Par Sismondi Barlev Bidjocka
Ce 31 décembre 2014, vous vous êtes une fois de plus sacrifié au devoir bilan de tout chef d’état au pouvoir ! Pour la 32eme fois !
Comme en 1986 (avec la crise économique) et les années qui ont suivi, vous justifiez le retard dans nos projets par la guerre contre .heuhh « Boko Haram » ! Soit !
La sécurité étant essentielle pour le développement économique nous adhérons, mais nous souhaitons mieux comprendre cette « GUERRE », car l’adversaire désigné qui se trouve au Nigéria n’a revendiqué qu’un seul acte sur notre territoire, à savoir l’enlèvement de la Famille Moulin Fournier ! Les raisons étaient aussi claires que justifiées, à savoir l’implication de la France dans les affaires intérieures du Nigéria !
Monsieur le Président,
Nous semblons parti là pour une guerre d’usure où personne ne contrôle les fonds investis, et donc la porte ouverte à tous les détournements, y compris des nôtres qui, pour en profiter peuvent alimenter un climat de terreur juste pour gérer des budgets ! On se connait !
Permettez-Nous à présent de revenir à votre discours de 2013. Mitraillant votre équipe gouvernementale, vous déclariez il y a un an: « .Serions-nous incapables de faire ce que d’autres pays comparables au nôtre ont fait ou sont en train de faire ? . Alors que nous manque-t-il ? Je crois que nous avons des progrès à faire sur deux points importants : la primauté de l’intérêt général et la coordination de nos efforts. . nous sommes un peuple d’individualistes, plus préoccupés deréussite personnelle que d’intérêt général. Notre Administration reste perméable à l’intérêt particulier. Ce dernier est le plus souvent incompatible avec l’intérêt de la communauté nationale. Dans un Etat moderne, cette dérive ne doit pas être tolérée. »
Mais douze mois plus tard, vous gardez ces mêmes hommes dont vous reconnaissez l’incompétence! le plan d’urgence que vous aviez alors prescrit vient de faire l’objet de votre conseil de ministre ! Un an plus tard! ce n’est pas vraiment notre conception du mot «Urgence».
Monsieur le Président
Les priorités de la jeunesse aujourd’hui, c’est l’emploi, la santé la formation et l’éducation. Dans votre discours vous affirmez que « .283.443 emplois nouveaux ont été créés en 2014. ». Objection votre honneur!
Dans quels domaines? Quels secteurs? Quels profils? Si c’est à la fonction publique, tans mieux, mais nous vous faisons remarquer que cela ne produit pas de la richesse, et nous émettons des sérieuses réserves sur vos chiffres pour une raison de pragmatisme simple ! En effet, on se souvient quand vous aviez lancé le recrutement des 25.000 JEUNES ! On pouvait sentir un frémissement car dans chaque famille, on retrouvait une lueur pâle d’espoir, et c’est dans un cercle sur deux que quelqu’un déclarait avoir un membre de sa famille recruté quelque part ! C’était donc nettement palpable ! Nous vous remercions de nous indiquer la prochaine fois les secteurs, et les profils d’emplois !
le Cameroun a besoin de techniciens, dans tous les secteurs, parce que l’enjeu du développement moderne aujourd’hui c’est la technologie, pour exploiter nous-mêmes nos matières premières par exemple ! Le Cameroun n’a plus besoin de «Docteurs» qui parlent trop bien français en veste et cravate à la télévision à longueur de débat inutile et abrutissant !
De quoi avons-nous besoin pour notre développement aujourd’hui et demain ? C’est à cette question que nous devons répondre pour former les prochaines générations!
Sur le plan de la santé, oui, nous avons fait des progrès comme vous dites, mais la santé coûte toujours chère. De nombreux malades indigents sont gardés dans les « Prisons » des hôpitaux publiques pour non payement des frais de soins, pourtant un budget existe pour eux au ministère des affaires sociales ! Merci de leur demander ce qu’ils en font!
Sur le plan de l’industrialisation, l’environnement de notre pays n’y est pas encore favorable, à cause de l’étau fiscal, l’administration lourde, et surtout le raquette de vos proches qui imposent une « douane » trimestrielle parallèle aux opérateurs. L’état qui reste l’investisseur principal n’arrive pas lui-même à consommer la moitié de ses crédits disponibles !
Après trente deux ans de pouvoir, vous venez de mettre sur pied une Loi dite « Antiterroriste », horriblement liberticide juste pour votre pouvoir, effrayé par la révolution populaire récente du Burkina Fasso. Nous n’avons rien à redire, puisque vous avez fait ce qui est nécessaire non pas pour notre sécurité, mais pour votre pouvoir !
Permettez-nous de vous dire aussi ceci : Peu importe la loi, même si vous ramenez l’ordonnance de 1962 sur la subversion. Si vous ne vous occupez pas de la jeunesse, la jeunesse s’occupera de vous, et ce quel que soit la force brutale que vous emploierez comme en 2008, car il y a longtemps que certains sont morts et ne sont que des ombres du désert pouvant atteindre à tout moment un point de cristallisation dangereux et incontrôlable !
Vous êtes de tout évidence plus préoccupé par votre maintien au pouvoir que du bien être des camerounais ! et au vu de tout ceci on a bien malheureusement envie de dire « Le problème c’est le chef »
J’exhorte toutefois la jeunesse à ne pas perdre espoir, à ce battre autant que faire ce peut pour garder la tête hors de l’eau.
Monsieur le président nous vous remercions pour vos v ux et nous vous souhaitons à notre tour une bonne et heureuse année 2015 à vous et à votre famille.
Respectueusement!
