Gabon: près de 800 étudiants en colère paralysent le Trésor public

Près de 800 étudiants de l’ Université Omar Bongo de Libreville ont manifesté vendredi devant le Trésor public du Gabon pour réclamer le paiement immédiat de leur bourse

Près de 800 étudiants de l’ Université Omar Bongo (UOB) de Libreville ont manifesté vendredi devant le Trésor public du Gabon pour réclamer le paiement immédiat de leur bourse, a constaté un correspendant de Xinhua. « Tant que notre bourse ne sera pas payée aujourd’hui, aucune personne ne percevra son argent dans ce Trésor en notre présence », a déclaré un étudiant aux allures de meneur de ce mouvement de protestation.

Quelques clients du Trésor et ceux qui venaient pour des situations administratives à la solde (administration affilée au Trésor public, NDLR) trouvés sur place ont été chassés par les étudiants très menaçants.

Les agents de sécurité du Trésor public ont vite baissé la grille et verrouillé tous les accès aux locaux. Les étudiants ont profité de cette fermeture précipitée pour poser quelques barricades empêchant les voitures d’entrer ou de sortir du bâtiment.

La police anti-émeute est intervenue assez rapidement pour disperser les manifestants. Le Trésor public est cependant resté fermé sous bonne protection des policiers.

Au Gabon, les étudiants manifestent souvent dès le moindre retard dans le paiement de leurs bourses. Par contre, c’est pour la première fois qu’ils sortent du campus pour exprimer leur colère devant le Trésor public, un endroit hautement sécurisé.

Les étudiants réclamaient également la libération de leurs camarades détenus à la prison centrale de Libreville pour avoir organisé des grèves dans le campus.

Des étudiants gabonais en grève
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Reprise timide des cours à l’université Omar Bongo de Libreville

Les cours ont repris mardi, après un mois d’arrêt total d’activités académiques. Des menaces de perturbations demeurent toutefois

Les cours ont effectivement repris mardi à l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville au Gabon, après un mois d’arrêt total d’activités académiques, mais il existe toujours des menaces de perturbations tant par les enseignants que des étudiants mécontents.

Dans l’enceinte du campus de l’UOB, l’ambiance est studieuse et les petits commerçants qui exploitent des photocopieurs ont plus de clients. Les couloirs du complexe grouillant de monde, l’UOB revit de nouveau après un mois d’arrêt des cours observé par par les enseignants réunis au sein du Syndicat national des enseignants et chercheurs du Gabon (SNEC).

Les enseignants sont entrés en grève le 20 mai dernier pour punir les étudiants qui avaient la veille agressé puis séquestré le doyen de la Faculté de droit, le Pr Jean Claude James. Ces étudiants avaient exigé le départ du doyen et étaient rentrés en grève.

Depuis le 20 mai, l’UOB est complètement paralysée. Le conseil de discipline a confirmé, entretemps, l’exclusion définitive ou temporaire des étudiants présentés comme les meneurs de la violente contestation au département de droit.

Hier, mardi, plusieurs groupuscules d’étudiants menaçaient de relancer les manifestations dans le campus pour exiger à nouveau la réhabilitation de leurs camarades.

Le SNEC a pour sa part décidé en assemblée générale le week-end passé de reprendre la grève si les doléances des enseignants ne trouvent pas satisfaction. Il s’agit de la revalorisation de leurs salaires et le paiement de diverses primes.

L’Université Omar Bongo de Libreville est paralysée depuis le 20 mai 2014
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