Cameroun : les start-ups n’ont aucune nouvelle du CDIC lancé depuis 6 mois

L’infrastructure annoncée comme incubateur national ayant pour but de propulser les start-ups, n’a pas tenue sa promesse jusqu’ici.

Les start-ups coptées pour intégrer le centre d’incubation du gouvernement CDIC s’impatient. Lancée le 08 février 2022, il était question que ces jeunes pousses intègrent le centre dès le lancement.

Ce sont 12 jeunes qui avaient été sélectionnés pour la première vague. « Ils vont de l’agriculture à la santé, en passant par e-commerce, l’éducation et le foncier », soulignait le Minpostel.

« L’admission en incubation au Centre de Développement de l’Economie Numérique (CDIC) va permettre aux lauréats du challenge numérique de murir leurs projets, tout en profitant de l’accompagnement des experts du CDIC ».

Partie des quatre coins du pays, les jeunes pousses sont rentrées de Yaoundé lors du lancement, avec pour espoir « c’est imminent ». Depuis six mois, ces jeunes entrepreneurs de l’innovation n’ont pas encore été contactés.

« C’est décevant que le gouvernement se comporte de cette façon. Quand on voit comment les pouvoirs voisins se démêlent pour mettre la technologie au-devant de leur développement, nous avons l’impression que le Cameroun manque de volonté. Quand nous avons été reçus par le ministre des Postes, nous avons eu le sentiment que c’était un début de quelque chose pourtant », déplore un incubé qui a préféré rester en anonyme.

Et un autre de dire, « même si le Minpostel est en train de s’organiser la moindre des choses c’est de communiquer avec nous. L’infrastructure est déjà bâtie, l’inauguration a été pompeuse, honnêtement qu’est-ce qui manque pour lancer cette incubation ? ».

Comme ceux-ci, plusieurs sont en attente. D’autres ont pour l’heure proposé une descente au ministère des postes et Télécommunications pour avoir amples informations de la situation. Proposition qui est en étude pour le moment.

Quelques projets à incuber

Le premier, Dzembouong Tiam Erik Gyslain se propose de mettre sur le marché un AGROPAD. C’est un kit d’irrigation solaire intelligent, doté des capteurs géré par IA et disposant d’une application web/Android déjà en ligne a-t-on appris. Son projet veut palier à la baisse de la production agricole due aux dérèglements climatiques, à la sécheresse etc.
Le deuxième projet est celui de Kame Dime Flaubert qui propose la Smartbox-Station. Il s’agit de la création des casiers intelligents à colis connectés, qui serviront d’adresse de livraison. Cette initiative veut répondre au problème de livraison dans le e-commerce en Afrique centrale en général et au Cameroun en particulier.  Njoh Wollo Arnaud Rostand propose Thinfood, une livraison de produits alimentaires et pharmaceutiques à partir d’une application mobile etc.

Le Cameroon Digital innovation centre (CDIC), est selon le gouvernement un générateur d’écosystèmes numériques. L’infrastructure apportera l’état de l’art de la technologie à toutes les activités économiques afin d’accélérer leur transformation digitale.

Du côté du Minpostel, le gouvernement reste confiant concernant ce projet, bien que n’étant pas disposé à communiquer sur l’état d’avancement de ce projet, « l’inauguration n’a rien à voir avec le lancement« , souligne ce département ministériel.

Semaine de l’innovation numérique : voici les 15 finalistes

Elle s’ouvre ce lundi 14 mars 2022 à Yaoundé sous le thème : « Cybersécurité et Innovation numérique : quels défis pour la jeunesse camerounaise ».

La semaine de l’innovation numérique se tient du 14 au 18 mars 2022 à Yaoundé. La liste des 15 projets sélectionnés en vue de la participation au concours du meilleur projet numérique 2021 est désormais connue. La liste a été publiée par le ministère des Postes et télécommunications le 11 mars dernier.

Au programme de cette semaine, du 14 au 16 mars 2022, un bootcamp sera organisé avec ces 15 startups présélectionnées au Cameroon Digital Innovation Centre (CDIC). Elles seront édifiées sur les meilleurs techniques et stratégies pour réussir leur projet.

Le 17 mars, les 15 startups présélectionnées passeront au pitch final devant un jury constitué d’experts et de professionnels du numérique. Puis, le lendemain 18 mars, la cérémonie de clôture de la Semaine de l’Innovation numérique avec la remise des prix.

Ce concours selon le Minpostel vise, la détection des meilleurs projets d’innovation numérique de l’année et les faire accompagner ; la stimulation de la créativité et de la saine émulation parmi les acteurs de l’écosystème numérique, dans un contexte de lutte contre la cybercriminalité et en même temps la culture de l’esprit de compétition parmi les jeunes ainsi que leurs projections à l’échelle internationale.

Il s’agit par ailleurs, de renforcer les capacités des jeunes porteurs d’idées ou de projets TIC à travers des sessions de formation, coaching, counselling ; de détecter les startups d’un niveau de développement avancé sur les plans technique, organisationnel et commercial, en vue d’un accompagnement dans le cyberparc, vers le « go to the market » ; de favoriser l’émergence d’un véritable entrepreneuriat local TIC.

 « Le véritable enjeu est donc de créer un environnement propice à la création et au développement d’entreprises viables dans le secteur du numérique…Il s’agit de compétitions visant toutes à accompagner sur le long terme, l’émergence d’écosystèmes numériques matures et solides, porteurs de nouvelles opportunités économiques », affirme Minette libom Li Likeng.