Le président malien IBK entame une visite de deux jours en France

Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé mardi soir à Paris, avec une forte délégation ministérielle. Au menu de cette visite, un entretien à l’Elysée, ce mercredi 21 octobre 2015

Le président malien est en visite d’Etat pour deux jours à Paris. Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé mardi soir à Paris, avec une forte délégation ministérielle. Au menu de cette visite, un entretien à l’Elysée, ce mercredi 21 octobre, des rencontres officielles avec le président du Sénat, le ministre de la Défense, une intervention à la Sorbonne, puis un diner d’Etat.

Deux temps forts également jeudi, avec l’ouverture d’une conférence des bailleurs de fonds sur la relance économique du Mali et un déplacement près de Verdun, dans l’est de la France, où reposent des soldats maliens de la Première Guerre mondiale.

Ce n’est pas la première visite du président IBK à Paris depuis son élection en 2013 mais cette fois-ci il sera reçu avec tous les fastes d’une visite d’Etat. Une visite qui sera l’occasion pour Paris d’appuyer le processus de paix au Mali, en accompagnant la mise en uvre de l’accord signé en juin dernier.

L’appui affiché par Paris est politique vis-à-vis du Mali qui est qualifié de partenaire «fidèle», mais aussi financier. La France doit annoncer d’ici demain une nouvelle enveloppe, d’environ 300 millions d’euros en prêts et dons pour la période 2015-2017.

Une annonce qui sera faite à l’occasion d’une conférence pour la reconstruction et la relance du Mali au siège de l’OCDE en présence d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui sera exceptionnellement entouré des représentants des groupes du nord du pays qui ont signé l’accord de paix. Une affiche symbolique, pour une conférence qui mettra les régions du Nord au c ur du débat.

Après l’ouverture de cette journée le président IBK prendra la route de Douaumont près de Verdun. Il rendra hommage aux Maliens tombés pour la France. Une visite à connotation aussi très personnelle, l’arrière-grand-père du président IBK a été tué durant la Première Guerre mondiale.

Les attentes au Mali
«Nous nous félicitons de ce qui se profile», déclare un haut responsable malien. Tout comme lui, dans les milieux officiels, on souhaite ardemment le renforcement des relations entre la France et le Mali. Il y a eu, on le reconnaît, des moments d’incompréhension, notamment au sujet de la gestion de la crise du Nord, mais une page se tourne.

Le gouvernement malien note que si, par exemple, les rebelles du Nord seront présents à Paris lors de la visite d’Etat du président IBK, ils ne seront pas invités au dîner réservé aux délégations officielles.

Bamako en profitera pour demander à la France de l’accompagner dans le processus de paix. Il faut mobiliser d’énormes moyens pour la reconstruction, et Paris est un allié incontournable. L’expertise française en matière de lutte contre le terrorisme intéresse également le Mali, qui demandera le renforcement de la coopération bilatérale dans ce domaine.

Autre attente du Mali au cours de cette visite: que les investisseurs français prennent de plus en plus la direction du Mali. Les portes leur seront désormais plus ouvertes que jamais, affirme Bamako.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita (d) lors de son arrivée en France, le 20 octobre 2015.
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Echanges du Président camerounais avec la presse à sa sortie de la rencontre avec François Hollande

M. Le président, deux entretiens en moins de six mois, plus de quarante minutes d’échanges aujourd’hui. De façon globale, qu’est ce qu’on peut retenir?
Ce qu’on peut retenir, c’est que les relations entre la France et le Cameroun sont bonnes et même excellentes. Mais nous faisons face à un certain nombre de problèmes. Problème de sécurité dans le bassin du Niger et la situation au Mali. J’ai félicité le président Hollande pour l’action efficace au Mali. La descente des islamistes était une menace pour tous ceux qui défendent la liberté et l’opération a permis de sauver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. Nous coopérons également avec des états de la CEMAC et de la CEEAC pour stabiliser la situation en république centrafricaine. Nous avons parlé de tout cela et surtout aussi d’économie. Car le Cameroun est lancé dans un vaste chantier de construction et de modernisation des autoroutes, ports, aéroports et autres infrastructures. Nous sommes venus ici pour demander aux hommes d’affaires français de venir au Cameroun participer à ce grand mouvement de développement.

Et le problème des droits de l’homme au Cameroun, est ce que vous l’avez abordé avec le président François Hollande ?
Nous avons abordé tous les problèmes. Au Cameroun, nous n’avons pas de problème des droits de l’homme. Il y’a combien de journaux et de radios ? Il n’y a aucune censure. Il n’y a pas de tortures, ni de disparitions. Mais je sais qu’il y a des personnes qui commettent des délits et qui, pour faire bonne figure, se présentent en prisonniers politiques. Quand vous avez détourné les fonds publics, et qu’on vous condamne, que voulez-vous qu’on fasse ? Nous sommes un pays où il n’y a pas de prisonniers politiques et de tortures.

M. le Président, vu que vous parlez des droits de l’Homme, Michel Atangana est considéré comme un otage dans votre pays. Est-ce que vous allez bientôt ordonner sa libération ?
Michel Thierry Atangana que j’ai connu par des dossiers, je ne le connais pas personnellement et donc il ne peut pas être prisonnier politique, a été condamné par les tribunaux pour détournements de deniers publics. Et son affaire est en instance, car il a fait appel et il a également saisi la Cour Suprême. Nous attendons la décision de la Cour Suprême pour voir ce qu’il y a lieu de faire. Je ne veux pas contrarier les décisions de justice.

Quelle place occupe le Cameroun dans l’intégration sous régionale?
Sur l’intégration sous-régionale
Nous sommes en train de travailler pour qu’il y ait la liberté de circulation des personnes et des biens. Nous faisons des axes routiers. En ce moment, on en fait un pour nous relier au Congo, il y a déjà un qui nous relie au Gabon. Le Tchad et la RCA sont reliés. Nous allons bientôt créer une compagnie aérienne. L’intégration sous régionale avance et nous agissons en concordance dans la situation en RCA

Paul Biya à l’Elysée ce 30 janvier 2013
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La question de la double nationalité au Cameroun est-elle toujours à l’ordre du jour ?
C’est toujours le cas et nous y réfléchissons. J’avais promis la double nationalité et faire élire les camerounais de la diaspora. Un des engagements a été tenu et je tiens à remercier mes compatriotes qui m’ont élu à près de 80%, ça m’encourage à aller de l’avant.

M. Le président, il y a des homosexuels emprisonnés au Cameroun. Est-ce que vous avez évoqué le sujet avec M. Hollande ?
Avant que je ne sois Président, le code pénal punissait ce délit dans notre pays. Maintenant il y’a discussion et les esprits peuvent évoluer dans un sens comme dans un autre. Mais actuellement c’est un délit. Nous venons d’ailleurs d’apprendre que les détenus condamnés pour homosexualité ont été libérés. Donc il y a une évolution des esprits.

M. le Président, cela fait plus de trente ans que vous êtes au pouvoir. Est-ce que vous n’êtes pas fatigué, est ce que vous ne voulez pas céder votre place ?
Est-ce que j’ai l’air si fatigué ? (Rires). C’est le peuple camerounais qui m’a élu au milieu d’une trentaine d’autres candidats. Evidemment personne n’est éternel, mais ce qui me préoccupe actuellement, c’est conclure mon mandat et tenir mes engagements.

De nombreux journalistes étaient présents
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Paul Biya reçu à l’Elysée ce mercredi 30 janvier 2013

Le président camerounais a été reçu par le chef de l’état français cet après-midi à Paris. Les deux hommes ont échangé pendant une quarantaine de minutes avant que Paul Biya n’échange avec la presse

C’est par un temps hivernal plutôt doux ce mercredi après-midi que Paul Biya a franchi la grille de l’Elysée. Il a été reçu sur le perron par François Hollande et les deux hommes, accompagnés de quelques collaborateurs, dont les ambassadeurs des deux pays, ont échangé. Paul Biya dans sa déclaration à la presse a évoqué quelques éléments de cet entretien: Ce qu’on peut retenir, c’est que les relations entre la France et le Cameroun sont bonnes et même excellentes. Mais nous faisons face à un certain nombre de problèmes. Problème de sécurité dans le bassin du Niger et la situation au Mali. J’ai félicité le président Hollande pour l’action efficace au Mali. La descente des islamistes était une menace pour tous ceux qui défendent la liberté et l’opération a permis de sauver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. Nous coopérons également avec des états de la Cemac et de la Ceeac pour stabiliser la situation en république centrafricaine.

Des questions économiques ont aussi ponctué cet échange et le communiqué officiel des services de l’Elysées mentionnent à ce sujet qu’ils ont souligné l’engagement des deux pays dans la mise en uvre du contrat de désendettement et de développement en cours d’exécution sur la période 2011-2016. Par ailleurs le Président camerounais a invité les chefs d’entreprise français à venir au Cameroun participer à ce grand mouvement de développement que sont la construction et la rénovation des routes, ports, aéroports et autres grandes infrastructures.

Le Président camerounais reçu par le Président français ce 30 janvier 2013
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De nombreux journalistes de la presse nationale et internationale étaient présents. Des manifestations avaient été annoncées par des associations de la diaspora et le collectif de soutien à Michel Atangana. Quelques manifestants dont nous n’avons pas identifié clairement l’appartenance ont été refoulés de la rue du Faubourg St honoré et des rues adjacentes. Le dispositif de sécurité, pas très visible, était très efficace.

La suite du programme de Paul Biya prévoit le 31 janvier 2013 une intervention au pavillon Gabriel, lors du forum économique France Cameroun. Ainsi qu’un point de presse en compagnie de Michel Roussin, vice-président du Medef International.

Photo de la rencontre en présence des collaborateurs des deux chefs d’Etat
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France: François Hollande investi président de la République

A l’Elysée, c’est désormais François Hollande qui tient les rênes. Nicolas Sarkozy lui a remis les clés et tous les dossiers

Un Président « rassembleur »
Programme respecté à la seconde près, protocole impeccable, la cérémonie d’investiture de François Hollande, septième Président de la cinquième République française n’a pas dérogé à la règle. Ce que l’on retiendra surtout de ce 15 mai, c’est d’abord la pluie. Elle accueille le nouveau chef de l’Etat à son arrivée à l’Elysée. Si on était en Afrique, d’aucuns y verraient un heureux présage pour le quinquennat. On retiendra aussi la sobriété d’un événement qui n’a pas pour autant perdu de sa solennité. Très peu de figures du show-bizz, une trentaine d’invités « personnels » et surtout personne de sa famille. Les enfants qu’il a eu avec Ségolène Royal, ni ceux de sa compagne, ne sont pas venus. Hollande, semble-t-il, ne voulait pas jouer le remake de 2007 où Nicolas Sarkozy était entouré de sa large famille recomposée. Les symboles aussi. D’abord entre les deux présidents, le sortant et l’entrant. Une attitude cordiale, un entretien à huis clos qui a duré presque 40 minutes, un peu plus longtemps que celui de la précédente passation Chirac-Sarkozy. La présence de dix prix Nobel, invités par le président. Et celle de personnalités de droite qui ont reçues comme toutes les autres, la chaleureuse poignée de main et les quelques mots que Mr Hollande a tenu à donner à tous. Le Président se veut « rassembleur ». Le discours de François Hollande est dans la même veine, avec le mot « confiance » répété une demi-douzaine de fois. Le nouveau Président sait que c’est ce dont les français ont le plus besoin, de retrouver la confiance en leur pays, en son économie, en ses valeurs. « Je tiens à adresser un message de confiance aux Français », démarre le nouveau président, qui rappelle son désir de «faire vivre ensemble tous les Français autour des mêmes valeurs, celle de la République ». « Je mesure aujourd’hui même le poids des contraintes auxquelles notre pays fait face : une dette massive, une croissance faible, un chômage élevé, une compétitivité dégradée, une Europe qui peine à sortir de la crise », a ajoutera-t-il, affirmant qu’il n’y a « pas de fatalité ».

Départ digne pour Sarkozy
C’est sous les vivas et les « Nicolas merci» de ses partisans que le nouveau « ancien-Président » français a quitté l’Elysée après avoir remis les clés de la « maison » à son successeur. « Je ne peux pas comprendre qu’on laisse partir quelqu’un comme ça » se lamentait une dame devant les grilles de l’Elysée, la larme à l’ il. Tôt dans la matinée, Carla Bruni-Sarkozy accueillait Valérie Trierweiler sur le perron du palais présidentiel. Quelques heures plus tard, Nicolas Sarkozy, main dans la main avec son épouse, est raccompagné jusqu’au perron du palais en compagnie de la nouvelle Première dame de France. Il a descendu le tapis rouge jusqu’à la voiture avec laquelle il a quitté la cour d’honneur du palais présidentiel, saluant de la main journalistes, collaborateurs de l’Elysée et gardes républicains massés dans la cour d’honneur. Le couple Sarkozy s’est envolé pour le sud de la France pour quelques jours de repos. Aucune information officielle n’a filtré sur l’avenir de l’ancien Président. François Hollande lui a souhaité «bonne chance» pour sa nouvelle vie. Par contre, pas d’état de grâce pour ce dernier. Après les honneurs de ce matin, il rendra hommage à Jules Ferry et Marie Curie, qui représentent deux priorités de son mandat, l’éducation et la recherche. Les réjouissances avec ses parents et amis terminées, le nouveau chef de l’Etat se rendra en fin d’après-midi à Berlin pour une première rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel. Le dossier brulant de la crise et de l’austérité voulue par les allemands et à laquelle se refuse Hollande sera sur la table. Mais avant, il aura annoncé le nom de son Premier Ministre qu’une indiscrétion ce matin avait déjà dévoilé. Ce sera son ami, le député-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault.

Nicolas Sarkozy et François Hollande sur le perron de l’Elysée ce 15 mai 2012
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