veut dire au contraire reconnaissance par les pays eux-mêmes de l’effort qu’ils ont à faire pour leur propre sécurité et leur propre défense », a répondu François Hollande.

En janvier dernier, Ouagadougou avait été le théâtre d’une attaque djihadiste contre un restaurant et un hôtel, qui avait fait 30 morts.

M. Hollande a soutenu que « nous devons prendre conscience que le terrorisme peut frapper dans tous les pays et particulièrement dans ceux qui ont déjà connu par l’implantation de groupes terroristes dans des pays voisins et je pense au Nord Mali ».

« Nous devons donc mener, avec ce qu’on appelle les pays du G5 Sahel, une coopération exemplaire en matière de sécurité, d’échanges d’informations, de coordination du renseignement », a-t-il soutenu.

Il a conclu que « notre force Barkhane est justement à la disposition des pays qui nous en font la demande dans l’action de prévention, mais aussi d’intervention si cela est nécessaire ».

Les chefs d’Etat burkinabè et français se sont entretenus mardi, 05 avril 2016, à Paris
Elysee.fr)/n

Burkina Faso: le président déplore le déploiement de gendarmes français, à son insu

Roch Marc Christian Kaboré a dénoncé la méthode de Paris dimanche, indiquant qu’il avait appris la nouvelle sur RFI, comme tout le monde

Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré a déclaré, dimanche que son pays ne se sent pas concerné par le déploiement de gendarmes français sur le sol burkinabè, dénonçant ainsi la méthode utilisée par Paris.

« Concernant le déploiement du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) au Burkina Faso, nous avons eu cette information comme vous sur Radio France Internationale (RFI). Nous avons considéré que nous ne nous sentons pas concernés. Le minimum dans cette matière, c’est d’informer les plus hautes autorités du pays et de voir s’il y a la possibilité ou non de le faire », a déclaré M. Kaboré lors d’un point de presse à Bobo-Dioulasso à l’occasion de ses 100 jours de pouvoir.

Le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve avait annoncé au lendemain de l’attaque terroriste qui a fait une vingtaine de morts en Côte d’Ivoire, que des éléments du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) seront déployés sous peu à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pour faire face à toute « crise de terrorisme » en Afrique de l’Ouest.

« Toute information que nous apprenons par la radio n’engage que ceux qui font leurs déclarations et ne nous engagent pas, puisque de façon officielle, nous n’avons pas été saisis sur ce déploiement », a expliqué le président burkinabè.

« Et nous avons d’ailleurs, le même jour, dit à l’ambassadeur de France tout notre mécontentement sur cette procédure », a-t-il justifié.

En janvier dernier, Ouagadougou avait été le théâtre d’une attaque djihadiste contre un restaurant et un hôtel qui avait fait 30 morts.

Pour arriver à bout du terrorisme, M. Kaboré a souligné que les pays africains sont engagés « mais nous devons également solliciter l’appui de la communauté internationale ».

« Nous l’avons déjà fait avec le Secrétaire général de l’ONU lorsqu’il était à Ouagadougou pour demander que l’ONU appuie les forces de défense et de sécurité des différents pays pour nous permettre d’assurer notre mission de sécurité et de lutte contre le terrorisme qui est un problème mondial aujourd’hui », a-t-il dit.

Roch Marc Christian Kaboré
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