Cameroun : accusée de soutenir les séparatistes, la Fondation Ayah saisit la justice

Parmi les trois personnes visées par la plainte en diffamation de la Fondation Ayah, figure le Dr Sucess Nkongho, un séparatiste repenti.

La fondation internationale Ayah a saisi, mardi, le Tribunal de première instance de Yaoundé d’une plainte pour diffamation, propagation de fausses nouvelles et chantage. Dans son viseur, les séparatistes repentis Succes Nkongho et Frankline Njume, le journaliste Ernest Obama et la chaine de télévision Vision 4.

Les mis en cause sont poursuivis pour leur participation à la large diffusion de l’information établissant des liens entre la fondation et les séparatistes anglophones.

La Fondation que gère Ayah Ayah Abine – fils du magistrat à la retraite Ayah Paul Abine – est accusée de servir d’intermédiaire entre les financiers du mouvement séparatiste pour l’achat  et le transport des armes de guerre. Tout cela, sous le couvert de ses activités humanitaires. Des indiscrétions font depuis lors état de l’arrestation prochaine de Ayah Ayah Abine.

Cameroun: une journaliste arrêtée pour propagation de fausses nouvelles

La journaliste Mimi Mefo Mimi Mefo a été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de Douala dans la nuit de mercredi.

La rédactrice en chef d’équinoxe Tv et radio de langue anglaise a été déférée, menottes aux poignets, à la prison centrale de New-Bell mercredi. Avant d’y être conduite, elle a été entendue à la Légion de Gendarmerie du Littoral à Douala puis chez le commissaire du gouvernement  du Tribunal militaire de la capitale économique.

Mimi Mefo est accusée de « propagation de fausses nouvelles » et « cybercriminalité » pour avoir établi la responsabilité des militaires camerounais dans l’assassinat de Charles Trumann, le missionnaire américain tué le 30 octobre dans le Nord-Ouest. Elle annonçait, dans un tweet que ce n’était pas la première fois que les soldats tuaient des étrangers dans le cadre des conflits qui les opposent aux sécessionnistes.

Une version que ne reconnait pas le haut-commandement de l’armée. La version officielle fournie par les forces de défense fait savoir que le missionnaire américain a été tué  du fait de terroristes qui tentaient d’attaquer la brigade de gendarmerie de Bambui. Quatre des assaillants ont été neutralisés, avaient annoncé le ministre de la Défense le 31 octobre.

 » Au départ, on nous a expliqué à la Légion que c’était ça la propagation des fausses nouvelles. Le colonel nous a dit que ce sont des peines allant de trois mois à deux ans de prison. Mimi ayant utilisé son droit de garder silence, vous pensez qu’on a pu trouver des éléments supplémentaires qui puissent faire avancer une enquête? Non pas du tout. Le dossier est resté au même endroit à savoir qu’on a fait des captures d’écran de son mur sur Facebook et qu’elle ne devait pas le faire […] Finalement, on est allé chez le commissaire du gouvernement qui nous a dit que ce que Mimi a fait s’apparente à des actes de terrorisme, que ce qu’elle a fait constitue une atteinte à la sûreté de l’Etat  et que de ce fait, c’est le Tribunal militaire qqui va s’occuper d’elle« , explique l’avocate Alice Nkom, constituée pour la défense de la journaliste.

Mimi Mefo devrait être jugée dès lundi au Tribunal militaire de Douala, sur la base de la loi antiterroriste promulguée au Cameroun en décembre 2014.