Spécial bilan de l’AG de l’ONU: Paul Biya propose la déclaration de Yaoundé

Le président camerounais a profité de cette tribune internationale pour porter haut les travaux de la conférence Africa 21 de Yaoundé

La déclaration de Yaoundé comme «guide»
Le chef de l’Etat Paul Biya a profité de l’occasion que lui donnaient les réunions de New-York pour présenter sa vision du développement de l’Afrique, notamment à travers la déclaration dite de Yaoundé, qui est elle-même issue de la conférence Africa 21, organisée au mois de mai dernier, à l’occasion de la célébration des cinquantenaires des indépendances du Cameroun. Il fait le constat que la mauvaise situation de l’Afrique est le fait de plusieurs facteurs, dont certains sont attribuables aux Africains et d’autres aux anciennes puissances coloniales dont les héritiers sont aujourd’hui les pays développés. C’est cette préoccupation qui a amené le Cameroun, à l’occasion du Cinquantenaire de son accession à la souveraineté, à organiser à Yaoundé une Conférence internationale -Africa 21- au cours de laquelle a été dressé un bilan sans complaisance des 50 années d’indépendances africaines et ont été évaluées les chances qui vont s’ouvrir à l’avenir à notre continent a fait savoir le président du Cameroun. Il estime que toutes ces difficultés doivent être aplanies et prône pour un nouveau départ de ces ruines qui empêchent l’Afrique de se développer. La déclaration finale de la Conférence que ma délégation tient à votre disposition, se présente comme une sorte de «guide» pour la réhabilitation de l’Afrique, tant en ce qui concerne son redressement économique que sa participation à la vie internationale. La conférence internationale «Africa 21» avait porté sur le thème «l’Afrique, une chance pour le monde».

Une Afrique capable mais qui a besoin d’assistance
Depuis ce moment-là, le président Biya ne cesse de plaider sa cause sur la scène internationale. Il l’avait déjà fait lors du sommet Afrique France à Nice en France, il l’a fait quelques mois plus tard lors de la rencontre en France entre Nicholas Sarkozy et les chefs d’Etat de l’espace francophone, au Brésil lors de la rencontre avec le président Lula et à chaque fois qu’une personnalité est venue lui rendre visite dans la capitale camerounaise. Plusieurs recommandations avaient été faites à l’issue des travaux qui avaient connu la participation de certaines personnalités de la communauté internationale. La Déclaration a permis de faire le point sur le chemin parcouru par l’Afrique en 50 ans et d’envisager les perspectives d’avenir pour le continent. À travers elle, les personnalités signataires refusent la marginalisation du continent et sa sous-représentation dans les instances internationales. Elle indique aussi que le réveil africain doit s’appuyer sur le développement de l’agriculture vivrière, afin que le continent cesse d’importer pour manger, mais aussi sur la nécessité de protéger son agriculture. Le rôle du développement des partenariats public/privé et des échanges entre pays émergents est souligné en ce qui concerne l’amélioration de la croissance et de l’emploi. La Déclaration de Yaoundé reconnaît la paix et la sécurité comme étant les facteurs essentiels de la conduite d’une politique de progrès. Elle appelle la nécessité d’une gouvernance publique transparente et rigoureuse pour faire face à l’urbanisation non maîtrisée, l’expansion des risques sanitaires et la perte des valeurs culturelles. La déclaration relève enfin que [l’Afrique est maintenant capable de réaliser son unité dans la plupart des domaines] et soutient qu’ [il est temps qu’elle contribue de manière significative à l’émergence de ces solutions].

Le président Paul Biya à l’assemblée générale des Nations unies
Centre média Onu)/n

Un parcours difficile pour le document
Pour de nombreux commentateurs, l’idée pour le président camerounais de capitaliser les fruits de la conférence Africa 21, que certains soupçonnent d’avoir plombé le budget 2010, reste une chose louable. Mais ils doutent de la capacité du Cameroun à mener seul ce combat à bien. Plusieurs d’entre eux estiment que le président aurait dû d’abord défendre sa cause auprès des autres présidents africains, pour avoir plus de poids. Mais on se souvient aussi que le Cameroun n’était pas présent lors du dernier sommet de l’Union Africaine. Difficile donc pour le Cameroun de demander l’adhésion de ses pairs africains si le projet ne leur est pas soumis. D’un autre côté, sans le dire, la Déclaration soulève plusieurs points très sensibles pour les pays développés. Elle appelle à une refonte des relations entre ces pays et le continent africain. Les gouvernements occidentaux ne semblent pas partager cette opinion. Pour beaucoup d’entre eux, l’Amérique en tête, l’Afrique doit encore prouver qu’elle peut être crédible. Un premier facteur de ce test de crédibilité est déjà faussé d’avance, les dirigeants du continent ne réussissent pas à s’accorder sur des objectifs communs. Difficile dans ce cas de constituer un bloc solide et fort sur la scène internationale. Une manifestation claire de cette absence d’entente est la position de la place de l’Afrique sur la scène internationale. Alors que le président Biya parlait d’une place au conseil de sécurité, le président du Malawi président en exercice de l’Union Africaine a plaidé pour deux places dans ce conseil.


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Union Africaine: Aucun accord sur les Etats-Unis d’Afrique.

Le débat sur ce sujet cher au président Kadhafi a été éludé, une fin de sommet prévisible au regard des forces en présence.

Kadhafi dépité et déçu
Le débat sur les compétences supranationales de la future autorité de l’Union Africaine(UA)et la création de trois ministères à l’échelle du continent n’a pas eu lieu. Refus catégorique du président en exercice de l’Union, qui a refusé que le débat soit engagé. Le colonel Kadhafi, épaulé par le Tchad et le Mali, a tenté sans y parvenir de relancer le débat. C’est le Premier ministre éthiopien qui est monté au créneau pour répéter que l’Union africaine ne pouvait pas éternellement débattre de cette question, plus pour manifester son opposition face au tchadien Idriss Deby. Une situation qui risque de repousser pour au moins encore un an l’idée d’une institution des États-Unis d’Afrique renforcé. Le projet très défendu par le colonel Kadhafi se retrouve encore contesté dans sa forme par l’ensemble des pays anglophones, Afrique du sud et Nigéria en tête, qui ont été rejoints par l’Angola et l’ensemble des pays d’Afrique australe. Face à ces adversaires qui représentent au moins 40% du produit intérieur brut du continent, les alliés Tchadiens et Burkinabès de la Libye ne pouvaient pas faire le poids. Selon une information Reuters, le colonel Kadhafi énervé a quitté la séance plénière lundi après-midi. Il s’est installé sur les pelouses d’un jardin attenant. Protégé par ses gardes du corps, il a reçu en audience plusieurs chefs d’Etats qui sortaient de la plénière pour s’entretenir avec eux. Le guide Libyen a reconnu sa défaite avec une certaine amertume.Si j’avais su l’année dernière ce qu’était cette fonction de président de l’Union africaine, j’aurais refusé, a-t-il déclaré juste avant de passer le flambeau à son successeur.Cette position de président de l’Union africaine n’a pas beaucoup de sens à l’heure actuelle a-t-il ajouté.

Consensus sur les questions sécuritaires et somaliennes
Le véritable consensus trouvé lors de ce sommet s’est porté sur une question invitée surprise et sur la question d’Omar El Béchir, le président Soudanais poursuivi par la Cour Pénale Internationale pour crime de guerre et crime contre l’humanité au Darfour. Lors de l’ouverture du sommet de l’Union africaine, le 25 juillet peu avant midi, à Kampala, les discours ont insisté sur la nécessaire appropriation par l’Afrique de son avenir. Il faut refréner cette tendance croissante à vouloir se substituer aux Africains eux-mêmes pour décider de leur destin, a déclaré Jean Ping, faisant implicitement référence à la position africaine sur la justice pénale internationale et au référendum d’autodétermination au Sud-Soudan, prévu pour janvier 2011. Le sommet de l’Union appelle tous les Etats membres à ne pas coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI) dans le cadre du mandat d’arrêt contre le président el-Béchir, peut-on lire dans le communiqué final. Le texte décide de rejeter aussi la demande de la CPI d’ouvrir un bureau de liaison à Addis Abeba, le siège de l’Union. Enfin, cette résolution appelle une nouvelle fois le Conseil de sécurité des Nations unies à suspendre les poursuites contre le général el-Béchir en vertu de l’article 16 du Statut de Rome. La question somalienne n’a pas manqué d’être longuement traitée par tous les intervenants à la cérémonie d’ouverture, dans une ville encore marquée par les attentats meurtriers du 11 juillet perpétrés par les Chaabab somaliens, soupçonnés d’être affiliés à Al-Qaïda. La déclaration de Kampala demande aussi l’interdiction du paiement des rançons dans les situations de prise d’otage. Une des priorités de la diplomatie algérienne qui estime que cet argent sert à financer les actions terroristes.

Leprésident Libyen ici en visite dans une école de Kampala, quitte le sommet déçu
Reuters/Bénédicte Desrus)/n

De nombreuses absences déplorées
Ce sommet de Kampala a été aussi marqué par l’absence de grands chefs d’Etats africains. Ce qui porte un autre voile de discrédit sur la valeur de la déclaration de Kampala. Parmi les absents,Paul Kagamé du Rwanda, Joseph Kabila du Congo Démocratique et Laurent Gbagbo de Côte d’ivoire, des pays très impliqués sur les questions sécuritaires. Autres absents,le président Hosni Moubarak d’Egypte,Zine El Abidine Ben Ali de Tunisie et Paul Biya du Cameroun. L’absence du président camerounais à ce sommet reste une surprise. Ces derniers temps, Paul Biya s’est inscrit au registre des dirigeants africains défendant l’idée d’une prise en compte plus importante de l’Afrique dans la gouvernance mondiale. A l’occasion de la conférence Africa 21 organisée pour le cinquantenaire des indépendances du Cameroun à Yaoundé, de nombreuses résolutions en faveur d’un nouveau départ de l’Afrique avaient été arrêtées. Résolutions reprises lors du sommet Afrique-France de Nice. Plusieurs fois appelé à prendre la parole au nom des autres chefs d’Etats africains lors de récentes rencontres internationales, Paul Biya par sa présence en Ouganda aurait donné l’occasion au Cameroun de mieux défendre l’adhésion des autres pays aux nombreux problèmes qui aujourd’hui unissent mais aussi divisent les pays africains.

Un dossier aussi passé sous silence, celui sur les changements climatiques. Avant le sommet de Copenhague, plusieurs Etats africains s’étaient retrouvés autour du président français Nicolas Sarkozy pour défendre l’idée d’une position commune. Mais depuis la fin du sommet, les dirigeants africains semblent ne plus se soucier de cette préoccupation climatique qui pourtant les concernent au premier rang .Les experts affirment que les conséquences des changements climatiques seront plus dramatiques pour les populations africaines.

Seulement une trentaine des chefs d’Etats sur les 53 que compte l’Afrique étaient à Kampala
Reuters/Bénédicte Desrus)/n

Cameroun: Aucun engagement officiel pour la conférence Africa 21

Aucune véritable résolution n’a été prise au cours de cette conférence caractérisée par de nombreux échanges

Pas de véritables résolutions
Le niveau très élevé des discussions n’aura pas permis de dégager un ensemble d’engagements concrets. Dans la déclaration finale, les participants se sont accordés sur un certain nombre de points sans véritablement prendre de résolutions chiffrées. Les participants se sont accordés sur le fait que le XXIème siècle était celui de l’Afrique et ont mis leur foi dans les capacités de l’Afrique à générer innovation et progrès en s’appuyant sur ses valeurs humaines, la force de sa jeunesse, la richesse de son environnement et l’abondance des ressources de son sol et de son sous-sol. Ils se sont aussi accordés sur le refus d’une Afrique marginalisée dans la vie politique et économique internationale. Dans cette perspective, ils ont exprimé la volonté de voir l’Afrique prendre toute sa place dans la recherche des solutions aux problèmes qui assaillent le monde aujourd’hui. Il ressort aussi dans la déclaration finale de cette conférence, que l’Afrique des prochaines générations doit pouvoir se prendre en main sur tous les plans. Le premier défi mis en évidence a été celui de l’alimentation. L’Afrique ne doit plus importer pour manger, elle doit, si nécessaire, protéger temporairement son agriculture. Les questions du renforcement du partenariat entre les secteurs public et privés, la recherche des solutions aux conflits et une meilleure gestion des crises internationales ont aussi été retenues. N’étant parvenus à s’accorder sur au moins un point d’engagement, les participants se sont limités à «mettre en place un comité international de suivi» des principaux points qui ont fait l’objet de la déclaration finale.

Entre les lignes de la conférence Africa 21
Quelques interventions au cours de cette conférence auront néanmoins retenu l’attention. Le vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), Kordjé Bedoumra, a insisté sur la nécessité pour les Etats africains de mettre en uvre les réformes. Sur le plan des textes, des progrès ont été réalisés. Mais dans les faits c’est une autre histoire. Dans les années à venir, le défi à relever réside dans la mise en uvre de ces textes. Il y a encore beaucoup à faire a-t-il déclaré dans le cadre d’un entretien avec quelques journalistes. Une idée reprise sous une autre forme par le président Paul Biya. Aussi pertinente, l’intervention de la directrice générale adjointe de l’OMC, la rwandaise Valentine Rugwabiza. Elle a invité à la prudence sur les prévisions de croissance en hausse de l’économie retrouvée par l’Afrique. La structure de ces économies reste encore très marquée par l’héritage du système commercial colonial orienté sur l’exportation brute de matières premières, a-t-elle fait remarquer. Elle a invité les dirigeants africains à travailler pour une plus grande promotion des intégrations économiques. Pour exemple, les échanges entre Etats d’Afrique centrale, dont fait partie le Cameroun, atteignent à peine 3%. C’est un énorme handicap, a déploré Rugwabiza. Une déclaration très forte aussi aura été celle de Mohamed el Baradai. Dans une interview accordée au site 20 minutes.fr, l’ancien directeur de l’agence internationale de l’énergie atomique a insisté sur la nécessité pour les populations de faire de plus en plus pression sur les dirigeants pour les forcer à appliquer la bonne gouvernance. Il y a certes beaucoup de peur. Mais il y a aussi plus de courage, maintenant a-t-il déclaré.

Les présidents en conférence
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Une déclaration finale prévisible
A l’analyse du déroulement de la conférence et des différentes interventions la déclaration finale ne surprend pas. Difficile de traiter le problème de l’Afrique dans la globalité. Trois blocs socio-culturels y existent et connaissent des réalités économiques différentes. Le Maghreb qui a une plus grande maitrise de sa gouvernance économique, l’Afrique anglophone qui a su tirer profit du partenariat avec le secteur privé et l’Afrique francophone où se retrouvent la plus part des difficultés qui ont été évoquées lors de la conférence de Yaoundé. Un autre constat a été celui de l’absence parmi les intervenants des représentants des institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale). Ils auraient pu s’exprimer sur la pertinence des programmes d’ajustement structurel et la responsabilité de leur échec. Certaines interventions effectuées au cours de la conférence n’ont pas convaincu tout le monde. Un exemple est celui de la compétitivité des prix des produits africains sur le marché international. François Bourguignon, Directeur de l’Ecole d’économie de Paris attribue cette situation à des problèmes structurels. Il faut investir dans des routes, dans les ports… pour baisser les coûts de production, d’exportation. Imaginez qu’aujourd’hui, le coût du commerce de l’Afrique vers l’extérieur est trois fois plus élevé que pour l’Asie et l’Amérique latine, a-t-il indiqué dans une interview à des journalistes. Pourtant la plupart des spécialistes s’accordent à dire que pour ce qui est des pays de la zone franc CFA qui souffrent de ce problème, l’une des causes de cette situation est le caractère fixe du taux de change du franc CFA et de son rattachement à l’euro, la monnaie européenne, via le trésor public de France.

Les travaux en atelier
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Laurent Gbagbo et les présidents d’Afrique Centrale sont à Yaoundé

Retour sur le premier jour des travaux marqué par des discours, notamment celui du Président Paul Biya

Six présidents attendus à Yaoundé
La nouvelle a été confirmée par un communiqué des services de la présidence ivoirienne. Le président Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire devrait arriver ce mercredi 19 mai 2010 à Yaoundé. Il répond à une invitation de Paul Biya, le président du Cameroun, pour assister aux activités célébrant le cinquantenaire des indépendances qui ont débuté il y’a une dizaine de jours. A son arrivée, il se rendra directement au palais des Congrès pour assister à la clôture de la conférence internationale Africa21. Jusque-là, la Côte d’Ivoire était représentée par Jean-Marie Kacou Gervais, ministre des affaires étrangères. C’est la première visite du Président ivoirien au Cameroun depuis son dernier passage lors du sommet France-Afrique qui s’était tenu à Yaoundé en 2001. Il retrouvera sur place le Burkinabè Blaise Compaoré avec qui il pourra en marge de la conférence discuter des questions ivoiriennes. D’autres chefs d’Etat principalement de la Communauté des Etats d’Afrique Centrale ont été annoncés aujourd’hui par le comité d’organisation. Une information non recoupée au niveau des présidences des pays concernées. Sont attendus à partir de 11 heures, Idriss Deby du Tchad, Joseph Kabila de la République démocratique du Congo, Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, Teodoro Obiang Nguema de Guinée Equatoriale et François Bozizé de la République Centrafricaine. Ces chefs d’Etat pourront, pour ceux qui arriveront à temps, participer aux travaux de clôture de la conférence de Yaoundé.

De nombreux orateurs à la tribune
Depuis ce 18 mai se tient au Palais des Congrès de Yaoundé la conférence Africa21 voulue par le président camerounais Paul Biya dans le cadre de ces festivités. Un moment jugé important par les organisateurs, pour faire le point et ouvrir une réflexion prospective sur l’avenir du continent africain. Une volonté reprécisée dans le discours d’ouverture du Président Paul Biya. Il est opportun de faire le point sur la situation du continent et jeter un regard prospectif sur ses chances dans les prochaines décennies a-t-il déclaré. De nombreuses autres personnalités ont pris la parole hier à l’ouverture de cette conférence. Le président gabonais, Ali Ben Bongo, a plaidé pour la jeunesse africaine qui, selon lui, aimerait que ses avis soient pris en compte par les dirigeants. Nous avons le devoir de ne pas laisser les jeunes au bord de la route pour ne pas les laisser sombrer dans les comportements répréhensibles, a-t-il proposé en ajoutant que les jeunes Africains peuvent changer le monde et ils doivent changer le monde. Le président gabonais a plaidé pour une coopération renforcée avec le Cameroun. Il voudrait voir son voisin jouer un rôle de locomotive du développement en Afrique centrale. Quant au président de la Commission de l’Union africaine, le gabonais Jean Ping, il a insisté dans son message sur la nécessité de régler pacifiquement les conflits. La paix et la sécurité sont les pierres angulaires d’une Afrique prospère et démocratique, et la paix est possible en Afrique, a-t-il fait savoir. M. Jean Ping félicite le Cameroun pour avoir réussi à faire la paix avec le Nigeria à propos de la presqu’île de Bakassi sans recourir à la violence. C’est aussi le sens de la flamme de la paix qu’il a remise au président Paul Biya.

Paul Biya au palais des congrès de Yaoundé le 18 mai 2010
Prc.cm)/n

Des conclusions très attendues
Pour certains observateurs, le président Biya au cours de l’ouverture de la conférence a prononcé un discours correct, sans annonce forte et prise de proposition tranchée. Le président Biya a plaidé pour l’attribution à l’Afrique d’«au moins un siège» de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Personne ne conteste (…) que l’Afrique n’est pas suffisamment représentée au niveau où sont prises les décisions qui engagent l’ensemble de la planète. C’est notamment le cas à l’ONU et en particulier au Conseil de sécurité auquel les pays africains ne peuvent accéder qu’en tant que membres non permanents, a déclaré Paul Biya. Le chef d’Etat a aussi reconnu la défaillance des dirigeants africains dans la situation d’aujourd’hui. Des tâtonnements, bien sûr; des erreurs, sans doute, nous en avons fait, a-t-il indiqué. Mais, il a aussi présenté d’autres facteurs conjoncturels, car déclare-t-il l’inexpérience, l’impréparation, les pandémies, les guerres civiles, les pressions extérieures et même les corruptions, peuvent justifier ces échecs. S’il reconnait l’action inopportune des partenaires historiques de l’Afrique, il se refuse à trancher net dans la coopération. Il sera intéressant d’examiner les conditions dans lesquelles des solutions praticables pourraient être trouvées à ce problème dans le cadre de partenariats mutuellement avantageux a-t-il proposé. La conférence Africa21 prend fin aujourd’hui et tous les experts en attendent les conclusions. Les participants à la conférence seront ensuite invités à assister en fin de journée à un bal organisé en leur honneur, en attendant le grand défilé du 20 mai. De nombreux participants ont apprécié à sa juste valeur le premier jour de la conférence. Plusieurs acteurs politiques camerounais se sont dits satisfaits de la franchise des travaux et des discussions en ateliers.


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Africa21, Paul Biya convie chefs d’Etats et experts à réfléchir sur l’avenir de l’Afrique

Dans le cadre des célébrations marquant le cinquantenaire de indépendance du Cameroun se tient à Yaoundé une conférence de deux jours sur les défis de l’Afrique

Depuis ce 18 mai se tient au Palais des Congrès de Yaoundé la conférence Africa21 voulue par le président camerounais Paul Biya dans le cadre des festivités marquant les 50 années d’indépendance du Cameroun. C’est un moment jugé important pour faire le point et ouvrir une réflexion prospective sur l’avenir du continent africain. Il a ainsi déclaré dans son discours d’ouverture qu’il est opportun de faire le point sur la situation du continent et jeter un regard prospectif sur ses chances dans les prochaines décennies. Toute la presse nationale et internationale présente à Yaoundé a noté la participation aux côtés de Paul Biya de ses homologues Blaise Compaoré du Burkina et Ali Bongo Ondimba du Gabon. Ont été également conviés pour accompagner la réflexion plusieurs dizaines de personnalités internationales et africaines. Deux anciens premiers ministres français Michel Rocard et Alain Juppé, Mohamed El Baradei, prix Nobel de la Paix et ancien directeur général de l’Agence internationale pour l’énergie atomique. Des économistes, des directeurs de compagnies industrielles avec en surprise deux personnalités camerounaises présentes à la cérémonie solennelle d’ouverture: le footballeur Roger Milla et le musicien Manu Dibango. Lesquels ont arrachés des applaudissements aux personnes présentes.

La conférence s’achève ce 19 mai après que des idées et des communications aient été discutées autour de cinq ateliers de travail qui abordent la problématique générale de l’avenir de l’Afrique. L’une des principales questions étant de voir comment faire pour que le continent tire profit de ses nombreux atouts énumérés par le président camerounais. Les quatre autres abordent la question de la bonne gouvernance et la performance économique, les réponses concertées aux enjeux de sécurité, la place du continent sur la scène internationale et les conditions financières du développement africain. Une chose est sûre, tous les panelistes ont noté qu’après 50 ans, l’Afrique paraît suffisamment mûre pour résoudre ses problèmes toute seule. Autrement souligné par le prix Nobel de la paix Mohamed El Baradei: Personne ne va résoudre nos problèmes à part nous-mêmes.

Paul Biya et ses homologues à l’ouverture de la conférence
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Cameroun: Ouverture à Yaoundé de la conférence Africa 21

Elle débute ce 18 mai sur un premier échec, l’adhésion populaire n’a pas suivi

Une conférence peu rayonnante
Ce mardi 18 mai 2010, débute la conférence internationale Africa 21 de Yaoundé. Une conférence annoncée par les organisateurs comme un des points marquant de la célébration des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification du Cameroun. Une conférence qui semble ne concerner que les hautes sphères de la classe politique camerounaise. A quelque mètres du palais des congrès où se dérouleront les activités de cette conférence, de nombreux citoyens vaquent normalement à leurs occupations. Un désintérêt qui s’inscrit dans la généralité des activités autour de la célébration des cinquantenaires. Seule signe de la particularité de la journée, les nombreux drapeaux de différents pays et organisations internationales qui sont accrochés tout au long du trajet partant du carrefour Warda, à côté du palais des sports, jusqu’au palais des congrès de Yaoundé. Coté personnalités attendues, seulement trois chef d’Etat sont arrivés hier lundi, le Burkinabè Blaise Compaoré, Fradique de Menezes de Sao Tome et Principe et Ali Ben Bongo du Gabon. Aussi aperçus, jean Ping le président de la commission de l’union africaine et Alain Juppé, actuel maire de bordeaux. Alain Joyandet le ministre français de la coopération et représentant de Nicolas Sarkozy arrive ce mardi au Cameroun. Annoncé, Koffi Annan le ghanéen et ancien secrétaire général de l’ONU n’est pas présent à cette cérémonie.

L’esprit de la conférence de Yaoundé est sans précédent. Il témoigne d’une appropriation par les Africains de leur destin, d’une compréhension renouvelée de leurs intérêts et de la place de leur continent dans la géopolitique à l’ uvre au XXIe siècle. Il s’inscrit dans la célébration d’une libération et propose la vision d’une autre libération, celle des idées reçues, des poncifs éculés et de vieilles certitudes. Cette conférence est un acte de confiance en l’avenir de l’Afrique
Jean louis Roy, ancien secrétaire général de la francophonie dans le magazine Expansion

Dans l’ensemble, les participants au cours de cette conférence plancheront sur une meilleure connaissance des atouts pluriels de l’Afrique moderne, un diagnostic qui se veut très objectif des handicaps qui empêchent le développement du continent et de son émergence, une exploration perspicace des voies appropriées et novatrices de l’émergence de l’Afrique. Il en sera ainsi pour espérer arriver au développement de l’Afrique pourtant si riche sur tous les plans et malgré tout, si pauvre.

La cérémonie qui a débuté ce 18 mai a débuté par un discours de remerciement et de bienvenue de Gibert Tsimi Evouna. Le président Biya a ensuite ouvert officiellement les travaux. Le président camerounais, s’est refusé à tout débat sur la question de savoir si les Etats africains sont véritablement indépendants. C’est un faux débat Nous étions indépendants parce que nous voulions être indépendants, la vraie question est qu’avons nous fait de nos indépendances? s’est interrogé Paul Biya, qui reconnait qu’on peut constater à cette question un échec. Un échec relativisé parce que selon lui, la consolidation des unités nationales en Afrique sont une réalité. Sur la situation économique de l’Afrique, le président Biya présente un tableau où la conjoncture internationale a été défavorable pour l’évolution de l’Afrique. Plusieurs observateurs ont critiqué d’ailleurs l’organisation de cette conférence, qui connait une participation presque nulle des acteurs de la societé civile camerounaise. Nous on s’attendait à ce que les intellectuelles camerounais proposent leurs solutions pour une Afrique meilleure, et que ces solutions fassent l’objet d’un débat ; au lieu de ça, des blancs qu’on accuse tous les jours d’être à l’origine de notre pauvreté, sont encore invités à venir réfléchir sur des solutions fait remarquer un citoyen camerounais de Yaoundé. Autre critique, la conférence a été soutenue par des « Think Tank » dont les intérêts ne peuvent s’aligner à ceux de l’Afrique. Demain alors que la conférence sera en phase de clôture, les populations ont été conviées à un repas géant dans les locaux du RDPC.


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