Un processus en cinq étapes a été défini par les initiateurs de Cameroun laboratoire textile pour sélectionner les porteurs de projets.
Les étapes à suivre sont : appel à candidature, pré-sélection, préparation, évaluation et sélection. Pour rencontrer les entrepreneurs dans le domaine du textile dans la région de l’Ouest, Alain Boutchang, le coordonnateur de Camtex Lab fixe les enjeux de cette mission : «Cette étape est là pour la rencontre des artisans, relever les projets les plus pertinents qui vont bénéficier d’un accompagnement technique et de l’aide à la recherche de financements pour développer leurs activités. Il s’agit d’un programme national et cette étape de l’Ouest est intéressante au regard du potentiel artisanal dans la région, notamment la préservation, la redynamisation et aussi de l’artisanat dans le Noun en particulier. On espère donc que les projets seront bien montés pour bénéficier d’un accompagnement ».
Par ailleurs, il ajoute que « nous avons constaté un très fort potentiel de développement et de passage de cet artisanat rudimentaire à une semi industrie. Le potentiel est énorme dans le Noun, dans les Hauts Plateaux, dans le Ndé et nous espérons qu’avec la mobilisation qui s’est apparue très intense, des artisans et des projets de la région seront sélectionnés pour bénéficier de toute cette batterie de services que nous offrons. Une initiative comme Camtex Lab est là pour accompagner les entrepreneurs et les artisans à s’intégrer en aval de la production du fibre de coton notamment dans les métiers de tissage, de filature et de confection de teinture qui accompagne en général ces industries du coton et de la confection ».

Pour Fadimatou Prudence, artiste modéliste, designer, cette initiative arrive à pic : «Nous voulons valoriser nos tissus. Chaque pays est représenté par ses tissus. En tant que styliste, je veux valoriser le tissu ‘ndzieh’ et permettre aux Camerounais de s’identifier au travers de nos tissus et motifs. Il y a la difficulté d’avoir réellement le textile dont la plupart vient de l’extérieur. Ce textile qui vient de l’extérieur ne prend pas la teinture que nous utilisons»
Quant à Mabou Monique, elle a émis un souhait : «Si nous pouvons avoir un peu d’aide, ça va nous permettre de mieux avancer car nos moyens sont insuffisants. S’il y avait une usine sur place, ce serait un plus pour nous ». Comme pour répondre à cette dame qui fait dans le pelage et les habits traditionnels, le modèle de financement de Camtex Lab prendra la forme d’un investissement productif appelé «Microspin». Il s’agit d’une technologie récente et innovante développée par la société éponyme d’origine indienne.
Microspin répond à une problématique ancienne de la filature à savoir produire du fil industriellement avec un investissement modeste. L’unité envisagée par les promoteurs de Camtex Lab ciblerait le secteur artisanal traditionnel camerounais et régional en fabricant et commercialisant du fil de coton utilisant 100% de coton local.