Cameroun : suspension de la vente des pistolets automatiques

Décision du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, à l’issue d’une concertation tenue ce 6 mai 2021 avec des propriétaires des armureries.

«Au regard du contexte sensible actuel, et compte tenu de l’usage abusif des armes d’autodéfense et du type automatique par des individus de moralité douteuse, la vente des pistolets automatiques est suspendue sur l’entendue du territoire nationale à compter de ce jour», a annoncé le ministre de l’Administration territoriale.

Pour Paul Atanga Nji, la circulation illicite des armes à feu constitue une menace pour la sécurité du pays. Lui qui est par ailleurs, Secrétaire permanent du Conseil national de sécurité, regrette que les propriétaires d’armurerie ne tiennent pas toujours des fiches numériques pouvant permettre de retracer les armes vendues.

Il prend par conséquent la décision de suspendre la vente des pistolets automatiques dès ce 6 mai 2021 sur l’étendue du territoire national.

Dans ce sens,  l’on se souvient que le 18 août 2020, le ministre Atang Nji édictait  des conditions pour tout citoyen désirant acheter une machette dans le Nord-ouest et le Sud-ouest. Soumettant l’achat des machettes à une autorisation préalable du Sous-préfet territorialement compétent. Un acte justifié par les tueries perpétrées çà et là.

Le gouvernement camerounais semble  donc résolu à limiter le port des armes par les citoyens. Le défis à présent est de s’assurer du respect des mesures prises.

La vente des armes partiellement rétablie au Cameroun

Le Minat a autorisé, mercredi, la vente d’armes à feu et de munitions dans huit des dix régions du pays.

Les armuriers du Littoral, du Centre, du Sud, de l’Est, de l’Ouest, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord peuvent de nouveau relancer leurs activités. Autorisation leur en a été donnée mercredi par le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji.

Le 5 avril dernier, Paul Atanga Nji  avait décidé de l’interdiction, «jusqu’à nouvel ordre», de la vente des armes de chasse et de protection, ainsi que de leurs munitions dans les régions de l’Adamaoua, du Centre, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cette mesure s’est, plus tard, étendue à tout le pays. Elle est liée à l’insécurité croissante sur le territoire national, notamment dans certains parties du pays avec des partisans de la sécession, du djihadisme, ainsi que des groupes spécialisés dans le grand banditisme.

Cette insécurité a remis à l’ordre du jour, le problème de la prolifération des armes à feu dans le pays. Selon le Minat, 27 000 armes à feu étaient en circulation en avril dernier pour seulement 3 800 permis de port d’armes.

Atanga Nji autorise les armuriers de huit des dix régions du pays à reprendre du service. Cela est très certainement le fruit de la collaboration des promoteurs de ce secteur d’activité avec le gouvernement. Ceux-ci avaient promis de se conformer aux exigences du Minat quant aux précautions à prendre dans l’exercice de leurs  activités notamment, l’actualisation systématique des fichiers numériques et physiques des stocks disponibles et de la liste des clients.