Le Cameroun a un nouveau Directeur général des Impôts

Le président de la République a signé ce 20 mars un décret nommant Roger Athanase Meyong Abath à la tête de la Direction générale des Impôts (DGI.

L’heureux promu remplace à ce poste Modeste Mopa Fatoing, en détachement auprès du Fonds monétaire international (FMI) depuis le mois de janvier dernier. Roger Athanase Meyong Abath était jusque-là chef de l’inspection des services des impôts au sein de la même administration et assurait par ailleurs l’intérim de son prédécesseur de manière rotative avec Kassimou Aba Mariamou.

Le nouveau promu jouit d’un solide parcours dans le domaine de la fiscalité. Diplômé de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), de l’Ecole supérieure des mines de Paris, il est titulaire d’un doctorat en fiscalité de l’Université de Paris Dauphine.

Sur le plan professionnel, il a exercé de 2014 à 2020 comme directeur des grandes entreprises à la DGI, entre autres fonctions. Enseignant dans nombre d’universités, Roger Meyong Abath a contribué en qualité d’Expert du Cameroun au processus d’harmonisation fiscale en Afrique Centrale.

La direction générale des impôts est davantage aujourd’hui un enjeu immense pour les finances publiques. Conscient de cette réalité, le nouveau promu s’activera pour la poursuite des nombreuses réformes initiées par son prédécesseur. Notamment la digitalisation des services, qui a réduit de manière substantielle le contact entre les agents du fisc et les contribuables.

Un accélérateur de recettes fiscales au fil des années. Sur les 10 dernières années, les recettes globales mobilisées par la DGI sont passées de 1 059 milliards en 2010 à 2 656 milliards de Fcfa à fin 2022, soit une moyenne mensuelle de collecte passée 88 milliards en 2010 à 221 milliards en 2022.

Décideurs : un magistrat camerounais élu juge à la Cour d’appel de l’ONU

Le camerounais Leslie Formine Forbang a été porté à ce poste le mardi 15 novembre 2022.

« L’Assemblée générale a élu aujourd’hui des juges au Tribunal d’appel et au Tribunal du contentieux administratif des Nations Unies ainsi que des membres nommés de huit organes subsidiaires, examinant plusieurs rapports de sa Cinquième Commission (administrative et budgétaire) sur la question », a indiqué sur son site l’ONU hier 15 novembre.

Selon l’organisme international, l’Assemblée a voté au scrutin secret l’élection des juges aux Tribunaux d’appel et du contentieux en remplacement des juges dont le mandat expire le 30 juin 2023.

L’assemblée a à cet effet élu, Nassib Ziadé (Liban/Chili), Abdelmohsen Ahmed Sheha (Égypte), Katharine Savage (Afrique du Sud) et Leslie Formine Forbang (Cameroun) pour un mandat prenant effet le 1er juillet 2023 et se terminant le 30 juin 2030.

Le Tribunal d’appel des Nations unies est une instance d’appel de l’Organisation des Nations unies mis en place depuis le 1er juillet 2009, à la suite de la refonte du système juridique interne de l’ONU.

Le tribunal est « saisi des appels formés contre les jugements du Tribunal du contentieux administratif », et « connaît également des appels formés contre les décisions rendues par le Comité permanent, au nom du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations unies, par les organismes et entités qui reconnaissent sa compétence ».

Il s’agit d’un tribunal principalement en charge des questions relatives au personnel des Nations Unies. Leslie Formine Forbang, Magistrat de 2ème classe est un magistrat camerounais diplômé de l’Enam. Ancien Procureur au Parquet du Tribunal de Première Instance de Muyuka.

Cameroun : Blaise Moussa, nouveau DG de Camwater

Il a été désigné le 30 Septembre 2022 à Douala au cours d’un conseil d’administration extraordinaire.

Blaise Moussa remplace à ce poste Gervais Bolenga, qui selon les medias Cameroun poourrait être interpellé dans les prochains jours. Le nouveau directeur arrive dans un contexte où la Camwater éprouve beaucoup de difficultés à approvisionner les ménages en eau.

D’ailleurs, Gervais Bolenga avant son limogeage, a été sommé il y a quelques semaines de prendre des « mesures urgentes » pour garantir la qualité de l’eau produite à la station d’Akomnyada. Cette dernière approvisionne Yaoundé et ses environs.

Il faut noter que, le trésor public a investi depuis 2017, près de 4 milliards de FCFA dans la réhabilitation et l’extension de cette infrastructure de production.

MOUSSA Blaise était jusqu’à ce 30 septembre, Président du Conseil d’Administration de la SONAMINES. Il est par ailleurs actuel Directeur des Affaires Générales du Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme administrative, Inspecteur Principal des Impôts, et militant actif du RDPC.

MOUSSA Blaise est Diplômé de l’ENAM de Yaoundé et a fait des études d’économie et de gestion. Il est titulaire d’un DESS en administration fiscale et finalise une thèse de doctorat en finances publiques et droit fiscal au sein l’Institut de Recherche en Droit Européen, International et Comparé (IRDEIC) de l’Université Toulouse 1-Capitole.

Cameroun : le fisc menace de saisir les biens de l’Enam

L’École nationale d’administration et de magistrature (Enam) a désormais moins d’une semaine pour s’acquitter de sa dette de 54 032 788 FCFA.

L’Enam ne paye ses impôts, à en croire une mise en demeure servie au Directeur général, Pierre Soumbou Angoula, le 9 septembre 2021 par madame  Pouga Mariette née Assiene, receveur des impôts.

Cette école  doit s’acquitter de 54 032 788 FCFA, réparti comme suit :

Principal: 48 370 213 FCFA
Pénalités:   5 562 574 FCFA
Frais de poursuites: 100 000FCFA
TOTAL:  54 032 788 FCFA 
Après des missions de recouvrement soldées par des échecs, le receveur des Impôts Pouga Mariette a donc saisi par correspondance le DG de l’Enam, cet ancien magistrat de 1er grade à la Chambre des Comptes de la Cour suprême, pour lui demander de procéder au règlement du montant des Impôts susvisés, majorés des frais de poursuites.
Elle précise que : « le présent commandement emporte obligation de paiement de la dette concernée, dans un délai de huit (08) jours, faute de quoi il sera procédé à la saisie de vos biens meubles».
La correspondance du 9 septembre dernier devrait faire perdre le sommeil aux dirigeants de cette prestigieuse institution qui revendique la formation de plusieurs hauts cadres de la République.
 
 

Cameroun : Joseph Lé « l’avocat » imparfait de l’Enam

Voulant défendre les résultats critiqués de  l’Enam par une démonstration de transparence, le ministre de la Fonction publique a aggravé les accusations portées contre l’école.

Après la note d’information du ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra) diffusée dans la soirée du 13 octobre 2020, le Mouvement 10 millions de Nordistes annonce qu’il a déposé des requêtes aux fins de suspendre l’application des résultats de la session 2020 du concours de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam).

Le ministre Joseph Lé, dans un souci de transparence, aurait plutôt envenimé la tension des « Nordistes ». En affirmant que le quota des 30 % de leurs ressortissants dans la liste des admis a été respecté. Joseph Lé fait précisément la démonstration que 117 candidats du Grand Nord ont été déclarés admis soit 28 % de places, réparties comme suit : Adamaoua : 24 amis soit 6%, l’Extrême-Nord : 68 admis soit 16% et le Nord : 25 admis l’équivalent de 6%.

Des chiffres que contestent le Mouvement 10 millions de Nordistes. « Les chiffres avancés dans son communiqué (28%) sur le nombre total des candidats Nordistes admis ne reflètent pas la sincérité du décompte des résultats publiés le 04 octobre 2020 (18%) et en appelle désormais, dans un esprit Républicain, à la Justice pour trancher ces incompréhensions », a déclaré Guibaï  Gatama le porte-parole du Mouvement.

L’association annonce qu’après le dépôt d’une requête, le 13 octobre,  devant le Tribunal Administratif du Centre, d’autres ont été déposées le lendemain suite à la sortie du Minfopra. Des requêtes aux fins de sursis à exécution de toutes les décisions rendues dans le cadre du concours de l’Enam.

Sur la toile, plusieurs internautes exigent du ministre une transparence totale. Le cas du journaliste Christophe Bobiokono qui souhaite que le ministre publie, dans la même logique de transparence, les quotas d’admis région par région.  Une autre catégorie de personnes s’étonne du silence du membre du gouvernement sur le cas du candidat Ahmadou Yaya. Ce dernier se plaint d’avoir été déclaré non admis, mais retrouve dans la liste des passants le nom de son homonyme qui, lui,  était absent, et donc n’a pas pris part au concours.

Jusqu’ici, l’Enam ne s’est prononcée sur aucune des plaintes. Seul le ministre de la Fonction publique, président du conseil d’administration de cette école, a pris les devants. L’un des contestataires ayant porté l’affaire en justice, Joseph Lé  « l’avocat »  de l’Enam pourrait avoir d’autres démonstrations à apporter.

Cameroun : l’Enam trainé en justice par le Mouvement 10 millions de nordistes

La note d’information du ministre de la fonction publique publiée le 13 octobre 2020, ne convainc pas le « Mouvement 10 millions de nordistes ». L’association conteste certaines données avancées par le ministre et a saisi ce 14 octobre 2020 le tribunal administratif du Centre.

L’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) va devoir s’expliquer devant le Tribunal administratif du Centre. Le Mouvement 10 millions de nordistes vient d’introduire des requêtes aux fins de sursis à exécution de toutes les décisions rendues dans le cadre de son dernier concours.

Ce malgré les explications du ministre de la Fonction publique. Joseph Lé, dans un communiqué publié hier a laissé entendre que les derniers résultats de l’Enam respectent le quota des 30 % réservés aux ressortissants des trois régions septentrionales. Précisant que le respect des quotas par région concerne les candidats qui ont obtenu une moyenne d’au moins 10/20 à la phase des admissibilités  et 12/20 à la fin du concours. Le ministre indique que  117 candidats du Grand Nord ont été déclarés admis soit 28 % de places, réparties comme suit : Adamaoua : 24 amis soit 6%, l’Extrême-Nord : 68 admis soit 16% et le Nord : 25 admis l’équivalent de 6%.

 Pour sa part, le « Mouvement 10 millions de nordistes » conteste la fiabilité des chiffres contenus dans le communiqué du ministre Joseph Lé.  « Les chiffres avancés dans son communiqué (28%) sur le nombre total des candidats Nordistes admis ne reflètent pas la sincérité du décompte des résultats publiés le 04 octobre 2020 (18%) et en appelle désormais, dans un esprit Républicain, à la Justice pour trancher ces incompréhensions », annonce Guibaï Gatama le porte-parole de cette organisation.

Il indique alors que Le Mouvement 10 millions de Nordistes, après le dépôt de plusieurs «Recours gracieux préalables » hier, a déposé des requêtes ce 14 octobre 2020. Aux fins de sursis à exécution de toutes les décisions rendues dans le cadre de ces concours.

Entrée à l’Enam: le ministre de la Fonction publique répond au mouvement « 10 millions de nordistes »

Joseph Le explique pourquoi le quota de 30% des représentants des régions septentrionales n’a pas été atteint au dernier concours d’entrée dans cette prestigieuse école

Alors que le porte-voix du mouvement « 10 millions de nordistes » a déjà fait savoir que les recours pour revendiquer le respect du quota dû au septentrion au dernier concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) sont prêts, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) est monté au créneau ce 13 octobre.

Dans une « note d’information » aux allures de mise au point, le ministre Joseph Le tient à tordre le cou à une « allégation injustifiée, susceptible de semer le trouble dans les esprits de nos compatriotes de ces régions ». Le mouvement ‘10 millions de nordistes’  a en effet décidé de dénoncer « le non-respect du quota de 30% réservé aux trois régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-nord ».

Le ministre, tutelle administrative de l’ENAM rappelle tout d’abord le principe : « les quotas par région applicables dans les concours administratifs sont fixés par divers textes, ainsi qu’il suit : Adamaoua  5%, Centre 15%, Est 4%, Extrême-nord 18%, Littoral 12%, Nord 7%, Ouest 13%, Nord-ouest 12%, Sud, 5% et Sud-ouest 8% ». Il en ressort que les trois régions septentrionales s’en sortent avec un nombre de places cumulées de 30%.

 Or d’après Guibaï Gatama, porte-parole du mouvement, les « Nordistes » n’ont bénéficié que de 17% lors du dernier concours.

Dans un premier niveau de mise au point, le ministre de la Fonction publique rappelle que le nombre de postulants du septentrion au concours 2020 de l’ENAM est de « 117 candidats définitivement admis, soit 28% de places ». Bien loin des 17% calculés par les « 10 millions de nordistes ». « Il en résulte que les 2% des places dues à ces régions n’ont pu être attribués à l’une des régions du pool en raison de la non-satisfaction par les candidats qui en sont originaires », apprend-on du ministre.

Ce qui active de fait l’article 60 du décret du 13 septembre 2000 fixant le régime général des concours administratifs. Celui-ci dispose en effet que « en aucun cas, l’application des quotas (…) ne dispense les candidats de l’obtention des moyennes de notes fixées aux articles 53 et 54 du présent décret ». Et le ministre de conclure : « toute autre polémique sur ce sujet est sans objet ».

Le mouvement a annoncé qu’il va déposer ses recours ce 14 octobre auprès du ministre de la Fonction publique. Dans une précédente sortie, Guibaï Gatama avait fait savoir que si cette étape n’était pas satisfaisante, il pourrait porter l’affaire devant les tribunaux.

Fausses polémiques sur les quotas à l’Enam [Par Louis-Marie Kakdeu, PhD & MPA]

Fausses polémiques sur les quotas à l’Enam [Par Louis-Marie Kakdeu, PhD & MPA]

L’enseignant d’université démontre que le texte qui fixe les quotas par région aux concours administratifs n’existe pas.

D’années en années, il se développe une fausse polémique sur les quotas des places par région appliqués à l’Enam ainsi que dans d’autres concours administratifs au Cameroun. Les pourfendeurs se basent sur l’article 2 de l’arrêté n°10467 signé du ministre de la Fonction publique le 04 octobre 1982 et réactualisé le 20 août 1992, relatif aux quotas des places réservées aux ressortissants des différentes « provinces [régions] » admis aux concours administratifs. Ce texte attribue 5% de places à l’Adamaoua, 18% à l’Extrême Nord, 7% au Nord, 15% au Centre, 4% à l’Est, 4% au Sud, 13% à l’Ouest, 12% au Littoral, 12% Nord-Ouest et 8% au Sud-Ouest. C’est sur cette base que le mouvement 10 millions de nordistes de Guibai Gatama publiait le 09 octobre 2020 un communiqué revendiquant 30% pour les régions du septentrion. Qu’en est-il effectivement ?

Une référence caduque

Tout commence par le décret n°82/407 du 7 septembre 1982 qui donne la compétence au ministre de la Fonction publique de définir les quotas des places par « provinces [régions] ». C’est sur cette base que le MINFOPRA avait pris l’arrêté n°10467 ci-dessus. Or, ce n’est plus sur la même base juridique (décret n°82/407 du 7 septembre 1982) que le ministre de la fonction publique d’alors (un certain Garga Haman Adji) avait « réactualisé » l’arrêté de 1982 le 20 août 1992. C’était sur la base du décret n°90/1087 du 25 juin 1990 fixant le régime général des concours administratifs. Où est le problème ? Le problème est que le décret de 1990 a été abrogé par le nouveau décret du Premier Ministre, Peter MAFANY MUSONGE, n°2000/696/PM du 13 septembre 2000 fixant le régime général des concours administratifs, en son article 61. Par conséquent, l’on continue de citer par erreur un texte abrogé il y a 20 ans.

Que dit le nouveau décret ? Il dit en son article 60 que la compétence de la fixation du quota des places par « province [région] » incombe dorénavant au Premier ministre. En son article 3, on peut lire que la compétence du Ministre chargé de la fonction publique a été limitée à l’ouverture, l’organisation et la publication des résultats des concours « en liaison avec les départements ministériels concernés ». Mieux, le MINFOPRA se limite à publier « le nombre de postes de travail disponibles en vue des recrutements (…) sur la base d’un planning annuel et des dotations budgétaires, en fonction des besoins exprimés par les départements ministériels ».

Où est le deuxième problème ? Le deuxième problème est que depuis l’an 2000, le Premier ministre qui en a la compétence, n’a fixé aucun quota de places par région. Or, cela n’empêche pas le Ministre en charge de la fonction publique de publier les résultats. Le flou est à ce niveau. Mais, cela ne saurait être sur la base de l’arrêté de Garga Haman Adji. Aussi pourquoi? Parce que le décret de 2000 apporte une précision sur l’origine, ce qui modifie substantiellement l’équation démographique. Ainsi, à l’article 60 alinéa 2, il est précisé: « Est considérée comme province d’origine d’un candidat, la province d’origine de son père ou, le cas échéant, celle de sa mère ». Dans ce cas, ceux que l’on considère comme étant les « Allogènes » ne sont pas comptés dans leurs lieux de résidence, ce qui modifie substantiellement le poids démographique des régions jadis connu.

Une action pertinence dans ce sens consiste à mettre la pression plutôt sur le Premier ministre afin qu’il fixe les nouveaux quotas. En l’absence d’un tel texte, le MINFOPRA est dans son rôle de publier les résultats. Troisième problème: Une telle action sur le premier ministre n’engendrera pas le sensationnel recherché par les entrepreneurs politiques.

Contre la politique de l’équilibre régional

Comme vous connaissez ma démarche, il faut d’abord expliquer une situation avant de critiquer. Dans ce pays, les gens ont pris l’habitude de critiquer ce qu’ils ne comprennent pas eux-mêmes. Pour ma part, je ne trouve pas pourquoi le Premier ministre doit fixer de nouveaux quotas. Voici ma raison :

L’arrêté de 1982 avait une explication historique valable. Il s’appuyait sur la démographie certes mais, aussi et surtout sur la situation de l’éducation dans chaque région. Il y avait ce qu’on appelait « région sous-scolarisée ». En clair, l’on ne pouvait pas soumettre les candidats normalement scolarisés et les candidats sous-scolarisés aux mêmes conditions d’examen pour accéder à la fonction publique. La situation de la sous-scolarisation a-t-elle évoluée ? La réponse est : pas vraiment. Je sors d’un long périple dans la partie septentrionale du pays et la situation des écoles est toujours dramatique voir, inacceptable en république. L’on ne peut pas admettre qu’en plein 21ème siècle, il y ait encore des écoles en tiges de maïs ou de mil. Par conséquent, l’école est fermée en saison pluvieuse. Je ne parle même pas de la qualité des enseignants qu’on y retrouve : des bénévoles qui savent à peine lire et écrire. La question est de savoir si l’on peut soumettre les candidats issus de ces écoles aux mêmes conditions que les autres scolarisés dans des conditions normales. La réponse qui nous vient tous à l’esprit est NON. Pourquoi suis-je alors contre l’équilibre régional ? Pour deux raisons :

D’abord, sur le plan de l’évaluation des politiques publiques, la persistance de la sous-scolarisation montre que la politique de l’équilibre régional n’a pas été efficace. Elle n’a pas permis de résoudre le problème de sous-scolarisation. On ne peut donc pas reconduire quelque chose qui ne marche pas. Ensuite, je suis contre parce que l’on ne peut pas continuer à créer de par la loi des sous-citoyens. On ne peut pas continuer de dire que les Nordistes sont faibles parce qu’ils réussissent les concours administratifs avec six de moyenne. Il faut plutôt aller dans le sens de créer les conditions pour l’égalité de tous les citoyens.

Quelle proposition de solution ?

La solution se trouve dans l’établissement d’une espèce de justice dans l’allocation des ressources. Il s’agit là de la politique budgétaire. L’on ne peut pas continuer de faire la répartition des postes (équilibre régional sous sa forme actuelle) alors qu’il faut faire la répartition équitable des ressources. En clair, il faut allouer plus de ressources au Septentrion pour la construction des infrastructures nécessaires à l’éducation. En 2020, l’Etat du Cameroun a les moyens de mettre au moins un bâtiment de deux salles de classe dans chaque école créée. Il faut le faire au lieu de le laisser perdurer les écoles en tiges de mil et de promouvoir des quotas dégradants et avilissants.

Je suis donc contre toutes les entreprises politiques qui se nourrissent des quotas supposés aux concours administratifs. Hier, on voyait très actifs les regroupements comme La’akam. Aujourd’hui, plusieurs autres mouvements sont nés, toujours dans l’esprit communautariste. Heureusement que l’un des promoteurs du La’akam a trouvé une nouvelle niche dans la médiation et la réconciliation. « C’est ça qui donne l’argent maintenant ! ». Wéééééé, les entrepreneurs politiques vont nous tuer dans ce pays !!

NB: Il est clair que le débat sur la corruption à l’Enam ainsi que dans l’ensemble de la fonction publique est un autre sujet que je n’aborde pas dans cette réflexion.

Bon weekend,

 

Concours de l’ENAM : les « Nordistes » menacent d’aller en justice

Ils entendent protester contre le non-respect des quotas au dernier concours d’entrée à la plus prestigieuse école du Cameroun.

Ils n’en démordent pas au sein du « Mouvement 10 millions de Nordistes ». Le coordonnateur de ce groupe de pression, le journaliste Guibai Gatama a, dans un communiqué de ce 8 octobre 2020, invité les candidats « originaires des régions septentrionales (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord) aux concours de l’ENAM 2020, à prendre l’attache de son porte-parole ».

Le mouvement va introduire un « Recours Gracieux Préalable »,qui s’il n’est pas satisfaisant, va conduire à un « Recours Contentieux ». Le but de cette démarche est de faire respecter le « quota règlementaire des 30 % réservés aux candidats des régions septentrionales dans les concours administratifs ».

Le « Mouvement 10 millions de Nordistes » s’est insurgé contre le pourcentage de ressortissants des régions septentrionales admis au dernier concours de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM). « La récente publication des résultats des concours 2020 de l’ENAM révèle l’attribution de seulement de 17,9 % de places aux candidats des régions septentrionales », s’en offusque encore Gubäi Gatama.

Cameroun – équilibre régional : des ressortissants du Grand-Nord critiquent les résultats 2020 de l’Enam

Guibaï Gatama, le journaliste et porte-parole du « Mouvement 10 millions de Nordistes » observe que seulement 75 candidats originaires des trois régions septentrionales ont été admis au concours 2020 de l’Ecole nationale de magistrature (Enam) sur les 417 nouvelles recrues. Soit un taux de 17,9%, très loin des 30% de places affectées à cette partie du pays par les textes en vigueur organisant les concours d’entrée à la fonction publique au Cameroun.

Trouvez ci-dessous, l’intégralité de la déclaration du « Mouvement 10 millions de Nordistes »

MOUVEMENT 10 MILLIONS DE NORDISTES

Unité Alertes-veille Octobre 2020

Le «Mouvement 10 millions de Nordistes» dénonce le non-respect, cette fois encore, des quotas des régions septentrionales au concours 2020 de l’ENAM

Le Ministre de la Fonction publique a rendu public, le 04 octobre 2020, des résultats d’une révoltante violence à l’égard des régions de l’Extrême Nord, du Nord et de l’Adamaoua pour l’entrée à l’ENAM. Seulement 75 candidats originaires des trois régions septentrionales ont été admis à ces concours sur les 417 nouvelles recrues ; soit un taux de 17,9%, très loin des 30% de places affectées à cette partie du pays par les textes en vigueur organisant les concours d’entrée à la fonction publique au Cameroun

Dans les détails:

–  Division administrative.

 Cycle A. Section administration générale : 06 Nordistes admis sur 50. Section administration des affaires sociales : 08 Nordistes sur 35. Section administration du travail : 02 Nordistes sur 20.

Cycle B. Section administration générale : 16 Nordistes admis sur 70. Section administration du travail : 04 Nordistes sur 30.

Dans cette division, 36 Nordistes ont été admis sur un total de 205, soit un pourcentage de 17,5%.

–  Section judiciaire.

 Auditeurs de justice administrative : 02 Nordistes ont été admis sur 20. Auditeurs de justice des comptes : 05 Nordistes admis sur une liste de 20. Auditeurs de justice judiciaires : 05 Nordistes admis sur 35. Administrateurs des Greffes, cycle A : 02 Nordistes sur 10. Greffiers, cycle B : 04 Nordistes sur 30.

Dans cette section, 18 Nordistes ont été déclarés admis sur un total de 115, ce qui représente un pourcentage de 15,6%.

–  Régies financières.

Cycle A. Section Impôts : 03 Nordistes admis sur 15. Section Prix, Poids et Mesures : 05 Nordistes sur 20. Section comptabilité-matières : 04 Nordistes admis sur 17.

Cycle B. Section Impôts : 04 Nordistes admis sur 20. Section comptabilité : 05 Nordistes admis sur 25.

Dans cette section, 21 Nordistes ont été admis sur un total de 97, représentant un taux de 21,6%.

Ces résultats, très en deçà des quotas fixés par la règlementation en vigueur (30%), confirment la tendance ancienne à la marginalisation quasi-systématique du Grand-Nord dans l’administration publique camerounaise.

Le «Mouvement 10 millions de Nordistes» invite donc le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, M. Joseph LE, à corriger ces graves violations de la réglementation en vigueur.

Le «Mouvement 10 millions de Nordistes» appelle M. Joseph LE à faire œuvre de transparence et d’équité dans le cadre des concours administratifs et à dire aux Nordistes si les règles des quotas sont encore en vigueur ou si elles ne sont applicables que selon les intérêts des uns et des autres.

Le «Mouvement 10 millions de Nordistes» se battra de toutes ses forces y compris sur le terrain judicaire, à la fois pour faire respecter le quota des 30 % de places réservées aux Nordistes dans les concours et recrutements dans la Fonction publique mais aussi pour une clarification définitive de la politique publique en matière de recrutement dans la fonction publique.

Yaoundé le 06 octobre 2020

Pour le Mouvement 10 millions de Nordistes

Guibaï Gatama

Cameroun : Paul Biya convoque une session du Conseil supérieur de la magistrature le 6 août 2020

Trois ans après la tenue de la dernière session, le chef de l’Etat va à nouveau s’appesantir sur les grands dossiers de la justice le mois prochain. Une session très attendue.

Le Président de la République Paul BIYA va présider le 6 août prochain, une session du Conseil supérieur de la magistrature. Trois ans après la derrière qui s’était tenue  le 07 juin 2017 au Palais de l’Unité. Or les textes prévoient un minimum de deux sessions par an.

Cette importante assise sera sans doute marquée  par la prestation de serment des nouveaux membres récemment nommés au sein du Conseil. Le cas du secrétaire permanent du Conseil,  l’actuel président de la section civile de la chambre judiciaire, le magistrat Abel Minko Minko qui a pris le siège de Foumane Akame, resté vacant depuis son décès, le 19 janvier 2019.

Mais aussi de trois membres titulaires (sur 7) désignés par l’Assemblée nationale. Il s’agit des députés Ali Mamoudou, Marlyse Toute Soppo et Bengono Essomba.

Ensuite, les participants au Conseil supérieur de la magistrature  devraient se pencher sur les dossiers disciplinaires. Enfin, le Conseil doit procéder à l’intégration de jeunes auditeurs de justice,  sortis de l’ENAM depuis plusieurs mois; puis à la promotion et aux nominations des magistrats du Siège et ceux du Parquet ainsi que de la Chancellerie.

Cameroun : possibilité d’inscription en ligne pour les concours d’entrée à la fonction publique

Pour limiter les longues files d’attente et éviter la propagation du Covid-19, le ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra), permet aux candidats de postuler en ligne.

En mai dernier le Minfopra a annoncé que 3 600 places sont disponibles  pour des chercheurs d’emplois, notamment les jeunes. Les domaines concernent entre autres : le journalisme, les régies financières,  l’Informatique et téléinformatique,  le cadastre, l’aéronautique civile, les eaux et forêts, le génie civil, la production rurale et agriculture,  la santé publique, les mines et géologie, les postes et télécommunications, le  travail et prévoyance sociale, assistants des affaires sociales.

Les concours professionnels quant à eux concernent  notamment l’entrée à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs), au Centre national de la jeunesse et des sports (Cenajes), et à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam).

Dans une note d’information signée du 7 juin dernier, le ministre Joseph Le informe les chercheurs d’emplois que la procédure de recrutement est maintenant dématérialisée simplifiée.

Les postulants auxdits concours pourraient s’inscrire en ligne sur la plateforme concoursonline.minfopra.gov.cm, qui permet la réception et l’enregistrement des candidatures. Ceci à travers le remplissage du formulaire d’inscription, la fourniture numérique des pièces requises, l’obtention du quitus de l’administration pour le paiement des frais de candidature.

Joseph Le indique que cette plateforme communiquera systématiquement aux candidats enregistrés les informations  pratiques sur l’organisation du concours postulés notamment, les dates, les centre et salles d’examen, ainsi que les admissibilités ou les résultats définitifs.

Cameroun : 3600 postes à pourvoir dans la fonction publique

Les postes s’obtiennent par concours directs et par  concours d’entrée dans des écoles professionnelles.  L’annonce a été faite le 30 avril dernier par le ministère de la Fonction publique.

3 600 places pour des chercheurs d’emplois, notamment les jeunes. Les domaines concernent entre autres : le journalisme, les régies financières, l’Informatique et téléinformatique,  le cadastre, l’aéronautique civile, les eaux et forêts, le génie civil, la production rurale et agriculture,  la santé publique, les mines et géologie, les postes et télécommunications, le  travail et prévoyance sociale, assistants des affaires sociales.

Les concours professionnels quant à eux concernent  notamment ceux de l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) et du Centre national de la jeunesse et des sports (Cenajes), de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam).

Les informations  concernant ces concours sont disponibles le  site Web du Minfopra , mais aussi au ministère et dans les délégations régionales de la Fonction publique. Les dossiers de candidature complets seront reçus contre récépissé. Pour ce qui est de Yaoundé, les candidatures sont à déposer au Minfopra à la direction du Développement des ressources humaines de l’Etat. Plus précisément au service des concours directs et de bourse au 4e étage portes 405 et 409

Cameroun : l’Enam veut recouvrer sa crédibilité

Le directeur de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), vient de renvoyer deux étudiants pour faiblesse académique.

Dans une décision signée du 9 mars dernier, Bertrand Pierre Soumbou Angoula décide d’exclure deux élèves pour insuffisances académiques. Le premier se nomme Mbaitoubam Junior Steve, de la Section Douane du cylcle B de la Division des régies financières. Il a obtenu une moyenne de 5,03/20.

Le second s’appelle Koinodji Bertin, élève en Section Administration générale, Cycle A. Il a certes fait mieux que le précédent mos n’a obtenu que la note 9,17/20.

A travers ces deux décisions, le jeune directeur de l’Enam tend à déconstruire l’idée suivant laquelle l’Ecole nationale d’administration et de magistrature est une structure pour cancres. Dans un contexte où une partie de l’opinion nationale pense que l’intégration à cette école se fait, soit par parrainage ou par achat de places. D’aucuns pensent également que la qualité des produits ne reflètent pas toujours l’idéal de management espéré sur le terrain.

Au fil des années, l’institution a perdu en crédibilité sur le coup de nombreux scandales.  Si bien que lors de la dernière élection présidentielle, le candidat du Social démocratic front, Joshua Osih, annonçait qu’il fermerait cette école s’il était élu président de la République

Cameroun : Linus Toussaint Mendjana entendu à la Police judiciaire lundi

Le directeur sortant de l’Enam a manqué la cérémonie d’installation officielle de son successeur lundi. Il aurait été interpellé quelque heures plus tôt, indiquent des sources non officielles.

L’absence remarquée de Linus Toussaint Mendjana, directeur général déchu de l’Ecole normale d’administration et de magistrature (Enam), suscite des interrogations. Il aurait dû participer à la cérémonie de passation de témoins de son successeur, Bertrand Pierre Soumbou Angoula. Lequel a été nommé vendredi, 14 décembre 2018, par le chef de l’Etat Paul Biya.

Linus Toussaint Mendjana a été interpellé au moment où il s’apprêtait à se rendre sur les lieux de l’évènement, a-t-on appris lundi. Il a été conduit discrètement à la police judiciaire, à Elig-Essono, où il a été entendu toute la journée.

Jusqu’à la fin de la soirée hier, Linus Toussaint Mendjana se trouvait encore dans les locaux de la Police judiciaire. Son chauffeur et son garde du corps y ont été aperçus. Aucune information relative à cet interrogatoire n’avait encore filtré au moment où le reporter de journalducameroun.com quittait  les locaux de la police aux environs de 19h. Impossible non plus de dire quelle a été l’issue de cette procédure.

Cameroun : installation du nouveau Directeur général de l’Enam, Linus Medjana absent

L’ancien patron de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature était absent cet après midi lors de l’installation de Bertrand Pierre Soumbou Angoula comme nouveau directeur général.

Joseph Lee, le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative a présidé cet après midi la cérémonie d’installation de Pierre Soumbou Angoula comme directeur général de l’ENAM. Il a profité de cet événement pour appeler la nouvelle équipe dirigeante à l’intégrité et à l’objectivité.

L’un des faits marquants de l’événement qui n’est pas passé inaperçu est l’absence de Linus Toussaint Mendjana, le directeur sortant. Le siège de l’ancien patron de la prestigieuse école qui forme les hauts cadres de l’administration camerounaise est resté vide durant toute la cérémonie. Une absence qui fait déjà grand bruit sur les réseaux sociaux.

Rappelons que Linus Toussaint Mendjana était aux commandes de l’école nationale de l’administration et de la magistrature depuis mars 2012. Le nouveau Directeur Général qui est âgé de 36 ans aura la lourde responsabilité d’impulser une nouvelle dynamique, mais surtout de redonner une bonne image à cette grande institution très souvent pointée du doigt comme une école élitiste.

 

Cameroun : installation des nouveaux directeurs nommés par Paul Biya

Les nouveaux directeurs de l’Enam et de Camtel seront installés à leurs postes respectifs ce vendredi.

Judith Yah Sunday  prend officiellement les commandes de la Cameroon télecommunications (Camtel) ce vendredi. Elle y sera installée en remplacement de Kotto Emane, interdit de sorite du territoire depuis le mois de juin 2018.

Judith Yah Sunday est l’épouse de l’ancien Premier ministre camerounais Simon Achidi Achu. Elle est âgée de 53 ans et cumule 25 années d’expérience dans le domaine de la gouvernance et le développement des entreprises.

Judith Yah Sunday est titulaire d’une Licence en économie et d’un master en banques et finances. Par sa nomination vendredi, elle prend le contrôle d’une structure qu’elle connait bien pour y avoir déjà travaillé. Depuis 2006, Judith Yah Sunday y a assumé les fonctions de directrice commercial, directrice régional de Camtel dans les régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest, Littoral et Centre.

Elle sera installée en même temps que le nouveau président du conseil d’administration de la Camtel, Mohamadou Saoudi. Agé de 50 ans, celui-ci siègera désormais en lieu et place du Fon Victor Mukete.

Bertrand Pierre Soumbou Angoula est le nouveau directeur de l’Ecole normale d’administration et de magistrature (Enam). Il prend les rênes de cet établissement d’enseignement supérieur à seulement 32 ans.

Le nouveau promu est titulaire d’une Maitrise en en sciences économiques et de gestion obtenue en 2009 à l’Université de Yaoundé II. Il est recruté comme cadre d’administration la même année et affecté au courant de la même année, et affecté au Cabinet civil de la présidence. Il y a travaillé plusieurs mois durant avant d’être envoyé au ministère des Finances.

En 2012, Bertrand Pierre Soumbou Angoula est affecté à la Trésorerie générale de Bamenda en 2012 où il intègre le service de la dépense, du personnel et du matériel.

Il prend la tête d’une école qu’il a eu de la peine à intégrer pour des études. Il réussit au concours d’entrée à l’Enam en 2014, après plusieurs échecs. Dès la fin de la formation, sa promotion est directement intégrée à la fonction publique et en février 2017, à la suite d’un conseil supérieur de la magistrature suprême, Bertrand Pierre Soumbou Angoula est affecté à la Chambre des comptes.

Paul Biya nomme de nouveaux administrateurs de structures publiques

Le chef de l’Etat a signé une série de décrets ce vendredi pour changer les directoires de l’Enam, de Camtel et du Mideno. L’intégralité des nominations.

Un nouveau directeur prend les commandes de la Camerounaise des télécommunications (Camtel). Il s’agit de Judith Yasonde, l’épouse de l’ancien premier ministre Achidi Achu. Elle remplace David Nkoto Emane qui aura en définitive passé treize à la tête de cette structure. Judith Yasonde sera assisté dans ses fonctions par Olé Daniel Désiré nommé directeur général adjoint de Camtel et de Mohamadou Saoudi, le nouveau Pca.

A l’Ecole normale d’administration et de magistrature (Enam), Paul Biya a désigné Soumbou Angoula Bertrand Pierre comme directeur général en remplacement de Linus Toussaint Mendjana récemment éclaboussé par un scandale lié aux résultats du concours d’entrée dudit établissement.

Cletus Matoya prendra quant à lui les rênes de la Mission de développement du Nord-Ouest. Il devra par conséquent œuvrer à la mise en place de solutions durables aux problèmes réels des populations, à leur demande et avec leur participation.

Les nominations du chef de l’Etat surviennent un jour après un réaménagement du top managérial de la Société nationale des dépôt pétroliers (Scdp). Le conseil d’administration de cette structure a désigné Madame Moampea Mbio née Manzoua Véronique directrice de la Scdp.

Cameroun: Paul Biya nomme un anglophone à la tête du Conseil d’administration de l’Enam

La nouvelle promue remplace Joseph Malegho Aseh qui a passé près de deux ans à ce poste.

Madame Feh Helen Kwangan a été nommée présidente du Conseil d’administration de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) à la faveur d’un décret du chef de l’Etat, rendu public jeudi. Celle-ci prend la charge de cette instance alors que l’Ecole est engagée dans un processus de réformes tant au niveau de son panel d’offres de formations qu’au niveau administratif.

Le président Paul Biya a en effet signé, le 11 avril denier, un décret portant réorganisation de l’Enam. Celui-ci limitait les mandats du conseil d’administration et de la direction générale à six et neuf ans maximum. Il établit dans le même temps la responsabilité du directeur général et de son adjoint devant le conseil d’administration, qui peut désormais les sanctionner « en cas de faute grave de gestion ou de comportement susceptible nuire à l’image ou à la bonne marche de l’Enam« .

Sur un tout autre plan, l’Enam connaît, depuis près d’un an, l’entrée de nouvelles formations comme celle liée à la Common law. Cette mesure est une réponse aux revendications des avocats anglophones. Ceux-ci avaient observé une grève à la fin de l’année 2016 pour dénoncer  le non-respect de la législation en vigueur au sujet des justiciables de la partie anglophone ainsi que l’application du Code civil francophone dans les juridictions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui sont purement de culture anglo-saxonne, entre autres.

Paul Biya avait réagi en instruisant la création à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), d’ une section de la Common law. Laquelle serait chargée de l’enseignement en langue anglaise, outre les principes de la Common law, du droit camerounais déjà unifié et les principes résiduels du droit  romano-germanique.

 

Cameroun : « La lutte contre le terrorisme ne se gagne pas forcement par l’action militaire » (Joseph Le)

Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative s’est ainsi exprimé au cours d’un séminaire organisé par l’Enam.

Joseph Le, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative a affirmé, ce mercredi, que la lutte contre le terrorisme ne se gagne pas toujours par la force militaire. Le membre du gouvernement a tenu ces propos lors de la cérémonie d’ouverture d’un séminaire de trois jours sur les conflits et le terrorisme le 13 juin dernier.

Placé sous le thème : « Gestion post-crise des acteurs et des victimes du terrorisme», ce séminaire organisé par l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) s’est ouvert hier dans la ville de Limbe. En ouverture, le ministre de tutelle de ladite école a prononcé un discours dans lequel un propos a particulièrement retenu l’attention des participants.

En effet selon le ministre, «(…) La lutte contre le terrorisme et son impact ne sont pas forcément gagnés par les actions militaires. C’est avant tout une stratégie et l’administration a un rôle essentiel à jouer à cet égard». Joseph Le a poursuivi son propos en affirmant qu’au vu des turbulences que notre pays connaît dans sa partie anglophone, «c’est le moment où nous, en tant que peuple, devons déterminer notre destin commun».

Le séminaire de l’Enam était ouvert aussi bien aux étudiants de ladite école qu’à ceux de Buea. Le président du conseil d’administration de la Sopecam a déclaré que «ce séminaire devrait être une occasion pour les participants de réfléchir, de partager des expériences dans le but de trouver une solution et la paix qui est menacée au Cameroun».

Réforme de l’Enam : ce qui va changer

Le président de la République a signé, le 9 avril 2017, un décret portant réorganisation de l’Ecole nationale d’Administration et de la magistrature. Retour sur les principales innovations impulsées par ce décret.

Le président de la République a apporté une réponse aux différents conflits enregistrés entre le ministère de la Fonction publique, tutelle de l’Enam, et la direction de ladite école. Dans un décret signé par ses soins lundi dernier, Paul Biya a modifié le statut de cette institution, qui s’arrime désormais à la loi  n°2017/010 du 12 juillet 2017, portant statut général des établissements publics.

Le texte du président de la République annonce que le conseil d’administration et la direction générale ont désormais un mandat limité dans le temps. Il s’agit de six ans au plus pour les membres du conseil d’administration et neuf ans au plus pour le directeur général et le directeur général adjoint.

Sur le point le plus querellé, à savoir la gestion du concours d’entrée, le chef de l’Etat a également apporté une réponse ferme. Le texte confirme que c’est le directeur général  qui a le pouvoir de l’organisation matérielle et technique du concours d’entrée jusqu’à la phase de publication des résultats d’admissibilité, ainsi que de la supervision de la commission chargée d’organiser les épreuves écrites et orales du concours d’entrée.

Cependant,  le dépouillement des procès-verbaux des épreuves écrites et orales ainsi que le classement des candidats admis  échoit à une commission instituée par le ministre de la Fonction publique. Au final, c’est le ministre de la Fonction publique qui a la charge de proclamer les résultats définitifs, et non plus le directeur général de l’école comme cela a souvent été observé.

De manière générale, Paul Biya a redéfini les missions, le patrimoine d’affectation, les ressources, les tutelles techniques et financières, les organes de gestion, les règles de fonctionnement, les champs de compétence ainsi que les modalités de désignation des personnes qui ont la charge de cette école.

De l’avis de nombreux observateurs, il s’agit de la deuxième étape de la réponse du président de la République, après le conflit ouvert qui était apparu sur la place publique, mettant aux prises la direction de l’Enam et le ministère de la Fonction publique au sujet de la publication des résultats. La première, de leurs avis, étant le remplacement du ministre Michel Ange Angouing par Joseph Le, lors du réaménagement du gouvernement du 02 mars dernier.

En rappel, en novembre dernier, le Minfopra a servi une demande d’explication au directeur de l’Enam Linus Toussaint Mendjana, à la suite de nombreuses irrégularités observées lors du déroulement du concours d’entrée dans ladite école. Il s’agissait, entre autres griefs, de l’admission finale d’un candidat qui est décédé avant la tenue des épreuves orales.

Cameroun: début des recrutements d’élèves à l’Enam

L’Ecole lance un concours pour le recrutement de 55 auditeurs de justice, 35 élèves élèves pour la division magistrature et greffe et 250 pour la division administrative.

Le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) pour le compte de l’année 2017-2018 est ouvert. Selon une série de sept communiqués publiés le 20 juin sur le site du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), 55 auditeurs de Justice, 145 élèves au cycle «A» et 105 au cycle «B» de la division administrative, 15 administrateurs de greffes, Cycle «A» de la division de la magistrature et des greffes seront retenus au terme des épreuves.

Il est par ailleurs prévu le recrutement de 20 élèves greffiers à la division de la magistrature et des greffes, 15 jeunes au cycle « et 50 au cycle «B» de la division des régies financières.

Les épreuves écrites d’admissibilité débuteront le 05 août 2017 à Yaoundé, Buéa, Bamenda et Garoua. Les candidats retenus passeront les épreuves orales à Yaoundé, en présentant un cas pratique en langue anglaise suivi d’un échange avec le jury.

 

 

Cameroun: ouverture d’une formation de magistrats formateurs

La formation se déroulera du 05 au 07 juin à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature. Elle sera assurée par des l’Ecole supérieure italienne de Pise. 

Une trentaine de magistrats camerounais vont entamer du 05 au 07 juin prochain, à Yaoundé, la deuxième partie d’un parcours de formation assurée par l’école supérieure italienne de Pise. Dans la capitale camerounaise, le cours est assuré au sein de l’ENAM, Ecole nationale d’administration et de magistrature. Le ministère camerounais de la Justice veille sur cette formation destinée à doter les magistrats camerounais d’un savoir et d’un savoir-faire les qualifiant pour former à leur tour des collègues.

Le principe de la formation est de conduire les apprenants à se servir des réalités locales et des outils étrangers. Raison pour laquelle la première étape de la formation  s’est tenue en Italie, à l’Institut supérieur Sainte-Anne, et la deuxième session au Cameroun. Le projet d’ensemble est placé sous la coordination du Pr Andrea de Guttry, professeur ordinaire de droit public international et directeur à Pise du Dirpolis (institut de droit, politique et développement), qui relève de Sainte-Anne. Les magistrats Camerounais ont été sélectionnés par leur ministère de la Justice. Il s’agit de 25 juges et de cinq jeunes admis à faire partie du projet dit de « Training of trainers » (formation des formateurs).

Cameroun: qu’est-ce qu’un intellectuel?

Par Vincent-Sosthène Fouda, Président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (M.C.P.S.D)

L’intellectuel c’est celui qui met l’intelligence au service de toutes les autres facultés, qui s’efforce de la monter en lui à son développement le plus normal et le plus complet, qui l’emploie à la recherche désintéressée du vrai par l’application rigoureuse des méthodes scientifiques. Mais voilà c’est vraiment l’affaire Dreyfus qui a révélé l’intellectuel. L’intellectuel s’engage alors comme homme dans la sphère publique pour défendre des valeurs, c’est le cas de Jean-Marc Ela à Tokombéré. Nous pouvons citer Voltaire défendant Calas, Emile Zola et Octave Mirbeau s’engageant pour le capitaine Dreyfus – c’est auprès de Pierre Bourdieu que personnellement j’ai pris conscience du poids d’un engagement pour une cause – il m’a fait lire et découvrir Michel Foucault ou encore Noam Chomsky.

Etre intellectuel c’est sortir de son laboratoire, c’est rendre ses idées palpables comme le corps d’une femme dans votre lit. C’est accepter les humiliations comme ce fut mon cas dans l’Affaire dite Vanessa Tchatchou, c’est aller chercher au plus profond de soi la ressource ; la dernière pour dire non à l’injustice. Le prix à payer est fort mais il est encore plus léger que le poids de l’injustice sur notre conscience. L’intellectuel voyons donc, n’est pas un poète, n’est pas un écrivain, n’est pas un philosophe – c’est une part de nous-mêmes qui est passée au feu purifiant, une part de nous qui se détourne de nos tâches habituelles, qui nous éloignent de ceux et celles qui nous aiment et qui nous porte vers ceux et celles qui ne comprennent pas toujours pourquoi nous sommes là. Ce fut le cas de Mongo Beti toute sa vie, un jour il a dit, « je me suis éloigné de ma mère qui ne comprenait pas mon combat ! » mais combien de fois Mongo Beti a aimé et a été aimé par cette mère-maman.

Un intellectuel est un homme ou une femme ayant pour activité le travail de l’esprit, C’est une personne engagée dans la sphère publique par ses analyses, ses points de vue sur diverses questions. C’est en fait quelqu’un qui défend des valeurs justes et dispose d’une forme d’autorité. Donc quelqu’un de responsable. Aimé Césaire comme le peintre Wilfredo Lâam furent pour moi des intellectuels accomplis et à leurs côtés doivent siéger Mongo Beti, Cheikh Anta Diop. Au Cameroun, la figure du Père Engelbert Mveng ne m’a jamais quitté – il s’est battu partout où cela était possible pour la dignité de l’homme noir.

Un intellectuel c’est un homme de poussière, que l’on oublie facilement, comme un amant d’un jour, d’une nuit d’un instant. Un intellectuel est un éternel incompris mais dont l’action et la présence écrivent le futur, le modèle et le façonne – il est proche de l’action, il connaît le pouvoir mais ne l’exerce pas, il ne s’en désintéresse pas. En retrait du politique, il ne s’en retire pas, il n’y prend point sa retraite, mais il essaye de maintenir cet espace de retrait et cet effet de retirement pour profiter de cette proximité qui éloigne. Il s’installe précairement comme un guetteur qui n’est là que pour veiller, se maintenir en éveil, attendre par une attention active où s’expriment le souci de soi-même et le souci des autres. L’intellectuel n’est absolument pas un spécialiste de l’intelligence, au sens où « l’intelligence » serait une ruse de l’esprit qui consisterait à faire croire qu’on en sait plus qu’on n’en sait.

Au contraire l’intellectuel connaît ses limites. Il est également l’obstiné, l’endurant, même si par moment l’histoire le balaie. Je voudrais faire cette longue citation d’Edward W. Said comme pour relancer un échange que j’ai eu il y a quelque jour avec Aboya Manassé : [.] Les intellectuels sont de leur temps, dans le troupeau des hommes menés par la politique de représentation de masse qu’incarne l’industrie de l’information ou des médias ; ils ne peuvent lui résister qu’en contestant les images, les comptes rendus officiels ainsi que les justifications émanant du pouvoir et mises en circulation par des médias de plus en plus puissants – et pas seulement par des médias, mais par des courants entiers de pensée qui entretiennent et maintiennent le consensus sur l’actualité au sein d’une perspective acceptable.

L’intellectuel doit, pour y parvenir, fournir ce que Wright Mills appelle des « démasquages » ou encore des versions de rechange, à travers lesquelles il s’efforcera, au mieux de ses capacités, de dire la vérité. (…)L’intellectuel, au sens où je l’entends, n’est ni un pacificateur ni un bâtisseur de consensus, mais quelqu’un qui engage et qui risque tout son être sur la base d’un sens constamment critique, quelqu’un qui refuse quel qu’en soit le prix les formules faciles, les idées toutes faites, les confirmations complaisantes des propos et des actions des gens de pouvoir et autres esprits conventionnels. Non pas seulement qui, passivement, les refuse, mais qui, activement, s’engage à le dire en public. (…) Le choix majeur auquel l’intellectuel est confronté est le suivant : soit s’allier à la stabilité des vainqueurs et des dominateurs, soit – et c’est le chemin le plus difficile – considérer cette stabilité comme alarmante, une situation qui menace les faibles et les perdants de totale extinction, et prendre en compte l’expérience de leur subordination ainsi que le souvenir des voix et personnes oubliées. (Edward W. Said, Des intellectuels et du pouvoir, Seuil, Paris, 1996.)

Nous sommes devenus en Afrique noire, en un siècle de rencontre avec le monde extérieur, une société de production des diplômés de masse. Les diplômés de masse auraient pu être des héritiers des théoriciens, mais non, ils ne le sont pas devenus. Voici ce que dit Deleuze :

C’est ça, une théorie, c’est exactement comme une boîte à outils. Il faut que ça serve, il faut que ça fonctionne. Et pas pour soi-même. S’il n’y a pas des gens pour s’en servir, à commencer par le théoricien lui-même qui cesse alors d’être théoricien, c’est qu’elle ne vaut rien ou que le moment n’est pas venu. On ne revient pas sur une théorie, on en fait d’autres, on en a d’autres à faire.

C’est curieux que ce soit un auteur qui passe pour un pur intellectuel, Proust, qui l’ait dit si clairement : traitez mon livre comme une paire de lunettes dirigées sur le dehors, eh bien, si elles ne vous vont pas, prenez-en d’autres, trouvez vous-même votre appareil qui est forcément un appareil de combat. (Gilles Deleuze, « Les intellectuels et le pouvoir. Entretien entre Michel Foucault et Gilles Deleuze », L’Arc, no 49, Aix-en-Provence, mai 1972.)

Il l’a dit il y a 43 ans aujourd’hui ! Comme le temps passe vite ! Nos diplômés auraient pu fabriquer des théories, devenir eux-mêmes des théoriciens, des inventeurs de concept, ils auraient donné ainsi aux générations futures de quoi douter de leur génie, de quoi être moins fiers ! Mais que non !

Que faut-il donc faire dans une société en crise comme la nôtre, endettée sur plusieurs générations, sur des sommes que le mental humain n’arrive pas à calculer ! La misère chaque jour grignote la place de la pauvreté que nous occupons sans espoir d’un lendemain meilleur ? Les questions surgissent nombreuses, il faut trouver le temps et surtout les moyens d’y apporter des réponses, travailler pour celles-ci s’insèrent dans la société la marque et la transforme.

L’émergence de l’intellectuel au Cameroun est remarquablement tardive. Avec Raymond Aron, auteur de l’Opium des intellectuels, je dirai que la société camerounais a depuis trop longtemps ses scribes qui peuplent les administrations publiques (ils sont d’ailleurs formés à la chaînes – ENAM et autres grandes écoles à recrutement direct à la fonction publique), ses lettrés, qui transmettent ou enrichissent la culture. Le Cameroun a ses experts, ses légistes qui mettent à la disposition de l’espace sélectionné la connaissance des textes. Mais le paradoxe réside dans le refus dans leur refus de la confrontation des idées qui est le seul et l’unique chemin de purification avant que l’idée tel un souffle parvienne à l’autre et l’autre l’installe durablement dans l’espace public.

Oui il manque au Cameroun ce que le poète Paul Valéry appelait les «excitants sociaux», plus nous avançons plus les portes se referment et que la dictature s’installe et ceci à tous les niveaux. Que n’ont-ils pas fait ? Mongo Beti, Patrice Kayo, Enoh Belinga, Basile-Juléat Fouda, Towo Atangana, Jean-Marc Ela, George Ngango, pour tracer le chemin ? Mais où sont passés donc les hommes de culture ? Ces serviteurs de la morale et de la vérité ? Une poignée d’hommes et de femmes chauve-souris ni à gauche ni à droite, serviteurs à jamais de leur ventre sans référence idéologique et qui finalement ne mènent aucun combat. Il y a retournement de l’échelle de valeur, aucun modèle ne prévaut. Le peu de valeur qui nous restait et que nous aurions pu légitimement revendiquée a été liquidée ou embastillée par les quatre pouvoir, le législatif s’est mis au service du judiciaire, les médias sont à genoux devant l’argent et le mot prostitution n’est pas assez fort pour qualifier ses hommes-femmes en bottines et en string au cul frémissant à l’approche d’un billet de banque !

L’exécutif peut donc parader ! Ceux qui ont refusé la « mise au pas » se sont évanouis dans la nature et attendent le « vote des bêtes sauvages » (Amadou Kourouma) qui ne viendra certainement jamais et avec eux ont disparu les tribunes de haute tenue, le souffle économique, la vision politique ! Comment faire donc pour parler des problèmes de la femme, de la justice, le statut de l’enfant, l’émigré, l’absent, le problème de l’émergence et de la reconnaissance de l’individu, la réforme du système éducatif ! Tout a pris l’eau en 40 ans ! L’espoir est mort et les chenilles ne sont pas devenues des papillons faute de belles fleurs.

Pourtant il faut bien que l’engagement frise l’enragement pour que nous soyons – il faut que quelqu’un ait le courage je veux dire qu’advienne l’intellectuel qui parle du Cameroun, de l’Afrique dans sa globalité tumultueuse, dans ses multiples contradictions, dans son luxe ostentatoire, sa modernité hésitante et copiante ou falsifiante, sa tradition incertaine, sa corruption généralisée, ses déchets, sa beauté rigide (tient on veut apprendre aux jeunes filles et jeunes garçon à s’habiller dans les portes des amphis à l’université !) ses injustices qu’on ne compte plus, ses divers petits sauts, ses trahisons, ses hommes qui ne savent plus rire ni admirer le soleil et qui meurent dès la première attaque (AVC et autres), ses grandes maisons difformes et inutiles, son fic et son faste inouïs faisant face à la pauvreté total et à sa misère révoltante, la résignation forcée de ses citoyens, ses abus toujours renouvelées, ses incessantes tergiversations. cette haine qu’on lit dans le regard de tous et de chacun !

Je regarde autour de moi et je ne vois personne qui accepte de prendre le flambeau parce que nous sommes tous des flambeurs ! Notre coupe de veste est plus importante que l’idée pourtant chercheur doit rimer avec intellectuel pour que naissent donc médecins, ingénieurs, techniciens, écrivains, avocats etc. C’est le prix à payer, c’est de l’intellectuel aujourd’hui dont nous avons besoin.

Quand nous avons dit tout ceci alors nous pouvons nous inscrire à l’école de la modestie en nous disant que l’intellectuel est loin des clichés qui nous sont présentés au quotidien. Il ne se fait pas dicter ses textes par l’opinion publique, il n’est même pas issu des chaînes de télévision ou des stations radios ! C’est un forgeron de la pensée structurante et structurée, il parle un langage que ses contemporains peuvent comprendre et interpréter. Il ne s’enferme point dans un académisme méprisant. Reconnaissons-le, Joseph-Achille Mbembe est le premier universitaire camerounais avec ses chutes mais il a le talent et l’humilité qui conviennent à un intellectuel, comme il est encore de ce monde nous devons taire les éloges. C’est ainsi chez nous, nous ne parlons que des morts. Mongo Beti est le père de la littérature camerounaise dans son ensemble, on ne peut pas écrire au Cameroun si on ne l’a pas lu.

Tout est donc à faire et à parfaire, dans toutes les disciples et dans tous les horizons – nous nous enfermons dans un faux orgueil comme si en dehors de la case de notre maman on parle de nous
– il suffit de traverser la rivière en contre bas de la case paternelle pour nous rendre compte de la vacuité de notre existence.
Vous savez ce n’est pas un jugement de valeur que je porte là. Il y a des gens qui croient être dans l’histoire, dans sa marche, dans son écriture! En vérité ils ne sont nulle part, ils sont hors de l’histoire et leur propre vie ne se souviendra point d’eux après eux. Je ne sais pas s’il faut en rire ou pleurer! Je choisis d’en rire. Non on n’est pas intellectuel en condensant la médiocrité que nous avons créée et que nous voulons laisser en héritage aux générations futures.

Vincent-Sosthène Fouda.
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Cameroun: comment mettre l’ENAM au dessus de tout soupçon?

Par Jean-Baptiste Martin Amvouna Atemengue, Conseiller technique à la Campost

L’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature suscite beaucoup de débats ces derniers temps. Entre la proposition d’y exclure des étudiants tricheurs et une erreur matérielle sur les listes d’admissibilité, tous ses pourfendeurs ont trouvé là une nouvelle occasion pour dénoncer le mode de recrutement de ses étudiants-fonctionnaires. Et pourtant son directeur général actuel a fait évoluer beaucoup de choses positivement. En introduisant par l’exemple les épreuves de spécialité, la technicité est plus présente dans le recrutement. Les grandes réformes qui devraient révolutionner cette école ne relèvent pas de sa compétence. Il doit gérer une situation devenue ingérable. Comment sélectionner 80 candidats directement sur 6000 dossiers? Forcément on s’en sort avec 5920 frustrés prêts à raconter n’importe quoi pour dénigrer ceux qui ont tué leur rêve.

Entre fantasmes, mythes et réalités, il y a désormais un tel écart qu’il n’est même plus aisé de mener un débat constructif et objectif sur la méritocratie tant voulue, mais que beaucoup de nos compatriotes ignorent dans ses aspects pratiques. La méritocratie ne connaît pas la notion de classe sociale. Elle n’est donc pas la solution pour l’égalisation des chances entre jeunes issus des milieux défavorisés et les autres. C’est un principe qui arbitre en fin de processus de formation afin de sélectionner les meilleurs. Sélection qui ne règle pas les inégalités qui trouvent leurs sources en amont du système scolaire et universitaire. L’entrée dans nos grandes écoles, si elle généralise le principe de méritocratie, serait au moins avantageux pour les filles et fils des classes sociales modestes qui travailleraient avec acharnement pour braver les contraintes que les enfants des nantis non pas : cadre de vie et d’étude, documentation, héritage culturelle. ceux des enfants des pauvres qui travaillent sauront au moins que leur travail sera sûrement récompensé. En dehors de ces quelques « héros » issus de familles modestes, il appartient à l’Etat de faire tout son possible pour accroître les chances des enfants issus des classes modestes afin d’augmenter le niveau de concurrence et donc d’efficacité du système scolaire et universitaire.

Nous avons copié le modèle des grandes écoles en France. Nous devons aller au bout de cette logique en instituant les mêmes procédures de présélection et de sélection. On ne peut pas produire une élite compétitive sur le plan régional et mondial sans respecter les principes de méritocratie. Car il est question de restaurer la crédibilité de cette grande école et de l’Etat que ces élèves doivent gérer après une solide formation.

De nos jours, les idées reçues et les préjugés des jeunes et leurs parents concourent à ternir l’image d’une école qui a été au c ur de la formation des dirigeants camerounais de 1959 à nos jours. De tout ce qu’on peut entendre sur cette école, beaucoup de choses sont fausses à l’évidence. Nos jeunes compatriotes n’y accèdent pas parce qu’ils sont dans des sectes. Ils n’y accèdent pas parce qu’ils paieraient forcément de fortes sommes. Il n’y a pas que les fils des pontes du régime qui y accèdent et rien n’a jamais dit qu’un fils de ponte de peut pas être brillant scientifiquement. Il n’y a pas de listes venues de tous les gens influents qui s’y imposent au détriment des méritants. Quand même on dit que ce sont ces anciens élèvent qui sont le plus interpelés dans l’opération «épervier», ceci est faux. Il ne représente même pas 20% des condamnés de cette opération. Condamnés qui se recrutent dans toutes les professions : universitaires, journalistes, ingénieurs et autres cadres contractuels.

Ignorer qu’il y a régulièrement des pressions honteuses sur les dirigeants de cette école pour faire entrer des médiocres n’est pas juste non plus. Dire qu’il n’y a pas de médiocres qui y entrent à la place de plus méritants serait d’une naïveté coupable. Mais probablement que ces actes inacceptables sont amplifiés et ceci a pour conséquence d’occulter le mérite de ceux (la majorité) qui y entrent par leur travail. Jusqu’à une date récente (les années 90), des cas d’interventions étaient pratiquement inexistants et tous les candidats qui venaient de l’unique université de Yaoundé se connaissaient bien. Nous avions toujours retrouvé les camarades qui étaient les majors à l’amphi à la même place au concours d’entrée à l’ENAM. Maintenant qu’il y a plusieurs universités, c’est plus difficile, mais il est normal qu’à un concours, les meilleurs à l’université soient aussi les premiers au concours d’entrée à l’ENA. Il y a un parcours préparatoire spécifique. Les meilleurs bacheliers (au moins mention bien en général) font le concours d’entrée à science po. A la sortie d’une solide formation de trois ans, les meilleurs vont donc présenter le concours d’entrée à l’E.N.A. Ce sont les mêmes diplômés de science po. Qui sont reçus à 90% à l’école nationale de magistrature de Bordeaux.

Un parcourt spécifique de sélection et de préparation minimiserait forcément l’âge d’entrée et de sortie de l’E.N.A.M. comme on le constate à l’Ecole supérieure polytechnique. Ainsi les diplômés auront tous le même âge (moins de 24 ans) à la sortie.

Pour écarter toute subjectivité, il est utile de réformer le mode de présélection et de sélection à l’entrée de l’ENAM afin de se rapprocher du modèle original que nous avons copié en France.

Constatant que les universités sont un lieu de nivellement par le bas de nos meilleurs bacheliers, vu que toutes les régions produisent un certain nombre de bacheliers de bon niveau, je propose la création d’une licence et d’un Master d’administration des organisations publiques et privées qui serait une sorte de classes préparatoires ouvertes à tous les bacheliers ayant obtenus au moins 14/20 de moyenne et âgés de moins de 18 ans. Cette licence serait adossée à l’E.N.A.M. ou à l’Institut Supérieur de Management Public en relation avec l’université de Yaoundé 2. Pour rattraper les régions qui produisent peu de mentions «très bien» et «bien» au BAC, on ferait un test de rattrapage aux cent meilleurs bacheliers de ces régions. Ces étudiants seraient tous boursiers et subiront un enseignement de très haut niveau dans tous les domaines.

Ce millier d’étudiants pourraient ainsi suivre une formation pluridisciplinaire, avec deux options en licence : économie, finance et économétrie d’une part pour les bacheliers scientifiques et droit, science politique et relations internationales d’autre part pour les autres bacheliers. Cette formation serait un vrai gavage intellectuel dans ces domaines afin que ces étudiants, même s’ils ne sont pas reçus au concours final, soient les plus compétitifs dans nos entreprises et autres organisations internationales.

Pour couper court aux intrusions arbitraires dans nos concours d’accès à la haute fonction publique, les épreuves seraient au niveau de ces meilleurs de nos enfants et les médiocres fermeront la bouche puisqu’ils ne viendront même plus déposer leurs dossiers en sachant ce qu’on attend des candidats. Au lieu des sujets régulièrement proposés actuellement qui donnent l’impression que les concours sont des tirages au sort, les épreuves devraient être très relevées pour justifier le caractère très sélectif de la haute fonction publique.

Un exemple doit nous parler : l’école nationale polytechnique.
L’actuel directeur y a introduit le mérite et l’excellence.
D’ailleurs il faudrait établir une passerelle entre nos meilleurs éléments issus de cette école et la haute fonction publique. On pourrait ainsi leur offrir une possibilité de suivre en option le droit et l’économie dès leur troisième année et leur donner le droit d’accéder directement à la troisième année de cette licence d’administration des organisations publiques et privées. Cette licence et ce master ayant pour vocation de former nos dirigeants du secteur public et privé, les écoles d’ingénieurs doivent pouvoir obtenir une passerelle étant donné la qualité de leurs élèves.
L’émergence n’est pas possible sans des élites compétentes.

Exploitons nos meilleurs talents pour les hisser au niveau des élites mondiales et nous pourrons être compétitifs. Vive une république libérale du mérite où chaque enfant aura sa chance s’il fournit des efforts.


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Admissibilités à l’Enam au Cameroun: bienvenue au tripatouillage des résultats

Par Hugues Seumo

Les admissibilités du concours de l’École nationale d’administration et de la magistrature (Enam) du Cameroun sont publiées au Cameroun depuis le 10 août 2016. Une consultation rapide comme nous en avons l’habitude depuis les récents résultats truqués d’entrée à l’école de police, laisse apparaître quelques curiosités qui témoignent du tripatouillage à ciel ouvert des résultats d’entrée dans les grandes écoles du pays.

Première curiosité
Un seul candidat, Atangana Joseph Yannick, à lui seul est admissible deux fois dans deux filières différentes. Et les épreuves se déroulaient le même jour.

Il est le numéro 26 à la section Administration générale et est le numéro 11 à la section économie et finance. Comme quoi, ce candidat jouit du don d’ubiquité.

Rappelons que ces deux sections constituent le bloc de l’Administration civile.

Deuxième curiosité
Voici la liste des fils des ministres camerounais admissibles au cycle A de l’Enam ,section Administration générale(AG). Cette liste n’est pas exhaustive, à chacun de faire sa propre analyse. Nous n’avons pioché que sur un échantillon parmi tant d’autres.

1- (N°1 sur la liste) Abate Edi’i Aurelle Manuela fille d’Abate Abate Lazare, ex préfet (Voir première image illustrative).

2- (10 sur la liste), Abondo Jerôme Emilien, petit-fils de feu Abondo Jérôme Emilien, ancien ministre de la défense et de l’administration territoriale (Voir première image illustrative).

3- (36 sur la liste) Beti Assomo Estelle Melissa, fille du Mindef Beti Assomo.

Pour rappel, le fils aîné de Joseph Béti Assomo, élève-officier de la 35 ème promotion de l’Ecole militaire interarmées (Emia) avait trouvé la mort en novembre 2013, lors du stage de formation initiale à Koutaba deux semaines après la rentrée.

4- (39 sur la liste) Bidoung Yves Kevin fils de Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt,nministre des Sports et de l’Éducation physique.

5- (45 sur la liste) Bomba Nkolo Oyoa Noëlle Odile Caroll, fille de Cécile Bomba Nkolo, ancienne Ministre des Affaires Sociales.

6- (96 sur la liste) Fouman Pierre Brunel, fils de Fouman Akam Conseiller juridique de Paul Biya.

7- (137 sur la liste) Meba Pierre Steve, fils de Pierre Meba frère cadet de Paul Biya.

8- (138 sur la liste) Mebe Ngo Alain Serge, fils de Edgard Alain Mebe Ngo, ministre des transports.

Hier soir (11 août 2016, Ndlr) à la lecture de ces résultats sur les ondes de la Crtv-radio, la liste a été modifiée. Le nom du candidat doublement admis a disparu de la section Économie et Finance.

Quand nous analysons les différents résultats d’entrée dans les grandes écoles du Cameroun, le constat est le même.

Triste réalité connue de tous nos concitoyens ? Oui, et après ? Nos dirigeants qui refusent de quitter le pouvoir ont trouvé un moyen pour passer le flambeau à leurs progénitures afin que ces dernières perpétuent leur job.

Faut-il se taire encore pendant des années devant ce fléau qu’est le népotisme, le piston, le clanisme… ?

Le recrutement des fils, filles et proches des hauts responsables du régime camerounais dans les plus importantes entités économiques du pays est un tabou qui n’a point lieu d’exister. Les fils et filles de ministres, généraux ou personnalités influentes touchant des salaires mirobolants dans des postes occupés ou attribués illicitement…

La sphère sociétale camerounaise demeure prisonnière de ces luttes d’intérêt opposant les différents centres de décisions qui composent le système politique en place. Chaque haut responsable veut mettre à l’abri ses enfants, ses proches et ses amis en instrumentalisant les institutions publiques. Les entreprises publiques les plus florissantes de notre pays ont été détruites de l’intérieur avec cette pratique qui privilégie l’incompétence, l’irrégularité au profit de l’intérêt clanique d’un cercle du pouvoir.

Dès son enfance, on inculque au Camerounais cette nécessaire dépendance d’un parent bien placé ou d’une connaissance du village qui lui offrira un poste sur un plateau en or. C’est une éducation à la triche, la tromperie, la mauvaise foi et, surtout, un enfermement dans un cercle vicieux où, finalement, le libre arbitre finit par disparaître.

C’est un truisme de dire que chaque peuple avait sa propre trajectoire, sa culture, ses pesanteurs, ses traditions de lutte. De même, une chose demeure certaine : tous les peuples du monde aspirent au développement, à la liberté, à la dignité, à la justice, au progrès social et à la paix.

La misère, l’injustice sociale, l’absence de liberté et la négation de l’Etat de droit, finissent toujours par faire sauter les soupapes de sécurité multiples et toutes les barrières dressées sur les chemins du combat populaire pour l’émancipation et le bien-être.

Depuis de longues années, le peuple camerounais subit dans sa chair, les affres d’un groupuscule, en panne d’innover. Toujours les mêmes dans les hautes sphères de la nation. Ils sont partout avec leurs progénitures, leurs proches etc.

Les exemples similaires sont nombreux. Il faut simplement que cela cesse car, il n’y a aucun bonheur, développement et démocratie là où le piston fait et défait les hommes.

Seul un profond changement des mentalités pourra permettre au Cameroun de redresser une situation qui ne cesse de se détériorer.

Par quel biais ce changement aura-t-il lieu et à quel prix? Un tel bouleversement des comportements ancrés depuis des millénaires est-il envisageable? A l’avenir de répondre.


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Joseph Malegho Aseh, nouveau Pca de l’Enam

Magistrat de formation, il siégeait déjà au sein du Conseil d’Administration de l’Ecole depuis le mois de mai 2014 comme représentant de la présidence de la République

Le président de la République Paul Biya a signé et fait publier lundi 11 juillet 2016, le décret N°2016/318 portant nomination de Joseph Malegho Aseh au poste de président du conseil d’administration (Pca) de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (Enam).

Magistrat de formation, le nouveau promu siégeait déjà au sein du Conseil d’Administration de l’Enam depuis le mois de mai 2014 comme représentant de la présidence de la République.

Avant d’être détaché à l’Enam, il a passé quatre ans au palais de l’Unité comme chargé de mission.


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Ouverture du concours pour le recrutement de 400 élèves à l’Enam

Les candidats retenus pourront intégrer les cycles A et B de la division administrative et des régies financières, les filières Greffes et Auditeurs de justice que propose l’école

Le directeur de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) annonce l’ouverture d’un concours pour le recrutement de 400 élèves, « conformément » à des décrets publiés le 11 avril par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative. Au terme des épreuves, 75 élèves seront retenus à la division régie financière, 70 à la magistrature et 250 à la division administrative.

Il s’agit précisément des filières trésor (20 places et 25 dans le cycle A) ; prix, poids et mesure, (15 et 20 dans le cycle A) ; section judiciaire (40) ; section administrative (10) ; section des comptes (10) ; greffes cycle B (10) ; administration générale (80+80 dans le cycle A) ; administration du travail (20 et 20 dans le cycle A) ; économie et finances (20) ; administration des affaires sociales (50).

Les candidats désireux de concourir devront, en plus de déposer leurs dossiers avant le 25 mai 2016, être âgés de 32 ans au plus au 01er janvier 2016. Ils devront par ailleurs fournir: une demande d’inscription timbrée; deux photos 4×4; une copie certifiée conforme du diplôme; une attestation de présentation de l’original du diplôme; un reçu de versement des droits d’inscription délivré par l’agent comptable de l’Enam ; un extrait du casier judiciaire; un certificat médical, une copie certifiée conforme de l’acte de naissance, dactylographiée signée par une autorité administrative ou municipale; l’acte d’intégration et une autorisation de concourir, pour les fonctionnaires, délivrée par le ministre chargé de la Fonction publique ; ainsi qu’une enveloppe timbrée.


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Arrêtez de faire faire les concours de l’IRIC, de l’ENAM etc. à vos enfants!

Par Jean Pierre Bekolo

Arrêtez vous aussi de faire faire les concours de l’IRIC (Institut des relations internationales du Cameroun, ndlr), de l’ENAM (Ecole nationale d’administration et de magistrature, ndlr) etc. à vos enfants!

Vous qui envoyez vos enfants faire les concours de l’ENAM, de l’IRIC etc. vous pensez que le Cameroun restera cette République d’administrateurs parasites incapables de créer la richesse et de résorber le chômage endémique des jeunes?

Vous pensez vraiment que dans les années qui viennent, les administrateurs sortis de l’ENAM, de l’IRIC etc. continueront de s’accaparer de nos richesses communes et pourront continuer a se pavaner devant les camerounais appauvris pris en otage sans que personne ne dise rien ?

Vous qui n’êtes pas dans ce système, si vous envoyez vos enfants faire les concours de l’IRIC, de l’ENAM etc, est-ce parce que vous voulez faire d’eux les parasites de demain qu’on commence déjà à fustiger aujourd’hui?

Sachez que ce pays devra bientôt cesser d’être un gâteau à partager et son régime une table à manger, où les uns et les autres sont invites à tour de rôle. Si jusqu’ici malgré les slogans l’absence de vision est un véritable scandale, on ne pourrait se permettre de vouloir perpétuer ce modèle hérité du colonialisme qui est lui même à l’origine de l’impasse actuelle, car il n’a jamais été pense pour nous permettre de nous en sortir; au contraire. S’il est difficile de savoir combien « le commandement » nous a rapporté , il est par contre facile d’estimer combien il nous a coûté.

Si vous, parents aux affaires, avez cessé de rêver pour le Cameroun, permettez au moins à vos enfants, à nos enfants d’avoir un autre rêve pour ce pays. Que le système actuel soit moribond, on pourrait encore le tolérer, mais qu’on ait envie de le perpétuer de génération en génération est franchement scandaleux.

Il faudrait que bientôt dans ce pays entrer a l’ENAM et a l’IRIC devienne tellement insignifiant que, les tripatouillages des listes laissent la majorité des camerounais indifférents parce que justement, l’avenir ne se jouera plus dans le gâteau national, mais plutôt dans une plantation nationale du futur où seuls seront acceptés ceux qui apportent leur contribution pour que la récolte soit de plus en plus grande et que tous aient à manger.

Jean Pierre Bekolo
Nicolas Eyidi)/n

Des milliers de Camerounais se bousculent toujours aux portes de l’ENAM

En 2014, sur 605 places disponibles, c’est plus de 23.000 candidats qui se sont présentés pour l’accès aux différentes filières de l’établissement

Le concours pour l’entrée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) continue de drainer des foules de jeunes, aspirant à un statut dans la fonction publique camerounaise. Pour l’année académique 2014-2015, dont les épreuves d’entrée ont été organisées pour cinq filières entre le 17 mai et le 1er juin 2014, l’établissement a reçu, de source officielle, 23.200 candidats pour 605 places disponibles. «Vous comprenez en comparaison avec le ration des effectifs qui est de 2,60% que les chances de réussite sont bien faibles», a fait remarquer le directeur général de l’Enam, Linus Toussaint Mendjana, dans les colonnes du quotidien gouvernemental du 18 juin 2014.

Les 605 places mises en compétition se regroupent respectivement autour de : 285 places au cycle A des divisions Administrative et des Régies financières ; 180 élèves au cycle B des divisions Administrative et des Régies financières ; 60 auditeurs de justice ; 40 administrateurs de greffes à la division de la Magistrature et des Greffes de l’Enam ; 40 élèves greffiers cycle B dans même division. La garantie d’avoir un matricule à la fonction publique est l’une des raisons qui justifie l’engouement de nombreux jeunes camerounais pour le concours de l’Enam.


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