Cameroun : six morts dans une attaque à Bamenda

Les victimes ont trouvé la mort au cours d’une attaque à main armée attribuée aux séparatistes dans la capitale régionale du Nord-Ouest.

Encore des morts enregistrés dans la région du Nord-Ouest ce week-end. Au moins six personnes ont été tuées dans une attaque des séparatistes dans la ville de Bamenda. Des hommes armés ont attaqué dans un snack bar où une cinquantaine de personnes environ étaient réunies. De sources médiatiques locales, l’une des cibles était l’acteur nigérian Sylvester Madu venu au Cameroun avec son équipe pour le tournage de son prochain film Abakwa, lequel porte sur la toxicomanie.

Des assaillants ont d’abord demandé au promoteur du Snack si le réalisateur nigérian présent a payé des droits imposés par eux et reversés sous forme d’impôts. Puis, ils ont ouvert le feu. Sur place, quatre personnes ont été abattues. Deux autres ont perdu la vie sur le chemin vers les formations sanitaires. De nombreux blessés ont aussi été transportés à l’hôpital de district de Nkwen et à l’hôpital régional de Bamenda. L’état de certains a été stabilisé et ces derniers ont regagné leurs résidences.

La tuerie de samedi à Bamenda survient quatre jours après celle de neuf personnes dans le groupement de Bamenyam dans l’arrondissement de Galim, département des Bamboutos, région de l’Ouest. A ces assassinats s’ajoutent trois autres dans la région du Nord-Ouest : celui du censeur du lycée bilingue de Kumbo, celui d’un élève dans un collège de Bamenda et d’un adjoint au maire de la commune de Balikumbat, tous survenus au cours de la même semaine.

Cameroun : un leader séparatiste revendique l’attaque de Bamenyam

Capo Daniels résident hors du pays déclare que c’est un signal donné au gouvernement de Yaoundé qui fait croire que la situation revient à la normale dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Neuf personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées au marché de Bamenyam dans le département des Bamboutos région de l’Ouest le mardi 21 novembre 2023. Des hommes armés débarqués en moto ont aussi incendié des boutiques, emporté des motos et kidnappé d’autres personnes. Ces actes qualifiés de terroristes par le gouvernement de la République et les autorités traditionnelles locales sont revendiqués par Capo Daniels, leader séparatiste.

Dans une vidéo publiée sur la toile, il déclare que cette attaque est « un message clair au régime de Yaoundé qui crée sa propre réalité en disant que les choses sont revenues à la normale ». Dans la même vidéo, il donne le sens du message envoyé au chef de l’Etat qui « devrait comprendre que s’il a été imprudent de déclencher cette guerre, il lui faudra du courage et de l’amour pour l’humanité pour se décider à supporter des modalités concrètes pouvant conduire à des négociations substantielles pour mettre fin à cette guerre ». Plus loin, le leader séparatiste soutient qu’il « n’y aura pas de victoire militaire pour le Cameroun et les Camerounais continueront à payer le prix de cette guerre imprudente ».

Pour ce qui est des négociations, le gouvernement dit avoir organisé un Grand Dialogue nationale pour résoudre le conflit. A l’issue des assises, plusieurs résolutions ont été adoptées, lesquelles sont mises en œuvre de manière progressive. Mais, les séparatistes soutiennent n’y avoir pas participé. Ils restent campés sur leur position et continuent de multiplier des attaques contre des civils et contre l’armée pour se faire entendre.

Cameroun-tuerie de Bamenyam : le chef de groupement appelle à la solidarité collective

Rodrigue Mouzie Moko prescrit une série de mesures à prendre pour voler au secours des familles des victimes de l’attaque du 21 novembre à Bamenyam.

Un « acte terroriste lâche » a endeuillé plusieurs familles dans le groupement Bamenyam dans l’arrondissement de Galim, département des Bamboutos, régions de l’Ouest, le 21 novembre 2023. Des séparatistes armés ont attaqué le marché de la localité aux environs de 7h du matin, tuant neuf personnes, dont six dans le groupement Bamenyam, deux dans le groupement Bamendjida, et un dans le groupement Baligasing situé dans le Nord-Ouest. Plusieurs autres hommes, femmes et enfants ont été blessés. Trois maisons ont été brûlées dont sept boutiques ainsi que des motos dont certaines ont été emportées.

Face à la violence de cette attaque et à la barbarie des assaillants, le chef du groupement le plus touché exprime la tristesse, la douleur de la population qui verse des larmes sur du sang des leurs. Le chef rappelle à son peuple que le but des visiteurs malveillants est d’installer « la peur et la panique ». Il rassure que son « groupement fier et courageux restera debout et ne se laissera pas décourager ».

Par ailleurs, Rodrigue Mouzie Moko appelle à l’action commune. Car « ce n’est qu’ensemble que nous surmontons ces épreuves qui interpellent et ravivent notre sens élevé d’humanité et de responsabilité collective ». Ainsi, dans l’urgence, le chef demande la mobilisation de l’ensemble du groupement pour l’accueil des familles et la restitution des dépouilles, l’aide à préparer le deuil, l’assistance aux blessés, l’accompagnement psychologique. Il prescrit l’activation d’une cellule d’aide aux victimes, l’ouverture d’une « enquête sérieuse et objective » ; l’établissement d’une collaboration étroite avec l’administration.

Cameroun : neuf civils tués dans une attaque à l’Ouest

Des hommes armés à bord de motos ont fait irruption dans le marché de Bamenyam. Ils ont exécuté des commerçants et incendié des boutiques.

Une attaque attribuée aux séparatistes anglophones des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a fait au moins neuf morts, dont une femme ce mardi 21 novembre 2023 au matin. Des assaillants ont débarqué sur la place du marché de Bamenyam dans l’arrondissement de Galim, département des Bamboutos, région de l’Ouest. Ils s’en sont pris aux commerçants. Outre les neuf personnes tuées, des hommes armés ont incendié au moins une dizaine de boutiques et emporté plusieurs motos. De nombreuses autres personnes ont été blessées à l’instar de deux éléments des Forces du maintien de l’ordre.

Cette autre tuerie se produit après les événements du 16 novembre dernier dans le même département. Deux camps s’opposant dans le cadre de la succession du chef de groupement Bagam, village voisin de Bamenyam, se sont affrontés. Au moins deux personnes ont trouvé la mort dans ce conflit et de nombreuses autres ont été blessées, dont les Forces du maintien de l’ordre parties pour une mission de restauration de l’ordre.

Par ailleurs, il y a deux semaines, les séparatistes ont attaqué des civils à Mamfe dans le département de la Manyu, région du Sud-Ouest. Ils ont massacré au moins 25 civils dont 19 hommes, cinq femmes et un enfant de huit mois. Les assaillants ont surpris des victimes en plein sommeil et ont incendié leurs maisons, tirant à bout portant sur des victimes qui ont réussi à s’échapper des flammes, a rapporté le porte-parole du gouvernement dans un communiqué.

Le département des Bamboutos fait l’objet de plusieurs attaques des séparatistes depuis le début de la crise dite anglophone en 2016. En août 2022 par exemple, près d’une dizaine d’éléments de l’armée régulière ont été tués, tout comme le 14 juillet 2021, deux gendarmes ont connu le même sort à Zavion. A Menfoung, entre le 29 et le 30 avril 2021, une attaque contre un poste militaire a fait quatre morts.

Cameroun : ce que le Pr. Hubert Mono Ndjana pensait de la crise anglophone

Le philosophe et écrivain a accordé un entretien à journalducameroun.com il y a quatre ans.

Dans cette production, le professeur des universités regrette qu’aucun penseur, aucun philosophe n’ait été associé au Grand Dialogue national convoqué le 10 septembre 2019 par le chef de l’Etat et tenu du 29 septembre au 04 octobre 2019 à Yaoundé.  L’écrivain en réagissant suite aux émeutes de Sangmélima survenus en octobre 2019, au lendemain de la tenue de ce dialogue, donne son appréciation des résolutions prises au terme de cette rencontre à caractère national.

Il se félicite par exemple du fait que l’irréversibilité de l’histoire ait été consacrée et ainsi, la forme de l’Etat, unitaire décentralisée, demeure inchangée. Pour lui, l’Etat devrait être plus sévère envers les récidivistes en redoublant de vigilance.

Suivons l’intégralité de l’entretien avec le Pr. Hubert Mono Ndjana en cliquant sur ce lien.

Cameroun-crise anglophone : 17 organisations demandent l’ouverture d’une enquête sur les crimes commis

Amnesty international et 16 organisations camerounaises adressent cet appel au gouvernement du Cameroun.

La crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui dure depuis 2016 n’a pas encore connu un règlement définitif. Même les démarches entamées çà et là pour favoriser le retour à la paix, se heurtent aux assauts continus des groupes armés qui s’opposent aux Forces de défense et de sécurité. De cette crise, plusieurs crimes ont été commis et restent encore impunis. D’où l’appel des organisations à ouvrir une enquête.

Les 17 organisations s’expriment de manière conjointe dans une déclaration. Cette dernière a été élaborée à l’occasion de l’Examen périodique universel du Cameroun, lequel a débuté ce mardi 14 novembre 2023 devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. Selon ces organisations non gouvernementales, la communauté internationale n’a pas accompli des actions suffisantes pouvant aboutir au règlement du conflit et à la sanction des violences meurtrières commises. Et puisque ces crimes restent impunis et d’autres continuent d’être commis, le groupe d’organisations formule des demandes à l’endroit du gouvernement camerounais.

Entre autres exigences qu’elles imposent, l’ouverture immédiate d’une enquête sur les crimes commis, les violations des droits humains par les groupes armés et les Forces régulières ; la protection des défenseurs des droits de l’Homme, les journalistes et d’autres catégories de personnes menacées de mort pour avoir produit des documents fournis sur la crise.

Cameroun-massacre de Mamfe : Paul Biya promet de punir les coupables

Le chef de l’Etat dans un télégramme adressé au gouverneur de la région du Sud-Ouest demande de rassurer les populations et les familles endeuillées.

Deux jours après le massacre de 25 civils par les séparatistes au quartier Egbekaw à Mamfe, département de la Manyu, région du Sud-Ouest, le chef de l’Etat rend public un télégramme en date du 07 novembre. Dans ce document destiné à la plus haute autorité administrative de la région, Paul Biya « condamne avec fermeté cet acte horrible qui a ôté la vie à d’innocents et paisibles citoyens ». Le président de la République dit avoir « instruit les autorités compétentes d’organiser en urgence l’assistance aux familles des victimes et aux blessés ».

Par ailleurs, le chef de l’Etat promet aux populations du Sud-Ouest et aux familles endeuillées que « tous les moyens possibles seront déployés pour retrouver et punir les coupables avec toute la rigueur de la loi ».

Sur ce point, le gouvernement de la République dans un communiqué en date du 07 novembre assure qu’une « enquête a été immédiatement ouverte, et les Forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre afin de retrouver les auteurs de cette expédition macabre et de les traduire en justice ». Dans le même document, le Porte-parole du gouvernement, le ministre René Emmanuel Sadi, rassure la population quant à la détermination du gouvernement « à tout mettre en œuvre, pour restaurer et consolider la paix et la sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », lesquelles subissent les affres du conflit armé depuis 2016.

Cameroun-Crise anglophone : des acteurs appellent à la recherche d’une solution définitive

Maurice Kamto, Akere Muna, David Abouem à Tchoyi plaident pour une résolution définitive du conflit dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, lequel dure depuis sept ans.

Le massacre de 25 civils au quartier Egbekaw à Mamfe, dans la région du Sud-Ouest, le 06 novembre dernier, réactive le débat relatif à la résolution définitive de la crise dite anglophone. Depuis deux jours, plusieurs acteurs politiques et de la société civile plaident une fois encore pour un règlement définitif de la crise qui sévit depuis 2016.

David Abouem à Tchoyi, ancien secrétaire général de la présidence de la République, membre de la Commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, reconnait que beaucoup a déjà été fait dans le cadre de la résolution de cette crise. Cependant, l’administrateur civil principal hors échelle à la retraite, appelle des acteurs à trouver une solution définitive à la crise. L’ancien gouverneur de région intervenait le 07 novembre dernier au débat télévisé C’Politik sur CRTV télé.

Comme lui, Me Akere Muna, ancien bâtonnier de l’Ordre national des avocats du Cameroun s’est exprimé à la suite du carnage de Mamfé. Pour l’ancien candidat à la présidentielle de 2018, « cette vague de violence constitue une menace claire et imminente pour notre unité, qui pourrait bientôt être remplacée par la haine. Si l’unité de notre nation n’est pas renforcée dans la recherche d’une voie vers la paix, nous nous retrouverons plongés dans le chaos total et la vengeance récurrente », a déclaré l’homme politique sur X, le 06 novembre dernier.

Plus insistante est la position du président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. « Combien de morts faudra-t-il encore dans les régions anglophones de notre pays pour qu’on marque un temps d’arrêt afin de conjurer ce sort, s’il en est un, tel que nous le recommande nos cultures ancestrales ? » s’interroge Maurice Kamto. L’opposant au régime de Paul Biya, soutient davantage que « la résolution de la crise anglophone ne saurait se faire sur le terrain militaire mais bien autour d’une table de discussion menée de manière franche et sincère. Ce nouveau massacre peut-il servir de catalyseur pour s’activer enfin, résolument à la recherche d’une solution définitive à ce conflit ? » espère-t-il.

Tout compte fait, outre le déploiement des Forces de défense et de sécurité dans les régions en crise, le chef de l’Etat a prescrit un Grand Dialogue national en 2019. Ont manqué à ce rendez-vous, les représentants des groupes armés sécessionnistes. Alors que la mise en œuvre des recommandations de ces assises est en cours, les actes de violences contre les civils se poursuivent. Au même moment, le gouvernement recherche les financiers de ce conflit installés à l’étranger. Il insiste sur les actions de reconstruction des deux régions touchées.

Cameroun : le gouvernement condamne le massacre de 25 civils à Mamfe

Dans un communiqué en date du 07 novembre, le ministre de la Communication Porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, revient sur les circonstances du carnage.

Dans la nuit du dimanche 05 au lundi 06 novembre 2023 aux environs de 3h, 25 personnes ont péri dans une « attaque d’une cruauté inqualifiable ». 19 hommes, cinq femmes et un enfant de huit ans ont été tués. Neuf autres personnes ont été blessées. Les assaillants ont dans un premier temps incendié plusieurs maisons avant de tirer à bout portant sur des personnes qui tentaient de d’échapper à la furie des flammes. Cette barbarie est l’œuvre d’un groupuscule « sécessionniste terroriste appelé Manyu Unity Warriors, affilié à la nébuleuse dite Ambazonian Defense Forces », rapporte le ministre.

Le gouvernement de la République « condamne avec la plus grande fermeté cette attaque lâche et ignoble dirigée contre les personnes innocentes par une bande de terroristes dont le seul but est de semer l’horreur et la désolation dans les familles ». René Emmanuel Sadi assure qu’une enquête a été ouverte. Les « Forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre, afin de retrouver les auteurs de cette expédition macabre et de les traduire en justice ». Dans la même communication, le gouvernement exhorte les populations à continuer à faire preuve de vigilance et de courage.

Suite à ce massacre survenu au quartier Newlayout Egbekaw de Mamfe dans le département de la Manyu, région du Sud-Ouest, les images ont été relayées sur les nouveaux médias. Elles sont choquantes. Elles présentent des corps sans vie gisant dans du sang, des maisons réduites en cendres ou en décombres après le passage des flammes. Un vent de condamnations de cet acte continue de souffler dans le pays en attendant les résultats de l’enquête ouverte par les autorités.

Cameroun : le Rdpc en fête malgré le massacre de Mamfe

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais a célébré le 06 novembre le 41è anniversaire du Renouveau. Dans le même temps, 25 civils ont été abattus dans le Sud-Ouest.

L’on se souviendra du 06 novembre 2023 comme une journée marquée par le contraste de deux événements. D’un côté, le président de la République et son parti au pouvoir, le Rdpc, ont célébré avec faste et solennité les 41 ans de sa gouvernance. Pour ce faire, du Comité central jusqu’aux organes locaux du parti, les cadres, militants et sympathisants ont tenu des meetings et des réjouissances. Dans la majorité des cas, les responsables locaux du parti ont réaffirmé leur soutien à la candidature du président Paul Biya lors de la prochaine présidentielle prévue en 2025.

Dans la même mouvance, le président national du parti, S.E. Paul Biya, a coupé le gâteau du 41è anniversaire entouré de la Première dame et de la famille dans un cadre privé. Les photos de cet instant font le tour de la toile quelques heures après. Certains internautes en font des critiques. Ils trouvent cette exposition déplacée au moment où une partie du pays pleure ses morts à la suite d’un carnage.

En effet, dans la région du Sud-Ouest, les larmes, les cris de douleur, la peine ont pris le dessus lorsque les séparatistes ont abattu ou brûlé une vingtaine de personnes dans la nuit. Dans le village Egbekaw par Mamfe, les habitants ont été témoins de la barbarie des assaillants. Plus de 10 habitations ont été incendiées, des personnes brûlées ou abattues, des filles violées puis abattues. L’on dénombre 25 morts et des dizaines de blessés pris en charge à l’hôpital de district de Mamfe.

Dans certains cadres, les échos de la fête du 06 novembre sont plus relayés que l’horreur vécue dans l’une des régions en crise depuis 2016. Aucune communication du gouvernement par le procédé habituel n’est encore faite en rapport avec cette attaque, en dehors de la condamnation faite par le Premier ministre Joseph Dion Ngute sur X. La chapelle politique en fête ne s’exprime pas encore sur le massacre, lequel marque une fois de plus la poursuite du conflit en zone anglophone ainsi que l’échec des actions menées en faveur de sa résolution.

Cameroun : vent de condamnations suite au massacre de 25 personnes à Mamfe

Le Premier ministre Joseph Dion Ngute, d’autres personnalités bien connues de la scène politique nationale et du monde des affaires expriment leur indignation.

Dans une attaque perpétrée par des séparatistes anglophones dans la nuit du dimanche 05 au lundi 06 novembre 2023, 25 personnes ont été froidement massacrées. A coup de feu, de bombes artisanales et de machettes, elles ont été surprises en plein sommeil aux environs de 3h30. Au moins 10 maisons ont été rasées par des flammes dans un incendie attisé par des assaillants. Plusieurs personnes ont été brûlées. Deux filles ont été violées avant d’être abattues. Les corps des victimes ont été déposés à la morgue de l’hôpital de district de Mamfe.

L’attaque qui a eu lieu dans le village Egbekaw New Layout par Mamfe, département de la Manyu, région du Sud-Ouest, suscite un vent d’indignations. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute dit être « choqué et attristé ». Le chef du gouvernement « condamne fermement ces actes de terrorisme contre des citoyens innocents, dont le seul objectif est de porter atteinte à la paix et à la sécurité de nos communautés (…) »

« Encore l’horreur ! » S’exclame Cabral Libii. « Des dizaines de Camerounais décimés à Mamfe. Des enfants, des femmes et des hommes… Quelle tragédie n’avons-nous pas encore connue dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de notre pays ? Quelle fresque macabre ! Je frissonne de rage face à une telle barbarie ! Mon Dieu ! Je condamne ! Aucune cause sur cette terre des hommes ne justifie un tel carnage d’innocents », s’indigne le député.

« Mamfé, quel désastre ! », s’exclame à son tour Serge Espoir Matomba, au regard « des images effroyables à regarder, des cris et des pleurs impossibles à écouter (…) Nous espérons et souhaitons que la lumière soit faite sur cette atrocité et que les coupables seront punis », avance l’homme politique.

Pour Rebecca Enonchong, « l’acte de terreur perpétré à Mamfe, qui a tué des dizaines de civils innocents de la manière la plus méprisable et la plus barbare, doit faire l’objet d’une enquête et les responsables doivent être traduits en justice », exige l’entrepreneuse camerounaise.

 

Cameroun : des crises sécuritaires persistent

Sous l’ère du Renouveau dont on fête les 41 ans, le pays connait encore des problèmes sécuritaires sur deux principaux fronts.

Des crises sécuritaires nées au cours de la dernière décennie au Cameroun continuent de faire des victimes. Les morts et blessés se comptent davantage dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’une part, et dans l’Extrême-Nord d’autre part.

En effet, ce lundi 06 novembre 2023, une attaque de civils attribuée à des séparatistes a conduit à la mort de plusieurs personnes. Dans la nuit du 05 au 06 novembre 2023, des hommes armés ont abattu près de 25 personnes dans le village Egbekaw, arrondissement de Mamfé, département de la Manyu, région du Sud-Ouest. Une vingtaine de morts qui s’ajoute dans les milliers d’autres, des personnes civiles et des combattants, tombés sur les terres des régions dites anglophones depuis le début de la crise en 2016. Africa Report rapporte en 2022 que la crise a déjà fait au moins 6 000 morts et plus d’un million de déplacés, des chiffres qui restent à vérifier.

Sept ans durant, le gouvernement, la société civile, la communauté internationale recherchent des solutions sans toutefois parvenir à la fin de ce conflit interne. Le chef de l’Etat et son gouvernement ont organisé un Grand Dialogue national du 29 septembre au 04 octobre 2019. Au terme de ce rassemblement, des recommandations ont été adoptées. Mais tandis que leur mise en œuvre se poursuit, la crise continue de faire des victimes. Ce front sécuritaire est encore le plus sérieux que celui du septentrion.

Le front de l’Extrême-Nord qui parfois touche le Nord, concerne les attaques de la secte islamiste Boko-Haram. Ce groupe armé qui a tenté d’imposer sans succès son autorité dans la région de l’Extrême-Nord depuis l’année 2014, a rencontré une riposte farouche de l’armée régulière.

Des attaques armées et explosions des kamikazes, le groupe s’est réduit au vol du bétail, à l’exécution des commerçants et pêcheurs. Bien que la menace soit réduite, les djihadistes continuent de mener des opérations à la frontière avec le Nigeria voisin. Selon l’ONU, au moins 3 000 personnes ont perdu la vie dans cette crise et 250 000 autres se sont déplacées à l’intérieur du pays.  Ainsi, dans le septentrion comme dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le défi sécuritaire reste d’actualité.

Cameroun-Nord-Ouest : exécution de deux civils sur la place du marché

Des séparatistes ont exécuté deux personnes en public le 04 octobre dernier dans le village de Guzang, a informé l’autorité administrative locale.

Selon un communiqué du préfet du département de la Momo, Benoît Nicaise Fouda Etaba, « les terroristes armés » ont envahi le village de Guzang et kidnappé deux civils chez eux. Ils les ont par la suite « sommairement exécutés par balle sur la place du marché ». La scène s’est déroulée devant une foule de personnes ne pouvant pas intervenir pour sauver des victimes. Les deux personnes exécutées sont le frère cadet du chef traditionnel du village de Guzong et un commerçant.

Les séparatistes les ont accusés de collaborer avec les éléments des Forces de défense camerounaise qui opèrent dans les régions du Nord-Ouest. Ces forces régulières sont opposées aux séparatistes depuis presque sept ans. Les premières protègent les biens les personnes et l’intégrité du territoire. Les seconds disent se battre pour l’indépendance des deux régions anglophones en employant des méthodes terroristes contre les civils, en particulier les agents de l’Etat, les enseignants et les élèves.

Ils procèdent aux enlèvements avec demande de rançons, à l’exécution des civils, à la destruction des infrastructures communes, à l’instauration des villes mortes, etc. Du côté de l’armée, des bavures ont aussi entraîné la mort de plusieurs civils depuis l’enlisement du conflit qui, selon International Crisis Group, a déjà fait environ 6 000 morts.

 

Cameroun : plus de 81 300 personnes vulnérables ont bénéficié des soins de santé du CICR en zones de crise

Les statistiques découlent du bilan du premier semestre d’activités du Comité international de la croix rouge dans trois régions en conflit. Les faits et chiffres des six premiers mois de 2023 ont été présentés au cours d’un point de presse le 26 septembre 2023 à Yaoundé.

L’Extrême-Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont les principales zones de conflits opposant les groupes armés non étatiques aux Forces de défense et de sécurité camerounaises. Dans la région de l’extrême-Nord, Boko-Haram multiplie des attaques depuis au moins 10 ans. Dans les deux autres régions, des groupes séparatistes alignent une série d’actes de violence depuis 2016. Sur les différents théâtres d’opérations, les conséquences sont désastreuses. Le CICR apporte une réponse aux effets de ces conflits et de ces violences à travers ses sous-délégations de Maroua, de Kousseri, de Bamenda et de Buea.

Au cours des six derniers mois, l’organisation internationale humanitaire a orienté son intervention dans trois principaux domaines à savoir la protection, l’assistance et la collaboration avec la Croix rouge camerounaise.

Au titre de la protection, le CICR est intervenu dans la protection du droit international humanitaire (DIH) et celle des liens familiaux. L’organisation a ainsi procédé à la formation de 582 militaires, gendarmes et policiers au DIH et au droit international des droits de l’homme. Chaque année, le CICR dit former 2 000 à 4 000 éléments de ces forces. Entre janvier et juin 2023, l’organisation a sensibilisé 1 044 leaders communautaires sur ses principes opérationnels ; 285 autorités administratives sur l’application au plan national du DIH. Selon le délégué régional Afrique CIRC, des groupes armés ont aussi été sensibilisés dans le cadre du dialogue et sur la base de la confidentialité.

Dans le même sens, l’action du CICR a rétabli le contact entre les personnes disparues ou détenues et leurs familles, tout comme elle a permis à 328 familles de personnes disparues d’être recontactées dans le cadre du suivi de leurs dossiers.

Au plan de l’assistance, le CICR a pourvu à un meilleur accès à l’eau potable à 35 857 personnes. 1500 autres ménages ont bénéficié de la construction d’un forage pastoral et d’un parc animalier. Pour ce qui est de l’assainissement, 552 personnes déplacées ont bénéficié d’une assistance en latrines.

Dans le volet sanitaire de l’assistance, les victimes directes et indirectes des conflits ont bénéficié d’une dizaine d’activités. 81 376 personnes dont 33 494 enfants de moins de cinq ans ont eu droit aux soins de santé dans 12 centres de santé soutenus par l’organisation. 26 298 enfants atteints de la malnutrition ont été dépistés et pris en charge, tout comme 390 victimes de violences ont bénéficié d’une prise en charge.

Dans le cadre de la sécurité économique, 2 348 ménages ayant des enfants malnutris ont bénéficié de la distribution de 114 138 tonnes de vivres ; 2 619 ménages en besoin d’assistance alimentaire ont reçu 340 645 tonnes de vivres. Dans le même registre, 25 familles vulnérables ont bénéficié de 700 articles de ménages essentiels et bien d’autres.

Le CIRC a aussi dans le cadre de la collaboration avec la Croix rouge camerounaise, assuré 1 000 volontaires, formé 22 responsables en montage de projets, renforcé les capacités de 25 responsables en analyse et gestion des risques.

Pour atteindre ces objectifs, le CICR a disposé des moyens financiers, humains et matériels lui permettant de sillonner des zones d’opération pour identifier les besoins urgents et y apporter des réponses. L’organisation s’appuie sur son indépendance et sa neutralité pour maintenir le dialogue entre les différents acteurs, dont l’armée régulière et les groupes armés opposés, a assuré Stéphane Bonamy, délégué régional du CICR pour l’Afrique. Toutefois, malgré ces résultats, certains acteurs des conflits continuent de poser des actes violents en violation des droits des populations civiles prévus dans le DIH.

Cameroun-crise anglophone : véhicules, occupants et commerces incendiés à Buea

Les actes attribués aux séparatistes ont été commis dans la matinée du jeudi 07 septembre 2023 dans la capitale régionale du Sud-Ouest.

Les hommes armés ont attaqué Muea dans la ville de Buea, région du Sud-Ouest, ce jeudi matin. Les assaillants ayant fait intrusion dans cette partie de la ville, ont incendié les commerces, les véhicules et des personnes. De sources médiatiques, un véhicule à usage taxi, son chauffeur et les passagers ont été incendiés vifs sous le regard d’autres personnes impuissantes face à la cruauté. Le bilan non officiel fait état de trois personnes tuées dont une par balle et deux par le feu.

Le maire de la ville David Mafani Mamange a confirmé l’attaque ainsi que la barbarie des assaillants aux médias. Selon l’autorité municipale, il s’agirait des séparatistes anglophones qui s’insurgent contre ceux des habitants de la ville qui ne respectent pas le mot d’ordre leur imposant les villes mortes.

Les forces de défense et de sécurité alertées ont fait une descente sur les lieux et engagé des opérations pour rétablir l’ordre et la paix. Suite à leur arrivée, les habitants de la ville témoignent avoir entendu d’importants bruits des armes provenant de l’affrontement entre les soldats et les séparatistes armés.

Il y a trois jours, dans le cadre de la rentrée scolaire, une élève a été tuée à Kumba dans une attaque attribuée aux séparatistes. Des assaillants ont fait irruption dans un établissement scolaire, ouvrant le feu pour faire peur aux occupants et les dissuader à aller à l’école, suivant leur mot d’ordre de boycott de la rentrée scolaire. Samedi dernier, dans la région du Nord-Ouest voisine et aussi en crise, deux directeurs d’écoles primaires publiques ont été abattus par des séparatistes.

Cameroun-Crise anglophone : un autre financier des séparatistes arrêté aux USA

Eric Tataw doit répondre des actes de fraude bancaire et de terrorisme devant une juridiction de l’Etat du Maryland.

La traque des leaders séparatistes résidants aux Etats Unis d’Amérique se poursuit. La justice de l’Etat du Maryland a ordonné l’arrestation et la détention à titre provisoire de Eric Tataw qui devra comparaitre pour la première fois devant le juge le vendredi 08 septembre prochain. Cette arrestation est relative à une affaire de fraude bancaire en lien avec le « Paycheck Protection Program (PPP) », un programme mis sur pied par le gouvernement américain en faveur des petites entreprises touchées par les effets de la crise sanitaire du Covid-19.

Pour bénéficier de cet avantage destiné à renforcer la réponse des entreprises face à la pandémie, Eric Tataw aurait présenté de faux documents, une démarche qui pourrait lui coûter une condamnation. Pour l’instant, l’on ne sait pas grand-chose sur la suite de la procédure judiciaire, encore moins sur la peine que risque le prévenu lors du dénouement de l’affaire si jamais les faits reprochés sont avérés.

Par ailleurs, la fraude bancaire n’est pas la seule accusation portée contre Eric Tataw aux Etats Unis d’Amérique. Il est aussi reproché au leader séparatiste son implication dans l’accomplissement des actes terroristes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun. Il est connu comme l’un des donneurs d’ordres aux milices séparatistes qui sont auteurs d’actes de violence et de terreur dans cette partie du pays en crise depuis 2016. Appelé « Garri Master » et connu comme le patron du journal « National Telegraph », il serait le commanditaire de l’amputation des mains à certains travailleurs de la Cameroon development corporation (Cdc), ou encore des violences sur des élèves et enseignants.

Pour ces exactions, plusieurs plaintes ont été déposées à son encontre dans plusieurs juridictions américaines. Ce sont entre autres, le tribunal district de Californie, le département de la justice de Washington DC, le département de la sécurité intérieure, les autorités de l’immigration et de l’application de la loi. L’avocat camerounais Emmanuel Nsahlai originaire des régions en crise et son cabinet sont à l’origine de ces plaintes, informe le quotidien Mutations dans sa parution de ce 06 septembre 2023.

Avant l’ordre de détention provisoire émis par la juridiction de Maryland, Eric Tataw a fait l’objet d’une interpellation et d’une relaxation par le FBI en décembre 2022. Il est l’un des leaders séparatistes qui depuis l’étranger, finance les activités des séparatistes dans la crise anglophone.

Avant son arrestation, deux autres séparatistes ont écopé d’une condamnation devant la justice américaine. Che Ernest Bangary et Edith Ngang sont condamnés à quatre ans de prison ferme. Avec Tataw, ce sont trois financiers de la crise qui sont écartés à la faveur du retour au calme dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Cameroun-rentrée scolaire : une élève tuée à Kumba

La victime a été atteinte par balle lors d’une attaque des séparatistes au lycée de Kumba dans la région du Sud-Ouest.

La rentrée scolaire du 04 septembre 2023 a connu des perturbations dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Une attaque des séparatistes anglophones perpétrée dans un établissement scolaire public du secondaire a entraîné la mort d’une élève. De sources médiatiques, les assaillants ont fait irruption au sein d’un lycée et se sont mis à tirer des coups de feu. Dans la panique et la terreur, chacun des élèves présents a essayé de se mettre à l’abri. Dans ce mouvement, la victime a été atteinte et l’irréparable s’est produit.

De mêmes sources, les séparatistes ont ouvert le feu pour faire peur aux élèves et les dissuader de renouer avec les activités scolaires. Une façon pour eux de faire respecter leur mot d’ordre de boycott de la rentrée scolaire et de fréquenter les établissements scolaires publics. Ce mot d’ordre de boycott a été lancé depuis le mois d’octobre 2016 et est repris chaque année à l’approche de la rentrée scolaire fixée par le gouvernement de la République.

Par ailleurs, en marge de cette rentrée du 04 septembre, deux directeurs d’écoles publiques ont aussi été abattus dans le département du Boyo, région du Nord-Ouest. Ils revenaient le samedi 02 septembre d’une réunion consacrée à la rentrée scolaire.

Cette année, ce sont environ 8 millions d’élèves qui étaient attendus dans les différents campus scolaires du Cameroun le lundi 04 septembre 2023 pour démarrer l’année scolaire 2023-2024.

La mort de la jeune fille de Kumba s’ajoute aux exactions subies par la communauté éducative dans la crise secouant les deux régions. Elle rappelle les événements du 25 octobre 2020, lorsque des assaillants ont ouvert le feu à Mother Francisca College, tuant sept élèves. Le 24 novembre 2021, trois élèves de 12, 16 et 17 ans ont été abattus, ainsi qu’une enseignante à Ekondo Titi dans la région du Sud-Ouest.

Cameroun-Grand dialogue : 12 résolutions pour accélérer la mise en œuvre des recommandations

Elles ont été adoptées le 11 août dernier à Buea lors de la 5è session du Comité de suivi des recommandations du Grand dialogue national.

La rencontre présidée par le Premier ministre chef du gouvernement Joseph Dion Ngute, président dudit Comité a permis de faire le bilan entre la 4è session tenue en août 2022 et celle de vendredi dernier. Il en ressort que depuis la tenue du Grand dialogue national du 29 septembre au 04 octobre 2019, beaucoup de choses ont été faites.

C’est le cas de l’accélération du processus de décentralisation avec le statut spécial accordé aux régions en crise. S’inscrit aussi dans ce registre, l’accueil et la formation des combattants sécessionnistes qui ont déposé les armes, dans les centres de désarmements, démobilisation et réintégration, ainsi que la reprise progressive des activités économiques dans les villes et dans certains villages.

Saluant ces progrès, le Premier ministre a néanmoins marteler que la situation actuelle demande de faire mieux. « Nous avons vu que des industries, les plantations ont repris, y compris l’activité économique dans beaucoup de villes et zones rurales. Mais nous constatons aussi que dans certaines zones rurales, il y a encore des problèmes », a constaté le chef du gouvernement. Dans l’optique de parvenir à la résolution définitive de ces problèmes, 12 résolutions ont été adoptées et concernent pour la plupart le volet économique qui a été au centre de la 5è session.

En effet, les participants venus des sphères politique, économique, de la société civile ou du monde religieux ont formulé des résolutions. Ils demandent entre autres, l’intensification de la mise en œuvre des mesures visant la reprise économique pour le développement local et la croissance nationale. La session de Buea plaide aussi pour une approche communautaire pour l’identification, l’étude et le soutien des projets de développement. Elle déplore l’attitude des communautés aidant à dissimuler les criminels au lieu de les dénoncer.

Les participants ont aussi appelé les autorités locales à ouvrir des routes permettant aux petits planteurs d’acheminer leurs produits des champs vers les marchés. Les participants appellent aussi les ministères à opérer un transfert complet de compétences au profit des collectivités locales. Dans le même sens, les assemblées régionales du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont appelées à appuyer l’Etat et à impulser le développement. Demandant aux séparatistes de déposer les armes, les participants ont exhorté les autorités à créer des postes spécialisés de l’armée pour sécuriser les plantations et les travailleurs qui y sont en activité.

Cameroun : la décentralisation progresse malgré les entraves

Alors que les pays membres de l’Union africaine célèbrent la journée africaine de la décentralisation ce 10 aout 2023, le Cameroun travaille à parachever son projet engagé depuis 27 ans.

Au Cameroun, la décentralisation consiste en un transfert par l’Etat aux collectivités territoriales des compétences particulières et des moyens appropriés. Elle constitue l’axe fondamentale de promotion du développement de la démocratie et de la bonne gouvernance au niveau local. Ainsi défini par le code général des collectivités territoriales décentralisées du 24 décembre 2019, le processus est en cours depuis bientôt trois décennies. Instituée par la révision constitutionnelle du 18 janvier 1996, la décentralisation évolue au ralenti sur plusieurs plans.

Au plan normatif, c’est en 2004, huit ans après, que l’Etat commence à fixer les règles portant orientation de cette technique administrative, les règles applicables aux communes et aux régions. Le 15 décembre 2009, la loi portant fiscalité locale entre en vigueur. Elle détermine les impôts, taxes et redevance prélevés au profit des collectivité territoriales. Ce tableau législatif est consolidé en 2019 avec l’adoption du code général, dans le cadre de la résolution de la crise anglophone à la suite de la tenue du Grand dialogue national entre le 29 septembre au 04 octobre 2019.

Au plan institutionnel, la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 crée les collectivités territoriales décentralisées qui sont la commune et la région. Le pays compte 360 communes et 10 régions. A ces deux types, s’ajoutent les 14 communautés urbaines créées dans des grandes villes. Toutes ces instances sont fonctionnelles ; les communes et les communautés urbaines bien avant 2019, et les régions, à l’issue des toutes premières élections régionales tenues le 06 décembre 2020. Ce scrutin a pourvu aux sièges des 900 premiers conseillers régionaux qui sont maintenant face à leurs missions.

Pour donner un coup d’accélérateur au processus, un Conseil national de la décentralisation est créé en 2004, un Programme national de développement participatif aussi. Un ministère de la Décentralisation et du Développement local voit le jour en 2018.

Crise anglophone obligeant, le chef de l’Etat Paul Biya a accordé le statut spécial aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sur la base de leurs spécificités culturelles, linguistique ou encore éducatives. En plus de leur autonomie, elles ont chacune une assemblée régionale.

Des défis persistants

Cependant, au plan pratique, les défis se posent encore au niveau de la mise en œuvre de la décentralisation. Ils sont d’ordre financier, humain et politique. En effet, Après le transfert de compétences de l’Etat central aux collectivités, le transfert de ressources n’a pas suivi à la même vitesse. Les exécutifs communaux et régionaux continuent de réclamer certaines ressources notamment issues de la dotation générale fixée à 15% au minimum du budget de l’Etat.

Dans le même sens, des ressources humaines locales se recrutent encore parmi le personnel de l’Etat central. Derrière ces barrières se cache l’incompétence de certains exécutifs communaux, incapables d’impulser le développement dans leurs communes. Et les projets de développement piétinent, tandis que les populations des villages et des quartiers attendent la transformation des localités.

Ainsi, même si certains partis politiques d’opposition appellent au retour à l’Etat fédéral, ou à l’instauration d’une régionalisation, le système actuel maintien de manière ferme l’option prise de la décentralisation et renforce les modalités de son application effective.

Cameroun-crise anglophone : les corps des délégués enlevés en 2021 exhumés

Les forces de sécurité ont exhumé les dépouilles enterrées par leurs bourreaux. Elles ont procédé à leur identification le week-end dernier.

Il n’y a plus de doute ! Les délégués départementaux enlevés il y a deux ans dans la région du Sud-Ouest ne sont plus en vie. Les séparatistes les ont exécutés. Ils ont enterré les corps pour dissimuler leur forfait. Les autorités sécuritaires sont au courant grâce aux révélations faites par un ex-combattant séparatiste repenti au nom de Tamaya Clinton. En suivant ses déclarations, et grâce à son orientation, les autorités ont pu retrouver l’endroit où ils ont été mis en terre. Les corps ont été exhumés et des examens en vue de l’identification des dépouilles ont été faits, informe la radio nationale.

Selon ce séparatiste repenti, lui-même aurait joué un grand rôle dans l’assassinat de ces personnels de l’Etat. C’est lui qui aurait conduit l’opération d’enlèvement des délégués. Il les a par la suite remis au commandant séparatiste « 10 kobo ». Sous l’ordre des « ambazoniens » de la diaspora, il a procédé à leur exécution dans le but de bénéficier de plus de notoriété dans les rangs des séparatistes. Après cette exécution, Tamaya Clinton a creusé des tombes pour cacher les les cadavres, relatent nos confrères de Lebledparle.

Pour rappel, mardi 15 juin 2021, cinq délégués départementaux de ministères ont été kidnappés à Misore-Balue, dans l’arrondissement d’Ekondo Titi. L’information donnée par le préfet du département du Ndian, Lawrence Forwang, faisait aussi état de ce que les ravisseurs les avaient transportés dans deux camps. Ils demandaient une rançon de 28 à 32 millions de francs CFA pour leur libération.

De sources médiatiques, il s’agissait des délégués des ministères de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et du développement urbain, de l’Eau et de l’Energie, du Cadastre et des Affaires foncières, des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat.

Crise anglophone : plus de 22 milliards F pour la reconstruction du NOSO

Joseph Dion Ngute, premier ministre a présidé le 31 juillet 2023, la signature de deux Memorandum of Understanding (MoU) à cet effet.

Deux nouvelles enveloppes en faveur Plan présidentiel pour la Reconstruction et le Développement (Pprd). « Soit 250 millions de Fcfa pour Apeccam (l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun) et 22 milliards de Fcfa pour la BID (Banque islamique de développement) », a souligné le premier ministre.

Selon Gwendoline Abunaw, présidente de l’Apeccam, « cette contribution une réponse à l’appel lancé au secteur privé par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le 18 mai 2021 ». L’enveloppe de l’Appecam va servir apprend-on à la reconstruction et à l’équipement de l’école publique de Ngarbuh et de l’hôpital de la Cameroon Development Corporation (CDC).

« Depuis le lancement de ce projet de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest initié par le Chef de l’Etat, nous nous sentons concernés. Nous avons en mémoire l’appel fait par le Premier ministre quand il était de passage à Douala le 18 mai 2021. Il avait alors demandé au secteur privé de participer à cette démarche de reconstruction. Aujourd’hui, l’Appecam a décidé de répondre favorablement à cet appel. On est donc venu soutenir les efforts de l’Etat pour reconstruire ces deux régions, en donnant notre contribution » explique Gwendoline Abunaw dans Cameroon Tribune.

Le montant total de ces deux MoU est donc à 22,250 milliards de Fcfa. Ce qui porte à 76 milliards de Fcfa (hormis les 29,1 milliards du Compte d’affectation spéciale) le montant que le gouvernement camerounais aura déjà mobilisé jusque-là pour la reconstruction de ces deux régions en crise depuis 2016. Ainsi, sur un besoin de 154 milliards de Fcfa, il y a encore un gap d’environ 78 milliards à combler.

Cameroun : l’armée rapporte la barbarie des terroristes à Bamenda

Une communication du ministère de la Défense informe le public de l’assassinat de 10 civils dans la principale ville de la région du Nord-Ouest.

Les faits se déroulent le dimanche 16 juillet 2023 aux environs de 19h30. Selon le ministère de la Défense, il s’agit d’un « acte terroriste d’une cruauté et d’une barbarie insoutenables« . Il a été perpétré « par une bande armée sécessionniste près d’un débit de boissons au lieu-dit Nacho-Junction, arrondissement de Bamenda 2, département de la Mezam, région du Nord-Ouest« .

Cette source officielle dont on attendait la réaction, affirme qu’un groupe évalué à près d’une dizaine de sécessionniste est à l’origine de l’assassinat. Ils étaient « vêtus d’uniformes semblables aux tenues militaires et munis d’armes automatiques« . Le groupe a rassemblé « quelques paisibles citoyens avant ‘ouvrir un feu nourri et aveugle sur ceux-ci, touchant aussi mortellement quelques clients paisiblement attablés« .
A l’issue de cette fusillade, le bilan fait état de « 10 personnes assassinées et deux grièvement blessées« . Ces blessés ont été évacués à l’hôpital régional de Bamenda.
Tandis que les messages de condamnation continuent d’affluer, le ministère de la Défense assure que les actions de ratissage se poursuivent sur le terrain dans le but de mettre la main sur les assaillants.

Les autorités administratives et judiciaires locales ainsi que les forces de défense et de sécurité ont ouvert une enquête pour faire la lumière et préciser les contours de cette attaque, a annoncé le capitaine de vaisseau Cyrille Serge Atonfack Guemo, chef de division de la communication au ministère de la Défense, dans un communiqué en date du 17 juillet 2023;

Cameroun-Bamenda : au moins neuf personnes abattues dans une attaque

Le carnage a eu lieu le 16 juillet 2023 à Nacho Junction, dans la capitale régionale du Nord-Ouest.

Une nouvelle incursion des hommes armés non identifiés a fait au moins neuf morts dans la principale ville de l’une des deux régions en proie à la crise depuis 2016. Selon les sources jointes, des hommes armés ont fait irruption dans les lieux pendant que plusieurs personnes étaient assises dans un bar. Des assaillants ont ouvert le feu. Les victimes sont des civils, aussi bien des hommes que des femmes. Tandis que certains sont morts sur place, d’autres se sont retrouvés dans un état critique. Parmi les personnes décédées, se trouve un couple nouvellement marié.

Le gouverneur de la région du Nord-Ouest Adolphe Lele Lafrique précise qu’un groupe d’individus armés est intervenu dans le quartier et a éliminé un groupe de 10 personnes qui vaquaient à leurs occupations. Il rassure que les instructions ont été données pour que les assaillants soient poursuivis et rattrapés, et que les mesures ont été prises pour que les populations continuent de vaquer à leurs occupations en sécurité.

Suite à cette tuerie, l’association No Hate Speech-Cameroon condamne « avec la dernière énergie cet acte de barbarie digne de la période médiévale (…) Nous demandons à tous ces terroristes de déposer les armes car les actes qu’ils posent sont inhumains. Ils empêchent les enfants d’aller à l’école et provoquent des exodes massifs, nous demandons à l’armée de traquer tous les responsables de cette ignominie » a posté l’organisation sur Facebook.

Cameroun-Nord-Ouest : un engin explosif tue un officier de l’armée à Mbengwi

Après avoir subi de blessures graves suite à la détonation, le lieutenant a perdu la vie.

Un nouveau soldat de l’armée vient de tomber dans la région du Nord-Ouest, l’une des deux régions en proie à la crise sécuritaire depuis 2016. Le lieutenant Fabrice Mboutou, officier du Bataillon d’intervention rapide, une unité d’élite de l’armée camerounaise, a perdu la vie à la suite de l’explosion d’une bombe artisanale dans la localité de Mbengwi. Cette explosion a eu lieu le mercredi 31 mai 2023, alors que la victime était en patrouille avec ses compagnons dont certains ont reçu des blessures.

Au cours du conflit armé qui oppose les forces de défense et de sécurité et les séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, plusieurs soldats de l’armée ont déjà trouvé la mort. Certains sont tombés dans des embuscades tendues par l’ennemi, ou ont été surpris à leurs postes. D’autres sont morts au cours des affrontements lors des patrouilles. Les jeudi 15 et vendredi 16 décembre 2022, les leaders séparatistes ont réclamé sur leur plateforme de propagande, des attaques à Kumbo, Ngoketunjia, Ndop et Mamfé. Lesquelles ont entrainé la mort de 19 soldats et blessé au moins 15 autres.

Cameroun-Nord-Ouest : libération de 30 femmes enlevées le 20 mai 2023

Elles ont retrouvé leurs domiciles le mercredi 24 mai, tout en portant des blessures et autres stigmates, signes de tortures et autres violences.

La campagne « Bring back our mothers » n’aura duré que quatre jours. Une trentaine de femmes enlevées le 20 mai dans le village de Kdjom keku, département de la Mezam, région du Nord-Ouest, ont été libérées ce mercredi. Toutes sont revenues de manière progressive à la maison, selon la déclaration du préfet Simon Emile Mooh. « Mercredi soir, les femmes enlevées par des hommes armés ont été toutes relâchées. Leur libération a démarré à la mi-journée. Elle s’est effectuée par groupe et en fin de soirée, elles étaient toutes libres. Elles avaient rejoint leurs domiciles », a précisé l’autorité administrative.

Le constat est néanmoins que des violences subies par certaines parmi elles nécessitent une assistance médicale. Les stigmates qu’elles portent aux mains et aux pieds, les marques rougeâtres et les blessures par balle que porte l’une d’elles constituent des indices de tortures. Celle qui a été victime des blessures par balle pourrait subir une amputation des membres, a détaillé le préfet. Pour leur libération, l’autorité administrative précise qu’aucune rançon n’a été payée aux ravisseurs.

L’enlèvement de ces dizaines de femmes a eu lieu samedi 20 mai 2023, jour de la célébration de la fête de l’Unité nationale au Cameroun. Elles avaient marché la veille pour dénoncer l’imposition d’une taxe par des séparatistes dans leur village, ainsi que d’autres mesures drastiques prises à l’encontre de la population.

Cameroun-reconstruction du NO/SO : le PNUD reste fidèle à son engagement

Le nouveau représentant-résident du Programme des Nations unies pour le développement l’a réitéré au Premier ministre au cours d’une audience le 23 mai 2023.

L’engagement du PNUD à accompagner le Cameroun dans la reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise depuis 2016 ne faiblit pas. Au cours d’une rencontre de prise de contact avec le Premier ministre Joseph Dion Ngute, le nouveau représentant résident de l’organisation onusienne a réaffirmé cet engagement. Aliou Amadou Dia a donné des assurances de continuer à œuvrer en synergie avec le gouvernement camerounais pour réparer les casses et autres dégâts survenus au cours de la crise.

Au sortir de l’audience dans les services du Premier ministre, Aliou Amadou s’est confié à la radio nationale. « Je prends cette fonction sous le signe de l’engagement, de la continuation de tout ce qui a été fait par l’équipe précédente et mes collaborateurs, mes collègues qui sont là, pour continuer à accompagner, à travailler avec le gouvernement, avec pratiquement tous les ministères sectoriels », a-t-il déclaré de manière générale.

Dans un cadre plus spécifique, la reconstruction des régions affectées par la crise séparatiste reste dans l’ordre des priorités.

« Le programme sur lequel nous travaillons actuellement avec le gouvernement, c’est le programme sur le relèvement pour le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Le PNUD étant agent d’exécution de ce programme-là, je suis venu m’entretenir avec le Premier ministre, d’abord pour me présenter à lui, mais surtout pour le remercier de la confiance que son gouvernement accorde au PNUD at au système des Nations unies de manière générale. Nous avons fait le tour des questions, notamment sur la décentralisation, l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, les projets sur l’environnement etc… », a poursuivi le représentant-résident.

Par arrêté du Premier ministre N°031/ CAB/PM DU 03 avril 2020, « le gouvernement confie la mise en œuvre du PPRD-NO/SO (Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest) au Programme des nations unies pour le développement. Ce plan placé sous la coordination du chef du gouvernement vise à exécuter dans ces deux régions des programmes en vue de réhabiliter et d’aménager les infrastructures de base ; de revitaliser l’économie ; de promouvoir la cohésion sociale.

Cameroun-Buea : l’explosion d’une bombe disperse le rassemblement d’Unité nationale

L’engin a explosé le samedi 20 mai 2023 non loin de la tribune officielle aménagée pour la célébration de la fête nationale.

Le bilan de l’explosion n’est pas connu. La détonation a forcé les officiels, les défilants ainsi que les spectateurs à quitter Bongo Square, lieu du défilé, au pas de course. L’engin explosif improvisé a déclenché à quelques mètres de la tribune où étaient installés les personnalités administratives et politiques. Celles-ci sont venues suivre le défilé marquant la 51è édition de la fête de l’Unité nationale. L’explosion est survenue alors que le défilé civil allait s’achever, relèvent plusieurs sources médiatiques concordantes.

Pour l’heure, l’origine, la nature de l’explosif ne sont pas déterminées. Mais, des leaders séparatistes ont appelé la population à s’abstenir de participer aux manifestations de la fête nationale. Selon ces leaders, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise depuis fin 2016, appartiendraient à leur Etat autoproclamé « Ambazonie ». Par conséquent, ils ne tolèreraient pas l’organisation des manifestations des cérémonies officielles par l’Etat du Cameroun sur leur « territoire ».

Les fêtes telles que celle de l’Unité nationale qui se célèbre chaque 20 mai, celle de la jeunesse chaque 11 février sont des occasions pour des séparatistes de semer la violence, la terreur ou la panique depuis 2017. Leurs cibles sont les éléments des forces de défense et de sécurité et les civils qui selon eux passent outre leurs instructions ou coopérèrent avec l’armée régulière.

Crise anglophone : le Cameroun obtient un prêt de 21 milliards de FCFA pour la reconstruction du NOSO

Le président de la BID Muhmmad Al Jasser a signé le 10 mai 2023, un accord de prêt d’un montant de 21,155 milliards de FCFA avec le ministre camerounais de l’Économie de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) Alamine Ousmane Mey.

Le 10 mai 2023, à l’occasion de la 48e réunion annuelle du conseil des gouverneurs de la Banque islamique de développement (BID), le président de la BID Muhmmad Al Jasser a signé avec le ministre camerounais de l’Économie de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) Alamine Ousmane Mey un accord de prêt d’un montant de 21,155 milliards de FCFA.

« Ce financement vise à appuyer les efforts du gouvernement du Cameroun dans la reconstruction et la réhabilitation des infrastructures essentielles, le renforcement de la cohésion sociale et la revitalisation de l’économie locale dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest » a déclaré Alamine Ousmane Mey.

Sur une enveloppe globale de 154 milliards de FCFA, seulement 11,5 milliards avaient été mobilisés en 2022. Soit un taux de mobilisation de 7,4%, selon le coordonnateur du PPRD.

Selon Paul Tasong, l’État a mobilisé 75% des 11,5 milliards de FCFA. Le secteur privé a apporté 1,2 milliard de FCFA ; le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) 400 millions de FCFA ; et le Japon 1,5 milliard de FCFA. En mars dernier, l’empire nippon a injecté 1,3 milliard de FCFA supplémentaires dans la cagnotte portant sa contribution à 2,8 milliards de FCFA.

Pour rappel, au Cameroun, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest vivent depuis six ans au rythme d’une crise sociale, politique, mais aussi sécuritaire. Entre les villes mortes et les affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes armés séparatistes, les populations de cette partie du Cameroun subissent les conséquences d’un cycle intermittent de violences.

Depuis le déclenchement de la crise, de nombreuses exactions commises par les séparatistes et les forces de sécurité camerounaises ont été enregistrées. La situation humanitaire s’est dégradée, tout comme le contexte économique.

 

Cameroun-Moungo : quatre morts dans une attaque séparatiste

Trois éléments des forces de défense et de sécurité et un civil ont été tués par des hommes armés dans la localité de Matouké, village de Penda Mboko, région du Littoral.

Une attaque mortelle attribuée aux séparatistes anglophones entache la célébration de 137è édition de la Journée internationale du travail le 1er mai 2023 dans le Moungo. Les hommes armés ont frappé le poste de contrôle de Matouké en matinée. Quatre personnes ont perdu la vie. « Des séparatistes lourdement armés ont ouvert le feu sur le poste de contrôle de Matouké situé dans l’arrondissement de Bona-Léa, département du Moungo. Un militaire, un gendarme, un policier et un civil ont été tués », a déclaré le maire Ernest Mpocko.

L’autorité municipale a expliqué qu’après leur forfait, les assaillants sont retournés dans la brousse de la région du Sud-Ouest limitrophe. Un groupuscule de séparatistes de Ambazonia Liberation Council a revendiqué l’attaque. Ses membres auraient emporté la tenue des soldats, les armes ainsi que les munitions et publié des photos de leur forfait. Ils auraient réagi à l’action de l’armée régulière ayant conduit à la mort d’environ sept séparatistes le week-end dernier dans le Sud-Ouest.

Ce n’est pas la première fois que les présumés séparatistes font une incursion dans ce village. Le 13 août 2020, des hommes armés ont attaqué le village et incendié la résidence du directeur de l’unité de la Société de développement du Cameroun (CDC). Ali Malex a été enlevé lors de cette attaque et emmené vers une destination inconnue.

Cameroun-Crise anglophone : l’archevêque de Bamenda appelle des puissances étrangères à agir

Monseigneur Andrew Nkea demande à la France, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni de privilégier l’intérêt des Camerounais dans la résolution de la crise.

Dans une interview à ACI Afrique, le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun interpelle les Français, les Anglais et les Américains. Dans le cadre de la résolution de la crise sécuritaire qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016, l’homme de Dieu sollicite leur médiation en tant  que membres de la communauté internationale.

« La communauté internationale devrait regarder l’intérêt des Camerounais et non leur propre intérêt dans le conflit. Je m’adresse donc aux Français, aux Anglais et aux Américains. Ils devraient regarder l’intérêt des Camerounais et non l’intérêt de leur propre pays au Cameroun. De cette façon, ils peuvent nous aider à rechercher une véritable solution », déclare le prélat.

Cette déclaration qui participe de la recherche des solutions à la crise semblent de ne pas tenir compte de la position du gouvernement. Depuis 2019, en convoquant le Grand dialogue national, les autorités étatiques, le chef de l’Etat en premier, soutiennent que  les problèmes des Camerounais doivent être traités par des Camerounais.

Il y a quelque temps, le gouvernement a démenti avoir mandaté le Canada pour assurer la médiation entre les groupes séparatistes et l’Etat du Cameroun. Le pays de Paul Biya compte tout de même sur la collaboration des Etats pour mettre la main sur des personnes qui, de l’étranger, participent au financement des séparatistes ou à la fourniture des armes.